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Accueil du site > Actualités > International > Maroc : Pour une école publique vraiment performante !

Maroc : Pour une école publique vraiment performante !

Apprendre les langues étrangères dans les écoles publiques marocaines est un véritable calvaire, aussi bien pour l’enseignant que pour l’apprenant. Classes surchargées, élèves peu motivés, programmes inadéquats copiés directement sur les curriculae des missions étrangères, tous ces facteurs ont contribué, en plus de la démission des parents et l’incompétence de certains enseignants, à donner cette image que nous lui voyons aujourd’hui. Le changement, le vrai, n’est pas impossible à condition qu’il y ait d’abord une prise de conscience de l’échec et une volonté de réussir.


L’apprentissage des langues au Maroc de manière générale est catastrophique comme en témoignent les différents sites hantés par les jeunes teenagers, contraints souvent d’écrire leur langue maternelle Tamazight ou Arabe en lettres latines pour véhiculer le contenu de leur pensée, face à des interlocuteurs francophones, espanophones ou anglophones.Et puis ne me dîtes pas qu’un élève de deuxième année du bac ne ressent aucune infériorité de ne pouvoir s’exprimer dans la langue de Molière, de Shakespeare ou de Cervantes quand il le faut !
 
Ce sentiment existe bel et bien et plonge le jeune marocain dans une angoisse qui ne fait qu’augmenter son sentiment d’insécurité et, de fil en aiguille, réduit sa confiance en lui même et en ses capacités.Je ne parle pas bien sûr des enfants privilégiés, élevés par une nurse du Yorkshire ou envoyés à la crèche de la mission étrangère dés leur sortie des couches. Je parle de l’enfant du peuple envoyé à l’école publique où le nombre de ses congénères ne laisse guère à l’enseignant le temps de s’occuper de son apprentissage.
 
En outre, même muni de la meilleure volonté du monde, un enseignant ne peut pas toujours dans les conditions de travail en vigueur, communiquer à ses élèves cet amour de la langue qui l’a poussé lui même à y exceller. Ceci, bien sûr dans le cas où l’enseignant lui-même aurait reçu une excellente formation en langues, ce qui n’est pas malheureusement toujours le cas. A ce propos les anecdotes des hommes du métier sur les bavures et les incohérences langagières de leurs condisciples sont très révélatrices de l’incompétence de certains. C’est pour cela et pour bien d’autres raisons que des élèves reçoivent dès le primaire des notions tout à fait fausses en langues étrangères et grandissent avec l’habitude de les perpétuer jusqu’à ce que la lacune devienne la norme et soit ainsi perpétuée et "légalisée" par un emploi qui n’a jamais trouvé de correcteur et je n’en voudrais pour exemple que le très répandu (ou répondu !) "merci bien". A cet égard quelques enseignants n’ont de bilingue que le nom qui leur sert de passe-droit, comme une plus-value pour assurer leur supériorité factice dans un milieu social morphothèiste.
 
Un mien ami, qui garde toujours en réserve pour les mauvais jours une dose d’humour sapide qu’il serine au compte-gouttes, me confia un jour que le ministère de l’éducation devrait ,au début de chaque année scolaire,organiser une inspection impromptue des domiciles des enseignants et licencier, au sens de congédier bien sûr, tout professeur dont le nombre de plats en porcelaine de la marque "taws" aurait dépassé le nombre de livres dans la maison ! Ceci pour dire que nous les enseignants, avons tendance à nous reposer sur nos lauriers, si lauriers il y a, et à oublier toute forme de culture dès que nous recevons le premier mandat jaune de la perception, ce mot justement traduit mine de rien, la perception que beaucoup d’entre nous se font de la culture livresque !.
 
D’aucuns se hâteraient de me jeter l’anathème, sous prétexte que les "hommes saignants" sont souvent mal payés et retourneraient vite la balle du côté du fameux "système", ce mot qui a bon dos et qui sert à justifier tous les maux qui nous arrivent. Néanmoins il faut, pour l’éternité, avouer que parmi nous il y a aussi des brebis galeuses, des enseignants qui passent plus de temps dans la cour de récréation que dans leur salle de classe. D’autres qui ont encore besoin de formation élémentaire en français notamment .
 
