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Accueil du site > Actualités > Politique > « Le coup d’Etat permanent des banques » : entretien avec Etienne (...)

« Le coup d’Etat permanent des banques » : entretien avec Etienne Chouard

Etienne Chouard (portrait et itv audio ici) est pour beaucoup de journalistes « le père du non » au TCE. Plus précisément, il est à mon sens l’incarnation, icône parmi d’autres, du débat citoyen éclairé et passionné qui avait surgit (et pesé) lors du débat sur le traité constituant.

Militant alors contre le projet de constitution, le prof d’éco hyperactif à la voix caressante n’a pas depuis baissé les bras. Celui que j’avais invité en décembre dernier à débattre avec des jeunes leaders politiques et des chefs d’entreprise de « la politique de demain » m’a fait le plaisir d’accepter ce matin un petit déjeuner en tête à tête. Un matin particulier pour ce débat européen, toujours vif et plus que jamais faussé, à propos du « mini-traité » (de 3 000 pages imbuvables, contre environ 800 quand même pour le précédent texte) qui a conduit aujourd’hui Benoît Hamon à démissionner de ses fonctions au sein du Parti socialiste. Un « mini-traité » et un procédé qui divisent. Partout. Plus de 60 % des Français réclament un référendum.

Sur la table devant nous, outre deux cafés et un jus d’orange, traînent les livres de Jean-Pierre Chevènement et de Mélenchon. Hamon, Chevènement, Mélenchon, mais aussi Nicolas Dupont Aignan seront entendus, s’ils l’acceptent, dans le cadre de ces discussions informelles autour d’un café, à propos de notre avenir (de notre idéal ?) européen.

Qui souhaiteriez-vous également entendre à ce sujet ?

Est-il démocratique et républicain d’imposer par voie parlementaire un texte refusé par référendum (et qui croit que le drapeau ou l’hymne retirés des textes en sont moins existants) ? Il est « différent », ce « document », me direz-vous. Soit. Est-il plus clair ? Non. Est-il plus à même de défendre (et de renforcer) les droits des citoyens européens à disposer d’eux-mêmes ? Non. Et c’est en gardant en tête avoir personnellement milité pour le oui au référendum que je souhaite souligner combien ce texte-ci et surtout cette méthode me déplaisent. Le mot est faible... Mais que voulez-vous, avec « 3 déplacements, 2 sauvetages et une boulette » quotidiens du château, quel temps reste-t-il pour les questions de fond et de prospective ?

Est-ce que je joue, dans cet exercice, les journalistes ? Sans doute pas. Militant ? En aucun cas. Passionné (faire « quelque chose » de l’Europe me semble être l’un des grands rêves que devrait avoir notre génération et la suivante) curieux et insatisfait du traitement médiatique de ce « passage en force » et des positions actuelles des (ex)-candidats à la présidentielle - Bayrou ou Royal pour ne pas les citer, qui s’engageaient à exiger un référendum sur cette question et se rangent bien benoîtement derrière l’élection de qui vous savez à l’Elysée pour perdre l’occasion de l’ouvrir - je souhaite juste avec ces 5 entretiens vous proposer un autre regard. Des regards. Précis. Différents. « Anglés ». Inquiets parfois.

Il dit « Viol », il est usé, on le dit même « conspirationiste ». Entretien « uncut » d’un quart d’heure avec Etienne Chouard à propos de dispositions (l’article 104 du traité de Maastricht et le rôle des banques ou encore la soi-disante possibilité de référendum d’initiative populaire) qui n’ont rien pour lui plaire. Et à vous ?


europe 1/5 : entretien avec Etienne Chouard
envoyé par niconues

Vidéo captée avec un téléphone portable, ce mercredi 7 novembre 2007 à 11 heures, place du Châtelet, à Paris.

> Plus d’infos sur les sujets abordés avec Etienne Chouard ici sur son site.


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29 réactions à cet article    


  • zoup 8 novembre 2007 13:44

    Pensez à ceux qui n’ont pas du très haut débit et qui voudraient savoir ce qu’a dit Etienne Chouard sans voir la vidéo. Un petit résumé de l’entretien ne serait pas de trop....


    • fifilafiloche fifilafiloche 8 novembre 2007 14:28

      Son discours est tellement intellectualisé qu il en devient hermétique et inintelligible aux « peuples » qu il entend défendre.

      Fort heureusement que lorsque 13 pays partagent une monnaie commune, chacun n est pas autorisé à créer de la monnaie selon son bon vouloir, imposant ainsi sa turpitude aux autres smiley Lorsqu un état emprunte la monnaie, il est comptable de ses choix d investissement. S il s agit d investissement dans la paix sociale ne permettant pas de créer des ressources futures, il reporte sur les générations futures le poids de sa démagogie.

