Appel à un rassemblement des forces de gauche de la Dignité et/ou de l’Indignation
Pour tout d’abord échapper au Sarkozisme, ensuite à l’oligarchie oppressive et à la cupidité suicidaire.
Très amplement espéré, le rassemblement des forces de gauche de la dignité, ou de l’indignation (ou : de la dignité et de l’indignation) est désormais un impératif. La situation et les chiffres l’exigent. Cet appel se veut donc être un appel de l’espoir. Car si rien ne se passe, nous n’en aurons plus beaucoup. (Nous, et aussi certains néo-nationaux-frontistes égarés qui aimeraient bien rejoindre leur famille d’origine. Or aujourd’hui, parce que l’heure est grave, parce que battre Nicolas Sarkozy mérite bien cet effort, on est prêt à leur pardonner).
Rien à perdre, tout à gagner.
Parce que Nicolas Sarkozy le bonimenteur, Sarkozy l’escamoteur, même moribond politiquement comme il l’est possiblement depuis sa dernière prouesse télévisuelle, et peut-être : surtout s’il est moribond, est capable de tout pour se maintenir au pouvoir. Tous les scénarii ou presque, notamment ici sur Agora Vox, ont été envisagés, même les pires : une guerre contre l’Iran après une intervention en Syrie, le feu dans les banlieues, une alliance « très soft » avec le FHaine, voire - et c’est tout dire pour quelqu’un qui n’aime pas partager et encore moins le Pouvoir - une stratégie à la Poutine : laisser Juppé devenir Président s’il obtient la garantie de devenir premier ministre. (« Eh oh ! on est en France ici, pas en Russie ! Un ex-Président chez nous ne devient pas ensuite premier ministre ! On a de la dignité chez nous ! » m’a-t-on déjà rétorqué. De la dignité… Sarkozy… Ah, et parce que Nicolas Sarkozy était Président ? Et depuis quand, en France, un président de pacotille, un président indigne est-il un Président ? Depuis cinq ans ? Si vous le dites… Et il aurait appris brutalement à ne pas s’affranchir des frontières ? C’est nouveau !)
Nicolas Sarkozy une fois pour toute - il y en a vraiment beaucoup pour le penser – est, semble-t-il donc, politiquement amoral. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir du cœur entendons-nous bien ; les pires en ont. Et surtout ce qui ne l’empêche pas de raisonner, bien au contraire. Et il raisonne même plutôt bien, il faut le lui accorder, et avec peu de mots. Le Pouvoir, le Pouvoir, c’est peut-être même le seul mot qui résonne seconde après seconde sous la voute crânienne de sa caisse enregistreuse.
Et il y a des gens pourtant, nombre d’agoravoxiens entre autres, pour qui, youpi !, le moribond est déjà mort !
S’il vous plait, ne soyons pas naïfs, ne vendons pas la peau de l’ours avant que son électro-encéphalogramme politique ne soit définitivement plat, et gardons toujours à l’esprit, bien solidement ancré dans la mémoire, que Bush et Blair ont été réélus malgré leur mensonge éhonté sur les armes de destruction massive en Irak, mensonge parfaitement connu de leurs concitoyens, et Berlusconi idem malgré ses innombrables casseroles. Et pourquoi ? Parce qu’ils avaient les média dans leur poche. Et Nicolas Sarkozy n’aurait-il pas dès le départ bien labouré ce terrain ? Huit télés en prime time, 16 millions de téléspectateurs, tout de même… C’est un bon déb… et non, ce n’est même pas encore le début officiel…
Et face à cette « machine » de guerre électorale, vous pensez sincèrement que notre Hollande bourré d’humour, aussi charmant soit-il, aussi stoïque fut-il face à l’adversité enfarineuse, fera le poids dans le débat télévisé, et s’opposera ensuite aux tout-puissants, en particulier de la filière nucléaire, AIEA en tête ? Ca se saurait s'il en était capable notre « Babar flambant neuf », non ? Notre candidat aux ordres d’Areva. De lui, même son ex-compagne et ex-candidate à l’élection présidentielle terriblement blessée et tenant sa revanche a pu dire : « Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? »... Et croyez-vous qu’il y ait quelques sobriquets et autres jugements qu’un certain candidat ne saurait insidieusement exploités ? Vous croyez quoi ? Qu’il est devenu poli ?
