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Maroc : quel bilan pour les 13 ans de règne de Mohammed VI ? (2 éme partie)

Dans la première partie  de cet article, j’ai essayé de montrer que s’interroger sur le bilan de 13 années de règne de Mohammed VI ne peut certainement pas se réduire comme le font certains à la description de sa fortune. Des avancées importantes ont été enregistrées dans le pays, même si des insuffisances subsistent. Après un bref rappel de ces avancées dont aucun journaliste en dehors du Maroc ne parle, cette partie traitera des principales insuffisances étant entendu que la dernière partie de l’article sera consacrée aux relations tumultueuses avec le voisin algérien qui pèsent et pèseront sur l’avenir du Maroc.

Il faut rappeler que le pays était presque en cessation de paiement dans les années 80 et après un passage de plus d’une décennie sous la houlette du FMI, il a recouvré ses capacités d’investissement. Plus de deux millions de marocains ont été tiré du seuil de pauvreté. Le PIB du pays a plus que doublé. En 2011, le pays a réalisé en dépit de la crise, le taux de progression de PIB le plus élevé de la région du MENA (Afrique du Nord et Moyen Orient).

Le taux d’analphabétisme  qui était de plus de 50% au moment de l’accession de Mohammed VI au trône est passé à 30% pour être ramené à 20% en 2016 et être éradiqué dans les années 2020. A signaler aussi, la Lutte contre la pauvreté et la consécration des droits de la femme avec le nouveau code de la famille « Moudawana » qui reste à parfaire il est vrai. La couverture médicale en phase d’être réalisée pour tous. Que le pays est doté d’un cape et d’une vision 2020 et de plans sectoriels en cours de réalisation dans les infrastructures, l’industrie, l’agriculture, l’énergie avec le plan solaire et le tourisme. Enfin sur le plan politique, les reformes constitutionnelles  initiées par le Roi constituent des avancées sur le chemin de la démocratisation du pays.
 
Il faut néanmoins signaler que des insuffisances subsistent. Je ne vais pas en faire un état exhaustif mais citer les plus importantes à mon sens et qui concernent, la justice, l’enseignement, la corruption mais surtout les maux dont souffre le monde politique. La résorption de ces insuffisances conditionne à mon sens l’atténuation ou la disparition de toutes les autres, notamment les précarités dont souffrent de larges couches de la population du pays.
 
 Concernant la justice, des lacunes dénoncées par le Roi lui-même continuent d’entacher le système judiciaire. Comme le relevait le nouveau ministre marocain de la Justice, Mustafa Ramid, en avril dernier, plus de 4000 cas de corruption impliquant des juges, magistrats ou autres corps de la magistrature ont été présentés devant les tribunaux marocains en 2011. Il a qualifié la situation « d’alarmante ». Le ministre affilié au parti islamiste du PJD a rappelé que « le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) a suspendu huit juges pour affaires de corruption, prononcé des sanctions à l'encontre de 44 magistrats et averti 650 membres du corps de la magistrature » l’an dernier. Ceci alors même que l’article 92 de la nouvelle Constitution stipule que « les magistrats sont indépendants dans l’exercice de leur fonction, [et qu’] ils ne peuvent recevoir d’ordres, instructions, directives, recommandations ou suggestions concernant l’exercice de leur pouvoir juridictionnel » La Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice, mise en place récemment arrivera-elle à mettre l’appareil judiciaire sur les rails ?
 
 Il faut l’espérer, car sans reforme judicaire, tout le travail législatif accompli ces dernières années ne peut être concrétisé sur le terrain. Il s’agit entre autres, du droit des affaires et du travail , des garanties judiciaires, de la criminalisation de la torture, de l’interdiction de travail des enfants, de l’élargissement des champs des libertés. Cette reforme constituera en outre, le seul rempart contre les cas d’injustice et d’abus de pouvoir.
 
Pour l’enseignement ; en dépit des sommes importantes consacrés à ce secteur qui engloutit prés 25% des dépenses budgétaires, les résultats sont décevant : échec scolaire élevé, le système ne permet pas de scolariser l’ensemble des enfants en âge de l’être ; (10%) d’après le chiffres officiels restent sur le carreau. En outre, le taux d’analphabétisation (30 à 40%) plombe le développement humain et économique du pays. Le pays qui accumule réforme sur réforme est toujours à la recherche du modèle qui lui permettra de rattraper le retard et d’assurer un enseignement de qualité. Le Roi convient dans son dernier discours du 20 aout dernier qu’il est donc impératif de se pencher avec sérieux et résolution sur ce système que nous plaçons, d'ailleurs, en tête de nos priorités nationales. 
 
