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Accueil du site > Actualités > Politique > Mme Lagarde se prend les pieds dans le tapis

Mme Lagarde se prend les pieds dans le tapis

Vous êtes comme moi, vous ne comprenez pas tout à l’affaire Tapie-Lagarde.

Une chose apparaît en tout cas, c’est que la fiabilité de l’actuelle présidente du FMI est désastreuse.

 

L’affaire Tapie-Lagarde n’est pas un scoop. Tout ce que remettent les médias sur le tapis (oui, bon) avait déjà été soulevé dès la décision d’arbitrage en juillet 2008.

On trouve quelques tentatives de synthèse méritoires, par exemple :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Tapie-Cr&eacute ;dit_lyonnais

http://www.liberation.fr/politiques/2013/04/18/l-affaire-tapie-lagarde-pour-les-nuls_897200

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/23/affaire-lagarde-tapie-si-vous-avez-manque-un-episode_3415548_3224.html

http://www.leparisien.fr/politique/chronologie-interactive-les-20-ans-de-l-affaire-tapie-30-05-2013-2850281.php

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/21/01016-20130621ARTFIG00640-comprendre-l-affaire-tapie-en-3-minutes.php

http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/dossier/bernard-tapie-vente-adidas-cdr/0202781471904-les-clefs-pour-comprendre-l-affaire-tapie-lagarde-568823.php

http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130522trib000765890/l-affaire-tapie-lagarde-en-7-rebondissements.html

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/l-affaire-tapie-pour-les-nuls_1261344.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20130124.OBS6581/l-affaire-tapie-lagarde-en-4-points.html

http://lci.tf1.fr/france/justice/affaire-tapie-les-5-questions-pour-tout-comprendre-7979082.html

 

Deux procédures sont en cours sur l’affaire de l’arbitrage :

1 - La procédure auprès de la Cour de Justice de la République, qui vise Mme Lagarde

Dès septembre 2008, la commission des Finances de l’Assemblée, à l’époque présidée par Didier Migaud, s’était emparée de la question.

En mars 2011, elle avait publié son rapport d’information, présenté par un certain Jérôme Cahuzac, qui avait succédé à Didier Migaud en février 2010.

De son côté, la Cour des comptes avait en octobre 2010 publié un rapport sur la gestion du CDR (le Consortium de réalisation, chargé de gérer le passif du Crédit lyonnais). Son président (on retrouve Didier Migaud, qui avait été nommé à sa tête en février 2010) avait adressé en novembre 2010 un référé au PM de l’époque, François Fillon, référé transmis avec la réponse du PM à la commission des Finances de l’Assemblée.

Les rapports de la commission des Finances et de la Cour des comptes étaient accablants, mais n’avaient pas de caractère contraignants.

Par conséquent, en avril 2011, des députés socialistes saisissaient le procureur général de la Cour de Cassation, Jean-Louis Nadal.

En mai 2011, Jean-Louis Nadal avait saisi la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République à l’encontre de Christine Lagarde pour "abus d'autorité".

En août 2011, la commission des requêtes CJR décidait de transmettre le dossier à la commission d’instruction de la CJR aux fins d’ouvrir une enquête pour, excusez du peu, "complicité de faux et de détournement de fonds publics".

C’est dans le cadre de cette instruction que Mme Lagarde a été perquisitionnée le 20 mars 2013 (où a été trouvé le fameux brouillon destiné à M Sarkozy publié dans Le Monde du 17 juin : "Utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting"), puis été placée le 24 mai 2013 sous statut de "témoin assisté" après deux jours d'audition.

 

2 - La procédure judiciaire.

En septembre 2012, le parquet de Paris, au terme d’une enquête préliminaire menée sous le contrôle du procureur depuis 2011, a ouvert une information judiciaire, confiée au pôle financier du Tribunal de Grande instance de Paris, pour usage abusif des pouvoirs sociaux et recel de ce délit. Le 10 juin, l’État s’est porté partie civile.

