L’Iran a bombarbé Pepsi-Cola

@ amorphe

Est-ce que j’ai dit quelque part que nous échappions nous-mêmes au crétinisme ? Le crétinisme des télés « bushienne », l’argent dépensé inutilement pour faire entendre « La voix de l’Amérique » dont vous semblez ne pas connaître l’existence matérielle puisque vous la confondez avec la vague notion de « culture américaine », la soupe idéologique que nous servent la plupart de nos médias occidentaux et à laquelle je fais régulièrment allusion, la prolifération des émissions exhibitionnistes, me font bondir chaque jour un peu plus, et je le dis sur ce forum quand l’occasion se présente. Mais comme l’a dit un intervenant sur ce fil, avec le « Pay Each Penny to Save Israël » les dirigeants iraniens ont atteint les sommets du lavage de cerveau et ont apporté définitivemet la preuve (mais était-ce vraiment nécessaire - à part pour des « avachis » revendicatifs) qu’ils prennent leur peuple pour des abrutis.

Mon article démontre la connerie des mollahs et le fait qu’ils agissent comme si leur peuple n’était composé que d’abrutis. Je n’y insulte aucunement le peuple iranien dont une bonne partie doit être en train de rire (jaune ou vert) de tant de connerie étalée à la face du monde. Apprenez à lire un texte tel qu’il a été écrit et non tel que ça vous arrange.

Je n’ai pas le plaisir de connaître pas l’Iran. Mais je connais un peu de son histoire. Je me souviens que je vivais en Algérie au moment de la chute du Shah et que j’ai, comme tant d’autres, applaudi des deux mains. Aujourd’hui je m’en mords les doigts. Tout le monde croyait alors que ça n’allait dure que quelques années « la révolution des turbans », que la seule chose qui comptait, c’était d’avoir libéré le peuple iranien de la Savac. Tout le monde croyait que les forces démocratiques à l’œuvre dans ce pays depuis longtemps le conduiraient vers une forme de modernité qui lui serait propre et qui conviendrait à un peuple au passé si riche.

Que s’est-il passé en réalité ? Khomeiny et ses mollahs se sont empressés de vider le pays de ses forces vives. Je n’ai peut-être pas visité l’Iran mais j’ai connu pas mal d’Iraniens exilés sur la Côte d’Azur. C’était loin d’être des abrutis, croyez moi. Et le nouveau pouvoir installé dans les palais de Téhéran, avait tout fait pour s’en débarrasser. Vous ne les plaignez donc pas ces gens-là ? Vous choisissez les exilés dignes de votre compassion et vous délaissez les autres ? Ce ne sont plus des Iraniens pour vous ? Il y a des milliers d’Iraniens aux USA, au Canada, en Australie, en Suisse,en Angleterre et quelques-uns dans le sud de la France, des familles entières dont les mollahs (que je traite à juste titre de fainéants) se sont appropriés les terres et tous les biens, en prenant soin surtout de brûler au plus vite leur bibliothèque de peur que des livres impies ne tombent aux mains d’individus un peu trop « tendres » idéologiquement.

Alors, paraphrasant le titre de l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma, réalisé par l’iranien Abbas Kiarostami, on peut dire aujourd’hui : « où est l’Iran de mon ami ? »

Je n’ai pas le plaisir de connaître l’Iran, c’est un fait, mais comme beaucoup (mais pas vous apparemment) je vois ce que ce pays « produit » aujourd’hui en direction du monde extérieur. En dehors du pétrole, je ne vois que des menaces, des appels à la haine, des foules vociférantes, des poings levés, et des manifestations de « décervèlement » que mon article soulignait.

Vivant dans un pays musulman, je vois aussi quotidiennement la vision du monde nouveau que les télés satellitaires arabes distillent dans leur zone d’influence qui aujourd’hui s’étend jusque chez nous, et que le roi Mohamed VI se voit contraint de combattre tant le danger est imminent. Là aussi, je n’y vois que des images de guerre, de sang, de haine, des vociférations, des masses chauffées à blanc par des appels à la haine, à la vengeance, à tout ce qui, me semble-t-il, est loin de faire la grandeur d’une civilisation.

Mais peut-être trouvez-vous que c’est ça, la beauté de la Perse et des pays qui deviennent la proie des intégristes (et je dis bien intégristes) musulmans. Votre sens de la beauté, ou celui de la paix de Walter W, me font peur. Un jour vous vous réveillerez, sans doute. Mais ne sera-t-il pas trop tard. Je vous assure qu’au Maroc les gens qui réfléchissent (comme vous le dites) commencent à avoir sacrément peur et nombreux sont ceux qui songent déjà à « filer à l’iranienne ». Est-ce ça le seul bonheur auquel ces peuples ont droit ?

Que nous soyons nous-mêmes manipulés, influencés par des médias au mains de grands groupes financiers, voir de marchands de canon, est un fait. Mais nous avons des moyens de nous informer multiples et, à conditon de faire le tri et de s’astreindre à un minimum de réflexion sans se laisser emporter par la douce torpeur de la bonne conscience à tout prix, à défaut d’avoir une visionjuste du monde, on peut au moins nourrir nos réflexions de sa complexité, ce qui est loin d’être le cas partout.

« Si tu veux la paix prépare la guerre ». Aujourd’hui, ça vaut aussi au plan idéologique. Et c’est souhaitable, sinon ce sont d’autres armes qui parleront et nous pourrions dire, sans risque de se tromper, que l’issue du combat est « écrite ». Ceux qui fourbissent leurs armes sont prêts.

Depuis une vingtaine d’années, l’Iran réalise un rêve qui remonte à la plus lointaine antiquité. Les Romains ont perdu des centaines de milliers d’hommes pour contenir les Parthes qui, sans cesse, cherchaient à déborder au-delà de la Mésopotamie. Et vous trouvez « utile » de le conforter dans leur tactique ; depuis deux mille cinq cents ans, c’est la première fois (grâce au Hezbollah et à d’autres groupes chiites libanais) que les Perses ont mis le pied de manière durable sur la rive orientale de la Méditerranée. Soyez sûr que les plus inquiets de ce débordement ne sont ni Israël ni les Américains, mais les Saoudiens, les Egyptiens, les Jordaniens et les Turcs et qu’ils ne sont pas fâchés de voir les Israéliens faire le sale boulot.

Restez donc amorphe dans votre coin, sur un beau canapé ou au fond d’un hamac. C’est votre droit. Pendant ce temps d’autres réfléchissent à votre place. Pas parce qu’ils se croient supérieurs à vous ou à qui que ce soit comme vous l’affirmez, mais parce qu’ils ont un cerveau et qu’ils ont la chance de vivre dans un environnement qui leur permet de s’exprimer. Ce qui est loin d’être le cas partout (au cas où vous ne vous en seriez pas aperçu) que ce soit en Iran ou dans bien des pays dont vous semblez vouloir vous faire le porte-parole.

Patrick Adam