C’est plus clair en relisant l’article en question
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200.000 euros pour Frédéric Lefebvre en 2008 : "Pas de conflit
d’intérêts"
Frédéric Lefebvre, UMP, Nicolas Sarkozy, Noël Mamère, lobbying, Politique
Par Alexandre
le 13/11/2009 à 11:37, vu 34495 fois, 98
Info Le Post. Le porte-parole de l’UMP touche de l’argent
comme actionnaire de sa société de conseil. On l’accuse de profiter de « lobbying ».
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP
maxppp
Frédéric
Lefebvre et le lobbying ?
C’est une polémique qui dure...
Quelques mois avant la présidentielle, en 2006, une équipe de Canal + trouve
que la question est gênante, pour celui qui était déjà un proche de Nicolas
Sarkozy, l’Intérieur et à l’UMP.
"Frédéric Lefebvre, le très influent conseiller parlementaire de
Nicolas Sarkozy, est resté actionnaire majoritaire d’un cabinet de
lobbying." (un cabinet dont la mission est d’influencer les
parlementaires et le gouvernement dans la préparation des lois au profit
d’intérêts privés, ndlr)
C’est ainsi que Bakchich et L’Express résument l’affaire à l’époque.
Comment Frédéric Lefebvre contre-t-il alors la polémique ? Voici ce qu’il
répond dans un des articles écrits par les auteurs de Députés sous
influence :
"Je ne m’occupe absolument
plus de PIC conseil depuis 2000. Je n’y exerce aucune responsabilité et ne
touche aucun dividende".
Il reste toutefois détenteur de
51% du capital de Pic conseil, en « nue propriété », ce qui signifie
qu’il conserve ses titres, mais en a confié l’usufruit temporaire à son associé
jusqu’au 30 juin 2007,
précise alors L’Express,
qui conclut :
"A cette date, la France
aura un nouveau président et Frédéric Lefebvre deux options : revendre, à bon
prix, les titres de son entreprise prospère ou en reprendre les commandes comme
lobbyiste en chef"
Après l’élection de Nicolas Sarkozy, Frédéric Lefebvre n’a fait ni l’un ni
l’autre...
Il a changé son statut et touche des
bénéfices de sa société, très prospère
Le Post s’est procuré un document, daté du 20
juillet 2007, qui le montre.
Un autre document montre que sa société a distribué 200 000 euros
à ses actionnaires en dividendes en 2008. Frédéric Lefebvre,
désormais actionnaire minoritaire, détient 49,9 % du capital de PIC Conseil...
Il a donc touché 100.835 euros de dividendes en 2008.
A cela s’ajoute un autre versement : Un peu plus tôt, toujours en 2008,
les actionnaires de PIC Conseil ont décidé de distribuer en plus 210.000 euros
à leurs deux actionnaires, puisés dans les « réserves » de la société :
soit 98.490 euros de plus pour Frédéric Lefebvre.
Total des versements pour Frédéric Lefebvre en 2008 : 199.325 euros
En quoi ça pose problème ?
Légalement, Frédéric Lefebvre a tout à fait le droit de toucher des
dividendes d’un placement : à l’époque il était député et il n’y a pas d’incompatibilité.
Mais pour Noël Mamère, joint par Le Post,
cela pose tout de même problème.
Le député-maire Verts avait dénoncé Frédéric Lefebvre le
« lobbyiste », à l’Assemblée, en plein débat sur le projet de loi sur
l’audiovisuel, fin 2008 : le député UMP est actionnaire "d’une société de
conseil qui a pour client Bouygues Telecom", avait-t-il lancé. Et Bouygues
est propriétaire de TF1. Mais Noël Mamère avait retiré ses propos, à cause d’un
démenti du porte-parole de l’UMP : "A l’époque, Lefebvre m’avait assuré
qu’il s’était complètement retiré de la société dont il était
actionnaire."
Lorsque Le Post lui apprend que Frédéric Lefebvre touche des
dividendes de l’entreprise, il s’emporte : "Je lui ai fait confiance
mais j’ai eu tort. C’est moi qui avais raison, en fait. Il avait un lien, via
son entreprise, avec des sociétés qui avaient intérêt au vote de la loi. C’est
un conflit d’intérêts potentiel. Il y a des failles dans notre système."
Interrogé par Challenges sur cet épisode, Frédéric
Lefebvre, avait admis début 2009 qu’il était resté "actionnaire
minoritaire« , mais précisait que PIC »n’avait plus d’activité de
lobbying".
Pourtant, PIC Conseil détient 50 % de Domaines Publics, qui
vante sur son site web ses compétences dans le lobbying :
Et les dirigeants de Domaines publics ne cachaient pas que Bouygues faisait
partie de leurs nombreux clients, rapporte Vincent Nouzille, qui l’a écrit dans
son ouvrage Députés sous influence, à l’automne 2006.
Que répond Frédéric Lefebvre ?
Joint par Le Post, il expose ses
arguments par email :
"J’ai toujours dit que je n’avais plus aucune activité dans PIC Conseil
depuis 2002, date à laquelle j’ai repris des activités politiques à 100% de mon
temps."
"J’ai toujours dit aussi et à de nombreuses reprises, à vos confrères,
que j’avais de surcroît, après mon entrée au Parlement cédé la majorité de mes
parts conformément à la loi et que j’étais resté actionnaire ’dormant’."
« Il n’y a donc évidemment pas de conflit d’intérêts. »
Il touche néanmoins de l’argent grâce à l’activité de la société...
"Il ne faut pas confondre les revenus de placement avec les revenus
d’activité ! Je me félicite que la société que j’ai fondée n’a cessé de se
développer après mon départ en 2002, même si vous constaterez qu’en 2009 les
revenus de ce placement ont été divisé par près de 2,5. Je n’ai jamais envisagé
de reprendre une quelconque activité dans l’entreprise que j’ai créée."
"Dans ma carrière politique j’ai toujours veillé scrupuleusement à ne
pas me mettre en conflit d’intérêts."
Et le fait que Domaines Publics cite comme client Bouygues, actionnaire
de TF1, cela n’est-il pas un conflit d’intérêts potentiel ?
"Je n’ai jamais travaillé pour Bouygues et à mon époque - à ma
connaissance c’est toujours le cas - PIC Conseil n’a jamais eu Bouygues comme
client ; et si Domaines Publics mentionne cette société comme client, ce
n’est pas de mon fait et je l’ignorais."