 

Ceci étant rappelé, voici deux illustrations récentes de l’incompétence de Mme Lagarde :

 

1 – D’après les estimations rapportées l’AFP, le GBT (Groupe Bernard Tapie, dont Bernard Tapie était seul actionnaire avec son épouse) aurait au final perçu 241 millions d'euros.

cf aussi :

http://www.challenges.fr/economie/20130628.CHA1445/affaire-tapie-ou-sont-passes-les-403-millions-d-euros-de-l-arbitrage.html

http://lci.tf1.fr/france/societe/ou-sont-passes-les-403-millions-d-euros-de-bernard-tapie-8069233.html

Lors de son audition par la Commission des Finances, le 23 septembre 2008, Christine Lagarde avait déclaré : "J’ignore le montant exact de la fiscalité pesant sur les sommes en question, hors préjudice moral. L’ordre de grandeur dont je dispose est tout à fait estimatif car les arbitres n’ont pas encore statué sur la date à laquelle doit être calculé le traitement fiscal. Mes services m’ont indiqué que, après déduction des impôts et créances détenus par l’État, 30 millions d’euros devront être réglés au bénéfice des époux Tapie".

No comment.

 

2 – En octobre 2008, les avocats Geneviève Sroussi et Philippe Lhomme, et le député centriste Charles de Courson, avaient introduit un recours devant le TA de Paris à l'encontre de l'Etat, pour voir annulées les décisions du ministère de l'économie et de l'EPFR (Etablissement Public de Financement et de Restructuration, la structure publique qui coiffe le CDR), de ne pas s'opposer au recours à l'arbitrage dans le litige opposant les liquidateurs du GBT (Groupe Bernard Tapie) au CDR (Charles de Courson a la détestable caractéristique d’être un des lobbyistes pro-chasse les plus actifs de l’Assemblée, mais sur l’affaire Tapie il a assuré). Le Conseil d'État avait confirmé le rejet de ce recours en juillet 2011.

Lors du délibéré du CE, en juillet 2011, Geneviève Sroussi avait publié une mise au point sur Mediapart, où on pouvait lire la précision suivante :

« Le vote de l'EFPR du 10 octobre 2007, décidant de ne pas s'opposer à la mise en place d'un arbitrage par le CDR, ne devenait effectif qu'à la condition impérative d'obtenir un accord écrit du Crédit lyonnais sur une prise en charge financière forfaitaire de sa part "avant régularisation du compromis et engagement de la procédure d'arbitrage".

Il s'agissait donc d'une "non opposition" à l'arbitrage, mais sous condition résolutoire d'obtenir cet engagement du Crédit lyonnais.

Cet accord n'a pas été donné.

Pour contourner cet obstacle majeur, le ministre de l'économie [Mme Lagarde] demandait alors au Président de l'EPFR, par courrier du 23 octobre 2007, "d'interpréter" cette condition suspensive de telle manière que l'accord du Crédit lyonnais soit obtenu "avant le prononcé définitif de la sentence" et non plus "avant engagement de la procédure d'arbitrage" ».

 

Mais voilà-t-y pas que Christine Lagarde accuse son ex-directeur de cabinet Stéphane Richard d'avoir utilisé sa signature pour ce courrier :

« Cette fameuse note du 23 octobre 2007 est donc un point essentiel du dossier pour les enquêteurs. Elle est signée par Mme Lagarde et adressée à Bernard Scemama, le patron de l'EPFR. Pour les magistrats de la CJR, cette "lettre change les termes de l'accord donné par l'EPFR le 10 octobre 2007 et permet de recourir à l'arbitrage". Confrontée à ce document, le 23 mai, Mme Lagarde s'emporte : "Je ne pense pas que j'aurais signé un courrier de cette nature si j'avais été en mesure de le relire." Elle explique que ce document a été rédigé "en [s]on absence de Paris" et qu'il "comporte une signature résultant de l'utilisation de la "griffe".  »

Donc Mme Lagarde a signé un document-clé à l’insu de son plein gré ?

Et c’est maintenant qu’elle le dit ?

No comment.

 

Dire qu’on nous a répété à qui mieux mieux que c’est pour sa compétence qu’elle avait été placée à la tête de l’institut international censé garantir la stabilité économique mondiale !

