L’énigme du vandalisme contre les biens publics locaux
Il y a tant de choses à dire sur une mairie que bien des fois, nous ne savons pas par quoi débuter. J’évoque ce jour le vandalisme que j’ai constaté sur le matériel, voire sur les biens publics locaux.
En tant que citoyen, je suis outré par ces destructions que je trouve arbitraires. Je me demande parfois ce qui passe ou se passe dans la tête des individus qui spolient ces biens qui appartiennent à la communauté.
Qu’en est-il du vandalisme au quotidien ? Est-il restreint à certaines personnes ?
Le vandalisme correspond à « tout procédé destructeur, qui anéantit ce qui commandait le respect par son âge, ses souvenirs ou ses beautés. ». En outre, à partir d’une telle définition, on pourrait être amené à avoir des idées réductrices sur ce qui pourrait être assimilé à du vandalisme. Or quand je vais dans une mairie, ou à la préfecture, et que je trouve des toilettes sabotées, voire « détruites » par certains sous prétexte qu’ils ont été insatisfaits d’une décision, ou d’une réponse les concernant, je trouve que les réactions de ces personnes sont disproportionnées et incorrectes vis-à-vis des autres membres de la collectivité.
Je parle des toilettes dans l’exemple précédent, or tout un chacun découvre quotidiennement des actes répréhensibles de vandalisme. Ces actes sont dans notre ville, dans la ville voisine, dans des lieux que nous fréquentons, nous-mêmes, nos enfants et nos proches. Pourquoi exploser les abris de bus alors qu’ils sont utiles à tous, du moins à ceux qui empruntent ces moyens de transports ? Pourquoi déchirer les sièges du service d’état civil avec un couteau, ou une lame, voire un autre objet ? Pourquoi éclater la grille du stade municipal ? Pourquoi arracher les plantes et fleurs du parc ? Pourquoi faire ces gribouillis sur les murs ? Et j’en passe. Quelle satisfaction ce (ou ces) individu (s) obtiennent-ils de ces actes ou actions négatives pour la communauté ? Sont-ils soulagés de leur(s) frustration(s) ?
C’est difficile de comprendre le vandalisme, ou de l’excuser. L’éducation est-elle en question ? Qui est responsable de cette situation que je qualifie d’ubuesque ? Le destructeur, est-il intelligent ou non ? Est-il un marginal en mal d’affection ? Est-il une personne qui ne supporte pas la contrariété, la déception, voire l’échec ? C’est difficile de cerner ces individus qui passent leur temps à saboter. Il a été constaté que certaines personnes dans l’euphorie d’une réussite, ou d’une victoire, laissaient éclater leur joie en se comportant comme des vandales dans la collectivité.
En revenant sur la mairie tant décriée par ses habitants en échec, ces derniers trouvent un réconfort dans la démolition des biens publics et communs.
Je n’arrive pas à comprendre des parents ou des jeunes en difficulté que je croise dans les villes où j’exerce mon métier, qui bien des fois me sidèrent par leurs réactions. Je cite : « C’est bien fait que les gens aient cassé les portes de la mairie... ». Je prends cet exemple et le mets en exergue, car c’est le dernier en date, dans une ville de plus de 40 000 habitants, il se trouve que des personnes que je qualifierai « d’abruties » ont explosé ou fait exploser, je ne sais par quel procédé, les devantures de leur mairie dans la nuit du 1er novembre 2006. Les alarmes se sont déclenchées et ils n’ont pas pu attaquer les autres portes intermédiaires pour pénétrer dans l’enceinte de leur mairie. Ce qu’il y a d’étrange, il n’y a aucune revendication. C’est gratuit comme acte. D’ailleurs, le vandalisme ne comporte-t-il pas une apparence de gratuité dans les actes de sabotage et de destruction ? Les citoyens et citoyennes qui voulaient solliciter la ville pour diverses raisons ont été surpris de constater que le maire a décidé de fermer la mairie pour les deux jours suivants. Les mariages ont été également reportés. C’est étonnant, et non surprenant, de voir combien des actes de vandalisme peuvent mettre dans l’embarras toute une communauté de citoyens.
J’ai souvent remarqué dans mes déplacements, des jeunes, voire des adultes qui reprochaient à la mairie le fait qu’ils n’aient pas d’emploi. La ville ne peut employer tous les habitants en difficulté. On sait que le maire nomme les agents à certains emplois, en particulier les emplois d’exécution « agents d’entretien, agents administratifs, agents techniques... ». Les maires ne peuvent pas fournir du travail à toutes les personnes en difficulté de leur ville. Certains habitants ne comprennent pas cette situation et n’admettent pas la réalité. Je cite : « Pourquoi le maire fait-il travailler dans de personnes de la famille Dupond ou Mohamed... Pourquoi pas nous ? » Je n’ai pas d’explication à leur fournir, je ne fais pas de la politique. J’ai constaté que les maires ayant toute latitude pour embaucher font des « petits cadeaux » dans le cadre de leur campagne à certaines personnes qui les ont aidés. Est-ce légal ? Ce n’est pas à moi d’en décider. Je pense que c’est de bonne guerre de renvoyer l’ascenseur aux habitants qui vous ont soutenu lors de votre campagne électorale. Il ne faut pas négliger le comportement de certains maires que nous pouvons qualifier de scandaleux, quand ces derniers, sous le prétexte fallacieux de gagner des voix aux prochaines élections municipales, cautionnent les faits de vandalisme en trouvant des excuses aux jeunes de cités qui vandalisent tout ce qui leur passe entre les mains.
Les habitants en colère trouveront toujours quelque chose à avancer pour mettre en cause leur mairie, certains appuieront toujours les actes de vandalisme car pour eux, c’est une façon d’exprimer son mécontentement. D’une certaine façon, le vandalisme n’est -il pas l’expression du désarroi ?
A partir du vandalisme dans les villes, nous pouvons basculer vers la délinquance qui n’est pas que l’apanage des jeunes. La discussion sur la colère des habitants en difficulté et le vandalisme peut se déployer sur plusieurs pages et nous valoir divers articles. Le débat est ouvert.
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