• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Politique > Les recettes du père Bayrou

Les recettes du père Bayrou

Cet article, qui a pour sujet une partie du programme économique du candidat François Bayrou, va traiter d’économie, en effleurant très légèrement les sciences économiques, mais sans rentrer dans le détail, et sans utiliser de jargon technique (du moins, pas sans l’expliciter) de manière à être compréhensible par tous. Évidemment, par la simplification on perd un peu de vérité. Et même en simplifiant autant que possible, la réalité est complexe, et tout discours simpliste est totalement déconnecté de la réalité, je vous prie donc de m’excuser si cet article est un peu lourd à suivre.

Il paraît - en tout cas c’est ce qu’on entend un peu partout à la télévision depuis le Ghandicon 3 atteint - que l’UDF n’a pas de programme. Bon, en même temps quand M. Strass-Khan nous raconte que ’’S. Royal fait campagne avec cent propositions, alors que F. Bayrou fait campagne sans proposition’’ *, j’ai bien envie de lui répondre que le PS ne propose que cent petites propositions d’une ligne chacune, et d’un ’’programme du PS’’ que la candidate a annoncé ne pas vouloir suivre, tandis que le candidat Bayrou met à disposition sur bayrou.fr ses positions et celles de son parti sur une bonne centaine de thèmes, chacun développé sur plusieurs pages.

En matière économique, puisque c’est à la fois mon sujet fétiche et celui que je considère comme le sujet principal, et de loin, qu’un gouvernement moderne est amené à traiter, il y a deux propositions, qui reviennent souvent dans les meetings et discours de F. Bayrou, que je trouve particulièrement ingénieuses. Deux propositions assez nouvelles en France, qui mériteraient vraiment d’être essayées, quitte à constater qu’elles sont inefficaces ou nuisibles et revenir en arrière en cas d’échec.

Il s’agit d’une part de lier les aides sociales et subventions aux revenus, et non à la nature des revenus jusqu’ici (c’est-à-dire qu’aujourd’hui les aides sociales vont systématiquement en direction des ménages vivant d’allocations et jamais vers les ménages vivant sur un petit salaire, quel que soit le montant des revenus. La proposition de l’UDF serait que les aides sociales soient accordées à ceux qui ont les revenus les plus faibles, que ces revenus proviennent d’allocations ou de la rémunération d’un travail.

D’autre part, l’UDF propose que chaque entreprise puisse créer ses deux premiers emplois sans charges salariales. On pourra rétorquer que ’’les allégements de charge pour les entreprises, on a déjà essayé, ça ne marche pas’’. Mais c’est passer à côté de l’originalité de la proposition de l’UDF, qui ne concerne pas les grandes entreprises, ni même les PME (abaisser leur pression fiscale est assez vain, il est inutile d’espérer atteindre des niveaux attractifs pour eux face à la concurrence des pays émergents. Il est beaucoup plus utile, pour attirer les grandes entreprises sur notre territoire, de proposer de l’emploi qualifié, donc de faire un effort sur l’éducation (tiens, c’est curieux, ça se retrouve aussi dans le programme de l’UDF). Cette mesure sur les micro-entreprises n’a donc pas pour but de maintenir en France des emplois existants (les grandes entreprises ne créent plus, ou presque plus, de nouveaux emplois en Europe. En économie, on apprend aussi qu’à partir d’une certaine taille une entreprise ne crée plus ou presque plus d’emploi du tout, nulle part, ce qu’une entreprise gagne en taille elle le perd en dynamisme), mais de créer des emplois qui n’auraient pas pu être créés autrement. Elle s’adresse principalement aux petits commerçants qui ne peuvent pas se permettre de prendre d’employés dans le système actuel, un bassin d’emplois potentiel qui a toujours été oublié dans les politiques économiques jusqu’ici, et, à mon humble avis, sous-estimé.

Ces deux mesures ne sont pas gratuites. Toute chose égale par ailleurs, la première proposition coûtera plus qu’elle ne permettra d’économiser, et la seconde générera un manque à gagner non négligeable. Mais le coût de ces deux mesures est relativisable : la première mesure a pour but d’inciter les actifs à rechercher un emploi, même peu payé, plutôt que de vivre sur des allocations. Ce qui signifie une double recette, puisque d’une part, bien qu’on augmente les dépenses en aide sociale, on diminue les dépenses d’allocation, et d’autre part on augmente la recette sur les impôts divers que l’on pourra prélever sur la personne ayant retrouvé un emploi, de manière directe (impôt sur le revenu, TVA...) ou indirecte (plus de consommation = plus de production, et la production est taxée). La deuxième mesure permettrait de créer des emplois qui n’existeraient pas sinon, là encore, cet argent sera investi dans la consommation (qui est taxée à environ 50% en cas de production nationale, et 19.6% de TVA + taxes de douanes + taxes induites en cas d’importation). Évidemment, ça ne suffira pas à annuler le coût de ces mesures (pour que la seconde soit gratuite, il faudrait qu’il soit créé deux fois plus d’emplois suite à cette mesure qu’il n’existe d’entreprises employant au moins deux personnes. L’impact de la première proposition sur le budget de l’Etat, en revanche, pourrait être neutre), mais les coûts de ces mesures restent faibles par rapport aux effets attendus.

Ce que je propose maintenant, c’est de s’intéresser aux effets de ces deux mesures sur l’économie, en utilisant des modèles économiques, c’est-à-dire des représentations de la réalité économique sous forme de petits schémas. Le but étant qu’ils soient compréhensibles par tous, ils sont très simplifiés et de nombreux paramètres ne sont pas pris en compte. Vous allez juste devoir me faire confiance lorsque je vous dis qu’ils n’ont probablement pas une influence assez forte pour remettre en cause les conclusions du modèle.

