Ethanol contre tortillas : les Mexicains crient famine
Nous sommes à San José, un petit village du Mexique, dans la cuisine d’une pauvre maison en pisé. Comme tous les jours, Adelita prépare la nourriture de base pour son mari Diego et ses quatre enfants. Elle verse 500 grammes de nixtamal (farine de maïs) sur la table, y ajoute une petite cuiller de sel et commence à travailler de ses mains la pâte qui se forme tandis qu’elle y incorpore progressivement de la graisse végétale et de l’eau afin qu’elle soit malléable. Lorsque la pâte est homogène, Adelita la sépare en douze boules de la taille d’un œuf, la laisse reposer vingt minutes sur la surface farinée puis étend les boules en minces galettes à l’aide d’un rouleau à patisserie. Elle fait enfin frire le tout deux minutes de chaque côté dans une poêle remplie d’huile d’olive.
Adelita vient de faire des tortillas que sa famille mangera accompagnées de frijoles (haricots rouges). C’est le plat traditionnel des pauvres mexicains qui représentent 70 % de la population de ce pays. Et elle se demande si ce n’est pas la dernière fois, tant le prix du maïs augmente vertigineusement depuis quelques années.
Rien que cet année, il est passé de 5 à 10 pesos le kilo et son mari José ne touche que le salaire minimum, soit 613 pesos par mois (62,50 euros). Etant donné que sa famille, comme tous les autres pauvres, consomme 15 kilos de tortillas par mois et par personne, le calcul est vite fait : au début de 2006, son budget tortillas mensuel s’élevait à 375 pesos. Un an plus tard, il était de 750 pesos par mois. Nettement plus que le salaire de son mari, même si ce dernier vient d’être augmenté de 3,89 %. La famine pointe.
De toutes façons, ce ne sont là que des chiffres, des abstractions qui ne veulent plus rien dire pour Adelita depuis 1999. Car cela fait longtemps qu’elle a remplacé ses tortillas jadis quotidiennes par des soupes instantanées saturées de mauvaises graisses, bourrées de colorants industriels, saturées de sodium et pour la plupart sans aucun apport énergétique produites par des industries locales ou états-uniennes sans scrupules. Les tortillas désormais, c’est pour les jours de fête.
Libéralisation et malnutrition
Adelita est très représentative des 70 % de Mexicains pour lesquels les frijoles et les tortillas sont la principale, et souvent l’unique, source de protéines pour les 15 millions d’entre eux qui sont les plus pauvres (soit environ 15 % de la population).
Adelita ne sait pas que ses malheurs ont commencé en 1994, lors de la signature de l’ALENA, accord de libéralisation du commerce signé entre les USA, le Canada et le Mexique. Un vrai marché de dupes qui a surtout profité aux producteurs de maïs états-uniens, très soutenus par leur gouvernement pseudo-libéral et en fait archiprotectionniste. Bilan : tandis que les livraisons de maïs états-unien au Mexique augmentaient de 3 % par an depuis cette date, les tarifs douaniers baissaient de 8,6 % avec la même périodicité, avec pour objectif leur élimination totale à l’horizon de 2008. Ce hold-up a ruiné un très grand nombre de petits producteurs mexicains.
C’est cependant en 1999 que les choses ont commencé à sérieusement se gâter pour Adelita. Cette année-là, le gouvernement de son pays, sous la pression des USA, décide de libéraliser (entre autre) les prix de la tortilla, qui s’envolent aussitôt. C’est à cette époque-là qu’elle s’est progressivement mise à remplacer sa nourriture traditionnelle par ces putains de soupes instantanées sans valeur nutritive. Sept ans plus tard, une enquête nationale baptisée Santé et Nutrition démontrait que 60 % des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition et que 40 % des adultes étaient victimes de diverses pathologies en rapport avec leurs carences alimentaires infantiles. Rien d’étonnant, puisque le prix de la tortilla avait pendant la même période augmenté de 135 %, ce qui avait poussé les consommateurs à réduire leur ration quotidienne de 215 g à 140 g.
La faute à ces satanés gringos, comme dit José, le mari d’Adelita ? Pas seulement. La libéralisation du prix de la tortilla sous les auspices de l’ALENA a certes profité à Cargill, géant de l’agroalimentaire états-unien, mais aussi à de grands cartels du maïs mexicains comme Minsa et Maseca. Tout ce joli monde a su anticiper et spéculer sur la hausse des cours internationaux du maïs en ne mettant sur le marché que des quantités de grain très réduites, provoquant ainsi une envolée des cours faramineuse : en 2006, Cargill faisait carrément la culbute sur la tonne de maïs en 3 mois, l’achetant 175 dollars et la revendant 350 !
Des chiffres indécents qu’Adelita, devenue obèse comme 60 % de ses concitoyens à cause de la malbouffe, ne peut même pas imaginer. Et elle ne peut même pas essayer de s’approvisionner en farine de maïs chez des petits distributeurs indépendants : Cargill & co contrôlent quasi-intégralement le réseau de distribution et imposent leurs prix. La main invisible du marché, Adelita se la prend en pleine gueule.
Et Adelita la miséreuse n’a encore rien vu. Le pire est encore à venir, avec la bénédiction de l’évangélique et éthanolique G.W. Bush.
L’élixir magique de G.W. Bush
Lors de son dernier discours sur l’état de l’Union, G.W. Bush a lyriquement évoqué un “élixir magique en mesure de régler tous les problèmes économiques, environnementaux et diplomatiques”. De quoi parlait-il ? D’une pilule magique productrice de paix, d’harmonie et de bonheur inventée par l’industrie pharmaceutique ?
Non. Il parlait de l’éthanol, c’est à dire d’écologie psychédélique façon big bizness coiffé de stetsons et chaussé de santiags sur fond de sociétés offshore dans des paradis fiscaux où la tortilla est un plat inconnu et où l’existence d’Adelita ne vaut pas le quart d’un billet vert.
Pour palier à la raréfaction de la ressource pétrolière et par conséquent à la flambée de ses prix, les USA se sont avec frénésie lancés dans la production de biocarburant à base de maïs, dont ils sont un des plus gros producteurs et exportateurs mondiaux. Du coup, la spéculation sur ce produit fait rage, les prix flambent et il est à craindre que, très vite, la quantité de maïs disponible pour l’alimentation humaine et animale ne diminue dramatiquement par rapport à celle consacrée à la production d’éthanol pour bagnoles et camions états-uniens.
La construction de distilleries d’éthanol de maïs est donc en plein boom aux USA. Le problème, c’est qu’un rapport officiel états-unien estime que celles-ci auront besoin de pas moins de 139 millions de tonnes de maïs d’ici à la récolte de 2008. Or le ministère de l’Agriculture ne prévoit qu’une production de 60 millions de tonnes... et il faudra donc trouver 79 millions de tonnes nécessaires ailleurs. Et donc en priorité au Mexique (source : Courrier International). Adelita a de sérieux soucis à se faire. En réalité, l’élixir magique de G.W. Bush n’est qu’un mensonge de plus. Des journalistes du Chicago Sun-Times ont mené une enquête sur la filière éthanol de maïs, et en ont déduit que cétait en réalité, "très cher et inutile”, puisqu’en aucun cas il n’était possible que ce biocarburant permette aux USA d’accéder à l’indépendance énergétique, comme le prétend Bush : “Même si tout le maïs produit aux Etats-Unis en 2007 était réservé à la production d’éthanol, la consommation de pétrole ne baisserait que de 12 %”.
Cette absurdité se fait et se fera quand même, pour le plus grand profit spéculatif et industriel des cartels du maïs états-uniens et mexicains. Sur le dos de la misérable Adelita qui n’aura plus qu’à mourir de faim. En 2007, on estime que le prix de la tortilla augmentera encore de 61 %.
Il est très probable que de gigantesques émeutes de la faim se produisent au Mexique d’ici à deux ans. Il est très probable que les USA soient l’objet d’une vague d’immigration mexicaine sans précédent. Le mur pour essayer de la contenir est en cours de construction. Il est très probable que de cyniques et méticuleux compables de Cargill dénombrent déjà parmi les Mexicains ceux qui mourront de faim chez eux, ceux qui mourront de soif dans le désert de Sonora et ceux qui arriveront à passer le Rio Grande pour se faire exploiter, pauvres clandestins, dans les distilleries d’éthanol de Cargill.
Adelita privée de tortillas aura alors raison de se révolter (y compris violemment) contre l’ultralibéralisme éthanolien. D’ailleurs, son prénom est tout un poème révolutionnaire mexicain...
124 réactions à cet article
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Très bon article, bien documenté qui montre que certains pays font des belles boulettes... Par contre vous oubliez tout de même que le gouvernement mexicain est tout de même souverain.. et qu’il peut établir des lois... Je pense que le gouvernement mexicain devrait se bouger un peu aussi... ou tout au moins sa population... car si on produit de la nourriture le but initial est bien de ourrir sa population.. donc j invite les mexicains a se manifester un peu plus quitte à faire un coup d’état ...
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@ Darkfox
Un truc que j’ai trouvé sur Internet et recoupé je ne sais plus ou (désolé, j’ai pas gardé les traces, mais en demandant à Google tu trouveras facilement) :
"Cette hausse du prix de la tortilla, véritable drame social pour les plus défavorisés, a mis en évidence la faiblesse du gouvernement mexicain. Pour tenter de résoudre cette crise, Felipe Calderon a aussitôt annoncé l’importation sans taxes douanières de milliers de tonnes de maïs. Une mesure d’urgence qui ne résout rien puisque ce sont toujours les trois entreprises monopolistiques qui fabriqueront et distribueront les tortillas. C’est un avant-goût de ce qui va se passer en 2008. L’Alena prévoit en effet que le maïs américain, fortement subventionné, pourra entrer librement au Mexique. Le prix de la tortilla devrait donc baisser, mais à condition que le gouvernement réorganise une production nationale compétitive en mettant fin à ces monopoles. D’autre part, l’augmentation des importations n’est pas sans risque. En s’en remettant aux fermiers américains, le Mexique n’aura plus aucune souveraineté alimentaire. Il sera donc à la merci de Washington qui aura une arme supplémentaire à sa disposition pour faire pression sur le gouvernement mexicain.
L’opposition estime donc que le gouvernement doit relancer les petites exploitations agricoles familiales et constituer un grenier national qui permette à l’Etat de stoker 20 % de la consommation de maïs pour en réguler les cours. Le sénateur Ricardo Monreal a annoncé que d’ici une semaine les partis de gauche allaient proclamer un « état d’urgence économique » et exiger la démission du ministre de l’Economie pour ne pas avoir été capable de contrôler l’augmentation des produits de première nécessité. Si rien n’est fait d’ici là, la gauche appellera les Mexicains à de grandes manifestations populaires".
Let’s roll...
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J’ai lu cela sur le Telegramme, mais pas gardé.
