A quoi joue le Hamas ?
Durant la dernière guerre entre le Hamas et Israël, le bilan humain du côté palestinien était, jour après jour, de plus en plus lourd. A la fin du conflit dimanche 18 janvier 2009, il y avait eu 1315 morts et 5300 blessés, dont surtout des civils. Pourtant, dans un premier temps, le Hamas refusait toute idée de cessez le feu et voulait continuer le combat. Finalement les belligérants le décrétèrent chacun de leur côté, samedi 17 janvier 2009 pour Israël, et dimanche 18 pour le Hamas.
Mais dès la fin de la guerre, alors que les gazaouis se remettent à peine des souffrances endurées, le Hamas affirmait qu’il se réarmerait en dépit des efforts israéliens et internationaux pour empêcher la contrebande d’armes à la frontière avec l’Egypte, et que les tirs de roquettes pourraient continuer.
Pouvons-nous donc croire à la fin définitive des hostilités ? Et surtout, nous pouvons nous interroger sur les intentions du Hamas ? Que cherche t-il exactement ?
Il convient d’abord de revenir sur ce qu’est le Hamas, et sur son histoire, ce que peu de média ont fait.
Le Hamas, « mouvement de la résistance islamique », acronyme de Harakat al-muqawama al-islamiya signifiant en arabe « ferveur », est un mouvement palestinien d’obédience sunnite fondé à Gaza en 1987 par le cheikh Ahmed Yassine, d’abord en tant que bras armé des « Frères Musulmans » d’Egypte en Palestine. Au départ les Frères Musulmans en Palestine faisaient surtout de l’action sociale. Avec l’appui financier de l’Arabie saoudite et de la Syrie notamment, l’association mit en place à Gaza un vaste réseau d’institutions sociales et caritatives (dispensaires, orphelinats, écoles, université). Cela lui valut d’être reconnu par Israël qui la jugea à l’époque moins dangereuse que l’OLP (organisation de libération de la Palestine). Mais peu après le déclenchement de la première Intifada en décembre 1987, les Frères musulmans palestiniens opérèrent un tournant dans ses objectifs et ses stratégies sous l’influence de Ahmed Yassine. Avec Abdelaziz Rantissi, ils créent le Hamas afin d’intégrer leur mouvement à la révolte populaire palestinienne qui se propage dans les territoires occupés ; celui-ci en devient l’un des éléments les plus extrêmes. Le Hamas évolue donc vers un mouvement politique radical et organise des actions armées et violentes. Ses attaques visent indistinctement civils et militaires israéliens.
Son objectif, tel que défini dans la charte du Hamas, rédigée en 1988, est l’établissement d’un Etat appliquant la charia (la loi islamique) sur l’ensemble de la Palestine. Il ne reconnaît pas l’État d’Israël, s’opposant sur ce point au Fatah et à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Cisjordanie, et prône la guerre sainte (le djihad) pour mettre fin à l’occupation de la Palestine. Son idéologie est expliquée aussi dans la charte du Hamas ; en voici l’article 11 : « Le Mouvement de la Résistance Islamique considère que la terre de Palestine est une terre islamique pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection. Il est illicite d’y renoncer en tout ou en partie, de s’en séparer en tout ou en partie ». La charte exprime aussi une hostilité envers Israël et un refus catégorique de toute négociation avec ceux qu’ils considèrent comme des voleurs de terre : « Le jour où les ennemis usurpent une terre qui appartient aux musulmans, le combat devient une obligation religieuse individuelle qui incombe à chaque musulman. » (Article 15 de la charte). Et l’article 13 appelle au Djihad : « Les initiatives, les prétendues solutions de paix et les conférences internationales préconisées pour régler la question palestinienne vont à l’encontre de la profession de foi du Mouvement de la Résistance Islamique […] Il n’y aura de solution à la cause palestinienne que par le djihad… »
Cela vaut au Hamas de figurer sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, du Canada, du Japon, des États-Unis et d’Israël. Pour la Grande-Bretagne et l’Australie, seule la branche armée du Hamas est classée comme terroriste.