Et DSK, il est de quel parti ? Qui en avait fait le présidentiable préféré des français ? Avec l’accord, même seulement implicite, de qui ? Non ! Pas tous pourris ! Mais le poids des appareils, la fossilisation des partis comme disent Hessel et Morin… Ce sujet est bien silencieux aujourd’hui… Le calme qui précède la tempête ?
Et nous ne sommes même pas encore entrés dans le vif de la campagne… Et l’intox fonctionne déjà à tout va : « Sarko est fini, il n’a aucune chance », et en off c’est l’inverse. « Hollande est gagnant, il est déjà Président », et en off c’est le contraire, « le vote utile ? Pff ! même pas nécessaire ! Mais… faites le choix de la responsabilité et du risque zéro… ». Il ne faut pas rêver, du moins de cette manière, le carnaval de la « communication » va faire un boucan du diable.
Alors n’y allons pas par quatre chemins.
Quelles sont les chances de voir Jean-Luc Mélenchon, et le Front de Gauche – seuls - accéder au second tour des élections malgré le score flatteur du sondage d’Agora Vox ? Objectivement ? Dans « la vraie vie » ? Plus que fragiles. On n’est pas obligé de s’auto-intoxiquer.
Quelles sont celles d’Eva Joly et d’EELV ? Si prosaïquement on se fie à son score sur AV, où sont pourtant légion les anti-nucléaires et inoxydable la popularité d’Olivier Cabanel qui n’a jamais caché sa préférence, elles sont apparemment bien faibles. Ce score apparait d’ailleurs d’autant plus curieux avec la mise en perspective des résultats du précédent sondage d’Agora Vox plaçant Fukushima très largement en tête des évènements ayant le plus marqué ses lecteurs : 48 % ! (de mémoire. Et il y avait bien une dizaine de propositions !). Quand le second évènement marquant n’obtenait que 13% des votes (au passage, lequel ? Les indignés !…).Certes la crise économique n’était évoquée qu’en filigrane de l’accord Sarkozy/Merkel sans quoi il est probable qu’elle aurait modifié le résultat. Mais tout de même, ça parle…
Ainsi mettre le nucléaire en tête de ses inquiétudes n’incite pas forcément à voter pour Eva Joly, et peut faire choisir Jean-Luc Mélenchon. Lequel pourtant, certes loin d’être un inconditionnel du nucléaire, serait pour le moins gêné aux entournures par le PC s’il voulait s’afficher anti. Décidément que de paradoxes laissent percevoir ces résultats ! Est-ce la raison pour laquelle ils ont été si peu commentés ? Il est vrai que le paradoxe paralyse.
Ensuite il y a Philippe Poutou. Sa réputation d’homme sympathique, authentique, n’est pas usurpée. Et il est intègre, je peux en témoigner. Après avoir passé une demi-heure dans le métro parisien à la faveur d’une coïncidence, puis plus d’une heure le 8 janvier au Théâtre du Rond-point à tenter de le convaincre de la nécessité d’appeler à ce rassemblement, s’il m’a patiemment écouté ( certes il me devait bien ça vu ma profonde indignation à l’égard du voyage à New-York du très brillant postier qui avait superbement ignoré les Indignés de la Défense pour aller draguer les Occupy Wall Street, mais je pense que ce n’est pas la seule raison), à aucun moment il n’a accordé ouvertement son soutien à ma vigoureuse suggestion. Les échanges étaient des plus plaisants, mais comme sans doute il n’y a pas eu de décision arrêtée sur cette question au NPA : bouche cousue. Au NPA quand on est candidat on ne représente pas que soi-même mais le groupe, un parti, un groupe de partisans. Ce qui n’empêche pas ce parti de se fossiliser comme quelques autres. Fossilisé, mais attention, révolutionnaire ! A l’évidence, me direz-vous, ce n’est pas une manière de parler, propice à rallier le NPA à la cause que je prétends défendre. Mais qu’est-ce que ça change ? Je suis convaincu que Philippe Poutou et ceux qui l’entourent savent d’avance que les « fossiles » du parti feront tout pour empêcher un tel rassemblement. Ou alors s’ils le sont réellement, les révolutionnaires, qu’ils le démontrent ouvertement et de manière vraiment démonstrative ! Sinon que les plus lucides se décident à ruer dans les brancards si le débat est stérile.
Reste Nathalie Arthaud. Qu’en dire ? LO, c’est et ce sera toujours « cavalier seul » de toute façon, non ?
