Les votes expérimentaux
Un petit post pour détailler ici ma vision des nouvelles méthodes de vote expérimentées lors des dernières élections. Ces résultats ont notamment défié l’actualité, en plaçant largement François Bayrou en tête. Attention, il ne faut pas confondre avec le « vote électronique » qui, à mon avis, présente de toute façon des manques évidents de garanties de sécurité face à la fraude...
Les deux types de « nouveaux votes » expérimentés permettaient, dans un cas de « noter » de 0 à 2 tous les candidats, dans l’autre d’approuver un programme en l’entourant parmi d’autres, sur une liste.
Relativisons donc d’emblée ce double score virtuel en rappelant que ces votes ne concernaient que 50 000 citoyens, lors de cette expérience, et ne peuvent donc être qualifiés de « représentatifs » ; ils n’en restent pas moins fortement indicatifs.
La victoire de Bayrou, dans ce test, dessine encore mieux une notion que les Français ont perdu : la différenciation des partis (on va encore me jeter des pierres, mais c’est en partie vrai). Sans être méprisant, puisque l’UDF est (était) un parti, le fait que ces deux tests donnent le même vainqueur, par rapport à leur protocole, est intéressant, d’un point de vue sociologique.
Cela figure également l’impact qu’auraient ces nouveaux types de désignation : en demandant non plus de choisir précisément un programme, mais d’éliminer les autres par une notation, ou de fonctionner de manière abstraite (entourer les candidats sur une feuille), on constate que les personnes qui ont voté ainsi, en ont profité et n’ont pas fait dans la sobriété. Sur 50 000 personnes, ainsi, des petits candidats font de très bons scores, et le « plus gros petit candidat » gagne la partie.
Cette expérience illustre donc, encore une fois, s’il en était besoin, à quel point la volonté partisane est faible, face à l’indécision de la masse. Bien malin celui qui dira si c’est une « bonne » ou une « mauvaise » chose, mais ce qui est sûr, c’est que notre démocratie, dans son idéal, veut que le peuple soit intelligent, et capable de différencier les loups des bergers pour nommer ceux qui vont le gouverner.
Que cela soit un fait avéré, ou un mirage hors d’atteinte, est une autre histoire. Mais renoncer à cet esprit "qui peut" être partisan, par choix et par volonté, afin de donner encore un peu plus de chance aux statistiques, et d’être encore plus tributaires de « la pensée générale » - serait bien entendu une réforme profonde, dans notre système. Quelque part, le suffrage universel direct en deviendrait indirect ; il faut toutefois noter que la forte participation et le « contentement » global des électeurs, face à ce nouveau procédé, ne peuvent être passés sous silence - bien qu’on n’en connaisse évidemment pas encore la constance, nouveauté aidant.
Mais le mieux n’est-il pas le meilleur ennemi du... Vous connaissez la suite ?
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