Le Parti Socialiste : à la recherche de l’échec volontaire ?
Je propose ici une hypothèse, discutable certainement, mais qui ne me paraît pas si absurde que cela. Est-ce que le gouvernement actuel tient tant que cela à garder le pouvoir ? Je m'explique. Le dernier premier ministre socialiste a été Pierre Bérégovoy (Je passe sur le cas de Lionel Jospin, à cause de la cohabitation.). Le parti socialiste est donc resté peu ou prou 10 ans dans l'opposition. On aurait pu penser que ce parti aurait mis à profit ce temps assez long pour élaborer des plans de réformes nets, précis , d'une part, et aurait égaiement pensé aux moyens de communications, à la pédagogie à mettre en œuvre pour proposer ces réformes et les faire accepter. Au lieu de cela, nous avons un parti qui a manifestement passé ces dix ans à des querelles d'ego destructrices et surtout stériles. Pourquoi ? Parce qu'en réalité, être dans l'opposition est infiniment plus confortable que de devoir affronter les problèmes...
Les trois premiers mois de Hollande seront un jour étudiés dans les écoles comme l'exemple parfait de tout ce qu'il ne faut pas faire. Il rejoint d'ailleurs en cela son prédécesseur à qui les français n'ont jamais pardonné les premiers jours qui ont suivi son élection. La liste des griefs est longue : impréparation, à peu près, dissonances, reculades, et j'en passe. Faisons un rêve. Qu'aurait dû faire ce parti ? La réponse est à la fois simple et sans doute complexe à mettre en œuvre. Il y avait une attente, comme chaque fois que ce parti arrive au pouvoir, le mot socialiste restant encore dans l’esprit des citoyens, accolé au mot social. C'est de moins en moins vrai, en ce sens que la politique actuelle du gouvernement ressemble de plus en plus à celle du précédent.
Qu'aurait-il fallu faire ? Répondre à l'attente, en proposant immédiatement un grand mouvement de collecte des doléances...je sais que ce terme évoque fâcheusement pour certains le Révolution (On se demande d'ailleurs pourquoi...). En 1789, Une synthèse - apparemment assez fidèle - des cahiers de doléances de chaque ordre et de chaque bailli ou sénéchaussée du territoire des trois ordres, et regroupée par thèmes et têtes de chapitre, fut remise à chaque député des trois ordres, avec mention de l'origine des doléances retenues, et, en préambule, les noms et adresses de villégiature à Versailles de chaque député des trois ordres. On peut imaginer qu'ainsi les députés - lesquels pour la plupart ne se connaissaient pas - ont pu ainsi se visiter, se regrouper et faire converger leurs revendications1. Comme ces cahiers, ou du moins une partie d'entre eux peuvent être lus, il s'avère que si un certain nombre de revendications étaient, disons farfelues, d'autres montrent le bon sens et l'acuité de la réflexion des français de l'époque. Ce ne sont ni de hautes considérations sur le régime qui constituent l'essentiel de ces cahiers, mais un profond souci d'y voir un peu plus clair face à une administration déjà surencombrée de lois particularistes auxquelles plus personne (sauf ceux à qui elles profitent) n'y comprend rien. Que dirait aujourd'hui le citoyen de 1789 en voyant l’entassement infini de lois et de règlements, qui font que, dans un nombre de plus en plus importants de cas, le juge fonde sa sentence sur des motifs erronés, car quelle que soit le problème, il est obligé de juger. L’article 4 du Code civil en disposant que « le juge qui refusera de statuer sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice », impose au juge une obligation légale de juger, dans tous les cas. Que la loi soit silencieuse, obscure ou insuffisante, le juge doit juger2 ! Et qu'un petit nombre de personnes savent parfaitement jouer des obscurités ou des lacunes de la loi...En toute légalité, bien sûr. Le cas de Yahoo s'ajoute à la longue liste des sociétés qui utilisent tous les moyens légaux pour se soustraire au paiement de l'impôt : Jusque-là, les données des utilisateurs français de Yahoo ! étaient stockées en France. Elles seront, dorénavant, hébergées et protégées par les lois irlandaises. Yahoo ! veut faire de sa filiale de Dublin le siège central de la région EMEA. Les conditions d'utilisation seront modifiées à partir du 21 mars. Si Yahoo a choisi l'Irlande, La fiscalité plus légère pourrait en être le motif, même si Yahoo ! s’en défend. Par le passé, le fisc a déjà infligé un redressement fiscal à la société, car le groupe a, à l'instar de Google, « optimisé » ses revenus. Sans oublier que la filiale de Dublin serait connectée aux îles Caïman, paradis fiscal.