Ainsi le Hamas se montra un adversaire acharné à la politique de dialogue de Yasser Arafat et aux négociations menées par Israël et l’OLP pour la recherche d’une solution politique au conflit israélo-palestinien. En 1994, au meilleur des négociations entamées lors des accords d’Oslo, le Hamas revendique des attaques suicides sur le sol Israélien. L’opinion israélienne se radicalise donc et les négociations échouent. En 1996, lors de la campagne électorale suivant l’assassinat du premier ministre Ytzhak Rabin, Shimon Peres, prix Nobel de la paix en 1994, est en tête dans les sondages pour lui succéder ; mais c’est alors que le Hamas frappe Israël d’une vague d’attentats et c’est le nationaliste de droite Benyamin Netanyahou qui devient premier ministre, et le processus de paix en prend un coup.
Or selon plusieurs observateurs, l’ascension du Hamas fut justement favorisée dans les années 1990 par la politique dure et sans concession des dirigeants du Likoud, Netanyahou (1996-1999) et Ariel Sharon (2001-2006), le mouvement islamiste s’imposant alors pour une partie de la population comme l’ultime recours face à l’occupation israélienne.
On dit souvent que l’Histoire se répète. Depuis la démission annoncée de l’actuel premier ministre israélien Ehud Olmert, des élections sont prévues en février 2009. Tzipi Livni, pour le parti de centre droit Kadima semble en bonne place pour lui succéder, tout comme Ehud Barack pour le parti travailliste. Mais qui est en embuscade pour la droite du Likoud et est aussi en bonne place dans les sondages ? Benyamin Netanyahou. Après cette guerre, les électeurs pourraient de nouveau se radicaliser et voter à droite…
Cela nous amène à une question : la reprise des tirs de roquettes par le Hamas fut-elle une action politique calculée afin de réunifier les gazaouis derrière leur mouvement grâce au contexte de la dernière guerre contre Israël ?
En tout cas, en 2003, le Hamas évoquait néanmoins la possibilité d’une hudna (trêve temporaire mais totale en arabe) : le chef historique du mouvement Ahmed Yassine expliquait : « Une trêve ne me pose aucun problème. C’est possible si Israël accepte l’évacuation des zones occupées depuis 1967, l’établissement d’un Etat palestinien sur Gaza et la Cisjordanie, avec Jérusalem comme capitale. » Mais Ahmed Yassine est tué lors d’une attaque ciblée de l’armée israélienne le 22 mars 2004, sur ordre d’Ariel Sharon. Son successeur Abdel Aziz al-Rantissi est également assassiné quelques jours après sa désignation.
Le changement de direction à la tête du Hamas entraîne un changement de stratégie du mouvement qui commence à s’impliquer davantage dans la vie politique.
Le 26 janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes. Le Hamas ravit ainsi la majorité au Fatah. Ce résultat est perçu comme un net retour en arrière par les gouvernements étrangers qui jouaient le rôle de médiateurs pour le conflit israélo-palestinien. Le Premier Ministre Ehud Olmert exclut pour sa part toute négociation avec le Hamas : « Nous ne négocierons pas et nous ne traiterons pas avec une Autorité palestinienne dominée totalement ou partiellement par une organisation terroriste ».
Malgré l’apparition du Hamas comme parti de gouvernement, son porte-parole, Ismaïl Radwane, tint à préciser : « La position du Hamas est connue : la non reconnaissance de l’entité sioniste ». Pourtant, le 10 janvier 2007, Khaled Mechaal (photo), le chef politique du Hamas basé à Damas, considéré comme un « faucon », dit ceci : « Il va rester un État qui s’appelle Israël, c’est un fait. Le problème, ce n’est pas l’existence d’une entité qui s’appelle Israël. Le problème, c’est que l’État palestinien n’existe pas ». Ces propos seront ensuite contestés par le Hamas. Alors y a-t-il eu une reconnaissance de fait d’Israël ? Ou est-ce une simple adaptation pragmatique au rapport de force, sans évolution de fond ? Cette deuxième hypothèse semble la plus probable, le Hamas ne pouvant pas reconnaître Israël puisque cela est l’essence de son idéologie. Mais l’ambiguïté reste et fut confirmée fin décembre 2008 par Mechaal : « Nous avons une position de réserve par rapport à la reconnaissance d’Israël ».