L'appel
Bon, c’est bien gentil tout ça, mais un appel au rassemblement sans les protagonistes c’est de la glose. Alors justement j’ai interrogé les intéressés, lors de cette soirée du lundi 8 janvier au Théâtre du Rond-point intitulée « Non au logement cher » (et organisée par le CNL, le DAL, la Fondation Copernic, FSU, Jeudi Noir, Sud Logement… Il y avait du beau monde, et notamment Albert Jacquard, toujours aussi clairvoyant, bien que très diminué).
La réponse d’Eva Joly, dans un cri du cœur : « Mais je l’ai toujours pensé : le rassemblement est la seule solution ! », pour rajouter désabusée : « Mais malheureusement c’est trop tard ».
Et la réponse de Jean-Luc Mélenchon, voix grave, chantante ; et posée, mais pas désabusée : « Mais j’ai passé mon temps à le proposer… », tandis qu’un acolyte renchérissait : « Ca fait trois ans qu’il n’arrête pas d’agir en ce sens ! ». Alors à quoi bon prolonger la conversation et ils me laissèrent. Sur le coup, bien dépité…
Alors c’est foutu ? C’est trop tard ? Peut-être… Sauf à inverser la vapeur ! Après tout ce n’est d’abord qu’une question de volonté ! Non ? Et si ça ne dépendait que de nous, de l’inverser cette vapeur ? Parce qu’à l’évidence ils s’estiment. Quand ils se retrouvent tous les trois ensemble, comme la semaine précédente à Amiens pour soutenir le syndicaliste CGT qui avait refusé un prélèvement ADN, ils ne se font pas la tronche. Au contraire. Joly et Mélenchon se seraient même mis d’accord pour faire en sorte qu’on ne puisse pas les photographier trop souvent à parler ensemble, histoire de marquer leur différence. Et d’ailleurs ce soir là Jean-Luc Mélenchon a répondu de cette manière à une question de l’AFP sur la fréquence de leurs sorties communes : « C’est bien de voter pour M. Mélenchon, mais c’est bien aussi de voter pour Mme Joly. Ceux qui ne votent pas pour moi, il vaut mieux qu’ils votent intelligemment ». Si ça c’est pas une preuve d’estime…
Alors… c’est pas foutu ? Bien sûr ! Et ce rassemblement doit impérativement avoir lieu. Il est le moyen le plus sûr, et peut-être même le seul, pour battre Sarkozy, puis mettre banquiers, financiers et grands patrons des transnationales à leur place. Celle qu’on leur concoctera. Nous sommes les 99% oui ou non ?
Alors ?
Alors UNE – SEULE – SOLUTION : LEUR - REVOLUTION ! Autrement dit dans les plus brefs délais l’établissement d’un programme commun minimum (4-5 axes majeurs formulés d’une manière telle qu’ils ne créent pas de polémique majeure, ou peut-être même limités à leur énoncé. Dont évidemment la dette, le nucléaire et la réforme constitutionnelle). Une vraie gageure. Inimaginable… et pourtant incontournable.
Ensuite restera l’étape décisive : la désignation d’un ou d’une candidat(e) unique. Pas l’étape la plus simple. Parce qu’il ne sert à rien de se le cacher, une candidature unique incarnée par le candidat d’un des trois partis parait difficilement concevable. Et sauf miracle je vois mal EELV et NPA accepter la candidature de Jean-Luc Mélenchon. D’autant qu’EELV, comme les autres, compte sans doute sur la survenue d’évènements marquants mettant en relief ses orientations [tels le rapport de la Cour des comptes sur le coût du nucléaire (mais on voit le résultat !), le 11 mars anniversaire de Fukushima…] ou l’intégrité morale de sa candidate.
Sauf miracle donc, il faudrait alors faire appel à une personnalité extérieure aux partis et les connaissant bien, respectée, bien au fait de l’économie, profondément républicaine, ayant déjà conduit une liste divers gauche, charismatique. Et elle existe cette perle rare pouvant, dans les circonstances exceptionnelles actuelles, convenir aux trois partis ? Parce que vous croyez que je me serais fendu de cet article si je n’avais pas une idée ? Mais je ne communiquerai pas le nom auquel je pense dans l’immédiat, parce que je préfère ne pas trop vous influencer et observer si vos choix s’apparentent au mien. Et puis rien ne dit que cette personnalité accepterait une telle investiture, même si elle a eu… mais j’attends avec impatience vos avis. Des fois que se dessinerait un plébiscite.