      De quels peuples parle t il. Faut il créer une Europe française, finlandaise, roumaine ou autrichienne ? L Europe s exonère de son ancien squelette national desarticulé pour muer vers un exosquelette fédéral à l échelle continental. Je trouve l Europe bien plus respectueuse des droits des individus que la France, qui s est imposée aux Peuples qui la composent de façon beaucoup plus centralisatrice, et donc dictatoriale.

      Au moins, dans cette Europe, il y a une culture du dialogue...entre Etats !


      • elric 8 novembre 2007 17:34

        je suis plutot d’accord avec le commentaire précédent.


      • Étienne Chouard Étienne Chouard 9 novembre 2007 17:28

        .

        Bonjour à tous.

        Une réponse @ Fifilafiloche :

        Vous dites : « Fort heureusement que lorsque 13 pays partagent une monnaie commune, chacun n’est pas autorisé à créer de la monnaie selon son bon vouloir, imposant ainsi sa turpitude aux autres. »

        Vous n’avez pas compris ce que je demande (avec Maurice Allais et quelques pointures en renfort, je suis loin d’être seul sur ma position) : c’est bien sûr la Banque Centrale Européenne - indépendante des exécutifs comme il se doit - qui devrait récupérer le pouvoir de création monétaire dont je parle, et non pas chaque État comme vous me le faites dire.

        D’ailleurs, le fait que ce soit « l’État nation » ou « l’État européen » qui crée la monnaie importe peu, à ce niveau de discussion où il faut sauver l’essentiel (la fonction régalienne maîtresse) : dans les deux cas, le produit de l’intérêt éventuel (perçu lors de la création monétaire) pourrait servir directement et intégralement à l’intérêt général (pour financer toutes sortes d’investissements publics, nationaux ou européens, au lieu de filer dans les poches très privées des banques privées.

        Vous dites ensuite : « Lorsqu’un État emprunte la monnaie, il est comptable de ses choix d’investissement. S’il s’agit d’investissement dans la paix sociale ne permettant pas de créer des ressources futures, il reporte sur les générations futures le poids de sa démagogie. »

        Tout cela me semble sans aucun rapport avec ce que j’ai dit, puisque je vous parle de l’intérêt versé ou pas au créateur de la monnaie (et donc pas de l’opportunité des dépenses ou des crédits, qui sont un tout autre sujet).

        Pour progresser dans le débat, Fifilafiloche, puisque j’imagine que vous êtes soucieux comme moi de l’intérêt général et que vous faites sans doute passer cet intérêt général avant les intérêts particuliers, donnez-moi donc une raison, s’il vous plaît, une seule me suffira - du point de vue de l’intérêt général évidemment - pour payer d’un intérêt ruineux la monnaie que nous pourrions (*) tout aussi bien créer nous-mêmes (rigoureusement dans les mêmes quantités et en respectant rigoureusement les mêmes échéances de remboursement : toutes choses étant égales par ailleurs, donc).

        Quelle est la raison qui vous conduit intellectuellement à souhaiter payer cet hôpital (par exemple) « prix + intérêt versé à des acteurs privés » plutôt que seulement « prix » ?

        Qu’est-ce que gagne la collectivité à ce jeu de dupes ?

        Vous demandez ensuite : « De quels peuples parle-t-il ? Faut-il créer une Europe française, finlandaise, roumaine ou autrichienne ? »

        Une Europe européenne ira bien, qu’allez-vous chercher là ?

        Et pour moi, tous les peuples se valent et méritent d’être défendus (il faudra d’ailleurs, sans doute, qu’ils se défendent eux-mêmes) contre la cupidité des banquiers (car le processus de dépouillement des peuples de leur souveraineté monétaire par les banques privées semble universel).

        Vous dites ensuite : « L’Europe s’exonère de son ancien squelette national désarticulé pour muer vers un exosquelette fédéral à l’échelle continental. Je trouve l’Europe bien plus respectueuse des droits des individus que la France, qui s’est imposée aux Peuples qui la composent de façon beaucoup plus centralisatrice, et donc dictatoriale. »

        Et bien nous ne sommes pas d’accord, voilà tout. J’ai précisément développé un manque criant de respect des peuples par leurs prétendus « représentants » dans mon document « Une mauvaise constitution qui révèle un secret cancer de notre démocratie » - voyez http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Constitution_revelateur_du_cancer_de_ la_democratie.htm . Comme je ne me paie pas de mots et qu’il ne suffit pas d’affirmer « nous sommes en démocratie » pour que j’en sois convaincu ipso facto, je vais lire les institutions et je contrôle les rouages institutionnels qui permettent aux citoyens d’exercer le précieux droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

        Et si - comme c’est le cas aussi bien en France qu’en Europe - je ne trouve RIEN, aucun rouage pour résister à un abus de pouvoir entre deux élections, alors oui, Fifilafiloche, je conteste le mot de « démocratie » et de « respect », parce qu’il faut que les mots aient un sens, et je parle d’escroquerie.

