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Accueil du site > Actualités > Médias > Dérives médiatiques et conséquences sociétales

Dérives médiatiques et conséquences sociétales

Début août, je zappais la radio dans ma voiture quand je suis tombé par chance et pour mon plus grand bonheur sur France Culture. Là, il y avait la retransmission des rencontres de Pétrarque à Montpellier et une longue intervention de Guy Carcassonne sur le thème : « L’Etat de droit n’est-il qu’une illusion ? »

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions_ete/debats/fiche.php?diffusion_id=62928

J’ai bu du petit lait du début à la fin... enfin un type qui met des mots sur ce que je pense !

Plusieurs thèmes ont été abordés autour de cet axe central, mais l’un d’eux m’a plus particulièrement intéressé : les dérives médiatiques des JT et leurs conséquences sociétales et politiques.

Guy Carcassonne a parlé de l’inflation législative qui devenait contre-productive et préoccupante, la loi qui devenait pavlovienne : j’ai un problème, je fais une loi… ainsi tout sujet du 20 heures fait virtuellement une loi (chiens méchants…). Malheureusement les politiques préfèrent une réaction rapide à une solution efficace !

L’exemple qu’il a donné pour illustrer cela était particulièrement frappant. En effet, le législateur français a réussi à mettre en panne des milliers d’ascenseurs dans notre pays.

A l’automne 2003, un gamin ouvre une porte d’ascenseur qui n’est pas là et tombe (ceci n’étant pas dû à une défectuosité, mais à du vandalisme)… Cela fait les titres du 20 heures. Quelques semaines plus tard, c’est une vieille dame à qui il arrive un accident similaire. Là, cela fait directement la une du JT : « Série d’accidents dans des ascenseurs » et une forte pression médiatique pousse les politiques à faire une loi.

Le mercredi 1er décembre 2003, un projet de loi sur les ascenseurs passe au Conseil des ministres. Le mercredi SUIVANT, il est adopté d’enthousiasme à l’Assemblée nationale... puis vient le tour du Sénat. Là, un sénateur expérimenté, Emmanuel Hamel, attire l’attention sur le fait que le nombre de techniciens ne suffira pas pour effectuer la nouvelle mise aux normes du parc d’ascenseurs.

Réponse du ministre : « Je m’en suis entretenu avec mon collègue de l’Education nationale, nous formerons sans délai tous les techniciens nécessaires ! »

Evidemment, cinq ans plus tard, c’est la vie de dizaines de milliers de Français qui est devenue un enfer. Les entreprises étant conçues pour faire du profit, les ascensoristes, n’ayant pas une main-d’œuvre illimitée, préfèrent faire de nouvelles installations plus rentables que d’assurer la maintenance des installations anciennes. Je vous laisse imaginer la vie d’un handicapé ou d’une personne âgée vivant au 5e étage…

Apparemment, la réforme des institutions a amélioré les choses en mettant un délai minimum entre le passage en Conseil des ministres et la vote à l’Assemblée, ce qui laisse du temps pour réfléchir aux conséquences et éviter celles qui sont néfastes... Néanmoins, je ne sais pas si une étude d’impact a été rendue obligatoire pour toute nouvelle loi votée, ce qui serait le B. A.-BA !

 

Quant aux JT, il semble que le registre compassionnel fasse recette au 20 heures, la course à l’audimat plutôt qu’à de vraies infos a de lourdes conséquences. Nous avons également notre part de responsabilité vu que la course à l’audience, c’est donner ce que demande le plus grand nombre.

Mais quand des journalistes montent en épingle un sujet « pathos », le rendent incontournable et posent des questions récurrentes sur ce dernier… malheur au politique qui ne suivrait pas comme un mouton, ses électeurs pourraient croire qu’il est de marbre et ne s’intéresse pas à eux !

Je voudrais également citer d’autres exemples plus récents :

Le gosse qui s’était perdu et dont un journaliste a annoncé la mort alors qu’il était bien vivant… Sûrement un pic d’audience, mais pas vraiment un exemple d’éthique journalistique.

L’autre gosse qui s’est fait assassiné par un couple de SDF. Malheureusement, des homicides il y en a toutes les semaines, mais, là, c’était un gosse, alors on nous a abreuvés de gros plans sur des taches de sang dans la rue pendant une semaine… Audience garantie, mais malsaine ! Au fait, où sont le secret de l’instruction et la décence ?