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Oui les petits paysans sont écrasés par les multinationales et les ruraux condamnés à l’exode rural comme ... en France.
Vous sous estimez tous les U.S.A.. Il ont une politique active d’aide aux pays sous développés sur un point précis le contrôle des naissances. http://www.inegi.gob.mx/est/contenidos/espanol/rutinas/ept.asp?t=mpob16&c=3193
Au mexique comme dans tous les pays d’Amerique Latine la fécondité est en baisse rapide 1,9 enfant par femme au Bresil 2,2 au Mexique. Parlons même pas de Cuba les soviétiques avait un modèle encore plus efficace dans ce domaine.
Vous pouvez redouter (ou rêver ?) des hordes de latinos qui mettront à bas l’empire américain. Vous attendrez en vain. Dans une génération l’Amérique latine aura une population presque aussi vieillie que celle de l’Europe et la baisse de la croissance démographique y permettra une hausse du niveau de vie, comme dans les villes de Mexico et Sao Paulo aujourd’hui, mais certes pas pour tout le monde.
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@ Alexandre
En ce qui concerne l’action de longue durée des USA pour réduire la surpopulation mondiale, y compris pour les raisons les plus cyniques, tu n’a pas tort. Voir ce rapport sur la Guerre démographique et sous-développement : les Etats-Unis contre le tiers monde.
Mais je ne suis pas sûr que la lecture de ce rapport va dans le sens de tes convictions...
Ce qui est en revanche sûr, c’est qu’une émeute de la faim peut changer le cours de l’Histoire (voir la révolution de 1789).
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Encore bravo. En lisant ton article, j’ai un instant pensé à cet excellent film d’Alfonso Arau, « Les épices de la passion » (Como agua para chocolate). Mais le souvenir de la gaité et de l’impertinence de ce chef-d’œuvre du cinéma mexicain a vite cédé la place à des considérations beaucoup plus sombres.
A propos de Cargill, les sites de Saint-Nazaire et Brest posent problème notamment aux riverains :
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Tres bon article. Tout est dit concernant les mefaits de l’ultraliberalisme. Il ne s’agit plus de la simple liberte d’entreprendre et de commerce, il s’agit de la liberte de tuer un peuple.
Oui le mexique est souverain, mais uniquement sur le papier car si il etait vraiement souverain, leur gouvernement aurait deja retabli de l’equite sur le marche du mais. La question qu’il faudrait se poser c’est « pourquoi le gvt mexicain ne fait rien ? ». J’ai bien ma petite idee (il serait manipule et corrompu par ceux qui profitent de ce marche du mais)
J’en convient c’est un autre pb qui pourrait faire l’objet d’un article complementaire.
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Oui, le crime des libéraux n’est pas tant d’assouvir les désirs toujours plus délirants des plus riches de ce monde au mépris des ressources naturelles et de la pollution. Le crime c’est de s’opposer à la satisfaction des besoins élémentaires des plus démunis au nom d’un droit (!) à une concurrence libre et non faussée, comme il était si bien écrit dans feu le TCE.
Tout interventionnisme est considéré par eux comme un crime de ’lèse marché’, et les besoins, les désirs, les inégalités comme le monopole dudit marché.
Des milliards d’individus non solvables peuvent mourir plus ou moins brutalement, ça ne les empêche pas de développer toujours plus ce système inique.
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Je ne vois pas le probléme, puisqu’il y a des gars comme toi qui sont prés à aider ces gens. Alors payes et fiche nous la paix.
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Je me demandais quand Adolphos le Troll allait sortir... ben voilà c’est fait. Le plus parfait exemple de troll improductif de Agoravox, et toujours pas la moindre lueur d’intérêt dans ses posts.
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Alors la je dis attention ! Ce n’est pas de l’ultraliberalisme du tous, vu que : 1 - la concurrence est biaisée (il n’y a que des cartels qui s’occupent de la distribution et qui semblent s’entendre sur les prix) 2 - la production de mais est subventionnée aux US
On a ici un melange explosif de liberalisme, de monopole et d’intervention de l’etat (pour les subventions aux US) qui ne beneficient evidement à personne, sauf aux gens tout en haut des chaines. Le Mexique devrait, je pense, reguler le prix de la tortilla, ou au moins briser les monopoles de fait des cartels
Les subventions aux grands producteurs devraient également etre supprimées, car les pays en voie de developpement se retrouvent avec une concurrence inégale puisque les céréales sont vendus a perte par les pays occidentaux. Je pense particulierement à un article que j’avais lu il y a qq années sur les agriculteurs indiens qui ne pouvaient pas faire concurrence avec les matieres importées, qui devaient vendre leur champs et qui allaient grossir les bidonvilles des villes, affamés et avec tous les aléas que ca comporte.
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C’est vrai, mais à le lire, on comprend mieux tout l’interêt des camps de rééducation... J’ai des envies de l’envoyer biner les patates pendant un an ou deux... Va finir petit timonnier moua....
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@ Nicolas
« Ce n’est pas de l’ultralibéralisme du tout ».
Appelles-ça comme tu veux, « hypercapitalisme actionnarial et financier mondialisé » par exemple. Le libéralisme économique pur est un rêve d’économiste présupposant une libre concurrence à l’intérieur d’un marché libre et non faussé sous la houlette bienfaitrice d’une miraculeuse main invisible et régulatrice. Ce genre de truc n’existe pas dans le réel, sinon quand il y a des instances non-économiques (par ex. les Etats) pour réguler les lois de la jungle.
Quand tu t’appelles Adelita tu t’en fous de ce genre de distingos pour bien-nourris et bien-pensants. Tu perçois avant tout des exploiteurs sans vergogne et des exploités misérables.
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@l’auteur : Je precise juste le terme. Crier contre l’ultraliberalisme quand ca n’en est pas, ca n’a pas de sens. Je me doute bien que les pauvres mexicains n’en ont rien a faire du terme, mais luisito denonce, alors autant qu’il denonce la bonne chose !
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Salut nicolas. Je crois que tu te trompes quand tu écris :« melange explosif de liberalisme, de monopole et d’intervention de l’etat ». D’abord, les pays soi disant libéraux sont ceux qui interviennent le plus (subventions aux usa). Ensuite, tu fais en quelque sorte une opposition entre libéralisme et monopole alors que ça va ensemble. En effet, l’évolution naturel du libéralisme et du capitalisme tel que pratiqué aujourd’hui est justement de tendre vers l’oligopole puis le monopole en allant toujours vers le plus gros. Il suffit de regarder aujourd’hui tout ce que vous appellez des marchés : l’automobile, l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire, la téléphonie, l’informatique... tous sont des marchés oligopolistiques. Cette concurence libre et non faussée que vous appelez de vos voeux n’est qu"une vue de l’esprit, elle n’existe et n’existera jamais ; et n’apporterais de toute façon certainement rien.
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Pas d’accord.
Nicolas a raison, ici il n’y a pas de libéralisme, mais au contraire on voit les méfaits du protectionisme et des subventions. Sans ces subventions, les mexicains pourraient produire du maïs eux mêmes !
Le libéralisme aiderait à résoudre cette crise, en libérant l’offre.
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Ci-joint un lien sur un article du Figaro qui relate ces luttes que tu évoques. Dans l’Etat d’Oaxaca *, tout a commencé en mai 2006, lorsque des enseignants ont demandé une augmentation de salaire et des petits déjeuners pour leurs élèves.
* « Cet État, où vivent plus de deux millions de Chinantèques, Chontales, Nahuas ou Zapotèques, est en effet le plus indien du Mexique, loin devant le Chiapas. Et s’ils n’ont pas encore franchi le pas de la guerre civile et clandestine, comme l’armée du sous-commandant Marcos, les attentats qui ont touché le 6 novembre la capitale fédérale Mexico City n’ont pas manqué d’alerter les autorités. Ce jour-là, trois bombes posées par une mystérieuse « coordination révolutionnaire ». »
A compléter par la lecture de cet article du Monde diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2006/11/VIGNA/14119
Et par celle de l’information suivante, édifiante, et qui confirme tes propos : http://fr.news.yahoo.com/05032007/334/bush-dans-5-pays-d-amerique-latine-biocarburants-avec-lula.html
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Si ce pays avait une vraie politique libérale, il mettrait fin à l’oligopole cité et créerait les conditions d’un vrai marché concurrentiel. Une autre solution étant une intervention directe de l’Etat.
Le fait est que la politique mexicaine est vraisemblablement influée ou contrainte par son puissant voisin et que tout cela risque de très mal se terminer.
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Ne trouvez-vous qu’il y a une certaine mauvaise foi à appeler libéralisme ce qui ne l’est pas ?
Trouvez un autre nom ! Pseudo-libéralisme me parait plus approprié.
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@ Léon
Les libéraux idéalistes d’aujourd’hui sont comme les communistes idéalistes d’hier. Ils croient que leur modèle idéal se fait dévoyer par de mauvais applicateurs. Ils imaginent qu’il existerait un libéralisme idéal, comme les derniers communistes survivants, effondrés devant la catastrophe du communisme soviétique mais croyant toujours à leurs lubies, imaginent qu’il existe un communisme idéal qui n’aurait jamais été appliqué nulle part.
Ce qui démontre bien que le libéralisme n’est pas un pragmatisme, comme tentent de le faire croire ses modernes adeptes qui ignorent souvent tout de ses profondeurs philosophiques, mais une simple croyance qui se pare de plumes d’économisme.
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@ Fredm
"Ne trouvez-vous qu’il y a une certaine mauvaise foi à appeler libéralisme ce qui ne l’est pas ?
Trouvez un autre nom ! Pseudo-libéralisme me parait plus approprié".
J’ai déjà répondu à cet argument - qui procède plus d’un problème nominaliste que d’autre chose - quelque part sur ce fil.
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Alors quand on n’est pas ultralibéral (au sens que vous lui donnez), on est un libéral idéaliste. C’est un peu court, non ?
Votre comparaison avec les communistes « purs » est sans fondement. Je ne suis pas en train de proner la privatisation totale de la société !
Enfin... comme dit l’autre, tout ce qui est exagéré est insignifiant.
L’article fait état à la fois de mesures protectionnistes, de cartels monopolistiques donc anticoncurrentiels et vraisemblablement d’un gouvernement sinon corrompu du moins laxiste.
Je ne sais pas si ça a un nom mais en tous cas ce n’est pas le libéralisme tel que je le conçoit.
Il fut un temps où les communistes se disaient antifascistes et traitaient de facho tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux.
On retrouve exactement la même stratégie avec les altermondialistes et le libéralisme. La haine a laissé la place au dénigrement mais la recette n’a pas changé.
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Salut Marsu
Comment vas-tu ?
Encore un bon article, mais pourquoi as-tu attendu tout ce temps avant d’écrire sur Agoravox ?
