Les ambitions de Clermont-Ferrand
La disparition tragique d’Edouard Michelin, le PDG de la société éponyme, a braqué pour un instant les projecteurs de l’actualité sur la capitale auvergnate. Pour beaucoup de Français encore, la cité arverne, nichée au pied de la chaîne des volcans, demeure une ville endormie, noire comme sa cathédrale en pierre de Volvic. Pourtant, depuis quelques années, la municipalité bouscule tous azimuts des années d’immobilisme dans l’objectif à demi avoué de faire reconnaître son statut de grande métropole et de capitale du Massif Central.

Ce 18 juin, après de longs mois de travaux, les Clermontois étaient conviés à l’inauguration de la nouvelle place de Jaude, la grande place centrale de la ville placée sous la protection de la statue équestre de Vercingétorix. Une place utilisée pour l’occasion comme écrin pour présenter un petit bijou, une rame du futur tramway qui devrait être opérationnel en 2007. Un orage a fait avorter les festivités remises à plus tard mais, les Clermontois savent attendre.
En succédant à Roger Quillot, l’ancien maire, Serge Godard a hérité d’une situation financière saine mais d’un grand retard en termes d’équipements. Un retard que la ville a choisi de rattraper. Les opérations s’enchaînent ou se superposent souvent en reprenant des recettes qui ont fait le succès de Montpellier : rénovation urbaine, tramway, réalisation d’équipements sportifs ou culturels... Les années mortes s’estompent et laissent la place à des projets audacieux. Après la nouvelle Ecole des beaux-arts devrait venir la très grande bibliothèque, un projet quasi pharaonique destiné à mettre fin à une lecture publique miséreuse.
Pour autant, toutes ces réalisations ne plongent pas les finances publiques locales dans le rouge. L’économie de l’agglomération, dynamique et attractive, génère des ressources fiscales importantes. Son territoire constitue un véritable pôle de prospérité dans le désert auvergnat. Une situation enviée par les métropoles voisines, Saint-Etienne et Limoges. La qualité des infrastructures de transport n’y est pas étrangère. Au Centre de la France, Clermont-Ferrand est en particulier positionnée sur un axe autoroutier Nord-Sud alternatif à celui de la vallée du Rhône, amplement saturé.
Autant d’éléments qui aiguisent bien des appétits, notamment celui de Brice Hortefeux, ministre des collectivités locales et bras droit de Nicolas Sarkozy. Omniprésent, il se verrait bien réaliser ce que Valéry Giscard d’Estaing n’a jamais réussi, prendre la ville à la gauche. Face à lui, le maire PS Serge Godard, fort de son bilan et de son image consensuelle, affiche sa sérénité. Le combat sera rude, mais la ville le vaut bien.
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