Un autre exemple où les conséquences de cette dérive médiatique deviennent concrètes : cet été, des gamins campaient à Méry-es-Bois près de Bourges et la foudre a frappé. Un arbre est tombé sur deux jeunes filles, l’une est morte. Evidemment, les JT se sont jetés sur « l’aubaine » en martelant « l’info » (un accident malheureux) pendant plusieurs jours. Résultat : le pauvre type qui surveillait les gamines a été mis en examen… Pas de bol pour lui, la foudre est tombée et il a choisi le mauvais emplacement pour camper… Mais, surtout, les JT se sont emparés de « l’affaire » ! On pourrait en rire si ce n’était si grave. On a la société qu’on mérite, mais celle qui se profile ressemble à s’y méprendre à une société américaine à deux balles où le pathos est roi ! Et quand le peuple (ou plutôt les journalistes) demande un coupable… on le lui (leur) sert.

Il y a bien sûr le battage médiatique sur nos dix soldats morts en Afghanistan. Qui pourrait douter qu’en faisant une guerre cela entraîne forcément des pertes dans nos troupes ? Assurément des journalistes ! Mais, le pire, c’est que, dans l’histoire, cela occulte les raisons de notre engagement dans ce pays. Je ne suis pas un fan de la société américaine, mais heureusement qu’ils ne se sont pas posé ces questions quand ils sont venus repousser les Allemands à deux reprises !

Quant aux talibans, ils ont réussi un « coup médiatique » en étant à la une de Match avec un Famas. Malgré la perte de soixante hommes et une défaire militaire, tout le monde va croire qu’ils ont gagné cette bataille. Peu importent les conséquences dans le monde du sensationnel, ces pseudo-journalistes ont sûrement été contents de doper leurs ventes !

Au fait, vous le connaissiez ?

http://fondation-elali.blogspot.com/2007/07/hommage-ladjudant-eric-lalloyeau-le.html

C’était aussi un soldat français !


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16 réactions à cet article    


  • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 15:17

    Bonjour.

    Je suis d’accord avec presque tout votre article, mais il me semble que vous vous égarez vers la fin. Une guerre, ce n’est pas un ensemble de faits divers. C’est un événement par nature très meurtrier et plein d’atrocités en tous genres (représailles, pillages, viols, tortures, etc.). Ce qu’on peut reprocher aux médias, c’est plutôt de trop peu montrer la réalité de la guerre. Dans les années 70, la censure était un peu moins forte et le monde a pu voir ce qu’était réellement la guerre du Vietnâm. Depuis, les Américains et leurs alliés ont soigneusement évité de refaire la même erreur. Les armées contrôlent soigneusement ce que font et montrent les journalistes. Souvent, d’ailleurs, ces derniers s’autocensurent par peur de paraître antipatriotiques (cf. notamment ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2003... mais la France n’a pas trop de leçon à donner dans ce domaine). Donc, ne reprochons pas aux médias de nous apprendre (enfin !) qu’il y a une vraie guerre en Afghanistan, et pas juste quelques opérations de maintien de l’ordre (comme on appelait, je crois, la guerre d’Algérie au début).

    Enfin, il est absurde de dire qu’il ne faut pas se poser de questions avant d’entrer en guerre ! Que les Américains aient eu raison d’attaquer Hitler ne permet pas de justifier n’importe quel conflit. Il est d’ailleurs toujours suspect de faire référence à Hitler quand on parle des guerres actuelles. Bush a utilisé cette vieille ficelle pour se donner le droit d’attaquer Saddam. Rappelons au passage que ce vieil allié des Américains et des Français avait gazé les Iraniens avec la bénédiction des occidentaux. A l’époque, la comparaison avec Hitler n’avait pas effleuré Reagan ou Mitterrand...Saddam était un salopard de dictateur, sans doute, mais la guerre en Irak a causé - et cause encore - des centaines de milliers de morts. Comme quoi, on a parfois intérêt à réfléchir avant de lancer une guerre.


    • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 15:39

      Après avoir relu votre article, j’ai modifié la fin de mon commentaire (cf. le commentaire suivant).


    • Bois-Guisbert 10 septembre 2008 18:51

      Saddam était un salopard de dictateur, sans doute, mais la guerre en Irak a causé - et cause encore - des centaines de milliers de morts

      Il aurait été séant de préciser des centaines de milliers de morts tous les jours  !!! 