        Vous concluez : « Au moins, dans cette Europe, il y a une culture du dialogue... entre États ! »

        Pour être précis, vous devriez dire : « entre chefs d’État », car c’est bien là le problème majeur de nos prétendues démocraties : les chefs d’États (et leurs ministres) s’autonomisent progressivement, jusqu’au point où nous sommes où ils se sont arrogé même le droit de créer et modifier les institutions, simplement par traité - loin des peuples, sans les peuples et même contre les peuples comme aujourd’hui -, ce qui est un gravissime abus de pouvoir, une forfaiture.

        Comme je le répète depuis plus de deux ans, « ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire eux-mêmes les limites de leurs propres pouvoirs », cela tombe sous le sens, et je ne sais pas quelles pulsions suicidaires (ou quel endoctrinement quotidien) vous conduisent à accepter cette invraisemblable régression qui consiste à voir des ministres écrire ou réviser la Constitution.

        Mais si vous gagniez, vous nous emporteriez avec vous dans la régression ; souffrez donc que nous résistions puisque nous avons peur de vos choix, aveuglément confiants dans tout chef élu, du seul fait qu’il est élu.

        Notre échange n’est qu’un débat (ne pas le dramatiser lui, ce n’est pas lui qui est dangereux) et c’est bien qu’il puisse avoir lieu.

        Merci de votre attention et de votre respect.

        Étienne.

        À lire :

        Reprendre le pouvoir sur notre monnaie : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81

        et

        Non, ce n’est pas « trop cher » : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/05/01/72-non-ce-n-est-pas-trop-cher-le-financement-des-besoins-collectifs-est-rendu-sciemment-ruineux

        (*) « Nous », cad les États, puisque l’État, ce n’est pas un étranger ou un ennemi, bien sûr : l’État, c’est nous tous qui mutualisons nos ressources.


      • mat 11 novembre 2007 12:39

        @alchimie, vous ne lisez pas ce qu’Etienne Chouard a écrit. On s’interroge ici sur le problème des intérêts générés en faveur de banques privés, non pas pour des raisons de compétences particulières, mais pour la seule raison que Maastricht (et le TCE) leur en donne l’exclusivité. Par une sorte de privilège royal, les banques privées gagnent énormément d’argent sur les financements des projets d’INTERÊT GENERAL, grâce au priviliège de création monétaire.

        En aucun cas Etienne Chouard ne dit qu’il faut faire marcher « gratuitement » la planche à billet !


      • Henri Alberti 8 novembre 2007 19:35

        Cela me désole de voir un Etienne Chouard exaspéré, fatigué, en colère, mais qu’est-ce que je le comprends !!! Le bon sens et la logique n’opèrent plus, n’ont plus de prise depuis longtemps. Mr Chouard, je vous suis à 100%


        • jjnoel 8 novembre 2007 21:51

          Le problème est qu’il ne s’agit pas d’une monnaie commune, mais d’une monnaie unique.


          • jjnoel 8 novembre 2007 21:53

            je répondais à fifilafiloche


          • Rapetout 9 novembre 2007 03:39

            C’est scandaleux en effet qu’on ne puisse plus faire marcher la planche à billets pour payer en monnaie de singe.

            Allez viens, Etienne, t’en fais pas, de nos jours on peut s’acheter une belle imprimante qui fait de beaux biftons et en couleur, madame. J’en ai même une, dis donc ! Viens Etienne, je te la prête, on va se pacser et on aura plein de jolis biftons qui grandiront, grandiront, grandiront, d’un zéro par semaine, ça nous rappellera le bon vieux temps.

            Mais pas tout de suite. Je vais d’abord faire un voyage d’étude au Zimbabwé où on se torche à coups de billets de $500 parce que ça revient moins cher que le PQ.


            • mat 11 novembre 2007 12:48

              @Rapetout : vous ne lisez pas non plus ce qui a été écrit plus haut. Encore une fois, Etienne Chouard n’a jamais dit de faire fonctionner gratuitement la planche à billet.