D’abord, il est nécessaire de préciser les différentes composantes du chômage. En économie on en distingue généralement trois catégories :

  • Le chômage subi*, qui correspond à la situation d’un actif qui ne parvient pas à trouver d’emploi malgré une volonté de travailler.

  • Le chômage choisi, qui correspond à la situation d’un actif qui ne souhaite pas travailler alors qu’il en a la capacité. C’est par exemple le cas d’un étudiant choisissant de se concentrer sur ses études, d’un investisseur qui préfère ne vivre que de ses rentes... Normalement le chômage choisi n’entre pas en compte dans les statistiques mesurant le chômage, et aucune allocation n’est versée. (contrairement au chômage subi).

  • Le chômage frictionnel. Les modèles que je vais développer sont trop simplifiés pour pouvoir le prendre en compte. Je pense qu’il est tout de même important d’en dire deux mots : ce chômage-là, qui est comptabilisé dans les statistiques du chômage, est inévitable, et même souhaitable pour une question de bonne allocation des ressources. Il s’agit tout simplement du temps que met un actif à trouver un travail, lorsque du travail est disponible. Ce n’est donc pas vraiment du chômage, contrairement au chômage de longue durée, et dans une économie moderne il est évalué à 4%, voir 5%. Ainsi le taux réel de chômage en France n’est pas de 10% mais de 6% (Si on prend un actif au hasard, il n’y a en fait que 6% de chance que le travail correspondant à ses compétences n’existe pas, et non 10%). Le chômage frictionnel augmente donc naturellement avec la flexibilité du marché du travail, c’est pour cette raison que lorsque la flexibilité du marché du travail augmente, le chômage total baisse peu, ce qui fait glapir notre gauche française. Si l’on mesurait le taux de chômeurs de plus de trois mois, les conclusions seraient assez différentes.

Commençons d’abord, juste histoire de comprendre, par un cas d’école qui ne correspond plus à aucune réalité en France (mais est malgré tout assez proche du cas américain, où les protections salariales sont assez faibles).

Lorsque les salaires augmentent, les entreprises sont de moins en moins demandeuses de travailleurs (exemple  : si le travail d’un employé rapportait 1200 euros à un employeur, il accepterait d’embaucher quelqu’un à un salaire de 1100 euros, il gagnerait 100 euros, mais n’accepterait pas d’embaucher à 1300 euros, puisqu’il perdrait 100 euros). A contrario, lorsque les salaires augmentent, les actifs sont de plus en plus incités à travailler (exemple  : quelqu’un qui gagne 800 euros en aides sociales et allocations pourrait ne pas avoir envie de travailler pour 1100 euros, puisque ça ne correspondrait qu’à 300 euros de plus. Par contre, la personne y réfléchirait à deux fois si on lui proposait 1300 euros, 500 euros de plus). Le croisement des deux courbes indique donc le niveau de salaire pour lequel il y a autant de demandes d’emploi que d’offres d’emploi. Il s’agit donc du niveau de salaire qui sera appliqué en réalité.

Nous sommes ici en situation de plein emploi (c’est-à
- dire, dans le cas français, taux de chômage autour de 4% pour la raison expliquée plus haut), il n’y a pas de salaire minimum, et donc beaucoup de travailleurs pauvres. Ce n’est évidemment pas un cas souhaitable, puisque ça signifierait qu’un grand nombre de travailleurs ne gagneraient pas plus de 600 euros, et peut-être encore moins. Donc beaucoup de travailleurs SDF.

Ajoutons une variable, le SMIC. En dessous du SMIC, il est interdit d’embaucher ou de se faire embaucher. Il s’agit donc d’une situation où le gouvernement crée un chômage volontaire, celui des gens qui seraient prêts à travailler pour moins que le SMIC plutôt que de ne pas travailler du tout. Il s’agit donc d’un chômage subi par le citoyen. En reprenant le dernier schéma, ça donne ceci :


Là, on arrive à une représentation à peu près cohérente de la situation française. On a représenté les deux facteurs indispensable à une bonne modélisation du chômage : le niveau des salaires et le SMIC. On pourrait ajouter d’autres facteurs, mais aucun ne modifierait vraiment la donne ou les conclusions, il vaut mieux rester là-dessus pour des raisons de clarté.

On peut faire une constatation intéressante : en faisant varier le SMIC (ce qui est dans le pouvoir du gouvernement), on fait varier le niveau de chômage. Essayez de faire monter ou descendre la barre grise (c’est à dire le montant du SMIC) pour en être convaincu. Mais définir le niveau du SMIC est un casse-tête sans solution. Si on l’augmente, on augmente le nombre de chômeurs. On augmente la quantité de gens qui souffrent, sont en situation de détresse, ont des conditions de vie physique inacceptable, un fort taux de mortalité qui n’est pas uniquement dû à un fort taux de suicide. Bref, la société ne peut pas tolérer ça, surtout pas la France qui se veut humaniste. Alors que faire ? On baisse le SMIC ? Il y a déjà beaucoup trop de smicards en France, et vivre avec un SMIC, c’est déjà pas facile. Il n’est pas non plus acceptable de baisser encore le niveau de vie de ceux qui sont déjà dans la misère malgré un travail, par ailleurs souvent pénible. (ce sont souvent les emplois les plus pénibles qui sont payés au SMIC). Alors, si les deux solutions sont inacceptables, comment définir ce SMIC ? Il n’y a pas d’autre choix que de trouver l’équilibre des inacceptables. Faire en sorte que les smicards vivent suffisamment mal et soient suffisamment pauvres pour qu’il n’y ait pas trop de chômeurs, et faire en sorte qu’il y ait un nombre suffisamment important de chômeurs pour que les smicards vivent assez bien.