Il aurait été complexe, mais pas impossible d'organiser à partir de chaque commune, des réunions au cours desquelles les citoyens auraient pu s'exprimer librement, et envoyer leur message au gouvernement, qui aurait eu pour mission de l'étudier, d'en extraire toutes les propositions intéressantes, de les exposer aux français et le leur demander de les adopter (ou non) par référendum. On objectera qu’aujourd’hui le référendum fait peur aux gouvernements (il peut le perdre !) et les récents exemples de manipulations sont encore très présents. Mais jusqu'à preuve du contraire, c'est une photographie de l'état d'esprit d'une population. Et puis il y faut de la pédagogie. Un référendum se prépare, s'explique, se discute. Et c'est sur ce point qu'apparaît la faiblesse extraordinaire de ce gouvernement. Pratiquement tout ce qu'il propose, il l'explique mal. Que ce soit sur l'école, la fiscalité, la justice (trois parmi les principales demandes de clarification des français...) la communication est brouillonne. On peut être d'accord ou pas, mais il est hallucinant d'écouter soit une cacophonie, soit des mises au point déclarant que ce qu'untel avait déclaré n'engageait que lui, et surtout des rumeurs plus ou moins inconsistantes mais qui sont le résultat du cafouillage actuel. De même que j'écrivais plus haut qu'on étudiera un jour les premiers mois de Hollande comme l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire, de même on étudiera le cas de la propagation fulgurante de la rumeur sur l'enseignement de la théorie des genres à l'école. Sans entrer dans les détails (d'ailleurs très confus), il me paraît évident que la rapidité et la force de persuasion de cette rumeur est la conséquence directe de la stratégie gouvernementale, ou plutôt de sa non-stratégie, de son pilotage un peu au jour le jour....Derniers exemples en date : Le gouvernement reporte à 2015 (aux calendes...) les lois sur la famille, et annonce en même temps qu'il est prêt « sans tarder » à en examiner certains aspects ! Autre exemple significatif : Vincent Peillon veut-il geler l'avancement des fonctionnaires ? (Le Point.fr - Publié le 05/02/2014 à 22:05 )Selon "Le Figaro", c'est une proposition que le ministre de l'Éducation nationale a soumise mercredi au ministre délégué au Budget Bernard Cazeneuve. Selon Le Figaro, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon devait en effet proposer mercredi au ministre du Budget Bernard Cazeneuve de geler pendant deux ans les avancements automatiques à l'ancienneté et les promotions des quelque 5,2 millions de fonctionnaires enregistrés au dernier recensement. L'entourage de Vincent Peillon a néanmoins démenti formellement l'information auprès de RTL. Autrement dit, la communication du gouvernement passe par Le Point, Le Figaro ou RTL ! Qui peut s'y retrouver ?3
Peut-on alors penser que ce gouvernement, et ce parti sont dépassés par les événements ? Mon hypothèse est que, bien que cela ne soit jamais admis, ils sont le lieu d'une sorte de syndrome de la libération à venir, de l'échec salvateur. Être dans l'opposition, hurler contre ce que fait le gouvernement, c'est bien plus facile, et les avantages en sont multipliés à l'infini. On peut passer sans trop de mal pour un homme politique de conviction, sans presque jamais avoir à mettre réellement les mains dans le cambouis. Est-ce de cela que rêve le parti socialiste ? J'en suis convaincu...
Sur la toile, dans la presse et les librairies, les textes associant le PS à une machine à perdre sont nombreux. Ainsi, un article d'Atlantico sous la plume de Patrice Carmouze, auteur de l'ouvrage :"Comment perdre une élection présidentielle à coup sûr", se termine sur ces remarques : « Il n’est pas certain qu’à gauche tout le monde souhaite la victoire d’un socialiste à la présidentielle. Plusieurs notables du PS qui dirigent de grandes villes, des départements ou des régions savent que leur pouvoir serait fragilisé si le PS devait mettre en œuvre sa politique au plan national. Ils ne soutiendront donc leur candidat que du bout des lèvres. Quant aux écologistes, l’intérêt d’une victoire de la gauche ne leur apparaît pas clairement. Nombre d’entre eux pensent que le temps est leur allié et qu’une défaite des socialistes favoriserait une redistribution des cartes. Après tout, on le voit dans le débat sur le nucléaire, s’agissant des stratégies et des modèles de développement, les socialistes sont plus proches de la droite que des Verts. Enfin, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon n’a plus aucune raison d’exister s’il fait, en cas de victoire du candidat socialiste, alliance avec lui. En revanche, un nouveau mandat de la droite lui permettrait de rendre son discours radical plus crédible ».4
Autre son de la même cloche, sous la plume d'Emmanuel Holmes : Cette cacophonie, cette fluctuation molle des convictions, ces promesses faites en dernier recours pour capter les voix des publics-cible (tels les 60.000 postes dans l'éducation), ce bateau qui tangue, cette voiture qui slalome, cet homme qui se faufile trop visiblement, nous conduisent tout droit vers la défaite.