En dépit de la  lutte contre la corruption, ce fléau continue de sévir. La corruption dénoncée quotidiennement par la presse marocaine constitue un frein au développement économique et social du pays et à l’état de droit. Certes, un organisme sensé « prévenir la corruption » a été mis en place par le Roi ces dernières années ; l’ICPC l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption. Mais ce dernier au lieu d’être une administration de mission avec des structures légères et efficientes est devenu une sorte « d’usine à gaz » avec une organisation administrative lourde plus capable de rédiger des rapports, d’organiser des réunions et de participer à des conférences internationales que de proposer des actions concrètes sur le terrain. Or le travail de fond à engager est d’abord de simplifier les procédures administratives et de les rendre plus transparentes, de codifier les interventions des agents publics et surtout d éliminer autant que possible l’intervention humaine dans certaines situations pouvant donner lieu à corruption d’agents telles l’installation des radars automatiques sur les routes et autoroutes notamment.
 
 Il n’y a pas de démocratie sans démocrates, c’est bien connu. Les reformes constitutionnelles ne vont permettre au pays de sauter le pas vers une véritable monarchie parlementaire que si le personnel politique fait sa mue. Car le bilan de la gestion notamment des communes et des villes par les partis politiques est désastreux à de rares exceptions. En effet les rapports de la Cour des Comptes et ceux de l’inspection territoriale du ministère de l’intérieur ont montré sous de mauvais jours, des conseillers communaux alliant l’incompétence, la mauvaise gestion à la corruption. La presse marocaine a rapporté dans le détail des affaires de corruption ainsi que toutes sortes de marchandages à l’occasion des élections communales. Cet état de choses du à la cupidité des conseillers a été rendu possible par le fait que les partis politiques ne sont pas très regardant sur leurs candidats.
 
D’ailleurs, une fois élus, ces candidats ne sont plus encadrés par les partis politiques et ne rendent aucun compte à ces mêmes partis. L’exemple le plus caricatural est le conseil préfectoral de Casablanca qui ne se réunit presque plus. La première ville du pays  est prise en otage par des querelles de clochers entre politiciens .Lors des inondations que connaissent des régions du pays de temps à autre, les élus locaux brillent par leur absence. Cette absence s’est illustrée de manière flagrante aux yeux des marocains lors du tremblement de terre de la ville d’Al Hoceima et sa région en 2004 et qui a fait plus 700 morts et des milliers de sans abris.
 
Jusqu'à présent le Roi se « substitue » à des élus communaux pour sillonner de pays en long et en large et à longueur d’année visitant les moindres recoins pour faire élaborer des projets, les mettre en chantier et en suivre l’exécution (réhabilitation urbaine, lutte contre la précarité et l’habitat insalubre, assainissement etc..). Faire en sorte que le travail pour lequel des conseillers communaux sont élus soit fait. Si des villes et des communes urbaines et rurales sont en chantiers actuellement et si le paysage urbain de nombreuses agglomérations marocaines a changé, ce n’est certainement pas du fait des élus locaux. Le meilleur exemple est le développement au pas de charge des régions du Nord et de l’Oriental du Maroc.
 
Les retransmissions par la télévision des débats parlementaires achèvent d’assombrir ce tableau avec un hémicycle clairsemé donnant une piètre image sur le sens de responsabilité des élus de la nation. La plupart assistent certes à la rentrée parlementaire présidée par le Roi mais disparaissent après. Aux  affaires de corruption révélées  dans les communes s’ajoute l’incompétence de beaucoup de ministres issus de ces mêmes partis qui se sont succédé sur différents départements essentiels comme la santé et l’enseignement et n’ont rien apporté.
 
Enfin, la longévité de certains hommes politiques (trente ans, quarante voire cinquante ans et plus de politique) a fini par lasser les électeurs et jeter le discrédit sur la classe politique.
 
En sera –t-il de même pour le nouveau gouvernement conduit par les islamistes du PJD qui ont en plus pour défis, la crise économique et la mise en place des dispositions de la nouvelle constitution ? Il est trop tôt pour le dire.

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21 réactions à cet article    


  • le crocodile 4 septembre 2012 12:11

    Et la cultrure du kif , c´est à dire du cannabis marocain ? Elle semble marcher toujours très , très fort vu le nombre de tonnes qui rentent en France , pour le plus grand bien des dealers de banlieues qui peuvent se faire voir en Ferraris ( qu´ils ne savent d´ailleurs pas conduire mais , c´est une autre histoire .) .


