A chaque guerre, c’est ainsi. Au début, il est presqu’impossible de s’y opposer. Le matraquage médiatique est tel qu’on est immédiatement catalogué comme complice d’un monstre. Après un certain temps, quand viendront les « bavures », les morts civils, les échecs militaires et les révélations sur « nos amis », le débat finira bien par s’ouvrir. Mais au début, c’est très dur.
Pour débloquer ce débat, la bataille de l’info est la clé, comme nous le disions encore il y a une semaine. [1] Et cette bataille ne peut être menée que par chacun de nous, là où il est, en fonction des personnes rencontrées, en écoutant bien ce qui les influence, en vérifiant les infos avec eux, patiemment… Pour mener efficacement ce débat, il est très important d’étudier l’expérience de la désinformation dans les guerres précédentes.
Les 5 principes de la propagande de guerre appliqués à la Libye
Cette expérience, nous l’avons résumée dans les « cinq principes de la propagande de guerre », exposés dans notre livre Israël, parlons-en ! A chaque guerre, les médias veulent nous persuader que nos gouvernements font bien et pour ça, ils appliquent ces cinq principes : 1. Occulter les intérêts économiques. 2. Inverser la victime et l’agresseur. 3. Cacher l’Histoire. 4. Diaboliser. 5. Monopoliser l’info.
Ces cinq principes ont été appliqués à nouveau contre la Libye, on s’en est rendu compte dans les pages précédentes. Pour finir, attirons l’attention sur le quatrième : la diabolisation de l’adversaire. Les va-t-en-guerre doivent toujours persuader l’opinion qu’ils n’agissent pas pour obtenir des avantages économiques ou stratégiques, mais bien pour éliminer une grave menace. Dans chaque guerre, depuis des décennies, le dirigeant adverse a toujours été présenté comme cruel, immoral et dangereux, avec les pires récits d’atrocités. Par après, beaucoup de ces récits - et parfois tous - se sont dégonflés, mais peu importe, ils avaient rempli leur rôle : manipuler l’émotion du public pour l’empêcher d’analyser les intérêts réellement en jeu. Impossible de revenir en arrière.
Nous n’avons pas eu les moyens d’aller en Libye. Par contre, nous avons été en Yougoslavie, sous les bombes de l’Otan et nous avons constaté, et prouvé, que l’Otan avait menti systématiquement. [2] Nous l’avons constaté aussi en Irak. Quant à la Libye, cela y ressemble beaucoup, mais nous n’avons pas eu jusqu’ici les moyens de procéder à des test-médias sur les infos présentées. Notre équipe Investig’Action manque encore des moyens nécessaires. Mais plusieurs observateurs ont déjà repéré de forts indices de désinformation. Par exemple, les « six mille morts qui auraient été victimes des bombardements de Kadhafi sur des civils ». Où sont les images ? Il n’y avait aucune caméra, aucun téléphone portable là-bas comme il y en avait à Gaza, à la place Tahrir, à Tunis ou au Bahrein ? Aucune preuve, aucun témoignage fiable, des démentis par les satellites russes ou des observateurs de l’UE, et pourtant l’info a tourné en boucle inlassablement et plus personne n’ose la contredire sous peine d’être taxé de « complicité ».
Une guerre civile, ce n’est jamais de la dentelle, mais ceci est vrai des deux côtés. Une info partiale essaiera toujours de nous faire croire que les atrocités sont commises d’un seul côté et donc qu’il faut soutenir l’autre. Mais il convient d’être très prudent sur de tels récits.
Qui nous informe ?
Ce qu’il faut pouvoir montrer autour de nous, c’est que la diabolisation ne tombe pas du ciel. Elle est diffusée par des médias qui prennent parti, souvent sans le dire. Et c’est quand même toujours la première question à se poser dans une guerre : m’a-t-on fait entendre l’autre partie ?
Pourquoi en Europe et aux Etats-Unis, les médias sont-ils à fond contre Kadhafi ? Et pourquoi, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Russie, dénonce-t-on au contraire une nouvelle croisade impérialiste ? Ils se trompent tous ? Les Occidentaux savent toujours tout mieux ? Ou bien chacun est-il influencé par ses médias ? Alors, devons-nous suivre aveuglément nos médias ou les tester ?
Nous avons été abondamment abreuvés sur les côtés négatifs de Kadhafi. Mais qui nous a signalé ses aspects positifs ? Qui nous a parlé de son aide aux projets de développement africain ? Qui nous a dit que la Libye connaissait, selon les institutions internationales , le plus haut « indice de développement humain » de toute l’Afrique, loin devant les chouchous de l’Ouest comme l’Egypte ou la Tunisie ? Espérance de vie : 74 ans, analphabétisme réduit à 5%, budget de l’éducation à 2,7% du PIB et celui de la Défense à 1,1%.
Distinguer deux questions différentes
Il y a beaucoup d’intimidation intellectuelle dans le débat sur la Libye. Si vous dénoncez la guerre contre la Libye, on vous accuse de soutenir tout ce qu’a fait Kadhafi. Pas du tout. Il faut distinguer deux problèmes bien différents.
D’une part, les Libyens ont parfaitement le droit de choisir leurs dirigeants, et d’en changer par les moyens qu’ils jugent nécessaires. Les Libyens ! Pas Obama, ni Sarkozy. Tout en faisant le tri dans les accusations contre Kadhafi, entre ce qui est vraiment établi et ce qui relève de la propagande intéressée, un progressiste peut très bien souhaiter que les Libyens aient un meilleur dirigeant.
D’autre part, quand la Libye est attaquée parce que des pirates veulent faire main basse sur son pétrole, ses réserves financières et sa position stratégique, alors il faut dire que le peuple libyen souffrira encore plus sous le pouvoir de ces pirates et de leurs marionnettes. La Libye perdra son pétrole, ses entreprises, les réserves de sa banque nationale, ses services sociaux et sa dignité. Le néolibéralisme appliquera ses sales recettes qui ont déjà plongé tant de peuples dans la misère.
Mais un bon dirigeant, ça n’arrive jamais dans les valises des envahisseurs et à coups de bombes. Ce que les Etats-Unis ont amené en Irak, c’est un Al-Maliki et un petit groupe de corrompus qui vendent leur pays aux multinationales. En Irak, on n’a toujours pas la démocratie, mais en outre, on a perdu le pétrole, l’électricité, l’eau, les écoles et tout ce qui permet une vie un peu digne. Ce que les Etats-Unis ont amené en Afghanistan, c’est un Karzaï qui ne règne sur rien sauf un quartier de Kaboul, pendant que les bombes US frappent des villageois, des fêtes de mariage, des écoles et que le commerce de la drogue ne s’est jamais aussi bien porté.
Les dirigeants qui seraient imposés à la Libye par les bombes occidentales seraient pires que Kadhafi. Donc, il faut soutenir le gouvernement légal libyen lorsqu’il résiste à ce qui est vraiment une agression néocoloniale. Parce que toutes les solutions préparées par Washington et ses alliés sont mauvaises : que ce soit le renversement ou l’assassinat de Kadhafi, que ce soit la scission du pays en deux ou que ce soit la « somalisation », c’est-à-dire une guerre civile de basse intensité et de longue durée. Toutes ces solutions apporteront des souffrances aux populations.
La seule solution dans l’intérêt des Libyens est la négociation, avec des médiateurs internationaux désintéressés qui ne soient pas partie au conflit, comme Lula. Un bon accord implique le respect de la souveraineté libyenne, le maintien de l’unité du pays, la préparation de réformes pour démocratiser et mettre fin aux discriminations régionales.
Faire respecter le droit qui est le contraire du « droit d’ingérence »
Ce débat politique délicat, il faut toujours essayer de le ramener aux principes de base de la vie internationale : souveraineté des Etats, coexistence pacifique entre systèmes différents, non-ingérence dans les affaires intérieures. Les puissances occidentales aiment se présenter comme celles qui cherchent à faire respecter le droit. Mais c’est complètement faux.