Quand on sait que cet "observateur politique" (c'est ainsi qu'il se désigne) est hébergé par le Nouvel Observateur, cela ne manque pas de sel !5
Sur le Huffington Post encore, ces mots de conclusion de Natacha Polony interrogeant Manuel Valls..."plus les choses avancent, moins je me sens motivée à apporter ma voix à ce candidat, ou même à ce parti qui donnent à voir un spectacle bien affligeant, en plus de sembler n'avoir pour seul objectif que d'abattre le président en exercice.
Ne parlons pas de leurs tambouilles internes, portées en place publique, de leur linge de plus en plus nauséabond qu'ils ne semblent d'ailleurs pas trop décidés à laver, ne parlons pas de leurs croche-pieds, de leurs chausse-trappes qu'ils se tendent les uns aux autres, de leurs petites bisbilles, pique-nique douille c'est toi l'andouille, et de leurs autres amabilités."
Le Monde, dans son édition du 4 avril 2011, explique que : « Depuis des mois, sous la houlette de Martine Aubry, les travaux thématiques n'ont pas manqué, sur l'économie et la fiscalité, la sécurité et l'éducation, la santé ou l'international, la jeunesse ou la justice. Pour l'heure, il en est sorti une multitude d'orientations et d'idées, mais pas encore les trois ou quatre propositions vigoureuses et percutantes nécessaires pour structurer une stratégie et une campagne.". Le problème c'est qu'on attend maintenant non pas des propositions, mais des actes ».6
Même ceux qui sont à la tête de ce parti ne paraissent guère pressés de rentrer dans un gouvernement et d'éprouver les contraintes du pouvoir. : « Ceux qui disposaient soit du talent, soit des forces nécessaires pour ce genre d’exercice, ont préféré se tenir à l’écart. Barré par Martine Aubry, François Rebsamen a jugé que son influence serait plus forte s’il restait à la tête du groupe sénatorial. Quant à Pierre Moscovici, Vincent Peillon et même Manuel Valls, ils avaient fait le calcul, de longue date, qu’un portefeuille ministériel de haut rang satisferait plus que tout autre poste leur nouvelles ambitions....Ces choix de carrières disent à eux seuls la perte de statut d’un parti qui fut longtemps considéré comme un lieu de pouvoir à nul autre pareil. Entre le poste de premier secrétaire et un maroquin gouvernemental, les grands anciens du parti n’auraient pas hésité un instant. Dans le parcours fléché des éminences socialistes, la case Solferino est longtemps apparue comme le point de passage obligé vers la fonction suprême. Cette époque est désormais révolue. Harlem Désir est sans doute un camarade méritant, doublé d'un apparatchik de fer. Mais il faut une imagination débridée pour l’imaginer, demain, dans le rôle d’un leader politique de première bourre... A Toulouse, en coulisse, ces éminences roses se disputeront farouchement les postes d’un Conseil national dont elles savent pourtant qu’il compte pour du beurre. La vraie marque de la dissolution du PS, celle qu’on constate sans oser la revendiquer, la voilà donc affichée sans complexe. Hier, on se disputait le parti pour ce qu’il savait faire. Désormais, on se le partage par appartement pour que, durablement, il ne serve plus à rien et que la réalité du pouvoir de demain se règle dans d’autres cercles. »7
Pour (presque) couronner le tout, il faut lire ce que Florentin Gastard écrit dans Agoravox sous le titre : Qui veut la peau du Parti socialiste ? « le PS semble avoir perdu une grande partie de ses idéaux depuis la création de la SFIO en 1905. Sa rupture avec l’aile communiste au congrès de Tours de 1920 en fut le premier signe. Son acceptation du néolibéralisme en 1982 en fut un autre, nettement plus inquiétant que le premier. Enfin, le souhait de certains de ses élus d’accepter le capitalisme et de pencher vers la social-démocratie européenne est la preuve que le socialisme en tant qu’idéologie est pratiquement mort au sein du Parti Socialiste, le socialisme à l’état pur prônant la disparition de la propriété privée des moyens de production (ce que l’on ne retrouve peut-être même pas au PCF et à la LCR...). Ainsi, comme la différence avec la droite de Nicolas Sarkozy se fait plus ténue, il n’y a plus aucune raison évidente de préférer cette conception du socialisme au libéralisme pur et simple. D’ailleurs, la politique extérieure que propose le PS est similaire à celle de la droite : même admiration béate devant Barack Obama, même acceptation du Traité de Lisbonne, même condamnation de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en Iran, etc...
