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Accueil du site > Actualités > International > « Je suis en Bulgarie, la grande Bulgarie ! »

« Je suis en Bulgarie, la grande Bulgarie ! »

Sur le tarmac de l’aéroport, les cinq infirmières libérées sont tombées dans les bras de leurs proches. «  Je suis en Bulgarie, la grande Bulgarie !  », s’est exclamé le médecin palestinien Achraf Joumaa Hajouj récemment naturalisé bulgare. La Bulgarie a exprimé sa reconnaissance aux médiateurs. Le président français, son épouse et Mme Ferrero-Waldner ont été déclarés citoyens d’honneur de Sofia. Pourquoi revenir sur l’« affaire  » des infirmières bulgares ? Parce que beaucoup de questions se posent dans le dénouement de cette affaire.

Première constatation  : l’accord. La Lybie se félicite que l’accord conclu prévoit une aide médicale européenne ainsi qu’un chapitre sur les relations politiques. L’accord engloberait également une ouverture des marchés aux produit libyens et l’assouplissement des conditions de délivrance des visas pour les Libyens. L’UE fournirait une aide dans les domaines de l’éducation, des sites archéologiques et de la lutte contre l’immigration. Les négociations entre Bruxelles et Tripoli, sur un accord de partenariat, pourraient s’ouvrir en octobre. Bruxelles accepterait d’améliorer ses relations avec Tripoli et de mettre en place un partenariat, notamment commercial. Déjà que Bruxelles ne s’était pas cachée pour laisser entendre que les relations commerciales et politiques avec la Libye pourraient bénéficier d’une résolution satisfaisante de la crise.

Deuxième constatation : quelques divergences. «  Ni l’Europe ni la France n’ont versé la moindre contribution financière à la Libye  » pour obtenir ce transfert, a juré Nicolas Sarkozy, tout en laissant entendre que le Qatar avait pu participer financièrement à cette libération. Le chef de la diplomatie libyenne, Abdelrahman Chalgham, a, à ce sujet, fait une sorte de mise au point, affirmant que Bruxelles et Paris avaient contribué aux compensations financières accordées par le Fonds spécial de Benghazi d’aide aux familles des enfants libyens contaminés par le sida : «  Tout le monde a payé le Fonds, y compris l’Union européenne et la France. Ils ont couvert les sommes versées aux familles et même plus  », a lancé, comme un pavé dans la mare, Abdelrahman Chalgham.

Troisième constatation  : les contributions au Fonds de développement économique et social libyen. La Commission européenne se serait engagée à reverser au Fonds de développement économique et social libyen «  les sommes collectées dans le cadre de l’accord de financement du 15 juillet 2007, dont le montant s’élève à 598 millions de dinars libyens  » - soit 461 millions de dollars. Benita Ferrero-Waldner, de la Commission européenne, a expliqué que Bruxelles analyserait rapidement s’il y a lieu ou non de recevoir dans le cadre de ce fonds, sur une base strictement volontaire, des contributions gouvernementales ou non gouvernementales de pays, d’organisations ou d’entreprises. Le Fonds international de Benghazi «  est un fonds ouvert à tous et il est clair qu’il y aura de l’argent libyen mais aussi des argents venant de donateurs à travers le monde  », a-t-elle ajouté.

Quatrième constatation : rôle et présence du gouvernement bulgare. Dès décembre 2004, Tripoli informe Sofia qu’un compromis est envisageable dans l’affaire des soignants bulgares. La condition est que la Bulgarie s’entende avec les familles des enfants, les seules à pouvoir accepter «  le prix du sang  ». Sofia rejette la proposition car elle devrait verser 10 millions de dollars par victime. Cela correspond à la somme versée par la Libye pour chacune des 270 personnes décédées en 1998 dans l’attentat de Lockerbie (Écosse).

En décembre 2006, Tripoli et Sofia s’accordent sur la création d’un fonds de compensation international au bénéfice des enfants libyens atteints du sida.

Juillet 2007. Libération des soignants bulgares et retour en Bulgarie. Le chef de l’État bulgare, Guéorgui Parvanov, se félicite du «  rôle actif de nos partenaires européens  » et, en particulier, de M. Sarkozy, attendu en Bulgarie en septembre, de M. Barroso et de Mme Benita Ferrero-Waldner. Il a également remercié Cécilia Sarkozy «  pour son engagement personnel  ». Le ministre des Affaires étrangères Ivailo Kalfin annonce la décision du président Georgi Parvanov d’accorder sa grâce aux six soignants : «  Mû par l’intime conviction de l’innocence des citoyens bulgares condamnés en Libye et fort de ses prérogatives constitutionnelles, le président a signé le décret de grâce et les a libérés de leur sentence  », a dit Kalfin.

Benita Ferrero-Waldner salue les efforts communs menés par les différents États membres qui ont joué un rôle dans la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien. «  Je souhaiterais dire que les présidences britannique, allemande, et maintenant la France, et naturellement la présidence portugaise (de l’UE), ont tout fait, ensemble, avec nous, pour pouvoir avoir un bon résultat  », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Sofia, ajoutant que «  d’autres États membres, comme l’Italie, se sont toujours trouvés très ouverts pour essayer de trouver des solutions avec nous  ».

C’est en compagnie de Mme Sarkozy, à bord d’un avion de la République française, que le médecin et les cinq infirmières reviennent dans leur patrie. Le gouvernement bulgare est étrangement absent de ce concert de remerciements et d’éloges, ainsi que du rapatriement des soignants.