On nous dit que les Etats-Unis sont aujourd’hui beaucoup plus respectueux du droit international qu’au temps du cow-boy Bush, et qu’il y a eu cette fois une résolution de l’ONU. Ce n’est pas l’endroit pour discuter si l’ONU représente vraiment la volonté démocratique des peuples ou si les votes de nombreux Etats sont l’objet d’achats et de pressions. Mais on fera simplement remarquer que cette résolution 1973 viole le droit international et, tout d’abord, la Charte fondamentale… de l’ONU elle-même.
En effet, son article 2 § 7 stipule : « Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans desaffaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat. ». Réprimer une insurrection armée est de la compétence d’un Etat même si on peut en regretter les conséquences. De toute façon, si bombarder des rebelles armés est considéré comme un crime intolérable, alors il faut d’urgence juger Bush et Obama pour ce qu’ils ont fait en Irak et en Afghanistan.
De même, l’article 39 limite les cas où la contrainte militaire est autorisée : « L'existence d'une menace contre la paix, d'une rupture de la paix ou d'un acte d'agression » (contre un autre pays). La Libye ne correspond à aucun de ces trois cas, et cette guerre est donc, elle aussi, illégale. A remarquer, juste pour rire, que même le Traité de l’Otan précise dès son article 1 :« Les parties s'engagent, ainsi qu'il est stipulé dans la Charte des Nations Unies, à régler par des moyens pacifiques tous différends internationaux dans lesquels elles pourraient être impliquées.
On nous présente ce « droit d’ingérence humanitaire » comme une nouveauté et un grand progrès. En réalité, le droit d’ingérence a été pratiqué pendant des siècles par les puissances coloniales contre les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Par les forts contre les faibles. Et c’est justement pour mettre fin à cette politique de la canonnière qu’ont été adoptées en 1945 de nouvelles règles du droit international. La Charte des Nations-unies a précisément interdit aux pays forts d’envahir les pays faibles et ce principe de la souveraineté des Etats constitue un progrès dans l’Histoire. Annuler cette conquête de 1945 et revenir au droit d’ingérence, c’est revenir aux temps des colonies.
Alors, pour nous faire quand même approuver une guerre très intéressée, on joue la corde sensible : le droit d’ingérence serait nécessaire pour sauver des populations en danger. De tels prétextes étaient aussi utilisés dans le temps par la France, la Grande-Bretagne ou la Belgique coloniales. Et toutes les guerres impériales des Etats-Unis se sont faites avec ce genre de justifications.
Avec les Etats-Unis et leurs alliés en gendarmes du monde, le droit d’ingérence appartiendra évidemment toujours aux forts contre les faibles, et jamais l’inverse. L’Iran a-t-il le droit d’ingérence pour sauver les Palestiniens ? Le Venezuela a-t-il le droit d’ingérence pour mettre fin au coup d’Etat sanglant du Honduras ? La Russie a-t-elle le droit d’ingérence pour protéger les Bahreinis ?
En réalité, la guerre contre la Libye est un précédent qui ouvre la voie à l’intervention armée des Etats-Unis ou de leurs alliés dans n’importe quel pays arabe, africain ou latino-américain. Aujourd’hui, on va tuer des milliers de civils libyens « pour les protéger », et demain on ira tuer des civils syriens ou iraniens ou vénézuéliens ou érythréens « pour les protéger » pendant que les Palestiniens et toutes les autres victimes des « forts » continueront à subir dictatures et massacres….
Montrer que l’intervention occidentale viole le droit et nous ramène aux temps des colonies me semble un thème à placer au centre du débat.
Que faire ?
Les Etats-Unis ont baptisé « Aube de l’Odyssée » la guerre contre la Libye. Or, leurs noms de code contiennent toujours un message adressé à notre inconscient. L’Odyssée, grand classique de la littérature grecque antique, relate le voyage de vingt ans entrepris par Ulysse à travers l’univers. A demi-mots, on nous dit ici que la Libye est le premier acte du long voyage des Etats-Unis pour (re)conquérir l’Afrique.
Ils tentent ainsi d’enrayer leur déclin. Mais, au final, ce sera en vain, les Etats-Unis perdront inévitablement leur trône. Parce que ce déclin n’est pas dû au hasard ou à des circonstances particulières, il est dû à leur mode même de fonctionnement. En 1865, le célèbre théoricien libéral du capitalisme Adam Smith soutint le président US Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage : « L’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des Noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres Nations vont se réveiller ».
Mais en fait les Etats-Unis ont remplacé un esclavage par un autre. Au vingtième siècle, ils ont bâti leur prospérité sur la domination et le pillage de pays entiers, ils ont vécu comme des parasites et ils ont par là- même affaibli leurs capacités économiques internes. L’humanité a intérêt à ce que ce système prenne fin définitivement. Même la population des Etats-Unis y a intérêt. Pour qu’on cesse de fermer ses usines, de détruire ses emplois et de confisquer ses maisons afin de payer les bonus des banquiers et les dépenses de guerre. La population européenne aussi a intérêt à une économie non plus au service des multinationales et de leurs guerres, mais au service des gens.
Nous sommes donc à un tournant, quelle « aube » allons-nous choisir ? Celle annoncée par les Etats-Unis, et qui nous mènera vers vingt ou trente années de guerres incessantes sur tous les continents ? Ou bien une aube véritable : un autre système de relations internationales, où personne n’imposera ses intérêts par la force et où chaque peuple choisira librement sa voie ?
Comme à chaque guerre des vingt dernières années, une grande confusion règne dans la gauche européenne. Les discours pseudo-humanitaires relayés par les médias aveuglent parce qu’on oublie d’écouter l’autre version, d’étudier les guerres précédentes, de tester l’info.
Notre site Investig’Action – michelcollon.info s’efforce d’aider chacun à s’informer, à informer et à débattre. Mais nos moyens sont trop limités comparés aux grands médias. Nous lançons donc un double appel à tous ceux qui le peuvent. 1° Rejoignez notre réseau de chercheurs bénévoles pour développer l’analyse des stratégies des Etats-Unis et des autres grandes puissances, l’analyse des relations économiques et politiques ainsi que des guerres en préparation . 2° Rejoignez notre collectif d’analyse critique « Test-médias ».
Un monde sans guerre, ça dépend de chacun de nous.
[2]Kosovo, Otan et médias, débat entre Michel Collon, Jamie Shea (porte parole de l’Otan) et Olivier Corten (professeur de droit international), 23 juin 2000, DVD Investig’Action.
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Bombarder la Libye : de 1986 à 2011 (Countercurrents)
En 1987, j’étais membre de la Délégation pour la Paix US en Libye. Nous étions là pour la première commémoration du bombardement US contre la Libye en 1986.
En avril 1986, des avions de combat US ont frappé Tripoli à 2 heures du matin. Ils ont bombardé la résidence familiale de Kadhafi, blessant plusieurs membres de sa famille et tuant sa fille de 15 mois. Ma fille avait à peu près le même âge à l’époque et cela m’avait bouleversé.
Les avions US ont bombardé aussi des immeubles d’habitation, à des kilomètres de toute cible militaire, tuant des dizaines d’enfants dans leur sommeil. J’ai aidé à poser des fleurs sur leurs tombes, dans le cimetière des Martyrs, situé dans un ancien stade italien à Tripoli.
Dimanche dernier, je me suis réveillé et j’ai allumé la télé et j’ai vu une famille Libyenne en deuil qui enterrait leur fillette de 3 ans, tuée dans son sommeil au cours de la dernière attaque US contre la Libye.
Au cours des 25 dernières années, j’ai suivi les évènements en Libye et depuis que je me suis installé ici en Érythrée en 2006, j’ai même vu le colonel Kadhafi passer la nuit dans sa tente sur la plage près de notre maison au bord de la Mer Rouge.
Les Etats-Unis semblent avoir besoin d’un épouvantail arabe ou musulman. Avant Oussama Ben Laden, il y a eu Saddam Hussein et avant Saddam Hussein, il y a eu Muammar Kadhafi. Avec un tel historique, il me paraît nécessaire de revenir sur ce qui se passe réellement en Libye.
D’abord, un peu d’histoire. En 1969, lorsque le colonel Kadhafi est arrivé au pouvoir par un coup d’état qui a renversé le roi libyen, le peuple libyen était un des plus pauvres au monde avec un revenu annuel par habitant de moins de 60 dollars.