Une partie des fidèle des François Mitterrand, Jack Lang, Michel Rocard ou encore Jacques Séguéla, ne cachent pas leur affinité avec M. Sarkozy qui se plaisait à les occuper, entre missions diverses et présidences de commissions. De fait, si le parti est idéologiquement mort, il se pose surtout en s’opposant et est se définit à cet égard essentiellement négativement ; il se prononce contre telle ou telle mesure mais ne trouve plus rien à proposer, il n’a plus d’idées propres depuis l’acceptation de l’économie de marché. le problème du Parti Socialiste n’est plus une question de personnes, mais une question d’idées : seule une révolution intellectuelle à gauche aura raison, espérons-le, de ce parti sclérosé et en inadéquation avec lui-même, et de son allégeance traîtresse au libéralisme économique.
Tout ceci n'est guère engageant, surtout quand on songe que la plupart de ces observations sont issues de milieux proches de la Gauche. Toutefois, pour justes qu’elles soient, elles ne me semblent pas toucher au fond du problème, qui est la relation entre le parti socialiste et le pouvoir. De ce point de vue, l'analyse qui me semble la plus pertinente est celle de Gérard Grunberg 8. Il pose la vraie question : le Parti socialiste veut-il vraiment gouverner ? Et il ajoute que « Le Parti socialiste lui-même, et en particulier sa direction, doivent mieux assumer leur rôle de parti de gouvernement. Lorsque le Premier secrétaire du Parti socialiste, oubliant qu’il n’est plus le dirigeant d’SOS racisme, contredit immédiatement le président de la République, au milieu d’une grave crise politique, c’est l’ensemble du dispositif socialiste qui est ébranlé. Déjà, en 1981, lorsque Lionel Jospin prit la direction du Parti socialiste, il déclara étrangement que son parti serait « aux côtés du pouvoir ». Il traduisait le malaise d’un parti qui se retrouvait au pouvoir dans un régime politique qu’il condamnait en réalité à cette époque. Le socialisme français, une nouvelle fois et sous une nouvelle forme, était pris par le remords du pouvoir. Depuis l’élection de François Hollande les choses ont encore empiré. Ce parti semble oublier que ce sont les siens qui sont au pouvoir. Il est en apesanteur politique, ne sachant quel est son rôle, et regardant le pouvoir socialiste comme presque étranger à lui-même, se contentant de commenter son action, voire de la critiquer, comme si celle-ci ne l‘engageait pas. Repris par leur ancien remords du pouvoir, les socialistes veulent-ils vraiment assumer la responsabilité du pouvoir ? Si la réponse est oui, adopter une posture « contre le pouvoir » n’est-elle pas alors suicidaire ? Et si la peur de perdre leur âme au pouvoir les étreint à ce point, peuvent-ils demeurer un parti de gouvernement ? »
Toute la question est là !
Il serait intéressant de pousser les dirigeants socialistes dans leurs derniers retranchements pour savoir ce qu'ils en pensent vraiment. Gérard Grumberg, dans un autre article va semble-t'il au fond des choses quand il écrit que « Guy Mollet, dans son dernier grand discours politique, au Congrès d’Epinay en 1971, affirmait qu’il n’y avait plus désormais de solution pour le Parti socialiste dans le cadre du capitalisme. Si c’est ce que pense la gauche du Parti socialiste, il faut qu’elle le dise. Mais alors il lui faut abandonner l’ambition du pouvoir et réactiver le remords du pouvoir qui, avant 1971, a conduit longtemps le Parti socialiste à préférer être dans l’opposition. Gouverner ou s’opposer, il faut choisir !9
Il semble parfois que les personnes qui exercent le pouvoir n'en aient pas mesuré toutes les implications morales et psychologiques. Pour maîtriser le pouvoir, il faut faire la différence entre « pouvoir pour » et « pouvoir sur ». Lorsque le pouvoir que l’on exerce se base sur des valeurs, qu’il est conforme à notre institution et qu’il est indépendant de nos intérêts personnels nous sommes dans une posture de « pouvoir pour ». Ce malaise vis à vis du pouvoir me semble plus particulièrement toucher les responsables qui se disent, ou se pensent à gauche, que les autres. Sans doute quelque chose, dans leur éducation, leur fait penser que le pouvoir est forcément mauvais. Il y aurait ici une analyse à faire sur les liens entre une pensée de gauche et les racines judéo-chrétiennes de notre société.
