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Accueil du site > Actualités > Politique > La bipolarité répond-elle à une structure mentale de la pensée occidentale (...)

La bipolarité répond-elle à une structure mentale de la pensée occidentale ?

Il est intéressant de constater que le bipartisme tend à s’imposer dans la vie politique en France (gauche-droite), aux Etats-Unis (républicains-démocrates) et même dans d’autres pays démocratiques européens. Les tentatives centristes ou d’alliances virent à l’équilibre instable, comme une bille métallique entre deux pôles cherchant à l’attirer, sans que la polarité ne se déplace au centre sur la bille, devenant aimant à son tour, au détriment des deux autres pôles.

Et, pourtant, les partis dominants ont plutôt eu tendance à se modérer plutôt que se radicaliser, en se « centrisant ». Par exemple, la droite en France, traditionnellement conservatrice, priorisant l’ordre, le travail, les valeurs morales et traditionnelles, et en économie le capitalisme, a composé avec la nécessaire solidarité et un interventionnisme de l’Etat. Et la gauche socialiste, plus libertaire sur les valeurs morales, priorisant la solidarité et la redistribution, avec le rôle central de l’Etat dans l’économie et cette redistribution, a dû aussi accepter le capitalisme et le nouvel ordre économique imposé par la mondialisation.

Face à ces deux pôles, le Mouvement Démocrate cherche à proposer une nouvelle offre, cohérente et explicite en termes de valeurs et de projet. Elle n’est pas la synthèse, ni le dénominateur commun des deux offres. En termes de valeurs, elle s’oppose aux valeurs de la droite UMP (et de la droite républicaine américaine, de G. W. Bush) et elle rejoint les valeurs de la gauche sociale-démocrate du PS (et des démocrates américains), en témoigne le Manifeste des Gracques, très proche de la charte des valeurs du Mouvement Démocrate. En revanche, le Mouvement Démocrate n’est pas sur la même ligne programmatique que le PS, refusant de laisser croire en un Etat tout-puissant qui peut tout prendre en charge (et en même temps déresponsabilisant les individus).

Presque 20 % des Français ont voté pour cette offre « centriste » ou « centrale » aux élections présidentielles de 2007, imposant le Mouvement Démocrate comme la troisième force politique du pays. Et, pourtant, ce score n’a pu se maintenir aux élections législatives et municipales. Certes, la loi électorale et le mode de scrutin, favorisant les stratégies d’alliances avec un parti dominant, par anticipation d’un second tour discriminant au profit du majoritaire, y sont pour beaucoup. De plus, il est plus confortable pour les sponsors intéressés par la victoire de certains et surtout des retours d’ascenseur, de financer un nombre limité de partis... Mais il y a aussi probablement une autre cause, plus insidieuse, plus psychologique, à ce retour en force de la bipolarité politique, de ce bipartisme qui s’apparente de plus en plus au bipartisme américain...

Dans la mentalité occidentale, dans la structure mentale des individus comme dans l’inconscient collectif d’une société d’hommes, imbibé de la mémoire de son histoire passée, de l’influence religieuse, de ses guerres et de ses épopées, la plus grande partie des concepts fonctionnent dans la dualité : idée du bien et du mal, du beau et du laid, de Dieu et du Diable, du mâle et de la femelle, du couple composé d’un homme et d’une femme, du vrai et du faux, du corps et de l’esprit, de la thèse et de l’antithèse, du capitalisme et du communisme, de la gauche et de la droite...

Est-ce que cette dualité existe dans la nature et que notre esprit se complaît à la reproduire, à la retrouver, ou bien est-ce que notre pensée a besoin de rendre le monde dual, en le simplifiant, pour mieux le comprendre, simulant la nature en la représentant sous forme de concepts duels ? Peu importe la portée ontologique de la pensée duale...

Le fait est qu’il est plus facile pour l’homme, en particulier l’homme occidental, de simplifier le monde pour le comprendre et ainsi se l’approprier, par des mots simples et par des classifications basiques et binaires.

C’est d’ailleurs la technique rhétorique qu’a employée Nicolas Sarkozy (surtout Henri Guaino, rédacteur de la plupart de ses discours de campagne), comme l’ont bien analysé Louis-Jean Calvet et Jean Véronis, dans leur ouvrage Les Mots de Nicolas Sarkozy (Editions du Seuil), opposant les catégories de population entre elles : les gens qui se lèvent tôt aux autres (les chômeurs), les fonctionnaires qui coûtent cher aux autres qui bossent dur et paient des impôts, etc.

Et cette rhétorique a été d’une redoutable efficacité car elle parle aux gens, elle répond à leurs attentes. C’est simple, le monde est clair, expliqué, et donc leur appartient. Ils se sentent soudain intelligents et en savent gré à leur interlocuteur. C’est magique. Succès garanti.

