Ces voyous qui nous font les poches
François Bayrou, on le sait depuis l’histoire de la fameuse gifle qu’il administra à un gamin de banlieue qui la méritait bien, n’aime pas que l’on fasse ses poches. Mais le président du MoDem n’aime pas non plus que l’on fasse les poches des Français. Il s’est exprimé avec vigueur sur la taxe injuste du RSA et sur l’arbitrage en faveur de Tapie. Parce qu’il n’aime pas les voyous qui nous font les poches, il participera à la Commission des finances qui va examiner l’affaire Bernard Tapie
François Bayrou s’est dit choqué, mercredi, que l’Etat, "qui n’a plus un sou", ait permis à Bernard Tapie de s’enrichir "aux frais du contribuable" grâce à l’arbitrage rendu en sa faveur dans son litige avec le Crédit lyonnais. "Voilà un Etat qui n’a plus un sou dans ses caisses et qui donne le moyen à M. Tapie de rembourser ses dettes et d’être l’une des toutes premières fortunes françaises aux frais du contribuable, sans qu’il y ait eu de décision de justice et même contre les décisions de justice".
La somme attribuée à l’homme d’affaires, qui mérite d’être désigné plutôt sous le terme d’"affairiste", devait être majorée des intérêts (105 millions) et des frais de liquidation (15 millions), ce qui fait pour l’Etat une ardoise de 405 millions d’euros. "400 millions d’euros, c’est l’équivalent de la totalité des franchises médicales pendant plus de six mois, c’est un pactole", s’insurge François Bayrou.
Cela dit, compte tenu des dettes de Tapie à l’égard du Crédit lyonnais et auprès du Fisc, et une fois qu’il aura acquitté l’impôt à l’État, le bénéfice final devrait être compris entre 106 et 144 millions, selon les estimations du député Nouveau Centre Charles de Courson. Une misère !
Le président du MoDem sera désormais membre de la Commission des finances, en remplacement du député des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle. Il n’aura de cesse de redire ce qu’il a déjà dénoncé : la protection de haut niveau et le favoritisme dont a bénéficié le riche homme d’affaires. On l’a vu depuis, le bras protecteur de Sarkozy s’abat de façon foudroyante quand l’un de ses riches amis voit sa pelouse envahit paisiblement par une poignée de manifestants. Un régime de faveur qui ne profite pas au citoyen ordinaire. Serions-nous sous le régime de la République des amis ?
"Voilà un État qui n’a plus un sou dans ses caisses et qui donne le moyen à M. Tapie de rembourser ses dettes.", déclare donc François Bayrou. Le timoré François Hollande, lui, s’interroge : la relation privilégiée de l’homme d’affaires avec le président de la République a-elle pu jouer ? Qu’il est gentil !
La voie de l’arbitrage serait "douteuse" selon Charles de Courson. La voie judiciaire n’aurait-elle pas été moins coûteuse pour le Trésor public ? L’audition de Bernard Tapie aura lieu la semaine prochaine.
Mais il n’y a pas que les hommes d’affaires véreux qui font les poches du peuple français, il y a aussi les familles les plus riches de France, ces familles immensément riches qui refusent de verser leur obole au titre de la solidarité nationale qu’exige le financement du revenu de solidarité active. Il est choquant que ces familles richissimes qui ne savent plus que faire de l’argent (et l’expression n’est pas anodine, elle reflète la réalité !), ne participent pas à l’effort de solidarité exigé des classes moyennes et même des classes les plus pauvres (plafonnement du RMI, gel de la prime pour l’emploi).
Citoyens, réagissons ! Ecrivons à nos députés (le projet sur le RSA sera discuté à l’Assemblée à partir du 22 septembre), ne laissons pas les voyous nous faire les poches !
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