Cinquième constatation  : le triomphe de Mouammar Kadhafi. La Lybie veut la pleine normalisation de ses relations avec les vingt-sept pays de l’Union européenne, afin de finir de parcourir le chemin qui a mené Tripoli du statut d’État voyou à celui de siège d’une nouvelle ambassade américaine. La Lybie pavoise  : elle confirme haut et clair la visite du président français Nicolas Sarkozy mercredi. Elle précise que des accords seront signés entre Paris et Tripoli notamment dans les domaines de la sécurité, de l’énergie, de l’enseignement, de l’immigration, de la santé et de la recherche scientifique. En retour, Mouammar Kadhafi connaît bien les envies et le rapport de force que ces dernières suscitent : il y a le formidable marché pétrolier que recèle la Libye et les promesses d’achat de matériels militaires et civils. De quoi faire saliver l’Europe et épingler quelques médailles supplémentaires sur la gandoura du «  bédouin de Syrte  ».

Pour les avocats des soignants bulgares, interrogés par le Nouvel Observateur, il ne fait aucun doute que Mouammar Kadhafi est triplement gagnant : «  L’enjeu, pour Kadhadi, était symbolique, c’est-à-dire politique. De ce point de vue, il est triplement gagnant. D’une part, il a réussi à humilier l’Occident, à le faire plier, ce qui lui donne une dimension considérable auprès des pays arabes. D’autre part, il a obtenu une réintégration dans la communauté internationale. Enfin, il a réussi à perpétuer sa dynastie, en consolidant son pouvoir et celui de sa famille en Libye  ».

Sixième constatation  : le nucléaire. Le réseau «  Sortir du nucléaire  », une fédération d’associations, accuse Nicolas Sarkozy de se livrer à «  un troc nucléaire  » en proposant à Mouammar Kadhafi «  de la technologie nucléaire en échange des infirmières bulgares ». Le réseau, dans un communiqué, dénonce le fait que : «  Promouvoir le nucléaire, et tenter d’étendre cette technologie sur la planète, est de façon générale une très mauvaise chose pour l’environnement ». Qui plus est, «  fournir de la technologie nucléaire à un dictateur est encore plus irresponsable  ».

L’avenir. Alors que le président de la République française s’apprête à faire un arrêt à Tripoli, ce mercredi, à Washington, le porte-parole du département d’État, Sean McCormack, qualifie le dénouement de «  développement très positif  » devant permettre d’ «  aider à modifier les relations de la Libye avec le reste du monde  ». Prudent sur les conséquences bilatérales, il laisse entendre que la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, pourrait faire sa première visite en Libye.

Le gouvernement bulgare et les infirmières devraient s’adresser séparément à la presse, aujourd’hui, mercredi.

Sources : AFP, Courrier international, Le Monde, Libération, Nouvel Observateur, Presse canadienne, Reuters, RTL.


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39 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 25 juillet 2007 09:43

    Reconnaissons le dynamisme du président français,qui sans lui rien n’aurait été possible.

    La presse français anti-Sarkozy qui avait fait campagne sur le TSS ne veut pas reconnaitre la réussite du nouveau président afin de débloquer cette situation.

    On nous dira que depuis 10 ans ! des négociations étaient en cours mais,reconnaissez que Nicolas Sarkozy est a l’origine du retour des bulgares dans leur pays et que les négociations permettront à la Libye de revenir dans une voie de normalisation avec de nouveaux partenaires commerciaux.

    Encore bravo pour Cécilia Sarkozy qui donne une image moderne qui n’a rien à voir le misérabilisme avec les pièces jaunes et merci Monsieur le Président

    En attendant la libération de d’Ingrid Betancourt

    La France a retrouvé la grandeur de sa politique étrangère


    • Stéphane Lhomme Stéphane Lhomme 25 juillet 2007 10:07

      C’est sûr que en donnant du nucléaire au dictateur kadhafi, sarkozy a réussi à « débloquer la situation ». Et en donnant de la drogue et des armes aux FARC, il peut faire libérer Ingrid Bettancourt. Devinez un peu avec qui sarkozy aurait fait des affaires sous l’occupation...


    • Djanel 25 juillet 2007 10:22

      Pauvre Lerma. Tu n’es pas dans le coup parce que les proches de Sarkozy se sont beaucoup dépensés pour dire qu’il ne fallait pas voir dans l’action de la diplomatie française une récupération politique. Il ne fallait pas froisser les autres pays européens et américains qui sont intervenus dans cette affaire. T’as cassé la baraque. Cà mérite un point négatif.


    • NPM 25 juillet 2007 10:34

      « Devinez un peu avec qui sarkozy aurait fait des affaires sous l’occupation... »

      Avec toi ?


    • DSA 25 juillet 2007 14:56

      @Lerma et à tous les sakozydôlatres du jour. Recette pour tout terroriste président dictateur : 1/ Faîtes exploser un 747 à Lokerbie,2/ payez 10 Millions de dollars par victime,3/ faites exploser le 19 SEP 1989 un DC10 d’UTA , 170 victimes,4/ payez leur 1 Million de dollar chacun (la vie d’un français, c’est moins cher...), accord du 13 NOV 2003 pour ceux qui ont la mémoire courte... Si celà ne suffit pas à revenir à la table des grands , 5/employez la recette « bulgare » : Accusez 6 innocents de tous les crimes, faites vous payer plusieurs centaines de millions de dollars par la CEE et pour consacrer votre retour sur le devant de la scène, humiliez un pays , au choix la France, dont le président est prêt à saisir tout micro et toute opportunité de Com, sans pudeur , en y joignant sa femme : soyez tranquille, Il n’aura pas un mot pour les 170 victimes du 19 SEPT 89, c’’est déjà du passé... A quand la « JOURNEE SANS SARKOZY » ? Merci d’avance.


