Le Moyen-Orient aura la peau de TRUMP
Trump se voit "Great President" d'une Amérique "Great again" ! Ses actes et Tweets politiques se doivent d'assurer une majorité au Congrès élu en novembre prochain et de préparer sa propre réélection essentielle pour la grandeur de l'Amérique et de sa personne. Pour cela, il doit conforter sa base électorale victime de la mondialisation des échanges et s'assurer du vote juif capable, à la marge, de faire basculer les résultats électoraux. Les résultats actuels de ses politiques sont mitigés avec l'émergence croissante de réactions négatives à l'extérieur et à l'intérieur des USA. Les récentes positions et altercations au Moyen-Orient se heurtent à des réalités profondes qui vont au minimum déstabiliser la machinerie trumpienne !
Actions purement économiques de Trump
La mondialisation des échanges conçue, promue, soutenue et développée par les grandes entreprises américaines de conception, production et de commercialisation, a été plus qu'assimilée par les entreprises étrangères du Japon, Taïwan, Corée du Sud, Chine et autres pays d'Asie à faible coût de main-d'oeuvre, à un point tel que les capacités de production aux USA ont dû être réduites et que les déficits commerciaux abyssaux affaiblissent la puissance économique et financière américaine. D'où des doubles pertes massives d'emplois et de déclassements ressentis durement par la masse des travailleurs de la classe moyenne inférieure, principalement par "les petits blancs". Aux premières pertes liées à la sous-traitance sous maîtrise américaine s'est progressivement ajoutée une perte importante liée à l'élévation du niveau technologique de la main-d'oeuvre de ces pays, capable de concevoir des produits de qualité adaptés aux marchés américains et mondiaux.
Pour conforter sa base électorale Trump s'érige en matamore pourfendeur des déséquilibres commerciaux générateurs de pertes d'emplois, en s'attaquant aux pays vendeurs par des menaces de taxations douanières, suivies de décisions : les droits de douanes seront payés par les importateurs et les consommateurs/utilisateurs américains ! Même si Trump taxait à 25% toutes les importations de biens et services, celles-ci baisseraient car le pouvoir d'achat de la masse des consommateurs américains baisserait mécaniquement de plus de 5% et les rentrées des taxes ne permettrait même pas le retour à l'équilibre du budget américain. Trump est très loin de cette solution conduisant à une crise économique redoutée par tous les grands acteurs économiques et financiers des USA. Alors après les menaces d'une mise en application rapide, Trump se gausse d'entamer des négociations économiques et tarifaires avec ses partenaires (pris séparément), des pays "amis" jusqu'à nouvel ordre. Beaucoup de brassage de tweets pour des résultats mitigés et imprécis : si cela satisfait sa base électorale, tant mieux pour Trump.
Actions de politique internationale de Trump
Trump se veut un grand Président qui redonnera sa grandeur à l'Amérique, la première place au sein des nations. Comme il ne doute pas de ses capacités, il reste cependant conscient qu'il doit d'abord conforter sa majorité au Congrès lors des élections de Midterm du 6 novembre prochain pour rendre sa réélection évidente en 2020. Pour cela il cherche à conforter sa stature d'homme d'état, de grand homme d'état dominateur de ses sous-homologues bavards, hautains et donneurs de leçons en absence de réelle puissance : les escarmouches avec Kim-Jong-Un se terminant par un tête-à-tête reconnaissant, de facto, la Corée du Nord comme état indépendant, (contrairement à la politique constante de tous ses prédécesseurs restés à un armistice entre deux forces politiques coréennes) au prix symbolique d'un engagement à une dénucléarisation ultérieure liée à des relations pacifiques et amicales entre les ex-belligérants, sont symboliques de l'agitation Trumpienne !
Au vu des critiques de la grande majorité des médias américains il se concentre sur un électorat spécifique qui juge sur pièces, sur les décisions et sur les actes, à savoir l'électorat juif. C'est la ligne directrice de sa politique internationale, l'affaire nord-coréenne n'étant qu'une mise en bouche médiatique.
Pour son élection Trump avait promis d'être le meilleur soutien et défenseur de l'état d'Israël et même d'oeuvrer pour le réglement négocié d'une paix entre les Palestiniens et les Juifs israéliens. Une fois élu, Trump n'a pas renié ses promesses en maintenant la grande dotation américaine pour l'achat d'armement et en décidant de l'implantation de l'Ambassade américaine à Jérusalem et donc en posant une plaque nouvelle d'ambassade à la place de celle de consulat. Ce dernier étant situé dans Jerusalem Ouest pleinement intégré à l'état d'Israël : cependant le symbole a été fortement ressenti à l'ONU et dans de nombreuses capitales, comme un pied-de-nez aux institutions multinationales et aux chantres du droit international qui doivent se rendre compte que depuis toujours la force dicte le droit, et la force est trumpienne.
Pour le réglement de paix avec les Palestiniens, Netanayou a bien fait comprendre à Trump qu'en dehors du Grand Israël qui se construit colonie après colonies, les pseudo-négociations ne se limiteront qu'à la fermeture ou l'ouverture sélective des points de passage. De plus, avec les "terroristes" du Hezbollah implantés au Sud Liban, la paix reste impossible sauf si Trump arrive à forcer les Iraniens à accueillir en Iran tous les membres du Hezbollah et leurs familles ! En outre, la présence de troupes iraniennes en Syrie dans la zone limitrophe d'Israël est une menace sérieuse que Trump doit faire partir !