Ça fait un peu frémir.

 

Remarquez, Christine Lagarde, en août 2007, au moment de la première secousse internationale liée aux subprimes, avait estimé que le gros de la crise financière actuelle était passé.

Bingo ! Un an plus tard, les banques avaient perdu 500 milliards de dollars de leurs actifs liés aux subprimes, ce qui allait obliger les États à intervenir.

 

Et encore, je ne parle pas des joies du revolving door. Avant d’intégrer le gouvernement Raffarin en 2005, l’actuelle présidente du FMI avait été durant 5 ans présidente du cabinet d'avocats d'affaires Baker & McKenzie. L’une des activités majeures du cabinet est ce que le monde des affaires appelle du doux nom d’"optimisation fiscale" : mettre en place des montages visant à payer le moins d’impôts possible, voire pas du tout. 

En 2011, l’année où Mme Lagarde est passée à la tête du FMI, Baker & McKenzie conseillait la Jamaïque pour devenir un havre de blanchiment fiscal, oups, pardon, d’"optimisation" fiscale. (dame, quand on est à 300km des Îles Caïman, on finit par se dire "Nan mais allo quoi, t’es une île, t’as pas de lessive ?")

 

Les Français, toujours bien inspirés, classaient voici 4 mois Christine Lagarde la première, parmi les femmes qu’ils souhaitaient voir jouer un rôle important dans la vie politique française. Ils classaient en deuxième Marine Le Pen, confirmant la fulgurance de leur discernement. Bon, c’était ce genre de sondage où on doit choisir parmi une vingtaine de noms sélectionnés sur des critères obscurs…

 

Après tout, Mme Largarde est peut-être la digne présidente du FMI. Inutile de rappeler que le FMI a imposé des politiques d’ajustement structurel dogmatiques (privatisation-dérégulation-ouverture à la mondialisation-réduction des dépenses publiques) qui ont fini, au vu de leur ineffacité voire de leur nocivité, par faire l’objet de critiques de plus en plus partagées.

Et en revanche, le FMI a été incapable de prévenir et de juguler la crise américaine des subprimes et la crise européenne des dettes souveraines.


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28 réactions à cet article    


  • millesime 1er juillet 2013 12:27

    Lorsqu’elle était au ministère des finances elle avait fait une allusion relative au fait que les français devaient.. ;rouler en vélo !

    avant encore elle en tant que ministre elle a fait passer un décret relatif aux OGM qui ne seraient contenus qu’à hauteur de 0,90% dans les aliments bio...hihi (le cabinet Baker&Mckenzie est le cabinet de Monsanto.. !)

    à présent comme présidente du FMI elle souligne qu’on se souviendra du FMI dans le futur....oui comme organisme ayant obligé la Grèce à vendre au privé ses bijoux de famille (tout comme dans bon nombre de pays où cet organisme est intervenu.. !)

    que d’exploits...


    • ARMINIUS ARMINIUS 2 juillet 2013 04:55

      Mme Lagarde s’est méfie aussi de l’endettement des pauvres. Ainsi depuis qu’elle a fait passer une loi (scélérate entre autres)plus question d’étaler pour eux les paiements de leur fournisseur de fuel sur 10 mois ( ce qui était bien pratique) mais sur trois mois maximum ! Du coup pas de possibilités de profiter de prix quantitatif et tarif maximum : résultat, les « pauvres » selon Lagarde ( c’est à dire environ 80% du peuple de France) deviennent encore plus pauvres ! Merci Marie-Antoinette...


    • moussars 1er juillet 2013 12:30

      Comment être contre un article qui ne cite que des faits vérifiables et indiscutables.
      On pourrait rajouter son comportement au cabinet américain lorsqu’elle travailla avec Breszinzki (d’origine polonaise) contre l’Europe et la France, par exemple, en vendant des avions militaires américains aux Polonais qui venaient de recevoir leurs premiers subsides de... Bruxelles pour leur entrée dans la grande et belle communauté européenne...
      Ça aussi c’est un fait irréfragable !
      En temps de guerre, c’est le peloton...