La formation d’un gouvernement d’union nationale entre Fatah et Hamas échoua en 2006. Et Mahmoud Abbas lui-même qualifia le Hamas de « terroriste » en juin 2007, suite à ce qui s’apparenta à une guerre civile entre le Hamas et le Fatah où le Hamas pris le contrôle de la Bande de Gaza, y évinçant totalement le Fatah. Cela mène à la scission des Territoires palestiniens en deux entités distinctes : la Cisjordanie et Gaza. Le président Abbas, furieux, refusa alors catégoriquement tout « dialogue avec les putschistes, les assassins, les terroristes »
Bien que ne reconnaissant pas clairement Israël, le Hamas n’appelle pas à rayer l’Etat Hébreu de la carte : selon Khaled Machaal, « Pour mettre un terme à l’occupation israélienne de la Palestine. Nous ne voulons pas nous débarrasser de l’autre, nous souhaitons seulement obtenir nos droits. » Ainsi, Khaled Meshal reprend les revendications exprimées par Yassine ne 2003 et indique en 2006 que « si Israël reconnaît nos droits et s’engage à se retirer de tous les territoires occupés, le Hamas, et avec lui l’ensemble du peuple palestinien, décideront de mettre un terme à la résistance armée ». Le Hamas exprima ici des propositions en vue de la paix, mais tout en refusant des négociations avec Israël. Khaled Meshal confirme : « Avec Israël nous ne parlerons jamais. Nous sommes prêt à parler avec n’importe qui d’autre [...] y compris les États-Unis. » Le problème est que si le Hamas ne reconnaît pas Israël, comment peut-il espérer faire la paix avec lui ? Ce manque de dialogue a donc malheureusement provoqué le dernier conflit que l’on sait.
La trêve entre l’Etat hébreu et le Hamas devait prendre fin officiellement vendredi 19 décembre 2008. La réponse à qui se posait des interrogations sur sa reconduction est venue assez tôt et d’une façon tranchante. Le chef en exil du Hamas Khaled Méchaal affirma « La trêve était limitée à six mois et s’achève le 19 décembre. Sachant que l’ennemi ne respecte pas ses engagements et que le siège est toujours en place contre notre peuple, pour le Hamas, et je pense que pour la majorité des forces, la trêve prend fin après le 19 décembre et ne sera pas renouvelée », la cause étant la poursuite du blocus de la bande de Gaza par Israël.
Le 26 décembre 2008, le Hamas bombarde plus de quatre-vingts roquettes et tirs de mortiers sur les villes du sud d’Israël proches de la bande de Gaza. Le Hamas avait prévenu : « Les menaces israéliennes ne sont pas nouvelles » mais « le prix de toute incursion sera très élevé ». Les dirigeants du Hamas savaient très bien qu’Israël riposterait et que Tsahal est pourtant bien mieux équipé. Ce genre de déclaration n’est donc que de la propagande destinée à motiver les palestiniens pour se battre et maintenir le moral des troupes.
A la suite de cela, Israël lance effectivement une offensive qui dura vingt-deux jours, qui pu apparaître disproportionné, et dont le bilan sera très lourd pour les palestiniens comme nous l’avons dit plus haut. Côté israélien, dix militaires et trois civils périront.
Il est critiquable que le Hamas ait accepté l’idée d’une guerre pour laquelle les forces étaient inégales, sans considération pour leur peuple qui allait forcément être le premier à en souffrir. Mais ainsi ils s’attirèrent les sympathies du monde arabe car ils apparurent comme le peuple qui résistait à l’ennemi israélien plus puissant sans se rendre. De plus, il faut ajouter que les dirigeants du Hamas prennent les décisions alors qu’ils ne vivent pas sur place à Gaza auprès de leur peuple et qu’ils ne risquent rien, eux, puisqu’ils vivent en exil à Damas ou à Beyrouth. Le Hamas a instrumentalisé les morts civils avec la tradition de la glorification du martyr : mourir étant donc ici un honneur. Pourtant pour les familles détruites, cela leur fait une belle jambe qu’on leur dise qu’ils sont des martyrs. Il n’est pas certain que la majorité des 1,5 millions de gazaouis auraient été d’accord pour ne pas reconduire la trêve.
Et en refusant pendant longtemps, au cours de la guerre, toute idée de trêve, le Hamas s’est-il montré indifférent à la souffrance de son peuple ? Nous pouvons nous poser cette question qui est d’autant plus légitime suite à ces réactions de gazaouis recueillies et publiées par Lefigaro.fr* le 23 janvier : « Une fois seulement dans notre histoire, nous avons voté : c’était en 2006. Le Hamas est arrivé au pouvoir, et regardez où nous en sommes ! Trois ans de siège et, maintenant, cette guerre atroce ! C’est décidé, aux prochaines élections, je ne voterai pas ! » explique un palestinien. « Ces gens-là (le Hamas) se moquent bien de ce qui peut arriver aux populations civiles ! Ils pourraient recommencer la guerre demain. Ils ne pensent qu’à eux », explique un autre civil. Enfin l’article cite un autre palestinien de Gaza qui dit « Nous sommes des malheureux, nous n’avons le choix qu’entre la corruption du Fatah et la brutalité du Hamas. (…) Qu’allons-nous devenir ? ». Le Hamas, élu en 2006 en réaction à la corruption des élites du Fatah, ne compte donc pas que des sympathisants. La question est : jusqu’où le peuple palestinien de Gaza est prêt à suivre le Hamas ?