Aujourd’hui, grâce au « socialisme arabe » du gouvernement et à la manne pétrolière, le peuple libyen connaît un de plus hauts niveaux de vie du monde arabe. La plupart des familles libyennes sont propriétaires de leur domicile et la plupart possèdent une voiture.
Le système public de santé, gratuit, est l’un des meilleurs du monde arabe et l’éducation gratuite est bonne, sinon meilleure, que celles de la région.
Alors la question qui se pose est : pourquoi une révolte a-t-elle éclatée ?
La réponse, que je cherche partout depuis un mois, n’est pas simple.
La révolté a démarré à Benghazi, dans l’est du pays. Un élément très important qui n’est mentionné dans aucun grand média est que cette ville est le point du continent Africain le plus proche de l’Europe. Benghazi est donc devenue, au cours des 15 dernières années environ, l’épicentre de la migration africaine vers l’Europe. Il est arrivé que plus de 1000 émigrés africains entrent par jour en Libye dans l’espoir d’atteindre l’Europe.
Le trafic humain, un de commerces les plus malsains et inhumains qui soit, s’est transformé en une véritable industrie à Benghazi, brassant des milliards de dollars. Un monde parallèle mafieux s’est développé dans la ville et il est profondément implanté et emploie des milliers de personnes dans tous les domaines et corrompt la police et les fonctionnaires. Ce n’est que depuis un an que le gouvernement libyen, avec l’aide de l’Italie, a réussi à contrôler ce cancer. Avec la disparition de leur marchandise humaine et de nombreux chefs en prison, la mafia a été en pointe dans le financement et le soutien à la rébellion libyenne. De nombreux gangs de trafic humain et autres éléments issus des bas-fonds de Benghazi sont connus pour avoir mené des pogroms contre les travailleurs immigrés africains à Benghazi même et dans les banlieues. Depuis le début de la rébellion à Benghazi, plusieurs centaines de travailleurs immigrés, Soudanais, Somaliens, Éthiopiens et Érythréens, ont été détroussés ou assassinés par les milices racistes rebelles, un fait soigneusement caché par les média internationaux.
Benghazi est aussi connu comme un foyer d’extrémisme religieux, de fanatiques libyens qui sont passés par l’Afghanistan se sont concentrés là-bas et des groupes terroristes ont organisé des attentats et assassiné des fonctionnaires dans la ville au cours des vingt dernières années. Un groupe, qui se nomme Le Groupe Islamique Combattant, a déclaré dés 2007 qu’il était affilié à Al Qaeda. Ce sont ces groupes qui ont été les premiers à prendre les armes contre le gouvernement libyen.
Le dernier problème, et le plus difficile à résoudre, est alimenté par des croyances désuètes présentes dans la société libyenne. Les Libyens refusent de faire des travaux qu’ils considèrent comme « sales ». En 1987, les Libyens étudiants du département d’anglais qui nous accompagnaient en parlaient ouvertement. Les jeunes Libyens qui terminent leurs études refusent des emplois de bas de gamme aux tâches subalternes. Ils s’attendent à obtenir immédiatement un bon poste avec un bon salaire, un bon appartement et une voiture neuve.
Le gouvernement a été obligé de faire venir des centaines de milliers de travailleurs immigrés pour faire « le travail sale » que les Libyens refusent de faire, d’abord depuis l’Afrique subsaharienne et plus tard depuis l’Asie.
Le résultat est que des milliers de jeunes Libyens sont sans emploi et vivent aux crochets de leurs familles. Cette existence parasitaire a généré de nombreux problèmes sociaux graves. L’alcool, interdit en Libye, et la drogue constituent un problème en augmentation chez les jeunes.
Tous ces problèmes sociaux étaient arrivés à un stade critique lorsque la rue arabe a déclenché son soulèvement contre les élites soutenues par l’Occident, d’abord en Tunisie, voisin de la Libye, ensuite en Egypte.
Lorsque les premières manifestations de jeunes mécontents se sont déroulées à Benghazi, la coalition informelle de groupes terroristes et de gangs de trafiquants ont immédiatement profité de la situation pour attaquer les prisons de haute sécurité à l’extérieur de Benghazi où leurs camarades étaient enfermés. Après la libération de leurs chefs, la rébellion a attaqué les postes de police et les bâtiments officiels, et les habitants de la ville se sont réveillés avec la vision de cadavres de policiers pendus aux ponts qui enjambent les autoroutes.
Le gouvernement libyen dirigé par le Colonel Kadhafi a toujours pris soin de ne pas laisser se développer une armée professionnelle et puissante, et préférait compter sur un système de « comités révolutionnaires » pour diriger les communautés locales et s’occuper des questions de sécurité dans le pays.
Ces « comités révolutionnaires » n’ont jamais vraiment connu l’épreuve du feu et ont été lents à réagir devant une rébellion qui s’étendait rapidement. Le gouvernement libyen a finalement réussi à s’organiser et a lancé une offensive contre la rébellion. Les rebelles, pour la plupart des jeunes sans formation militaire et des milices vaguement encadrées, ont été chassés des territoires fraichement conquis et il est devenu évident que la rébellion allait échouer. De hauts officiers des services de renseignement US l’ont publiquement admis. A présent, il est largement reconnu, du moins dans le monde arabe et africain, que la majorité des Libyens soutiennent le gouvernement dirigé par le Colonel Kadhafi et que la rébellion n’est soutenue que par une minorité de la population. La fin de la rébellion semblait inéluctable.
Alors que le forces militaires du gouvernement se trouvaient dans les banlieues de Benghazi et que le sort de la rébellion semblait scellé, il a été décidé aux Etats-Unis, et chez ses hommes de main à Londres et à Paris, d’attaquer la Libye pour renverser le gouvernement.
La Libye est un pays riche en pétrole, proche de l’Europe, avec les plus grandes réserves de pétrole confirmées de tout le continent africain. Avec de tels enjeux, la décision fut prise de lancer une attaque contre la Libye. En fait, il faudrait dire « de lancer un massacre » parce qu’il n’existe pas à ce jour de défense efficace contre les missiles de croisière et le bombardement de haute altitude, surtout la nuit, et tant pis pour les victimes civiles.
Après leurs attaques et invasions de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Somalie, peu de gens dans le monde croient à la version occidentale d’une attaque contre la Libye pour protéger des civils. Les Etats-Unis et leurs alliés européens jouent à un jeu extrêmement dangereux en attaquant la Libye aujourd’hui. Alors que les pays arabes courent le risque de connaître de véritables situations révolutionnaires, c’est-à-dire des révoltes armées contres les élites soutenues par l’Occident, l’attaque contre la Libye pourrait devenir l’étincelle que l’Occident tentait désespérément justement d’éviter.
Il est impossible de prévoir les conséquences des attaques de l’Occident contre la Libye. Assisterons-nous à un nouveau Kosovo ou à une victoire du gouvernement libyen dirigé par Kadhafi ?
La seule chose qui est sûre, c’est que le peuple libyen paiera cher pour garder son pays, un prix qui sera inévitablement payé en sang.
Je suis déjà en train de préparer ma prochaine visite en Libye, prévue à la même époque pour l’année prochaine, peut-être avec la deuxième délégation US pour la paix en Libye. Dieu sait combien de fleurs il faudra déposer sur les tombes des enfants libyens tués par le dernier massacre commis par les Etats-Unis et leurs partenaires européens.
Merci pour ce témoignage très émouvant, bouleversant , et merci pour cet éclairage édifiant sur la genèse de la révolution Libyenne , récupérée par ces groupes mafieux, jusqu’à cette guerre civile actuelle , elle même récupérée par d’autres mafieux , occidentaux cela , et en costume cravate. ! Un gachis obscène L’humanité entière en a marre de ces néocons US de merde , de ces multinationales ,qui ont fait de ce monde un enfer tel que nous le voyons aujourd’hui et qui nous mènent droit dans le mur.