    • NPM 25 juillet 2007 16:14

      « Comme on dit en France, vous venez de perdre une occasion de vous taire. »

      De vous tére ! (C’est une référence à Aldala de Ourgonio, et quand on a pas lu, on se tére).


    • bozz bozz 25 juillet 2007 09:52

      Pour les sites archéologiques c’est une très bonne chose !! D’ailleurs tout le monde oublie que Brunet avait déjà conclu à un accord avec le colonel pour prospecter tout le territoire lybien à la recherche de fossiles humains anciens le tout déjà financé par l’état français à travers les crédits de recherche de l’université de poitiers et du cnrs ainsi que du collège de france.


      • haddock 25 juillet 2007 10:01

        Super content pour la libération de ces personnes détenues depuis ces si nombreuses années .

        Par contre de Kadhafi on en a Mouammar .

        Alors que Cécilia l’ a un beau pétard .


        • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 25 juillet 2007 11:19

          « Alors que Cécilia l’ a un beau pétard »

          Où va se loger l’analyse politique ! smiley smiley smiley


        • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 25 juillet 2007 11:30

          @ Demian mon amour

          Bisou, chéri. T’as raison, je peux pas comprendre, je ne suis qu’une faible femme smiley


        • haddock 25 juillet 2007 11:33

          Question d’ hémisphères !


        • haddock 25 juillet 2007 11:34

          La grande déjantation commence...


        • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 25 juillet 2007 11:49

          Non mais regardez-vous ! Une horde de mâles n’ayant pour argument que des propos de basse-cour : « gnagnagna Cécilia elle est trooop belle et toi ben t’es trooop jalouse ! »

          Et on s’étonne que les femmes désertent Agoravox !


        • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 25 juillet 2007 12:23

          @ Djanel

          Hélas, c’est pratique courante : quand on ne sait contrer un argument, on critique son émetteur.

          Et en l’espèce, les propos machistes et sexistes fleurissent à tous coups.

          J’en ai malheureusement l’habitude sur le ouèbe...


        • Djanel 25 juillet 2007 13:11

          Pour Comic Dancer.

          Vous n’avez rien à envier à la gente masculine. J’ai lu quelques-uns de vos postes où vous vous opposiez à des créationnistes incultes et obsédés. Je peux vous dire que vous avez su les contrer avec beaucoup d’adresse. Continuez donc dans cette voie et vous trouverez à coup sur des alliers qui vous aideront par solidarité.

          Quant au machisme, c’est le dernier refuge des imbéciles qui n’ont trouvé que des allusions sexuelles pour détourner une conversation qu’ils ne maîtrisent plus.

          Quant à Adama, voilà qu’il me provoque en duel maintenant. Franchement, il est regrettable que le ridicule n’ait tué personne pour réduire ces vaniteux à une paix silencieuse.


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 25 juillet 2007 14:58

          Non mais vous vous rendez compte de l’image que vous donnez aux lecteurs, là, vous tous ???


        • Yannick J. Yannick J. 25 juillet 2007 15:51

          effectivement, je m’apperçois que j’ai de moins en moins envie de commenter tant les joutes écrites deviennent normes.... alors il reste l’humour pour placer un commentaire souvent inutile... dommage

          cordialement


        • Djanel 25 juillet 2007 15:58

          Dans un duel, quand il est question d’honneur, c’est l’offensé qui choisi les armes et non pas le contraire. Je vois que vous ne savez rien.

          Supposez donc qu’un escrimeur imbattable vienne vous agresser en vous disant : puisse que c’est moi l’agresseur, le choix des armes me revient. Accepteriez vous le marché ? Non vous perdriez à coup sur contre un champion. Ainsi vous je vous apprends que votre proposition, n’est pas conforme au code de l’honneur si chère aux duellistes.

          Comme vous me laissez le choix des armes en me qualifiant d’agresseur, ce qui est une insulte, je vous accorde le droit de réunir vos témoins pour un rendez-vous sur agora. Les armes que je choisis sont : les mots ridiculisant l’adversaire car l’humour peut blesser mortellement les personnes imbues d’elles-mêmes. Pas dangereux pour moi qui m’éclate de rire pour un rien. Je suis immunisé contre le fou rire par l’habitude. Je ne peux pas en dire autant de vous. Je m’excuse de prendre l’avantage sur vous. Fallait pas venir si frotter.


        • vercingetorix 26 juillet 2007 09:46

          sinon ,on veut des photos smiley


        • Max 25 juillet 2007 11:06

          Le pari élyséen reposait sur une intuition juste. Le rôle d’émissaire ô combien personnel confié à Cécilia flatte le goût du rituel familial et clanique du « bouillant colonel ».

          De même, la visite antérieure de l’épouse du chef à Benghazi, au chevet des enfants malades, aura contribué à apaiser l’amertume de leurs parents.

          Il ne faut rien connaître de la culture « arabe » pour penser que des négociations de type « émissaire européen » puissent aboutir, déblayer le terrain, oui, mais pas plus.

