La laïcité et l’accueil éducatif des tout petits !
Le débat laïque se poursuit.
Les laïques aussi discutent entre eux avec le même principe : on mène un débat démocratique, on confronte nos points de vue et ensemble on mène les combats de défense de cette laïcité malmenée par ce gouvernement et parfois oubliée par une opposition qui se réclame de la République laïque et sociale. .
Il y a une semaine le député « communiste » Braouzec publiait un communiqué de dénonciation de la proposition de loi votée par le Sénat le 17 janvier 2012, qui vise
« à étendre l'obligation de neutralité à certaines personnes ou structures privées accueillant des mineurs et à assurer le respect du principe de laïcité. »
Cette condamnation est dans le droit fil des positions défendues par ailleurs par cette gauche communautariste qui n'a pas compris que le vivre ensemble passe par l'application des principes de laïcité.
Aujourd'hui, ce sont trois organisations laïques majeures qui publient à leur tour un communiqué.
Voici in extenso le texte en question :
« Communiqué commun de la Ligue des Droits de l’Homme, de la Fédération nationale de la Libre Pensée et de la Ligue de l’Enseignement
Dernier épisode d’un étonnant feuilleton dédié aux signes religieux, qui dure depuis plus de vingt ans, le Sénat vient d’adopter une proposition de loi sur la laïcité dans les crèches, les centres de loisirs et même chez les assistantes maternelles.
Avancée en décembre, la proposition stipule que les crèches et les centres de loisirs bénéficiant d'une aide financière publique « sont soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse ». Ce qui pouvait être un choix assumé et annoncé comme tel deviendrait une obligation systématique.
De nombreux centres de loisirs laïques demandent depuis longtemps à leurs salariés et à leurs animateurs de ne pas faire apparaître leurs opinions philosophiques ou religieuses. Cela fait partie du projet éducatif.
Mais la loi de Séparation des Eglises et de l’État n’a jamais contraint ce qui relève du privé à être soumis aux principes de laïcité. C’est le financement du culte (cérémonies, salaires…) que prohibe la loi de 1905.
De plus ce texte a suscité de multiples critiques, y compris et surtout à gauche, à cause de son extension aux assistantes maternelles. La liberté de conscience est incontestablement atteinte. Avec de telles dispositions, au détriment des libertés individuelles, la sphère privée se réduit de plus en plus. Dans une société en crise, où le lien social se délite, la laïcité se doit d’être une source d’engagement autour de valeurs partagées. »
On ne peut pas à la fois défendre le principe « fonds publics à l'école publique, fonds privés à l'école privée » et être opposés à ce que les crèches qui touchent des fonds publics ne soient pas soumises à une obligation de neutralité en matière religieuse.
Les crèches sont des espaces d'accueils éducatifs indispensables qui se situent à l'amont de l'école. Elle reçoivent des fonds publics importants de la part des CAF, des conseils généraux et des communes.
Elles doivent pouvoir recevoir tout public, ce qui suppose que ne transparaissent pas des choix religieux et philosophiques qui doivent eux rester dans le domaine privé.
Puisque les trois organisations signataires de ce texte se réfèrent à la loi de séparation de 1905, j'aurais bien aimé qu'elles soulignent, au lieu de fustiger l'article 3 de cette proposition de loi, que les deux premiers articles reconnaissent le droit de financer des crèches confessionnelles et ce, en totale contradiction avec le principe de séparation posé par la loi de 1905 .
Il nous faut poursuivre le débat jusqu'à son terme, d'autant plus que ces trois associations et notamment la Ligue de l'Enseignement et la Fédération Nationale de la Libre Pensée participent au combat laïque et ceci depuis leur fondation.
La proposition de loi va poursuivre son chemin avant son adoption finale, elle va être discutée par la chambre des députés, agissons ensemble pour que les deux premiers articles reconnaissant le caractère propre (donc religieux) de crèches privées financées sur fonds publics soient modifiés.
Jean-François Chalot
42 réactions à cet article
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Les établissements privés qui reçoivent des subventions ne doivent pas pouvoir déroger à la règle générale. S’ils veulent afficher des convictions religieuses, qu’ils renoncent au financement public.