Il est plus que temps que l’opinion occidentale se réveille et se retourne contre leurs « maîtres. »
« un peuple ignorant est l’instrument aveugle de sa propre destruction » Simon Bolivar
Michel Collon et Investig action propose d’éditer ces 3 parties de texte dans un petit livre , qui pourrait se faire je l’espère , dans l’esprit du livre de Stephan Hessel : Indignez vous. Je trouve l’idée excellente. Si ce projet se réalise, je pense que chaque participant devrait ,selon ses moyens, acheter plusieurs exemplaires et les offrir à des connaissances , amis , famille, qui eux même seront invités à faire la même chose de leur coté. Voilà déjà une première petite action en attendant mieux, car rien ne se fera sans informer la « masse ».
Pour le coté promotion du livre, le « buzz » doit se faire avant tout sur internet. Il est fort possible aussi et souhaitable que ce livre est une visibilité sur des médias mainstream car le vent est en train de tourner doucement !!
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Aujourd’hui, grâce au « socialisme arabe » du gouvernement et à la manne pétrolière, le peuple libyen connaît un de plus hauts niveaux de vie du monde arabe.
Mouais c’est vite dit, il faudrait sourcer ça.
Le gouvernement libyen dirigé par le Colonel Kadhafi a toujours pris soin de ne pas laisser se développer une armée professionnelle et puissante
Faux. Son armée est professionnelle et puissante. Non, ce qui la distingue est qu’elle est à sa botte.
Les Etats-Unis et leurs alliés européens jouent à un jeu extrêmement dangereux en attaquant la Libye aujourd’hui. Alors que les pays arabes courent le risque de connaître de véritables situations révolutionnaires, c’est-à-dire des révoltes armées contres les élites soutenues par l’Occident, l’attaque contre la Libye pourrait devenir l’étincelle que l’Occident tentait désespérément justement d’éviter.
Comme si les situations en Irak et en Afghanistan n’étaient pas beaucoup plus scandaleuses. Et si on avait soutenu Kadhafi, il aurait fallu soutenir Moubarak et Ali aussi ? C’est pas le même genre de dictateurs peut-être ?
Je ne sais pas pour la Libye, mais pour la Yougoslavie les choses étaient claires, et le sont toujours. Nous avions un manipulateur sournois qu’était Milosevic, opprimant toute force progressiste en Serbie, soufflant sur les brasiers nationalistes et favorisant les activités mafieuses au sein de l’Etat. Ayant déjà provoqué une guerre auparavant, le nettoyage ethnique basé sur une séparation confessionnelle cathos-orthodoxes-muslimans avec son lot de massacres, c’était clairement la personne à abattre. Destitué par son propre peuple, à qui les médias de plus en plus libres avaient ouvert les yeux, il a fini en prison, en vulgaire criminel. Jouant la victime et refusant le traitement médical, il est mort lors de sa dernière tentative de manipulation.
De l’avoir bombardé n’était, certes, pas la meilleure idée. On ne va pas prendre un bazooka pour déloger un nid de frelons. Mais avec un nouveau massacre qui se profilait du coté du Kosovo, il y en a qui ont pété les plombs. Ce fut un électrochoc pour le peuple serbe, qui s’est finalement organisé pour marcher sur le parlement afin de mettre dehors celui qui a provoqué la guerre et l’éclatement de la Yougoslavie. Cela n’a pas empêché la mafia de Zemun de continuer à mettre les bâtons dans les rues de la démocratie, en assassinant plus tard le maire de Belgrade et premier ministre Zoran Djindjic, un vrai démocrate progressiste. J’ai vécu cette histoire de près, j’y ai de la famille, et aujourd’hui toutes les personnes raisonnables de Serbie seraient d’accord avec cette version. Travaillant avec la Serbie dans le cadre de mon activité professionnelle, je connais les réalités sur le terrain.
Mais la mode est aux quêtes identitaires, les soumissions aux idées communautaristes vont bon train dans un monde partagé entre les croyances et la raison, qui malheureusement recule.
Non à la réhabilitation de Milosevic, le boucher des Balkans ! A ce train, on va finir par réhabiliter Hitler, ayant dans son temps combattu les méchants sionistes...
le problème Deneb , comme le monde est de plus en plus petit, je connais des serbes qui a mon avis seraient totalement déraisonnables à vos yeux, comme quoi....
La révolte populaire en Libye - qui a 3 fois le revenu par tete de la Tunisie et une meilleure cote Gini ! - Libye a été une supercherie médiatique grossière. Les médias traditionnels se sont discrédités dans cette affaire. Le seul but - évident - de l’agression contre la Libye est la scission du pays pour en faciliter le partage des ressources. En faisant massacrer par des mercenaires àlternativement en Cyrénaïque et en Tripolitaine on y parviendra sans doute. Saloperie.
Comment faut-il comprendre ce qui est en train de se passer en Lybie ?
Comment expliquer cette intervention onusienne, qui prend une tournure surréaliste et crée un précédent lourd de conséquence pour le devenir de la « gouvernance » à l’échelle mondiale ?
Qu’est-ce que la « gouvernance » ?
C’est cette tendance de plus en plus marquée, dans le chef des puissances, à intervenir là où bon leur semble, sans plus tenir compte des règles précises du droit international, dans le but, officiellement, de gérer une crise qualifiée « d’humanitaire », sous le prétexte d’agir de manière rapide et pratique.
Cette tendance s’est développée après l’effondrement de l’Union soviétique et la disparition de la logique bipolaire qui régissait les relations internationales, chacune des deux superpuissances, Etats-Unis et URSS, protégeant ses alliés de l’ingérence de l’adversaire. Ainsi, depuis le début des années 1990’, même si la Russie et la Chine tiennent à leur pré carré (à l’échelle régionale du moins), les Etats-Unis et leurs alliés européens, à travers l’alliance militaire de l’OTAN, ont commencé à dominer la scène internationale et à intervenir tous azimuts, là où leurs intérêts les y portent, et sans nécessairement tenir compte du droit et des prérogatives de l’ONU : en Afghanistan, en Irak, au Kosovo, plus récemment en Côte d’Ivoire… et à présent en Libye.
Dans le cas de la Libye, c’est la France de Nicolas Sarkozy, nouvel allié privilégié de Washington et dès lors soutenu par elle en contrepartie, qui a été le promoteur de l’intervention : après avoir un peu trop rapidement lâché son ancien allié, Mouammar Kadhafi, et reconnu les rebelles comme nouveau gouvernement légal, Paris s’est retrouvée Gros-Jean comme devant lorsque Kadhafi a repris la main ; d’où cet acharnement d’Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères français, à arracher au Conseil de Sécurité une résolution autorisant l’intervention en Libye.
Pour ce faire, une pirouette rhétorique, bien que cousue de fil blanc, a été exécutée : la rébellion, armée, qui tente de renverser le régime de Kadhafi, rébellion partisane (la « révolution » libyenne est en réalité une guerre civile entre les clans tribaux de la région de l’est, Benghazi et Tobrouk, et la majorité des Libyens, favorables à Tripoli), s’est comme par magie transformée en une « révolte de civils sans défense », en proie à la vengeance meurtrière du chef de l’État libyen.
C’était en effet la condition sine qua non à la légalité d’une intervention onusienne dans les affaires intérieures libyennes : le principe fondamental qui régit les rapports entre les État consiste en la non-ingérence ; chaque État est souverain à l’intérieur de ses frontières et seul le gouvernement, qu’il soit démocratique ou pas, a la légitimité pour user de la force et maintenir l’ordre. Toutefois, le Conseil de Sécurité de l’ONU peut autoriser une intervention, mais dans le seul cas où serait en cours un génocide ou un crime contre la population civile.
De là, le discours martelé par la France et partout redit : « nous intervenons pour protéger des civils, avec l’accord de la communauté internationale, y compris celui des nations arabes, et dans le cadre d’un mandat de l’ONU ».
Mais de quelle « communauté internationale » s’agit-il, si non du petit club des États occidentaux (et encore, pas de tous) ? En effet, la résolution n’a été avalisée ni par l’Inde, ni par la Chine, ni par la Russie, ni par le Brésil. Elle est critiquée par la Turquie et même par l’Allemagne, qui a décidé de suspendre la participation de sa marine aux manœuvres de l’OTAN en Méditerranée, pour être certaine de ne pas devoir intervenir dans l’affaire en cas d’extension du conflit. Quant aux nations arabes, elles se résument à trois monarchies, depuis toujours gagnées aux intérêts états-uniens : l’Arabie saoudite et deux petits États, le Qatar et les Émirats arabes unis, lesquels, paradoxalement, laissent leur voisin, le roi du Bahreïn, massacrer son peuple en révolte, qui est, lui, réellement sans défense (mieux, l’Arabie saoudite a envoyé des troupes en renfort au monarque bahreïni).
