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Accueil du site > Actualités > International > Pistolet électrique : la polémique canadienne

Pistolet électrique : la polémique canadienne

Depuis quelques temps, partout au Canada, les pistolets électriques Taser font l’objet d’une très grande attention médiatique, et ce, particulièrement depuis le décès controversé de Robert Dziekanski. Un immigrant polonais dont la mort est directement reliée à l’utilisation abusive de pistolets électriques Taser par des agents de la Gendarmerie royal du Canada (GRC) à l’aéroport international de Vancouver[1].

Hier, la Commission des plaintes du public contre la Gendarmerie royale du Canada (CPP) concluait qu’il est nécessaire que la GRC restreigne l’usage qu’elle fait de ses pistolets à impulsion [2]. Pistolets dont la GRC a d’ailleurs acquis 2 840 exemplaires depuis 2001 [3]. La commission ne juge donc pas utile de demander un moratoire touchant l’usage des pistolets électriques pourtant impliqués dans le décès de dix-sept personnes depuis 2003 au Canada [4]. Son président, Paul Kennedy, recommande plutôt que le pistolet électrique Taser soit classé dans la catégorie « arme à impact », le plaçant juste au-dessus des « dispositifs intermédiaires », tel l’aérosol au poivre de Cayenne.

Toutefois, la grogne demeure forte un peu partout au Canada. Ainsi, il y a maintenant quelques semaines de cela, alors qu’un parti de l’opposition du Québec demandait un moratoire en écho à la demande du leader néo-démocrate Jack Layton sur la scène fédérale, la Nouvelle-Écosse entamait une révision des conditions d’utilisation des pistolets électriques sur son territoire.

Plusieurs s’étonnent qu’un organisme public, en l’occurrence la police, dont la principale mission est d’assurer la sécurité de la population ait dans les mains un outil dont visiblement tous les aboutissants ne sont pas maîtrisés. En contrepartie, il serait trop aisé de conclure que la seule solution viable ne saurait être qu’un moratoire entourant l’utilisation des pistolets électriques. En effet, qu’arriverait-il si un policier, une fois privé de pistolet électrique par un moratoire, utilisait son arme à feu et tun individu agité ? Nous savons en effet que les pistolets électriques ont été utilisés plus de 3 000 fois depuis 2001 [5]. Dès lors, le taux de mortalité est bien inférieur à 1 %. De fait, si l’utilisation de tels outils permet de ne pas utiliser une force mortelle, peut-être ceux-ci ont-ils leur raison d’être ?

Néanmoins, nombre de questions restent en suspens quant à l’utilisation de ces pistolets. Devrait-on assurer un suivi médical immédiat dans les heures qui suivent l’utilisation d’un fusil électrique sur un suspect ? Les policiers possèdent-ils l’ensemble des connaissances leur permettant d’utiliser adéquatement de tels appareils ? Dans quelles circonstances et sur quels critères base-t-on l’utilisation des pistolets électriques ?


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Pistolet électrique : la polémique canadienne

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21 réactions à cet article    


  • Trashon Trashon 13 décembre 2007 13:07

    Après l’électrocution à distance ils sont en train de nous pondres le grille pain (oups homme) à distance :

    http://www.lelezard.com/actu/3041/une-arme-a-micro-ondes.html

    http://www.reseauvoltaire.net/article11844.html

    http://www.dailymotion.com/video/x2w857_arme-microonde

    C’est pas beau le progrès smiley


    • Mathieu Turcotte 13 décembre 2007 14:18

      Je comprends votre réflexion. Toutefois, aurions-nous pu utiliser du poivre de Cayenne afin de maîtriser cet individu ? Loin d’être un cas isolé, il semble bien que les décès reliés au Taser soient relativement fréquent.

      Peut-on risquer la vie d’un individu n’ayant jamais eu de déboires avec la justice et qui ne présente visiblement aucun danger simplement car celui-ci est désorienté et agité ?

      Sincèrement, Mathieu T.


    • Trashon Trashon 13 décembre 2007 14:43

      Je trouve surtout étonnant, qu’il ne se soit énervé qu’au bout de neuf heures d’attente en zone de transit, qu’il n’y ai eu aucune tentative de médiation de la part des hommes du GRC et qu’il ait été tazé alors qu’il n’avait plus de comportement agressif.


    • urza2020 13 décembre 2007 15:05

      Si je ne fait pas d’erreur les policier sont formés pour arréter un suspect à main nue. De plus ils etaient en surnombre et la victime/suspect ne semblait pas être armée.

      On voit que quel que soit le pays le niveau intellectuel de la police ne change pas, ni leur couardise.


      • thirqual 13 décembre 2007 15:27

        Il y a aussi le fait qu’on leur présente le taser comme un badget formidable permettant de neutraliser le suspect sans danger pour soi, et sans danger pour lui. Quelle que soit la formation en corps à corps, on ne peut absolument pas prétendre être certain de ne pas blesser celui qu’on veut maîtriser (ou certain de ne pas se faire rosser, essayer de maîtriser un lutteur, judoka ou autre avec des techniques standards de police vous allez fortement déchanter).