Évidemment la gauche comme la droite ont leur point de vue sur le sujet. D’après N. Sarkozy, il faut faire baisser le chômage, d’après S. Royal, il faut augmenter le SMIC à 1500 euros. Évidemment, M. Sarkozy se garde bien de dire qu’il va faire baisser le SMIC, et Mme Royal n’as jamais eu non plus l’honnêteté de dire qu’elle allait faire augmenter le chômage. Et si N. Sarkozy se garde bien de parler du SMIC, S. Royal va encore plus loin en annonçant son intention de... baisser le chômage ! Et tant pis pour la réalité, on fera sans. De toute façon chacun sait que la réalité à un fort parti-pris anti-gouvernemental, et qu’il vaut mieux ne pas s’en préoccuper quand on fait de la politique.

Entendons-nous bien, souhaiter une augmentation du chômage et du SMIC, ou souhaiter une diminution du chômage et du SMIC sont deux positions qui se défendent. Et sauf à considérer que la situation actuelle est parfaite, l’une des deux solutions est forcément la moins pire. (laquelle est laissée à l’appréciation personnelle de chacun, il n’y a probablement pas de vérité unique sur ce sujet, tant les arguments ne manquent pas d’un côté comme de l’autre). Mais cette manière de nier ainsi la réalité, de faire croire à l’électeur qu’il existe une solution idéale alors que toutes les solutions auront leurs points négatifs, est détestable. Et je suis persuadé qu’il ne faut pas chercher plus loin la défiance des Français pour la politique, ou la montée des extrêmes. Les Français ont très légitimement le droit d’être déçus une fois l’élection passée, lorsque la réalité reprend son droit, si les politiciens ne font pas leur travail d’explication, de pédagogie, par rapport aux solutions qu’ils comptent mettre en oeuvre. Et ça vaut aussi pour mon candidat. Mettre en avant les points positifs des programmes qu’ils comptent adopter c’est une chose, passer totalement sous silence les conséquences moins positives en est une autre, et mentir explicitement sur les conséquences en promettant une amélioration là où la mise en oeuvre de la politique annoncée engendrera une dégradation en est une troisième.

Maintenant, je reviens aux deux propositions phares de F. Bayrou sur le plan économique. D’abord la proposition d’indexer les aides sociales sur le montant, et non plus la nature, des revenus. Il n’y a donc plus de manque à gagner que l’employeur doit débourser pour attirer un travailleur qui autrement ne jugerait pas l’augmentation de son revenu suffisant pour justifier la recherche d’un emploi. L’employeur dépensant moins par emploi, il sera incité, pour maximiser sa rentabilité, à embaucher pour un salaire un peu plus élevé, ce qui correspond à un déplacement vers le haut de la courbe d’offre, soit le schéma suivant :


Mécaniquement, il se produit un déplacement du point d’équilibre, ce qui se matérialise par une baisse du chômage. Histoire de distinguer les effets des deux mesures proposées, j’appelle cet effet là ’’L’effet Bayrou 1’’. On constate donc que sa proposition a bien pour effet, au final, de faire baisser le chômage sans avoir touché au SMIC.

Ensuite, il y a la proposition visant à exonérer de charges les deux premiers emplois. Ce qui signifie que pour une micro-entreprise, le coût réel d’embauche d’un travailleur baisse fortement, ce qui entraîne, toujours dans un but de maximisation du profit, une augmentation de la demande de travailleur/de l’offre d’emploi. Sur le schéma, cela se traduit donc par un déplacement, cette fois-ci vers la droite, de la courbe d’offre d’emploi.


A nouveau le point d’équilibre est modifié, et à nouveau cela se traduit sur l’axe des abcisses par une baisse du chômage, toujours sans aucune remise en cause du SMIC.

Ce sont donc deux mesures que je juge intéressantes et qui, j’en suis convaincu, valent la peine d’être essayées. Même si l’une comme l’autre sont un peu baroques et pas vraiment conventionnelles. Et elles sont loin d’être des ’’mesurettes’’ anecdotiques comme ce qu’une certaine personne qui se reconnaîtra prétend.

*  : Je devrais lui proposer un poste de rédacteur sur mon blog, il a le niveau d’humour requis... Blague à part, c’est bien dommage qu’il ait si peu d’estime pour lui-même qu’il s’abaisse à hurler - barrir ? - avec la meute socialiste, j’espère qu’il aura tout de même sa place dans un gouvernement Bayrou une fois l’élection passée

** : Pour ceux qui ont quelques notions d’économie, il s’agit du chômage volontaire. Je l’ai ici renommé à cause de son nom trompeur, puisque le travailleur n’a pas volontairement choisi d’être chômeur.

PS : Excusez la pauvre qualité des images. J’ai pas photogimp, et ça se voit.


Moyenne des avis sur cet article :  4.59/5   (227 votes)




Réagissez à l'article

19 réactions à cet article    


  • Dilettante 18 avril 2007 15:37

    A première vue, l’article m’effrayait par sa longueur et sa technicité, mais il est en fait très accessible et intéressant.

    Il réhausse vraiment le niveau par rapport aux articles à trolls qui foissonnent en ce moment. Concernant la politique et les élections, on aimerait lire de tels articles plus souvent.

    Mais pourquoi seuls les utilisateurs identifiés peuvent commenter sur certains articles alors que d’autres sont complètement accessibles ?


    • BAERTJC 18 avril 2007 15:57

      Votre inclinaison pour les mesures FB sont vraiment consternantes. Voir l’étude rendue par vos concurrents spécialistes de l’économie

      Zoom sur la mesure fétiche de Bayrou

      La mesure Bayrou, 2 emplois sans charges :

      un gâchis d’argent public sans grand effet sur l’emploi.