De même, on peut s’interroger sur les subventions accordées à des associations cultuelles annonçant clairement une couleur religieuse.La République ne reconnait ni ne finance aucun culte, ni directement, ni indirectement.Mais hélas !, la république actuelle a trop tendance a reconnaitre au privé des contributions au service public voire à le leur confier. Sans vouloir revenir au système soviétique, on peut s’en inquiéter.-
Ma scolarité a eu lieu dans un collège/lycée catholique qui bénéficie d’une aide de l’état.
J’ai eu la même éducation qu’ailleurs avec pendant 3 ans des cours (1h/semaine) d’éducation religieuse qui était en fait un cours d’histoire qui m’a permit d’entendre parler des sumériens (notion inexistante dans l’histoire enseigné).Il est ou le problème ?????1h de cours qui ne plaise pas a monsieur chalot mérite-t-elle qu’on coupe les subventions de ce collège ?NON !!! -
La loi 1905 (France) La première grande imposture du 20 ième siècle.
http://mondehypocrite.midiblogs.com/archive/2008/05/06/moralistes-par-devant-sans-scrupule-par-derriere.html
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Si l’on vous suit il pourrait y avoir automatiquement des écoles par confession, concurrentes et financées avec une école pour les catholiques, une pour les musulmans, une pour les juifs.... C’était la fin du principe du vivre et apprendre ensemble et le règne de la ségrégation scolaire.
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Et vos politiques qui défendent la laïcité a tour de bras, il font quoi de leur gosses ?
Il les mettent dans des écoles privés !La laïcité est une religion, et c’est pas moi qui le dit mais le frère la truelle longuet :http://www.agoravox.tv/actualites/religions/article/la-laicite-une-religion-33405Ouvrez les yeux bon dieu (lol) -
lulupipistrelle 30 janvier 2012 15:40Déjà on peut se demander pourquoi c’est la collectivité qui finance la garde des enfants en bas âge, c’est pas vraiment ce qui est écrit dans le Code Civil...
Maintenat puisque c’est comme ça, je trouve parfaitement légitime que des parents confient l’éducation de leur tout petit à des personnes de leur choix... On est pas encore dans l’âge de la scolarisation obligatoire que je sache !
Ca vous défrise que le fric public puisse aider les parents à faire encadrer leurs mômes par des personnes ayant des valeurs semblabes aux leurs... Si vous croyez que ça m’amuse de payer des impôts qui subventionnent des emplois aidés dans des assoces de gôches... ha ha, ha... Dans ma régions tout ce qui est colos et bafa est tenu par des ex-maos... et je vous parle même pas des oevres présumées laïques...
La liberté de conscience c’est pas seulement la religion , c’est aussi le choix philosophique... et la laïcité ce devrait aussi être la neutralité philosophique et politique.
Voila pourquoi, moi qui suis incroyante , je soutiens les assoces religieuses... parce que ça fait chier les tenants du matérialisme historique, ha, ha, ha,....
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Il faut réagir et permettre un vrai débat sur la question évoquée par JF. Chalot, qui nous alerte avec pertinence sur un enjeu majeur de société pour la petite enfance, dans le cadre des présidentielles, qui touche directement à la laïcité.
La proposition de l’élargissement à toutes les chèches du respect de la neutralité en matière religieuse est fondamentale, le cas de la crèche Baby Loup étant venu mettre au jour une anomalie, ce non respect précisément toujours à cause des mêmes revendications venant principalement d’une conception de l’islam multiculturel et communautariste qui entend imposer ses signes d’expression religieuse partout. Et bien pas dans les crèches ! en regard d’une idée du droit qui est explicité dans les textes. Ce sont les droits de l’enfant qui justifient la neutralité et l’autorité parentale qui seule est en mesure de décider de l’orientation spirituelle d’un enfant. tout autant, spécialement dans l’accueil collectif, seule façon d’y respecter les convictions de tous. La généralisation de la neutralité est une simple application de ces droits sur lesquels la société est en retard.
Les amendements d’Alain Richard sèment le trouble et biaisent le combat laïque, mais représentent aux yeux de certains le seul compromis possible pour imposer la neutralité. le débat reste ouvert sur ces dernier mais de mon point de vue certainement pas sur la généralisation du principe de neutralité qui respecte justement toutes les croyances, toutes les convictions. Là, la chose doit être entendue, sans appel !