Ton histoire d’éthanol me rappelle une autre histoire de biocarburant au Brésil avec la canne à sucre où de riches industriels défigurent le pays en plantant de la canne à sucre sur des territoires immenses et quand ya plus de place yen a encore puisqu’ils rachètent les terres des petits exploitants qui ne peuvent refuser les offres généreuses de ces industriels.
Et y en a d’autres, comme au Liberia où Firestone exploite les libériens et leur hévéa pour produire le caoutchouc de leur pneus et en même temps ils polluent leurs fleuves et rivières sans être inquiétés puisque le Libéria n’a pas le matos et le fric nécessaire pour faire des tests et toute manière ils les feront pas puisque Firestone fait vivre une partie de la population. Un libérien a eu le courage de s’attaquer à eux en produisant un rapport sur leurs agissements et à sa grande surprise ça a fait du bruit et ça a terni l’image de Firestone qui se voit obligé de changer certaines choses pour ne pas ternir davantage son image.
C’est malheureux ! Quand je pense qu’il existe plusieurs centaines de recettes à base de maïs, héritées de leurs ancêtres indiens, c’est triste de voir ce qu’en font les puissants friqués aujourd’hui.
PS : au fait Adelita ça n’a pas un lien avec la chanson qui faisait : « Y si Adelita se fuera con otro la seguiría por tierra y por mar... » ?
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Oui !
"Si Adelita se fuera con otro la seguiría por tierra y por mar. Si por mar en un buque de guerra, si por tierra en un tren militar.
Y si acaso yo muero en la guerra, y si mi cuerpo en la sierra va a quedar, ahy, adelita, por Dios te lo ruego, que por mis huesos no vayas a llorar.
Si Adelita quisiera ser mi esposa, si Adelita ya fuera mi mujer, le compraría un vestido de seda para llevarla conmigo al edén."
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@ Ka & Chanson révolutionnaire
Adelita, c’était à la fois le nom de l’amante mythique et/ou réelle de Pancho Villa et le nom que les guerilleros de ce dernier avaient donné, en hommage à icelle, aux mitrailleuses made in USA qui leur permettaient de hacher menu les ennemis de la revolucion... qui se termina comme on sait.
Etienne Roda-Gil en a fait une très belle chanson.
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Tout un symbole cette Adelita !
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VIVA EL MARSUPILAMI ! VIVA ZAPATA !VIVA LA REVOLUCION ! bravo pour ce magnifique article qui prouve une fois encore tous les méfaits de l’ultralibéralisme qui glorifie le profit au mépris des individus .
Les roumains et bulgares rentrés dans l’europe vont aussi en faire l’amère expérience sous peu ...
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Bonjour Marsupilami,
Ce que tu nous racontes est bien triste !
Je rebondis sur ta conclusion : j’ai entendu dire dans un journal d’information, que des émeutes ont déjà eu lieu sur ce sujet.
Et Buxh aurait fait un discours hier, je crois sur sa vision sociale de l’Amérique Latine, si je le trouve, j’en mettrai un extrait ici.
Bill
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@ Bill
Bonjour, Bill.
De fait, la question est d’actualité. Et voilà pour la réal-« politique sociale » du fou furieux (il faut croire que ses projets d’extraction aurifère au Chili, qui prévoient le déplacement d’un glacier (!) et de toute une population indigène ne lui suffisent pas plus que ses revenus pétroliers - je me demande quelle part l’une des sociétés dont il est actionnaire prendra dans cette juteuse et mortelle nouvelle « affaire »).
GWB fait sa tournée en amérique latine. En voici quelques nouvelles :
"La création d’un axe Washington - Brasilia pour la production et la commercialisation de biocarburants est aux yeux de George W. Bush un objectif stratégique de la tournée qui conduira, du 8 au 14 mars, le président des Etats-Unis au Brésil, en Uruguay, en Colombie, au Guatemala et au Mexique.
(...)
En plus de la coopération américano-brésilienne au sein de ce Forum, un accord bilatéral sur la recherche et le développement de biocarburants sera au menu de la rencontre, le 9 mars à Sao Paulo, entre George W. Bush et Luiz Inacio Lula da Silva, le président du Brésil. « Les Etats-Unis et le Brésil sont complémentaires, car le Brésil produit de l’éthanol à partir de la canne à sucre et nous autres à partir du maïs » explique Tom Shannon.
(...)
La production d’éthanol du Brésil et des Etats-Unis totalise 72% de la production mondiale. Washington et Brasilia pourraient appuyer l’étude et/ou le développement de la production d’éthanol dans plusieurs pays latino-américains."
@ Marsupilami
Ton article est encore une fois remarquable, très bien écrit, parfaitement documenté, et ouvrant sur de vastes problématiques.
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Merci , Marsu pour cette analyse.
Il faudrait aussi parler des pratiques mexicaines de Coca-Cola, ce bienfaiteur de l’humanité, qui distibue souvent gratuitement ses produits de merde, à seul fin d’engendrer une dépendance monstrueuse. J’ai vu même au Chiapas les plus pauvres avec une grande bouteille de Coca à la main toute la journée.Seule boisson.L’obésité est catastrophique !
Il y a un problème avec la mise en forme du texte et les liens. Pourrais-tu revoir cela ?Question de lisibilité.
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J’ai signalé le problème avec les liens html à la rédaction. A 10h30, quand l’article a été mis en ligne, les liens étaient nickel - comme ils l’étaient quand j’ai envoyé l’article. A 10h45 et je ne sais pour quelle raison technique indépendante de ma volonté, ils se sont transformés en texte à l’intérieur du texte, ce qui rend l’article assez pénible à lire. Je l’ai signalé à la rédaction par deux fois. Je n’ai eu aucune réaction. Désolé pour tous les lecteurs.
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Désolé pour le problème qui a été réparé.
Je crains que cela vient de l’éditeur de base que vous avez utilisé qui est celui de Spip et non pas les autres.
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Salut, je pense que ton commentaire doit etre nuancé par l’élément suivant : on est pas ici dans un pays du « premier monde » où quand tu ouvres ton robinet, il sort de l’eau potable. Les Mexicains sont en effet d’enormes consommateurs de « refrescos » (coca, mais pas seulement) simplement parce qu’il n y a pas de service de distribution d eau potable de qualité et que l’eau est plutot rare en general. Les majors des sodas en profitent evidemment...
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Bravo pour cette arcticle. Mis je ne comprends pas du tout la conclusion. Pourquoi taper encore une fois sur l’ultralibéralisme ?
L’article montre brillament que cette famine est causée par une entente d’un oligopole sur le maïs. Le libéralisme me paraît plutôt être une solution dans le cas présent. Comme vous le dites vous même, les producteurs locaux ne peuvent pas vendre leur maïs directement ... C’est là qu’est le problème.
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@ tmd
Je n’ai pas accusé le libéralisme en soi, mais l’ultralibéralisme, c’est-à-dire l’hypercapitalisme financier mondialisé. C’est de ce dernier dont sont victimes les Mexicains pauvres. S’il existait une authentique libre concurrence dans un marché non faussé (postulat du libéralisme économique, une utopie qui me fait bien rigoler), les producteurs de maïs mexicains auraient taillé des croupières aux étasuniens.
Mais les USA sont une des nations les plus protectionnistes du monde. Donc l’une des moins libérales. CQFD.
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C’est une horreur : imaginer que la raison profonde de la crise du maïs que subit le Mexique depuis ces derniers mois, et que le gouvernement se garde bien de dévoiler à l’opinion publique, découle de la spéculation orchestrée par les grandes transnationales de l’agroalimentaire ! Selon Oxfam Canada, les États-Unis fournissent à leurs producteurs de mais 10,1 Milliards$ par an et les encouragent à inonder les marchés mondiaux à des prix artificiellement bas. De nouvelles recherches d’Oxfam démontrent que les États-Unis dépensent entre 105 Millions$ et 145 Millions$ par an de subventions directes à l’exportation du mais destiné à saturer le marché mexicain (Communiqué, 17 août 2006).
Vous l’avez très bien démontré Marsu
Je ne cesse de penser au fait que la nourriture dont dépend tout un peuple pauvre puisse faire l’objet de pareilles spéculations. Bien évidemment, je vais éviter de lancer tous les poncifs à l’égard de mes voisins, les Américains. Nous sommes - en Amérique - plongés dans cet Accord de libre-échange nord-américain. Au Mexique ce fut le maïs, chez nous, au Québec, la crise du bois d’œuvre. Aussi éloignés l’un de l’autre, le maïs et le bois ont eu pour propriété d’appauvrir en raison d’une part des augmentations faramineuses sur le maïs, et, d’autre part, en raison des frais de douanes exorbitants imposés par nos voisins sud, les États-Unis. Près de 200 forestiers ont quitté le métier ou ont fait faillite, victimes des droits compensatoires imposés par le gouvernement américain sur les exportations de bois d’œuvre canadien. ET voilà que maintenant on crée une pénurie artificielle, on stocke des tonnes de maïs en attendant que le prix monte pour pouvoir ainsi le revendre au prix fort quelques semaines plus tard. Ces compagnies spéculatrices participent à l’augmentation du prix du maïs et à l’appauvrissement des familles mexicaines.
Le maïs comme symbole culturel et base de l’alimentation quotidienne : « occupe une place centrale dans l’imaginaire symbolique, culturel, social et environnemental de l’ancienne Méso-Amérique. Depuis des millénaires, l’histoire du maïs et l’histoire de l’homme sont indissolublement liées : selon une des versions de la cosmologie mexica, les habitants de la terre voient le jour après que Quetzalcóatl, le Dieu serpent à plume, ait affronté le seigneur de l’inframonde pour y prendre les grains de maïs rouges, jaunes, blancs et bleus et les redistribuer ensuite aux hommes. Les mythes se rapportant à l’origine du maïs associent l’apparition de l’agriculture au surgissement de la civilisation et créent ainsi la notion d’identité ethnique. Pour les mexicains aujourd’hui, la culture et la consommation de cette plante sont une partie intégrante de leur existence : sans elle, leur vie s’appauvrit et se déforme inexorablement. Quelques 300 millions de kilogrammes de maïs sont consommés tous les jours au Mexique sous forme de galettes, la fameuse « tortilla » ; soit une consommation de 9 tortillas par jour et par personne. Il existe environ une soixantaine de variétés de maïs au Mexique (à l’époque précolombienne, plus de 250 variétés !!) à partir desquelles sont élaborés les principaux plats mexicains : l’enchilada, le pozole, les tacos, ... »
Je reprends la conclusion d’Oxfam Canada : « Si les bénéfices du commerce mondial étaient justement répartis - ce que tout le monde prétend vouloir - les pays en voie de développement, comme le Mexique, pourraient protéger les pans les plus faibles de leur économie. Et les pays riches, comme les États-Unis, devraient mettre fin aux subventions massives qu’ils investissent dans leurs exportations agricoles.
Et dire que 400 000 mexicains tentent tous les ans de franchir la frontière nord-américaine, en vue non pas de poursuivre le rêve américain mais simplement de survivre !
