Le SAV de l’Elysée ne répond plus... de rien
Le SAV n’est plus en mesure d’assurer que les réformes promises seront appliquées. 10 promesses parmi celles qui comptaient le plus pour l’électorat sarkoziste ont été purement abandonnées. Et le quotidien des Français ne ressemble en rien à la "France d’après" idyllique du présomptueux candidat. L’avenir n’est pas non plus aussi glorieux qu’il l’affirmait avec son "tout devient possible". Le nouveau chef de l’Etat parla pourtant, lors de ses premiers vœux officiels, de "politique de civilisation" et de "nouvelle Renaissance". Quelle civilisation ? Quelle renaissance ?

SAV, service après-vente ou devrait-on parler ici plutôt de "Service après vantardises" du candidat Sarkozy ?
Sondages et baromètre convergent :
Un sondage publié le 11 juillet par le journal Le Parisien confirmait la grande déception des Français sondés. Selon le sondage CSA de ce journal, le bilan de la 1re année de réformes est jugé globalement négatif par 57 % des sondés. Les plus critiques sont les jeunes (67 % des 18-24 ans) - ce qui en dit long sur la foi en l’avenir - et les catégories populaires (71 % des ouvriers). La mise en place de franchises médicales a déclenché un véritable tollé : 65 % des sondés y sont opposés.
Le baromètre de l’Institut Thomas More est sans appel : les réformes promises ont été abandonnées et les réformes engagées créent globalement un fort mécontentement. L’institut dresse le tableau de 13 réformes qui comptent. La principale promesse tient dans l’expression "président du pouvoir d’achat". On comprend aujourd’hui à quel pouvoir d’achat Sarkozy pensait : le sien, celui des actionnaires du CAC40, des chaînes privées, de ses amis (Bernard Tapie...). Mais pour le reste, c’est clair : les Français devront travailler plus - s’ils le peuvent - pour gagner (un peu) plus. Quant à la croissance tant convoitée par l’homme qui promettait d’aller la chercher avec les dents, elle ne sera pas au rendez-vous.
Quelle civilisation ?
La civilisation, serait-ce la promotion de la "laïcité positive", expression employée le 20 décembre 2007, à Latran, et qui suscita la critique légitime de certains commentateurs, comme Corinne Lepage (Cap21-MoDem) ? Serait-ce encore le règne de l’argent, la connivence "de l’argent roi et du roi de l’argent", comme dit Bayrou, qui dénonce avec virulence les milliards d’euros attribués à Bernard Tapie et réclame une commission d’enquête, rejoint sur ce point par le Parti socialiste ? La civilisation, serait-ce encore le modèle américain, le travail de sape de principe des droits de l’homme et la complaisance sans limite envers les tyrans du monde entier, dont certains sont reçus avec excès d’honneurs ? Ou bien serait-ce une société où l’on devra travailler de plus en plus et de plus en plus longtemps ? Ou bien encore une démocratie où prime la volonté du chef, faisant fi des référendums et des mouvements de grève ?
Quelle renaissance ?
Quelles sont donc les brillantes idées nouvelles de la droite au pouvoir qui nous permettrait de voir une renaissance pointer le bout de son nez ? Des idées courtes, des slogans, de la propagande, mais point d’idées ! Point de renaissance intellectuelle !
La Renaissance s’était manifestée par un essor sans précédent des arts dans le respect des valeurs antiques, par le mécénat des princes. Or, la politique culturelle de Sarkozy est celle du résultat, de la culture rentable, et celle des récompenses des copains ("Mes copains d’abord !") par voies de nominations et attributions diverses d’avantages. Non, ce n’est pas non plus une renaissance artistique.
Propagande à volonté !
Quand les slogans, les promesses et les beaux discours s’effritent devant la réalité que le peuple commence à discerner de ses propres yeux, ce peuple est soumis à un surdosage de propagande pour le ramener dans le droit chemin de la foi en son chef.
Main de fer et langue de bois, les deux mamelles du sarkozisme ne suffisent plus. Il faut à grand renfort d’argent (le vôtre) vous faire entrer dans la tête la sainte vertu des vérités officielles. Le SAV de l’Elysée n’a pas de tête pensante et s’obstine à ne pas répondre aux attentes des clients. Mais c’est, dit-on, parce que le client comprend mal. Il va donc falloir lui réexpliquer qu’il a tort et, pour ce faire il faudra qu’il remette la main à la poche. En terre de Sarkozie, il n’y a rien de gratuit, tout service se monnaye et le client est roi. Mais roi de quoi, je ne vous le dirai pas...
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