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Accueil du site > Actualités > Politique > Manuel Valls a essayé de vendre sa loi travail à un syndicaliste

Manuel Valls a essayé de vendre sa loi travail à un syndicaliste

Les principaux arguments pour « expliquer » le projet de loi travail sont soit des contre vérités, soit des éléments de langage élaborés par des lobbyistes et des communicants.

L’entretien s’est déroulé dans le bureau du Premier Ministre

Valls : Bonjour, … Merci d'avoir répondu à mon invitation. L'heure est grave. Le Président est furieux. Il ne comprend pas les raisons d’une telle levée de bouclier, alors que nous avions pris la précaution d’écrire le projet de loi avec Pierre Gattaz et Laurent Berger de la CFDT. Moi non plus, je ne comprends pas. J'ai besoin d'y voir plus clair, c'est pour ça que vous êtes ici

Le syndicaliste : oui, enfin Pierre Gattaz et Laurent Berger ce sont eux qui avaient promis que l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013 permettrait de faire baisser le chômage, en assouplissant le droit du travail. Vous avez vu le résultat ? Fin 2013 : 3 307 000 chômeurs de catégorie A et 3 590 600 à fin 2015 !

Valls : Restons-en à notre sujet si vous le voulez bien. Vous étiez délégué syndical CFDT pendant 20 ans dans une grande entreprise. Sur votre site vous défendez des idées sur le droit du travail, le chômage de masse, les retraites ... on peut supposer que vous êtes un électeur de gauche ?

Le syndicaliste : Exact, j’ai même était pendant 20 ans adhérent au PS. Si vous voulez on peut se tutoyer.

Valls : pas de souci. Toi qui as été délégué syndical, tu as bien constaté que le Code du travail est beaucoup trop volumineux et complexe.

Le syndicaliste : tiens, allons sur http://www.editions-dalloz.fr/codes.html : code civil (3 128 pages), code du commerce (3 790 pages), le code pénal (3 278 pages), code de l’urbanisme (3 700 pages), code de la sécurité sociale (3 500 pages), code du travail (3 860 pages) … Pourquoi le Medef et les politiques utilisent-ils cet argument uniquement à l’encontre du code du travail ?

Ces codes sont volumineux parce qu’on y trouve les principales décisions de justice qui se sont avérées nécessaires pour interpréter les différents articles de loi. C’est ce qu’on appelle la jurisprudence.

Valls : OK t’as raison, le vrai problème c’est plus la complexité du CT que son volume

Le syndicaliste : le CT a augmenté en volume et en complexité au fur et à mesure que le législateur ajoutait des droits à dérogation, qu’ils soient fondés ou non. En introduisant de nouvelles règles et de nouvelles possibilités de dérogation, ton projet de loi augmenterait encore la complexité du CT, sous prétexte de le simplifier. Il suffit de jeter un œil aux 131 pages du projet de loi pour le comprendre.

La vérité est plutôt que le Medef et la plupart de ceux qui soutiennent ce projet de loi estiment que le CT est trop protecteur pour les salariés. Comme ils ne peuvent pas l’avouer, ils utilisent le prétexte du volume et de la complexité. Le fond de leur pensée a été résumé par Laurence Parisot dans sa phrase célèbre « La liberté de penser s'arrête là où commence le code du travail » 

Valls : OK, ce jour là elle aurait mieux fait de se casser une jambe ... Le véritable problème avec la complexité du code c'est pour les TPE/PME qui ne disposent pas d’un service juridique

Le syndicaliste : les dirigeants des TPE/PME ont toute possibilité, quand ils en ont besoin, de faire appel aux conseillers juridiques de leurs organisations patronales, dont la CGPME http://www.cgpme.fr/ . Ils peuvent aussi se faire conseiller auprès des Directions Départementales du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle. S’il manque des conseillers, embauchez-en. Je te signale que les salariés, les élus du personnel et les délégués syndicaux, eux aussi doivent parfois faire appel à des conseillers juridiques.

Valls : Bon d'accord, oublions le volume, oublions la complexité, parlons du texte et de sa mesure phare : le compte personnel d'activité (CPA) qui vise à sécuriser les parcours professionnels

Le syndicaliste : oui, j’ai lu effectivement sur http://www.gouvernement.fr/loi-travail que le CPA serait la « mesure phare de la loi travail, ... une véritable révolution et un progrès social »

Dis donc, la sécurisation des parcours professionnels ça fait combien d’années qu’on la fait miroiter aux salariés et aux précaires ? Sur Argumentaire - Sécurisation des parcours, la CFDT veut obtenir de nouvelles garanties on apprend qu’il y a des négociations en cours depuis ... 2008. A la rubrique Tout savoir sur le compte personnel d'activité (CPA) j’ai trouvé seulement 2 mesures concrètes : « Désormais, les jeunes qui ont accompli une mission de service civique auront droit à 20 heures sur leur CPA ». Et dans une autre rubrique « un abondement de 400 heures au CPA pour aider les jeunes décrocheurs à acquérir un premier niveau de qualification ».

Ben dis donc, un droit à 3 mois de formation pour ceux qui ont quitté l’école à 16 ans ... ils en ont obtenu des avancées en 7 ans de négociation les syndicats réformistes ! Ce serait pas un peu une coquille vide votre CPA ?