Pierre R.
Montréal (Québec)
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Précision : Vous aurez bien compris que la conclusion : Et dire que 400 000 mexicains tentent tous les ans de franchir la frontière nord-américaine, en vue non pas de poursuivre le rêve américain mais simplement de survivre ! est de l’auteur du commentaire et non d’Oxfam. Ah ces mises en pages !
Pierre R.
Montréal (Québec)
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Accord de libre-échange nord-américain. Au Mexique ce fut le maïs, chez nous, au Québec, la crise du bois d’œuvre. Aussi éloignés l’un de l’autre, le maïs et le bois ont eu pour propriété d’appauvrir en raison d’une part des augmentations faramineuses sur le maïs, et, d’autre part, en raison des frais de douanes exorbitants imposés par nos voisins sud, les États-Unis.
Un accord de libre-échange avec des frais de douanes ? Là, je comprends pas l’intérêt du bidule.
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Le département américain du Commerce ont longtemps accusé le Canada de subventionner l’industrie forestière canadienne, tout en affirmant que les entreprises productrices de bois d’œuvre vendaient leurs produits moins cher que leur valeur réelle. En mai 2002, les États-Unis imposent un droit de douane de 27 % sur tout le bois d’œuvre importé depuis le Canada. Au fil des années, ce sera environ 5 milliards que les États-Unis encaissent. À plusieurs reprises, le Canada a contesté l’imposition de ces droits devant des instances relevant de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une grande majorité des décisions ont été rendues en faveur du Canada. Le 1er septembre 2006, le Canada et les États-Unis signent une proposition d’accord commercial. Dans le cadre de cet accord, les entreprises frappées du droit de douane ont récupéré 4 des 5 milliards USD versés aux autorités américaines, alors que leurs concurrents américains ont reçu environ 500 millions USD.
L’article de Marsu soulève un voile seulement de la politique commerciale et protectionniste des États-Unis à l’égard de leur voisin, le Canada et le Mexique.
Je veux le répéter, excellent article. Très informé sur la réalité nord-américaine. Je n’aurais pu faire mieux, moi qui habite de ce côté-ci de l’Amérique.
Pierre R.
Montréal (Québec)
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Désolé pour la coquille du début de réponse : Le département américain du Commerce a longtemps accusé le Canada ...
Pierre R.
Montréal (Québec)
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Merci de vos précisions.
Il y a donc clairement infraction des Etats-Unis vis à vis des accords qu’ils ont signés...
Preuve qu’il ne s’agit pas ici d’une conséquence néfaste du libre-échange mais au contraire de son non-respect !
Je n’ai d’ailleurs pas saisi si vous vous opposiez à cet accord sur la base de ce constat ou si vous vous révoltiez contre le non respect de ces accords ?
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@ Pierre
Merci pour ta contribution très documentée à cet article. Je ne m’étendrai pas sur les distilleries d’éthanol à base de maïs qui se développent aussi au Canada : ce n’est qu’un autre effet pervers de l’Alena et de l’alignement de plus en plus systématique de la politique économique canadienne sur celle des USA.
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excellent article qui reveille en moi la révolte ce que devrait faire le peuple mexicain comme dit plus haut...au maroc m’a ton dit hier le feculent principale est le pain et non pas la semoule...il y a quelques année « augmentation du prix du pain,. le ministère chargé des Affaires ... La révolte. du pain de 1981 au Maroc,. comme les précédents soulève- » le monopole des cultures vivrières est une aberration
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On accuse le libéralisme (économique) de tous les maux mais on oublie un peu l’Histoire des civilisations là dedans. Le Mexique, par exemple, était déjà un pays de famine lorsque Huerta, à peine terminé l’écrasement d’une révolution, assiégeait le petit fort d’Alamo. Je ne pense pas qu’on puisse accuser les Etats-Unis de l’époque d’avoir mis sous pression économique son voisin du sud...
Selon moi le libéralisme en tant que doctrine n’est pas directement lié à l’appauvrissement de certains pays (et de l’enrichissement d’autres) ; ce qui fait de terribles dégâts c’est la corruption et la malgouvernance.
Quelqu’un a souligné avec raison que le Mexique était un état indépendant et c’est vrai ; le problème du pays vient de la soumission des dirigeants à la corruption des multinationales (ou oligopoles qui semble être un vocable à la mode ici).
C’est le cas dans la plupart des pays latino-américains et africains : pauvres dès avant l’invention même du libéralisme, ils n’ont pu, faute de personnes intelligentes et intègres, progresser au même rythme que l’Europe ou que les USA et ce n’est pas par manque de matières premières ou de ressources, bien au contraire.
Il m’apparait clairement que tout système économique apporte autant de solutions que de problèmes mais le système libéral est basé sur la circulation de l’argent, un peu comme les électrons dans un circuit électrique : rien n’est figé, l’argent circule, des pauvres s’enrichissent, des riches s’appauvrissent. En fait tout le monde a sa chance sauf quand corruption et malgouvernance « coincent » des pays ou des gens dans des cercles vicieux d’appauvrissement.
On peut bien entendu rêver et imaginer un monde sans argent : mais là c’est le problème du poids du menhir qui revient en ligne de compte (ceux qui ne comprennent pas peuvent se rabattre sur les aventures d’Astérix le gaulois).
Rappelons-nous qu’au début on taillait tous des silex et on portait tous des peaux de bêtes en guise de trois-pièce... Nous avions tous les mêmes chance.
Aujourd’hui ce n’est pas contre le libéralisme qu’il faut lutter mais contre des comportements de tous temps fauteurs de troubles : la corruption et la malgouvernance.
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Juste une question : pourquoi a-t’il autant de vote négatifs alors que ce qu’il dit est juste. Le problème n’est pas le « libéralisme », agité trop souvent comme un épouvantail mais une mauvaise gouvernance. Et pour cause, que je sache, jusqu’à preuve du contraire, ce sont bien, dans les démocraties (comme en France, aux USa etc.) des élus qui gouvernent et font les lois. ce ne sont pas les multinationales qui font les lois ou sinon, il est temps de faire la révolution et de renverser des gouvernements qui n’ont de démocratique que le nom. Non ?
Le libéralisme est pour la libre circulation des êtres humains, des biens et des marchandises, dont anti OMC (un machin qui crée plus d’inégalités qu’il ne les évites), anti-subventions, anti-imposition des prix par des multinationales etc. Le problème est bien là, les systèmes économiques actuels sont tout sauf libéraux, même l’auteur le dit, les USA sont ultraprotectionnistes.
Les USA ne sont pas libérales mais font ce que l’on pourrait appeler une « économie de préférence nationale » agrémentée de dumping monétaire pour importer ce qu’ils ne peuvent produire, malgré leurs méthodes autoritaristes et anticoncurrencielles.
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Bien dit.
Peu importe la doctrine politico-économique suivie si les dirigeants sont corrompus.
Accuser le libéralisme de tous les maux du monde n’aidera pas à comprendre ces maux.
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Bonjour Marsu,
Excellent article et tout à fait d’accord avec cette analyse.
J’ai souvent évoqué ce problème sur les articles ventant les mérites des biocarburants.
Le Brésil est dans la même situation, et les pays africains vont aussi découvrir les produits chinois qui vont supplanter les productions locales.
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Très bon article, et en plus « la production de biocarburants consomme presque toujours de l’énergie non renouvelable pour la production du carburant et son transport. Alco suisse (www.etha-plus.ch) estime par exemple qu’il faut 1,36 litre de pétrole brut pour produire 1 litre d’essence, et tout de même encore 0,33 litre pour produire 1 litre d’éthanol à partir des plantes ». Bové estime qu’il faut 1 litre de pétrole pour produire 1 litre de biocarburant sans compter les engrais et l’eau utilisée qui sont autant de pollution ou de gaspillages pour l’environnement.
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Très bien, Marsupilami, ce petit coup de projecteur sur les bienfaits du « libéralisme » à la sauce étatsuniènne !
L’Amérique latine devenant peu à peu la réserve agricole de l’Amérique du nord...En attendant que ses « hard greens » (verts radicaux ?) s’occupent d’éradiquer les populations hispaniques décidement bien encombrantes...
Vous parlez de maïs, mais rien à propos des OGM : oubli, ignorance, manque d’info ? Les trusts américains ne peuvent pourtant pas louper ça !
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@ Alberto
Tu as tout à fait raison.
Au début, je comptais aborder à la fois le problème des OGM, de l’éthanol et du maïs dans cet article. Très vite je me suis rendu compte qu’il était si considérable que je ne pouvais pas traiter du problème des OGM en même temps que celui de l’éthanol, bien que les deux soient étroitement liés, sans faire un article trop long. Je poursuis mes recherches pour faire un deuxième article sur ce sujet. Ce qui se passe est inouï, scandaleux, insupportable.
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Merci, Marsu pour ta répose à propos des OGM, j’attends ton article avec gourmandise !
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Au moins, l’arrivée des bio-carburants aura le mérite de résorber les excédents agricoles du Nord bradés par des subventions au Sud, au détriment des petits paysans d’Haîti, ou du Sahel.
Sur les plus d’un milliard d’humains souffrant de malnutrition, la moitié sont des paysans. Espérons que l’envol des prix agricoles leur soient bénéfiques, en partie du moins, pour une fois. Et que le Mexique en profite pour remettre en place une agriculture nationale digne de ce nom.
Tout le monde sait ici que les surfaces agricoles utiles de notre planète ne sauront nourrir tout les humains, ni faire rouler tout les véhicules de la planète à la fois, du moins avec les bio-carburants de première génération.
Il est notoire de constater qu’aucune instance internationale n’est émis le souhait de réserver des surfaces agricoles pour l’usage alimentaire. Seul le marché et les subventions transigeront, une fois de plus.
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Ah ! Ca y est, les conneries écologiques font leur premiéres victimes. C’était prévu, attendu, mais bon, les écolo s’en foutent, ils n’aiment pas les hommes considérés comme des parasites. De toutes façon, ils n’ont sans doute rien vu venir, étant donné le faible volume du cerveau d’un écolo.
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Je troll le troll
Bonjour, y a t il une bonne âme dans l’asistance afin d’envoyer à IP:xxx.x75.37.71 sa dose de maïs ?
Parce que ses raisonnements me font craindre pour lui de grandes carences (probablement infantiles) en protéines...
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Excellent article !!
Autant le Marsupilami postant pour des idées qui ne sont pas les miennes ; m’est pénible à lire
Autant l’article qu’il vient de commettre est trés bon
Bravo !!!..continuez...vous m’etes devenu interessant à lire
Ps : sur cette voie là (Lol)
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Bonjour Marsupilami
Un peu comme Calmos, vos commentaires m’insupportent par moment ; mais je dois avouer qu ’il y a du feu dans votre texte...
Au plaisir de vous lire encore (et encore ...)