          On discute sous la tente, d’égale à égale, envoyer des « sous-fifres », c’est une insulte !

          Les symboles sont importants dans ces cultures, certains l’ont compris, libération il y a eu...


          • docdory docdory 25 juillet 2007 12:13

            @ Pierre R

            Merci pour votre article . La « victoire » que constitue la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien est une victoire à la Pyrrhus : en fait il a été tout simplement cédé à un odieux chantage , Khadafi a récupéré symboliquement ses billes financières des suites de Lockherbie , les commerçants en pétrole et en nucléaire sont aux anges , l’Europe a avalé son chapeau ( NB , un autre qui a du avaler son chapeau , c’est Kouchner , bien fait pour lui ! Il n’avait qu’à pas aller à la soupe ! ) , les USA pourront refaire des affaires avec Khadafi sans rougir de honte , la dette publique sera augmentée d’un faible pourcentage pour le paiement de cette rançon déguisée en geste humanitaire pour des enfants sidéens , Sarkozy regarde d’un oeil narquois la gauche se ridiculiser en critiques , au fond justifiées , mais incomprises et probablement mal vue de la population qui risque se rengorger stupidement parce que , pour une fois , on dit du bien de la France à l’étranger dans les médias !

            Bref , tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes , l’important , c’est que le peuple soit content , et après tout , tant mieux pour ces malheureux prisonniers otages qui l’ont échappé de justesse ...


            • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 25 juillet 2007 12:21

              @ Docdory

              Oui, les jeux du cirque dans l’arène internationale : interdiction de critiquer sous peine de se voir accuser d’antipatriotisme mâtiné de cruauté et d’indifférence relativement au sort des prisonniers, otages une nouvelle fois.


            • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 25 juillet 2007 12:23

              Merci aux commentateurs.

              Il ne fait aucun doute que l’action diplomatique menée par la France auprès de la Lybie aura été déterminante et concluante. À quel prix ? La population française pourra, dans les jours qui viennent, suivre l’actualité à ce sujet et la visite du président Sarkozy en Lybie pourra en révéler un peu plus.

              Quel a été le rôle du gouvernement bulgare dans cette affaire ? Il y aura rencontre de presse séparée à Sofia sur cette question : d’un côté le gouvernement bulgare s’expliquera et de l’autre, les soignants libérés pourront commenter leurs premières heures de liberté.

              Deux autres analyses, fort intéressantes au demeurant, ont été publiées sur cette question aujourd’hui sur Agoravox. Les lecteurs pourront ainsi se documenter et se faire une idée en propre sur les opérations diplomatiques qui ont mené à la libération des soignants bulgares.

              La France n’a certes pas démérité en assumant le leadership de cette libération. Si la manière est éclatante et si elle suscite beaucoup d’interrogations, il n’en demeure pas moins qu’elle a mené à la libération tant souhaitée de six personnes qui ont vécu pas très loin de l’enfer, ces dernières années. Un peu de paradis sera certainement bienvenu.

              Pierre R.


              • La Taverne des Poètes 25 juillet 2007 12:30

                L’équipe à Sarko est pas tripolie avec les immigrés (« racaille », sale connard« ) et les gens du MoDem ( »salope« par 2 fois), mais elle est révérente envers Tripoli »Bonjour monsieur le Dictateur, que vous me semblez beau..."

                On est bien sûr content du résultat mais pas des magouilles ni du sarkoshow Quoique...il y en a beaucoup qui se laissent griser par ces mises en scène familiales monarchiques.


                • tvargentine.com lerma 25 juillet 2007 13:33

                  Il faut avoir le courage de reconnaitre la determination et le courage politique de Nicolas Sarkozy dans cette libération quelle que soit nos idées politiques.

                  C’est cela le courage !

                  Et non,débiter un discours haineux digne du pétainisme rampant

                  Nicolas Sarkozy est un grand Président et Cécilia Sarkozy a des convictions humaines qui ont amené cette libération

                  C’est une réalité ,alors soyez courageux de le reconnaitre


                • marcel 25 juillet 2007 12:31

                  Cette « grrrrrande » Bulgarie qui les aura laissés mijoter durant 10 ans dans des geôles sinistres et inculper lâchement sous de fallacieuses accusations de transmission volontaire du sida à des enfants libyens. Au lieu de défendre les siens devant des accusations aussi stupides, on se courbe devant le tyranneau de Tripoli et on négocie pendant 10 ans:comble de l’absurdité et de la couardise.


                  • tal 25 juillet 2007 22:23

                    Je croyais que la Lybye du Col.Kadhafi était redevenue un Pays fréquentable ? je pensais que depuis le rétablissement des relations diplomatiques avec les States suivi des accords commerciaux que l’on sait, ce pays énergétiquement très riche ne faisait plus partie des « rogue states » tels que définis par les dirigeants de l’Empire. Voir lien :http://www.acat.asso.fr/courri...

                    Je me garderai bien de me prononcer sur le fond de cette affaire et de hurler avec les loups comme sur un simple coup de sifflet des médias.Depuis le début de cette affaire, en 1999 j’ai été traversé -comme d’autres probablement-, par un sentiment de doute.Ce doute ne signifiant pas nécessairement l’entière responsabilité de l’équipe médicale impliquée dans l’affaire, mais ne l’excluant pas non plus.La posture qui pour nous Européens (occidentaux)consiste a déclarer cette affaire « des infirmières Bulgares » comme relevant d’un machiavélisme Kadhafiste à visée mercantile bien que recevable dans nos sociétés encore marquées par les attentats contre un vol de la Pan Am( 270 morts ) à Lockerbie en Ecosse en 1988 et un an plus tard, contre un vol UTA au dessus du Ténéré Niger (170 morts), ne me parait pas tenable dans cette affaire.