De même, l’homme occidental aime le duel, le combat entre deux hommes ou deux équipes, qu’il reproduit dans ses loisirs, le sport, les jeux. Le développement de l’individualisme et des jeux vidéo a favorisé des jeux entre deux partenaires ou entre un homme et une machine.

La pensée orientale, asiatique ou moyen-orientale, procède d’autres modes de structuration mentale, elle est plus nuancée, moins binaire, plus dans la gamme des nuances, avec moins d’affrontement entre valeurs extrêmes. Le Yin et le Yang représentent la complémentarité plus que la dualité.

Aussi, indépendamment du fond des valeurs, des idées et des programmes que peut développer un parti, en particulier un parti émergent et non dominant face aux deux majoritaires, peut-on s’interroger sur la stratégie à adopter pour pouvoir devenir l’un des deux pôles et ainsi naturellement entrer dans la structure mentale binaire de la population.

Sur cette hypothèse, la meilleure issue pour le Mouvement Démocrate et son grand challenge à venir est de s’imposer comme l’alternative crédible à la politique de Nicolas Sarkozy, comme le fait aujourd’hui François Bayrou, ce qui est vrai sur le plan des valeurs. Il doit devenir lui-même un pôle, en proposant un projet alternatif crédible, remplaçant le PS ou bien en incitant la partie du PS social-démocrate à le rejoindre.

Ou bien il faut changer profondément les mentalités...


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22 réactions à cet article    


  • laelia laelia 16 avril 2008 12:48

    Bonjour Marianne,

    Si... mon article pour le pluralisme est accepté par les modérateurs de ce site ... nous aurons eu la même idée. Progresser vers le pluralisme, c’est mûrir politiquement : c’est tendre vers une démocratie plus effective.

    Bonne journée et merci.

     


    • Eve 16 avril 2008 13:55

      Emile Jalley (2006) "Wallon et Piaget" (souligné et gras par moi) :

      Pg 207 :

      Wallon (1945) a décrit, chez l’enfant de 2 à 9 ans, un mode primitif de fonctionnement intellectuel qu’il a qualifié comme pensée binaire, ou encore pensée par couples.

      Ces couples consistent en paires de représentations associées selon des types variés de rapport, en particulier d’équivalence, et aussi de contraste. Le couple est la molécule initiale de la pensée. Il consiste dans l’intuition d’une dualité, mais encore posée dans l’unité. Il procède aussi bien de l’assimiliation que de l’opposition. Le rapport différentiel entre les deux membres du couple est dynamique. (...)

      Dans sa perspective propre, Piaget (1968) a également décrit, au cours de la période préopératoire du développement intellectuel, de 5 ans et demi à 7 ans environ, un mode de structuration binaire propre à la pensée enfantine, qu’il a appelé fonction constituante (...)

      Pg 208 :

      D’après Wallon, la pensée par couple caractérise non seulement la pensée enfantine, mais encore toutes les formes régressives et archaïques de pensée. Malgré la dynamique interne qui s’établit entre les deux pôles, le couple fonctionne à l’origine comme une sorte de monade sémantique fermée sur soi. A partir d’un certain âge, dès 7 ou 8 ans, l’insertion d’un troisième terme intermédiaire disjoint les deux pôles du couple et introduit la pensée de relation. Wallon appelle "série" cette nouvelle formule cognitive qui provoque le "dépassement du couple"

      Pas de quoi être fier, isn’t it ?

      Un deuxième point (il y en a d’autres évidemment mais ce serait plus long) : à partir de "l’instinct de conservation" autrement dit de survie qui consiste plus ou moins inconsciemment (c’est pratique et de confort) à préserver en l’état une situation insatisfaisante mais plus rassurante que l’incertitude du lendemain nécessitant de réfléchir maintenant (tous les prétextes sont bons pour ne pas le faire), de prendre des décisions (difficile pour deux voire trois générations de cocoonés). Exit l’instinct social et donc le souci de l’autre malgré toute l’utilisation qu’en font nos politiques au travers de leur médiatico-empathie que toute personne un peu soucieuse d’objectivité débusquera : faire monter la peur, l’angoisse et donc toujours plus l’instinct de conservation, de repli sur soi. Tout cela largement décrit en psychologie et en philosophie sauf chez les squatteurs de plateaux de teve-radio : entre gens consensuels se croisant tant sur ces plateaux que dans les dîners mondains, il est plutôt de mise de s’inter-congratuler sur leur dernier produit à fourguer au peuple. Idem pour bon nombre de représentants de la presse.

      Toute "bête" politique sait instinctivement elle aussi jusqu’où elle peut tirer sur la corde, du moins si elle n’est pas elle-même "entamée" psychologiquement, ce qui n’est pas gagné avec nos élus très instinctivement attachés à leur soupe personnelle : nous avons quelques exemples d’élus au plus haut niveau. Le citoyen s’est berné* en imaginant qu’il ne serait pas concerné tôt ou tard par les discours binaires servis sans relâche, ce n’est pas faute pourtant d’avoir tous au moins une expérience dans notre quotidien avec un vendeur de camelote.