En outre, ce dont aucun média n’a fait écho, plusieurs des leaders des rebelles ne sont pas à proprement parler des démocrates « épris de liberté »...
À commencer par le président du « Conseil national de Transition » qui ambitionne de remplacer le gouvernement Kadhafi, lequel n’est autre que Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, ancien ministre de la justice de Kadhafi, nommé à ce poste car il appartient à la même tribu que l’épouse du dirigeant libyen.
En décembre 2010, Amnesty International avait dénoncé Mustapha Abud al-Jalil comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord ». C’est lui qui, notamment, avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares détenues en otages par le régime, avec un médecin palestinien, et, libérées, suite à l’intervention hyper-médiatisée de Cécilia Sarkozy, l’épouse du président français, après huit années de calavaire, pendant lesquelles elles furent maltraitées et violées (ainsi donc, la boucle est bouclée...). Ce qui a valu à Nicolas Sarkozy la colère du premier ministre bulgare Boïko Borissov, lorsque ce dernier a appris la reconnaissance unilatérale par Paris du « Conseil national de Transition ».
Autre exemple éloquent, parmi les « démocrates » et « défenseurs des Droits de l’Homme » soutenus par la coalition, le général Abdul Fatah Younis, nommé à la tête des « forces armées « civiles » » rebelles.
Ancien ministre de l’intérieur libyen, Abdul Fatah Younis a également dirigé la police politique. Il était donc en charge de la répression et des tortures exercées sur les opposants au régime du colonel Kadhafi, dont il semble qu’il ait, en fin de compte, décidé de prendre le trône...
Sont-ce là les civils « épris de liberté » que la coalition est sensée protéger ?
Enfin, le mandat de l’ONU. A l’origine, il s’agissait de mettre en place une zone d’exclusion aérienne. Par la suite, la France a réussi à imposer un texte autorisant les États à « tout mettre en œuvre » pour protéger les civils, contenu déjà plus vague et propice à l’interprétation…
Néanmoins, l’objectif est demeuré précis : la protection des civils.
Pourtant, à peine la résolution votée, la France s’est empressée d’engager le combat contre les forces armées libyennes (l’armée régulière obéissant au gouvernement légitime) et a commencé à détruire ses infrastructures. Des missiles, qui ont fait de nombreuses victimes civiles, ont été tirés par les Britanniques et les États-uniens depuis des navires ; certains visaient directement la résidence du chef de l’État libyen ( !).
Sans complexe, devant « l’incapacité des rebelles à profiter de l’aide de la coalition pour remporter la victoire » (sic), certaines chancelleries ont même proposé de « fournir des armes lourdes aux insurgés » (sic), car « il est évident que les populations civiles ne pourront être en sécurité qu’une fois Kadhafi parti » (sic).
Il est en outre désormais bien établi que la coalition « internationale » a dépêché aux rebelles des conseillers, qui coordonnent les opérations militaires et les mouvements des troupes des insurgés et les frappes des forces franco-britannico-états-uniennes. Autrement dit, les frappes de cette coalition, non seulement, ont enlevé la maîtrise de l’air au gouvernement libyen mais, surtout, ont objectivement et délibérément soutenu la progression des rebelles. La coalition a fourni une force aérienne aux insurgés.
L’objectif poursuivi, comme on l’aura compris, n’est donc nullement la protection des civils, mais le renversement du gouvernement libyen et son remplacement par les leaders de la rébellion.
En d’autres termes, cette coalition est en train d’appuyer une tentative de coup d’État, en faveur duquel elle a pris parti.
L’intervention en Libye constitue incontestablement un acte de guerre, illégal, envers le gouvernement libyen.
C’est aussi une ingérence patente dont les motivations, évidemment liée à la question pétrolière et gazière, s’inscrivent sans ambiguïté aucune dans le cadre d’une politique néocoloniale qui crie son nom.
En cela, la résolution 1973 et l’intervention en Libye constituent un précédent dangereux pour la souveraineté des peuples : ce précédent pourrait être le justificatif et le premier acte d’une longue liste d’interventions à venir, au Venezuela, en Amérique latine, en Afrique, en Iran… Partout où le commande l’intérêt des puissances, la moindre opposition au gouvernement en place, même extrêmement minoritaire, voire organisée et téléguidée depuis l’étranger (comme ce fut le cas lors des célèbres « révolutions colorées »), pourrait être instrumentalisée de sorte à justifier une intervention.
En Iran, par exemple, la forte minorité d’opposants au gouvernement du président Ahmadinejad, si répression des manifestations il y avait à nouveau, pourrait servir de prétexte à une intervention de soutien à la population civile, exactement comme en Libye. La livraison d’armes à l’opposition serait alors envisageable, de sorte à renverser le gouvernement iranien (au risque de passer par une période de guerre civile et de dévaster le pays).
La question pour l’avenir : après l’Irak, après la Libye… à qui le tour ?
Pierre Picinin, catho intégriste, antisémite et grand admirateur des mollahs d’Iran, qui « pourraient bien donner des leçons à l’occident pour leur tolérance envers les chrétiens (et les athées, alors ?) » trouve sa tribune parmi les bigots d’Agoravox. Grand bien lui fasse.
Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, semble être cet intermédiaire sur lequel la France de Sarkozy semble vouloir s’appuyer pour « jouer » la seconde manche, c-à-d avoir un interlocuteur libyen capable de faire contrepoids à Kadafi...il semble que les anglais ont déjà trouvé le leur ou les leurs...
La presse écrite ne parait pas ignorer que chacun poursuit ses propres buts.
Comme faisait remarquer un homme politique belge, la question est de trouver le bon intermédiaire, bref un démocrate, je suppose, un homme donc dont l’idéal serait celui de la liberté et non celui de l’intérêt, bref un homme qui pourrait équiper la Libye d’un appareil démocratique....et l’homme politique de se demander si un tel homme existe en Libye....
Tu sais ce qu’il te dit le chrétien qui a aidé à remplir des camions pour aider les populations sinistrées de Serbie....Deneb ....et qui , à l’annonce des bombardements de l’Otan s’est vraiment dit qu’il avait perdu son temps.....
A Deneb, maintenant que j’ai poussé mon coup de gueule (Dieu que cela fait du bien), ce serait sympa d’expliquer ce qu’est la bigoterie....cela aiderait à la compréhension....
Nous avons des intérêts et des valeurs à défendre. Bien sur. Et la meilleure défense est l’attaque contre ceux qui les mettent en péril.
Faire passer, comme le fait l’auteur, des dictateurs « plus ou moins » en victimes est assez croustillant quand on voit les différents peuples se révolter contre eux. BEN ALI, MOUBARACK, KADHAFI, ASSAD, AHMADINEJAD, MECHAAL...des victimes ?
1. Occulter les intérêts économiques. 2. Inverser la victime et
l’agresseur. 3. Cacher l’Histoire. 4. Diaboliser. 5. Monopoliser l’info. c’est exactement ce que font ces dictateurs à l’encontre des peuples
L’auteur sait que si nous perdons c’est au profit d’autres (la Chine n’est pas notre modèle, notre histoire, notre culture, notre démocratie, notre civilisation...comme la charia pour tous d’ailleurs) son couplet sur le monde bisounours est irréel.
Comme je l’ai dit dans la partie 2 : L’OTAN est notre assurance tous risques.
L’attaque contre ceux qui les mettent en péril ? Vous êtes bien réveillé là ? Qui met en péril quoi ? Si une horde de tunisiens quittent la Libye où ils travaillaient avant et viennent comme clandestins en France, vous y attendiez-vous ? Le français lambda a un quelconque intérêt à ce que les pilotes de l’OTAN aillent bombarder la Lybie ? A la rigueur, le salarié de Total peut-être et encore. Il ne faut pas confondre l’intérêt de la France et l’intérêt de quelques-uns ou même de quelques entreprises. La France a plus intérêt à ce que le régime lybien soit stable pour contrôler la vague de clandestins qui risquent de déferler en Europe. Mais pour s’en rendre compte, encore faut-il avoir les méninges qui fonctionnent correctement !