                    L’empressement mis par l’Europe sous la conduite de la France pour qu’une fin heureuse soit trouvée à cette affaire ne saurait préjuger du fond.Au-dela du simple aspect humanitaire, l’Europe a sans doute voulu faire là, la preuve d’une solidarité « ethnique ».Du reste le battage médiatique fait autour de l’évennement,et des retombées économiques positives que l’on laisse déja entrevoir -sans vergogne- pour la France et l’Europe, il est très peu voir pas du tout fait mention des enfants-volontairement ou accidentellement- contaminés.

                    Pour moi, l’hypothese d’une inoculation volontaire du HIV sous des mobiles que l’on ne connaitra probablement jamais, n’est pas a exclure totalement, car nous ne sommes pas en posséssion de tous les éléments du dossier. Dans un passé qui n’est pas si éloigné, de telles pratiques eurent lieu.Il s’agit tout particulièrement de la RSA. Sous le régime de l’appartheid, alors que Prétoria était confronté à la lutte de libération , et à la guérilla menée à ses frontières par les troupes Angolaises appuyées par le corps expéditionnaire Cubain, un medecin du nom de Vouter Basson- sorte de Dr Mengele- menait des recherches dans un laboratoire sous sa direction,afin de mettre au point des substances chimiques mais surtout bactériologiques ayant une action ciblée sur les populations noires.Voir lien :http://www.voltairenet.org/art...

                    Ceux qui à l’époque au plus dur de l’appartheid laissaient entendre que de telles pratiques au rang desquelles on compte la stérilisation à leur insu des populations noires en RSA, se heurtaient en Europe à l’incrédulité, quand ce n’était aux sarcasmes, et pourtant...Ce procès a pourtant démontré la véracité des charges pesant sur l’accusé qui agissait pour le compte des services de sécurité Sud Africains.

                    L’aquittement intervenu uniquement au titre de la Loi du pardon édictée par la nouvelle RSA au lendemain de la mise en place du nouveau gouvernement Sud Africain, fut un geste d’une grande portée , sans commune mesure avec ce qu’on aurait pu attendre d’un peuple ayant subi de telles persécutions et horreurs durant ...quarante ans !!! Nous Français et peuples Européens, saluons ce geste acompli en cette occasion par le nouveau gouvernement Sud Africain,geste d’une grandeur d’âme sans précédent dans l’histoire.

                    Dans ce domaine tout est possible, tout est envisageable, et la qualité d’infirmières quand même seraient-elles Bulgares, ne préjuge pas plus de leur culpabilité, que de leur innocence. A défaut d’une meilleure connaissance de ce dossier, gardons-nous de tout jugement hatif basée sur une opinion formatée par le presse et le pouvoir.Malgré notre islamophobie chronique et nos réflexes ethniques,la décence commande que nous ayons aussi une pensée pour ces 450 enfants Lybiens.


                  • Bulgroz 25 juillet 2007 22:38

                    Vous semblez bien peu informé, Tal.

                    Grâce aux enfants Libyens soignés en France, il a pu être prouvé que les contaminations étaient antérieures à l’arrivée des infirmières bulgares.

                    Le professeur Montagnier, leader dans la connaissance du Sida a présenté un dossier en Libye disculpant les infirmières, Les juges n’ont pas cru utile de verser cette pièce au dossier.

                    A la base de cette histoire, il y a l’ignorance crasse de la Libye dans le domaine médicale et de la science en général.


                  • tal 26 juillet 2007 09:08

                    @ Bulgroz

                    « Grâce aux enfants Libyens soignés en France, il a pu être prouvé que les contaminations étaient antérieures à l’arrivée des infirmières bulgares. »

                    je ne demande qu’a parfaire mes connaissances.Pourriez- vous me citer votre sources ? @+


                  • Bulgroz 26 juillet 2007 18:44

                    Tal,

                    Reinette s’en est chargé dans le topic du jour, je le recopie.

                    Historique des évènements :

                    Ils ont été condamnés à mort le 6 mai 2004.

                    En 1998, à Benghazi, Libye, des enfants libyens sont trouvés porteurs du virus du SIDA.

                    Le 9 février 1999, la police arrête, sans mandat, de nombreux professionnels de la santé, la majorité des détenus sera ensuite relâchée, à l’exception de 5 infirmières bulgares et d’un médecin palestinien. Les autorités les accusent d’avoir sciemment transmis le virus du SIDA à 426 des enfants à l’hôpital où ils travaillaient comme coopérants.

                    Février 2004 : les accusés étrangers déclarent aux délégués d’Amnesty International que des aveux leur ont été extorqués sous la torture et qu’ils s’étaient ensuite rétractés en arguant de la coercition.

                    6 mai 2004, le tribunal pénal de Benghazi acquitte les 9 médecins libyens, condamne un médecin bulgare à 4 ans d’emprisonnement et condamne à la peine de mort pour dissémination délibérée du virus, 5 infirmières bulgares et un médecin palestinien.