      * Il est toujours utile de rappeler à quel point le langage politique s’appauvrit (plusieurs bouquins sortis récemment) au travers de slogans pouvant être compris dans n’importe quel sens ; l’acheteur (par son vote) de slogan libère les passions de "l’âme humaine" (décrites depuis des siècles), les siennes, que je résume de la manière binaire par laquelle elle se traduit très régulièrement (on en trouve à tous les coins de forums) : "chouette, je vais y trouver mon compte" ou "chouette, terminons-en avec vos privilèges". 

      Je ne peux que renvoyer une fois de plus à La Boétie et la servitude volontaire...

      Le bipartisme n’arrange rien sauf pour ceux qui n’ont aucun vision de l’avenir, ceux qui disent "je suis le bien, eux sont le mal" (c’est donc bien du binaire) et ne voient aucun inconvénient aussi longtemps qu’ils sont au pouvoir à ce qu’une bonne part des électeurs votent par défaut ou s’abstiennent. Ce qui me ramène à mon point de départ.

      Une remarque quand même : dans nos démocraties, la "droite" est de plus en droite, faudra-t-il que la "gauche" se radicalise aussi ? Deux extrémistes qui s’opposent, ça donne quoi ? Soit une entente cordiale pour mater l’entre-deux car soyons réalistes : les procédés peuvent être les différents mais les résultats sont les mêmes, soit c’est l’entre-deux qui met tout ce petit monde au pas, c’est plus long, plus difficile puisqu’il ne s’agit pas de tomber dans les mêmes travers mais possible : plusieurs démocraties voisines le démontrent. UMP et PS ont tout intérêt à ne pas le voir.


      • Marianne Marianne 16 avril 2008 17:44

        Merci Eve pour ce commentaire qui complète l’analyse. Je vois que vous avez les mêmes références que moi. J’ai lu Piaget, dont j’apprécie beaucoup les analyses. J’ai l’ai repris d’ailleurs en référence d’un long article que j’avais publié sur l’analyse des causes des inégalités croissantes. Si on compare l’évolution de l’homme dans la civilisation à celle de la vie d’un homme, nous approchons de l’adolescence ...

        http://mariannerepublique.hautetfort.com/media/01/00/0716b6c05e7b256f8b42c0 063f940a7d.pdf

         


      • Cartman 16 avril 2008 14:02

        A l’auteur,

        La lutte contre le bipartisme ne doit pas passer que par le Modem, mais par l’ensemble des partis existants. Chacun d’entre eux représente une fraction de la population, de l’extême gauche à l’extrême droite.


        • Marianne Marianne 17 avril 2008 16:52

          Complètement d’accord avec vous. Il se trouve que j’ai parlé du MoDem car c’est un cas particulièrement intéressant en tant que 3ème force politique et par la divergence entre son poids proportionnel et le poids qu’il arrive à peser en termes d’élus du fait du contexte du scrutin qui pousse aux ralliements et accorde un net avantage au majoritaire. Et en plus je milite pour le MoDem. Mais le coeur de l’article était sur l’explication psychologique de la bipolarisation ...


        • zelectron zelectron 16 avril 2008 14:33

          La discipline du parti, le vote unique, la pensée unique...

          Je suis "apartide" : la plus grande partie des mesures du gouvernement ne me plaisent pas, idem pour le PS, quand au Modem c’est la même chose.

          A l’interieur des mesures là aussi certaines prêtent pour le moins à discussion.......

          N’étant inféodé à aucun parti, ni lobby quelconque je suis libre, mais à quel prix !

          Trop de partis tuent les partis, pas assez...

          Ce qui me fait penser que ce n’est pas tant la règle du jeu qui est importante mais la façon dont on l’applique.

          Enfin pour moi l’état n’applique pas la première règle : ne pas jouer, seulement arbitrer !

          Que diriez vous d’un match de foot où l’arbitre donnerait un coup de pied deci delà pour favoriser telle ou telle équipe. Il n’a qu’un seul droit : sifler, exclure, punir, proclamer les résultats

           


          • Eve 16 avril 2008 17:03

            ça c’est le discours de celui qui ne s’engage pas, sauf à décréter "tous pourris" ou dans un autre registre "aucun ne me convient" vous savez comme quand vous faites les boutiques, dans ce cas, il faut vous mettre à la couture ou passer dans le sur-mesure mais à vos seuls frais. Le monde hélas ne tourne pas autour de vous.

            Vous avez deux solutions :

            - vous porter candidat. en politique,

            - économiser votre temps dans les débats politiques (cela en fera gagner au lecteur).


          • Gilles Gilles 16 avril 2008 17:49

            D’après Wallon, la pensée par couple caractérise non seulement la pensée enfantine, mais encore toutes les formes régressives et archaïques de pensée.