Les actions de Trump pour libérer Israël de la menace iranienne
Israël s'est confronté au Hezbollah chiite soutenu et armé par l'Iran sans succès, sans pouvoir l'éradiquer. Et l'iran possède et développe des missiles capables d'atteindre Israël, avec des têtes classiques et demain -probablement- avec des têtes nucléaires : Israël est bien placé pour le développement ultra secret de têtes nucléaires et il sait prêter sa propre hypocrisie à ses ennemis. Netanayou est le grand partisan des frappes préventives sur les installations visibles et secrètes de l'Iran, mais il ne peut le faire seul : le potentiel iranien de dissémination et de ripostes n'a rien à voir avec ceux de l'Irak et de la Syrie lors des attaques israéliennes dites préventives. Alors, une destruction assise et quasi complète des potentiels militaires classiques et nucléaires de l'Iran impose une collaboration massive active des USA et une neutralité bienveillante de la Russie de Poutine. Pour cette dernière faut pas rêver ou alors il faut en payer le prix !
Trump soucieux de s'attirer les bonnes grâces des Juifs d'israël et surtout des USA déroule son plan d'action à la fois avec méthode et avec des improvisations :
- Depuis son élection Trump doit faire ami-ami avec Poutine, non seulement en le dédouanant de ses probables interventions dans la campagne électorale américaine, mais en le laissant faire un sale boulot en Syrie et en le poursuivant mollement de sa vindicte pour ses interventions en Ukraine (Crimée et Dombass). La présence américaine en Syrie depuis la forte régression de l'implantation de Daesh, reste assez symbolique pour éviter un écrasement trop rapide des "rebelles démocratiques" et des kurdes syriens (par les forces turques). La politique de Trump est contrecarrée par le Congrès qui non seulement maintient les sanctions économiques contre la Russie décidées sous Obama, mais vient d'en rajouter une couche le 6 août 2018 pour l'implication de la Russie dans les empoisonnements au Novitchok en Angleterre. Enfin, Trump n'hésite pas à mettre à l'amende les entreprises russes qui commercent avec la Corée du Nord (en brisant l'embargo multinational) et ne se privera pas de poursuivre les entreprises russes qui briseraient l'embargo ou les anctions économiques décidées unilatéralement par le grand Trump, maître du monde ! Donc Trump n'aura pas la neutralité de Poutine dans toute action répressive économique et/ou militaire contre l'Iran ! Trump est donc entravé !
- Trump joue de la carotte et du bâton avec l'Iran
Trump, à défaut de participer massivement à une intervention militaire en Iran, reprend la tactique employée contre Kim Jong Un : des volées de menaces avant -en grand seigneur- d'offrir des rencontres directes avec les dirigeant iraniens. Et ce tout en maintenant les sanctions économiques décidées unilatéralement contre l'Iran et contre toute entreprise enfreignant ses dictats. Trump semble répondre à la proposition iranienne de retirer ses troupes de Syrie et d'Irak, seulement à la demande des gouvernements en place : ce retrait n'étant évidemment possible que si les terroristes de Daesh sont écrasés, réduits à des actions individuelles. Le maintien des troupes russes en Syrie (et des troupes américaines et turques) n'est pas évoqué. En absence d'annulation des sanctions économiques dictées par Trump, Rohani juge "insensé" le coup médiatique de Trump, le 06/08/2018. Alors le matamore en rajoute une couche en demandant "à toutes les nations" de réduire progressivement leurs achats de pétrole iranien pour atteindre zéro le 4 novembre 2018. Cette date correspond aux élections du Midterm (4/11/2014 et 6/11/2018) et il est impératif que les entreprises importatrices de pétrole (et les nations ?) se plient à la directive de Trump afin de montrer à son électorat que l'Amérique sous sa présidence est redevenue maître du monde ! Le maintien d'une majorité républicaine au Congrès est à ce prix. Il existe, d'une part un assez grand nombre de pays, dont la Chine, pour ne pas se plier aux injonctions de Trump et d'autre part des entreprises qui ne souhaitent pas commercer avec les USA et se moquent des sanctions trumpiennes. Que ce soit pour le retrait des troupes iraniennes de Syrie afin de rassurer les juifs israéliens et américains, ou pour la menace d'asphyxie économique de l'Iran afin qu'il se soumette corps et âme à "son bienfaiteur américain" la politique de Trump s'achemine sur un échec !
Nouvelles diversions du"tweetman"
Trump va inonder de tweets les medias pour faire diversion et occuper le terrain.
Son logiciel électoral s'écroulant, Trump doit rameuter ses troupes par tous les moyens.
Déjà il allume un contre-feu aux accusations de plus en plus étayées d'ingérence de la Russie dans son élection, qu'il accuse tous les pays et en particulier la Chine, la Corée du Nord et l'Iran d'interagir sur toutes les élections américaines pour favoriser les candidats les plus compatibles avec leurs politiques. D'autres contre-feux vont suivre !
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