    •  Mohamed Takadoum Bouliq 4 septembre 2012 17:52

      L’Organe International de Contrôle des Stupéfiants a salué les efforts faits par le Maroc dans la lutte contre le kif. Les superficies ont été réduite de 65% .Il ne faut pas dire que rien n’a été fait.Dans les années 1960, une communauté hippie s’installe dans la région de Ketama. Elle enseigne aux habitants la manière d’extraire les dérivés hallucinogènes du kif. Le haschich voit le jour, et le joint va bientôt supplanter le sebsi. À la faveur de l’augmentation de la demande en Europe, la production marocaine explose dans les années 1980"

      Lire la totalité de  l’article sur Jeuneafrique.com : Il était une fois le haschisch


    • Aristoto Aristoto 4 septembre 2012 14:10

      Il y aucun Bilan à faire ! M6 a réaliser une OPA sur le Maroc ! Point bar !

      Comme le dis si bien un proche !

      ka y 7kmouna oui y bé3ouna ziit  smiley (ou l’inverse)


      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 septembre 2012 14:25

        Mais que fait TF1 ?


      • MOINS IL FAIT POUR SON PEUPLE PLUS IL S ENRICHIT

        DST MAROCAINE OU PAS IL EST CLAIR QUE VOUS DEFENDEZ LA ROYAUTE...


      • King Al Batar King Al Batar 4 septembre 2012 14:22

        J’ai cru comprendre qu’il avait réussi à reduire consirablement les « bidons villes » dans les grandes agglomérations... Ce qui est déjà une belle avancée...
        Bon après il y a des rumeurs sur ce roi, tous les Algériens et Tunisiens s’en amuse... Sont elles vérifié.
        J’avais entendu aussi que sous Sarkozy, notre ancien président s’était un peu amusé à l’arnaquer puisqu’il lui aurait vendu un important stock de radar routier... ????
        Je ne sais pas si c’est vrai, mais vu la circulation routière au Maroc, c’est sur que ce serait une belle arnaque...
        Non pour être un peu plus sérieux, il semble que c’est un bon roi, un roi qui s’occupe proritairement de son peuple. Certains de nos présidents, avides de pouvoir et surtout de le conserver, n’en aurait pas fait autant.


        • Aristoto Aristoto 4 septembre 2012 14:49

          Oui oui j’ai entendu récemment de la modération des radars du Maroc et la mise en place d’un système similaire à celui en France !

          Tu sais à chque fois qu’il apparais sur Sa chaine national publique de propagande il est muni d’un marteau à la main pour soit inaugurer une fontaine soit une mosquée smiley

          "Non pour être un peu plus sérieux, il semble que c’est un bon roi, un roi qui s’occupe proritairement de son peuple. Certains de nos présidents, avides de pouvoir et surtout de le conserver, n’en aurait pas fait autant."

          Non pitié Assan II par son oppression brutale est arrivé à assurer sur le long terme la pérennité de la Monarchie et là son fiston est en train comme je l’ai dis de faire une OPA sur le Maroc ! Tout lui appartiens ! La Monarchie collaboratrice de l’occupation Française pour faire taire les révoltes berbères et traitresse de la Nation à chaque génération à eu un role bien spécifique ! Après les torrent de sang de Hassan voici le dépouillement du Maroc par MOMO 6 pour renflouer les caisses familiale ! Et le petit fils dernièr rejeton de la fratrie est déjà en train d’en prendre de la graine avec lui aussi ses propres inauguration et commémoration à peine à l’age de dix 10 à grand pompes, tapis rouges et autres courbette d’officiels !


        • King Al Batar King Al Batar 4 septembre 2012 15:28

          Je te concède volontier que j’ai une très grande méconnaissance du sujet. J’ai pas mal de potes marocains, et j’ai remarqué que ceux qui viennent de milieu Marocain aisés l’aiment bien... Les autres moins. Mais est ce surprenant ?
          Il parait juste qu’il préfère les hommes mais ca en général ca en eneral plus d’un éhéhé...


        • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 4 septembre 2012 14:37

          Au sujet du bilan de Mohamed VI, on ne peut que recommander le livre de Catherine Graciet et Eric Laurent : Le roi prédateur - Main basse sur le Maroc.