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@ Calmos & noID
Merci pour vos appréciations flatteuses sur cet article mais je conteste la distorsion que vous percevez entre celui-ci, qui est axé sur un sujet précis, et mes commentaires sur d’autres fils, qui sont des réactions à divers sujets.
Dans mon esprit tout (le spirituel, l’économique, le politique, le culturel... et la nourriture) se tient en un ensemble cohérent mais complexe. On n’est pas obligé de n’avoir que des jugements simplistes, unilatéraux et partisans.
Quand on écrit un article, on agit, on choisit un sujet (que l’on estime important), un axe de traitement de ce sujet, on se documente, et on rédige cet article sur ce sujet et pas sur un autre.
Quand on commente, on réagit sur divers sujets. La cohérence d’ensemble ne peut s’évaluer que dans la prise en compte de la totalité des commentaires d’un individu.
Mais bon, je ne cherche surtout pas à plaire à tout le monde. Ni à jouer au sérieux, sans quoi j’aurais choisi un autre pseudo...
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Porfirio Diaz, ancien dictateur mexicain disait « Pauvre mexique, si loin de Dieu, et si près des Etats-Unis. »
Lopez Portillo quant à lit insistait sur le fait « qu’il est inconfortable de partager le lit d’un éléphant ».
Les Etats-Unis sont clairement une entrave au développement du Mexique.
Mais je crois qu’en ce qui est de la famine. Les défauts de la réforme agraire entreprise il y a 70 ans jouent également de façon importante contre le Mexique.
En bref, le principe de la réforme agraire de 1934 est de redistribuer la terre aux paysans. Jusque là, on est d’accord. On constitue donc des parcelles de terre, appelées « Ejidos » appartenant à l’Etat, et dont l’usufruit est distribué aux paysans nécéssiteux.
Mais ce système, apparament égalitaire présente de nombreux inconvénients. Tout d’abord, elle a été très peu généralisée. En 1960, seulement 23% des terres cultivables sont des ejidos. Le reste demeurant entre les mains des grands propriétaires terriens. Les terres redistribuées sout souvent des terres peu fertiles. Le fait que l’Etat soit propriétaire et fournisse les outils pour la cultivation empêche le processus de modernisation des cultures en plus d’inciter à la parcellisation des terres.
En 1992, avec l’entrée du Mexique dans l’Alena, la réforme est modifiée. Il est possible de devenir propriétaire d’un ejido. Un certain nombre de complications sont liés à cette modification.
On peut considérer que la réforme agraire n’est pas encore achevée. L’essentiel des terres appartient encore aux grands propriétaires. L’exemple de la révolte du Chiapas prouve que le Mexique doit necessairement passer par cette réforme pour connaitre actuellement une véritable croissance.
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J’ai oublié de m’identifier avant de poster le commentaire...
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très bon article,qui me fait poser cette question...et chez nous ,lorsque les paysans vont s’apercevoir que produire de l’ethanol est plus rentable que de produire des cereales vivrieres ,les cours n’auront ils pas la fievre eux aussi ,si les grosses compagnies petrolieres mettent la main sur ce filon. ????
il faudra importer à prix fort par l’intermediaire des pays producteurs de produits de culture traditionnelle et ceux qui n’auront plus les moyens risquent à terme de finir comme ces pauvres gens....tant les prix deviendront abusifs.....
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Bonjour Maxim
Tu soulèves là un vrai problème. Dans le Nord-Pas de Calais, les betteraviers parient maintenant à fond sur l’éthanol (des sucreries sont en pleine reconversion), importante source de revenu intéressant possible à l’avenir, à cause de la surproduction sucrière mondiale et le chute des cours prévisible...Or la production d’éthanol à partir de la betterave risque d’atteindre des coûts exorbitants. Les subventions vont donc se prolonger,aux dépends du consommateur, qui paiera deux fois.
Napoléon n’avait pas prévu cela quand il a imposé la culture de la betterave pour échapper au blocus...
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Différentes études montrent que la production de l’éthanol, surtout à partir de la betterave, coûte trés cher :
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@zen
les topinambours ne sont ils pas plus interessants ?
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@ Zen
Tu as raison mais...
En écrivant mon article, j’avais essayé, pour frapper les imaginations, de trouver un produit alimentaire aussi courant pour les Français que la tortilla pour les Mexicains. Et je me suis aperçu (remarque, je le savais déjà, vu que je ne bouffe que des fruits et légumes de saison, qui sont chez nous nombreux et variés) que c’était impossible.
Ceci dit tu as raison. Toutes ces histoires d’éthanols plus ou moins bio ne sont que de la connerie. La seule solution réside dans une décroissance raisonnée et équitable. Les betteraves, c’est une autre vaste fumisterie.
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Vraiment Marsu tu m’étonnes vraiment aujourd’hui, que t’es-t-il arrivé ? Pourquoi perds-tu ton temps à troller aussi souvent et aussi frénétiquement quand tu as de si bonnes et intelligentes choses à dire ?!
Regarde par toi même comment ce fil est dépourvu de trollage (enfin presque, car cette intervention et qq autres ne sont que du trollage, gentil et amical trollage mais trollage quand même) et suscite l’unanimité ou presque. Même le Mage de service n’y a rien à y redire !!
Au fait, est-ce qu’ils roulent pas à l’éthanol les chars US en Irak ?!
Cordialement,
Nisco
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Zen bonsoir...
en fait,j’habite en Seine et Marne ,gros departement agricole,autour de Lieusaint,il avait de gigantesques cultures betteravieres ,la raffinerie Beghin Say etait sur place ,et elle n’existe plus , à Montereau ,il y a la Generale sucriere,mais je ne sais pas si elle est encore en activité ,par contre les endroits ou etait cultivés le maÏs et l’orge ,le blé etc ,sont maintenant cultivés en betterave et colza ,j’en deduis dejà que l’on doit s’en servir pour les carburants ,les transports en commun ( bus) roulant de plus en plus avec ce melange.....
et bien sur ,j’en ai deduit aussi,et ça coule de source que les agriculteurs qui sont maintenant des industriels ,ont pris le bon filon...
la suite on l’imagine ,c’est ce que je decrivais dans mon precedent post.....
culture intensive de ces produits à hauts revenus ,mainmise par les compagnies petrolieres ,aval de l’etat qui ramasse les taxes à la pompe ,hausse intensive des produits agros alimentaires que l’on importera ,meme scenario que dans les republiques bananieres .......
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@ Maxim,
Ancienne habitante de Combs voisine de Lieusaint, et ayant ensuite habité dans l’Oise, toutes les raffineries de sucre ont disparu ; dans l’Oise, les bus roulent aussi à l’ethanol. Au départ, l’idée était bonne : il s’agissait d’utiliser les jachères pour transformer la production en éthanol ou diester. Ce qui permettait de respecter la PAC. Le système s’est rapidement dévoyé, puisquenous arrivons à un moment où toutes les terres agricoles risquent d’être utilisées pour la production de biocarburant.
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et bien Marie Pierre vous avez echappé au pire .....
si vous pouviez voir ce qu’est devenue cette region....entre les champs restants ,zones industrielles et commerciales ,autoroutes ,bases logistiques,villages et lotissements ,pauvres hlm horizontaux .....
ma chere foret de Senart n’est plus qu’un vulgaire bois enfumé traversé par une autoroute......
quand je pense que j’allais à la pêche aux grenouilles dans ses mares.....maintenant,ce sont d’autres grenouilles venues des pays de l’est qui acceuillent le routier en mal d’amour......
et au milieu de ces desolants paysages ,dans les grandes etendues cultivables ,les enormes machines agricoles climatisées qui bossent pour produire et surproduire notre substitut de carburant de dejà plus demain.....
c’est le progrès comme chantait Nino Ferrer .....
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Excellent article, bien documenté...Le problème est que, comme l’a bien dit Philippe H c’est quand même nous qui avons créé le libéralisme, c’est une conséquence de « l’évolution » de l’humanité. De plus aujourd’hui j’ai l’impression (plutôt la certitude !) que la machine économique est devenue tellement complexe, qu’il est tellement facile d’intervenir d’un bout à l’autre de la planète pour faire monter ou chuter des cours, qu’il faut disposer de modèles mathématico-économiques vraiment performants pour pouvoir dire que telle ou telle option ou décision est viable ou ne présente pas de danger à long terme (La route vers l’enfer est pavée de bonnes intentions ou encore le fameux effet papillon). Le bio carburant paraissait une bonne idée, mais présenté sous le jour de l’article c’est une cata économico-écologique...De plus les bonnes « mauvaises » idées ont de l’inertie et lorsqu’une qu’une poignée de chercheurs découvre qu’en fait cette idée est en fait contre productive, la machine est en général déjà lancée... Que faire ? Se prendre à rêver comme certains fachos qu’une bonne guerre vienne nettoyer tout ça (ou un bon virus) ? Je pense effectivement qu’on peut « commencer » par la corruption et la malgouvernance, mais je suis convaincu que malheureusement la pression démographique est l’ennemi N° 1. Contrôler la natalité et éduquer correctement ceux qui sont déjà sur terre voilà le véritable défi du 21ème siècle...
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Excellent papier. Tu démontres ainsi bien une réalité plus que difficile pour une grande majorité de la population... « Hélas », cette majorité reste pour le moment relativement silencieuse. Ceux qui sont allés manifester pour AMLO cet été étaient plutôt de la classe médiane, ceux qui ont votés et soutenu Fecal, des CSP+ ou nouveaux riches .. mais les vrais pauvres peuvent-ils se donner le luxe de se révolter réellement ? On a vu à Atenco ce que cela pouvait parfois donner.
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J ai pas encore tout lu mais la question est plus qu interressante , par conséquent bravo a l auteur, ne serais ce que pour lever la question.
Voici un article sur le figaro la dessus
http://www.lefigaro.fr/matieres/20070306.WWW000000273_le_marche_des_cereale s.html
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Justement, dans la presse aujourd’hui :
« L’Union européenne rendra également obligatoire à [l’horizon 2020] l’incorporation d’au moins 10% de biocarburants dans les carburants utilisés par les voitures automobiles. » - L’Express
Ça fait toujours plaisir de voir que l’UE avance dans le bon sens...
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En effet ! Ils n’en ratent pas une.
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En effet ! Ils n’en ratent pas une.
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J’espère que ces ratios d’incorporation permettront aux européens d’arrêter les aides directes et maintenant indirectes (du fait des accords OMC) pour leurs surproductions à l’export, qui tuent litéralement les paysans du Congo ou d’ailleurs.
Les marchés agricoles mondiaux avaient besoin de débouchés, hélas peut-être y en a-t-il trop, ou trop brutalement.
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Tres bon article et qui pose le probleme de la gerance des ressources du pays par le gouvernement en place !
A titre d’information et de completer l’article de Marsu, une annedocte personnelle.
Je suis alle tres recemment a l’une des antennes de l’immigration (la fameuse USCIS pour ne pas la nommer)dont la localite ou je reside (pres de San Diego)depends.