            Vraiment intéressant et sans l’exprimer aussi clairement ce concept de la pensée binaire m’était familier, notamment depuis que j’interviens sur Avox. Au niveau politique par contre c’était clair depuis longtemps, notamment en ce qui concerne la dialectique gaino-sarkozienne qui a bien été décortiquée...qui doit son existence car elle colle parfaitement au mode de pensée contemporain occidental

            Il suffit d’étudier les commentaires des intervenants sur Avox surtout quand on traite de sujets qui titillent comme les profs, les fonctionnaires, les musulmans, Sarko et vous remarquez que 90% des intervenants sont ou brutalement contre ou férocement pour, chacun avec leurs sempiternels arguments formatés et pré-digérés par d’autres qu’ils ne font que râbacher comme des moulins à prières rouillés

            Ceux qui essaient de relativiser, de promouvoir une vision plus fluide, plus nuancée ou intermédiaire sont, en fonction des intervenants, classés systématiquement dans UN camps ou dans l’AUTRE, insultes à l’appui le plus souvent. Moi par exemple, sur les articles traitant de l’islam, je suis ou classé ou comme un raciste ou comme un islamo-facsiste...c’est dire.... Mais en fait j’ai remarqué qu’une opinion, quelle qu’elle soit, qui ne rentre pas dans un des DEUX cadre prédéfinis n’est hélas tout simplement pas comprise du tout

            D’ailleurs les débats sont de plus en plus de la baston entre DEUX groupes, les pour et les contre qui se dénigrent personnelement plus que ne débattent sur les idées....et entre, le néant ! (mis à part 4 ou 5 personnes qui arrivent à ne pas tomber dans ce manichéisme mais qui je suis sur sont peu lues car considéres comme chiantes à comprendre)

            C’est attristant en fait de réaliser, alors qu’on vient ici pour dialoguer, apprendre, comprendre, découvrir et se confronter à d’autres opinion cette inéluctable régression archaïques de la pensée. Il faut effectivement réformer l’éducation et l’instruction, pas à 100 % vers les savoirs fondamentaux dont on nous bassine mais sur LA PENSEE


            • Marianne Marianne 17 avril 2008 17:10

              Vous avez parfaitement raison et votre commentaire pourrait faire en lui-même l’objet d’un article sur AgoraVox !

              Cela dit, même si beaucoup d’internautes de la blogosphère sont "éruptifs" et bipolaires, et que ce média a tendance à décomplexer les gens, donc à faire ressortir leurs pulsions primaires (ce qui renforce la thèse de la bipolarité inscrite dans la structure mentale et même dans le cortex reptilien), ils ne sont pas tous comme cela ... Ne désespérons pas !


            • Christophe Christophe 17 avril 2008 20:18

              @Marianne,

              ce qui renforce la thèse de la bipolarité inscrite dans la structure mentale et même dans le cortex reptilien

              Il est assez intrigant que vous parliez du cortex reptilien ! En effet, bien des chercheurs en neurosciences considèrent que l’hypothèse de l’homo economicus (hypothèse du comportement humain qui sert de base de réflexion en économie) consiste à considérer que l’homme a un cerveau reptilien. Ce qui est contredit par les travaux en neurosciences, principalement par Paul Zak et l’hormone reproductive oxytocine.

              Sans chercher particulièrement qui de l’oeuf ou de la poule a débuté, mais les anthropologues nous ont appris que l’homme a une grande faculté d’adaptation à son environnement. L’économie étant largement dominante dans nos sociétés, il semble donc naturel que les hommes soient tentés de s’adapter par une forte régression de leurs pensées.

              Cette faculté d’adaptation est appelée la plasticité comportementale, elle est bien exposée dans cette thèse de doctorat.


            • pascal 17 avril 2008 09:48

              Je pense qu’il est aussi important d’examiner le rôle des institutions.

              La 5eme République a été faite pour répondre à une situation particuliere (De Gaulle et la décolonisation de l’Algerie) et en reaction à l’inefficacité d’une 4eme Republique qui donnait trop de poids aux différents courants et sensibilités.

              Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait façonné la vie politique en direction d’un monopartisme de fait , devenu apres quelques annees bipartisme.

              Je pense que les conditions de naissance de cette 5eme republique ont changé et, comme Arnaud Montebourg, qu’il faut creer une nouvelle republique. Notamment il propose d’elire le Senat à la proportionnelle , ce qui permettrait de creer un débat "pluriel" sans perdre les bénéfices du bipartisme, notamment en matière de stabilité politique.

              Je pense que, si la constitution organise un débat pluriel (de cette façon ou d’une autre) la société suivra. Par contre, dans les conditions actuelles vouloir sortir de la logique du bipartisme intégral est manifestement tres difficile , voire impossible, comme le montre l’echec de F Bayrou.

              Amicalement


              • Eve 17 avril 2008 14:34

                Comment peut-on parler d’échec de Bayrou quand on constate le poids qu’il a pesé dans la perte de 50 sièges de l’ump (législatives), dans les municipales ? Avec ces 50 sièges, l’ump pourrait sabrer dans tout et le PS prolongerait de cinq ans sa mort cérébrale (déjà qu’on l’entend à peine malgré le nombre de grosses têtes).