Ceci sans oublier quelques inspecteurs plagiaires, voleurs de mémoires, comme j’ai eu la malencontreuse occasion d’en rencontrer, et qui ne compètent qu’à gravir les échelons sans jamais penser à produire quoi que ce soit dans le domaine pédagogique, censé être le leur. Cela n’exclut pas heureusement la présence de quelques perles rares qui embellissent ce corps enseignant agonisant et le maintiennent relativement émergé ; mais il faudrait que ceux-ci soient majoritaires pour pouvoir dissoudre les incompétences des autres, dont la gangrène souvent servie par un ego hypertrophié ,se propage rapidement jusqu’à noyer tout dans le magma bourbeux de l’ignorance.
 
A bon entendeur ! Amen !
 

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30 réactions à cet article    


  • Walden Walden 2 juillet 2009 13:43

    Article bien intéressant... où l’on voit qu’on est pas nécessairement mieux loti ailleurs que dans l’Hexagone pour l’enseignement public des langues vivantes.

    @ l’auteur : et quid de l’enseignement privé ?
    Existe-t-il des établissements payants qui permettent un apprentissage performant du français pour des étudiants débutants ?


    • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 17:37

       Il existe en fait un enseignement privé performant au Maroc, dont le fer de lance se trouvent être justement les missions étrangères .Les autres établissements privés qui ont eu tendance à se multiplier ces dernières années jusqu’à représenter quasiment la moitié de l’effectif des scolarisés essaient de se perfectionner plus ou moins .Cependant c’est souvent la meilleure disponibilité des enseignants du privé ,à cause du nombre inférieur des apprenants ,et non la qualité de ces enseignants qui fait souvent la différence.

    • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 14:22

      Pourquoi se focaliser sur l’enseignement de langues étrangères ? Les râtés ne manquent pas dans les autres disciplines, mais, un grand mais, est inévitable par souci d’honnêteté. A vous de juger :

      A peine ma fille soit passée du privé au public, en 1ère année de collège, on a affronté le problème des « heures sup » chèrement payantes, sinon le chantage. J’ai dit niet, puisque ma fille avait toujours été 1ère sinon 2° de sa classe et d’une gde disponibilité aux études.

      Les choses se sont corsés. Ma fille chialait de peur des mauvaises notes exprès. Niet, c’est trop cher et si seulement c’était justifié, pensant à ces saloparts d’enseignants qui empochent impunément des sommes colossales indûment et hors impôts !

      Ma fille s’est alors arrangée avec une camarade payante qui, elle, avait vraiement besoin d’assistance. Ma fille lui expliquait les cours, comme le prof aurait dû le lui faire (ne serait-ce que durant les HS !) et, en retour, savoir d’avance les sujets qui seront l’objet des compositions.

      C’est ainsi que ma fille s’en est sortie. toujours au top. Il faut dire aussi qu’un voisin, prof dans le même établissement, a donné un coup de pouce pour pas qu’on fasses les HS !!

      De qui se moque-t-on ? HS payés ou pas, c’est un problème d’honnêteté et de civisme et là, je vise en particulier les piètres inspecteurs qui, peut-être, sont-ils eux-mêmes intéressés !


      • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 16:18

        @ Kinini

        Effectivement je me suis laissé emporter. Je m’en excuse. « L’homme saignant » n’est pas exagéré, quand, un élève de 8°année (2° année de collège pour les non marocains) ne sait pas ce que le prof veut dire lorsqu’il lui demande de sortir son cahier !! 

        Un autre phénomène : En début d’année, on paie entre autres, une contribution à l’association des parents d’élèves. Mais il n’y a jamais eu de réunion de parents d’élèves et depuis des lustres ! Tout concorde, quoi !


      • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 17:49

          Je suis d’accord avec vous que l’echec est de nos jour le défaut le mieux partagé dans toutes les matières enseignées sans exception aucune.Seulement si je focalise sur les langues c’est simplement parce que c’est le domaine que je côtoie le mieux en tant que prof de FLE.
        S’agissant des heures sup,je rejoins tout à fait votre idée quand vous dites qu’il s’agit de chantage.Malheureusement au Maroc du moins aucune loi n’interdit explicitement le recours à ces heures qui sont une vraie atteinte au principe de l’égalité des chances dont on nous rabat les oreilles à chaque occasion.Vous avez bien fait de refuser et je pense qu’il faut faire de la résistance contre ces pratiques qui frôlent l’arnaque d’autant plus qu’il y a souvent délit d’initié ,du moment que certains élèves sont mis au courant des questions des devoirs. 

      • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 17:58

        Je suis désolé !La répose à votre message est sous l’intervention de « ahlen » en bas.Mille excuses.


      • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 18:28

        Merci d’avoir soulevé la question de la didactique efficiente.Seulement comme les conditions d’apprentissage diffèrent je vous ferais part de celles pouvant convenir à une situation-classe de l’école marocaine.

        Comme je l’ai signalé dans l’article ,l’un de nos problèmes majeurs est l’inadéquation flagrante entre le niveau réel de nos élèves et les programmes qu’on nous impose de leur inculquer.Je n’en voudrais comme exemple que « le rouge et le noir » de Stendhal ,« Candide ou de l’optimisme » de Voltaire auxuels nos élèves ne pigent absolument rien du moment qu’il n’ont jamais reçu au préalable une bonne formation ni en lecture ni en grammaire ,ni en conjugaison !Alors les inspecteurs,pour sortir de l’impasse suggèrent aux enseignants de travailler avec leurs élèves à ce niveau (2ème année du bac ,terminale) des phrases simples tirées du conte philosophique de Voltaire pour leur apprendre la négation par exemple.Vous vous rendez compte ! Déranger Voltaire pour travailler la négation ! Pourquoi ne pas proposer à ce niveau des romans qui répondraient au niveau réel de nos élèves ? Eh bien cela est dû à la politique de façade suivie par nos responsables dans tous les domaines.Faire croire aux pays donnateurs qui subventionnent nos échecs qu’il s’agit de réussites !


      • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 16:03

        @furtif

        Vous êtes un peu sévère, je vous le dis furtivement !


      • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 18:32

        Apparemment vous n’avez non plus que quelques mois de français ,votre q de « quant » en dit long ! ça s’écrit avec un q long + u !


      • ZEN ZEN 2 juillet 2009 18:37

        qant
        Quand
        Caen
        Qu’en
        Can, can...
        Oh ! le Furtif...La honte ! smiley


      • ZEN ZEN 2 juillet 2009 19:42

        « savoir , travail , apprentissage...études... »

        C’est quoi, ça ?
        Dépassé mon vieux... smiley


      • Krokodilo Krokodilo 2 juillet 2009 23:01

        Chers messageurs débatteurs, l’étrange langage qui est l’objet de votre savante controverse est connu sous le doux sobriquet de « pédagol », pique à laquelle les professionnels concernés répondent, à juste titre, que chaque métier a son jargon. 

        Mais les méchantes langues ajoutent que le pédagol est d’autant plus abscons que la didactique se pique d’être une science !

      • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 16:00

        Ahlen si Kinini

        Heureux de te retrouver. Ton post est pertinent. J’ajoute, concernant l’auteur dont j’apprécie le billet, qu’un mot sur la dernière réforme de l’enseignement serait le bienvenu. Surtout qu’on en entend plus parler après tout un remue-ménage en long et large !


        • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 18:40

          Ici les réformes se suivent et se ressemblent ,et ce n’est pas hyperbolique de dire que personne n’en sait rien à part les auteurs et encore ! Les réformes transatlantiques sont de plus en plus à la mode au Maroc,surtout du Québec ,mais seuls les titres changent ,alors que la pratique en classe demeure toujours la même !Les dernières séances de formation continue dont ont bénéficié les enseignants remontent au siècle dernier.


        • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 18:50

          Merci pour cette « mise en garde » que tout le monde connait par coeur !

          Pour ce qui est de l’interdiction d’exercer une activité commerciale ça fait rire puisque nous avons des enseignants vendeurs de vêtements,des profs chanteurs ,sans parler des revendeurs de voitures d’occase ,alors ne me parlez pas des lois théoriques mais de leur application.Et même pour ceux qui donnent des heures sup à domicile ,comment prouver svp qu’elles sont payantes devant la terreur que fait régner le prof en question sur ses élèves ?On dit que les lois sont faitesc pour être enfreintes c’est vrai et c’est ce qu’on suit à la lettre.

        • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 19:13

          Vous avez corrigé alors qu’il n’ y avait aucune erreur c’est ça l’erreur ! Le fait de ne pas dire « plus longtemps » n’est pas une faute,car on comprend d’aprés le contexte que cela n’a fait que durer !

          Et puis êtes vous dans le secret des dieux pour vous permettre d’avancer avec certitude que « cette situation ne va plus durer » ? Ou bien ne sont-ce que des voeux pieux ?

        • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 19:24

          @Kinini

          Effectivement vous avez raison.Cependant je pense sincèrement qu’il n’y a pas de loi claire là dessus,malheureusement je ne peux dans la hâte de cette réponse donner les arguments adéquats,cela demandera une petite recherche.C’est cette volonté de vous faire comprendre cette évidence ,à mon sens ,qui a troublé mon raisonnement et a conduit à l’enchevêtrement que vous avez si perspicacement relevé.J’espère pouvoir revenir sur la question dans un article séparé.
          Merci pour vos remarques pertinentes !

        • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 19:57

          Sans rancune Si (et seulement si) Kinini ! Ne le prenez pas sur ce ton !


          Visitez mon blog www.goulmimalive.blogspot.com et laissez un commentaire.

          à +

        • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 18:54

          La pauvreté est aussi, malheureusement, pour beaucoup dans les décalages entre les élèves. Voici un exemple douloureux pour aussi bien pour les « riches » que les pauvres :

          Au marché, un petit bonhomme proposa à une bonne femme de lui porter le couffin jusque chez elle, ce qu’elle accepta. Une fois arrivés, elle fit patienter le petit bonhomme, le temps de chercher quelques sous. Elle remit ces derniers à sa fille pour les remettre au porteur qui attend à la porte. La petite y alla, mais, quelle ne fut sa surprise de découvrir que le porteur était un camarade de classe !!!

          Et on parle des HS, de Voltaire, de Balzac ou de Chateaubrillant !


          • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 19:48

             L’anecdote est trés révélatrice ,cependant la pauvreté n’a jamais été une honte.

            Le problème de l’enseignement,je parle toujours du cas du Maroc,a commencé a partir du moment où l’on a voulu en faire une industrie fructive,d’où la multiplication des programmes dont ne différent souvent que les couvertures et les titres.Les élèves,puisque le mot « apprenant » déplait à certains,sont maintenant obligés d’acheter une multitude de manuels qui diffèrent selon la région et parfois même d’une école à l’autre.Donc c’est à dessein qu’on veut accentuer le malaise des pauvres pour les éliminer de la course en leur réservant des filières sur mesure si jamais ils réussissaient à suivre malgré les multiples obstacles.
            Oui j’ai souvent dans mes classes des élèves qui ne peuvent même pas se pourvoir d’un seul roman dont l’exemplaire se vend à 30 dhs (3 Euros) et quand on sait qu’il doit en acheter quatre durant l’année ,en plus des cahiers ,rien que pour le français on se rend compte vraiment de la volonté discriminatoire froidement calculée et contraire à tous les slogans réservés à la propagande .
             

          • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 18:57

            Correction :

            La pauvreté est aussi, malheureusement, pour beaucoup dans les décalages entre les élèves. Voici un exemple douloureux pour aussi bien les « riches » que les pauvres :


            • Az. boufous. Boufous Aziz 2 juillet 2009 19:50

              Idem si Kinini ,ravi d’avoir fait connaissance avec votre pseudo !!


            • Hesprides Hesprides 2 juillet 2009 20:20

              J’ai toujours pensé que les marocains avant d’apprendre des langues entrangères (une obsession constante) devraient apprendre leurs cours à travers une langue qu’ils maitrisent tout d’abord et qui doit etre la leur.

              le grand écart qui est le lot quotidien du petit darijophone et du petit berberophone pour qu’il puissent se faire la main sur les maths, les sciences ou n’importe quel autre savoir collégial ou profane quisont seulement disponibles en arabe classique ou en francais ou alternativement dans les deux est tout simplement contreproductif.

              pour apprendre a calculer, l’eleve doit tout d’abord apprendre a lire l’arabe classqiue ou le francais !!! puis quand il passera au niveau universitaire il doit continuer son cursus en francais apres qu’il ait ete en arabe !!!
              On aurait voulu consciement fabriquer des illetres, on aurait pas fait mieux !!

              J’ai ete recement en asie, les thailandais ,les indonesiens, les birmans et les malaisiens apprennent à faire leur maths et leur physique et acquierent le savoir dans la langue qu’ils parlent a la maison et dans la rue.
              resulat, une societe pas du tout schyzophrene !!

              Jeme demandesion ne devrait passuivrelemodele d’uneeuropequi apresqu’elle ait prefere lelatin comme langue du savoir et que ca ne lui a pas reussi, a choisi de fabriquer des langues officielles nationales pour que ca prenne mieux du cote du savoir !