Mouarff...C’est celaaaaa... oui ...Allez.. Prends tes pti drapeaux,... ta pelle et ton sceau et retourne jouer a l’agence tous risques avec tes pti soldats en plomb durcis
Mais nous on bombarde ! on tue , ! pourquoi ?? le maintien de la paix passe t-il par des missiles et des bombes ? en faveur de qui ? Faut-il sacrifier des vies pour en sauver d’autres ? ou faut-il sauver toutes ces vies ? Si vous avez une réponse merci, mais vous allez avoir du mal à vous justifier..
Excellent article. Puisse ce genre d’articles être connu et diffusé le plus possible pour contrer un minimum la désinformation en permanence, surtout sur les chaînes de télévision. Des fois, on se demande s’il existe encore des chaînes qu’on peut regarder sans se faire intoxiquer ni écorcher les oreilles. Le fameux R2P (Responsibility To Protect) est une légalisation d’un néo-colonialisme sous couvert d’humanitaire et de l’ONU (la féodalisation de l’ONU a commencé bien avant Ban-Ki Moon et si Boutros-Boutros Gahli n’a pu se représenter au secrétariat général de l’ONU, ce n’est pas pour rien, pas assez malléable). La conclusion de l’article de M. Collon est parfaitement illustré par le livre de Michael Hudson Super Imperialism The Origin et Fundamentals of U.S World Dominance, que je conseille de lire. Soutenons toujours les médias alternatifs, surtout financièrement. Achetons les livres écrits par les auteurs qui nous font savoir autre chose que les pensées mainstream. Boycottons les médias qui nous endoctrinent et nous empêchent de voir au-delà des mots.
« Des fois, on se demande s’il existe encore des chaînes qu’on peut regarder sans se faire intoxiquer ni écorcher les oreilles. »
OUI, à condition de chercher l’information : Jamais aux infos de 20h, plutôt au cours des débats diffusés biens plus tard, sachant que l’invité intéressant sera souvent un sans grade et qu’il y aura des contradicteurs, au moins l’animateur !
La radio aussi peut-être instructive, la bonne info leur échappe souvent. Là il faut être attentif car elle ne sera pas répétée !
Non seulement votre article est excellent , mais vous mettez le doigt ou ça fait mal !! vous ne manquerez pas de rétracteurs, la nature humaine est ainsi faite , si des arguments humanistes sont exposés comme remparts à toute critique ,alors l’opinion prendra fait et cause pour les arguments avancés, quitte à apprendre plus tard que ces arguments sont fallacieux, les pertes en vie feront l’objet de « regrets » mais la pillule aura été avalée par la plupart des personnes. Votre article est un acte de salut public, il faut continuer à informer le public à chaud..
Article intéressant — en triant on trouve certains éléments intéressants — mais il est dommage que l’argumentation manque de rigueur. Exemples.
Les dirigeants qui seraient imposés à la Libye par les bombes occidentales seraient pires que Kadhafi.
Affirmation sans fondement. Il est improbable que les lybiens se laissent imposer des dirigeant de l’extérieur. Et surtout des dirigeants qui seraient pires que Kadhafi. On peut redouter l’avenir, mais affirmer avec certitude cela est de la méthode coué. L’analogie avec l’Irak et l’Afghanistan ne suffit pas à en être certain : d’abord les contextes sont différents, ensuite les raisonnements par analogie ne sont pas fiables.
En réalité, la guerre contre la Libye est un précédent qui ouvre la voie à l’intervention armée des Etats-Unis ou de leurs alliés dans n’importe quel pays arabe, africain ou latino-américain.
Ah bon, parce que ce n’est pas ce qu’ils faisaient avant ? Ce n’est pas du tout un précédent.
Aujourd’hui, on va tuer des milliers de civils libyens « pour les protéger »
Non. Au contraire, c’est la répression que commençait à mener Kadhafi qui aurait causé ces milliers de morts. Certes je n’ai pas de preuve concrète mais l’auteur non plus.
Quand à moi je ne suis ni pour l’intervention ni pour pas d’intervention, c’est beaucoup trop manichéen. J’étais plutôt pour une intervention limitée et non Otano-états-unienne.
Mais c’est vrai qu’on manque de données sur ce que veulent les libyens et sur leur niveau de vie sous Kadhafi. A moins que les données ne soient contradictoires à cause de propagande ? Evidemment mais c’est difficile à démêler pour l’instant.
Même cette (à priori bonne) idée d’une médiation par Lula, je ne sais pas si cela était réaliste. Pourquoi ne l’a-t’il pas tenté, d’ailleurs ? Il n’y avait pas de vol commercial entre le Brésil et la Libye à la bonne date ?
Désolé Croa je ne fonctionne pas en binaire. Je trouve que ça manque de subtilité et de nuance et surtout on peut se tromper (mais c’est sûr c’est intellectuellement confortable).
Que les Etats-Unis soient ce qu’ils sont (quasiment des chiens de guerre) n’implique pas que dans le cas précis de la Libye ils ont tiré les ficelles. Si les circonstances avaient fait que les EU soutiennent Kadhafi, il aurait été facile avec le type de raisonnement de Michel Collon de montrer aussi qu’ils aient tout manigancé. Mais les relations de causalité ne sont pas si simples à établir. D’ailleurs le pouvoir étasunien n’est pas un tout monolithique.
Et puis il est contradictoire de penser que la résistance roule à la fois pour les yankies et pour Al-Quaeda. Pourquoi pas pour les martiens en plus ?
Non, je pense que les libyens de Benghazi sont avant tout des gens et qu’ils se sont inspirés des révoltes limitrophes, certes de manière inconsidérée. Nier cela sans preuves (je ne parle pas des petits complots de la cia qui sont dans leurs gênes) est un peu les instrumentaliser.
Mais j’avoue que la propagande de guerre rend difficile d’être affirmatif. Quand je parle de propagande c’est dans les 2 sens : si vous n’avez pensé qu’à un seul sens c’est déjà que votre jugement est subjectif.
J’ai tapé au clavier « Bombes humanitaires » sur Google.....et j’ai récolté un paquet de liens....et donc d’avis à lire.
Je trouve que Monsieur Collon ne manque pas de courage puisqu’il a récolté auprès des participants des émissions auxquelles il a été invité soit l’agacement, le déni ou encore le silence....
Ce qui est très agaçant est de trouver l’argument « humanitaire » pour faire passer la pilule....
Je ne partage pas toute son analyse....mais il est un des ceux qui dit ce qu’il penst vraiment et semble-t-il avec sincérité.
Il y a une contradiction entre « la diplomatie du canon » et la « diplomatie humanitaire »....
Il y a une contradiction entre « démocratie » et « puissance impériale » et finalement nous arrivons à découvrir en novlangue le terme « démocratie impériale et humanitaire » et politique de la canonnière"
Le citoyen de base risque bien de ne plus bien s’y retrouver....
perso, je propose :« L’occident sécurise son espace vital »....Je suis un occidental, qu’est ce que je fais.... : les dirigeants que j’ai élus ont-ils raison ou bien nous proposent-ils une aventure déplorable ?
Bravo et merci de cette série d’articles. Ils n’ont pas été vains et même si avant de les lire, ma vision rejoignait celle de M. Picinin, aujourd’hui cette compléte trilogie, intéressante à de multiple pts de vue, m’a amené, je dois dire à revisiter certains de mes jugements... apparissant du coup, disons expéditifs (voir prcdts comment.)
Je suis frappé de l’universalité de ce dernier volet que l’on pourrait transposer à de nombreux conflits sur cette planète. Votre analyse métaphorique sur l’Odyssée m’était, figurez-vous, venue à l’esprit au tout début de cette sale histoire libyenne (dont vous avez d’ailleurs démontré que ce n’était ni un début ni uniquement libyen).