              C’est scandaleux en effet qu’on ne puisse plus faire marcher la planche à billets pour payer en monnaie de singe.

              Sophisme de base pour les gens pressés qui ne lisent pas ce qui est écrit. Relisez ce qui a été écrit plus haut.

              Allez viens, Etienne, t’en fais pas, de nos jours on peut s’acheter une belle imprimante qui fait de beaux biftons et en couleur, madame. J’en ai même une, dis donc ! Viens Etienne, je te la prête, on va se pacser et on aura plein de jolis biftons qui grandiront, grandiront, grandiront, d’un zéro par semaine, ça nous rappellera le bon vieux temps.

              Tentative de sophisme par appel au ridicule. Soit vous le faites exprès, soit vous n’avez pas bien lu/compris ce qui a été écrit. Relisez plus lentement.


            • Armand 9 novembre 2007 09:29

              Et oui, vous avez des bras, du temps, le savoir-faire, l’envie, bref, toutes les ressources nécessaires à réaliser [ceci/cela] ? Et bien ce n’est pas suffisant. Car non seulement de travailler pour créer des richesses (ce qui est bien normale) il faut en plus travailler davantage, cette fois juste pour payer... la monnaie (un morceau de papier, un numéro dans une base de données) ! Résultat : quand on veut produire, on ne peut pas y consacrer juste les ressources nécessaires, mais bien plus, à cause des intérêts des crédits. Pour ce travail, il vas donc falloir trouver d’autres bras qui paieront les intérêts du 1er crédit... puis trouvez d’autre bras encore, pour payer le 2eme travail (celui qui paie les intérêt du 1er crédit)... puis toujours d’autres bras, juste pour payer le 3eme travail etc etc (d’où le problème quand on ne produit pas plus qu’hier... un problème purement comptable). La spirale sans fin d’une monnaie créée sous condition d’intérêt est très pratique pour pousser à développer un (ou des) pays. Mais pour des pays développés, c’est tout simplement une connerie sans nom : pourquoi se forcer à produire plus quand on a déjà tout et ainsi nous faire payer 2 fois notre maison ?

              Et pour info : la masse monétaire en Europe croît bien plus vite que l’inflation... en Europe du moins, il n’y a donc plus de rapport entre la masse monétaire et l’inflation, mais ça, « on » oublie bien de le préciser et Trichet de continuer à jouer sur nos vies pour des raisons plus que fallacieuses. Les intérêts sont la principale cause de l’inflation à long terme (report du coût de la monnaie sur le prix de vente final), un remède bien pire que le mal... et certains défendent ce système ! Bah j’aimerai bien être à leur place, parce que bosser gratuitement pour les banques (de l’argent que je gagne, mais que je ne peut pas dépenser : les intérêts filants directe à la banque) ça ne m’amuse pas, mais alors pas du tout d’être esclave !


              • fifilafiloche fifilafiloche 9 novembre 2007 12:25

                Rappelons tout d abord que la France bénéficie de prêts à taux préférenciels bien inférieurs à l Euribor (40 millions de livrets A).

                Pourquoi un Etat devrait il s affranchir des règles de bonne gestion imposée à chaqun de ses citoyens, qui eux paient bien plus cher leurs emprunts ? Parce que ce sont ces mêmes citoyens qui devront payer son laxisme budgétaire ?

                C est ce sentiment d exception qui a poussé les administrations à l inflation budgétaire sans contrepartie pendant 30 ans. Cette irresponsabilité collective contraint en effet aujourd hui à des sacrifices, mais les résistances corporatistes nous condament à cet inconfort pour encore des décennies, contrairement aux autres pays qui ont entrepris les réformes sur consensus national pragmatique, donnant ainsi du lest à leurs économies nationales.

                Il faudra de vraies révolutions idéologiques pour se convaincre que les déficits publics ne sont pas une fatalité. L Espagne dégage 1,8% d EXCEDENT et une croissance insolente de 3 à 4%. Cela ne l empêche pas d assurer la gratuité des soins, même pour les touristes (parfios opportunistes).

                Si on peut comprendre qu un enseignant milite pour son corporatisme, il est regrettable que cela se fasse au prix de l objectivité et la qualité de son enseignement.


              • Armand 9 novembre 2007 14:25

                « Pourquoi un Etat devrait il s affranchir des règles de bonne gestion imposée à chacun de ses citoyens (...) ? »

                Parce qu’une caméra n’est pas le film, parce qu’un joueur n’est pas l’équipe... parce que les vessies ne sont pas des lanternes.