                Que le MoDem n’y trouve pas des sièges (c’est le système qui le veut et que ni PS ni UMP n’a envie de réellement changer parce qu’ils ont tout à perdre) c’est un fait mais cela n’a rien à voir, un militant ne s’exprime pas dans une assemblée cadenassée par un seul parti sauf si c’est le sien. La politique ce n’est pas qu’obtenir un siège et dormir devant la caméra de l’assemblée quand bien même les experts du genre seraient nombreux, d’ailleurs pourquoi se priveraient-ils puisque leurs électeurs les re-plébiscitent quasi à vie ?

                Et c’est un risque que Bayrou a pris en toute connaissance de cause qu’il assume là où d’autres n’assument rien d’autre que leurs arrières après retournement de veste si nécessaire et cela va toujours dans un seuls sens : vers ceux qui les attribuent.

                C’est tellement simple, tellement évident, qu’il faut être de mauvaise foi ou à côté de la plaque pour ne pas le voir.

                Un autre forum vient de s’ouvrir sur Bayrou : ce n’est qu’une ressucée de précédents. Chacun va y remettre son petit laïus avec les déjà-déçus, inconstants changeant de chapelle à chaque élection, se donnant un droit de parole qu’ils ne prendraient pas au MoDem ; de l’autre côté, les abonnés à vie (pour gagner du temps sur la réflexion, ce qui n’interdit pas de poster toujours les mêmes âneries dont la plus courante, binaire, est pour rappel "c’est toi qui as tout faux"), confondant politique et loterie : une chance sur deux de gagner qu’il soit ump, ps, ou un de leurs satellites. Le perdant gagne le droit de geindre cinq ans, le gagnant gagne le droit de faire semblant d’être heureux pendant cinq ans, mais près de 50% d’électeurs sur le carreau pendant ce temps. Passionnant. UMP et PS s’en foutent : ils ont leurs fins de mois assurées aussi longtemps que le bipartisme existera et que leurs satellites le resteront. Mais ça change quoi dans la situation actuelle : le pouvoir d’achat, l’économie, le social ? Rien de rien. Et pour cinq ans sauf si on descend dans la rue. Faudra bien y arriver, tôt ou tard mais ce ne sera pas avec le PS qui se contentera de récupérer.

                Deux clans principaux qui ont tout intérêt personnellement à ce que rien ne change, se rejetant continuellement la faute alors que de toute évidence, l’un et l’autre ont le même intérêt : garder le monopole. Un troisième parti indépendant, dans une proportionnelle, les obligerait à discuter. Pour rappel : une réelle démocratie veut que chaque élu vote aux assemblées en fonction du mandat que lui ont conféré ses électeurs pas d’une pseudo-discipline de parti. Aussi longtemps que l’électeur ne l’aura pas compris, rien ne changera. On n’a que ce qu’on mérite dirait ce cher président, et il s’en rend compte jour après jour, son pouvoir de séduction au sein même de son parti branle. Franchement quelle situation envier ? Sarkozy ? Bayrou ? X au PS ? Tout dépend de vos désirs  : bling-bling-moi-je ; tenter de changer l’immobilisme ; X. Mais aussi dormir ; geindre etc.


              • Marianne Marianne 17 avril 2008 17:15

                @ Pascal

                Il ne faut pas inverser la logique : ce n’est pas l’échec de Bayrou qui prouve qu’il est difficile de sortir du bipartisme, c’est la loi électorale et le mode de scrutin qui, favorisant le bipartisme, ont fait barrage à Bayrou ! Ce dernier plaide pour plus de représentativité et de pluralisme, sans être trop exigent dans sa demande puisqu’il prône 50% de proportionnel et 50% de majoritaire. C’est peu demander pour respecter un minimum de démocratie.


              • Christophe Christophe 17 avril 2008 16:01

                @Marianne,

                Dans la mentalité occidentale, dans la structure mentale des individus comme dans l’inconscient collectif d’une société d’hommes, imbibé de la mémoire de son histoire passée, de l’influence religieuse, de ses guerres et de ses épopées, la plus grande partie des concepts fonctionnent dans la dualité : idée du bien et du mal, du beau et du laid, de Dieu et du Diable, du mâle et de la femelle, du couple composé d’un homme et d’une femme, du vrai et du faux, du corps et de l’esprit, de la thèse et de l’antithèse, du capitalisme et du communisme, de la gauche et de la droite...

                En résumé, nous appliquons le principe du tiers exclu, introduit par Aristote et sa vision logique du monde.

                Est-ce que cette dualité existe dans la nature et que notre esprit se complaît à la reproduire, à la retrouver, ou bien est-ce que notre pensée a besoin de rendre le monde dual, en le simplifiant, pour mieux le comprendre, simulant la nature en la représentant sous forme de concepts duels ? Peu importe la portée ontologique de la pensée duale...