Valls : OK, on essaiera de la remplir ...

Le syndicaliste : ... parce que tu penses être ministre sous Juppé ?

Valls : je ne t’ai pas invité pour parler de ça. Revenons à notre sujet. On ne peut pas conserver les rigidités actuelles. Chaque entrepris a ses spécificités, tu le sais bien. Il faut donc élargir le champ des négociations dans l’entreprise, permettre la négociation au plus près des réalités, faciliter la consultation des salariés par référendum

Le syndicaliste : tout se discute déjà dans les entreprises via les délégués du personnel, le comité d’entreprise, les délégués syndicaux et les CHSCT ... Mais donner toujours plus d’importance aux accords d’entreprise c’est ouvrir la porte à des distorsions de concurrence importantes entre les entreprises d’une même branche. 

Quand dans un secteur d’activité donné, une ou plusieurs entreprises baissent les majorations pour heures supplémentaires, ou augmentent le temps de travail à salaires maintenus, ou en passant un maximum de salariés au contrat de travail en jours, elles baissent ainsi le coût du travail. Les autres entreprises du secteur sont quasiment obligées de faire de même, sous peine de se faire piquer de plus en plus de commandes. C’est une spirale sans fin de dumping social et salarial.

La seule façon d’éviter cette spirale sans issue, c’est de donner aux seuls accords de branche le droit de déroger à certaines règles sur la durée et les conditions de travail. Comme cela a été le cas dans toute la 2nde moitié du XXème siècle. Inverser la hiérarchie des normes, c’est revenir au chacun pour soi, à la concurrence de tous contre tous. C’est revenir quasiment un siècle en arrière,

Valls : Non mais c'est quoi cette réaction crypto-marxiste, tu es à la CFDT ou à la CGT ? ... Nous, nous pensons que les entreprises ont besoin de pouvoir ajuster rapidement leurs effectifs en fonction de leurs carnets de commande

Le syndicaliste : les procédures de licenciement économique sont beaucoup plus simples et rapides pour les PME/TPE. Les centaines de « plans sociaux » de ces dernières années sont la preuve qu’il est assez facile de licencier. Tu devrais lire les explications d’un ancien PDG de Rhône-Poulenc Agro, dans Licenciement économique : les grands groupes touchent le gros lot »

En cas de baisse d’activité temporaire ou durable, les entreprises ont de très nombreuses possibilités pour adapter la durée et l’organisation du travail : renoncer aux heures supplémentaires, chômage partiel indemnisé par l’état, incitations aux départs volontaires, annualisation du temps de travail, incitations temporaires au temps partiel, réduire les profits distribués.

N’as-tu pas remarqué que la quasi-totalité des entreprises supprimant des emplois continuent néanmoins de distribuer des dividendes ? Le véritable objectif des actionnaires des grandes entreprises est de réduire les coûts des licenciements économiques. Et de pouvoir licencier facilement une partie des anciens qui leur coûtent cher, ou qui ne sont pas assez dociles, pour les remplacer par des jeunes avec des salaires très inférieurs.

Valls : OK, c’est vrai que le Medef nous en demande toujours plus ... mais il est quand même évident que si on accorde trop de sécurité aux inclus, c’est au détriment des exclus qui mettent des années à trouver un CDI. C’est condamner les jeunes et les moins qualifiés aux CDD ou à l’intérim. Nous refusons ce mur entre les inclus et les exclus

Le syndicaliste : ça c’est votre argumentation et celle des économistes signataires de la pétition Le projet de loi El Khomri représente une avancée pour les plus fragiles . En schématisant à peine, vous proposez de déshabiller les smicards en CDI pour habiller les SDF.

Le mur n’est pas entre ceux qui sont en CDI et ceux qui sont en CDD. Il est entre les millions de salariés contraints de travailler 50 ou 60 heures par semaine (dont les 3 millions de forfaits jours) et ceux qui sont contraints de travailler 0 heures ou en temps partiel subi. De ce partage inhumain et sauvage du temps de travail, ils n’en parlent jamais ces 30 économistes bien à l’abri du besoin, bardés de diplômes et de certitudes qui tentent de venir au secours du gouvernement. On pourrait conseiller aux moins bornés d’entre eux de lire l’analyse de la présidente de l’Association syndicale des magistrats belges intitulée Le néolibéralisme est un fascisme

Valls : je dirai à Jean Tirole, notre prix Nobel d’économie, de lire cette analyse, moi je n’ai pas le temps ... Par contre tu ne pourras pas contester que 90 % des embauches soient des CDD. C’est bien la preuve que nous avons un marché du travail à 2 vitesses

Le syndicaliste : dans La loi El Khomri, intox à gogo j’ai appris l’existence des CDD d’usage qui peuvent être inférieurs à une semaine. Ils sont autorisés notamment pour les techniciens et artistes du spectacle. Leur nombre a explosé. Une seule et même personne qui signe 30 CDD dans l’année est donc comptée pour 30 embauches. Le chiffre de 90 % d’embauches en CDD n’a donc strictement aucune signification. C'est un argument malhonnête.