      • Montagnais .. FRIDA Montagnais 1er juillet 2013 13:14

        Crypto-socialo .. elle est grande prêtresse du NOM, ça vaut certificat


      • art.35 2 juillet 2013 10:15

        ha !? il y en a qui la trouve socialiste cette femme de droite ?? fallait osé mais en meme temps meme hollande a reussi à ce faire passer pour un « socialo » et meme marine Lepen s y met ...forcement quand on a des incultes en face ca aide


      • chmoll chmoll 1er juillet 2013 13:09

        Christine s’en tape , du moment qu’elle a son pognon tous les mois , avantages compris


        • alinea Alinea 1er juillet 2013 13:58

          "Les Français, toujours bien inspirés, classaient voici 4 mois Christine Lagarde la première, parmi les femmes qu’ils souhaitaient voir jouer un rôle important dans la vie politique française. Ils classaient en deuxième Marine Le Pen, confirmant la fulgurance de leur discernement. Bon, c’était ce genre de sondage où on doit choisir parmi une vingtaine de noms sélectionnés sur des critères obscurs…"
          Un des meilleurs moments de votre article !
          Merci, merci qui ? Les médias  smiley
          Sinon, merci à vous, l’auteur !


          • spartacus spartacus 1er juillet 2013 14:35
            Au lieu de prendre les actions d’Adidas en nantissement, le Crédit Lyonnais , les a rachetées à Bernard Tapie, et pour ne pas montrer que c’était le Crédit lyonnais lui-même qui rachetait, en montant des portages .
            Si portage il y a, le lyonnais est donc le véritable acheteur d’Adidas

            Or l’article 1596 du Code civil interdit à une banque chargée de vendre un bien de s’en porter acquéreur. Le CL ne peut être acheteur des titres Adidas, car c’est illégal.  Les actions sont logées dans des entités offshores, pour bien masquer l’opération,

            Il y a faute indubitable de la banque. A refaire le procès, le contribuable prend le risque de payer encore plus cher les dédommagements

            • Bulgroz 1er juillet 2013 16:35

              Avez vous la liste des pertes de 24 Milliards d’Euros constatées à ce jour dans la défaisance du Crédit Lyonnais ?

              Avez vous la liste des 7 arbitrages consentis par le Crédit Lyonnais à ce jour ? Ces arbitrages ont ils été contestés par l’Etat socialiste ?

              Connaissez vous la nature de la transaction de 701 Millions d’USD que le Crédit Lyonnais a accepté de payer dans le cadre d’Executive Life ?

              Connaissez vous la nature de l’infraction du très honnête Peyrelevade condamné à 500 000 USD, 5 ans de mise à l’épreuve et 3 ans d’interdiction d’entrée sur le territoire américain  ?

              Connaissez vous les 2 motifs de la cassation partielle d’ Octobre 2006 de la cour ? A t elle conclu que Tapie n’avait droit à aucune indemnisation ? 

              Est il vrai que la cassation partielle, loin de débouter Tapie, a conforté sa position et a incité ses avocats à réclamer, non pas la différence sur le prix de vente à Dreyfus mais sur la base de valeur en Bourse d’Adidas (7 milliards d’euros) ?

              N’est il pas vrai que c’est l’arrêt de la cour de cassation (11 ans après le dépôt de plainte !!) qui a ouvert la voie à l’arbitrage pour éviter les dérapages de l’indemnisation due à Tapie (milliards au lieu de millions) ?

              Est il vrai qu’il a fallu 11 ans à la justice ordinaire de la justice de France pour revenir au point de départ ? 11 ans pour ne rien décider ?

              Est il vrai que l’indemnisation de l’arbitrage ne représente que 20% de l’argent détourné par la banque ?

              Est il vrai que la culbute faite la banque entre Tapie et Dreyfus a échappé à l’impôt sur les plus valus grâce à des sociétés off shore ?

              Est il vrai que le véhicule offshore City Star, City Corp (Caimans) utilisé pour escroquer Tapie est la même société qui a fait tomber le crédit Lyonnais dans le cadre d’Executive Life (701 Millions USD) aux USA ?