                Cette dualité n’existe pas dans la nature ; la classification, ou catégorisation, par genre et par différence spécifique, introduite elle aussi par Aristote (vous en trouverez des traces dans Organon), a été largement critiquée par les psychologues dans les années 70. Elle a été contestée par des scientifiques des approches conceptuelles comme Bussmann ou Rastier.

                Le fait est qu’il est plus facile pour l’homme, en particulier l’homme occidental, de simplifier le monde pour le comprendre et ainsi se l’approprier, par des mots simples et par des classifications basiques et binaires.

                C’est même plus que de la simplification, c’est du réductionnisme. D’un point de vue anthropologique, Quine lève bien, dans De Vienne à Cambridge, le besoin que nous avons de classifier, de catégoriser. Mais il insiste aussi sur le fait que c’est le meilleur moyen trouvé par l’homme pour introduire une structure mentale maniable dans le flux de l’expérience. Comme d’ailleurs Levy Straus insiste sur ce même besoin, on classe comme on peut mais on classe (La Pensée Sauvage). En fait, classer consiste à reconnaitre les discontinuité vitale du monde, cette activité est une condition de l’adaptation.

                Le principe de dualité que vous mettez en exergue est un besoin de recherche de stabilité de la pensée, ce qui est rassurant d’un point de vue psychologique. Ce principe est aussi inculqué lors de la phase d’apprentissage ; très jeunes, nous aprenons aux enfants à placer les concepts dans des catégories immuables, principe de l’enseignement litéral. Encore une fois, nous retrouvons cette volonté d’Aristote d’éduquer de la sorte, à l’opposé de la vision de Platon qui prônait plutôt un enseignement polémique.

                Il est assez antinomique que, pour une pensée à tendance logique utilisant le principe du tiers exclu, nous utilisions majoritairement une forme de structure conceptuelle qui est ... fausse. Pour les logiciens ayant une connaissance approfondie des logiques, la catégorisation par genus et differencae est certes pertinente pour les développements logiques mais la structure elle même possède tellement d’exceptions pour la classification des éléments naturels qu’elle est fausse ; la véracité ne pouvant se vérifier que si pour tout les cas (quantificateur universel), l’assertion se vérifie. Et, comme le soulignait Aristote, avec du faux dans le prémice, je fais ce que je veux !!!

                Il existe d’autres méthodes de classification, mais la plupart posent l’hypothèse, a priori, d’un universalisme que nous pourrions qualifier de transcendental dans les septs niveaux conceptuels que nous connaissons aujourd’hui. Or, si l’universalité est acceptable au niveau des concepts logico-philosophiques, elle ne se transmet pas aussi simplement que cela jusqu’au monde des actions.

                Le problème de structure mentale est important ; la plupart reposant sur une vision exclusivement hiérarchique des concepts. Or, dans les treillis, nous échappons à cette approche très réductionniste ; il y a beaucoup d’interconnection entre les différents concepts. Cette dernière approche ne permet que très rarement l’obtention d’un équilibre stable dans l’ensemble de la structure. Nous atteignons des équilibres instables à partir desquels, une nouvelle information, un nouveau savoir, peut remettre en question des associations entre concepts. Ces équilibres instables ne portent pas une valeur de vérité, mais une valeur de plausibilité.

                Mais le principe de dualité ne me semble guerre anodin lorsque nous l’appliquons à nos sociétés de communication. Bien des anthropologues admettent la classification, mais elle résulte des fruits de l’expérience. Or, aujourd’hui, nous manipulons des informations pour lesquelles nous n’avons pas l’expérience requise pour en assurer une classification pertinente. Cette méthode de classification permet de faire fi d’un raisonnement approfondi permettant de maintenir la plus grande masse dans un conformisme sans précédent ; rejetant de fait l’émancipation.

                C’est d’ailleurs la technique rhétorique qu’a employée Nicolas Sarkozy (surtout Henri Guaino, rédacteur de la plupart de ses discours de campagne), comme l’ont bien analysé Louis-Jean Calvet et Jean Véronis, dans leur ouvrage Les Mots de Nicolas Sarkozy (Editions du Seuil), opposant les catégories de population entre elles

                Je n’ai pas lu l’ouvrage de Jean-Louis Calvet et Jean Véronis, mais c’est exactement comme cela que j’ai ressenti la campagne de notre Président. D’un point de vue psychologique, il a joué sur l’inconscient, sur les structures profondes, sur cette méthode reposant sur le tiers exclu ; en posant l’hypothèse réaliste levée par Socrate qu’un homme ne commetra pas une action qui le poussera à se haïr lui-même, mais en opérant une inversion de sens : Comme je ne peux me haïr moi-même, toutes les actions que je mène sont bonnes. Entre les bons et les méchants, dans ce contexte, je suis toujours du côté des bons et les méchants sont obligatoirement les autres.