              Qu’en pensez vous ?

              PS : Regardez le nombre d’articles de wikipedia selon les langues, on en a aucun en berbere ou en darija marocaine car ce ne sont que des langues vernaculaires (il y en a un tas en arabe litteraire, une langue que personne au maroc neparle naturellement !!), au contrairepar exemple du malais, du farsi ou du mongol qui sont des langues vernaculaires et des langues du savoir !!


              • Krokodilo Krokodilo 2 juillet 2009 23:17

                Tout à fait d’accord avec Hesprides. 


                L’apprentissage d’une langue étrangère est un énorme travail, long et ingrat, lent et vite oublié, qui dépend aussi beaucoup de la motivation.
                Le vrai problème du Maroc est cette situation issue du colonialisme, où l’enseignement universitaire et peut-être même au lycée ne se fait pas dans la langue « maternelle » des enfants, vernaculaire, dialectes divers, etc. , mais en français pour l’université, ou en arabe classique.

                l’Ukraine, par exemple, a « dérussifié » assez brutalement son enseignement supérieur, contraignant les profs à potasser leur ukrainien ! 
                D’une manière générale, la question de la langue d’enseignement est ardue dans les pays qui ont de nombreuses langues vivantes réellement apprises et utilisées à la masion.
                En outre, recevoir un enseignement dans sa propre langue commence à être perçu comme un droit , cf. l’Unesco par exemple, ce qui serait très compliqué sur le plan logistique. Autre exemple de ce débat, à Abidjan, mais c’est pareil à Madagascar, en Inde, etc.
                Dans l’UE, le même phénomène est en cours, mais à l’envers, l’anglais chasse le français et détruit à petit feu la francophonie, car nos établissements supérieurs organisent des cursus en anglais à destination des étudiants hors-UE, pour bénéficier des subventions européennes Erasmus mundus.

                Seule issue à ce mic-mac, soutenir et apprendre l’espéranto comme langue véhiculaire internationale.

              • Az. boufous. Boufous Aziz 3 juillet 2009 19:32

                @Hesperides

                Vous soulevez là le problème crucial de l’apprentissage en langue maternelle.Effectivement j’ai toujours pensé que celle-ci est la plus apte à transmettre les connaissances ,du moins au niveau élèmentaire.Moi même ,de part le fait que je suis amazighophone je me souviens que mes camarades dec classe et moi avions beaucoup de problèmes à assimiler les cours élèmentaires (jusqu’au cm 2 de l’époque) parce qu’ils étaient donnés en Arabe classique.« Kalboun » n’avait rien de commun ,par exemple ,avec « iguedi » que nous connaissions ,ni « himaroun » avec « aghioul »,mais nous étions obligés d’apprendre cela ou d’être jetés à la porte.Ceux qui étaient arabophone ,quoique peu nombreux dans notre classe avaient un énorme avantage et comprenaient vite ,alors que nous étions obligés de faire dans nois petites têtes un effort supplémentaire de décodage encodage,de cette langue arabe qui nous était « étrangère » vers la langue que nous parlait notre mère à la maison.
                Aujourdh’ui on commence,quoi que ce soit avec une mauvaise volonté flagrante,à prendre conscience de ce handicap qui frappe l’enfant amazigh et le place déjà à cet âge innocent en deuxième position par rapport à ses amis et voisins qui parlaient ,eux cet idiome qu’il n’arrive pas à déchiffrer.
                Une fois adulte et en observant mon benjamin en train d’apprendre sa langue maternelle amazigh à l’école, j’ai été surpris par la facilité avec laquelle il assimilait l’alphabet tifinagh ,qui,pour les non initiés, donne l’impression d’être des hiéroglyphe que ne pourrait décoder qu’un Chamberlin des temp)s modernes.Figurez-vous qu’en moins d’une année,non seulement il écrivait couramment le tifinagh et comptait aussi bien dans cette langue,mais encore il traduisait les courts textes de jeha avec une facilité qui me laissait coi.
                Voici je crois ce qui rejoint et illustre parfaitement votre idée,si clairement exprimée, de la nécéssité de l’apprentissage dans les langues maternelles.

              • Ahlen Ahlen 2 juillet 2009 20:33

                M. Boufous,

                Je n’ai jamais dit que la pauvreté était une honte. Dans l’exemple que j’ai donné, c’est paradoxalement la petite, relativement riche, qui en a eu les larmes aux yeux !