Nous sommes bien sous le drapeau d’une république laïque ou il faut que les détracteur de cette démarche qui vise le principe d’égalité de traitement nous disent que c’est mieux d’entretenir des disparités et de faire qu’une religion ou une autre puisse imposer son point de vue de façon ostentatoire aux enfants et à leurs parents, les crèches de tendance, confessionnelles déclarées, n’ayant pas à respecter ce principe, à moins qu’elles ne soient destinatrices de fonds publics.-
D’accord avec l’auteur. La laïcité est une valeur essentielle de la République Française. Elle devrait être non-négociable.
à ottomatic :La laïcité n’est pas une religion. Elle permet tout simplement aux religions de coexister dans le respect et la tolérance.La République n’a pas à favoriser (ou à défavoriser) tel ou tel courant religieux (ou philosophique). Les impôts payés par l’ensemble des Français n’ont pas à financer une autre école que celle de la République.Je ne peux que déplorer le recul de la Gauche sur ce sujet ...Mais c’est une autre histoire.-
lulupipistrelle 30 janvier 2012 16:01Sauf que là on n’est pas dans le cadre le l’école, mais du maternage d’enfants en bas âge...
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lulupipistrelle 30 janvier 2012 16:09Et dans La déclaration Universelle des Droits de l’Homme, il est bien stipuler article 16, alinea 3 que l’éducation des enfants est en priorité l’affaire des parents. Autrement dit, puisqu’il est question d’enfants en bas âge, et qui relèvent pas de l’Instruction obligatoire, on peut parfaitement admettre que des parents souhaitent qu’ils soient éduqués selon leur principes religieux, que cela plaise ou non.
Voila un enjeu nouveau, qui explique pourquoi à gauche on s’acharne à vouloir faire voter la scolarisation obligatoire dès deux ans... ha, ha, ha ... Staline , Lénine, Mao nous voila...
Personnellement je pense que les parents ont non seulement le droit mais le devoir d’éduquer eux-mêmes leurs enfants .
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« Personnellement je pense que les parents ont non seulement le droit mais le devoir d’éduquer eux-mêmes leurs enfants » .(lulupipistrelle)
Soit. Mais pour cela les allocs suffisent. Point n’est besoin de subventionner des crèches privées ! -
lulupipistrelle 30 janvier 2012 16:56Si on subventionne des crèches publiques, alors on peut subventionner des crèches privées.
Parce que le service c’est la garde et le maternage d’enfants privés de leurs parents qui travaillent.
Dans un pays de Liberté qui respectent la vie privée , et la Liberté de conscience ce choix est légitime. -
lulupipistrelle 30 janvier 2012 17:03Et puis si on veut entrer dans les détails, on peut aussi penser que du côté public, la formation du personnel n’est pas neutre... On sait bien que des cours sont dispensés qui enseignent le développement de l’enfant d’après des théories psychanalytiques etc... qui ne sont que des théories, mais qui à ce niveau de formation passe pour des vérités... Et on n’a pas forcément envie d’avoir des enfants éduqués selon les principes qui s’en inspirent, par un personnel incapable de discernement dans ce domaine.
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lulupipistrel
Ici on parle de l’intérêt de l’enfant et de son développement harmonieux.
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lulupipistrelle 30 janvier 2012 19:41Et bien justement . Pour avoir entendu des auxiliaires puéricultrices claironnées fièrement « la frustration ça struture », je me félicite de n’avoir jamais confié mes enfants à des gourdes pareilles, et je soutiens tous ceux qui préfèrent une éducation traditionnelle...
J’ajoute aussi que la seule évocation d’une ribambelle de gosses de 18-20 mois, qu’on asseyait tous ensemble sur leur pot après le repas, dans la crèche de ma nièce... me donne la nausée...Et depuis quand le développement harmonieux des enfants dépendrait des pouvoirs publics ? d’une idéologie ou d’une autre , hein ?Que les parents « modernes » soient assez infantiles pour faire des enfants sans avoir envie de s’investir, c’est déjà malheureux, mais que des vautours s’emparent du marché pour construire leur société de demain avec un formatage dès les premiers pas NON. Autant qu’il y ait différentes structures en compétition, c’est une garantie de non uniformisation... -
Les conceptions psychanalytiques du développement de l’enfant sont basées sur des croyanecs, tout comme la psychanalyse ne repose en rien sur des faits scientifiques. Il n’y a plus guère qu’en france, au Portugal ou en Argentine que cette Eglise demeure puissante...