    • trip-hop trip-hop 11 septembre 2008 09:47

      Il semble que ce soit vous qui vous égariez .... où diable avez-vous lu dans cet article qu’une guerre était un fait divers ?? Si j’ai mis cet exemple, c’est que, comme pour les autres, les journalistes se sont servi de l’émotion, du pathos pour faire de l’audience, créer un feuilleton télévisé à suivre en plusieurs épisodes (regardez le titre de l’article). Et ce, alors que l’ampleur médiatique était montée de toutes pièces : je vous rappelle qu’il y a déjà eu des pertes françaises an Afghanistan et qu’il y en aura malheureusement d’autres. Le but était de créer une polémique sur notre présence dans ce pays en se fondant sur le pathos ... et non sur les raisons qui nous avaient amené à combatre aux cotés des Afghans contre les talibans. Quant aux atrocités de la guerre en tous genres dont vous parlez ... vous pensez réellement que l’armée française commet des représailles ? torture ? viole ? pille ?
      Votre description s"applique aux talibans, non à l’armée française ! C’est justement en laissant les talibans revenir au pouvoir en Afghanistan que tout ce que vous decrivez arriverait sur les civils !
      Vous vous plaignez de ne pas voir assez les atrocités de la guerre ... il faudrait également voir celles des talibans avant la présence des troupes de l’ISAF.
      Ensuite, vous enchainez en disant :"il est absurde de dire qu’il ne faut pas se poser de questions avant d’entrer en guerre" ..... OU AVEZ-VOUS LU CA ??? Je vous rappelle que nous n’entrons pas en guerre, nous y sommes DEJA depuis 2002 ! L’absurdité vient surtout de la question du retrait des troupes après avoir subi la perte de 10 soldats. Si la volonté de la France était si friable, alors il n’aurait pas fallu s’engager dans cette guerre après le 11 Septembre !
      Ensuite vous confondez la guerre d’Irak et celle d’Afghanistan en prenant comme fil conducteur Bush .... la caricature est grossière .... faut-il vous rappeler les raisons de notre entrée dans le conflit en Afghanistan ? Faut-il vous rappeler que pour l’Irak, nous nous sommes opposés fermement aux américains à l’ONU en les menaçant d’utiliser notre véto et que cela nous a valu un boycott des américains et un sentiment anti-français ? Faut-il vous rappeler que la guerre d’Irak avait pour prétexte des armes massives inexistantes alors que le réel but était le pétrole ? Faut-il vous rappeler que la France n’est pas en Irak ?
      Faut-il vous rappeler que nos dirigeants ont justement réfléchi avant de s’engager en Afghanistan et avant de ne pas s’engager en Irak ?
      Quant à la comparaison des talibans avec les nazis, ça n’a rien d’une "ficelle" ... je les considère comme des fascistes. Les juifs portaient des étoiles jaunes, les femmes portent des burqas. Il y a eu de nombreuses executions sommaires dans le stade de Kaboul pour non respect du coran alors que les juifs étaient exterminés à cause de leur confession, les talibans interdisaient même la musique et la vente d’oiseaux sur les marchés car il pouvaient chanter ... et cela par leur interprétation falacieuse du coran.
      Si ce ne sont pas des fascistes, je ne vois pas ce qu’ils peuvent être !


    • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 15:38

      Bonjour.

      Je suis d’accord avec presque tout votre article, mais il me semble que vous vous égarez vers la fin. Une guerre, ce n’est pas un ensemble de faits divers. C’est un événement par nature très meurtrier et plein d’atrocités en tous genres (représailles, pillages, viols, tortures, etc.). Ce qu’on peut reprocher aux médias, c’est plutôt de trop peu montrer la réalité de la guerre. Dans les années 70, la censure était un peu moins forte et le monde a pu voir ce qu’était réellement la guerre du Vietnâm. Depuis, les Américains et leurs alliés ont soigneusement évité de refaire la même erreur. Les armées contrôlent soigneusement ce que font et montrent les journalistes. Souvent, d’ailleurs, ces derniers s’autocensurent par peur de paraître antipatriotiques (cf. notamment ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2003... mais la France n’a pas trop de leçon à donner dans ce domaine). Donc, ne reprochons pas aux médias de nous apprendre (enfin !) qu’il y a une vraie guerre en Afghanistan, et pas juste quelques opérations de maintien de l’ordre (comme on appelait, je crois, la guerre d’Algérie au début).