                A part cela, je tiens à vous féliciter pour votre article et de votre dernier post (19.48) qui tappe dans le mille. Encore ce problème des livres ! Une sélection pour chaque école. Dans le privé, il y a même une sorte de concurrence : à qui prescrira les plus chers et venant de l’hexagone. Tiens, il m’est arrivé de ne pas pouvoir aider mes enfants dans la solution d’un exercice de français, seulement à cause de certains termes jamais rencontrés dans notre environnement. Je vous donnerai des exemples la prochaine fois.


                • Az. boufous. Boufous Aziz 3 juillet 2009 18:55

                  M.Ahlen !

                  Je ne vous accuse pas non plus de mépriser les pauvres,je pressens qu’une personne comme vous doit être au contraire assez compatissante.
                  Ceci dit je vous remercie pour vos remarques obligeantes.Quant aux exemples de mots compliqués dans les manuels et les romans scolaires ils sont légion,ce qui est tout à fait normal du moment que le français n’est pas notre langue maternelle ,et nous ne devons développer à ce sujet aucun complexe.Nous devons seulement ,je crois,multiplier les efforts pour réduire le plus possible les zones d’ombre pour mieux aider nos élèves.L’internet ne nous laisse plus,avec ses multiples dictionnaires,aucune excuse valable.
                  Cordialement !

                • Az. boufous. Boufous Aziz 3 juillet 2009 18:43

                  Bonjour M.Kinini !

                  Vous parlez ,je suppose, du poème « l’aimée rôde dans son écrin vert ».
                  En fait qu’est ce qui est compliqué ,le texte ou le fait d’écrire un commentaire.
                  Merci quand-même pour votre passage sur le blog et j’attends toujours vos impressions ,si ce n’est pas compliqué (mdr),et si jamais il vous arrivait de repassez par goulmima n’hésitez pas à demander au premier venu il vous indiquera le chemin ou la place où me retrouver.Je serais enchanté de vous inviter en chair et en os !

                • Ahlen Ahlen 4 juillet 2009 00:41

                  Si Aziz,

                  J’ai particulièrement apprécié votre post de 19:32 c/c la langue maternelle. Je ne connais pas un traître mot de bérbère et cela m’indispose quand je me rends dans leurs contrées pour le tourisme. Comme vous dites, il y a une nonchalence trop visible dans l’enseignement de cette langue sur tout le territoire, pour autant que les berbères sont en fait les premiers marocains et pas une minorité !

                  Soit dit en passant, j’avais un collègue, ingénieur agronome de son état, originaire d’Ifni, qu’on pressait souvent pour nous dire et traduire des poèmes en hassani. Des chefs-d’oeuvre de littérature si dédaignés dans nos manuels scolaires !


                  • Az. boufous. Boufous Aziz 4 juillet 2009 19:44
                    Bonjour si Ahlen !
                    Il n’y a pas de « contrées » Berbères et d’autres Arabes .Pour ce qui est même du mot « berbère » c’est un terme utilisé par les romains pour parler des peuples « barbaros » dont ils ne comprenaient pas la langues,dans cette logique même les arabes sont des berbères pour les romains.Les amazighs se reconnaissent sous ce nom qui veut dire « hommeslibres ».
                     On assimile généralement imazighen avec le folklore et le tourisme et on a tendance a les considérer sans grande conviction comme les premiers habitants du Maroc.Et lorsque même on leur concède cette primauté on a tendance à les imaginer comme un peuple primitif.
                    Pour ce qui est de l’apprentissage du tamazight dans les écoles marocaine les responsables gérent ce dossier avec une mauvaise volonté patente.La preuve c’est que mon petit garçon dont je louais les prouesses dans mon dernier post n’a pas appris un seul mot de plus en deuxième année primaire ;c’est comme si l’on avait commencé à lui apprendre les rudiments de sa langue maternelle avant de le sévrer linguistiquement pour lui faire prendre conscience de la dure réalité :il n’ y a de culture qu’en Arabe et le peu de mots appris au c.p sont condamnés à être oubliés ,comme l’a été un pan de cette civilisation et de son Histoire qu’on veut enterrer à tout jamais et ne garder que la danse du ventre et les paillettes pour les touristes en mal d’orientalisme des « mille et une nuits ».Pour nous ça fait mille et un ennuis !


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Az. boufous.

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