Lula, Autriche, attention sondages !
Notre société médiatique devrait s’en méfier. Ce week-end, deux élections sont venues démentir les prévisions des grands instituts de sondage. Ces erreurs montrent une fois de plus qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre les résultats de ces sondages, surtout quand l’élection est prévue dans près de huit mois, comme en France.
Lula était quasi assuré samedi d’être réélu dès le premier tour. Les sondages avaient certes noté que son score prévisionnel avait chuté au fil des semaines, pour finir sous la barre fatidique des 50% hier (48%). Il est clair que le candidat lui-même s’était pris au jeu, et croyait déjà l’élection gagnée puisque dans la dernière ligne droite, il avait jugé plus utile d’éviter le débat sur la grande chaîne nationale, TV Globo, pour aller voir ses ex-compagnons métallurgistes de São Paulo. Cela montre bien qu’une élection n’est jamais jouée avant la dernière minute, et Lula va peut-être payer cette petite arrogance lors du second tour, nous verrons bien.
Pareillement en Autriche. Les conservateurs menés par le chancelier Schussel ont été doublés dans la dernière ligne droite par les sociaux-démocrates (SPÖ), alors qu’ils avaient pratiquement gagné, selon les sondages. Ces exemples internationaux sont, je pense, à méditer par les analystes médiatiques français. Comment ne pas dire que les sondages sont biaisés, lorsqu’ils ne donnent jamais le vrai score de Le Pen depuis très longtemps ? Celui-ci est, à l’heure actuelle, toujours assez bas, à 9 ou 10%, alors qu’en 2002, par exemple, il a fait 16,8% au premier tour.
Alors, il est clair que le duel annoncé Ségo-Sarko doit être plus que jamais pris avec précaution, d’autant plus que depuis l’instauration de la Ve République, les instituts de sondage n’ont jamais donné à huit ou neuf mois des élections le bon duel du deuxième tour. Je suis le premier à regretter qu’un tel duel ait peu de chances d’avoir lieu si l’on suit cette règle, mais après tout, on peut bien imaginer que pour la première fois, les sondages auront raison, car au-delà de cela, la démocratie a besoin de cette confrontation gauche-droite pour assainir le climat des cinq prochaines années de gouvernement.
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