      Enfin, je trouve très contestable votre comparaison entre la guerre en Afghanistan et les deux guerres mondiales. Heureusement, dites-vous, que les Américains nous ont aidé contre les Allemands en 1917-18 et en 1942-45. Déjà, pour 1917, cela reste à discuter. En un sens, il est bon que les Américains aient hâté la fin de la guerre. Mais on peut imaginer qu’une victoire moins décisive des Alliés, voire une victoire allemande, nous auraient évité une seconde guerre mondiale. En tout état de cause, l’intervention américaine se justifie difficilement par des raisons éthiques ou par de grands principes politiques. Quant à la seconde guerre mondiale, je veux bien que les Américains ont eu raison d’intervenir. Mais peut-on vraiment comparé les Talibans et l’Allemagne nazie ? Aussi détestables soient les anciens alliés afghans des Américains, ils ne me semblent pas représenter pour le monde une menace comparable à celle du Troisième Reich. Et quand on voit ce que donne l’intervention des Américains et de leurs malheureux alliés, on peut se demander si le jeu en valait la chandelle : les victimes du 11 septembre 2001 auraient-elles vraiment voulu Guantanamo, cet incroyable camp de torture fasciste, auraient-ils voulu la destruction de l’Afghanistan, la renaissance du trafic d’opium, toutes les victimes civiles des bombardements, etc. ?


      • trip-hop trip-hop 11 septembre 2008 10:03

        Décidément ....
        Vous dites que l’engagement des américains à nos coté pendant la guerre de 14-18 reste à discuter ?
        Sachez qu’il ont eu 126 000 morts pendant cette guerre .... et non 10 ou 20 !
        Ensuite vous dites qu’une victoire allemande en 14-18 nous aurait éviter une seconde guerre mondiale ... ça doit être de la provoc ! Je n’ai même pas envie d’en discuter, vous touchez le fond !
        Pour la comparaison des talibans à l’allemagne nazi, voir ma réponse précédente.
        Les talibans ne représente aucune menace ? Vous oubliez les attentats du métro St Michel en France, ceux du 11 Septembre, ceux d’Indonésie, d’Espagne ou de Grande-Bretagne, les menaces claires envers la France de la branche d’Al-Qaida du maghreb, ... Au fait, vous pensez que laisser les talibans réinstaller une théocratie sanguinaire en Afghanistan nous éviterait une guerre ? Sûrement .... comme lorsque l’Europe n’a pas réagi quand hitler est arrivé au pouvoir en 1933 ... sauf qu’on l’a laissé s’organiser pendant 6 ans et que les conséquences ont étées bien pires !



      • xray 10 septembre 2008 16:25


        Afghanistan  

        La fameuse embuscade qui a fait dix morts dans les rangs de l’armée française n’en était visiblement pas une. 
        On a envoyé délibérément les militaires dans une zone très dangereuse, pratiquement interdite. On savait par avance qu’ils se feraient mitrailler. 

        Cela ressemble visiblement à une provocation ordinaire qui justifie aujourd’hui d’envoyer des centaines de militaires français en Afghanistan. 

        En matière militaire, les vieilles méthodes sont toujours les meilleurs. 

        Un certain 11 septembre 2001 (Texte définitif) 
        http://mondehypocrite501.hautetfort.com/ 



        • Jordi Grau J. GRAU 10 septembre 2008 16:32

          Il y a un problème technique sur AgoraVox, en ce moment : les commentaires ne sont plus affichés...


          • Lapa Lapa 10 septembre 2008 18:18

            oui ça merdouille sec. tant pis de toute façon les commentaires n’interressent souvent que leurs propres rédacteurs ^^


          • Lapa Lapa 10 septembre 2008 17:30

            oui nous sommes dans le pathos et l’affect. nous sommes dans une dictature de l’émotion.
            c’est la dérive de toutes les démocraties car le système n’a pas été pensé pour une globalisation de l’info et l’immédiateté des échanges.

            prendre le temps de réflechir, analyser, avouer qu’on ne sait pas ou qu’on ne peut rien faire, trouver des solution efficaces dans le temps... impossible à l’heure actuelle.


            • quen_tin 10 septembre 2008 19:21

              C’est à peu près ce que décrit Pierre Bourdieu dans "sur la télévision"...
              Il est court et se lit très bien pour ceux que ça interesse.

              http://www.amazon.fr/Sur-t%C3%A9l%C3%A9vision-Pierre-Bourdieu/dp/2912107008


            • Marc Bruxman 10 septembre 2008 19:17

              La dictature de l’émotionnel que vous décrivez est une conséquence de l’aversion croissante de notre société pour le risque. 