Valls : oui, nous avons repris quelques arguments de Gattaz ... Avançons ... En tant que cadre tu avais probablement un contrat de travail en jours. Tu ne peux pas contester que ce soit plus souple pour le salarié et pour l’employeur

Le syndicaliste : j’ai pu me permettre de refuser ce type de contrat, malheureusement légalisé dans les lois Aubry. François Hollande, premier secrétaire du PS à l’époque, et Nicole Notat secrétaire nationale de la CFDT promettaient que le contrat de travail en jours concernerait au maximum quelques dizaines de milliers de cadres. Or aujourd’hui, Près de 3 millions de salariés corvéables à merci, à cause du contrat de travail en jours  ... et le burn out menace 3 millions de salariés en France

Valls : ah bon ! Alors comment expliques-tu qu’à EDF la CFDT et la CFE CGC viennent de donner leur accord pour faire passer ses 26 000 cadres au contrat de travail en jours  ?

Le syndicaliste : c’est triste, mais ça ne m’étonne pas. En 1999, la CFDT avec Nicole Notat à sa tête a soutenu activement la légalisation de ce type de contrat. Ce ne serait pas un peu pour ce genre de services rendus qu’elle est présidente du club Le Siècle depuis 2011 ? Et que vous ne ratez aucune occasion de vanter l’esprit de responsabilité des dirigeants de la CFDT ... que je ne confonds pas avec les militants CFDT en général.

Ceci étant dit, dans le cas d’espèce ce n'est peut-être pas sans lien avec la situation de quasi faillite d'EDF qui va devoir faire des économies drastiques et réduire les effectifs en faisant travailler plus ceux qui restent. Le forfait jours est fait pour ça. Sauf que ça contribue à l'augmentation du chômage et des burn out. C'est donc un transfert des coûts vers la Sécurité sociale et les caisses d'indemnisation du chômage.

Valls : on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs ... Venons-en à l’essentiel : la flexisécurité est incontournable puisqu’elle a permis aux pays nordiques de faire quasiment disparaître le chômage

Le syndicaliste : même des personnalités plutôt favorables à ton projet de loi reconnaissent qu'il organise la flexibilité mais a complètement oublié le volet sécurité. Ils affirment qu’on ne pourra jamais faire accepter plus de flexibilité aux millions de salariés qui craignent de perdre leur emploi, si on ne commence pas par donner plus de sécurité. C’est ce qu’explique Jacques Attali dans « Pour saboter l’idée de la flexibilité, on ne s’y serait pas pris autrement » , Philippe Aghion dans « Il faut un bon équilibre entre réduction de l’incertitude et droits des salariés » et de bien d’autres.

Dans les pays scandinaves la flexisécurité a été mise en place à l’époque où le chômage était très bas. Et des syndicats puissants veillent au maintien d’un partage intelligent du temps de travail et des revenus. En France, on a un patronat et une droite les plus bêtes du monde. Ils n’ont pas d’autres priorités que de vouloir augmenter le temps de travail, notamment en généralisant le contrat de travail en jours. Il y a donc une flexisécurité intelligente et une flexisécurité prétexte qui est en fait de la flexiprécarité. Votre projet de loi relève de cette seconde catégorie.

Valls : Bon, venons-en aux conseils de Prudhommes qui accordent, en cas de licenciement abusif d'un salarié, des indemnités pour préjudice bien trop variables d’un conseil à un autre. Nous voulons mettre fin à cette insécurité juridique en fixant un plafond

Le syndicaliste : d'un côté vous dites qu’il faut faire confiance aux négociateurs dans les entreprises. D'un autre côté, vous ne faites pas confiance aux conseils de Prudhommes dont la moitié des membres sont désignés par les employeurs. Votre capacité de faire confiance apparaît bien sélective.

Tu conviendras qu’en cas de licenciement abusif, le préjudice subi n’est pas le même pour un salarié de 25 ans sans charges de famille que pour un salarié de 55 ans avec 3 enfants.

Certains dirigeants de TPE peuvent en effet hésiter à embaucher en CDI, par crainte d’être condamnés aux Prudhommes à verser des indemnités significatives. Il serait très étonnant que les entreprises ne puissent pas s’assurer pour ce genre de risque, au moins de façon collective et mutualisée. Par exemple, les milliers de syndics bénévoles de copropriétés sont assurés en responsabilité civile par simple adhésion à une association.

Valls : oui mais bon ... Revenons à l'essentiel : le taux de chômage a fortement diminué dans les pays qui ont flexibilisé le marché du travail. Les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Angleterre sont quasiment revenus au plein emploi

Le syndicaliste : internet permet de découvrir en quelques clics que c’est de la désinformation. Par exemple, le PDG de l’institut Gallup aux USA écrivait en 2015 « Le taux de chômage de 5,6 % aux USA est un gros mensonge »

Dans son livre Made in Germany. Le modèle allemand au-delà des mythes , le rédacteur en chef d’Alternatives Economiques explique pourquoi « L'économie allemande a de grandes forces et quelques faiblesses, mais elle ne doit surtout pas son succès à la politique de réforme de Gerhard Schröder ... ». Tu devrais lire aussi Allemagne : 12,5 millions de personnes sous le seuil de pauvreté 

Donner des taux de chômage, sans donner en même temps les taux d’emploi et les taux de pauvreté relève de la malhonnêteté.