                    Des experts scientifiques de renom, tel le Professeur Luc Montagnier, découvreur du virus du SIDA, qui a témoigné devant le tribunal libyen, ont exclu la possibilité de contamination délibérée, compte tenu des circonstances de fait : certains enfants ont été contaminés avant même que les accusés commencent à exercer dans l’hôpital. Un grand nombre d’enfants n’ont jamais été soignés au sein des services dans lesquels les accusés ont travaillé. Les accusés sont les boucs émissaires du manque d’hygiène dans l’hôpital et du manque de produits de première nécessité, conséquences des défaillances du système hospitalier libyen.

                    L’association humanitaire Avocats Sans Frontières-France (A.S.F.) décide d’apporter son concours à ce dossier.

                    27 avril 2005. Première audience en Appel reportée au 10 mai puis 17 mai et au 24 mai 2005.

                    25 mai 2005. Visite à Tripoli organisée spécialement en vue du procès par Bénita Ferrero-Valdner, commissaire européen aux relations extérieures [Lire en bulgare source ©mediapool.bg >>] et le 28 mai par Georgui Parvanov, Président de la République de Bulgarie.

                    31 mai 2005. La Cour de Cassation reporte le jugement au 15 novembre 2005, où elle infirmera ou confirmera la condamnation à mort, exécutoire alors dans les 60 jours. (2 juin 2005 - Article dans Libération : « Boucs émissaires du sida libyen »)

                    30 septembre 2005. Radoslav Gaidarski, ministre bulgare de la Santé, s’est adressé à Marc Danzon, directeur du bureau régional de l’Europe de l’organisation internationale OMS (World Health Organization) d’intervenir dans les négotiations concernant le sort des infirmières bulgares. Ce dernier en a fait part à monsieur Philippe Douste-Blazy. (Source BTA).

                    La sentence est attendue pour le 15 novembre 2005.

                    15 novembre 2005, la Cour suprême de Libye a décidé de reporter au 31 janvier 2006 sa décision sur la recevabilité de l’appel des 6 infirmières et du médecin condamnés à mort.

                    22 décembre 2005, la Cour suprême de Libye vient d’annoncer qu’elle statuerait le jour de Noël, le dimanche 25 décembre, sur le sort des 5 infirmières bulgares et du médecin palestinien condamnés à mort.

                    25 décembre 2005. La cour suprême de Libye a renvoyé le procès vers la cour pénale de Benghazi. Le représentant de l’association des parents d’enfants infectés a déclaré qu’il garde confiance en la justice libyenne.

                    23 avril 2006. Le procès devrait recommencer à partir du 11 mai à Tripoli. D’après le ministre adjoint des affaires étrangères, monsieur Feim Tchaoushev, interwievé par Darik Radio le 22 avril 2006, les signes sont optimistes concernant la libération des infirmières bulgares vers le mois de septembre 2006.

                    11 mai 2006. Les nombreuses personnalités des domaines politiques, juridiques, économiques, hospitaliers, associatifs, etc... en Bulgarie, en France, aux Etats-Unis, en Libye et partout ailleurs ont exprimé le souhait d’une issue favorable et la libération des accusés la plus rapide possible.

                    Le procès a été reporté au 13 juin.

                    13 juin 2006. Le procès est reporté au 20 juin 2006. Le juge a indiqué que les séances auront lieu chaque semaine.

                    20 juin 2006. Le tribunal de Tripoli a accepté de joindre au dossier le témoignage de Smilyan Tachev. Le juge décidera en juillet si il accepte de procéder à une nouvelle expertise médicale. L’avocat libyen de la défense, Osman Bizanti a demandé qu’elle soit effectuée par une équipe internationale.

                    4 juillet 2006. Trois témoins à charge, des parents d’enfants victimes de la contamination, ont été entendus par le tribunal, livrant des témoignages très émouvants.

                    25 juillet 2006. La défense a été déboutée de sa demande d’une nouvelle expertise concernant la transmission du virus du sida. Maître Osman Bizanti aura le droit de presenter un resumé de la déposition des témoins lybiens. Le President de l’association des enfants malades, Idris Laga doit se rendre en Europe et notamment en France. Laga s’est adressé aux Avocats sans Frontieres, et aux Medecin sans frontieres pour leur indiquer qu’ils agissent sans connaîitre l’affaire et sans avoir accès aux documents.

                    8 août 2006. Le tribunal a de nouveau rejeté une demande de la défense de libérer sous caution les accusés, incarcérés depuis 1999.

                    29 août 2006. Le procureur a requis la peine de mort.

                    13 octobre 2006. Lors de sa visite à Paris M. Sergueï Stanichev, premier ministre de la république de Bulgarie s’est entretenu avec M. Jacques Chirac. Ils ont évoqué le procès des infirmières bulgares en Libye.

                    26 octobre 2006. M. Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères a confirmé que des enfants libyens malades du sida sont accueillis dans plusieurs villes européennes où ils suivent des traitements liés à leur maladie. 150 d’entre eux sont accueillis dans des hôpitaux à Paris, Strasbourg, Toulouse et Montpellier. Ce programme a une vocation essentiellement humanitaire. N

                    31 octobre 2006. Pendant sept longues heures la Cour a entendu les plaidoiries des avocats des infirmières bulgares.

                    2 novembre 2006. 114 lauréats du prix Nobel ont écrit une lettre ouverte au colonel Mouammar Kadhafi, publiée sur le magazine scientifique international « Nature ».

