Les élections municipales approchant, Bertrand Delanoë mutiplie les initiatives pour faire plaisir à ses administrés. En plus d’un réseau de location de vélos, la mairie de Paris va confier à SFR la mise en place de 400 bornes d’accès WiFi dans diverses administrations, bibliothèques et jardins de la capitale. Ces bornes permettront de surfer gratuitement sur Internet, d’envoyer des mails, de s’échanger photos et vidéos, de jouer en réseaux... Les possibilités et applications sont nombreuses. A première vue, cela apparaît comme une véritable avancée...
Mais si on y réfléchit un peu, c’est en fait un mirage, voire une arnaque. A cela il y a deux raisons :
1. Pourquoi ne pas attendre le WiMax ?
Technologie bientôt opérationnelle (actuellement testé en France dans le Loiret), le WiMax offre une zone de couverture et des débits 10 à 20 fois supérieures au WiFi. Déja, tous les grands fabricants d’éléctronique grand public (ordinateurs portables, téléphones, PDA...) se préparent à fabriquer des appareils compatibles avec cette technologie. Monsieur Delanoë aurait pu attendre sa probable réélection et mettre en place un grands réseau WiMax sur tout Paris (ou pourquoi pas l’IDF ?), ce qui nous aurait donné de l’avance sur les autres grandes capitales mondiales. Au lieu de ça, quand le WiMax se généralisera (d’ici 3 ou 4 ans maximum), personne ne voudra en installer un à Paris, puisqu’un réseau WiFi existera déja.
2. Pourquoi brider les bornes WiFi ?
Quand j’ai lu ça, j’ai d’abord cru à une blague :
La disponibilité de ces connexions sans fil sera alignée sur l’ouverture des lieux en question et ne débordera pas aux alentours. C’est-à-dire que vous n’aurez droit à cet Internet gracieux et sans fil qu’à l’intérieur des endroits concernés durant les horaires d’ouverture.
!?!
En somme, pour 2,5 M€ + 500 000 € par an, on va disposer d’un réseau WiFi qui ne marchera que dans les administrations municipales et uniquement pendant leurs horaires d’ouverture (donc, déja, pas le dimanche et pas la nuit...). Alors que ça ne couterait pas plus cher de les laisser “déborder” aux alentours et de les laisser ouverts 24h/24.
Quelle est la raison invoquée pour ce bridage technologique ? Ne pas
faire concurrence au FAI et aux bars, cafés ou hôtels qui proposent des
accès WiFi privés à des prix exorbitants... Pas très compréhensible de la
part d’un maire qui se veut progressiste. Encore plus étonnant quand
on sait que SFR (qui va installer et gérer les bornes) est actionnaire majoritaire du FAI Neuf Cegetel
La technologie, ça se partage
Petite anedcote qui, je pense, vous fera réfléchir : en face de la faculté de Tolbiac, il ya un Mac Donalds et, juste à côté, une bibliothèque municipale. Mac Do a mis en place un réseau WiFi pour ses clients, qui peuvent surfer gratuitement sur le Net pendant qu’ils déjeunent. Pensez-vous que Mac Do, limite cet accès WiFi à son restaurant ? Pas du tout, on peut tranquillement en profiter dans la bibliothèque municipale située à une vingtaine de mètres du fast food... et j’imagine que c’est pareil pour les habitants de l’immeuble au dessus du restaurant... Mac Do fait-il concurrence au FAI ? Oui, mais en partageant une technologie qui permet de recevoir et de diffuser des connaisances, de la culture...
Au lieu de faire installer un résau aussi cher pour le brider autant que ça, il aurait mieux valu développer des réseaux ou technologies déja existants, comme FON, ou Erevia. Avec cette annonce, Paris est loin de devenir une ville du XXIe siècle...
Espérons que les Parisiens sauront se mobiliser pour faire débrider ce réseau.