      François Bayrou a frappé le public par une mesure à grand spectacle : permettre à chaque entreprise d’embaucher 2 emplois nouveaux sans charges sociales. Sous-entendu, compris par presque tous les auditeurs : 2,5 millions d’entreprises françaises à 2 emplois, cela fait 5 millions ; le chômage est résorbé. En fait, un chiffrage de cette proposition, confirmé par l’UDF, montre qu’elle générerait au maximum 900.000 emplois supplémentaires en 5 ans mais au prix d’un gâchis d’argent public formidable : pendant le même temps, deux millions d’emplois, qui auraient été créés de toutes façons (1), bénéficieront en effet de la mesure. D’après l’UDF, environ 18.000 € d’argent public perdu par emploi créé alors qu’il est possible de créer des emplois sans dépenser d’argent et au contraire en en faisant rentrer dans les caisses du Trésor. Mais la mesure Bayrou souffre d’une autre malformation : elle ne crée pas d’entreprises, elle utilise seulement le réservoir d’emplois non pourvus par les entreprises par crainte de ne pouvoir licencier. Une fois ce réservoir épuisé, la pompe à créer des emplois s’arrête. Et elle n’utilise même pas complètement ce réservoir : d’après nos enquêtes statistiques, moins de la moitié. Nous avons besoin d’une autre politique. Il nous faut d’abord remplir le réservoir des emplois non pourvus, mais 2 millions et pas 900.000, et sans dépenser un sou d’argent public. Il nous faut simultanément créer les entreprises qui nous manquent et qui se traduisent par un retard de 5 millions d’emplois non créés dans les 20 dernières années sur les Anglais. Cette mesure Bayrou est un attrape-mouche ; espérons que les Français n’y viendront pas s’y coller.

      Analyse

      La réduction d’une partie des charges sociales associées à l’embauche de 2 nouveaux salariés est une façon habile de contourner les obstacles aux licenciements du Code du Travail qui sont la raison pour laquelle les entreprises françaises se retiennent d’embaucher environ 2 millions de salariés. Le calcul d’un employeur sera en effet le suivant : "si j’embauche et suis obligé de licencier mon salarié au bout de 2 ans, cela me coûtera au moins 6 mois de salaire ; plus au fur et à mesure que le temps passe. Mais si j’ai économisé sur les charges sociales (tous calculs faits, environ 20% du salaire total), en 2 ans, cela me paie à peu près le coût du licenciement. Et si le marché me le permet, je garde un salarié formé. Je ne risque donc rien à embaucher".

      Les limites du nombre de création d’emplois par ce mécanisme sont assez faciles à évaluer. Les expériences étrangères, notamment danoises, et deux enquêtes statistiques menées en France par l’iFRAP ont montré que les emplois bloqués par la crainte des employeurs de ne pouvoir licencier en cas de retournement de conjoncture sont de 12% des 18 millions d’emplois marchands existants, soit environ 2 millions. Les mêmes enquêtes montrent que la mesure Bayrou toucherait seulement 45% de ce total, les autres 1,1 millions étant dans les entreprises qui seraient disposées à embaucher plus de 2 personnes si les restrictions aux licenciements du code du Travail étaient supprimées. Ce chiffre maximum de 900.000 est d’ailleurs en harmonie avec les évaluations de l’UDF qui situent l’effet de la mesure entre 87.500 et 140.000 emplois créés par an pendant 5 ans, soit au total de 437.000 à 875.000 emplois maximum.

      Un énorme gâchis d’argent public.

      La mesure Bayrou est un double gâchis : Il est possible de récupérer non pas 875.000 ou 900.000 emplois mais 2 millions en ayant le courage politique de faire ce que les Danois ont fait : permettre à de nouveaux embauchés de choisir entre les contrats CDD et CDI existants et ce que nous avons appelé le contrat CAPE (Contrat d’Accès au Plein Emploi), l’acceptation optionnelle par le nouvel embauché de ne pas s’opposer à un licenciement sauf pour des motifs dont la liste est à définir (harcèlement sexuel, etc. (2)). En contrepartie, le signataire du CAPE bénéficierait en cas de licenciements d’allocations chômage et de durée de couverture chômage fortement augmentées, le produit des deux étant approximativement doublé. La réduction du chômage a permis à la fois de payer ce doublement au Danemark et de renflouer les caisses chômage.

      Deuxième gâchis : pour récupérer seulement au maximum 140.000 emplois par an, il faut arroser du bénéfice de la mesure chaque année environ 3 fois plus d’emplois : 400.000 emplois qui se seraient créés de toutes manières mais qui vont sauter sur l’aubaine. L’Institut de l’Entreprise a calculé et l’UDF confirme que cette mesure coûterait au total 3,3 à 4,3 milliards d’euros en année pleine, une fois déduits les rentrées de TVA, d’IS, etc. issus de ces créations d’emplois. C’est aussi mauvais comme rendement de l’argent public que la plupart des mesures prises depuis 20 ans et qui nous ont laissé avec le chômage que l’on connaît. Alors qu’il est possible de faire beaucoup mieux et ne rien coûter à l’Etat en créant des emplois. C’est ce qu’ont fait les Américains avec les sociétés dites Suchapter S. nous pouvons le faire en France avec des mesures de même inspiration comme l’ISF-emploi.

      (1) : Il se crée en France tous les ans environ 500.000 emplois nouveaux, dont 350.000 dans des créations d’entreprises. En se limitant à deux emplois par entreprise et aux entreprises de moins de 50 personnes, ce sont 400.000 emplois qui se seraient de toutes façon créées qui bénéficieront de la mesure soit un effet d’aubaine touchant 2 millions de personnes en 5 ans. (2) : Ni la législation ni la jurisprudence ne sont parvenues à définir le « motif réel et sérieux » visé par les articles 122-14-3 et suivants du Code du Travail et la Cour de Cassation se perdait encore récemment en conjectures sur le sens à lui donner ; ce serait l’occasion d’en dresser une liste.