Arrive sur place je trouve une salle pleine a craquer des 9h 30 du matin. Environ pres de 98% de personne d’origine mexicaine dont la plupart de parlent pas un mot d’anglais, ne savent pas lire les chiffres sur leur convocation et qui sert de numero « client » pour etre appele au bureau afin de verifier l’identite (photo+empreinte digitale) du demandeur d’un permis de travail.
Le nombre de futurs immigrants a tellement pris d’ampleur que les services d’immigration recrutent desormais des employes maitrisant l’espagnol en seconde langue (ou bien premiere langue) afin d’aider et surtout de comprendre tout cette foule de futurs immigrants.
Fin 2006, le nombre d’immigrants illegaux (en majorite issus d’amerique du sud) s’elevait a 11 millions voire plus (estimation de l’USCIS. Ce nombre est en perpetuelle expansion depuis dix ans.
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A tel point que l’espagnol est en train de devenir officieusement la deuxième langue officielle des USA (il me semble que même newsweek a publié un article la dessus, où ils mentionnaient que certaines villes comportaient plus de 50% d’hispanophones avec des quartiers où les habitants ne parlent qu’espagnol). Et il ne s’agit pas de sarcasme de ma part.
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Bonjour ,
Très bien l’article .
On peut ajouter que les paysans mexicains ont aussi à lutter contre la bio piraterie ... consistant , pour les requins yankees ... , à sélectionner les éléments d’espèces végétales les intéressant pour les faire bréveter à leur profit ... http://ultraliberalisme.online.fr/TerrorismeAlim_Biopiraterie.htm
- de telle sorte que les indiens ne pourront plus utiliser leur patrimoine végétal ( alimentaire ou médicinal ... ) sans payer des droits aux rapaces ... http://www.monde-solidaire.org/spip/article.php3?id_article=2526Et puis , on peut aussi rappeler que le Ministère américain de l’agriculture et MONSANTO ... ont mis au point le procédé biotechnologique appliqué à l’agriculture « Terminator » ... , s’appliquant à toutes les plantes et semences de toutes les espèces ... ,
- consistant à programmer l’A.D.N. de la plante de sorte que les semences de celle-ci soient stériles ... ,
- et que le paysan ne puisse garder des semences lors de la récolte ... et soit contraint d’acheter de nouvelles semences aux rapaces bénéficiant d’un monopole ...
- Ce qui menacerait l’indépendance de l’approvisionnement alimentaire de plus d’un milliard de paysans du Tiers Monde ... http://ultraliberalisme.online.fr/TerrorismeAlimentaire.htmMoi , je qualifie simplement ces « méthodes » ... de GANGSTERISME ...
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« Et puis , on peut aussi rappeler que le Ministère américain de l’agriculture et MONSANTO ... ont mis au point le procédé biotechnologique appliqué à l’agriculture » Terminator ", s’appliquant à toutes les plantes et semences de toutes les espèces,consistant à programmer l’A.D.N. de la plante de sorte que les semences de celle-ci soient stériles,et que le paysan ne puisse garder des semences lors de la récolte et soit contraint d’acheter de nouvelles semences aux rapaces bénéficiant d’un monopole ... Ce qui menacerait l’indépendance de l’approvisionnement alimentaire de plus d’un milliard de paysans du Tiers Monde« Pour moi cette affirmation est une bombe et montre les vrais dangers de l’ultralibéralisme... Le danger le plus grave ce n’est pas la partie visible de l’iceberg riches/ pauvres / délocalisation/ main d’oeuvre moins chère etc même si c’est déjà assez grave...mais le fait que des sociétés privées (avec actionnaires, profitabilité, performances) détienne du capital génétique payant qui parcequ’il est »sélectionné",(cousin avec L’OGM) produit plus à l’hectare et résiste à toute sortes de maladies. Quel paysan (éduqué ou pas) peut rester insensible à ces argument ? (3 tonnes à L’hectare ou 10 tonnes ?) Du coup les espèces autochones moins productives sont abandonnées et il ne reste effectivement plus de races « naturelles » qui donnent des semences. Un retour en arrière est dès lors difficile voire impossible. Dans le futur, les gouvernements (suivez mon regard) n’auront même pas besoin d’envahir un pays ou de lui faire la guerre, ils n’auront qu’à le faire crever de faim par un blocus économique beacoup plus efficace que par le passé !!! Voilà une situation pour laquelle il faut se mobiliser, voilà le vrai interdit au même titre que le clônage... Ce n’est pas parce qu’il s’agit de blé ou de maïs qu’il faut sous estimer la situation... « Quand le dernier arbre aura été coupé, le dernier poisson pêché, la dernière rivière asséchée alors seulement on se rendra compte que l’on ne peut pas manger l’argent »
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A Jimmy
Vous prendriez notre métro ; vous constateriez la meme chose ici
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« Etant donné que sa famille, comme tous les autres pauvres, consomme 15 kilos de tortillas par mois et par personne »
Soit 500 g par jour.
Plus bas :
« le prix de la tortilla avait pendant la même période augmenté de 135 %, ce qui avait poussé les consommateurs à réduire leur ration quotidienne de 215 g à 140 g. »
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Ces chiffres correspondent à des moyennes nationales qui englobent la consommation de tortillas des Mexicains pauvres (70 % de la population) et très pauvres (15 % de la population). Ils sont donc nécessairement imprécis, puisque ces catégories n’ont pas le même pouvoir d’achat. Ce qu’il faut constater, c’est une tendance très significative : la ration quotidienne de tortillas des Mexicains pauvres - donc la majorité de la population - ne cesse de s’amenuiser tandis que la consommation de soupes à très faible valeur nutritive ne cesse d’augmenter.
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@ marsipulami
ton article est très réaliste et direct comme la cuisine d’ adelita .
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... au pays des sombres héros
ET VIVA LA LIBERTALISME
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Très bon article effectivement. Félicitations à l’auteur. Ceci dit, pensez-vous réellement que la violence révolutionnaire soit justifiable ? J’ai lu les informations plus haut sur l’APPO. Qu’en pensez-vous ?
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@ Denis
« Pensez-vous réellement que la violence révolutionnaire soit justifiable ? ».
En l’occurrence, il s’agirait d’émeutes de la faim. Ventre affamé n’a pas d’oreilles pour écouter les chantres de la modération, surtout en régime dictatorial et en l’absence de toute justice et de toute équitable répartition des richesses.
A propos de l’APPO.
Je comprends pourquoi ce mouvement est né. Si j’étais un pauvre Mexicain un peu éduqué d’Oaxaca, j’adhèrerais probablement à ce mouvement né d’un révolte contre la corruption, l’ultralibéralisme et de multiples injustices. Mais je trouve stupide certaines utilisations qu’il font de la violence (inutile et même nocive destruction de bâtiments publics).
Ceci dit on cause de ça devant nos écrans d’ordinateurs et avec des frigos pleins. On ne sait pas ce qu’on ferait si on était acculés au désespoir et harcelés par des forces militaires et paramilitaires à la solde d’un pouvoir rapace et corrompu à la botte de multinationales.
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Je n’avais plus réagit à un article depuis bien longtemps sur agoravox, car je trouvais l’interet des articles en chute libre ou un pale reflet de la presse. Cet article prouve que le journalisme communautaire (et sans doute pas le pronetariat...ou je ne sais quelle foutaise à caractère commerciale) peut détruire la censure ou apporter un éclairage nouveau. Je note aussi que les commentaires en deviennent tout de suite plus intéressant ou au moins constructif et que le système de censure par note devient inutile. Marsu, vous prouvez à mes yeux que le principe d’agoravox est bon à partir du moment où on oublie l’idée qu’un jour on fera de l’argent avec...à bon entendeur salut ! Le journalisme communautaire doit être différent dans son contenu et son style, vous réussissez merci. (en tout cas dans votre article, même si je ne vous suis pas toujours dans les commentaires)
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A méditer, ce que dit trés judicieusement Redj (IP:xxx.x02.231.20) le 6 mars 2007 à 22H47 .Valable aussi bien pour les rédacteurs que pour la rédaction et le projet Agoravox dans son ensemble.Entretenons ce cercle vertueux.
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« Sept ans plus tard, une enquête nationale baptisée Santé et Nutrition démontrait que 60 % des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition et que 40 % des adultes étaient victimes de diverses pathologies en rapport avec leurs carences alimentaires infantiles. »
Donc si je comprends bien, pendant ces sept ans où ils ont subit des carences alimentaires, ces enfants sont devenus adultes ? Il faut être un peu logique, de toute évidences les 40% d’adultes ayant subit des carences dans leur enfance étaient enfants avant 1999, et donc avant la hausse du prix du maïs.
Effectuer un lien de causalité direct entre le prix du maïs et l’augmentation de la malnutrition, probablement dans le but de noircir le tableau, est pour le moins simpliste et nuit à la qualité de l’article.
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@ Sheld
Ces chiffres ont une signification très claire : il y avait déjà de graves problèmes de malnutrition AVANT l’augmentation des prix de la tortilla. Et ces problèmes n’ont fait qu’empirer après, et ce dans des proportions effarantes.
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Erf. Je suis muet ! C’est y donc possible ?
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Trés bon article. Beaucoup de petits exploitants paysans qui confrontés à la concurrence du maïs étasunien se sont retrouvé en faillite. Du coup ces gens augmentent considérablement le taux d’exode rural et se retrouvent aux portes des grandes villes. Et où trouve t-ils du boulot ? dans ce qu’on appelle les « Maquiladoras » (http://en.wikipedia.org/wiki/Maquiladora) du nord du mexique. Ces usines assemblent toutes sorte de produits destinés à être reéexportés par la suite vers les US et ailleurs. La main d’oeuvre y est peu chère car constituée de pauvres, voir de paysans désespérés chassés de leur Terre. Bien sûr les conditions de travail peuvent y être terrible, voir criminelle.
Grâce au maïs, les US anihilent les petites exploitations mexicaines et dans la foulée fabriquent de la main d’oeuvre pas chère pour leurs entreprises qui peuvent délocaliser juste de l’autre coté de la frontière (et sans payer de taxes en plus). C’EST TOUT BENEF.
Qu’y gagne le Mexique ? Pendant un temps le gouvernement mettait l’accent sur le fait que gràce à l’Alena, le PIB augmentait confortablement, que le pays s’industrialisait plus vite et que les conditions de travail et les revenus ne pouvait qu’en profiter à terme. Hélas, il semble que les entreprises américaines ont découvert que l’Extrême Orient pouvait produire encore moins cher gràce à des conditions de travail encore pire et un réservoir de main d’oeuvre désespérée inépuisable. Le Mexique est devant le chantage suivant ; si le Mexique devient trop cher et trop contraignant, on déménage l’usine en Chine !!!
Vous auriez pou aussi parler du fait que des produits mexicains sont soumis à des quotas d’exportation drastiques vers les US.