Une dernière série de remarques paraît nous entraîner aux antipodes de la Gauche, mais ne m'en semble pourtant pas si éloignée. Il s'agit de l'essai qu'a consacré Marie-Eve Malouines à Nicolas Sarkozy : le pouvoir et la peur.
L'analyse détaillée de cet ouvrage bien construit et argumenté sort du cadre de cet article, mais il est intéressant de constater que si, selon elle, Le pouvoir est un antidote à la peur, c'est aussi un révélateur et un amplificateur des failles du premier personnage de l’État. Pour se rassurer, Nicolas Sarkozy a organisé une compétition incessante, dont il se doit d'être naturellement le plus fort. Ce mode de gouvernance fondé sur la peur et la méfiance met sous tension son entourage, ses ministres, tout l'appareil d’État, sans que les résultats soient probants en matière de réformes.
Disséquant la "rupture" prônée par le candidat lorsqu'il cherchait à conquérir le pouvoir, l'auteure montre que le président en son palais est du genre conservateur. Là encore à cause des peurs héritées de l'enfance. S'il pique régulièrement des colères, il ne limoge pas. Son entourage ressemble de plus en plus à un aréopage de patriarches : Claude Guéant (65 ans), Raymond Soubie (70 ans), Jean-David Levitte (64 ans), dont la présence le rassure...
Se pourrait-il que la peur soit, par-delà ce qui les sépare, le lien entre ces deux idéologies ? Chacun fait ce qu'il peut avec sa ou ses peurs. Mais entre le « je n'ai pas peur » de Sarkozy et le "Je n'ai pas la main qui tremble" d'Ayrault, la différence est sans doute plus mince qu'il n'y paraît.
1Wikipedia, cahiers de doléances.
2Le Conseil d’État a décidé aujourd'hui de renvoyer le sort de Vincent Lambert devant une formation collégiale. Celle-ci devrait décider du sort de ce trentenaire, dans le coma depuis 5 ans, dans le courant de la semaine prochaine. Vu l'ampleur des réactions sur ce dossier et la très grande difficulté des questions posées, le président de la section du contentieux du Conseil d'État, exclut que cette affaire soit tranchée par un seul juge. Il est exceptionnel de renvoyer une affaire en Conseil d’État à l'appréciation d'une formation collégiale, même si la procédure le prévoit. C'est arrivé lors de la modification du tracé des pistes de Roissy et également avec les risques engendrés par les travaux des Halles, à Paris. Cette formation peut comporter jusqu'à 17 juges. Elle est rarissime.
3(Le NO) : Vincent Peillon dément cette information mais "Les Echos" maintiennent qu'il existe une proposition de gel de l'avancement des fonctionnaires. Qu'en pensez-vous ?
- On ne sait pas pourquoi cette rumeur circule. Nous n'avons pas d'autres informations que celles publiées par la presse. La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu elle-même dit ne pas savoir d'où cela vient.(Propos de Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, recueillis jeudi 6 février, par Louis Morice - Le Nouvel Observateur)
4http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-perdre-election-presidentielle-coup-patrice-carmouze-extraits-219813.html
5http://leplus.nouvelobs.com/contribution/218213-francois-hollande-la-machine-a-perdre-du-ps-est-lancee.html
6http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/12/11/2657980_le-ps-la-machine-a-perdre-est-elle-en-marche.html
7A Toulouse, en coulisse, ces éminences roses se disputeront farouchement les postes d’un Conseil national dont elles savent pourtant qu’il compte pour du beurre. La vraie marque de la dissolution du PS, celle qu’on constate sans oser la revendiquer, la voilà donc affichée sans complexe. Hier, on se disputait le parti pour ce qu’il savait faire. Désormais, on se le partage par appartement pour que, durablement, il ne serve plus à rien et que la réalité du pouvoir de demain se règle dans d’autres cercles.
8http://www.telos-eu.com/fr/la-gauche-dans-le-piege.html#sthash.g62J46GK.dpuf
9 http://www.telos-eu.com/fr/vie-politique/la-gauche-socialiste-a-peur-du-pouvoir.html#sthash.6GnbiUjQ.dpuf
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