                • Marianne Marianne 17 avril 2008 16:47

                  Là Christophe, vraiment, vous me bluffez !

                  Etes-vous logicien ? Philosophe ? Psychiatre ? Simplement intellectuel érudit ? Tout cela à la fois ?
                  Le public d’Agogaox est vraiment épatant !
                  Commentaire très intéressant, mais sans doute pas à la portée de tous publics ...


                • Christophe Christophe 17 avril 2008 19:32

                  @Marianne,

                  De formation dont la tendance est fortement portée sur les aspects logiques (type logicien), spécialiste de l’information et de la connaissance, l’étude des comportements humains (sciences cognitives) nécessitent des approches multiples (philosophie, psychologie, anthropologie, sémiotique, neurosciences, ...). En aucun cas, je n’accepte une catégorisation par trop restrictive, et encore moins le terme intellectuel qui, à mon avis, n’a strictement aucun sens (tout juste bon pour les médias pour vendre leur médiocrité). Je n’ai aucune érudition, plus j’apprends, plus je me rends compte de mon inconnaissance.

                  Vous faites une différentiation entre les grandes cultures. Ayant connu, pour une partie de ma vie, la culture asiatique par l’intermédiaire de mes professeurs d’arts martiaux (dont Maître Awazu), je vous accorde que l’approche asiatique est autant différente de celle de l’occident que la pensée de Platon et Socrate étaient différente de celle d’Aristote (voir opposée puisque Aristote ne cherchait qu’à s’opposer à son maître Platon).

                  L’occident est sur une pensée de type aristotélicienne, aussi bien en terme d’éducation, de relations humaines, même en terme de systèmes politiques ; je ne puis que recommander de lire la Politique d’Aristote pour mieux comprendre. Pourquoi serait-ce différent pour ce qui concerne la catégorisation puisque c’est le centre névralgique de la pensée ? Si vous ne classez pas de façon binaire, vous ne raisonnez pas de façon binaire ; c’est aussi la porte ouverte vers un relativisme de la pensée.


                • FrédéricLN FrédéricLN 18 avril 2008 13:48

                   Réflexion intéressante et bienvenue amha ; cependant l’assertion de départ mériterait d’être étayée.

                  "le bipartisme tend à s’imposer dans la vie politique en France (gauche-droite), aux Etats-Unis (républicains-démocrates) et même dans d’autres pays démocratiques européens."

                  Est-ce le cas ?

                  Aux Etats-Unis, rien de nouveau ; on observe même pour la première fois depuis des décennies, un clivage assez profond au sein du Parti démocrate. Et si les E-U sont bipartites, ces 2 partis fédéraux n’ont guère d’existence que le temps des primaires présidentielles : le reste du temps, les forces politiques actives, ce sont les partis des Etats, les "coalitions" parlementaires.

                  En France, l’évolution la plus tangible du suffrage est la disparition du Parti Communiste Français. Plus qu’un signe de mentalité bipartite, ça me semble traduire l’obsolescence de l’idéologie communiste. On peut y ajouter la fusion entre gaullistes et droite, mais la distinction n’était qu’une fiction depuis le départ du général de Gaulle. En revanche, de nouveaux partis sont nés : Front National, partis écologistes, et le centre, qui s’était presque confondu avec la droite pendant un quart de siècle, a repris son indépendance.

                  En Italie, le dernier scrutin a permis l’affirmation de deux grandes formations au centre et à droite, et la quasi-élimination de la gauche. Est-ce une tendance lourde ? Plutôt, à mon avis, la conséquence mécanique d’un mode de scrutin (la proportionnelle à un tour avec prime majoritaire au premier)… unique au monde à ma connaissance, et par ailleurs rejeté par les trois quarts des Italiens selon les enquêtes.

                  Et ailleurs en Europe ? Le multipartisme est et reste la règle, et dans beaucoup de pays, ce sont les deux plus grands partis traditionnels qui reculent au profit de formations plus jeunes ou plus pugnaces.

                  En moyenne, le bipartisme progresse-t-il ou régresse-t-il ? Je l’ignore, mais suis preneur de statistiques !


                  • Marianne Marianne 18 avril 2008 15:09

                    Tu asraison, j’ai été trop catégorique dans ce postulat, qui méritait d’être nuancé, comme quoi ma structure mentale est bel et bien altérée par la déformation catégorique binaire, ...

                    Je voulais justement faire une étude comparative entre les différents pays sur les lignes de clivage politique des principaux partis, en essayant de leur attribuer des attributs en terme de priorités, de contenu de programme, et en appliquant une analyse factorielle des correspondances pour essayer de les comparer entre elles géographiquement. Je voulais aussi étudier les différents modes de scrutin pour relativiser leur importance en proportionnel par rapport au résultat final. Mais pour cela, il faut du temps, et collecter des données ... Ou bien on s’y met à plusieurs et on fait un Wiki collaboratif AgoraVox et on édite un livre. Chiche !