                    4 novembre 2006. Les plaidoires ont eu lieu. Le verdict sera connu le 19 décembre 2006.

                    6 décembre 2006. D’après une expertise publiée sur la revue scientifique britannique Nature réalisée sur l’analyse d’échantillons prélevés sur 44 enfants infectés, il a pu être déterminé que les infections avaient commencé au sein de l’hôpital bien avant l’arrivée des infirmières et du médecin en mars 1998.

                    15 décembre 2006. 500 000 euros supplémentaires sont alloués par la Commission européenne pour « continuer à soutenir la Libye dans son combat contre l’épidémie de sida à Benghazi ».

                    19 décembre 2006. Le verdict du tribunal de Libye : CONDAMNATION A MORT !! Leur défenseur maître Bisanti a annoncé qu’il fera appel dans les 30 jours. L’avocat lybien a declaré :" « On va étudier les motivations du tribunal pour comprendre si il s’agit d’une erreur ou d’une incompréhension des faits. » Sources mediapool.bg Le Nouvel Obs

                    Janvier 2007. Mouammar Kadhafi a nommé un nouveau ministre de la justice. D’après le journal Al Quds Al Arabi édité à Londres ce changement pourrait avoir une influence sur le sort des infirmières bulgares et du médecin palestinien.

                    29 janvier 2007. D’après une interview réalisée le 27 janvier le quotidien bulgare 24Tchsassa (24 heures) Mouammar Kadhafi Seif el-Islam, l’un des fils du colonel Kadhafi, aurait déclaré que les infirmières bulgares ne seraient pas condamnées à mort à condition qu’une indemnisation soit versée au profit des enfants libyens touchés par le virus du sida et leurs familles. Lire Le Nouvel Obs

                    16 février 2007. L’appel a été interjeté. Le dossier sera réexaminé par le Conseil suprême judiciaire qui a le dernier mot dans cette affaire : il peut décider de confirmer la condamnation à la peine capitale ou prendre une autre décision.

                    30 janvier 2007. Le 12 mars les infirmières bulgares sont comparues pour répondre de « calomnie à l’égard de policiers libyens » dans le cadre d’un deuxième dossier ouvert contre elles. Le jugement sera prononcé le 22 avril 2007.

                    Le 20 juin 2007 à Tripoli la Cour de cassation a confirmé la peine de mort pour les infirmières bulgares et le médecin palestinien (devenu bulgare récemment). Le verdict devrait être rendu le 11 juillet 2007, des tractations sont en cours.


                  • Romain Baudry 25 juillet 2007 14:55

                    La libération des otages bulgares est bien sûr une excellente nouvelle, mais je trouve invraisemblable l’attitude de l’Union Européenne, qui semble vouloir perpétuer une mascarade qui n’a plus de raison d’être. Pour commencer, pourquoi était-il nécessaire de grâcier officiellement les infirmières et le médecin à leur arrivée en Bulgarie ? Cette grâce donne une apparence de crédibilité à la parodie de procès qui a eu lieu en Lybie, elle suggère que ce kidnapping organisé par un Etat était une véritable procédure de justice.

                    Il a fallu verser une rançon, soit. Tout le monde s’y attendait. Mais qu’elle inclue la normalisation des relations entre Kadhafi et l’Europe, c’est tout de même le monde à l’envers ! On va récompenser un dictateur pour un crime de plus en le traitant comme un dirigeant normal !? Ce triomphe total du chantage est outrageant. Maintenant que la liberté et la vie des otages ne sont plus en péril, il convient au minimum de leur faire révéler au grand jour les conditions de leur incarcération et les mauvais traitements dont ils ont pu être les victimes. Je suis heureux de la libération de ces otages, mais je suis révolté par l’atmosphère de joie béate qui est actuellement répandue pour dissimuler le fait qu’on a non seulement versé une rançon à un kidnappeur, mais qu’on lui envoie en prime un carton d’invitation à dîner.


                    • docdory docdory 25 juillet 2007 15:56

                      @ Romain Baudry

                      Entièrement d’accord avec votre judicieux commentaire !


                    • Raskol 25 juillet 2007 15:28

                      Ah, toute cette histoire me rappelle, non sans une certaine nostalgie, la belle époque où nous refilions nos mirage F1 et nos Super Etandards à l’ami Saddam, en l’échange de quelque barils de pétrole. Mais l’histoire est un éternel recommencement, nous avons trouvé un nouvel ami !

                      Quand à ceux qui doutent de l’humanisme de notre président, et insinuent qu’il aurait honteusement poussé le conducteur du train pour prendre sa place à quelques mètres de l’arrivée et recueillir le fruit d’un travail de longue alleine fourni par d’obscures fourmies besogneuses, c’est tout simplement que leurs yeux ne supportent pas la lumière du talent.