En effet, je vois maintenant un lien direct, une certaine cohésion, même, entre les affaires lybiennes et Ivoirienne sur fond de Sahel aussi incontrôlé qu’appétissant... A quel titre ? Eh bien je n’en sais encore rien, bien qu’ayant quelques petites idées, mais ça va bien m’occuper quelques temps de plus... Une enquête transsaharienne, « verticale » si je puis dire... s’impose.
Merci de votre travail. Quant à en sortir un opuscule papier... à votre guise, mais à mon sens risqué, les nouvelles vont trop vite pour être figées en ce moment... et puis le papier... lol.
Lire cet article intéressant de RiaNovosti sur cette indignation à géométrie variable de l’occident qui concerne les élections au Kazakhstan mais qui est un exemple de plus de cette mascarade américano-européenne.
"Le phénomène est lourd de conséquences : les hérauts d’une démocratie
planétaire torpillent cette dernière en la convertissant en instrument
d’ingérence et de pression. De l’Iran au Maghreb, en passant par l’Asie
centrale et l’Europe de l’est, cette vision biaisée de la démocratie n’a
pourtant pas dit son dernier mot. Empêtré dans ses contradictions,
l’Occident continue de forcer l’histoire en créant de nouveaux
traumatismes et de nouvelles rancœurs. Le jour semble bien lointain où
l’on laissera aux peuples le temps historique dont ils ont besoin pour
bâtir leurs démocraties, en harmonie avec leur évolution et leurs
valeurs.«
Cette remarque est très intéressante et à mon avis tout à fait valable. Sur ce thème, j’ai eu une discussion il y a quelques années avec une personne qui m’avait cette remarque pertinente alors que je revenais d’un voyage en Afrique et me plaignait de l’immobilisme...
Je crois que cela vaut la peine de prendre cette réflexion au sérieux. Finalement et c’est une question : » Un vrai démocrate peut-il imposer la Démocratie ailleurs au motif qu’il ne puisse pas imaginer autre chose comme régime ? Et de quel droit parfois ? Enfin, peut-on assoir la démocratie sur un affut de canon ?"
Voilà bien un casse-tête pour la science-politique.
j’ai suivi votre trilogie, exactement
comme on remonte une piste dans le sable du désert, sans la perdre
malgré les autres qui lui coupent la route, la chevauchent en effaçant vos pas, ni me déconcentrer vers d’autres objectifs, allant boire un
verre de bière fraiche à droite ou à gauche. Il faut dire que je
vous ai pleinement apprécié chez Taddéi, tenant tête aux lèches
bottes de service utiles au paf officiel dans lequel vous n’avez pas
eu peur de vous griller à jamais.
Votre regard clair de renard, pour ne
pas dire de fouine, est convainquant pour celui qui prend le temps et
a l’audace de vous regarder en face, et en dit long sur votre
capacité à distinguer le vrai du faux sur le chemin sinueux vers la
vérité. C’est en remontant votre piste que l’on peut procéder à
un dépistage lucide sur une situation néanmoins complexe et
conclure à un diagnostique clair :
un cancer gravement métastasé envahit
les zones désertiques mondiales, et cela malgré le nombre
invraisemblable d’anticorps Toyota et Mitsubishi bigrement
promotionnés par le célèbre rallye Paris Dakar. Il est ensuite
complètement contagieux, ayant depuis débordé vers à nouveau
Israël et Gaza.
Le fameux jt de fr2 a montré à ce
sujet, ce midi, un montage tout à fait éloquent :
Un rebelle lâche un roquette dans un
tube sur trépied qui fume immédiatement et elle part. Image suivante : un trait de fumée
monte droit au ciel vu de cinq cent mètres en latéral. Image suivante :un nid de poule de dix
centimètre dans le bitume...
C’est clair, ya pas à tortiller du
popo, la démonstration est éloquente : il faut à nouveau raser
Gaza, responsable de tous les maux de la planète, et empêcheur de
rebeller en rond, sus aux arabes et vive l’État juif, peuple élu et
grand vainqueur d’Al You Quaïda
Et quand ledit roquette frappe de plein fouet un car scolaire, par bonheur pratiquement vide, et blesse grièvement un gosse, c’est sans doute de l’intox aussi...
J’aimerais un jour que ta propre famille soit soumise en permanence à ce genre de terrorisme, et on verrait bien les propos qui sortiraient de ta grande g...le si prompte à vomir ta vulgate antisémite habituelle.
"J’aimerais un jour que ta propre famille soit soumise en permanence à ce
genre de terrorisme, et on verrait bien les propos qui sortiraient de
ta grande g...le si prompte à vomir ta vulgate antisémite habituelle."
Tu crois que les palestiniens ils préféreraient pas être de l’autre côté du mur ? Et ta phrase s’applique autant pour les palestiniens bombardés au phosphore il y a peu que pour les Israëliens qui subissent ces attentats. En attendant l’expansion des colonies continue ... Qui est le vrai gagnant ??
Face à toutes ces contradictions ne serait - il pas intéressant de recueillir des témoignages de travailleurs tunisiens et égyptiens ayant travaillé en Libye avant ce printemps arabe. Etaient ils exploités, étaient ils libres, comment étaient ils soignés s’ils étaient malades ou blessés au travail. Dans le contexte actuel, leur témoignage n’est probablement pas difficile à obtenir.
- Les 5 principes ne sont pas tout à fait ça. Il n’en existe que 3 en fait et, surtout, ils ne sont pas énoncés dans le bon ordre. Il aurait mieux valu mettre : 1) Monopoliser l’info (tout est prêt pour ça... Et ce principe se doit d’être mis en oeuvre bien avant le début des opérations !) 2) Diaboliser (& Inverser la victime et
l’agresseur, ce principe là étant intégré dedans.) 3) Cacher l’Histoire (& la géographie, ces choses étant liées. Cela inclut donc « Occulter les intérêts économiques ».
- à propos des Etats-Unis l’auteur écrit « ils ont vécu comme des parasites » FAUX ! En réalité, ils ont vécu en parasites.
La situation en Libye se complique. Les islamistes profitent du chaos généralisé pour s’emparer des armes. Israël et l’Algérie s’inquiètent et estiment que des groupes Islamiques
pourraient « s’accaparer un armement lourd et sophistiqué de nature à
mettre en péril la sécurité dans cette région et bien au-delà ». - Al-Qaida semble déjà avoir installé un émirat islamique à Derna, dans l’Est de la Libye...
Les articles annonçant avoir tout
compris sur les révoltes arabes, comme celui de M. Collon,
nuisent à la qualité du débat que l’on doit avoir aujourd’hui
sur l’avenir du monde.
L’article de M. Collon peut avoir comme
conséquence de discréditer toute forme d’opposition aux choix
géopolitiques des plus grands dirigeants de ce monde. En croyant
détenir la vérité et en interprétant les intérêts des uns et
des autres comme des complots qui régissent le monde, il affaiblit
le camp de ceux qui œuvrent pour la justice et la démocratie (dans
les pays arabes ou ailleurs).
Comment y parvient-il ?
Son travail dissimule des carences
journalistiques et scientifiques.
M. Collon cherche à prouver par tous
les moyens que les puissance à l’œuvre en Libye n’ont pas d’autres
raisons d’agir de la sorte que celles de vouloir contrôler,
surveiller et punir. Appuyant sa démonstration sur une belle
connaissance des guerres et des conflits dans le monde, il détourne
un fait au profit de sa démonstration ou emprunte la phrase d’un
autre pour appuyer son propos.
Ainsi, Robert Gates, ministre EU, ne
peut être qu’un menteur dès le 4ème paragraphe de la 1ère partie
de l’article. Le fait que les occidentaux ne soient pas intervenus à
Gaza pour défendre les palestiniens démontrent, une fois pour
toutes, des rapports supposés malsain entre Israël, les EU et l’UE.
M. Collon cite Alan Greenspan, ancien
directeur de la réserve fédérale des EU, et prend automatiquement
pour vérité ce qu’il écrit : « la guerre en Irak était
essentiellement pour le pétrole ». Alan Greenspan devient
aux yeux du journaliste celui qui sait et qui va nous révéler
la vérité. L’ancien haut responsable de l’économie américaine
serait maintenant du côté des contestataires des méfaits du
libéralisme (délits d’initié, corruption, etc).