Bref on se demande pourquoi plusieurs pays du reste de l’Amérique latine veulent s’engouffrer dans ce pacte à sens unique.
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@ Gilles
Le mouvement de délocalisation des maquiladoras vers la Chine est déjà de très grande ampleur et a commencé au début des années 2000. L’économie du nord du Mexique sera bientôt sinistrée et dès 2002 le ministre de l’économie mexicain estimait qu’elles étaient condamnées. Voir aussi Licenciements collectifs, délocalisations, zones franches.
Plus d’emplois, plus de tortillas. Les Mexicains pauvres sont mal barrés...
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Depuis une dizaine d’années, les Etats Unis, en subventionnant leur producteurs de maïs, ont mis à la rue les petits producteurs mexicains. La population mexicaine n’a souvent pas eu d’autre choix que d’acheter la farine de maïs importée, très chère.
La malnutrition a toujours existé au Mexique, notamment chez les indiens, malnutrition car la population n’avait souvent QUE des tortillas à se mettre sous la dent.
Les raisons de la colère aujourd’hui, c’est la famine car les mexicains n’ont même plus la possibilité de calmer leur faim.
Sur la révolte d’Oaxaca, voici un lien, le site est en espagnol mais c’est lisible
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Un autre lien sur la révolte d’Oaxaca : Résistance et répression à Oaxaca écrit par un journaliste mexicain.
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Article très informatif, cependant « C’est à cette époque-là qu’elle s’est progressivement mise à remplacer sa nourriture traditionnelle par ces putains de soupes instantanées sans valeur nutritive. » ; pourquoi un « putains » ? Ca fait bizarre dans le texte.
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Il y a une autre phrase du même tonneau dans ce texte :
« La main invisible du marché, Adelita se la prend en pleine gueule ».
Ces expressions imagées et percutantes sont moins vulgaires que l’ultralibéralisme le plus policé...
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Vulgaire :
Vulgaire tu vois pour moi c’est pas/ Bouffer ses nouilles avec ses doigts/ Péter au bal de la duchesse/ Ou t’ foutre la main aux fesses/ Mais c’est répandre l’idée abjecte/ Qu’ la méd’cine ça s’ vend, ça s’achète/ Qu’ y en a donc une pour les rupins/ Puis une autre pour les chiens/ C’est polluer les têtes/ D’ nos rejetons mignons/ Avec une cuture faite/ Pour piquer leur pognon/ C’est leur faire croire aux p’tits/ Sans défense et tout beaux/ Qu’le bonheur c’est Barbie/ Coca, Mickey, Mac Do/ Vulgaire c’est m’imposer/ Sous couvert de commerce/ D’ la barbaque bourrée/ D’ hormones les plus diverses/ C’est breveter la vie/ Prendre l’eau bientôt l’air/ Pour en tirer profit/ Ça c’est vulgaire
Vulgaire c’est titrer à la une/ Sur le mariage ou la fortune/ Des stars, dents blanches et peau bronzée/ Dans leurs ghettos dorés/ Puis c’est affirmer haut et dur/ Qu’ ce monde conduit par des ordures/ Est l’ seul possible désormais/ Et qu’ j’ai qu’à m’écraser/ C’est la raison d’état/ Pinochet libéré/ L’Afrique qui se noie/ Le Tibet sacrifié/ C’ sont les maffias qui rient/ De toutes leurs dents en or/ Et c’est la barbarie/ De la peine de mort/ C’ sont les enfants d’Irak/ De Gaza de Timor/ Qu’on étouffe et qu’on traque/ Depuis dix mille aurores/ C’est enfin commencer/ Ce joyeux millénaire/ Avec nos mains tachées/ En acceptant la guerre/ Et l’homme tel qu’il est/ Sans refus sans colère/ Sans l’envie de gerber/ Ça c’est vulgaire !
Michel Buhler http://www.michelbuhler.com/chansons_web/
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bel article.
encore une fois les méfaits de l’ ultralibéralisme sont démontrés ;
d’ailleurs sur les 84 commentaires, il n’ y a qu’un crétin dont le texte est caché.
J’aurais bien aimé voir les commentaires des défenseurs de l’ultra-libéralisme et des financiers chers à nos coeurs.
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Voir sur ce sujet l’excellent article de Léon sur Les dessous de la doctrine libérale : la croissance incertaine.
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Autre lien intéressant sur le même sujet : L’augmentation du prix du maïs ou l’attaque contre l’identité et la souveraineté alimentaire.
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malheureusement, les pauvres auront le choix suivant : crever de faim pour permettre à ceux qui ont une voiture de continuer à rouler tranquille ou « bouffer les fruits du progrès » au détriment des nantis de la planète qui sont prêts de toute façon à continuer leur petite vie et leurs profits, y compris sur le cadavre des plus faibles....
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Je constate avec plaisir que cet article, 3 jours après sa diffusion, rassemble toutes les énergies des commentateurs dans la mesure où chacun apporte sa graine, via des liens ou des expériences, pour l’enrichir.
Merci à l’auteur pour sa participation constructive, qui poursuit la construction de son article en l’enrichissant de faits nouveaux.
Voici un exemple qui tend à la perfection de ce qui pourrait être un vrai journal citoyen.
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@ Marie Pierre
Merci pour cette appréciation positive. Ton commentaire (ainsi que ceux de Redj et de Zen un peu plus haut dans ce fil) me refait penser à la proposition qu’avait faite Pierre R. de Montréal à la direction d’Agoravox : séparer les articles de longue durée d’exposition (ceux qui traitent de sujets de fond et du long terme) et les articles de courte durée d’exposition (ceux qui sont liés à l’actualité immédiate et qui déchaînent des réactions passionnelles qui s’épuisent vite). Les premiers pourraient ainsi être enrichis régulièrement de nouvelles contributions.
Je trouve cette idée excellente.
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Dernières nouvelles de l’éthanol :
« Pendant ce temps, la fièvre de l’éthanol se propage dans le monde, depuis des petites productions comme celle du Nicaragua ou du Panama jusqu’à de grands projets, comme celui du Japon qui espère produire dans les deux prochaines décennies au moins 100 000 barils par jour de ce combustible renouvelable ».
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Dernières nouvelles de la tortilla : article paru dans Libération en date d’aujourd’hui :
A l’occasion aujourd’hui de la visite de Bush, l’accord de libre commerce avec les Etats-Unis, qui pénalise les paysans mexicains, devrait être évoqué.
L’Alena met la tortilla à plat par Babette STERN
Rendez-vous avait été pris avec Adalberto Bravo à la sortie de Puebla, capitale de l’Etat du même nom, à quelque 250 kilomètres à l’est de Mexico. Adalberto est le gérant de l’Entreprise intégrée de services agricoles, une coopérative qui regroupe 220 organisations paysannes, soit environ 200 000 petits producteurs. Un grand gaillard qui se consacre au développement du réseau Nuestro Maíz, défenseur acharné de la tortilla artisanale faite à partir de nixtamal, une pâte élaborée de manière traditionnelle (maïs, eau, chaux), sans additif chimique et à teneur nutritive élevée.
A 150 kilomètres de là, à Aljojuca, dans un village de 5 000 habitants (dont 1 500 ont déjà émigré vers les Etats-Unis), les paysans luttent pour survivre. Pedro Catarino, 44 ans, 4 enfants, est l’un des 20 associés de l’organisation locale. Il possède 25 hectares de maïs, mais en travaille une soixantaine d’autres qui ne lui appartiennent pas. « Il y a treize ans, semer, moissonner, récolter, c’était encore rentable », dit-il. Ça ne l’est plus aujourd’hui. Entre-temps, il y a eu l’Alena (accord de libre échange nord-américain). Ce fameux traité de libre commerce avec les Etats-Unis, signé en janvier 1994, qui devrait être évoqué aujourd’hui à l’occasion de la visite de George Bush au Mexique. Entraide. Don Pedro parvient à améliorer l’ordinaire avec quelques brebis et des poules. Mais même si l’an dernier a été faste, puisque le prix du maïs est monté à 3,50 pesos le kilo (0,24 euro), « les « coyotes » [les Américains, ndlr] ne nous l’ont acheté qu’à 2,40 [0,16 euro]. Et on a bien été forcés de vendre notre production puisque nous n’avons pas de quoi stocker », explique-t-il. Alors, bien sûr, on s’entraide, surtout pour l’achat des semences. En commandant une plus grande quantité, les paysans peuvent négocier le prix. « On arrivera à 20 tonnes à 6000 pesos [409 euros] la tonne », dit Nicolás Mendoza Carmona, qui ne fait pas partie de la coopérative. Pour un hectare, il faut compter 25 kg de semences. L’investissement est lourd pour chaque récolte : semences, fumigation, fertilisants, herbicides, essence... L’essence, justement.
« Avant l’Alena, les prix étaient garantis. Quand l’essence augmentait, le prix du maïs aussi. Et puis est venu le libre commerce », se souvient Leobardo de Marcos Mendoza, membre du réseau Nuestro Maíz. « En 1994, les Américains ont d’un seul coup de baguette mis 25 % de la population mexicaine sous leur coupe, dit Adalberto. Il faut se battre pour retrouver notre souveraineté alimentaire. » Jusqu’au milieu des années 70, en effet, le Mexique était autosuffisant en maïs. Après la signature de l’Alena, « les importations ont été multipliées par 15 », affirme Abel Pérez Zamorano, professeur d’économie de l’université de Chapingo, près de Mexico. Aujourd’hui, le Mexique produit 19 millions de tonnes de maïs par an et en importe entre 6 et 7 millions pour l’alimentation. La demande de maïs ne cesse d’augmenter quand l’offre baisse.
Mais « importer plus de maïs ou anticiper la date de l’ouverture totale du marché du maïs et des frijoles [« haricots »] [qui doit intervenir en janvier 2008, comme l’a suggéré le gouvernement] aggravera les problèmes du campo [« paysan »] et n’aura aucun effet sur le prix de la tortilla », estime Leobardo. Il faudrait s’organiser au niveau national pour combattre les grandes entreprises comme Maseca ou Cargill qui importent le maïs des Etats-Unis et imposent leurs prix sur les marchés ». Beaucoup de familles mangent d’ailleurs des tortillas faites avec de la farine et vendues par ces grandes compagnies. Elle est souvent de mauvaise qualité et nourrit moins.
« Les subventions aux producteurs américains pèsent lourd, mais nous avons aussi des problèmes structurels, une production peu compétitive avec des rendements de 2 tonnes par hectare contre 9 ou 10 aux Etats-Unis », explique le Dr José Cacho Ribeiro, président de la Chambre nationale du maïs industrialisé.