      • Clad Clad 18 avril 2007 18:14

        > elle générerait au maximum 900.000 emplois supplémentaires en 5 ans mais au prix d’un gâchis d’argent public formidable

        Je ne sais pas comment ces 900 000 emplois sont calculés... Et si vous me permettez, cette précision (900 000 et pas un million ?) est suspecte... Je ne connais aucune science économique capable de prédire l’effet d’une mesure sur l’emploi avec une approximation d’au minimum le montant de base. (donc ici, entre zero et deux millions).

        Pour ma part, je n’ai aucun ordre de grandeur à avancer. On parle d’un bassin d’emploi quasiment impossible à évaluer... Au mieux on peut sur baser sur nombre d’entreprises concernés (plus d’une quinzaine de millions d’emplois), mais il est évident qu’en pratique, celà concerne au minimum deux fois moins d’emplois.

        ça laisse tout de même une fourchette de « entre zero et 8 millions » (sur 9 millions de chômeurs aujourd’hui, dont 5 millions de chômeur de longue durée), et la science économique ne *peut pas* être beaucoup plus précise. Le phénomène est mal modelisé, quels que soit les modèles, et on manque d’exemple dans l’histoire moderne pour vraiment apprehender le phénomène.

        le résultat pourrait être un flop coûteux et inutile, comme il pourrait avoir un effet inespéré tirant toute l’économie derrière lui et réglant définitivement tous les problèmes économiques actuels de la France. La réalité se situera certainement entre ces deux extrêmes

        >elle ne crée pas d’entreprises, elle utilise seulement le réservoir d’emplois non pourvus par les entreprises par crainte de ne pouvoir licencier. Une fois ce réservoir épuisé, la pompe à créer des emplois s’arrête.

        Affirmation totalement dogmatique, et accessoirement fausse.

        D’une part, même sans parler de création d’entreprises induite, toute nouvelle création d’entreprise (car on en crée actuellement et on continuera d’en créer, Bayrou ou pas Bayrou) bénéficiera de cette aide à l’emploi

        D’autre part, il y aura très probablement des créations d’entreprise induites, on ne crée pas d’entreprise sans faire une étude de marché et une simulation avant, pour voir si l’on sera rentable. De manière mécanique, si les charges baissent, des entreprises qui n’auraient pas été rentable le deviennent, et ces entreprises n’auraient pas été créé sans cette mesure. Et ça marche aussi dans l’autre sens, toute entreprise qui aurait été contrainte de déposé le bilan sans ces aides à l’emploi auront été « sauvées » par cette mesure.

        > Un énorme gâchis d’argent public.

        Non. ça coûtera « un peu » d’argent, c’est vrai, il y a peu de chance que ce soit gratuit (contrairement à ce qu’affirmait françois bayrou il y a quelques mois d’ailleurs... Mais le coût des mesures de l’UDF est sans rapport avec les ordres de grandeurs mis en jeux dans le programme de l’UMP, sans parler du programme du PS), mais celà ne serait pas ruineux, ni gâché. Mais il faut penser qu’un emploi créé par cette mesure, c’est :

        1) Quelqu’un à qui il n’est plus nécéssaire de verser d’allocations chômages.

        2) Quelqu’un qui ne bénéficie plus d’allegement de charges subventionné par l’état (transports à prix réduit, cantine scolaire gratuite dans certaines communes, ect...)

        3) Quelqu’un qui va consommer d’avantage. Donc rapporter directement à l’état un surplus de TVA, et contribuer à créer des emplois pour fabriquer les biens et les services qu’il consomme. Sans parler des divers autres impôts.

        Vos arguments partent tous d’une base juste et existante, mais sont bien trop exagéré pour refleter la réalité. C’est dommage, certains points auraient mérité débat, et le programme de l’UDF n’est pas forcément systématiquement parfait, mais vous ne fournissez pas matière à discuter serieusement.


      • Yohan92 18 avril 2007 17:23

        Je pense que l’objection soulevé par Baertjc est entièrement recevable sous réserve que les français soient prêts à remettre en cause le systéme tel qu’il est. Je pense que des 3 candidats, le programme de Francois Bayrou est le plus équilibré en terme de coût/emploi créé puisque pour Ségoléne il y a création d’une assurance professionnelle sans aucune contrepartie et pour Sarkozy, seul les travailleurs en place seront récompensé en ayant le droit de travailler plus pour gagner plus....


        • alexbip 18 avril 2007 17:59

          La démarche de cet article est intéressante et apporte des éclairages importants sur le chômage.

          Toutefois, plusieurs remarques (de la part d’un économiste également) : la modélisation c’est bien, la vulgarisation c’est bien, mais mélanger les deux présente le danger d’une simplification excessive. Et c’est un peu le problème de votre travail, il oublie de nombreux paramètres essentiels et qui n’ont pas ce rôle marginal auquel vous les cantonnez.

          Avant de faire de la modélisation, il est bon de faire un diagnostic du marché du travail. Et en la matière, le diagnostic de Bayrou est plus que simpliste. Quand on parle de rigidités du marché du travail, de quelles rigidités parle-t-on ? Le marché du travail est loin d’être homogène, contrairement aux mécanismes que vous présentez. Les effets ne sont pas les mêmes à différents niveaux de l’échelle des salaires.

