Pas d’impatience..., vous serez bientôt rétribués « capital et intérêts », des errements politiques et financiers au Moyen Orient
Après la période des attentats terroristes, les Français sont maintenant focalisés sur les primaires de gauche et de droite, sur la désintégration ou non du parti socialiste, sur la refonte du code du travail, sur le démantèlement de la jungle de Calais, sur les réformes de l'éducation nationale, etc..., c'est-à-dire des sujets mineurs (pour ne pas dire futiles) dans l'environnement mondialisé et dangereux que les capitalistes planétaires réunis ont mis sur pied.
Nos politiciens combinards, avec l'aide des zélés journalistes-télégraphistes complaisants et la quasi inexistence des intellectuels audacieux, pratiquent (au sens propre comme au figuré), la chasse avec un miroir aux alouettes. Cette pratique ancienne, utilise toujours les mêmes ressorts, égarant l'esprit de l'essentiel en utilisant un ou plusieurs leurres, et le peuple gaulois est hélas enclin à préférer un mensonge qui rassure plutôt qu'une vérité qui dérange.
La gestion de crise du Quai d'Orsay est calamiteuse dans tout le Moyen Orient depuis le printemps arabe, envers la Russie depuis l'affaire Ukrainienne, pour atteindre son apogée fin 2011 dans la crise syrienne. Nos actions sont de fait téléguidées par la pression incessante des USA, avec ou sans intervention de la CIA dans certains pays, selon les circonstances.
Depuis l'origine de l'humanité et la guerre du feu, celui qui a la maîtrise de l'Energie, maîtrise le monde. Après les esclaves, la force animale, le vent, l'eau, le charbon, ..... le pétrole, le gaz, le nucléaire. Nous y voilà !.., dans les années à venir, l'énergie sera le problème numéro un pour toutes les grandes puissances, ces dernières étant prêtes à toutes les compromissions et sacrifices humains pour survivre. Les USA ne supportent pas que le plus grand producteur et distributeur mondial GAZPROM soit Russe et ils s'ingénuent à déstabiliser en toutes circonstances possibles l'équilibre de cette entité, en prenant par ailleurs les Européens en otage (cf crises en Géorgie, Belarus, Ukraine, Syrie).
"Libérons l'Irak, la Lybie et la Syrie des dictateurs et installons la démocratie..." foutaise !.. nous sommes dans ce qu'il est essentiel d'appeler "GUERRE ENERGETIQUE". C'est comme au jeu de Go, les USA et ses vassaux atlantistes aux ordres d'un côté (dont l'UE) et les Tatars Russes et Chinois de l'autre, avançant chacun leurs pions sur l'échiquier arabique d'Allah, de fait devenu le gigantesque chaudron toxique et explosif de la planète. Et les Institutions Européennes dans cet embrouillamini ? elles ont succombé, comme à l'accoutumée, dans leurs propres médiocrités en tergiversant sans cesse, pour ou contre qui ?..., sous le contrôle assidu et satisfait des USA.
Outre les guerres fratricides de religion entre sunnites et chiites, les véritables enjeux de cette région, dans laquelle la Turquie joue un rôle essentiel, (mais occulte et ambigüe), concernent le gaz, le pétrole, l'eau et l'attribution ou non du nucléaire civil et/ou militaire à certains acteurs de la sphère islamique. A une époque ou le ralentissement de la croissance mondiale est patent et inquiète toutes les places financières spéculatives, les fabricants et les marchands d'armes constituent un joker formidable pour redorer le blason des commerces extérieurs défaillants. Qu'importe les effets dévastateurs des conflits et les cortèges induits de migrants de toutes natures confessionnelles, la patrie des droits de l'homme et ses coreligionnaires européens s'en chargeront...ou s'en accommoderont au titre de dommages collatéraux. "L'Hommisme" a un coût financier extravaguant pour les Européens, very sorry ! (et cela ne fait que commencer...), mais dorénavant il ne concerne plus ceux qui ont généré le problème, en prenant soin de nous transmettre la patate chaude (USA en tête), pour disparaître ensuite de l'horizon humanitaire.
Plantons le décor concernant le gaz, objet principal du conflit syrien depuis 2011 :
- La Russie est le premier fournisseur de l'Union Européenne et une partie non négligeable de l'approvisionnement passe par l'Europe du sud et doit croître de 20 % dans les années à venir.
- La Turquie (membre de l'OTAN) considère que le gaz est l'or de demain et souhaite développer de nouveaux gazoducs et accès de chargement en méditerranée afin de devenir un Hub énergétique pour l'Europe.
- La Turquie compte sur l'influence américaine pour faire transiter de futurs gazoducs à destination de la Grèce, l'Italie, l'Autriche... (se référer aux divers projets Southstream, Nabucco, Turkishstream, gazoduc Qatar-Turquie et surtout le gazoduc Iran-Irak-Syrie "catalyseur" du conflit...).