              • MARMOR 1er juillet 2013 18:38

                est il vrai que le CL a « organisé » un incendie plus que suspect pour tenter de dissimuler des preuves de toutes ces turpitudes ?

                Méthodes dignes de la mafia, sauf que quand on a affaire à des mafieux, on le sait. Dans ce cas, nous croyons avoir affaire à la « crème » de la société !!!!

              • Dominique TONIN Dominique TONIN 1er juillet 2013 17:19

                @ l’auteur et tous les autres,

                 
                Eh oui ! dure réalité que celle de s’apercevoir qu’on est gouverné par des gens incompétents et de plus malhonnêtes à souhait ! Moi, je ne suis pas surpris parce que je le sais depuis des lustres, mais pour ceux qui continuent de croire et de cotiser pour l’UMPS , dur dur !..
                Tous les mêmes, gauche et droite confondue !
                Peut être pas encore tous pourris, mais reconnaissons que quand le vers est dans la coupe à fruits, les autres ne devraient pas tarder à l’être !
                Pour ceux qui ne sont pas directement corrompus, ils demeurent tout de même des « personnages de corruption passive » !
                Alors si comme moi vous en avez assez de ces scandales à répétition de ces pantalonnades électorales de ces carriéristes godillots, corrompus et serviles, rejoignez-nous : www.democratie-demos.eu


                • adeline 1er juillet 2013 19:23

                  Bonsoir, Dominique, ils ne sont pas du tout incompétents, ils sont incompétents pour ce que l’on croit attendre d’eux, eux ils font Leur carrière en utilisant les loies créées par leurs collègues que nous élisons, ils sont plutôt bon en fait, mais dans leur partition....


                • borowic 2 juillet 2013 02:08

                  Rien a rajouter a cet article qui démontre de manière brillante ce que je dis depuis des lustres a savoir que Christine Lagarde est une imposture.


                  • Baz Baz 2 juillet 2013 08:47

                    « J’attend la fin de leur monde »


                    • Jean-Paul Richier 2 juillet 2013 10:04

                      @Bulgroz

                      1)  Me semble que ce chiffre recouvre la recapitalisation + le coût de la structure de défaisance.

                      Adosser une structure de défaisance (le CDR) à un EPA (l’EPFR) était pour le moins contestable.

                      Et au-delà de ça, il s’agit de la question du sauvetage des banques (même nationalisée) par l’État, donc le contribuable.

                      2)  Et de plus, trois de ces arbitrages étaient franco-français. Le contenu d’un arbitrage étant en principe confidentiel, difficile d’en savoir beaucoup.

                      3)  771 M$, pour être précis.

                      Il faut dire que la condamnation par le grand jury fédéral de L.A. (juillet 2003) et l’arrangement de 771 M$ (décembre 2003), qui mettaient indirectement en cause l’État français, ont eu lieu au moment de la guerre d’Irak (mars 2003), donc à une époque où les relations franco-américaines n’étaient pas au beau fixe.

                      4)  Il a raconté des menteries au bureau des gouverneurs de la Fed ! Mais attention, hein, le cher homme a plaidé coupable tout en protestant de sa bonne foi….

                      5)  Elle ne s’est pas prononcée ni sur le préjudice, ni sur l’indemnisation, elle a « simplement » cassé les dispositions de l’arrêt d’appel qui condamnaient le CL et le CDR au titre de leur responsabilité contractuelle et de leur manquement à la loyauté.

                      6)  Je ne vois pas par quel processus.

                      7)  Au contraire, l’arrêt a été interprété comme favorable au CL et au CDR. L’affaire aurait pu tout simplement repasser en Cour d’appel.

                      8)  Le justiciable ordinaire est souvent confronté à ce genre de délais (d’ailleurs la France se fait régulièrement taper sur les doigts par la CEDH).

                      9)  Je ne sais pas exactement de quels chiffres vous parlez

                      10)  Les banques, payer des impôts, non mais allo quoi !?!

                      11)   »Citistar", société caïmanesque de Citibank.

