« Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens »
Belle phrase, hein, non ??? Une phrase historique paraît-il, prononcée en latin : "Cædite eos. Novit enim Dominus qui sunt eius !!". Historique ? Pas exactement, disons : elle a été attribuée en 1209 par Césaire de Heisterbach, le représentant et historien manipulateur du pape Innocent III, à Arnaud-Amaury, l’abbé de Citeaux, le chef de la croisade contre les Abligeois (ou Cathares), auteur du saccage de Béziers, où 15 000 fidèles de l’hérésie furent massacrés par ses troupes déchaînées. On ne sait si la phrase a réellement été dite, mais comme elle semblait fort parlante aux oreilles de certains, en tout cas on l’a trouvée pendant des siècles affichée dans les casernes, puis à une époque imprimée sur les tee-shirts fièrement portés par des soldats désireux sans doute de massacrer avec une excuse imparable. Avec un tel slogan, on peut tout se permettre et certains ne se sont pas fait prier pour le faire, demandez donc au lieutenant William Calley responsable du massacre de My-Laï. Ou à Ariel Sharon, quand il a laissé sciemment entrer les milices libanaises au camp de Sabbra et de Chatila. Pardonnez les photos crues, mais le cas dont je vais vous parler est gravissime, et il faut vous mettre en tête à quoi il conduit. A ce genre d’horreurs. A porter ce genre de slogan.
Des soldats on été embrigadés par des rabbins fanatiques, influencés par des écrits fallacieux, et notamment ceux du rabbin Shlomo Aviner, qui ne fait pas mystère de son appartenance politique, bien au contraire ont influencé directement les jeunes recrues. Or l’individu est français d’origine, il s’appelle à l’origine Claude Langenauer, et est né en 1943 à Lyon, alors sous le joug nazi ! Un homme capable d’écrire les pires insanités, comme celle-ci, qui justifie tous les massacres et tous les meurtres :"When you show mercy to a cruel enemy, you are being cruel to pure and honest soldiers. . . . This is a war on murderers.” L’origine française de Languenauer explique tout autant le profond silence des autorités religieuses hébraïques en France lors de l’opération plomb durci sur les atrocités commises à Gaza. Aviner s’était déjà signalé auparavant par ses déclarations antérieures réactionnaires, comme celle, notamment, de la volonté d’interdire aux femmes d’intégrer l’armée.. à l’époque, ses considérations sur la "pureté" et la "base des mentalités" rappelaient de bien étranges considérations ... "We need you to function as a pure and clean woman... and not to undermine your mental foundation...". Les lois de la Torah appliquées aux sociétés modernes, ça ne passe pas... ce qui n’empêche aucunement notre rabbin d’accepter ailleurs les lois du progrès technologique, notamment en matière de téléphonie (c’est un adepte forcené du portable). Le progrès, chez un réactionnaire, est en effet très sélectif !
Un texte accepté par le chef religieux des armées, le Brigadier Général Avichai Ronsky. Un homme qui présente lui une particularité étonnante : c’est lui-même un occupant illégal des territoires palestiniens, étant installé à Itimar, près de Nablus, une zone de colonisation. Le responsable de la foi d’une armée lui-même colon : on comprend mieux le comportement des soldats à Gaza ! C’est simple : les soldats de Tsahal se sont eux-mêmes comportés en colonisateurs, les armes à la main !! Ronsky a en réalité fait distribuer juste avant l’attaque un texte rédigé par Aviner, une simple brochure de 24 pages, intitulée "Va livrer mon combat : Une tablette d’étude quotidienne pour le soldat et le commandant en temps de guerre", brochure rédigée spécialement pour l’opération "plomb durci". Cette directive ignominieuse contenait la phrase déjà citée, et elle a fait l’objet de vives critiques de la part des groupes de droits de l’homme israëliens, considérée par eux comme étant le "tract de haine" qu’elle représente effectivement. L’armée israëlienne est devenue par ce texte celle des Kamikazes japonais : comme le note le journal The Independent, les soldats en suivant à la lettre ces directives ne pouvaient qu’aller trop loin : "dans un paragraphe, le rabbin Aviner compare les Palestiniens aux Philistins, un peuple dépeint dans la Bible comme une menace belliqueuse et existentielle à Israël. Dans un autre, selon « Rompre le Silence », le groupe d’anciens soldats israéliens qui a révélé son existence, le rabbinat de l’armée semble encourager les soldats à ignorer les lois internationales de la guerre destinées à protéger les civils. Cette brochure cite le célèbre sage juif médiéval Maimonide qui aurait dit qu"’ "Il ne faut pas se laisser persuader par la folie des Gentils qui ont de la clémence pour les cruels ". Cet avis incroyable a été évidemment repris par tout ce que le pays possède comme autorités religieuses, qui ont emboîté le pas du jihad, l’occasion étant trop belle. Dans ce sens, on est allé encore plus loin. En comparant les Palestiniens à un vieil ennemi héréditaire, ou en ressortant des textes demandant d’exterminer l’adversaire, sa famille, ses enfants, jusqu’ aux animaux compris. Incroyables et horribles déclarations de ces chefs religieux d’extrême droite qui se sont trouvé un leader en la personne d’Avigdor Lieberman, ce Mussolini en herbe qui n’attend que de devenir maintenant le futur ministre des affaires étangères de Benjamin Netanyahou. Or cet homme dangereux ne résistera pas à ces pulsions guerrières, cela, tout le monde le sait. Son alliance avec les chrétiens américains n’augure rien de bon pour le futur ; car Obama n’y pourra rien y faire. Lui aussi parle d’axe du mal, mais dans son propre pays !
Des voix, heureusement commencent à s’élever contre cette dangereuse dérive. Des soldats commencent à parler d’exactions et de meurtres, et non de guerre. Tout cela nous ramène en arrière, en fait : Israël se comporte en 2009 exactement comme les croisés de 1209 comme nous le rappelle le Wiki. Nous voici 800 ans en arrière ! "Outre que les témoins les mieux placés ne mentionnent pas la phrase en question, leur récit semble la contredire. Césaire d’Heisterbach dit qu’après la prise de la ville, les soldats vainqueurs, comme pris d’un scrupule, auraient demandé comment reconnaître les catholiques des hérétiques. Or, d’après les sources locales contemporaines des évènements, il n’y eut pas une prise suivie d’une pause puis d’un massacre, les soldats d’ordre inférieur (les « ribauds », les « truands ») prirent à la fois l’initiative de l’assaut et de l’extermination, sans l’accord des chefs". Exactement ce qui vient de se reproduire à Gaza, où là aussi, "Dieu reconnaîtra les siens, sans doute... à Gaza, ce sont bien des ribauds et des truands fanatisés qui ont âgi, pas des soldats.
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