Les procèdes d’essayistes trompeurs et
truqueurs se succèdent.
Quelques para graphes plus loin, il
nous est demandé de croire Obama lorsque celui-ci déclare que les
intérêts des EU « sont en jeu » en Libye. Il
nous faut y voir la preuve que les préoccupations humanitaires n’ont
pas directement influencé la volonté d’une intervention militaire.
Non seulement, si Obama le dit, c’est que cela doit être vrai, mais
le lecteur doit accepter qu’il existe une raison cachée et unique à
l’intervention militaire en Libye.
Un peu plus loin. M. Collon cherche à
nous démontrer que les EU ont été et resteront toujours de
dangereux Va t-en guerre. Pour preuve, les EU (démocrates ou
républicains) n’ont jamais accepté des propositions de cessez le
feu lors des derniers conflits internationaux.
Le premier exemple donné est celui de
la guerre du Golfe, épisode 1991. Il est ici demandé au lecteur de
croire en la sincérité de Saddam Hussein mais aussi d’oublier
qu’entre dans le champ de la négociation la problématique
israélo-palestinienne. En effet, Saddam demande un retrait des
territoires occupés. Précisons pour finir que la source n’est autre
que l’auteur lui-même.
A chaque fois, M. Collon proclame une
grande vérité générale en n’exploitant qu’une partie de l’exemple
qui sert de démonstration. Cette démarche inductive ne pose pas
problème en soi mais elle nécessité une analyse plus détaillé
des faits qui servent à la démonstration. Autrement dit,
l’objectivité affichée de l’analyse de M. Collon peut être mise en
doute dans la mesure ou il n’y pas de réelle volonté d’objectiver
les faits servant à la démonstration. Au contraire, la façon de
faire de M. Collon démontre, semble t-il, une certaine carence. Ma
propre analyse s’arrêtant ici, je ne souhaite pas transformer mon
propos en un procès d’intention à l’attention de quelqu’un dont je
ne connais pas les écrits, excepté celui que je commente par ces
quelques mots.
Cependant, d’autres exemples sont
éloquents.
Selon M. Collon, l’opposition libyenne
est aux mains de personnes douteuses. Notamment Abud Jalil. Il nous
est demandé de croire les autorités bulgares lorqu’elles nous
assurent que Abud Jalil est le responsable des tortures des
infirmières bulgares. M. Collon semble confondre ici la maîtrise
d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage. Si Abud Jalil donne l’ordre de
torturer, rien ne renseigne sur ses motivations et sur sa
participation au processus décisionnel. Autrement dit, ne confondons
pas celui qui exécute et celui qui prend la décision.
Je précise ici qu’il ne s’agit pas de
nier ou de pardonner des actes odieux mais bien de dénoncer un
journalisme d’opinion qui fait tout autant de mal à la cause qu’il
défend qu’il ne le croit.
Ici, M. Collon n’éclaire qu’une partie
de l’histoire des infirmières pour en tirer une loi générale
incontestable et prouvée : l’opposition libyenne est aux mains de
personnalités infréquentables et les grands de ce monde en sont les
responsables. L’exemple utilisé pour la démonstration relève
d’un fait pris sans explication supplémentaire alors que la
conclusion de l’analyse relève d’une vérité située sur un autre
champ d’analyse : l’organisation du monde et sa gestion par les
grandes puissances.
Tout est bon pour l’auteur quand il
faut défendre la thèse de la manipulation et du complot.
Nouvel exemple.
Une des sources de M. Collon est J. P.
Pougala. Ce dernier prétend que Kadhafi aide les africains dans la
création d’un satellite capable de relayer toutes les formes de
communications électroniques du continent. Il aurait ainsi pour
ambition de diminuer le prix des communications sur le continent mais
surtout de contrecarrer les plans économiques de domination du monde
par les EU et l’UE. Or, ce soit-disant expert de l’Afrique installé
en Suisse n’existe pas. Je devrais plutôt dire qu’il est connu pour
ne pas exister de même que l’institution dont il prétend
appartenir. Le procédé de M. Collon est malheureusement ici
classique mais il n’en reste pas moins manipulateur.
La 3ème partie de l’article est
épique.
L’auteur flatte nos égos en nous
disant capables de lutter contre la désinformation.
Il nous rappelle, entre autres, que les
médias russes dénoncent actuellement une nouvelle croisade en Libye
menée par l’OTAN. Et l’on est censé croire les médias russes parce
que nos médias occidentaux sont des manipulateurs à la solde des
multinationales.
Entendons nous bien, il ne s’agit pas
de nier l’existence de connivences entre des milieux que nous
souhaiterions voir plus déconnectés, plus éloignés. C’est le
procédé qui pose problème.
Cette distorsion des faits à des fins
politiques et/ou commerciales en provenance d’un tas de sites
internet nuit à la recherche d’un monde plus apaisé et plus juste.
La faiblesse de l’analyse n’est rien à côté des dégâts qu’elle
peu engendrer au sein de ceux qui cherchent aussi un monde plus
humain.
Il ne sert à rien de prétendre
connaître la vérité et de vouloir l’imposer, lorsqu’en fait le
seul but recherché est de convaincre le lecteur en le plaçant dans
le rôle confortable de celui qui a trouvé la vérité sur la toile.
Nous sommes nombreux à nous indigner
des comportements de nos dirigeants, des dérives extrémistes, des
transformations économiques et politiques de ce monde.
Mais prétendre connaître la vérité
et dénoncer les stratégies des uns et des autres comme autant de
complots qui s’entremêlent par delà le monde, n’est ce pas au
contraire nous affaiblir et crédibiliser les conservateurs ?
N’est-il pas plus judicieux d’employer
des conditionnels dans nos analyses, non pas pour avancer masqués
mais simplement pour témoigner que nous avons compris que le monde
est d’une complexité insaisissable ?
N’est-il pas vain d’essayer de saisir
le monde à travers quelques lois simples d’alliances et de
coalitions quand nous savons qu’autour de nous le hasard et les
opportunités participent à l’évolution de nos vies ?
En bref, sortir des idéologies et des
doctrines pourrait nous permettre de crédibiliser un discours et un
projet différents sur l’état et l’avenir du monde plutôt que
vouloir imposer à l’opinion des vérités qui n’existent pas.
Sortons de ce positivisme ambiant, abandonnons les dogmes d’hier.
Méfions-nous des théoriciens du complot qui affaiblissent notre
connaissance du monde et qui discréditent notre cause.
Devenons crédible, ne cédons pas à
la facilité et à la rapidité des explications.
Jean Paul Pougala n’existe pas ?? Des sources crédibles ???
Sérieusement voulez vous qu’on vous le présente physiquement , passeport en main ?
"Devenons crédible, ne cédons pas à
la facilité et à la rapidité des explications." trop comique pour être crédible Mr ... Barbounet ( qui est ce Barbounet, avec un nom ( un speudo ?) qui commence par barbou ... comme barbouze !, Barbounet ...un gentil barbouze peut être ?)
Pougala est un personnage inventé, l’institut auquel il appartient n’existe pas. Il n’y a pas d’université de la diplomatie à Genève, tel est le résultat de mes recherches, pas plus qu’il n’existe de Pougala enseignant, au gré des sites qui publient ses papiers, en sociologie, en économie, en sciences politiques.
j’ai mené une enquête très poussée concernant le sieur Pougala. Il existe mais les titres qu’il annonce sont bidons. Il indique aussi qu’il a écrit un ouvrage en le mettant bien en avant. Il s’agit en réalité juste de la publication d’articles d’un forum où il avait participé plusiuers années en arrière. Il se présente come le president du mouvement des fédéralistres africains sur ce point, j’attends l’avis du président des féralistes mondiaux. Ce que je sais, c’est que cet article le mouvement des fédéralistes mondiaux a refusé de le publier. Pougala est un pro libyen , il est donc normal qu’il défende des thèses pro khadafi
Merci merci merci pour ces trois articles formidables !!!!!!! Faut réveiller le gens qui dorment et plus il y aura de médiat alternatif et meiux on se porteras car regarder Ferrari and co ça suffit !!!!!! J’etait contre cette guerre et les autres voilà de quoi enrichir mon opinion.