        Le taser comme il est présenté aux forces de police est un outil merveilleux, mais c’est du vent. Rien que la chute du « tasé » peut être dangereuse, puisque la plupart des gens perdent tout contrôle sur leurs muscles. De toute façon, la seule communication vient de la boîte qui fabrique le matos.

        Pire, la douleur due à UNE application est terrible (selon tous ceux qui ont testé), or on observe que les forces de l’ordre n’hésitent pas (aux usa, au Canada, bientôt chez nous ?) à multiplier les chocs, à utiliser le taser sur des personnes déjà menottées et/ou calmées, ou encore à l’utiliser juste pour faire obéir plus vite le bonhomme. Et ça c’est inadmissible.


      • Plus robert que Redford 13 décembre 2007 23:47

        En d’autres termes et pour appuyer votre commentaire, on peut donc considérer le taser comme un instrument de torture légal, d’autant plus pratique qu’il ne laisse pas de traces (à moins qu’il ne tue le suspect, évidemment !..)


      • thirqual 14 décembre 2007 07:36

        Non. Pas plus que le bottin, ou qu’une demi-douzaine d’aiguilles. Le taser est utilisé comme un instrument de torture, mais il n’a pas été conçu pour ça. La douleur infligée, c’est juste un bonus intéressant pour les sadiques et les petites frappes, avec l’avantage d’avoir juste à presser sur un bouton pour voir la victime souffrir.


      • zelectron zelectron 13 décembre 2007 15:38

        Avec un pace-maker ça doit être encore plus sérieux...

        Toutes les forces de police de la planête connaissent bien sûr par coeur (si j’ose dire) les symptômes de toutes les maladies cardiques des dangereux criminels qu’ils sont succeptibles d’arrêter, et en particulier comme dans les boules de cristal, ou le marc de café, ils lisent à l’intérieur du corps du suspect « à livre ouvert »...


        • non666 non666 13 décembre 2007 18:30

          Il faut arreter avec ces procès qui jugent les armes plutot que ceux qui le tiennent !

          Les tasers sont des armes conçues, comme des armes de neutralisation, pour eviter de tirer avec des armes a feu.

          Que ces armes puissent provoquer des morts , c’est possible, mais que doit faire contre des gens excités, menacant l’ordre public , la sécurité des autres ?

          On attends, on prie, on invoque les droits de l’homme ?

          Dans des metropoles de plusieurs millions de personnes, il faut des armes de neutralisation rapide et non lethales.

          Si il faut ameliorer les procedures de suivi post operation, c’est a envisager. Mais il ne faut pas jeter le bebe electrique avec l’eau du bain...

          Tiens vous en voulez des polémiques a la con ?

          Le fait de ne pas marquer comme des betes les seropositifs, fait que chaque années, ils(globalement) contaminent des centaines de personnes saines qui ont eu la faiblesse de croire leur parole.

          On peut sauver plusieurs centaines de fois plus de gens n’en tue ces tazers en marquant les contaminés...

          Ouin ouin crient les bonnes ames c’est faciste !

          Laissons donc mourir du sida, les naives seduites et les cons qui foutent le bordel face a un taser :

          la morale bien pensante l’exige !


          • Mathieu Turcotte 13 décembre 2007 18:44

            Vos commentaires à l’endroit des personnes atteintes du SIDA sont hautement diffamatoires et ne peuvent qu’être réprouvés. Lancer de telles grossièretés est déplorable et ne fait d’aucune manière avancer le débat qui nous préoccupe.

            Mathieu T.


          • C.C. C.C. 13 décembre 2007 21:21

            Ah, Mathieu T n’a jamais bossé dans un service de maladies infectieuses ... Il ne s’agit pas de stigmatiser particulièrement les séropositifs d’ailleurs : ce sont finalement des pourris bien ordinaires, ni plus ni moins que les séronegatifs. smiley


          • non666 non666 15 décembre 2007 02:03

            Encore un qui joue les effarouchés et crie a l’anti-quelquechosisme, ici l’antisida-isme...

            Je constate qu’on chie une polémique sur les tasers qui « pèsent » une dizaines de mort par an et qu’on laisse une infection mortelle se repandre, sans prendre de mesure de contingentement, alors que c’est la norme pour toute epidemie grave...qui n’a pas un coté « sexuel ».

            Ce n’etait pas pour faire devier le sujet, c’etait juste pour mettre en proportion les morts de la « polémique canadienne » avec d’autres evenements non gerés de nos sociétés.

            J’aurais pu parler des fumeurs qui condamnent a mort chaque année 10 000 non-fumeurs et qui ne subissent aucune sanction...

            J’aurais pu parler de ces cons de motards qui jouent a la roulette russe en doublant par la gauche, en ne respectant pas les distance de sécurité(1m pour depassement entre vehicules(a gauche et a droite)) et qui pleurnichent ensuite , a chaque mort en incriminant les automobilistes...