L’organisation de nouvelles élections législatives et présidentielles proposées récemment par Mahmoud Abbas pourrait donner l’occasion au peuple de se faire entendre.
Les palestiniens sont donc victimes de la politique du Hamas, et victimes d’Israël qui ne sait toujours pas faire la différence entre cibles civiles et cibles militaires !
Ehud Olmert s’est excusé à la fin de la guerre auprès des habitants de la bande de Gaza et a affirmé que l’armée israélienne avait fait « beaucoup plus pour épargner les civils que ne l’aurait fait aucun autre Etat ». Le moins que l’on puisse dire est que cela ne fut guère efficace ! Des hôpitaux, des écoles, des bâtiments de l’ONU ont été touchés ! A tel point que depuis la fin de la guerre, l’ONU s’apprête notamment à désigner une personnalité pour diriger une "mission d’établissement des faits" sur les violations des droits de l’homme commises à Gaza. Par exemple, dans la dernière attaque en date menée par Israël le samedi 17 janvier, une femme et un enfant ont été tués dans le bombardement d’une école gérée par les Nations unies à Beit Lahiya. Des civils fuyant les zones de combats avaient trouvé refuge dans l’établissement. « Cela illustre à nouveau la tragédie de Gaza. Il n’y a aucun lieu sûr et même une installation des Nations unies n’y est pas en sécurité. A Gaza, il n’y a nulle part où fuir », déclarait Christopher Gunness, porte-parole de l’Unrwa, l’agence de l’Onu pour l’aide aux Palestiniens.
A la fin des hostilités le premier ministre israélien se félicitait des résultats de cette guerre : « Les potentialités militaires du Hamas ont été sérieusement affaiblies. Ses dirigeants se cachent. Beaucoup de ses hommes ont été tués. Des dizaines de tunnels ont été bombardés. Le nombre de tirs de roquettes sur Israël a été réduit ». Mais cette analyse n’est ni partagé par le Hamas, ni par tout le monde en Israël. En effet, le Likoud a dénoncé le cessez-le-feu : « Nous n’avons rien obtenu pour ce qui est des objectifs de l’opération lancée le 27 décembre », a déploré Sylvan Shalom, un des chefs du principal parti d’opposition de droite israélien. « Nous n’avons pas levé la menace des tirs de roquettes, le Hamas va pouvoir continuer à lancer des roquettes et se livrer à la contrebande d’armes. » Cela confirme le côté plus radical de ce parti qui lui, aurait bien continué les opérations…
Du côté du Hamas, des manifestations ont été organisées en début de semaine pour célébrer la « victoire populaire ». Une « victoire populaire » qui a quand même terrassé des milliers de familles... Mais la propagande est en marche. Et si nous avons vu que certains palestiniens n’appréciaient pas le Hamas, de nombreux au contraire se sont radicalisés et soutiennent le mouvement islamique : par exemple ce jeune homme de 16 ans, serre les poings : « Je n’ai jamais songé à cela avant, mais là, si l’on me donnait une arme, j’irais de ce pas rejoindre les combattants du Hamas ! »* Et c’est bien justement sur ce terrain que le Hamas a gagné la guerre, sur le terrain des images. L’image d’Israël s’est encore détériorée dans le monde entier, témoins les manifestations de soutien au peuple palestinien partout dans en Europe.
Depuis la fin des combats, l’ONU, les grandes puissances mondiales comme l’Union Européenne, les Etats-Unis, et les puissances régionales comme l’Egypte, s’activent pour trouver des solutions afin d’arriver à une paix durable et à une résolution du conflit israélo-palestinien à terme.
Mais comment y arriver sans des discussions avec toutes les parties, et donc le Hamas ?
En effet, Khaled Mechaal tire de cette guerre la conséquence positive que le "Hamas et la résistance se sont imposés comme une partie incontournable" et donc qu’il est "temps de parler" avec le mouvement islamiste.