Si votre auxiliaire puéricultrice est formatée par les conceptions psychanalytiques, c’est parce que les formations initiales sont remplies d’enseignants et de formateurs inféodées à cette école de pensée. Et c’est un grave problème en France où des pédo-psychiatres comme Ruffo, Clerget ou Naouri font la pluie et le beau temps, sont considérés comme des références alors que malheureusement ils assènent des vérités archi fausses, démontrant par là même leur incompétence et leur ignorance des connaissances actuelles en matière de psychologie de l’enfant.
Pour en revenir au développement de l’enfant face aux conceptions religieuses, je suis complètement d’accord avec Jean François Chalot. Le prosélytisme n’a pas sa place dans les lieux financés par les deniers publics.. ceci dit, quand on voit un président de la République faire des courbettes au Pape, faut pas s’étonner.
Quant aux sumériens qu’évoquait un commentateur, ça n’a rien à voir avec la religion et la fait d’être dans un établissement catho, mais avec le programme d’histoire. Par contre, s’il faut parler religion, je ne suis pas opposé à des cours de théologie concernant à volume horaire égal l’ensemble des religions... ça permettrait peut-être d’éviter à certains de croire les inepties des fachos sur la religion musulmane, la religion israélite, etc. -
lulupipistrelle 31 janvier 2012 19:40Vous semblez comme Challot ignorer que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dit que les Etats doivent aider à la garde des enfants quand les parents travaillent tous les deux, et pas financer des établissements...
Alors en pratique, ce sont les parents qui doivent percevoir une aide financière, et ils l’utiliseront selon leur choix : pour régler un établissement public ou privé.Vous mélangez tout à dessein. L’aide financière est un dû. Elle ne peut pas être subordonnée à l’obligation de fréquenter un établissement quelconque.
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lulupipistrelle 31 janvier 2012 19:46Et pour aller au fond des choses, j’ajoute qu’il y a une frange de la population qui s’est emparée de l’aide sociale publique et qui en a fait son bizness...
Rien n’interdit de le contester.
En effet ce sont aux familles et aux parents que ces aides financières sont dues, ce ne sont pas des budgets de fonctionnement de services publics, ni d’associations. -
« des vérités archi fausses »
Quel bel oxymore ! -
Bien.
Pendant qu’on change les couches du bébé ou qu’on lui apprend à faire pipi au pot, ou à manger avec une cuiller sans se barbouiller partout, on va lui réciter une prière ...
Vous êtes bien, les mecs ?-
lulupipistrelle 30 janvier 2012 20:17Oui, très bien merci, et je ne suis pas un mec...
Sinon, voir ci-dessus... « La frustration ça structure », entendu dans la bouche d’une auxiliaire puéricultrice ... bon prétexte pour ignorer un enfant quand ça arrange...Faut savoir que tout le petit personnel a eu droit à un petit digest « Freud pour les nuls »... -
Nous ne sommes pas ici dans la pédagogie ou la psychologie....mais dans le respect de principes
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lulupipistrelle 30 janvier 2012 19:53Ah oui, lesquels ? que les enfants reçoivent l’éducation selon Saint Marx, ou Kim il jong ?
Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents ni à l’Etat...Mais c’est leur intérêt d’être éduqués par leur famille ou à défaut par des personnes choisies par leur famille, pour assurer leur bon développement affectif...L’ aide publique aux parents doit être universelle, et sans imposer le renoncement à des convictions personnelles. C’est ça le respect du citoyen, de sa Liberté de pensée, de conscience.
La vie publique est une chose, la vie privée en est une autre. L’éducation est du domaine de la vie privée, sauf dans les système totalitaires qui justement contrôlent la vie privée.Je ne partage absolument les croyances religieuses de personne, mais je me battrais pour que tout le monde puisse vivre comme il l’entend , tant que ses croyances restent dans la vie privée. Et justement l’éducation des enfants, spécialement des tout petits c’est bien du domaine de la vie privée.
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C’est du domaine privé... dans l’espace privé !! Dans les lieux publics, nous ne sommes plus dans l’espace privé.