- La Turquie entend exploiter offshore en méditerranée, au sud de Chypre, ou des quantités considérables de gaz ont été découvertes en 2010 : ce nouveau champs gazier a constitué depuis lors un conflit sévère avec Israël qui revendique des limites territoriales inacceptables. La production turque sera acheminée par gazoduc sous marin au port de Ceyhan.
- La Turquie est fortement dépendante pour sa consommation des gaz Russe et Iranien, ce dont elle voudrait s'affranchir avec l'appui politique américain et le futur réseau de gazoducs.
- La Syrie avait proposé, avant le déclanchement des hostilités et avec l'appui des Russes, que le futur carrefour énergétique se situe à proximité de Homs (Syrie)...ville depuis soumise aux convoitises de tous bords compte tenu de l'importance stratégique, industrielle et économique de la troisième ville du pays, mais aujourd'hui rasée à 70 %.
Dans ce très grand jeu, complexe et dangereux, les Saoudiens et Qataris, roulent pour le camp US, les Iraniens et les Syriens pour le camp Russe, les Turcs jouent le trouble et sont prêts à tout pour éviter la constitution d'un état Kurde indépendant, pourtant prévu dans le traité de Sèvres en 1920, (mais "oublié" dans le traité de Lausanne de 1923...), au risque de déclencher l'acte irréversible qui entraînera la planète dans l'abîme, par le jeu d'alliances contre nature.
Vladimir POUTINE, en fin renard stratège, face aux provocations néoconservatrices atlantistes diverses, accélère l'orientation du développement gazier et la construction de gazoducs en Asie Centrale afin d'acheminer les nouvelles productions vers la Chine : cette fois, sans intervention possible des USA, peu appréciés dans cette région immense en pleine mutation depuis la chute de l'empire soviétique. Après l'adhésion en 2001 à l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), la Russie a participé à la création en 2015 de l'Union Economique Eurasiatique.
On nous a rebattu les oreilles depuis 10 ans concernant le nucléaire militaire Iranien, mais a-t-on prêté attention aux dernières déclarations fracassantes de l'Arabie Saoudite (Février 2016) confirmant son intention d'acquérir des bombes nucléaires au Pakistan, dont elle a financé les programmes à hauteur de 60 % !... et ce, en toute violation des traités de non prolifération qu'elle a pourtant signés. L'état Wahhabite veut la peau d'ASSAD et dispose d'une flotte de 250 chasseurs bombardiers (vendus par les USA et l'UE) aptes à transporter ces bonbons de mort, et depuis fin 2015, les ventes d'armes à leur attention n'ont jamais atteint de pareilles records, sans doute puisque l'Islam est une religion de paix et vit dans le seul esprit de l'adage :"si tu veux avoir la paix, prépare la guerre".
Dans ce gigantesque marché de l'armement, (hormis pour les contrats en 2015 avec l'Inde, le Qatar et l'Egypte - tous pays amis des USA), les Français et leurs politiciens se sont-ils posés la question (puis élaborés une solution) relative aux méventes du RAFALE depuis sa mise en service en 2001 ? La raison est simple : parce que la norme ITAR donne le droit aux Américains "de nous autoriser ou pas" à vendre, en fonction de l'acheteur, au seul motif que la société Dassault utilise dans ses calculateurs deux composants électroniques US dits "de souveraineté" !.. Nos talentueux ingénieurs informaticiens ne sont décidemment pas aidés par nos dirigeants politiques pour créer un pôle de recherche et développement hautement stratégique, probablement parce que nos ministres et secrétaires d'état, biberonnés au lait atlantiste, n'y comprennent rien et préfèrent la soumission puis l'action selon les bons vouloirs de l'oncle Sam. On comprend pourquoi le général de GAULLE avait quitté l'OTAN il y a tout juste 50 ans, mais on craint aussi comprendre pourquoi SARKOZY s'est de nouveau précipité de manière inconséquente dans le giron atlantiste militaire en 2009...
En résumé, des solutions existent pour cohabiter, mais la volonté dirigeante mondiale est anesthésiée par le pouvoir financier qui tourbillonne à coup de trillions de dollars de dette irremboursable, et qui nous aspire, au moindre collapsus financier, vers une issue répétitive depuis la nuit des temps...la guerre, le "salaire de la peur", avec du sang, de la sueur et des larmes.
Rappelez-vous des ingrédients dans le film de Clouzot en 1953 : une matière hautement explosive, une tâche périlleuse, une motivation vénale, un mental et du matériel pas adaptés à la situation. Jo (Charles VANEL), cynique et bravache, perd peu à peu son sang froid et ne veut plus poursuivre sa mission...sa lâcheté attire mépris et haine de la part du jusqu'au-boutiste Mario (Yves MONTAND)... au final, aucun ne reviendra de cette mission sans espoir...
"La perversion de la cité commence par la fraude des mots" (Platon)
Pour des informations complémentaires ou cartographies détaillées, vous pouvez également consulter les sites suivants :
http://www.diploweb.com/Ou-va-l-Asie-centrale.html
http://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/reserves-de-gaz-dans-le-monde
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