            Non je donne des exemples de milliers de morts stupides par non-gestion des problemes pour mettre en comparaison cette polémique stupide sur un taser, qui au pire, ne tue pas des innocents...


          • Mathieu T. 15 décembre 2007 02:30

            Si vous étiez atteint d’une maladie infectieuse grave... Si vous ou un de vos proches se retrouvait victime d’une utilisation irréfléchie d’un pistolet électrique...

            Tiendriez-vous de tels propos ?

            Réfléchir aux comparaisons que l’on utilise et aux mots que l’on emploie est essentiel. Vous devriez peut-être commencer à agir de la sorte.

            Sincèrement, du Québec, Mathieu T.


          • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 13 décembre 2007 19:55

            Je propose que l’on supprime les tazers et qu’a la place on utilise des Glock avec balles de 9mn, c’est totalement sans danger, vous tirez une balle dans chaque genoux de la personne que vous voulez maitriser et le tour est jouer, evidemment le tireur devra faire attention à ce que la personne à maitriser ne soit pas cardiaque.

            La société qui a inventé cette arme fait de la réthorique, je ne vois pas la différence entre une arme à feu et un tazer, toute deux sont faites pour tuer pourvu que l’on sache perversement bien s’en servir.

            Toutes ces milices gouvernementales organisés sont des couards, ils ne savent pas parler, ni négocier, ne sont pas de fin psychologue, et de façon certaine ne s’entraine pas suffisement.


            • C.C. C.C. 13 décembre 2007 21:25

              « ils ne savent pas parler, ni négocier, ne sont pas de fin psychologue »

              En même temps, parmis les personnes qui savent parler, négocier et qui sont en plus psychologue, vous en connaissez beaucoup qui décident de rentrer dans la police vous ? smiley


            • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 14 décembre 2007 02:47

              j’aimerais que les miliciens gouvernementaux soit un peu mieux choisis, juste un peu mieux...je crois que ça ferait déja la difference.


            • C.C. C.C. 14 décembre 2007 10:44

              Mieux choisis, je ne sais pas. J’ai le plaisir d’en fréquenter quelques un qui sont globalement de braves types. Mieux préparés, sans aucun doute.


            • Fanch 14 décembre 2007 13:24

              Comparer le taser au revolver n’est pas honnête.

              Un revolver est une arme létale, le taser, comme vous l’indiquez, est une arme non-létale qu’il conviendrait plutôt de comparer à une « super matraque ». Or, dans le cas analysé, cette « super matraque » a tué, ce qui n’était pas son but. Il y a donc un dysfonctionnement de l’outil ou de la procédure d’utilisation.

              D’une manière plus générale, le taser et les nombreuses autres armes non létales high tech, existantes ou en cours de développement (flashball, micro-onde...) posent un vrai problème politique.

              Car encore une fois, il ne s’agit pas de remplacer le revolver, mais la matraque ! A moins d’un grave danger ou d’une situation de légitime défense (cas rares), un policier va peser la décision d’utiliser ou non son arme à feu. Tirer sur un homme n’est pas une chose banale. Si on lui confie une arme non létale, il hésitera infiniment moins, voire pas du tout.

              Le taser et autres « super matraques » sont des outils formidables quand on vit dans un monde parfait ou l’Etat est bienveillant et la police au service des honnêtes gens. Mais dans les mains d’un régime tenté par la tyrannie, elles deviennent terrifiantes ! En effet, dotées d’une efficacité quasi-égale à l’usage d’armes létales, par leur caractère « non létal » elles autorisent une utilisation massive et non mesurée.

              Sans tomber dans la paranoia complotiste, il est urgent de débattre de cette question, car le développement des armes non létales est le genre de bonnes intentions qui peuvent mener droit à l’enfer.


              • Tetsuko Yorimasa Tetsuko Yorimasa 16 décembre 2007 01:19

                arme léthale, arme non-léthale...

                Je suis désolé, mais cela est aussi de la réthorique, je pense qu’il y a seulement des armes, et les distinguer en différentes catégories n’est là que pour donner bonne conscience à ceux qui les utilisent.

                Une matraque ça fait très mal, ça peux même tuer, alors une super matraque ...

                Allez un peu de réthorique !
                Le tazer c’est un sous pistolet, il vous tue pas complétement comme le pistolet, il vous tue juste un peu


              • Fanch 14 décembre 2007 13:28

                Comparer le taser au revolver n’est pas honnête.

                Un revolver est une arme létale, le taser, comme vous l’indiquez, est une arme non-létale qu’il conviendrait plutôt de comparer à une « super matraque ». Or, dans le cas analysé, cette « super matraque » a tué, ce qui n’était pas son but. Il y a donc un dysfonctionnement de l’outil ou de la procédure d’utilisation.

                D’une manière


                • caramico 16 décembre 2007 15:58

                  Et il faut espérer que les flics canadiens n’auraient pas utilisé leur arme « létale » contre un agité inoffensif.

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