Valls : OK, je dirai à Jean Tirole, Pierre Gattaz et Laurent Berger de lire tout ça, moi je n’ai pas le temps ... Mais les sondages montrent qu'une majorité des Français jeunes et dynamiques estiment que des réformes du marché du travail sont nécessaires

Le syndicaliste : c’est logique. On le leur répète tous les jours dans les grandes écoles. En oubliant de leur rappeler toutes les réformes du marché du travail de ces 30 dernières années qui devaient soi-disant permettre de créer des millions d’emplois : la suppression de l’autorisation administrative de licenciement en 1986, six lois entre 2002 et 2012 pour « assouplir » les 35 heures, le Contrat Nouvelle Embauche en 2005 ... abandonné au bout de 2 ans, l’ANI du 11 janvier 2013, la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013 , la refonte complète des parties législative et règlementaire du code du travail en 2007, la loi de modernisation du dialogue social du 31 janvier 2007, l'ANI du 11 janvier 2008 sur la Modernisation du marché du travail ...

Toutes ces réformes ont fait la preuve de leur échec contre le chômage. Elles sont analysées dans Réformes du marché du travail - Des réformes contre l’emploi , une étude de 42 pages de janvier 2016 de deux économistes.

Valls : purée ... mais alors, tu proposes rien pour faire reculer le chômage de masse ?

Le syndicaliste : les études sérieuses montrent qu’une véritable transition énergétique et écologique conduirait au minimum à 1 millions de créations d’emplois d’ici 2030, dans les activités et métiers directement ou indirectement liés à la cette transition.

Par ailleurs, toute personne sensée comprend que, puisque nous produisons 3 fois plus qu’en 1950 avec 20 % d’heures de travail en moins et que depuis 50 ans la croissance moyenne décroit inexorablement, la seule vraie solution au chômage de masse est une répartition plus équitable du temps de travail.

Toi qui étais rocardien dans ta jeunesse, je te rappelle ce qu’écrivait Michel Rocard en 1996 en 4ème de couverture de son livre « Les moyens d’en sortir » : « L’inexorable montée du chômage démontre l’inefficacité de toutes les techniques utilisées pour le combattre … On ne luttera efficacement contre le chômage massif que par la réduction massive du temps de travail. Toute la question est : comment faire ? ».

Et ce que déclarait en 1993 Antoine Riboud, le fondateur de BSN Danone : « Il faut passer à 4 jours, 32 heures. C’est le seul moyen d’obliger les entreprises à créer des emplois ».

Valls : je dirai à Gattaz, Berger et Tirole de vérifier tes citations, moi je n’ai pas le temps

Le syndicaliste : tiens, une autre proposition concrète pour ceux qui veulent sincèrement donner du travail aux 25 % de jeunes sans emploi : depuis la dérégulation de 2009, des centaines de milliers de citoyens cumulent une retraite très confortable et un salaire très confortable. En rétablissant des limites à ce droit à cumul, des dizaines de milliers d’emplois pourraient être libérés pour les demandeurs d’emploi. Explications dans « Le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré »

Valls : ben dis donc ... ils doivent avoir du mal les DRH, avec des syndicalistes qui ont réponse à tout ! 

Le syndicaliste : t’inquiète pas pour eux. Je n’ai jamais vu un DRH être empêché de dérouler ses plans de licenciement économique. Souvent, ils contournent même les critères à respecter pour l’ordre des licenciements (ancienneté, charges de famille, compétence ...). Une fois, à ma demande en tant que délégué syndical CFDT, un juge en référé a bloqué les licenciements pour non respect grossier de ces critères. L’employeur a alors placardisé les salariés concernés et au bout de 6 mois ces salariés ont été contraints de « préférer » les indemnités de licenciement, plutôt que de rester placardisés ou de démissionner. Même en présence de 5 syndicats, toutes les grandes entreprises contournent les principales mesures de RTT prévues dans les lois Aubry : recours abusif aux contrats de travail en jours, non comptabilisation des heures supplémentaires, refus des temps partiels choisis, blocage des Compte Epargne Temps pour que les jours de RTT non pris soient perdus pour les salariés submergés de boulot, etc ...

Valls : toi tu dis qu’ils sont malhonnêtes, c’est de l’idéologie ... moi je dis qu’ils sont habiles et bien conseillés, c’est du pragmatisme

Le syndicaliste : ils sont également bien conseillés sur toutes les méthodes de « fluidification des relations sociales » dans l’entreprise. Sur ce thème, je pourrais écrire un livre.

Lors de vos fréquentes visites d’entreprises, vous ne vous intéressez jamais aux arrières cuisines et aux méthodes des DRH. Importuner ces PDG et DRH si sympathiques, sur des questions aussi futiles que le contournement des lois sociales, ce ne serait pas très habile pour vos déroulements de carrière et autres pantouflages. Ils peuvent rendre tant de petits ou grands services, à vous ou à vos enfants.

Valls : pourquoi être désagréable avec les gens qui peuvent vous rendre des services ? ... Désolé, il va falloir se séparer. As-tu encore des remarques importantes ?

Le syndicaliste : Je te résume l’essentiel de notre entretien. Vos principaux arguments pour « expliquer » votre projet de loi sont :

  • soit des contre vérités (le taux de chômage bas aux Etats-Unis, le quasi plein emploi en Allemagne qui serait du aux réformes Schröder, ...)
  • soit des éléments de langage élaborés par les lobbyistes du Medef et vos communicants (le code du travail est volumineux, 90 % des embauches se font en CDD, le marché du travail à 2 vitesses pour les inclus et les exclus, le CPA mesure phare et révolutionnaire du projet de loi ...)