          Pour un diagnostic plus complet mais parfaitement compréhensible à celui qui n’a jamais fait d’économie, je recommande le travail d’Eric Heyer, Mathieu Plane et Xavier Timbeau, économistes à l’OFCE : http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/ebook/ebook124.pdf

          Que peut-on conclure des propositions de Bayrou à la lumière de ce diagnostic ? L’UDF explique que cette proposition sera financée sur la réduction des exonérations de cotisations sur les bas salaires. Ces exonérations créées par les gouvernements Balladur, et amplifiés par Jospin puis Raffarin diminuent considérablement le coût du travail pour les bas salaires : le taux de cotisations patronales après exonération passe de 45 % pour un salarié rémunéré 1,6 SMIC à 35 % pour une salarié payé 1,3 SMIC et 19 % pour un salarié au SMIC.

          Et là je reprend un article de Telos (http://www.telos-eu.com/2007/03/les_emplois_bayrou.php) qui explique cela très clairement :

          "Ces allégements répondaient à un problème précis : la France avait un coût du travail moyen comparable aux autres pays, mais un coût du travail peu qualifié sensiblement plus élevé.

          Il se trouve que ces exonérations ciblées sur les bas salaires ont, parmi les différentes exonérations de cotisations, les dispositifs qui ont le rapport coût/emploi créé le plus favorable : elle ne concernent que les salaires les plus bas, pour lesquels le coût d’exonération par salarié est le plus faible. De plus, les bas salaires sont également ceux pour lesquels la question de remplacer un emploi en France par un emploi ailleurs, ou par une machine se pose le plus (contrairement à des emplois de cadres). Pour ces deux raisons, pour un coût donné, les exonérations ciblées sur les bas salaires auront toujours une efficacité plus forte que les exonérations générales, telle que celle proposée par l’UDF. Réduire d’un million les exonérations sur les bas salaires pour financer un million d’exonération « premiers salariés » aura donc nécessairement un bilan négatif sur l’emploi !

          Ajoutons à cela que la nouvelle exonération s’ajoutera à une panoplie déjà illisible d’aides à l’emploi sous forme d’exonération. Les exonérations sur les bas salaires ont survécu aux différentes alternances, au point que les chefs d’entreprises les considèrent de plus en plus comme des éléments certains, sur lesquels ils peuvent baser leurs décisions de recrutement. Les modifier ou les remettre en cause nuirait donc fortement à leur crédibilité : ayant des doutes sérieux sur le fait que l’exonération proposée en 2007 existe toujours en 2008, ou n’étant tout simplement pas informé de l’existence de cette exonération faute de comprendre le maquis des petites exonérations à l’emploi, les entreprises feront leurs choix d’embauche sans tenir compte de ces aides. Notons enfin que la notion de « deux premières embauches » est difficile à appliquer, dans la mesure où elle pousse les entreprises à se restructurer en fédérations de TPE pour bénéficier de ces aides pour tous leurs salariés."

          Bref un diagnostic simpliste, une réponse certes originale mais qui est vouée à l’échec, parce que justement le marché du travail ne fonctionne pas aussi simplement que vous l’exposez.

          En fait, vous tombez dans le piège du « toute chose égale par ailleurs ». On ne peut faire de la réforme et de la politique économique sur une modélisation théorique simple, aussi juste soit-elle. Chaque modèle, une foit construit, doit être confronté à la réalité, doit être testé, selon différents scénarios et en incluant le maximum de paramètres, puis en excluant ceux dont l’effet n’est pas significatif. L’économétrie sert à ça.

          Pour être complet, votre travail aurait dû être testé, mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Je reconnais que cela demande un boulot considérable. Ces propositions Bayrou, avant d’être mises en place, ne passeraient certainement pas l’étape de l’expérimentation économétrique, car elles sont fondées sur un diagnostic beaucoup trop simpliste, presque naïf, du marché du travail.


          • Clad Clad 18 avril 2007 18:44

            D’abord, merci pour votre commentaire, il est toujours appreciable d’être critiqué de manière pertinente.

            >n’étant tout simplement pas informé de l’existence de cette exonération faute de comprendre le maquis des petites exonérations à l’emploi, les entreprises feront leurs choix d’embauche sans tenir compte de ces aides.

            Je ne suis pas d’accord, pour plusieurs raisons. D’une part, le montant de l’aide est appreciable (l’équivalent d’un salaire net), et l’est d’autant plus vu la cible visée (les entreprises de moins de dix salariés, pour qui une telle somme est conséquente), incitant d’autant le patron à s’interesser à cette mesure. Ce n’est donc pas une « petite » mesure comme vous dites. D’autre part, les conditions étant relativement clair (il n’y en a qu’une : « être une entreprise de moins de dix salariés »), il s’agit d’une mesure lisible dont on peut être à peu près certain qu’elle sera prise en compte. De plus, cette mesure est suffisament mediatisé aujourd’hui pour qu’une large parti de la population soit au courant de sa probabilité d’existence, et à priori les patrons plus que les autres.

            > Chaque modèle, une foit construit, doit être confronté à la réalité, doit être testé, selon différents scénarios et en incluant le maximum de paramètres

            Touché. Effectivement, c’est le point faible de mon article, je n’ai pas les moyens materiels (période d’examens), ni peut être toutes les connaissances requises pour me livrer à ce genre de travail. Je n’ai utilisé que les paramètre me semblant les plus significatif, il y a donc une part de subjectivité dans cette analyse. Mais j’ai la faiblesse de croire que cette subjectivité reste malgré tout partiale, et que, pour ce nombre donné de variable, ma subjectivité n’est pas si éloigné de ce que donnerait un travail aussi profond.

