Le logiciel Sarko commence à « buguer »
Jusqu’ici, pour faire passer le programme « Après l’UMP : l’UMP ! » tout avait paru impeccable. Des « patchs » de la nouvelle pensée unique venaient colmater efficacement le logiciel Sarko. Mais voilà que le paquebot France est déclaré en faillite et que l’équipage a l’impression que son capitaine s’octroie une bouée de sauvetage dorée !
"Travaillez plus et je gagnerai plus !" Ce n’est pourtant pas le slogan que les électeurs avaient entendu lors de la campagne présidentielle. Mardi 30 octobre, Nicolas Sarkozy décide de faire augmenter son indemnité de 140 %. Dans l’après-midi, c’est fait ! Après avoir fait un énorme cadeau fiscal à tous ses amis, il se devait bien ça.
Ce qui est tout à fait caricatural dans cette affaire, c’est le jeu théâtral de l’opposition socialiste. Fidèle à son hypocrisie et à son ringardisme, elle a, comme à chaque fois, exploité le filon de l’indignation du moment du "petit peuple". Sans vergogne. Et "c’est un scandale !" par-ci et "c’est une honte !" par-là. Bref ! le refrain connu. Et puis l’après-midi, hop c’est acté ! Aucun socialiste n’a daigné faire le déplacement pour venir s’exprimer à l’Assemblée nationale qui a donc voté la simple formalité dans la sérénité la plus parfaite. Les cumulards avaient-ils autre chose à faire que de venir voter contre l’amendement qu’ils avaient incendié de leurs critiques les plus aiguisées ?
Ce n’est donc pas le Parti socialiste qui inquiétera le logiciel Sarko. Ce ne sera pas le virus, puisque tous ses leaders sont gagnés à la cause de l’UMP et ceux qui ne le sont pas sont des aigris à qui il n’a encore été rien proposé d’alléchant. René Dosière, spécialiste du budget de l’Elysée, et apparenté socialiste, a applaudi des quatre mains (tout socialiste possède deux paires de mains : l’une lui sert à ses effets de manche pour galvaniser le bon peuple, l’autre à applaudir leur idole et maître, Nicolas Sarkozy). Il s’est même félicité que notre chef de l’Etat lui ait volé son idée ! "S’il y a un député pour se réjouir, c’est bien moi", a souligné M. Dosière. Même Jack Lang n’aurait pas fait mieux !
La précipitation sera la perte du sarkozisme. On a vu également cette précipitation dans l’affaire de l’Arche de Zoé où les autorités françaises se sont exclamées sans la moindre prudence et sans la retenue qui sied en ce genre de circontances graves, fidèle à la conception sarkozienne selon laquelle il faut être très réactif - en somme, faire plus vite et plus fort qu’au café du commerce - et capter les médias à tout moment. Elles ont cautionné les affabulations dangereuses du chef d’Etat tchadien qui, sur le plan du populisme, se pose en rival sérieux de Sarkozy en brandissant des dangers épouvantables comme on fait en temps de guerre pour la propagande contre son ennemi : pédophilie, trafic d’organes. Et pourquoi pas cannibalisme ? Il aurait pu... Résultat, la présomption d’innocence est une fois de plus foulée au pied par Sarkozy.
Bug donc, mais pas virulent. Non ! ce qui mettra à bas le logiciel Sarko, c’est la démocratie. La vraie, pas ça ! Mais l’ouverture de la politique aux citoyens, qui en ont assez de tous ces branquignols et de leurs scènes de théâtre de pacotille. Le patch de la commission Balladur n’y fera rien : l’erreur fatale est en vue ! Mais que certains se rassurent (les inconditionnels, les nostalgiques...), ils pourront toujours télécharger sur le site "la France d’après" la version "Allez hop hop hop !" du programme désormais libre de droits pour cause de chute vertigineuse de ses ventes.
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