Mais l’UE comme les Etats-Unis ont été clair. La Commission européenne a salué l’entrée en vigueur d’un « indispensable » cessez-le-feu et a insisté sur le fait que la priorité était d’y avoir « une paix durable ». Pour cela, Bruxelles a appelé « le Hamas à se retenir de toute violence afin de permettre la fin des terribles souffrances humaines ».
Le représentant du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, promet que le Quartette parlera au Hamas si le mouvement islamiste accepte une solution à deux États, israélien et palestinien. Tony Blair indique aussi soutenir l’appel lancé par le président palestinien Mahmoud Abbas à un gouvernement d’union nationale, mais, selon lui, une telle union doit pousser le Hamas à reconnaître l’État hébreu.
Aux Etats-Unis, l’entrée en fonction du nouveau président Barack Obama depuis mardi 20 janvier fait naître de nouvelles attentes en Palestine. "Nous le jugerons à travers sa politique et ses actions sur le terrain et verrons à quel point il tirera les leçons des erreurs des administrations précédentes, notamment celle de George W. Bush, et de sa politique criminelle et injuste", a déclaré quant à lui le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Ce dernier appelle Obama à se garder "de toute partialité en faveur de l’ennemi sioniste". Le président américain a d’ailleurs pris l’initiative d’appeler le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Selon le porte-parole du dirigeant palestinien, il lui aurait certifié qu’il entendait "oeuvrer avec lui en tant que partenaire pour instaurer une paix durable dans la région". Selon lui, Obama a fait savoir à Mahmoud Abbas qu’il était le premier dirigeant avec lequel il s’entretenait au téléphone depuis son investiture. Ce serait donc un signal fort en direction de la cause palestinienne. Obama a appelé le Hamas a reconnaître Israël pour prendre part au processus de négociation de paix, ce à quoi le Hamas a répondu qu’en disant cela, Obama empruntait la mauvaise voie pour résoudre le conflit…
Malheureusement, nous pouvons être pessimiste sur ce dernier point. A moins qu’un gouvernement d’union nationale en Palestine soit élu, avec à sa tête un modéré qui prendrait la décision de la reconnaissance d’Israël. Cela pourrait amener la solution car c’est bien en discutant que l’on résoudra ce conflit.
Un des points sensibles dans les revendications du Hamas tourne autour du blocus imposé à la Bande de Gaza dont le Hamas exige la levée. Au cours du premier coup de fil entre Hillary Clinton et son homologue français Bernard Kouchner, les deux ministres ont souligné l’urgence de l’ouverture des points de passage afin que l’aide humanitaire soit acheminée sans tarder aux populations palestiniennes, et la nécessité de lutter contre les trafics d’armes vers la bande de Gaza. Mais avec la promesse du Hamas de se réarmer, tout le monde craint que la réouverture de tous les points de passage de Gaza avec Israël et l’Egypte ne laisse l’opportunité au mouvement de la résistance islamique de le faire.
Ainsi la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont proposé cette semaine d’envoyer des navires de guerre dans la région pour empêcher la contrebande d’armes vers Gaza.
Depuis sa fondation, le Hamas existe de par sa résistance à Israël et ses confrontations avec l’Etat hébreu. Radical, prônant la lutte armée, le Hamas est tombé dans les travers du terrorisme, se rendant maintenant infréquentable aux yeux d’une grande partie du monde. Cela rend les négociations pour parvenir à une résolution du conflit délicate puisque Israël et les diplomaties internationales refusent de parler avec les dirigeants de ce mouvement. Or, les guerres sont souvent provoquées par un manque d’écoute et de dialogue.
Le Hamas est pourtant est un acteur incontournable à l’heure actuelle au Proche-Orient ; c’est pour cela que certains pays comme l’Egypte servent d’intermédiaire aux pays occidentaux pour entamer des discussions.
Ce que nous pouvons comprendre est que le Hamas ne souhaite pas la paix dans l’état actuel des choses. Ils veulent un Etat palestinien avec les frontières de 1967 et avec pour capitale Jérusalem-est ; ils veulent qu’Israël ne contrôle plus les frontières, le tout sans jamais reconnaître l’Etat hébreu. Or ils n’obtiendront pas satisfaction sans des négociations, des négociations qui nécessitent au préalable une reconnaissance formelle d’Israël, ce que les dirigeants du Hamas refusent toujours. Or la paix durable passera forcément par un compromis…
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