Donner toujours plus d’importance aux accords d’entreprise, c’est ouvrir la porte à des distorsions de concurrence importantes entre les entreprises d’une même branche. C’est une spirale sans issue de dumping social et salarial.

De plus en plus de citoyens risquent de découvrir dans les semaines à venir que vos principaux arguments sont des prétextes pour tenter de justifier de nouveaux cadeaux aux grandes entreprises.

Tu prends le risque de finir comme Villepin avec son CPE. Si vous décidez de passer en force au parlement, on constatera dans un an : aucun emploi créé par cette loi, encore quelques centaines de milliers de voix perdues pour le candidat du PS en 2017 et quelques dizaines de milliers d'adhérents perdus pour la CFDT.

Merci de m’avoir invité et bon courage quand même.


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39 réactions à cet article    


  • Alren Alren 30 mars 2016 19:08

    Un dialogue passionnant ! Merci infiniment !


    • gogoRat gogoRat 31 mars 2016 11:29

      Bien vu ; mais l’objectif de cette « Réforme » est caché : c’est une manœuvre politicienne !
       
       
       Vos élus ’de Gauche’ tentent leur va-tout. Ils se savent en très mauvaise posture auprès de leurs propres électeurs qui se disent ’trahis’.
       L’astuce qu’ils visent est alors de profiter au max du temps de pouvoir qui leur reste pour faire passer ce qui, individuellement ou entre copains, les arrange ...
      tout en tentant tout de même, en plus, le bon vieux réflexe de se faire passer pour des incompris.
       Ils savent que ce qu’ils veulent et indispose leurs électeurs est bien sûr tout à fait dans les goûts de ’la (fausse) Droite’, mais aussi ne gêne pas trop ceux qui seraient tentés de rejoindre leur épouvantail du FN, pour remettre au ’travail’ nos compatriotes prétendument ’assistés’.
       Si la contestation et le mécontentement populaire arrivent alors à renverser leur ’Réforme’, ils savent que ce n’est pas le FN qui pourra se prévaloir de cette victoire ;
       ils auront alors beau jeu de prétendre que leur projet de réforme n’était qu’une ruse pour inciter leur électorat de ’travailleurs’ à réagir. Ils expliqueront qu’ils avaient voulu le bonheur du peuple malgré lui, en provoquant les travailleurs pour montrer aux instances européenne que les Français veulent un ’débat fracassant’. 

      relire ceci dans son contexte :

      • "cf la vidéo de l’émission :
        à la seconde ’2:14:40’ :
        « Débat fracassant . Pas d’Europe sociale sans convergence sociale »
         ( la convergence sociale évoquée comprend-elle aussi une convergence sociale au sein de chaque pays ?
        Suffirait-il que la Compagnie privée GOGEDIS possédée en Roumanie par la SNCF converge socialement, pour que le salarié SNCF converge avec son homologue français, qui le temps d’une mission en intérim devra rerefaire ses preuves avant de retrouver le chomdu ?
        ) "
       
       Celles et ceux qui veulent vraiment s’opposer à ces manigances seraient donc bien inspirés de comprendre que les ’de gauche’ et certains syndicalistes devraient laisser dans les manifs de la place et de la visibilité pour celles et ceux qui ne voudraient surtout pas servir de pigeons sous des bannières qu’ils ne veulent surtout pas cautionner en bloc !
      Lire la suite ▼

    • foufouille foufouille 30 mars 2016 19:08

      "Le syndicaliste : les études sérieuses montrent qu’une véritable transition énergétique et écologique conduirait au minimum à 1 millions de créations d’emplois d’ici 2030, dans les activités et métiers directement ou indirectement liés à la cette transition."
      mouais ben en vingt de khmerécologie, aucun emploi sauf pour les potes n’a été crée.

        Lire les 13 réponses ▼ (de taketheeffinbus, foufouille, Captain Marlo, Hermes)

      • Le p’tit Charles 31 mars 2016 06:56
        Manuel Valls..Politicard-Véreux venu d’ailleurs...comme quoi avec des frontières on pourrait éviter ce genre d’individus.. !

        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 mars 2016 07:54

          Merci pour ce billet, plein d’informations qu’on cache aux citoyens.
          Un bémol toutefois, ce n’est pas Valls qui décide. Dans le domaine économique, depuis le Traité de Maastricht, les pays européens ne peuvent plus faire de politiques intérieures nationales, mais obligatoirement, des politiques européennes.


          Et cela tombe bien, c’est exactement ce que demande le MEDEF depuis 1945 :
          en finir avec les acquis du Conseil National de la Résistance .
          Alors qui a décidé la réforme du marché du travail ?
          Toutes les Instances non élues qui dirigent l’ Union européenne.

          - Le FMI depuis 2012

          - La BCE

          - L’OCDE

          - La Commission européenne.

          - Le Ministre allemand Shaüble, qui dit que la France doit être « réformée de force ».