            Pour ce qui est des effets induits, si je suis resté dans le « Toutes choses égales par ailleurs » au niveau des schémas, j’explicite un certain nombre de conséquences probable, pour ne pas dire certaines, dans mes explications et dans les commentaires de cet article. Je vous accorde cependant que celà n’a rien de rigoureux et ne relève que de mon intuition personelle.

            > Il se trouve que ces exonérations ciblées sur les bas salaires ont, parmi les différentes exonérations de cotisations, les dispositifs qui ont le rapport coût/emploi créé le plus favorable : elle ne concernent que les salaires les plus bas, pour lesquels le coût d’exonération par salarié est le plus faible. De plus, les bas salaires sont également ceux pour lesquels la question de remplacer un emploi en France par un emploi ailleurs, ou par une machine se pose le plus

            Ces exonération sont fortement remises en cause par beaucoup d’économistes. Elles ont eu leur utilité, c’est indeniable, mais ne sont plus aussi rentable que par le passé. Il est aujourd’hui de plus en plus irréaliste d’espèrer concurrencer le coût du travail de la main d’oeuvre peu qualifiée des pays emergents. Comment lutter avec du (au mieux) -35% quand il existe des travailleurs asiatiques acceptent un salaire horaire plus de 95% moins cher, dans un contexte de mondialisation et de faible coût du transport ? Celà revient à vouloir vider la mer avec un sceau d’eau.


          • vivelecentre 19 avril 2007 00:06

            la demarche de cet article a surtout pour vocation de nous faire croire qu’un economiste, un homme de l’art , nous fait la demonstration du bien fondé du programme du « père bayrou » !

            d’abord, nous n’avons pas besoin d’un père mais d’un president moderne

            d’autre part et c’est là l’essentiel , votre etude est surtout partisanne, orientée et on a lu et vu des dizaines d’autre etudes prouvant...le contraire !

            mais c’est bien essayé et on s’aperçoit que la qualité des sujets pro Bayrou remonte

            Le debat est ainsi un peu relevé, restant subjectif et fortement partisan mais c’est normal ,

            cela faut 100 fois mieux que les delires des TSS


            • Clad Clad 19 avril 2007 00:25

              Le titre n’est qu’une parodie du slogan « pour vous, c’est tous les jours que Ducros il se décarcasse », il ne faut rien y voir d’autre.

              Partisanne, ma démonstration ? Je ne pense pas, c’est mon adhésion à ces propositions qui m’ont fait m’intéresser au débat politique, et au programme de l’UDF en particulier, et pas le contraire. Approximative ? Certainement, on pourrait probablement faire une démonstration plus rigoureuse.

              Enfin, pour la considération sur l’évolution des articles sur Agoravox... Je suis bien étranger à ce débat là, je me suis inscrit ici uniquement parce que Asp Explorer y poste, et il s’agit de ma première contribution.

              Merci donc de ne pas me faire de faux procès.


              • vivelecentre 19 avril 2007 07:51

                je ne vous en fait pas

                votre demonstration , même si elle est subjective et « pro projet Bayrou » , nous change des dizaines de sujets delirants et haineux que nous avons depuis 4 ou 5 jours

                Je la prends comme un acte militant et vous felicite même si bien sur, je n’y adhere pas.


                • Jimd Jim 19 avril 2007 11:13

                  Merci pour votre article. Mon commentaire se porte sur votre analyse, non pas sur le fait que le modèle soit ’simple’ car c’est nécessaire mais sur l’impact des mesures sur les courbes. Si je comprends bien, dans votre modèle La courbe de demande dans le modèle est la demande de la part des employeurs. La courbe d’offre est l’offre de travail des travailleurs. (ce qui est standard en économie et oppose aux termes utilises dans la vie courante).

                  un premier problème : l’axe des abscisses devrait être une quantité de travail et non pas ’chômage’ car les entreprises et les travailleur font un choix de quantité de travail demande ou offert en fonction du prix (le salaire). le chômage n’est qu’une conséquence d’un déséquilibre comme vous le décrivez bien dans le modèle d’un prix plancher (le smic). Prix plancher entraîne un déséquilibre avec

                  Pour les deux mesures du candidat Bayrou il y a un mouvement de la courbe d’offre.
                  — Tout d’abord vous indiquez d’abord un déplacement de la courbe d’offre vers la gauche et ensuite vers la droite pour la deuxième mesure. Leur effet combine devrait donc être nuls ou impossibles a déterminer. les deux déplacement, opposes, ne peuvent pas entrainer un baisse du chomage.

                  Enfin, et fondamentalement, selon votre analyse est erronée : ’’L’employeur dépensant moins par emploi, il sera incité, pour maximiser sa rentabilité, à embaucher pour un salaire un peu plus élevé, ce qui correspond à un déplacement vers le haut de la courbe d’offre’’ dans ce cas l’effet n’est pas sur la courbe d’offre mais sur la courbe de demande qui se déplace vers la droite. Je suis d’ accord avec vous, cela réduira le chômage mais par un effet de demande. De même : «  »Ce qui signifie que pour une micro entreprise, le coût réel d’embauche d’un travailleur baisse fortement, ce qui entraîne, toujours dans un but de maximisation du profit, une augmentation de la demande de travailleur/de l’offre d’emploi«  » il y a encore une confusion offre/demande. la forme de vos courbes et vos explications indiquent que l’offre vient des travailleur et la demande des entreprises. C’est donc la demande qui se déplace vers la droite et le chômage qui baisse.

                  Je suis donc d’accord avec vos conclusions sur la baisse du chômage dans le cadre du modèle simplifie avec les propositions Bayrou, mais il faut retravailler le corps de vos explications. Cordialement


                  • plume plume 19 avril 2007 11:18

                    vous venez de prouver que grâce à ce mécanisme Mr BAYROU va faire descendre un maximum de personnes vers un salaire minimal et du même coup nous faire perdre en pouvoir d’achat

                    tous avec du boulot mais payé avec des cacahuètes

                    super programme , ça va bien relever le niveau de vie de la françe


                    • Clad Clad 19 avril 2007 20:09

                      ... Merci de relire plus attentivement l’article.