                  • jack mandon jack mandon 22 avril 2008 07:47

                     

                    Merci Marianne d’apporter, avec cette limpidité d’esprit, votre présence féminine.

                    La peur a envahi les consciences occidentales. L’hémisphère droit du cerveau se rétracte considérablement et prend la forme d’un pois chiche.

                    Dans un monde par ailleurs aussi évolué scientifiquement et technologiquement, force est de constater que nos responsables politiques ne travaillent pas dans l’innovation et l’originalité mais de plus en plus dans le pouvoir.

                    En son temps François Bayrou, avec lequel je me sens des affinités, a tenté d’apporter une dimension adulte à la politique, l’absence de Ségolène au second tour aurait placé les Français dans une situation tout à fait nouvelle.

                    L’élection de François était prévisible. Par l’effet du miroir, les Français méritent ce qu’ils ont choisi et que maintenant il refusent...sous le prétexte que Nicolas et par trop moderne et irrespectueux des usages...tu parles !

                    La raison est plus tragique, elle se nomme « immaturité »

                    Immaturité intellectuelle et sociale. En transactionnel, la population française est à dominante Enfant-Parent, j’avais fait un article là dessus, bien entendu refusé.

                    J’ai récemment provoqué une poignée de crétins prétentieux en sortant mon article sur l’astrologie. La plupart d’entre eux se sont focalisés sur des détails, bien sur déstabilisant pour eux. Ils ne savent même pas lire.

                    J’aimerais que vous me donniez votre avis sur les deux autres articles acceptés.

                    Votre avis m’importe, c’est celui d’une femme et j’avoue que je trouve la plupart des hommes d’un ennui...avec leurs prétendus sciences et leurs gros sabots.

                    J’ai presque des doutes sur votre existence, tant je suis déçu.

                    Avec le plaisir de vous lire.

                    Jack


                  • Marianne Marianne 22 avril 2008 12:11

                    @ Jack Mandon

                    Merci Jack. Je vous ai justement posté un commentaire sur votre dernier article sur l’astrologie !Il se trouve que j’ai étudié l’astrologie, classique et conditionaliste (le fondateur de cette dernière étant JP Nicola étant un ami) ...

                    Concernant votre métaphore sur le rapport parent-enfant des Français à leurs dirigeants, cela rejoint ma vision exprimée dans deux articles :

                    - un article sur l’approche de l’homme par les partis politiques, citant notamment  :
                    "La gauche comme la droite ont infantilisé le citoyen, cet enfant intrinsèquement bon ou mauvais, lui laissant croire que l’Etat tout-puissant va régler tous ses problèmes, qu’il suffit de voter, de déléguer le pouvoir et d’obéir, faire confiance... Les psychologues diront que la droite représente le père et la gauche la mère."

                    - un autre sur l’analyse des causes des inégalités croissantes, faisant référence à un article plus long proposant une analyse psychologique reprenant une thèse défendue par Jean Piaget, qui me faisait conclure que notre civilisation est en train d’entrer dans la phase de l’adolescence.

                    Bien @ vous,

                     Marianne


                  • FrédéricLN FrédéricLN 1er mai 2008 19:17

                     Je me suis posé la même question en fait : comment faire de façon pratique ?

                    Une façon simple serait de compléter l’hypothèse "bipartisme croissant" par l’hypothèse annexe, peu exigeante :

                    "cela se traduit aux élections européennes"

                    On peut alors comparer les résultats 94 et 04 dans les 15 anciens pays de l’Union (plus large fourchette disponible sur le site du Parlement)

                    Pays / % total 94 des sièges allant aux 2 partis en tête pour le pays / idem sièges 2004 (les % des voix ne sont pas dispo en 2004)

                     

                    Autriche 62% 72% Belgique 29% 33% Danemark 44% 57% Finlande 50% 57% France 58% 62% Allemagne 88% 64% Grèce 83% 79% Irlande 73% 69% Italie 53% 53% Luxembourg 67% 67% Pays-Bas 58% 52% Portugal 75% 79% Espagne 78% 89% Suède 55% 47% Royaume-Uni 92% 59%

                     

                    Le bipartisme progresse dans 6 pays et recule dans 7, sur cet indicateur (et il est stable dans 2 pays). Mais parmi les pays où le bipartisme recule il y a un changement lourd de mode de scrutin (au Royaume-Uni). Il y a certainement d’autres cas particuliers dans un sens ou l’autre (par exemple, en 94, la CSU allemande faisait liste commune avec la CDU, en 2004 elle est comptée à part).

                    Globalement hors Royaume-Uni, les 2 partis en tête (selon le pays) obtiennent 66% en 94, 63% en 2004.

                    A mon avis, l’évolution n’est pas assez forte (ni surtout assez uniforme) pour qu’on puisse conclure à un progrès ni à un recul du bipartisme.


                  • Marianne Marianne 1er mai 2008 22:02

                    T’es trop fort, Fred !

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