                      Les montages sont difficiles à comprendre (y a du Pinault etc), et même les membres de la commission des Finances se sont cassés les neurones autour de la notion de « portage », mais Citistar a de fait été impliquée dans ces deux affaires.

                       

                      En conclusion, si vous voulez me faire dire que le Crédit Lyonnais était loin d’être net, vous prêchez un convaincu.

                      Si vous voulez me faire dire que les décisions de justice sont contestables, c’est une évidence.

                      Et vu la complexité de l’affaire Tapie/CL/Lagarde et de ses arcanes juridico-financières, je ne prétendrai pas à titre personnel avoir une opinion limpide.

                      Mon article visait simplement Christine Lagarde.


                      • Bulgroz 2 juillet 2013 12:03

                        Point 7 : voir audition de Jean-François Rocchi le3 septembre 2008 sur les demandes des liquidateurs à la Cour d’appel suite à l’arrêt de cassation : 

                        "Or, dans les écritures que les liquidateurs du groupe Tapie produisent devant cette Cour d’appel, en juin 2007, apparaît un fait étrange et nouveau : au lieu de demander, comme ils le faisaient d’habitude, la compensation plus ou moins intégrale de la plus-value qu’ils estimaient « avoir été abusivement captée par la banque », ce qu’ils appellent la « revente au double » – je mets des guillemets ; c’est leur thèse –, ils demandent la compensation du préjudice qu’ils auraient subi par une somme, certes extravagante mais inquiétante, partant de la valeur d’Adidas au moment où les écritures sont produites. L’entreprise ayant, entre-temps, été recédée par M. Louis-Dreyfus à de nouveaux actionnaires, elle est assez prospère et vaut, à ce moment-là, 9 milliards d’euros en capitalisation boursière à la bourse de Francfort. Or le groupe Tapie détenait 78 % dans cette société. Le calcul est simple à faire : il est question de quelque 7 milliards d’euros."


                      • Bulgroz 2 juillet 2013 12:48

                        11)   »Citistar« , société caïmanesque de Citibank

                        Faux, City Corp est bien un émanation de Citibank mais servait uniquement à abriter des opérations discrètes, non avouables et pour échapper au fisc. La preuve en est que pour acheter les actions Adidas, City Corp a reçu un financement du même Crédit Lyonnais.

                         »Clinvest consent un prêt participatif à City Star qui dispose d’obligations convertibles sur Omega laquelle achète les actions Adidas. et s’engage à les revendre à Ricesa., la banque assurant 92% du financement."

                        De toute manière, c’est de la vieille histoire, le portage est incontestable et avéré par la Justice.

                        D’ailleurs, Dreyfus a admis avoir toujours négocié directement avec le Crédit Lyonnais le rachat d’Adidas et non pas avec les structures intermédiaires faux nez de la banque dont il ignorait tout.

                        Le problème reste que votre article sur Madame Lagarde est mal venu, car elle n’a rien strictement à voir avec cette affaire pourrie. Elle s’est contenté de donner en tant que ministre, l’autorisation de l’Etat à la solution d’arbitrage alors que les risques devenaient incontrôlables.

                        Ecrivez plutôt sur Haberer et Peyrelevade.


                      • Jean-Paul Richier 2 juillet 2013 13:40

                        @Bulgroz

                        point 7 : D’accord, mais quel rapport avec l’arrêt de la CCass ?

                      • Jean-Paul Richier 2 juillet 2013 13:43

                        @Bulgroz
                        Point 11 : Quoi, faux ? Citistar était un fond d’investissement offshore de Citibank, une branche de Citicorp à l’époque, devenu en 1998 Citigroup après une fusion.

                         
                        Et si j’écris sur Mme Lagarde, c’est qu’Haberer et Peyrelevade ne comptent plus dans la vie publique, alors que Mme Lagarde y est très présente
                        Quand on a été ministre des Phynances et qu’on est présidente du FMI, on assume la totalité des ses propos et de ses décisions, c’est la règle du jeu, même si elle est sévère, pour tout acteur politique ou institutionnel de haut niveau.