                      Il est très facile de faire baisser le chômage en acceptant une baisse du niveau de vie/pouvoir d’achat/salariale, comme vous l’entendez. Il suffit par exemple de modifier une variable totalement sous le contrôle de l’état (le SMIC). ça se démontre très simplement en trois lignes et un graphique, si c’était là mon propos je n’aurais pas eu besoin d’un article aussi long.

                      Le *seul* interêt de la mesure proposée par F. Bayrou est justement de permettre une réduction du chômage sans toucher au niveau des salaires, c’est ce que je me suis evertué à expliquer.


                    • David 19 avril 2007 13:02

                      En tous cas qu’on soit pour ou contre cette mesure, elle engendre des discutions intéressantes.

                      Mais c’est là que le manque de réel débat avant le premier tour se fait cruellement sentir. Parce que d’autres idées, comme le SMIC européen proposé par Besancenot, auraient aussi méritées d’être débattu entre les candidats. Avoir le positionnement de chacun par rapport aux idées des autres auraient pu élévé le niveau d’une campagne qui se fait à coup de sondage, de petites phrases sur fond de manipulations médiatiques.

                      Bon heureusement, qu’il existe des personnes pour analyser les propositions des candidats.

                      Bravo pour l’article


                      • Clad Clad 19 avril 2007 20:15

                        A froid, comme ça, un SMIC européen ne me semble pas souhaitable.

                        Il y a encore de trop grande disparités au sein de l’europe, en terme de valeur des differentes monnaies, de santé des diverses économies, de niveau de vie... Si on impose le niveau français du SMIC, cela tuera les économies des pays les plus fragile, si on impose un niveau du SMIC adapté à la Bulgarie, le pouvoir d’achat français se degraderait fortement.

                        Et puis, qui mieux que les pays eux même peuvent determiner le niveau souhaitable du SMIC ?

                        Dans quelques dizaines d’années, si la politique de nivellage des économies européennes porte ses fruits, pourquoi pas, mais aujourd’hui ça me semble plus que prematuré.


                      • Clad Clad 19 avril 2007 20:05

                        > un premier problème : l’axe des abscisses devrait être une quantité de travail et non pas ’chômage’

                        En fait, c’est un choix que j’ai fait, par soucis de simplicité, d’inverser les courbes (donc origine = plein emploi). Il me semblait interessant de faire apparaitre directement le niveau de chômage, puisque c’est cette statistique qui fait débat aujourd’hui. J’ai privilegié la sémantique par rapport aux conventions d’économistes qui n’ont aucune sorte d’importance dans un travail de vulgarisation.

                        Votre avant dernier paragraphe est exact, mais là encore il s’agit d’un choix. Plutôt que de montrer les modifications successives entrainant chaque fois trois type de déplacement de courbes, ce qui alourdirait les graphiques et/ou forcerait à les multiplier, j’ai directement sauté aux conclusions.


                        • Jimd Jim 19 avril 2007 20:19

                          ok mais dans ce cas, si sur l’axe des abcisses vous mettez le chomage, vos courbes sont alors fausse. en effet la variable ne peut etre qu’une quantite offerte ou demandee vu la forme de vos courbes et la description donnee. si vous mettez le chomage en horizontal alor les courbes ne veulent plsu rien dire car elles representent une quantite de travail offerte ou demande en fonction du salaire, l’equilibre un situation ou il n’existe aucun chomage involontaire. encore une fois les mesure bayrou sont des chocs sur les entreprises qui embaucheraient plus a salaire donne, donc un deplacement vers la droite, pour les deux mesures de la courbe ayant un pente negative. je comprend votre soucis de vugarisation mais il me parait important d’avoir une analyse correcte.


                        • Clad Clad 19 avril 2007 20:44

                          > les courbes ne veulent plsu rien dire car elles representent une quantite de travail offerte ou demande en fonction du salaire

                          Ah oui, je crois voir d’où vient l’incompréhension.

                          Par « demande de travail », vous entendez probablement, comme on le fait en économie, « entreprise demandant un montant donné de travail ». C’est la manière correcte d’interprêter le travail en économie. (l’entreprise demande *du* travail, le salarié offre *du* travail)

                          En revanche moi j’ai utilisé le sens courant du travail, par « demande de travail », j’entend « salarié demandant un travail », ce qui est plus clair dans le sens commun, mais éloigné de la manière dont un économiste appréhende le travail. (le salarié demande *un* travail, l’entreprise offre *un* travail)

                          Encore une fois, j’utilise ici les normes de langage du langage courant, permettant une meilleure compréhension par tous, et non les normes habituelle d’économie. (je n’espère pas apprendre quoi que ce soit à un économiste, ce raisonnement là vous l’avez probablement tous fait mentalement en entendant parler de ces mesures, vous n’êtes pas ma cible)


                        • bessim 19 avril 2007 23:03

                          c est de la propagande pro-bayrou , n importe quel sympathisant de chaque parti peut detruire le programme de ses adversaires avec des methodes pareils ; j aimais ce site mais la on est plus dans le debat d idee , c est devenu chacun cogne sur les adversaires en disant n importe quoi .


                          • Clad Clad 20 avril 2007 01:20

                            C’est de la propagande si tu veux (d’ailleurs, oui, ça en est stricto sensu... faudra m’expliquer en quoi c’est mal), mais est ce que c’est faux pour autant ? Et si ça l’est, peux tu préciser en quoi ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès