En 2004, le Conseil général d’Ille-et-Vilaine, en Bretagne, est passé à gauche. Il était à droite depuis la création des conseils généraux en 1848. Le rat des champs nous donne son interprétation de ce bouleversement.
La ville de Rennes est dirigée par le PS, et Edmond Hervé, depuis 1977. Le Conseil général d’Ille-et-Vilaine est passé à gauche en 2004, alors qu’il était dirigé par une majorité de droite depuis sa création en 1848. Voici l’analyse du rat des champs sur la responsabilité de Pierre Méhaignerie, député maire UMP de Vitré ( Ille-et-Vilaine), en la matière.
Ma conviction est que, pour des raisons sociologiques, faciles à comprendre, une ville comme Rennes n’est pas prenable par la droite. A une époque lointaine, Pierre Méhaignerie, alors président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, avait, dit-on, songé à un parachutage sur la ville de Rennes. Le personnage étant peu courageux, il s’est abstenu. Il a eu raison. Car la défaite était assurée. Avec le ridicule en prime et un affaiblissement de son autorité dans le cadre départemental. "Pierre", comme l’appellent ses amis, est fait pour le rural. C’est là qu’il a construit sa carrière et qu’il s’est épanoui. Et c’est également là qu’il se sent à l’aise. Son public naturel : les petits notables ruraux.
Le grand reproche que j’adresse à Méhaignerie est de n’avoir rien fait, à une époque où la chose était possible, pour empêcher l’extension du cancer urbanistique rennais. Il a laissé les petites communes rurales se transformer en communes-dortoirs : Chantepie, Acigné, Saint Grégoire... Avec le risque de voir ces communes, victimes d’un bouleversement sociologique, passer de droite à gauche.
Bref, l’aménagement du territoire, ce n’était pas son truc. Empêcher l’entassement des hommes et des activités à Rennes, intra muros ou périphérie, s’imposait pourtant. Un président de conseil général fort et organisé dispose des moyens de maintenir un certain équilibre : primes différenciées pour l’installation des entreprises, installation de poumons verts qui empêchent la bétonnisation à outrance, politique d’aides financières en faveur des pôles de résistance (j’entends par là la musculation des petites villes : Redon, Montfort, Vitré, Fougères) sur lesquelles on compte pour faire contrepoids à Rennes. Il fallait empêcher le 100% Rennes.
Maintenant, c’est trop tard. Le déséquilibre démographique et politique joue en faveur de Rennes, donc de son maire. Par rapport au maire de Rennes, le président du conseil général d’Ille-et-Vilaine ne fait plus le poids. Et là, à mon avis, la responsabilité de Pierre Méhaignerie est totale.