                La confusion entreprises/famille/états est largement diffusée et pour cause, je pense que c’est la seule façons de justifier ce système monétaire si peut arrangeant (sauf pour certains nantis). Un état doit pouvoir émettre la monnaie nécessaire (au moins) aux investissement publiques, et se rembourser lui-même, via les différents impôt et taxes... sachant qu’en plus on impose aussi les gens qu’on a payé avec cette émissions monétaire. Il n’y a donc vraiment aucun problème pour faire rentrer l’argent au bercail et donc de se passer d’une monnaie de singe. Et là, il resterait non pas des dettes, mais seulement des richesses créées.

                « C est ce sentiment d exception qui a poussé les administrations à l inflation budgétaire sans contrepartie pendant 30 ans. »

                Je vie en Europe, et en Europe les dirigeants sont persuadés d’être des patrons d’entreprises, ou des « bons père de famille », gérant des instituts qui peuvent être « en faillite ». Il n’y a pas de sentiment d’exception, bien au contraire... la confusion état/famille/entreprise est largement entretenue par nos dirigeants, surtout depuis 20-30 ans avec Maastricht et consort. C’est depuis qu’on considère qu’un Etat doit s’endetter au près des autres, mais jamais auprès de lui-même, s’infligeant ainsi de sérieux sur-coûts : les intérêts. Le résultat : Depuis 20-30 ans, les dettes explosent. Et d’autant plus que certain pays arrivent carrément à être en positif ! (Je sais pas si vous voyez les conséquences, mais imaginons que vous et moi empruntions 10€ et que l’on doit, à cause des intérêts 15€ chacun. Il nous manque donc chacun 15-10 = 5 euro. Si je vous vend un truc à 5 euro, je rembourse ma dette, il vous manque alors 15-5 = 10 euro, ici, c’est le bonheur des uns qui fait le malheur des autres).

                « Il faudra de vraies révolutions idéologiques »

                Je ne vous le fais pas dire ! smiley


              • fifilafiloche fifilafiloche 9 novembre 2007 20:00

                La réponse à votre question est tellement évidente que je que la crois faussement naive.

                Il est évident que si l Etat dégage des excédents, il n aura pas à emprunter pour ses investissements. Il s agit de sortir de la culture budgétaire où les admisnistrations dépensent leurs excédents de peur de les voir leurs crédits réduits l année suivante pour accéder à une culture justement de bon père de famille. Malgré un budget par habitant record en éducation par exemple, nous produisons des chômeurs, inadaptés au monde du travail, et notre niveau d éducation est médiocre (cf classements internationaux).

                Il est inquiétant de voir que ceux qui sont censés éduquer les lycéens à l écononomie soient imprégnés de raisonnement aussi irresponsables, faisant l apologie du laxisme dans un environnement où les ressources sont rares pour la grande majorité d entre nous.

                Pourquoi les banques seraient elles plus bénéficiaires des prêts faits à l Etat que les 2/3 des Francais possédant un livret A ? Tous financent deux fois les dépenses de l Etat, par l impôt et à travers leur épargne.

                Une des rares mesures courageuses qu ait proposé Bayrou pendant la campagne présidentielle était d envisager de rendre les déficits publics inconstitutionnels. Voila une initiative dont les gouvernants devraient s inspirer.


                • Nathan Nathan 10 novembre 2007 12:40

                  « Empêcher les états de produire de la monnaie »

                  C’est tout simplement pour éviter de rendre les monnaies faibles et ainsi éviter l’inflation ... et donc potentiellement la guerre. Le scénario d’antan était : production de monnaie, inflation, dévaluation des monnaies, compétition internationales, re-inflation, blocages des importations (protectionnisme + monnaies volatiles), faillites des entreprises, faillites boursières, etc ... Lorsque la production finie par être tuée par les monnaies elle même ... Aujourd’hui les états ne peuvent plus dévaluer, mais les banques centrales peuvent baisser à outrance les taux d’intérêt, ce qui revient au même (une sorte de dévaluation dans le temps sur le montant des emprunts) ... C’est ce que font les américains et c’est ce qui tue le dollar. C’est en même temps pour éviter la faillite des entreprises et de particuliers, mais cela ne fait que repousser l’échéance. A la base ce qui tue une économie est UNE MAUVAISE GESTION FINANCIERE ET ECONOMIQUE. Ainsi, empêcher les états de produire de la monnaie les oblige de facto à bien gérer leurs dépenses et leurs emprunts (fut-ils faits à des banques PRIVEES.......). Cela les oblige à bien gérer tout court ... ce que nous avons tant de mal à faire en France (service public quand tu nous tiens ..).