Personnellement, je suis même opposé à toute école d’obédience religieuse dans laquelle on pourrait faire fi des connaissances les plus élémentaires pour imposer des croyances comme le créationnisme, ou passer sous silence les cours touchant lesoragnes génitaux, etc. Après, qu’il existe des lieux de formation religieuse financés par les deniers des parents qui souhaitent que leurs enfants aient en sus une éducation religieuse, c’est ça la liberté de croyance et de culte prêvue par la laïcité. -
lulupipistrelle 31 janvier 2012 19:32Il y a déjà une loi (Royal 1998) pour ça... Donc on ne peut pas enseigner le créationnisme où que ce soit... ce qui est de l’Instruction et pas de l’éducation, d’ailleurs.
Mais ici on parle de crèches, ou halte-garderie... bref d’accueil d’enfant en bas âge...
Alors, vous êtes opposé au créationisme (et au projet intelligent, je suppose), moi aussi. Personnellement je suis aussi totalement opposé à certain principe mis en application dans l’éducation des tout petits, dans les lieux d’accueil public par exemple.
Au départ, dans cette discussion, il s’agit de savoir si des parents peuvent faire garder leurs enfants dans des crèches non publiques, privées donc où des encadrants porteraient des signes religieux extérieurs et bénéficier comme n’importe qui de l’aide financière de l’Etat. Moi je dis OUI. Parce qu’il peut, outre les signes extérieurs etc..., être question d’un choix éducatif, par exemple, et parce que l’éducation des enfants en bas âge ne relève que des choix des parents...
Pour tous les arguments, suivre ma polémique avec Challot. -
Si c’est un établissement privé ne recevant aucune subvention publique, alors, c’est effectivement aux parents de décider !! Tout comme le fait d’inscrire son enfant au catéchisme...
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lulupipistrelle 1er février 2012 09:36Faux. Vous mélangez absolument tout. L’aide à la garde d’enfants est due aux familles DANS TOUS LES CAS.
On en marre de votre catéchisme laïque. Vous ne comprenez rien à rien, et vous êtes responsables de la radicalisation des soi-disants croyants, ce qui em... tout le monde.Putain, j’en ai marre de vivre avec des intégristes de tout poil... Vivre avec les laïcards ? mais c’est un cauchemar, même pour les incroyants comme moi.
Je ne fréquente que des gens bien élevés, intelligents, pas des plante-merde, qui s’inventent des missions pour se faire mousser, et se créer éventuellement du boulot, sur le dos du contribuable...
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Voici un élément de clarification emprunté à l’école : Quand les écoles élémentaires privées catholiques (elles sont les seules à négocier avec l’Etat) ont obtenu en 1959 un contrat d’association avec l’Etat, c’était à deux conditions : Que la commune où se trouvait l’école privée ne soit pas en mesure d’accueillir matériellement tous les enfants de la commune dans son école publique, faute de place. Que tous les enfants y soient admis et que l’enseignement religieux ne soit pas obligatoire, - seuls les programmes officiels devaient être enseignés, et de manière neutre.
L’école privée devait accueillir ses inscrits sans leur demander leur religion (de même qu’elle n’avait plus le droit d’exiger un certificat de baptême quelconque pour leurs enseignants.)Mais il y a eu du nouveau en 2009 : J’ai trouvé sur le site de la conférence des évêques de France (en septembre 2009), une directive « Annonce explicite de l’évangile dans les établissements catholiques », « mise en musique » avec des directives relayées par les diocèses, par Monsieur Eric de la Barrre, Secrétaire général à l’enseignement catholique. Je cite la conclusion de l’Annonce : Il paraît donc indispensable de distinguer les enfants croyants des non-croyants, les premiers pour les instruire et nourrir leur foi, les seconds pour leur proposer cette annonce explicite, dans le but de rencontrer le Christ.La présentation-recrutement des écoles catholiques n’affiche pas cette rencontre...obligatoire ! Pourquoi le cacher ? Parce que, peut être, il y a là un risque de fin des contrats d’association !
Dans les collèges et lycées, chez les jésuites, où on accueillait effectivement les enfants sans s’occuper jusqu’ici de la philosophie des parents, il y a un gros virage actuellement imposés par le pape des catholiques via leurs diocèses. Quid demain de leur contrat d’association si un gouvernement veut respecter la constitution et la loi de 1905 ?
Il s’agit d’un grignotage.