Dans la région de Puebla, les paysans gagnent 3000 pesos (204 euros) par mois. Au cours du mandat du président Vicente Fox (2000-2006), la pauvreté a poussé 3,4 millions de Mexicains à émigrer aux Etats-Unis. Cet exode contribue à rapporter des devises au pays. En 2006, les remesas (argent envoyé par les émigrés) sont devenues, avec un montant de 24 milliards de dollars, la deuxième source de devises. « Sans les 2 000 pesos [136 euros] que mes fils nous envoient chaque mois, on ne pourrait pas vivre. L’Alena nous a été fatale », dit Nicolás. Alors des groupements comme Nuestro Maíz continuent de se battre pour défendre le maïs mexicain et la tortilla de qualité, créer des emplois. Mais, à Aljojuca, chaque jour, les enfants du pays quittent la terre.
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Salut mon marsupial tacheté , aujourd’hui debeulyou est venu narguer tes mexicains affamés avec ses belles paroles ultralibérales , mais bientôt viendra un nouveau emiliano zapata qui dans la tendance actuelle en amérique latine suira les traces de chavez et evo morales et imposera une nouvelle vision des choses ...
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Bonjour,
Je relève de l’article de Libé : « Alors, bien sûr, on s’entraide, surtout pour l’achat des semences. En commandant une plus grande quantité, les paysans peuvent négocier le prix....Pour un hectare, il faut compter 25 kg de semences. L’investissement est lourd pour chaque récolte : semences, fumigation, fertilisants, herbicides, essence... L’essence, justement. »
Lorsque que les Etats Unis, via les producteurs de semences OGM, auront le monopole des semences, les paysans ne pourront plus négocier, ils ne pourront plus utiliser leurs propres semences. Ils seront obligés de passer par Cargil. C’est à cause de cela, au-delà de savoir si les OGM sont nocifs ou non, qu’il faut se battre contre les OGM. De nombreux paysans brésiliens sont amers depuis que le Brésil a adopté les OGM.
Les OGM amèneront encore plus de pauvreté.
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Très bon article Merci !
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Trés bon article mais il se passe la même chose en Europe. Les petits paysans sont délibérément éliminés par divers systèmes de contrôles et de prébendes qui ne laissent travailler que les industries de l’agro-alimentaire. Le scandale des semences rend les paysans totalement dépendants de l’industrie, puisqu’ils ne peuvent plus replanter ce qu’ils sèment.
Cet exemple du Mexique montre ce qui arrive à suivre l’OMC. Peut-être que le PIB comptable du Mexique a augmenté mais qu’en est-il du niveau de vie des gens ?
Le commerce international est un fléau qui crée la pénurie et sème la misère partout, aussi bien au Mexique qu’aux Etats-Unis. Seuls y trouvent leur compte les intermédiaires sans foi ni loi et les multinationales. Votre article semble montrer du doigt les USA mais eux-mêmes sont victimes de ce système. Les délocalisations et la concurrence déloyale les touche de plein fouet et c’est par dizaines de milliers que les emplois disparaissent chaque mois aux USA.
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@ Internaute
Tout à fait d’accord avec toi. Je précise au passage que je ne fais pas d’anti-américanisme primaire, mais que je dénonce ici un système économique aberrant, polluant et inique dont les petits producteurs locaux étatsuniens sont aussi les victimes. L’agriculture devrait être territorialisée partout. Chaque peuple devrait manger les fruits et légumes de saison de son territoire et privilégier l’autosuffisance alimentaire. C’est de la sagesse naturelle basique.
Malheureusement l’hypercapitalisme financier et actionnarial mondialisé est complètement dément.
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Les frijoles sont des haricots noirs ; et Adelita ne fait sûrement pas frire ses tortillas dans l’huile d’olive, qui est un luxe au Mexique car importée. En espérant que le reste de l’article n’a pas fait l’objet des mêmes « approximations ».
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pauvre marie pierre, quelle dragée pour un 1er article
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http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21977
22% et presque toutes ses coms en négatif
dur, dur ...
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Bonjour,je suis Ricardo Hernandez et je suis Mexicain né dans la ville de Leon à 450 km au nord de la grande et belle ville de Mexico ;je voulais juste faire deux remarques par rapport au salaire minimum au Mexique et le pourcentage de pauvreté. Alors le salaire minumum est 1.011,4 pesos par mois soit 50,57 pesos par jour voir ci dessous :
http://www.sat.gob.mx/sitio_internet/asistencia_contribuyente/informacion_f recuente/salarios_minimos/ Et c’est vrai que de nos jours presque personne reçois ce salaire minimum. Au niveau de la pauvreté c’est clair qu’avec l’ALENA (Accord de libre Echange Nord-Américain)le niveau de vie à baissé au profit des Etats-Unis mais enfin leur accords commerciaux et leurs effets nefastes sur les pays de l’Amérique Latine font parti d’un debat bien plus vaste. Le Mexique est la 11ème puissance économique au monde on est quand même pas dans la misère... voir ci dessous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mexique
Cordialement : Ricardo Hernandez.
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@ Ricardo
Merci pour vos précisions et félicitations pour votre français. Nous serons heureux de vous retrouver sur Agoravox.
Si le interressa , me gustaria mucho haber contactos con Usted.
Me interresan los problemas mexicanas, sobre todo despues que he visitado su pays tan fascinante...
Hasta luego quizas. Amicalmente
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bonjour Ricardo .....
combien faut il de pesos pour faire un dollar ????
à tous sur ce site ,c’est un vieux débat de presque deux mois et je suis surpris qu’il soit ressorti ( et ravi )
et ça repose un peu de la politique bien que le sujet soit politique lui meme .......
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Salut Maxim, alors il faut 10.85 pesos exactement pour faire un dollar.
Zen, merci pour votre commentaire,2 ans et demi de séjours en France m’ont permis d’apprendre cette belle langue.
Au plaisir de vous relire.
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Salut Marsu,
Pour les OGM, suite à un article dans Ouest-France, j’ai fait une recherche sur le réseau Cohérence . Et je découvre que les plants OGM sont fabriqués pour résister aux herbicides les plus puissants. Ainsi, le champ OGM est pulvérisé d’herbicide (c’est bon, ça se rajoute aux pesticides contenus dans le plant), MAIS les champs voisins deviennent incultes, mettant ainsi à la rue, nombre de petits paysans. Bien entendu, on retrouve toujours les mêmes compagnies multinationales derrière tout ce merdier.
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La folie des agrocarburants continue et cette fois c’est la Russie qui s’y colle. Article paru dans Courrier International que je copie-colle vu qu’il est réservé aux abonnés :
RUSSIE • Ces irresponsables qui veulent faire du biogazole avec du blé
Une première usine de biocarburants devrait être construite au Tatarstan. Le problème, soulignent ses opposants, c’est qu’elle consommera des céréales alors qu’on pourrait l’alimenter avec du colza planté sur des terres vierges.
Dans un avenir proche, la pre-mière usine russe d’agro-carburant devrait transformer environ 1 million de tonnes de céréales par an afin de faire rouler des véhicules. La construction de cette usine a été officiellement annoncée le 19 octobre par le président du Tatarstan [République de la Fédération de Russie], Mintimer Chaïmiev. Nous allons ainsi rattraper l’Europe occidentale, à cette différence près qu’au lieu d’utiliser le colza, comme partout dans le monde, nous avons l’intention d’employer du blé et du seigle. Les spécialistes qualifient cette idée d’absurde.
C’est au cours de la conférence consacrée au “Développement de l’industrie des agrocarburants en Russie”, à laquelle participaient, entre autres, les responsables du ministère russe de l’Agriculture, que le président du Tatarstan a rendu publique la décision de construire cette usine. “Nous allons édifier le plus grand et pour l’instant le seul projet pilote de production d’agrocarburant en Russie, impliquant la transformation de 1 million de tonnes de céréales par an.” Il estime que la question du développement de ce type d’industrie porte bien au-delà du Tatarstan et concerne tout le pays. “Nous sentir rassurés par le fait que nous disposons d’importantes ressources énergétiques et repousser ainsi le problème serait une énorme erreur”, a-t-il ajouté.
Même si le succès des innovations dans le domaine de l’énergie reste un objectif à long terme, la production actuelle d’agrocarburants, qui se dé-veloppe rapidement en Europe, a déjà des répercussions négatives sur les marchés mondiaux des céréales. Les Européens consacrent désormais leurs meilleures terres à leur principale matière première, le colza ; auparavant, ils y cultivaient du blé. Cela entraîne une baisse de la production de blé dans les pays de l’Union européenne, ce qui provoque une hausse des prix. L’augmentation de la demande en Europe de l’Ouest a frappé les Russes de plein fouet, puisque nos producteurs de blé font leur possible pour l’exporter, à un prix élevé, ce qui fait qu’en Russie le prix du pain a fait cette année un bond de plus de 20 %. Manifestement, cela n’effraie pas M. Chaïmiev, qui affirme : “Aujourd’hui comme demain, on trouvera toujours 1 million de tonnes de céréales au Tatarstan, que ce soit du blé, du seigle ou du maïs. Cela ne fait aucun doute.”
L’idée d’alimenter la future usine avec du blé et du seigle a déclenché une avalanche de critiques de la part des spécialistes de la question. “On ne peut pas se permettre de sacrifier des cé-réales aux pots d’échappement, surtout chez nous, en Russie”, nous a déclaré un membre de la commission parlementaire chargée des questions agricoles. “Produire de la nourriture est vital pour notre pays. Or voilà des gens qui trouvent que nous en avons trop et qui veulent brûler du blé ! Mieux vaut en faire des granulés pour les animaux, puisque le secteur de l’élevage est en crise, et affecter l’argent qui était destiné à cette usine à des élevages de volailles ou de porcs. Brûler des céréales, c’est comme brûler des billets de banque et, en outre, personne en Russie n’a besoin d’agrocarburants. Nous venons déjà de perdre 35 millions d’hectares de terres agricoles en quinze ans, et ils veulent faire du biogazole avec du blé ! Si les agrocarburants les passionnent tant, ils n’ont qu’à lancer une nouvelle campagne de conquête des terres vierges et aller y planter du colza.”
“Vouloir transformer des céréales en carburant est une hérésie”, nous a expliqué Mikhaïl Deliaguine, directeur scientifique de l’Institut des problèmes de la mondialisation. “La Russie manque de céréales, une grande quantité part à l’exportation, les prix augmentent et, si ce projet d’usine se réalisait, cela équivaudrait à brûler plus de 1 % du total de nos récoltes annuelles. Les céréales doivent servir à l’alimentation humaine et animale. Nous ne produisons que 50 % de la viande de porc que nous consommons, et seulement 25 % du bœuf. M. Chaïmiev devrait prendre en considération le nombre de têtes de bétail en Russie avant de prendre ses décisions. Si on tient à produire de l’agrocarburant, il faut effectivement planter du colza. La Russie dispose d’immenses surfaces qui ne sont pas exploitées et où il pousserait parfaitement - dans la région de Tioumen [sud de l’Oural], par exemple."
Andreï Dolguikh, Novyé Izvestia.
C’est de la folie furieuse !
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