          Il ne faut pas se tromper de cible, c’est l’ Union européenne qui décide. Les syndicats se gardent bien de le dire. Contrairement au principal Syndicat des Transport anglais qui, depuis 2013, demande le Brexit.
          Lire la suite ▼

          • jaja jaja 31 mars 2016 08:50

            @Fifi Brind_acier : Voila pourtant ce que disent certains syndicats qui ont bien compris que les décisions gouvernementales et celles de Bruxelles forment un tout au service exclusif du Médef et du patronat...
            ce qui est dit ici du FN peut s’appliquer à bien d’autres...

            « Le FN se proclame la voix des oubliés, de tous ceux qui n’ont pas droit à la parole et qui subissent la politique des partis traditionnels, des gouvernements successifs et de Bruxelles.

            Dans cette énumération de responsables, il en oublie volontairement un : le patronat. Les fermetures d’usines, les suppressions d’emplois, le chômage, les bas salaires, la remise en cause des acquis sociaux ne seraient pas de sa responsabilité. Comme si les décisions du gouvernement socialiste Hollande, et celles de Bruxelles, n’étaient pas prises en fonction des besoins et des seules exigences du patronat ! »

            http://www.cgt-dieppe.fr/2016/03/le-front-national-a-fond-pour-la-loi-travail.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebookpage&utm_campaign=_ob_share_auto

            Bonne manif à celles et ceux qui refusent de se coucher devant l’oligarchie capitaliste...


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 mars 2016 09:02

            @jaja
            Sauf que critiquer l’ UE sans vouloir en sortir = 0 !
            Le FN ne veut sortir de rien du tout, il prépare un programme économique « POUR UNE NOUVELLE EUROPE ».


          • Jean Keim Jean Keim 31 mars 2016 08:13

            Pourquoi ne pas dire les choses simplement : partage du travail et partage des richesses produites.


            Il ne reste plus qu’à définir ce que doit être le travail, peut-être qq chose comme un service à rendre à la communauté dont aucune personne valide ne peut être exemptée.



            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 mars 2016 08:19

              @Jean Keim
              Bonjour,
              Ce n’est pas du tout la logique européenne, qui n’a comme objectifs que de faire baisser le prix du travail, répandre la pauvreté et la précarité....


              Pour appliquer les bonnes idées, il faut d’abord nous débarrasser de l’ Union européenne et que les Français puissent décider dans quelle société ils veulent vivre.

            • julius 1ER 31 mars 2016 15:55

              Pour appliquer les bonnes idées, il faut d’abord nous débarrasser de l’ Union européenne et que les Français puissent décider dans quelle société ils veulent vivre.

              @Fifi Brind_acier

              c’est bien là toutes les limites de ton idéologie FIFI et de ton discours .... sortir de l’UE sans sortir du Capitalisme c’est comme s’amputer d’une jambe pour courir plus vite !!!!

              le préalable à toute sortie de l’UE c’est de sortir du Capitalisme et c’est valable pour commencer avec l’agriculture et la pêche si l’on veut être cohérent après on peut sortir ou pas de l’UE ....
               
              mais cela suppose d’abord de conquérir le pouvoir avec des forces progressistes !!!!!



            • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 mars 2016 20:41

              @julius 1ER
              1- Votre raisonnement tiendrait la route si la majorité des Français voulait sortir du capitalisme. Regardez de près les résultats des élections, depuis 10 ans, cela ne se vérifie pas.


              2- Il est donc impossible de rassembler la majorité des Français sur un programme anti-capitaliste pour sortir de l’ UE.
              Le PCF au sommet de sa gloire faisait 30% des votes et pas 55%.
              Avec la CGT, le PCF a donc signé un programme de consensus : le programme du CNR.

              3- L’ultra libéralisme européen est un fascisme, ce n’est pas moi qui le dis, mais la Présidente de l’ Association des Magistrats belges !

              4- Non, être ou pas dans l’ UE, ce n’est pas pareil.
              L’Islande montre au contraire qu’un Etat souverain peut décider de politiques tout à fait interdites par les Traités ---------> 1,9% de chômage.


            • Simple citoyenne Simple citoyenne 31 mars 2016 08:45

              Bonjour à vous André Martin ; vos sources c’est quoi, j’ai lu plusieurs fois et je n’ai pas vu de sources ; cette conversation est sortie du bureau du Premier ministre, mais qui l’a rapportée !


              • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 mars 2016 09:04

                @Simple citoyenne
                C’est un dialogue imaginaire. Ouvrez donc les liens, ils sont très intéressants.


              • Simple citoyenne Simple citoyenne 31 mars 2016 09:08

                Bonjour Fifi Brind_acier, Ah ok ! merci.


              • tashrin 31 mars 2016 09:47

                @l’auteur
                Gros travail pédagogique, analytique, concision, clarté, sources
                Des écrits comme on aimerait en lire plus souvent ici
                merci

                « Le syndicaliste : ... parce que tu penses être ministre sous Juppé ? »
                Mythique ! :)


                • franck milo franck milo 31 mars 2016 10:12

                  Oui mais c’est assez peu probable comme échange, Manu militari se serait déja emporté il aurait (lui aussi ) eructé, vitupéré contre son interlocuteur.