Voir une illustration dans la table des news ici :
Voile, ostentations en sorties scolaires : halte aux accomodements
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=193
S’agissant du financement de la petite enfance, des fonds importants viennent des Caisses d’Allocations familiales...il ne s’agit pas de crédits venant de l’impôt, certes, mais ils ont un caractère public. Les CAF (qui sont une branche de la sécurité sociale) ont le droit (et ne s’en privent pas) de financer des investissements pour des accueils privés, majoritairement catholiques...alors qu’il est interdit aux communes de financer des constructions, des équipements neufs, mais seulement du fonctionnement et à la condition que l’école privée soit sous contrat d’association...et neutre.
Constat : pour la petite enfance, il n’y a pas d’exigence de liberté de conscience des familles à travers leur enfant...alors que c’est le cas dans la loi de 1959...battue en brèche aujourd’hui par les diocèses.
Alors...grignotage de quoi ? De fonds publics sans doute mais bien au delà grig,notage de notre constitution et de la loi de 1905.
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lulupipistrelle 30 janvier 2012 20:10Pour ce qui est de la période récente , je ne sais pas, mais tout votre bla-bla ne devait pas être appliqué partout sur le territoire, parce qu’en Bretagne ou en Haute Loire, pendant longtemps ,de nombreuses communes n’avaient même pas une école laïque .
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Monsieur BARRATIER, bonjour. Je réagis à votre message qui m’intéresse en tant qu’il parle d’une application de la constitution et de la loi de 1905 qui ne sont pas seulement françaises. Quand on soumettait la constitution de 1958 au référendum, mes parents étaient français et moi même suis né dans la république qui englobait alors nos pays. En ce temps là, la loi de 1905 était déjà en vigueur. Nous avons voté cette constitution à un moment où l’empire français s’étendait au Maghreb, à l’Afrique occidentale et à l’Afrique centrale dont je suis issu. Point besoin de rappeler que c’est bien là un espace musulman d’où la précision apportée par notre constitution sur le respect de toutes les croyances.
Respect, le mot attire mon attention plus que le mot croyance lui-même. Respecter c’est reconnaître celui qu’on respecte dans sa nature. Je respecte la foi catholique parce que le catholique a totalement le droit d’être catholique, d’élever son enfant (qui est à lui et non pas un enfant de la république) dans sa foi. Il en est de même pour tous les autres citoyens de croyance différente. Je pense honnêtement que cette disposition a mis un terme au choc que provoquait l’officialisation du culte catholique. Et depuis ce temps là, je crois, on a cessé de nous imposer des prénoms chrétiens.
Du temps où j’étais jeune écolier, très petit, j’entendais parler des prénoms d’école qu’on imposait aux enfants pour un peu les franciser.En ce temps là, on avait deux sortes de scoutisme : le scout religieux que composait les flambeaux et les lumières et le scout laïc auquel on avait associé ce qu’on avait appelé les francas (ohé les francas, chantait-on). Moi j’étais du premier, c’est à dire du scout laïc. Je l’avais choisi pour, croyais-je, sa neutralité. Mais on m’y a toujours enseigné que je doive suivre Jésus et aller à l’église. Et pourtant, je suis musulman. Je ne regrette rien de e qui m’a été enseigné sur ce point là. Je ne vais pas à l’église mais je ne trouve rien de mauvais à suivre Jésus ; en tout cas mieux que de suivre Jean Jaurèz. Mais ce Jésus là, je le suis à ma manière : il n’est ni Dieu ni son fils mais fils de Marie comme l’enseigne ma croyance qu’on ne me demandait aucunement de changer. Tout de même, cette formule là nous choquait un peu. On y ajoutait un peu suivre le Prophète et aller à la mosquée, nous aurions eu le meilleur scout de la planète comme un Nelson Mandela prêtait le serment sur la Bible et le Coran même si en réalité il ne respecte que la première. Ce qui est intéressant dans son serment est qu’il a reconnu à l’Afrique du Sud ses différentes croyances. C’est bien là la signification profonde de notre république qui a malheureusement été disloquée pour ne pas maintenir la dynamique d’un peuple qui se reconstituait par le pardon des horreurs coloniales. Aujourd’hui ce peuple renait par l’afflux des peuples des colonies dans la métropole, considérés plus ou moins comme des citoyens de seconde zone auxquels on refuse leur identité d’origine. Dans leur subconscient, ils raisonnent, comme moi, qu’ils sont bien dans leur pays depuis que leurs parents ont voté pour la constitution de 1958. L’égalité, ils la réclament en bravant ceux qui leur refusent leur identité. La discussion effrénée sur la laïcité passe par ce diagnostic là, qui pose la question : qu’est-ce qu’un français, quels sont ses droits ?