                  Avec ce système, le Etats Unis ne se serait peut être pas permis d’envahir l’Irak, car n’en ayant pas les moyens à l’époque ... On ne se permet pas un petit voyage de luxe en orient lorsque l’on est criblé de dettes ...


                  • fifilafiloche fifilafiloche 10 novembre 2007 14:12

                    Nathan merci,

                    vous résumez parfaitement ma perception des risques d une banque centrale faussaire qui accepterait une politique monétaire inflationiste sous la pression des Etats les plus laxistes.

                    Si des taux d intérêt faibles encouragent la consommation, il en résulte une inflation de la demande provoquant des effet pervers. Les taux quasi nuls en valeur réelle d il y a deux ans ont contribué à alimenter une bulle immobilière grévant d’ autant les budgets des ménages les moins aisés, les non propriétaires, et ce à l échelle européenne.

                    Comme vous le précisez, ce ne sont pas les intérêts qui grèvent le budget des états, mais la culture du déficit public. Le cas des excédents sociaux en France en 2001 est symptomatique. Au lieu d utiliser cette manne conjoncturels pour alléger le poids de la dette, le dogme démagogique a contraint à « distribuer » ces excédents sans que cela ne choque personne.

                    Rappelons que les déficits publics ne sont pas une fatalité. Entre 2003 et 2006, une large majorité de pays européens ont profité de l embellie économique pour réduire leurs taux d endettement : 8/13 dans la zone Euro et 19/27 dans l Union Européenne. La France n en fait pas partie.

                    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/pls/portal/docs/PAGE/PGP_PRD_CAT_PREREL/PG E_CAT_PREREL_YEAR_2007/PGE_CAT_PREREL_YEAR_2007_MONTH_10/2-22102007-FR-AP.PDF


                  • Franck 11 novembre 2007 01:55

                    L’Etat économique des USA est absolument catastrophique et ne doit sa survit qu’à la bonne volonté de la Chine entre autres pays à financer le déficit abyssale de ce pays. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si la Chine, Russie, Vénézuela, Iran, Corée du Sud, Arabie Saoudite...pour ne parler que d’eux ont décidé d’abandonner progressivement le dollar. Ces derniers commencent à se débarrasser des bons au trésor américain. Ils ont en effet compris que la probabilité d’un retour sur investissement devenait de plus en plus ténu, et qu’ils perdaient de l’argent en raison de l’effondrement du dollar. Si la Chine a daigné financer les extravagances américaines c’est pour se voir le marché américain ouvert à ses produits, or maintenant la Chine lorgne de nouveau marché et commence sérieusement à remettre en cause la pertinence de financer une nation parasite vivant à crédit.

                    N’oublions pas aussi que les USA font tourner à fond la caisse la planche à billet quand besoin s’en fait sentir, cependant cette méthode marchait bien lorsque le dollar était encore la seule et unique monnaie d’échange internationale, or dorénavant l’US dollar est en phase d’être supplanté par l’Euro.

                    Peut-on considérer un système économique non productif mais consommateur menant à un endettement colossale comme un modèle de vertu à suivre ? Je ne pense pas. Par ailleurs les visées impérialistes de l’administration Bush sont une maladroite tentative de contrer l’inefficacité du système économique américain...


                  • mat 11 novembre 2007 13:05

                    Vous mélangez les problèmes. Vous cherchez à inonder le forum sous votre raccourci :

                    création monétaire par les pouvoirs publics= mauvaise gestion de l’Etat

                    Vous digressez, Etienne Chouard n’a jamais parlé de la qualité des investissement ou de la gestion. Encore un sophisme. il a déjà répondu sur ce point plus haut. Il me semble donc que vous faites exprès d’insister lourdement pour imposer votre point de vue.

                    Concernant l’inflation et la création monétaire. Je vous rappelle que la BCE est indépendante des Etats justement (E. Chouard propose bien que ce soit la BCE qui ait le contrôle). Un pouvoir indépendant des Etats.


                  • Céphale Céphale 10 novembre 2007 15:27

                    Fifilafiloche ne manque pas d’hmour quand il écrit (parlant d’Etienne Chouard) « Son discours est tellement intellectualisé qu il en devient hermétique et inintelligible aux « peuples » qu il entend défendre »

                    Le prétendu « mini-traité » est-il intelligible aux peuples ?

                    Et le discours de Fifilafiloche est-il intelligible aux lecteurs d’agoravox ? « L’Europe s’exonère de son ancien squelette national desarticulé pour muer vers un exosquelette fédéral à l’échelle continentale. Je trouve l’Europe bien plus respectueuse des droits des individus que la France, qui s est imposée aux Peuples qui la composent de façon beaucoup plus centralisatrice, et donc dictatoriale. » Ouf !