          •  Mohamed Takadoum Bouliq 4 septembre 2012 17:18

            Ce bouquin ne dresse aucun bilan de l’action du Roi.Il nous parle de sa fortune et c’est pas l’objet de cette article .Par ailleurs, l’homme le plus riche du Maroc est Miloud Chaabi ( aucun lien avec la famille royale) avec une fortune estimée à 3 milliards de dollars par le magazine américain /www.forbes.com/lists/2011/89/africa-billionaires-11_land.html">Forbes Supérieure celle de la famille royale, voir les souverains les plus riches sur le même magazine.
            La presse française s’est engouffrée la dedans sans se rendre compte que la Maroc compte d’autres hommes avec des fortunes colossales dont la plupart sont loin des cercles du pouvoir. Revoir
            Forbes


          • BlackMatter 4 septembre 2012 18:28

            Comment expliquez vous que le PJD -parti islamiste- puisse être à la tête du gouvernement alors que l’article 7 de la constitution interdit les partis fondés sur la religion ? Pensez vous qu’il est normal que suivant ce même article 7, les partis prônant la laïcité soient interdits puisqu’ils porterait atteinte à la religion musulman ? Est il démocratique de lever l’immunité d’un parlementaire suivant l’article 64 si celui-ci critique la religion musulman ou le roi ? La liberté d’expression est elle réelle ou est ce juste une chimère ? Pourquoi l’article 175 interdit toute révision de la constitution si cela concerne l’Islam ? Et si un jour les marocains veulent un état laïc et abroger l’article 3 qui dit que l’islam est la religion de l’état, que faire ? Pourquoi l’article 1er indique que l’état s’appuie en l’occurrence sur la « religion musulmane modérée, ». Il y aurait donc un Islam non modéré ? Pour une religion qui prônerait la paix, la tolérance et l’amour, ça m’étonne. Ça m’a fait penser, ne le prenez pas mal c’est pour rire, à certaines affiches : « à consommer avec modération ».


            •  Mohamed Takadoum Bouliq 4 septembre 2012 20:23

              Vous avez donc été à Marrakech et vous avez vu qu’il y a des mendiants je suis d’accord ( le pays voisin a une rente pétrolière de 70 milliard de dollars par an et a le même nombre de mendiants sinon plus) mais vous avez aussi constaté que le tourisme a chuté de 50%. C’est faux, le tourisme s’est maintenu cette année malgré la crise voir le lien
              L e Maroc est un pays pauvre( le seul pays arabe avec la Jordanie qui n’a pas de rente pétrolière). Le pays se débrouille pour s’en sortir c’est ce qu’il faut voir et c’est ce que j’essaie d’expliquer. Mais apparemment vous n’avez pas lu mes deux articles et c’est votre droit.
              C’est plus facile pour vous de suivre les caricatures d’une certaine presse sur le Maroc et son Roi et de faire un tour à Jamaa Lafna pour tirer des conclusions sur ce pays dans lequel moi je vis.
               


            •  Mohamed Takadoum Bouliq 5 septembre 2012 00:12

              Mohammed VI n’a pas besoin de moi pour faire sa promos.
              Il y a des sociétés spécialisées et des officines pour faire cela et de manière professionnelle. Ce que j’ai évoqué concernant la mendicité est bien réel et a été rapporté par la presse algérienne. J’ai fait cet article car chaque fois que le bilan de Mohammed VI est évoqué, l’insulte (arme fatale des faibles d’esprit) prend le dessus sur l’analyse sereine.
              La troisième partie de cet article est consacré aux relations avec l’Algérie qui conditionnent l’avenir des deux pays.
              On en débattra peu être si vous le voulez..
               


            •  Mohamed Takadoum Bouliq 5 septembre 2012 10:57

              Ce qui conditionne le futur du Maroc à mon sens c’est ses relations avec l’Algérie.
               Israel est à des milliers de kilomètres.Des centaines de milliers de juifs habitants Israél et originaires du Maroc ont gardé des liens très forts avec leur pays d’origine. Ce pays qui les a protégé des lois antissemites de Vichy pendant l’occupation de la France. Ils ont une reconnaissance immense à feu Mohammed VI ( grand père) du Roi actuel.
              De plus, ces juifs ont toujours la nationalité marocaine et ils en sont conscients.La nationalité marocaine ne se perd pas vous le savez. 


            •  Mohamed Takadoum Bouliq 5 septembre 2012 11:05

              Une reconnaissance à feu Mohammed V bien sur.


            • Abou Antoun Abou Antoun 4 septembre 2012 22:24

              Les retransmissions par la télévision des débats parlementaires achèvent d’assombrir ce tableau avec un hémicycle clairsemé donnant une piètre image sur le sens de responsabilité des élus de la nation.
              C’est pas en France qu’on pourrait voir ça, sûr !