L’école catholique a répondu à cette question, à sa manière : l’école même confessionnelle, appartient à tous. Jésus, dans la conscience catholique, n’est pas pour les seuls chrétiens comme le dit mon ami le Révérend Charles Vandame. L’école saint Xavier et la notre Dame des apôtres, étaient en réalité laïques de son sens chrétien : la catholicité étant universelle, son bien se donne à tous : une école, un dispensaire, un centre culturel ne sont jamais propres aux chrétiens. Et pour faire mieux, on y emploi tout le monde, pourvu qu’il en respecte les règles de fonctionnement. Cette tolérance là qui fonde la laïcité, la république a été incapable de se l’appliquer. Dites-moi, que faisaient les moines de Tibéry en Algérie ? Pourquoi avaient-ils décidés d’y mourir au lieu de la quitter ? Avec qui vivaient-ils ? Les musulmans qui les connaissaient ne les avaient-ils pas pleurés ? C’est d’un tel Amour que peut naître la laïcité et non pas de la négation de l’autre ou de la négation de soi-même.
Mahamat Seid Abazène Seid
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lulupipistrelle 30 janvier 2012 21:10Je pense aussi que cette laïcité extrémiste vise à exclure de l’emploi des femmes voilées, bonnes soeurs (si ça existe encore) et musulmanes.
Monsieur Chalot vous ne valez pas mieux que l’autre égérie de ce type de laïcité la pseudo-Catherine Ségurane, l’hypocrisie en plus.-
Ce n’est pas en répétant sans cesse la même chose que vous prouverez que vous avez raison Pipistrelle.
La laïcité qui prône le vivre ensemble au delà des différences, dans le respect de la personnalité de l’enfant et des croyances de chacun est le contraire de l’extrémisme....
Nous parlons ici du service public pou assimilé, ce qui suppose que les encadrants ne viennent ni avec leurs signes religieux ou politiques.-
lulupipistrelle 31 janvier 2012 00:06@ Challot : C’est bien ce que je vous répète ; les encadrants doivent satisfaire aux critères des parents pas aux vôtres , ni même aux miens, ha, ha, ha...
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« Ce n’est pas en répétant sans cesse la même chose que vous prouverez que vous avez raison Pipistrelle. »
Pourtant c’est ce que vous produisez sur agora : toujours la même chose en étant persuadé que vous avez raison...3 ARTICLES PAR SEMAINE SUR LA LACICITÉ....FAITES CE QUE JE DIS PAS CE QUE JE FAIS.... -
Les articles sur la laïcté sont différents. Ils portent sur des dispositifs ou lois qui sortent...A chaque fois je donne mon point de vue
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lulupipistrelle 31 janvier 2012 13:53@barbu cafard pervers...La laïcité moi je suis POUR dans la sphère publique... ET même je suis pour que ceux qui le désirent, refusent de servir une femme voilée...ou un mec en djellabah.
Le discours de Challot me déplait parce qu’il mélange vie publique et privée.. pas parce qu’il est laïc...
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C’est vrai que les états religieux sont des modèles de tolérance et de respect des droits de l’homme...
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La ’’’laïcité’’’ désigne le principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse.