Si par un bonheur seulement en apparence des plus improbables, ils parvenaient, inspirés comme jamais, à un tel résultat, on pourrait s’attendre très raisonnablement, grâce à un tel coup politique, à l’accession au second tour du candidat unique. Et alors Jean-Luc Mélenchon, ou il se retrouve Président, ou plus probablement Premier ministre, s’ils décident de choisir une personnalité extérieure.
Adresse aux partisans de Jean-luc Mélenchon
Et je voudrais maintenant m’adresser aux partisans de Jean-Luc Mélenchon. Faisons un calcul froid : si vous vouliez vraiment à tout prix, y compris donc en y mettant un prix pas forcément le plus honorable, voir votre mentor accéder à l’Elysée, ou plus raisonnablement à Matignon cette fois dans l’hypothèse de Hollande à l’Elysée, quel serait le meilleur moyen d’y parvenir sinon en poussant à l’idée de ce rassemblement ? Si Jean-Luc Mélenchon appelait à ce rassemblement (mais ça pourrait être aussi Philippe Poutou ou Eva Joly…), il ferait aussitôt monter les enchères. Et les deux autres partis ne pourraient pas ne pas réagir sauf à perdre des électeurs. Evidemment l’impact serait beaucoup plus fort s’ils l’annonçaient ensemble, et ce choix doit primer, mais à défaut…Et ne croyez-vous pas que le PS s’empresserait de proposer Matignon à Jean-Luc Mélenchon en échange d’un renoncement (puisqu’il a clairement annoncé qu’il ne se verrait qu’à ce poste) ? Ce qu’à l’évidence le PS ne fera jamais en dehors d’une telle hypothèse, même si Jean-Luc Mélenchon montait encore dans les sondages. Sauf évidemment à monter considérablement. Mais cela voudrait dire attendre, et prendre dans ce cas un pari des plus risqués, mais surtout inutile. Ainsi dans tous les cas de figure, déjà par le seul fait d’appeler à un rassemblement, c’est gagnant, pour vous, pour Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche. Et cela même si Jean-Luc Mélenchon n’est pas le candidat du rassemblement.
Alors pour y parvenir il n’y a pas 36000 moyens, il n’y en a que quelques-uns, et notamment celui-là : inonder le Front de Gauche, EELV et NPA de mails, non pas les appelant à un rassemblement, mais l’exigeant (enfin vous faites comme vous voulez). Ou simplement un mail contenant le lien de cet article (si ça peut rassurer : Patrick Samba est un pseudo, et je tiens à mon anonymat). Parce que non il n’y a pas d’autres solutions pour s’offrir une garantie maximale de battre Sarkozy. On ne peut pas compter sur le seul PS et Hollande pour cela. Le risque est bien trop grand. Et l’avenir de notre santé psychique, et avant tout de celle de nos plus jeunes, parce qu’il s’agit avant tout de cela, sans doute avant celui de notre pouvoir d’achat, ne nous permet pas de le prendre, cet impossible risque : celui d’une sorte de fascisme larvé, une nouvelle sorte de dictature, démocratique, la démocrature.
Or, vous en avez marre, oui ou non ?
Maintenant vous allez pouvoir dire que je rêve. Et bien soit, je rêve, et dans ce cas… rêvons donc ensemble.
Et nous avons, et ils ont jusqu’au vendredi 16 mars (date limite de dépôt des 500 parrainages nécessaires) et mieux jusqu’au jeudi 23 février (date d’envoi des bulletins de parrainages aux élus), pour rêver, et agir.
Moi j’aurais fait ce que je pouvais.
Adresses :
- Jean-Luc Mélenchon, son blog : Contact , le site du FDG : CONTACT | PLACE AU PEUPLE ! 2012 (département : « Assemblées citoyennes » par ex.)
- Eva Joly : [email protected] , adresse pour « propositions, remarques, suggestions » sur son site Soutenir Eva Joly et participer à la campagne | Eva Joly
- NPA : Contact | NPA (peu importe le département, ça arrive au siège me semble-t-il. Ou alors : Paris)
Le lien de cet article : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/appel-a-un-rassemblement-des-109601
Puis transférez votre mail à vos contacts, ou adressez-leur le lien de cet article, en indiquant les liens d’envois, et demandez-leur de le relayer à leur tour.
Et basta !
(Et ne l’oublions jamais : même à l’heure d’internet, la télé commande l’ère conditionnée ! )
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