              • mortelune mortelune 5 septembre 2012 10:22

                En voilà un dont personne ne parle et qui ignore pourtant le jugement des urnes. A tors ou à raison les occidentaux préfèrent lacher leurs chiens sur Assad. Il faut dire que la Syrie n’est pas un lieu de villégiature pour touristes ’fortunés’ ou en mal d’aventure. Il faut dire aussi que le Maroc n’est pas à quelques encablures de l’Iran...


                • Oncle Kaï Oncle Kaï 5 septembre 2012 22:39

                  Salutations Bouliq,

                  A l’instar de la première partie, je suis désolé de vous dire que votre plume peine décidément à se départir de l’apologie de l’hyper-roitelet Momo 6ème, comme d’autres avant vous faisaient il y a encore peu le panégyrique d’un certain hyper-président.

                  Sacré commandeur des croyants -marocains-, aussi intouchable qu’une vache hindoue ! Tour à tour démocrate éclairé, entrepreneur brillant, bâtisseur lumineux, autocritique implacable… Cet infaillible leader serait-il donc un cousin éloigné de Kim Jong-Un ?

                  Même vos critiques des turpitudes politico-administratives (qualifiées complaisamment d’ « insuffisances », un peu léger non ?) donnent matière à indirectement encenser le suzerain, qui par une étonnante opération du saint esprit n’est jamais impliqué de quelque façon dans l’arbitraire et autres avanies de la propriété foncière chérifienne – Oups, je voulais dire le royaume marocain !

                  Pour autant, la réalité est beaucoup moins lénifiante que ne la dépeint votre article.


                  • Oncle Kaï Oncle Kaï 5 septembre 2012 22:41

                    Socialement, L’islamisme 2.0 ayant renoncé (pour l’instant) à la lutte armée et faisant toujours son lit dans la misère, le désespoir et l’absence de perspectives connait une croissance galopante, non du fait du PJD qui n’est jamais qu’un servile auxiliaire du makhzen (l’appareil technocratique), mais plutôt celui d’une bigoterie latente tendant insidieusement vers l’intégrisme religieux et la crispation identitaire, qui d’ailleurs a poussé de nombreux juifs à quitter définitivement ce pays depuis des années (sans garder de « relations » comme vous le prétendez). Et ce n’est pas l’acoquinement de M6 avec les nababs du Bedouin’s club qu’est le CCG (la propagande d’état contre le régime syrien ne trompe d’ailleurs pas) qui changera la donne, bien au contraire.

                    Économiquement, le « miracle » de carte postale que vous décrivez peine à dissimuler le fait qu’à peu près toute la richesse vient de l’extérieur. L’économie est non seulement tributaire du tourisme, de la diaspora mais également des entreprises et investisseurs occidentaux (très majoritairement français d’ailleurs) venus faire leur marché et non pas développer le pays, or nous savons tous la volatilité de ces capitaux qui s’envoleront vers d’autres destinations du moment que des coûts plus attractifs se manifesteront, et vu qu’il n’y a pas de dynamique réellement endogène de création de richesses et de technologies… Le Maroc est donc un pays économiquement opportuniste, mais malheureusement non-viable, et inutile de mettre cela sur le compte de voisins qui à leur manière ne sont guère plus avancés.


                    • Oncle Kaï Oncle Kaï 5 septembre 2012 22:43

                      Enfin pour ce qui est des projections (2016, 2020 ou ce que bon vous semblera), je serais plus nuancé à votre place, songez que Hosni, Benny et Kadafi avaient surement les leurs il n’y a pas deux ans, et tous étaient des alliés indéfectibles du « monde libre » !

                      Cordialement.


                      •  Mohamed Takadoum Bouliq 6 septembre 2012 11:42

                        Je respecte votre point de vue mais je ne suis  pas  d’accord sur vos conclusions. Désolé de vous dire que mon article n’est nullement une « apologie » du Roi mais bel et bien la description de la marche d’un pays, que je vois de manière positive contrairement à certains qui prévoient l’apocalypse pour ce pays.

                         En effet, le Maroc  est un vieux pays (la première dynastie qui a bâti la ville de Fès ; celle des Idrissides a régné sur le Maroc  en  l’an 789). Ce pays  ne peut être comparé à aucun autre pays arabe qui sont tous d’anciennes province s de l’empire ottoman ou des créations des colonisateurs français et anglais.L’ Empire Ottoman s’est arrêté aux portes du Maroc il ne faut jamais l’oublier. Le protectorat franco –espagnol  (50 an) est une petite péripétie de son histoire. Les projections dans l’avenir, il doit en faire.

                        Vous comprenez donc pourquoi le pays tient en dépit de la crise et de la pauvreté et tirera son épingle du jeu.  

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