Ce qui me peine, c’est que ni dans l’une ou l’autre société il n’est appris aux futures générations d’autres concepts que l’athéisme ou une croyance en un dieu mono ou polythéiste.L’athéisme prône l’inexistence d’une vie après la mort mais dérive selon moi dans une sorte de morale stérile. En effet, puisqu’il n’y rien après la mort, seule la conscience de chacun pose les limites à ne dépasser afin de ne pas commettre d’acte immoraux durant cette existence humaine. C’est très faible comme niveau de protection contre des déparages qui paraissent ainsi malheureusement inéluctables.Les religions, comme tout le monde le sait, incite à avoir une vie exemplaire sur terre pour accéder à une après-vie exempte de damnation éternelle.Les religions offrent ainsi un niveau de protection plus grand que l’athéisme contre des actes immoraux (ou amoraux) puisque ceux qui y croient suivront les préceptes plus facilement qu’une personne qui ne croit pas en un salut divin et dont la seule conscience est le rempart contre des dérives comportementales.Ceci dit, je pense que l’un comme l’autre courant pêchent par non-explicitation précise de ce qui attend vraiment un être humain qui vit ici-bas.Il devrait tous les deux préciser la chose suivante : qu’il y ait une vie ou non après la mort ; qu’il y ait ou non un paradis et un enfer ne change pas grand chose à cette vie terrestre (pour citer Sartre : Que dieu existe ou non n’a pas grande importance).En effet, ce qu’il faudrait expliquer aux futures générations c’est que :1° pour l’athéisme : qu’il n’y a certes pas de vie après la mort, mais que le monde dans lequel ils vivent peut devenir un paradis comme il peut devenir un enfer, selon évidemment l’orientation qu’ils auront choisi, individuellement et collectivement, de donner à leurs actions (puisque nous somme non pas des spectateurs passifs de ce monde mais des acteurs dont nos actes influencent la marche du monde.2° pour les religions : qu’il y a bien une vie après la mort, un paradis et un enfer, mais que cette vie-ci peut également devenir soit un paradis soit un enfer (en effet, on a l’impression que les religions se dédouanent complètement de ce qui pourrait se passer sur terre tant qu’on est sûr d’obtenir le salut éternel après la mort. Il serait plus efficient (et doublement efficace de bien faire comprendre aux générations croyantes qu’un enfer ou un paradis peut s’installer ici-même et qu’il peuvent agir pour décider lequel surviendra (avant d’éventuellement obtenir la félicité éternelle dans l’autre monde - deux paradis en valent mieux qu’un selon mon humble avis).-
« Les religions offrent ainsi un niveau de protection plus grand que l’athéisme contre des actes immoraux (ou amoraux) puisque ceux qui y croient suivront les préceptes plus facilement qu’une personne qui ne croit pas en un salut divin et dont la seule conscience est le rempart contre des dérives comportementales. »
J’espère que vous plaisantez...
Je ne vous ferai pas l’affront d’énumérer le nombre impressionnant de faits amoraux, immoraux, émanant des religieux et des croyants, purs et durs, voire fanatiques, de quelle que religion que ce soit - oui, même les bouddhistes - qui jalonnent l’histoire contemporaine ou ancienne, et contredisent votre affirmation. -
Lecorrecteur ! vous déversez votre haine sans aucunément argumenter.
C’est bien dommage mais il est vrai que votre anonymat vous permet tout !-
Intéressant d’avoir un point de vue du temps de la colonisation...Il faut savoir que la colonisation s’accompagnait d’évangélisation, et que les religions faisaient du coup oeuvre utile par leurs actions sociales. Je pense que les mouvements laïques ne fonctionnaient pas tout à fait comme en métropole : les Francas n’étaient pas les scouts « laïques » mais un mouvement proche du parti communiste et qui faisait du bon boulot sans propagande politique aucune à ce que j’en ai connu : j’en faisais partie, nous encadrions des enfants en colos, un moyen économique de sortir de son quartier guetto.L’équivalent des scouts, c’était les « Eclaireurs de France » qui ont fabiqué le merveilleux mouvement pédagogique laïque et donc respectueux : les CEMEA (centres d’entrainement aux Méthodes d’éducation active"Francas et CEMEA étaient au coeur de la culture populaire...les CEMEA participèrent à la création et à l’accueil des jeunes du monde entier dans les rencontres internationales autour du festival d’Avignon...Que de bons souvenirs dans le respect mutuel et la confiance dans l’avenir. Un monde meilleur.-
Sur les Francas et les Eclaireurs de France, j’ai d’ailleurs été militants dans ces deux mouvements et j’y cotise encore, je suis d’accord avec Claude Barratier.
Pour les FFC, francas c’est pas si simple : les communistes « durs et purs » ont fondé les pionniers de France et d’autres ont préféré la laïcité et ont été très influents effectivement aux Francas.
LA LAICITE EN MARCHE :
J’ai une anecdote à raconter : à Dammarie les Lys en Seine et Marne un responsable adulte Hubert Chemin a fondé une associations « éclés » regroupant plus de 300 personnes, c’était à la fin des années 60. Des parents catholiques pratiquants sont venus voir le curité pour proposer de créer les scouts de France.
Réponse du prêtre : « je n’y suis pas favorable. Les éclaireurs sont laïques, c’est à dire respectueux des croyances de chacun et je ne vois pas l’intérêt de séparer les enfants »
C’est cela un mouvement laïque
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