                    D’autre part, je serais reconnaissant à Etienne Chouard de nous expliquer simplement par quel mécanisme les banques privées touchent actuellement les intérêts du capital créé par la BCE (si un billet de banque doit être considéré comme du capital) et par quel mécanisme la BCE pourrait en toucher les intérêts.


                    • Céphale Céphale 10 novembre 2007 18:21

                      Depuis tout à l’heure j’ai regardé l’article de Holbecq « Comment pousse la monnaie » qui m’a beaucoup appris. Il cite Maurice Allais et j’imagine qu’il est en accord avec Etienne Chouard. Voir :

                      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30732

                      Si j’ai bien compris, tant que les comptes d’une banque sont équilibrés (débit=crédit), ouvrir un crédit revient à créer de la monnaie (les pièces et billets de banque n’étant qu’un cas particulier de monnaie).

                      Les banques privées émettent donc de la monnaie sous forme d’avoirs matérialisés par les comptes bancaires. Et cette opération leur rapporte des intérêts.

                      Un gros problème vient de ce que Traité de Maastricht interdit à la BCE et aux banques centrales des pays membres d’ouvrir des crédits aux institutions et aux organismes publics de la Communauté (je résume). Pas de crédits, donc pas d’intérêts.

                      Conclusion : la BCE et les banques centrales ne sont pas rémunérées, et ce sont les banques privées qui récoltent tous les bénéfices des flux monétaires.

                      Reprenez-moi si je me trompe.


                      • fifilafiloche fifilafiloche 10 novembre 2007 22:08

                        Voila un oommentaire qu il est constructif, Maître.

                        Lorsque vous serez descendu de votre trône, n oubliez de refermer la porte, votre suffisance est particulièrement nauseabonde.

                        Ensuite, pourrez vous peut être participer au débat de façon constructive afin que chacun puisse profiter de votre expertise smiley


                      • Armand 12 novembre 2007 12:55

                        « Il serait intéressant de savoir dans quelle proportion.(ie que les intérêts pèsent depuis Maastricht »

                        Le rapport est affolant (et révoltant) : L’augmentation de la dette entre 1980 et 2006 est de 913 Milliards d’euro. Et pourtant, c’est pas faute de payer : sur la même période, c’est 1176 Milliard d’euros qui sont partie en fumée dans les intérêts !

                        Donc, si on avait émis nous même exactement les mêmes quantités d’argent que les banques, on aurait économisé : 1176-913 = 263 milliard d’euros. Sachant qu’en 1980 la dette était de 229 milliard, la France serait aujourd’hui endetté de 263-229 = 34 ... ce chiffre est positif, en fait la France ne serait pas endetté, mais en excédent de 34Milliards d’euro.

                        Conclusion : Nous avons une très bonne gestion. Le seul et unique problème, c’est le système monétaire !!


                      • Armand 12 novembre 2007 18:21

                        « les intérêts payés, au moins au début, se rapportent pour partie à des dettes contractées avant la période considérée »

                        Donc dans le pire des cas, on intègre ces intérêts. Les enlever ne ferait qu’améliorer le résultat.

                        « et d’autre part tout le déficit budgétaire n’a pas nécessairement à être financé par la création monétaire »

                        heuuu... Quand on rembourse plus que ce qu’on emprunte (931 emprunté, 1176 remboursé) à votre avis, il s’est passé quoi ?

                        Pour plus de détails (au moins pour ce calcul, mais aussi pour plein d’autres choses), je vous invite à lire ces quelques pages : http://tiki.societal.org/tiki-index.php?page=La+v%C3%A9rit%C3%A9+sur+la+dette


                      • Armand 12 novembre 2007 20:40

                        « Comparons ce qui est comparable : les 1176 milliards ne sont pas des remboursements mais des paiements d’intérêts » C’est vraiment chipoter pour chipoter : Que l’on paie le capital ou les intérêts, à ce que je sache, on paie (pour ne pas utiliser « rembourser » puis que cela vous dérange).

                        « qu’on aurait diminués par une création monétaire. » Si l’Etat créé sa propre monnaie, il se doit la monnaie à lui-même, il se fait un crédit « à lui-même », il y’a donc dette quand-même et vous ne diminuez rien du tout. Même si ça y ressemble, l’argent n’est pas que du papier ! smiley

                        « Et enlever les intérêts afférents à des emprunts antérieurs affaiblit bien la démonstration. » Si on diminue la somme dû (229 moins les intérêts), le résultat ne peut-être que meilleur (puisqu’il y’a moins à rembourser).