                  • tonimarus45 31 mars 2016 13:45

                    bonjour---bravo l’auteur vous avez tout dit

                    RAmenez la semaine a 32 heures (((sans possibilite de contournement comme cela avait ete fait pour les 35heures a la demande du patronat))), ramener la retraite a 60ans pour les hommes et 55ans pour le femmes, interdire la cumul emploi/ retraites, sauf pour les petites retraites et encore en plafonnant, et retablir ce qui existait a l’epoque et que j’ai connu l’allocation de salaire unique pour ceux ou celles qui preferent rester a la maison afin de s’occuper de leurs gamins,ajoutez a cela une augmentation du pouvoir d’achat pour ceux de la france d’en bas, car eux reinjectent la totalite de leurs revenus dans l’economie(ils n’ont pas les moyens de planquer quoique ce soit en suisse ou dans des paradis fiscaux) et vous verrez une baisse du chomage significative
                    ’’J’ajouterais qu’une etude « d’oxford » indique que compte tenu de la mecanisation, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle(robots), dans les annees a venir 47% des emplois disparaitront.Et donc soit
                    ’—Il faudras parteger le travail qui reste
                    —soit donner a ceux qui n’auront pas d’emploi de quoi vivre decemment
                    Et meme jouer sur les deux leviers

                    • thomthom 31 mars 2016 13:47

                      Il me semble qu’il y a une petite erreur dans l’article :
                      Si les cadres au forfait jour font très souvent des horaires à rallonge de manière systématique, c’est juste car la loi n’est pas appliquée.

                      Le forfait jour n’est en aucune manière un droit accordé à l’entreprise de faire travailler les employés sans limite. Le temps de travail moyen DOIT rester conforme à la durée légale du travail.
                      la seule différence, c’est qu’on parle là de temps MOYEN... et ce sans que ni le patron ni l’employé ne ressente le besoin de passer par un système de pointage, de contrôle précis du nb d’heures travaillées.... question de confiance mutuelle : l’employé fait confiance à son employeur pour se voir attribuer une charge de travail qui en moyenne tienne dans la durée légale du travail, et le patron fait confiance à l’employé pour faire le job sans avoir besoin de surveiller ses horaires.

                      ça c’est la théorie... en pratique c’est effectivement bien différent... mais la loi, c’est bien ce que je décris.


                      • Pakal (---.---.176.215) 31 mars 2016 16:12

                        @thomthom
                        Comme tu le dis, en pratique c’est très différent.

                        Etant cadre tu es payé à la mission ou objectif pas à l’heure.

                        « Le temps de travail moyen DOIT rester conforme à la durée légale du travail. » ca ne veux pas dire 35H, resté conforme à la durée légale comprend donc le max d’heures légales donc 48H je crois.

                        Vous avez déjà bossé avec des objectifs ? quand vous les remplissez, vous savez que vous en aurait encore plus l’an prochain, jusqu’à ne plus y arriver et perdre son travail ou


                      • hérican (---.---.70.145) 31 mars 2016 16:54

                        Valls le vendeur masqué, démasqué !!!!!! Super !!!!!!


                        • Hervé Hum Hervé Hum 1er avril 2016 09:14

                          merci pour ce compte rendu de l’entretien.

                          Cela dit, l’essentiel a été soigneusement évité, même si la discussion va finir dessus, à savoir qu’on ne peut pas faire une meilleure répartition du travail sans collectivisation des moyens de productions.

                          Idem pour le principe de la flexisécurité, c’est incompatible avec la propriété des moyens de production, car les deux sont mécaniquement en lutte.

                          On ne peut pas tout à la fois vouloir donner plus de liberté aux propriétaires économiques tout en donnant plus de sécurité aux salariés, c’est soit l’un, soit l’autre.

                          Pour le dire en métaphore, c’est l’histoire de la chèvre et du chou !

                          En tous les cas, cet entretien prouve s’il en est que Valls, Hollande et cie, sont bien des escrocs, non pas inféodés aux propriétaires économiques, mais partisans de ces derniers.


                          • André Martin 1er avril 2016 11:10

                            Inverser la hiérarchie des normes, c’est comme si on autorisait chaque ville à négocier des dérogations au code de la route ou chaque département à négocier des dérogations au code pénal.


                            • Hervé Hum Hervé Hum 1er avril 2016 12:07

                              @André Martin

                              C’est exact, et cette hiérarchisation des normes commence par celle lié à l’environnement économique. Or, la hiérarchie actuelle (et passé) met au dessus de tout la propriété économique. De fait, toute politique sociale est placé en dessous et son opposition ne peut être que subordonnée, donc, inférieure.

                              Autrement dit, pour celui qui veut placer l’intérêt général, donc social, au dessus de l’intérêt particulier, donc a-social, il n’a d’autre alternative que la collectivisation de l’appareil productif, sinon, il ne peut que soutenir la loi travail.

                              Car la somme des intérêts particulier ne définit pas l’intérêt général, mais son absence.

                              L’intérêt général ne peut être que la somme des utilités particulières où l’intérêt particulier est alors définit par son utilité particulière à servir l’intérêt général.

                              La hiérarchie est alors inversée, l’intérêt de quelques uns ne peut plus alors définir l’intérêt général, c’est à dire, le leur où celui des autres leur est soumis.

                              Ecrit en aphorisme,

                              l’intérêt général est la somme des utilités particulières à l’accomplissement de la volonté générale, définit par la somme des besoins de chacun et de leur aspirations supérieures, dans les limites de contraintes jugés supérieures que sont le respect des autres formes de vie et des droits/devoirs intergénérationnels.