                      • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 25 juillet 2007 18:24

                        Il est bien évident que les personnalités rattachées à l’événement ont occulté les questions de fond. Monsieur Sarkozy lui-même balaie la méthode pour se rattacher exclusivement aux résultats : la libération des soignants. Il cite, comme l’indiquait Le Monde, en appuie à ses choix le témoignage d’une des infirmières bulgares qu’il avait eue le matin au téléphone après sa libération. «  Elle m’a dit : je suis la femme la plus heureuse du monde. Elle ne m’a pas dit : quel est le statut de votre épouse, comment ça se passe avec Bernard Kouchner, est-ce que vous avez tenu informé François Fillon ?  »

                        Le Courrier international fait état des réactions de la presse à Sofia : « Tous les journaux consacrent leur une à l’événement, s’interrogent sur les coulisses de la libération et félicitent la France pour son rôle supposé ». Et la critique peut aller jusque dans la démesure. Le spécialiste du monde arabe, Vladimir Tchoukov, félicite les Français d’avoir fait un bon choix à la présidentielle : « Nous devons remercier les électeurs français qui ont voté pour ce président et non pour Ségolène Royal, qui disait ne pas connaître le problème des infirmières bulgares. Si les Français l’avaient élue, nos compatriotes seraient toujours en prison... » Pour le quotidien libéral Dnevnik, il existe un lien étroit entre la liberté des infirmières et les bases américaines, les missions en Irak, en Afghanistan et au Kosovo.

                        Pour Aujourd’hui le Maroc : « même si le succès de la libération de ces infirmières et du médecin palestinien et le dénouement heureux de cette crise est à mettre au crédit du couple Sarkozy, il n’est pas certain que le recours à une diplomatie personnelle parallèle qui court-circuite allégrement les circuits traditionnels puissent ne faire que des heureux. Nicolas Sarkozy qui se rend en Lybie pour cueillir les fruits de ses investissements, pourra toujours dire que tout est permis dans ce domaine au nom de l’efficacité et du résultat ».

                        Pour l’édition arabe Al-Quds Al-Arabi, citée par le Courrier international : « le gouvernement bulgare, qui n’est ni arabe ni musulman, s’est montré solidaire du médecin palestinien en lui accordant la nationalité bulgare et en insistant sur sa libération au même titre que les infirmières. Il a agi ainsi pour des raisons purement humanitaires alors qu’aucun pays arabe n’a fait preuve de solidarité à l’égard de cet homme, que l’Autorité palestinienne l’avait abandonné à son sort et que le président palestinien Mahmoud Abbas s’était rendu en visite en Libye à plusieurs reprises sans jamais aborder le sujet ».

                        Et Al-Quds Al-Arabi en vient à conclure que : « il faut reconnaître que l’appareil judiciaire arabe est une bonne blague et que personne ne le respecte. Cela nous vaut des ingérences étrangères permanentes pour abroger les jugements de nos tribunaux ».

                        Il faudra bien quelques jours pour décanter l’actualité de cet événement qui a marqué les esprits. Et surtout, qu’une analyse en profondeur s’imposera lorsqu’il s’agira d’un autre événement où la sécurité des personnes est en cause.

                        @ Romain Baudry

                        Vous posez une question de fond, une question importante à laquelle un jour les décideurs politiques devront répondre : « Il a fallu verser une rançon, soit. Tout le monde s’y attendait. Mais qu’elle inclue la normalisation des relations entre Kadhafi et l’Europe, c’est tout de même le monde à l’envers !  ».

                        Pierre R.


                        • Antoine Diederick 27 juillet 2007 23:28

                          @ Pierre de Montréal

                          Vous posez une question de fond, une question importante à laquelle un jour les décideurs politiques devront répondre : « Il a fallu verser une rançon, soit. Tout le monde s’y attendait. Mais qu’elle inclue la normalisation des relations entre Kadhafi et l’Europe, c’est tout de même le monde à l’envers ! ».

                          Bien sûr que c’est le monde à l’envers, c’est mme un comble.

                          La lâcheté de nos dirigeant est bien réel et j’exprime ceci en pensant bien que les enjeux pétroliers et géopolitiques sont réels. Cependant, finalement ce sont des tartuffes.


                        • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 25 juillet 2007 19:25

                          Dernière heure

                          Les familles des enfants libyens contaminés par le sida viennent de «  demander officiellement au gouvernement libyen de saisir Interpol afin que les six praticiens soient arrêtées » en protestation contre «  le mépris du président bulgare (Guéorgui Parvanov) à l’égard du droit international et du sang des enfants » contaminés et « réclament l’arrestation des infirmières (et du médecin) pour qu’ils purgent le reste de leurs peines ». Les familles demandent également à la Lybie de « rompre ses relations (diplomatiques) avec la Bulgarie et d’expulser les citoyens et sociétés bulgares » de son territoire. En 2005, alors qu’elles étaient encore en détention et soumises à la torture, les infirmières avaient tenté de faire condamner leurs bourreaux par la justice libyenne. Elles avaient échoué. Le parquet de Sofia avait, en janvier dernier, lancé une nouvelle procédure contre 10 officiers de police libyens. (Agence France-Presse).

                          Pierre R.


                          • Bulgroz 25 juillet 2007 19:54

                            Pour bien comprendre que le coup de Sarkozy est un coup de génie, chercher à comprendre que fait le Quatar dans cette affaire.

                            Car la libération des infirmières c’est le premier coup du billard...

                            Penser Islam !!


                            • Antoine Diederick 27 juillet 2007 23:06

                              et que fait le Quatar ds cette affaire Monsieur Bulgroz... ?

                              en tous les cas cette affaire est une honte pour nous !


                            • Antoine Diederick 27 juillet 2007 23:02

                              Bonsoir , merci pour cet article.

                              Une seule question :« Quand aurons nous Kadafi comme accusé au Tribunal pénal international, histoire de remettre les pendules à l’heure ainsi que ses sbires qui torturent ? »

                              En fait, ce sont des crapules et nous devrions pas discuter avec des crapules....in jail !

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