                      • 65beve 65beve 10 novembre 2007 22:36

                        Bonsoir,

                        Les français ont refusé le Traité il y a 2 ans. Aujourd’hui, on se passe de leur avis pour l’imposer.

                        Moralité : the YES needs the NO to fuck the NO (and the nonists).


                        • Francis, agnotologue JL Rennes 11 novembre 2007 09:58

                          Etrange fil où l’on ne voit aucune réponse, ni de l’auteur, ni de celui dont on disctute ici les propos, Mr Chouard.

                          Je pense que pour comprendre ce mécanisme de la monnaie, il n’est pas nécessaire de sortir de HEC, des notions saines de comptabilité élémentaire suffisent. Ceux qui font ici étalage de leur science économique sont-ils clairs sur ce point ? Je connais de grands géomètres très mauvais en arithmétique.


                          • Francis, agnotologue JL Rennes 11 novembre 2007 10:06

                            La gestion de l’eau a été confiée à des opérateurs privés, les banques se sont emparées du pouvoir monétaire, l’Université va être financée sur capitaux privés, aux US le secteur privé est en train de s’emparer de la puissance militaire...

                            Ainsi va l’économie libérale.


                          • Céphale Céphale 13 novembre 2007 10:10

                            Nicolas Voisin est-il un lecteur assidu d’Agoravox, comme il le dit ? Toujours est-il qu’il lance un fil le 8 novembre et disparait, en laissant Etienne Chouard répondre. Etienne Chouard disparait à son tour. Ce n’est pas sérieux.

                            Je ne suis pas spécialement versé en théorie monétaire, mais je suis d’accord avec Maurice Allais quand il dit que le système repose sur une immense pyramide de dettes. Le vice du système est de permettre aux banques privées de créer de la monnaie « ex nihilo ».

                            Dans l’actif d’une banque privée se trouvent les créances. Dans le passif se trouvent les dépôts à vue. Quand le montant des créances dépasse celui des dépôts à vue, la banque prête à découvert. C’est facile à comprendre. Mais je n’ai pas réussi à connaître le taux de découvert des banques privées.


                            • Étienne Chouard Étienne Chouard 14 novembre 2007 23:48

                              Bonjour à tous,

                              Pardon de ne pas plus intervenir ici, mais je suis complètement débordé. Je vous lis régulièrement mais je ne peux pas répondre à tous.

                              J’ai beaucoup échangé et appris sur le point de la création monétaire sur ces deux fils de discussion, que vous invite à consulter (je suis sûr que vous y trouverez des informations décisives pour affiner votre conviction).

                              « Reprendre le pouvoir sur notre monnaie » (forum) : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81

                              « Non, ce n’est pas »trop cher«  : le financement des besoins collectifs est rendu sciemment ruineux par un sabordage monétaire étonnant » (blog) : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/05/01/72-non-ce-n-est-pas-trop-cher-le-financement-des-besoins-collectifs-est-rendu-sciemment-ruineux

                              Voyez aussi ces pages importantes d’AJH sur la dette publique :

                              « Dette publique » : http://tiki.societal.org/tiki-index.php?page=DettePublique

                              « Comment pousse la monnaie ? » : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=30732

                              Je publie presque tous les jours des liens sur ce sujet sur ma page ’Liens et documents’ : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Liens_en_totalite.pdf et des citations sur ma page ’En vrac’ : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/En_Vrac.pdf

                              Je vous conseille enfin vivement de lire ce document réellement exceptionnel :

                              « La crise mondiale d’aujourd’hui - Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires » : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/messages_recus/La_crise_mondiale_d_au jourd_hui_Maurice_Allais_1998.pdf C’est un article écrit par Maurice Allais (son CV est accessible en tête du document : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Presentation_Maurice_Allais.pdf et c’est vraiment très instructif.

                              Pardonnez-moi encore de ne pas tout répéter ici, je n’ai plus de temps même pour dormir... Vous pouvez insister (me tirer le bras) sur un point important en m’écrivant un mail, je viendrai vous rejoindre ici dans ce cas, bien sûr.

                              Merci pour votre compréhension, et pour votre intelligence accumulée qui m’aide à progresser tous les jours (Agoravox est vraiment une idée révolutionnaire).

                              Amicalement.

                              Étienne.

                              Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire eux-mêmes les limites de leurs propres pouvoirs (ce n’est pas aux parlementaires, aux ministres, aux présidents, aux juges ou même aux hommes de partis, d’écrire ou de réviser la Constitution) : les délégués constituants doivent absolument être désintéressés, ils doivent avoir renoncé aux pouvoirs constitués.

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