                              En une autre formulation

                              le laisser aller économique commence là où s’arrête les nécessités du contrat social et s’arrête là où commence les contraintes jugés supérieures que sont le respect des autres formes de vie et des droits/devoirs intergénérationnels.

                              Le laisser faire économique est la variable d’ajustement du contrat social et des contraintes jugés supérieures.

                              Lire la suite ▼

                            • smilodon smilodon 1er avril 2016 15:59

                              @ tous ces pauvres électeurs (nouveaux ou pas) de 2012, qui auront mis « françois » à la tête de ce pays, me font penser à moi en 1981, quand j’ai voté pour un autre « françois », juste pour dégager un certain « valery » !..... J’ai voté 1 fois pour la gauche !... Y’a 35 ans !... J’ai jamais plus recommencé !... Pourquoi ???.... Devinez !.... Ciao, amis socialos !..... Adishatz.


                              • Hervé Hum Hervé Hum 1er avril 2016 17:23

                                J’ai fait un petit tour sur votre site, malheureusement, la raison première de la crise et de la dette vous échappe, car vous n’évitez pas la contradiction sans la voir.

                                En effet, vous refusez de voir que vous donnez un remède tout en conservant la maladie.

                                Ceci, car on ne peut pas tout à la fois prendre le contrôle de l’environnement économique tout en le laissant aux mains d’intérêts particuliers. C’est contradictoire et impossible.

                                C’est l’un devant l’autre, mais pas les deux en même temps. C’est comme vouloir jouer deux parties d’échecs en même temps, sur le même plateau.

                                Le capitalisme repose sur l’exploitation, or, en prenant le contrôle démocratique de l’appareil productif et de la monnaie, vous videz complètement la raison d’être de la propriété économique, qui n’a de sens que par le profit qu’elle génère pour les propriétaires. Sans ce profit, la propriété économique n’existe pas. Et tout propriétaire économique le sait depuis le début du système capitaliste avec la monarchie ! Vous pouvez bien dire de laisser une forme de royaltie, mais celle ci ne peut pas survivre longtemps, car dès l’instant où les populations réalisent l’inutilité de cet avantage et son caractère indu, elle cessera de suite. Les propriétaires économiques n’ont donc pas d’autres alternative que de poursuivre dans leur fuite en avant. Il existe bien une solution, mais elle ne peut être que transitoire !

                                Il n’y a pas eut de « virage » de la politique économique dans les années 80, tout simplement parce que le virage fut celui de la politique au sortir de la seconde guerre mondiale, pour donner le change face à l’URSS. Mais une fois la menace communiste « éliminée » grâce à cette même URSS, le système a simplement repris son cours normal et donc, a redressé sa course  !

                                J’écris cela, car vous ne pouvez pas tout à la fois prendre le contrôle de l’appareil productif et monétaire tout en parlant de taxer les transaction financières et autres mesures fiscales. C’est absurde, complètement absurde

                                Ce qui est le plus incroyable, c’est qu’une telle ineptie, absurdité puisse être soutenu par des gens instruits et pire encore, par des économistes supposés honnêtes !

                                Bref, aucun des économistes que vous citez et qui vous ont aidé à « comprendre » l’économie, ne comprennent eux même l’économie.

                                Ils comprennent le système actuel, peuvent donc dire sur ses lacunes et impasses, mais sont incapable d’imaginer un autre système. C’est pour le moins fâcheux et laisse donc les coudés franches aux autres.

                                Le système capitaliste ne peut pas être moralisé, ni réformé, il ne peut être que remplacé. Et il ne peut l’être que par une valeur au moins égale, or, il n’existe qu’une seule valeur qui soit égale parce que très supérieure à la propriété économique, c’est la responsabilité économique. Il n’en existe pas d’autres !

                                La responsabilité étant définit comme la capacité de répondre de ses droits ET devoirs envers autrui. Pas envers soi même, car c’est là que réside la souveraineté, où la propriété est lié au corps, donc, aussi lié à son propre temps de vie et non à celui d’autrui.

                                Ici, il faut se référer à l’habeas corpus ad subjiciendum, qui fut la véritable révolution entre la bourgeoisie et la noblesse. Une passation de pouvoir qui n’a rien changé au système économique fondé sur l’exploitation d’autrui à son profit. Bref, le principe capitaliste est strictement le même que sous la monarchie, la seule chose qui a changé, c’est que le pouvoir a cessé d’être personnel pour devenir collégial, mais toujours limité à la même nature d’être parasite et prédatrice. La propriété à remplacé la souveraineté au niveau économique, mais repose sur le même principe de l’impôt prélevé sur la production.

                                Oui, le débat de fond est idéologique et uniquement idéologique, faire croire le contraire fait partie intégrante du mensonge et de la manipulation de masse. Le pragmatisme de Valls, veut simplement dire "acceptation, soumission à la domination d’une élite parasite et criminelle, parce que de nature mafieuse.

                                Vous voulez comprendre ce qu’est la monnaie ? lisez cet article et les derniers que j’ai écris

                                Lire la suite ▼

                                • zygzornifle zygzornifle 2 avril 2016 12:50

                                  le délai de rétractation est de combien pour cette vente forcée ??

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