Les lois élémentaires
ou comment les sociétés se défont.
L'article de Monsieur Asselineau et quelques-unes des réponses faites méritent l'attention du juriste et de l'historien.
Pour l'historien l'analyse de Monsieur Asselineau est pertinente. Les USA se comportent comme les "créanciers" de pays qu'ils ont assisté lors de leurs deux guerres fratricides de 14-18 et 40.
Pour la première, la logistique américaine et le prix du sang versé dans les combats de 1918 alors que les armées alliées étaient exangues permettent cette attitude.
Ce sont les troupes américaines qui "gagnèrent" la guerre de "1918" et sans cette victoire le sort eut été seulement incertain.
N'épiloguons pas sur la guerre "40" pour nous autres Français. Disons seulement que de 1942 à 1955 l'Amérique a déversé des milliards sur une Europe obstinée dans la guerre (qui n'est que le prolongement de celle de 1918 et du traité de Versailles).
Mais l'Amérique est un "nain" politique. Ce sont les "fondations" et notamment les fondations Ford et Rockfeller qui investirent sur le sous continent européen, continuant à déverser de l'argent dans la "survie" de pays qui n'avaient plus les moyens de leur "passé" ni de leur "souveraineté". Volen nolens l'Amérique est la réplique de la Rome impériale.
Durant environ vingt ans l'Europe fut incapable d'exister en tant de conglomérat de nations souveraines. Le plan Marschall d'abord et pour la survie quotidienne comme pour l'urgente modernisation des moyens de production ; l'activité des fondations sus-nommées ancrèrent durablement l'Europe comme Glacis euro-continental face à un Empire soviétique avec lequel Roosvelt puis Truman avaient conclu le passage dans frontières de domination.
C'est ainsi que la France redevint une "puissance" ayant au moins une existence juridique de puissance et ce sans que le Général de Gaulle y fut pour rien ( toute révérence gardée). La situation géostratégique du pays exigeait cette reconnaissance ce que Churchill imposa aux américains peu soucieux de se trouver en face a face avec l'Allemagne à reconstruire et le "bloc soviétique" à contenir voire à manipuler.
Voilà toute l'histoire. N'oublions pas que les institutions académiques françaises ne purent -péniblement- fonctionner qu'avec l'argent américain ( l'exemple le plus frappant demeurant la création de l'EHESS dirigée par un pro américain et correspondant de ces fondations , intellectuel de grande qualité : Clémens Heller). L'Ecole historique française ( Lucien Fèbvre et Fernand Braudel) verillant à la diplomatie académique (choix des thèses, choix des enseignants, mouvement de bascule entre Est et Ouest).
Je ne fais que survoler la protohistoire de la perte de nos souverainetés. L'Empire a gagné uniquement parce que l'Amérique "mécanisa" les pays qui acceptèrent le plan Marshall et leur fournit de l'énergie à bas prix jusqu'en 1973. Mais aussi parce qu'elle distribua généreusement des bourses de thèse en science sociale ( les sciences "dures" génératrices de "brevets" juteux étant réservés aux anglo-saxonx) des voyages et des enseignemens dans de prestigieuses universités américaines ( il y avait une vraie filière pour les intellectuels français pour émigrer et enseigner aux EU durant la seconds guerre mondiale. )
Sans pétrole pas de souveraineté.
Je relève quelques points obscurs : Pompidou est connu de De Gaulle pour n'avoir jamais été résistant mais uniquement intelligent et ambitieux. Il connaissait ses liens avec la Banque Rothschild puisqu'il y eut aller-retour de Pompidou comme DG de cette banque avant que d'être nommé 1er ministre. De Gaulle n'ignorait donc rien du prix de cet AR Etat-banque et retour. Il l'admit avec son cynisme habituel.
Pour être visionnaire De Gaulle n'élevait pas son regard bien haut compte tenu du niveau des hommes politiques de la fin de la IIIe République. Sa doctrine militaire hardie s'opposait moins à Pétain ( détestation mutuelle après amour déçu) qu'aux nécessités politiques d'un impossible repli (compte tenu justement de cette foutue situation géopolitique).
Pour le droit je dirais que nous sommes arrivés au point ultime de notre perte de souveraineté. Je ne parlerai pas des faiblesses de l enseignement du droit en France ni de son absence totale de "conceptualisation" ce qui l'entraîne immenquablement vers le penchant pragmatique anglosaxon.
La bataille du droit est engagée ( ce n'est pas FH qui n'y connaît goutte qui engagera la résistance). Le droit devient lentement ce qu il fut dans les années 1920 : privé et contractuel. Le rapport employeur-employé va se " privatiser" comme il l'était avant les conquêtes sociales initiées en 1936. Aucune illusion à se faire là-dessus
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