              C’est du en partie au vieillissement et pour une autre partie à notre niveau de vie très élevé qui fait que nous avons constamment peur de tout perdre alors que le (vrai) pauvre souvent n’a rien à perdre. 

              La on est dans un tel niveau de cocooning ou tout est "facile" que l’on a cessé d’agir de façon rationelle un peu comme l’animal de zoo finit par oublier comment chasser. On le voit tous les jours dans les débats sur la mondialisation. Les gens croient que leur cage juridique les protégera des pays émergents. Mais souvent ils ne s’imaginent plus en train d’entrer en compétition avec eux. On a perdu cet instinct animal qui privilégie l’individu puis sa famille puis son groupe social ("meute") et ainsi de suite par ordre de ressemblance décroissante. Si on perd cet instinct, on perd tout court. 

              C’est pour cela que l’on doit tout faire sans mourrir, y compris la guerre. Notre société n’accepte plus le risque. C’est un mouvement passager car cela va la conduire à une décadence, une baisse du niveau de vie (ca a commencé) et au final les gens recommenceront à prendre des risques et à se comporter de façon rationelle. La plupart des grands empires ont finis dans l’oisiveté Mais l’oisiveté ne pardonne pas, l’empire délcine et tout recommence. Mais pour cela il faudra certainement attendre que la génération du baby boom ne soit plus en mesure de commander le pays car elle n’acceptera PAS la mort du modéle de civilisation qu’elle a crée en 1968. 


              • fredleborgne fredleborgne 10 septembre 2008 20:55

                Pour refuser le risque, on accepte aussi l’oppression. Le fichier Edvige, Hadopi, les radars, les caméras et surtout, punition à tous les étages.
                En fait, nous restons prisonniers chez nous.
                Merci pour la présentation de l’hommage à l’Adjudant Lalloyeau, qui méritait bien qu’on reconnaisse son parcours et sa prise de risques quotidienne.


                • timiota 11 septembre 2008 01:54

                  Bonsoir

                  Pour moi, c’est assez profond.
                  J’ai eu la même impression que vous ("quelqu’un qui met des mots sur ce que je pense")
                  quand j’ai lu Bernard Stiegler (accrochez vorte ceinture quand même).

                  Sur la télé :
                  on peut lire "Télécratie et démocratie"
                  (je vous cite
                  "Quant aux JT, il semble que le registre compassionnel fasse recette au 20 heures, la course à l’audimat plutôt qu’à de vraies infos a de lourdes conséquences. Nous avons également notre part de responsabilité vu que la course à l’audience, c’est donner ce que demande le plus grand nombre.")
                  Ou on peut lire "Mon enfant n’est pas un coeur de cible de J Ph Desbordes"

                  Notre fond neurologique et notre "extériorisation" technique nous pousse dans ces plans ou le mauvais est souvent en train de l’emporter sur le bon, apparemment. Mon analogie préférée ces jours-ci est celle d’un surfeur : il veut monter, donc il voit un truc haut (la vague qui approche, gentille), il y va . D’abord pendant qu’il y va, tout bouge, la vague avance et monte. Mais surtout, une fois qu’il est près du haut, elle s’écroule (mettons sur sa gauche) et le surfeur est obligé de filer à toute berzingue à droite, en faisant une suite de choses qu’il n’avait pas prévu de faire (je simplifie : il voulait monter et redescendre), et surtout en ne pouvant pas revenir en arrière. Toutes ces choses pas prévues, c’est la série d’innovations technologiques qui nous talonne (cell phone, e-mail, blueberry, RFID, ...) c’est pas tout noir ou tout blanc mais les implications sont très au dela de l’usage du premier marché, celui qui rentabilise l’objet industriel. L’impact global sur les cerveaux et l’attention entre les membres d’une société va bien au dela...

                  je vous souhaite un bon Stiegler (je me répète) si ça vous tente.


                  • timiota 11 septembre 2008 01:55

                    "Mon enfant n’est pas un coeur de cible" de J Ph Desbordes, Ed Actes Sud.
                    Et excusez qqs fautes d’orthographe...


                  • Halman Halman 11 septembre 2008 10:42

                    Il ouvre la porte de l’ascenseur.

                    Il voit que la cage de l’ascenseur n’est pas là mais il fonce quand même.

                    Etonnant non ?

                    Et on fustige les concepteurs, les sociétés d’entretiens, les concierges, les maires, les députés, les ministres, etc de n’avoir pas fait leur boulot dans des cités où les ascenseurs sont saccagés plusieurs fois par jour.


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