                      • gaston gaston 2 juillet 2013 10:05

                        comment faire confiance à un triste personnage comme lagarde qui est prête à ramper et à lècher le cul au premier venu qui lui proposera une bonne place ?

                        Lagarde est le genre de personnage politique qui me fait vomir !
                        Si encore elle était compétente,mais c’est un tanche pas possible 
                        sarkozy était entouré de gens plus nuls les uns que les autres les morano dati guéant lefevre guaino alliotmarie ect ect , a t-on déja vu des ministres aussi minable ??? JAMAIS quand on pense que cette bande de bon a rien qui a fait tant de mal au pays a été grassement payé par le peuple à rien faire et se vautrer gratuitement dans le luxe ca fait mal au cul quand même et ne parlons pas de la fraude et magouille de toute cette racaille qui de toute façon restera impuni puisque les hommes politiques véreux ne vont jamais en prison ! quoi que c’est un peu plmus dur pour eux depuis que hollande laisse la justice travailler !

                        • art.35 2 juillet 2013 10:11

                          Cette cher christine le jour ou elle apprend sa nomination à la tete du FMI : « je vais préparer mes caisses » ....heu....... normalement on dit mes valises . Meme si nos cher politiciens ont tendence à les remplir de billets quand il passe la frontière la formulation est tout de meme moins suspect ...


                          • L'enfoiré L’enfoiré 2 juillet 2013 11:10

                            Une question à se poser : y a-t-il encore un tapis ? 

                             smiley

                            • Bulgroz 2 juillet 2013 14:31

                              C’est après la décision de la Cour de cassation que les liquidateurs ont, pour la première fois, demandé une indemnisation, non pas sur la base du prix de revente d’Adidas mais sur la base de sa valeur en bourse.

                              "ADIDAS a été introduite en bourse en 1995 avec une valorisation au prix de 11 milliards de francs en 1995, ce qui porte à la somme de 8 milliards 580 millions les 78 % du capital autrefois possédés par le Groupe TAPIE." (Cour d’Appel).

                              Pour se convaincre voir le chapitre B - Le manquement à l’obligation de loyauté par les sociétés mandataires, cause massive et suffisante des préjudices invoqués au profit des personnes du groupe T.... de la Cour de Cassation.

                              "Ainsi appréhendées par les juges d’appel au plan strictement causal, ces fautes ayant pour conséquences des gains manqués pour les victimes trouvent concrètement leur source dans la note du 17 novembre1992 et les conventions, négociations ou actes simultanés, subséquents ou successifs de mise en oeuvre par les mandataires de la stratégie approuvée (Mémorandum, lettres d’engagement et de mandat de vendre, cession intérimaires, constitution d’un actionnariat de transition, prêts à recours limités, etc...) en vue d’aboutir à la cession industrielle d’Adidas dans des conditions et des modalités préjudiciables aux personnes du groupe T.... 

                              et les conclusions :

                              Cette situation, exclusive de tout aléa, a privé le groupe T... d’une certitude de gain dans la conclusion de la reprise finale d’Adidas par M. L...-D.... Les causes des préjudices subis résultent du comportement intentionnellement fautif du groupe Crédit lyonnais."


                              • Jean-Paul Richier 2 juillet 2013 16:31

                                @Bulgroz

                                Si je puis me permettre, vous vous prenez les pieds dans le tapis.
                                Ce que vous citez provient non pas le l’arrêt de la CCass, mais de l’avis de l’avocat général (M Lafortune !), c’est-à-dire le mémoire du Parquet.
                                Or, l’assemblée plénière n’a *pas* suivi cet avis dans sa décision du 9 octobre 2006 : elle a pris en compte les pourvois et cassé l’arrêt de la CA.

                              • Bulgroz 2 juillet 2013 17:50

                                Exact, et ce que dit Monsieur Petit, bien sur, n’a strictement aucun intérêt ?

                                La Cour d’appel a confirmé la recevabilité de l’action engagée par les liquidateurs de Tapie. Point. L’annulation porte sur des motifs techniques et futiles

                                Le contrat de portage était avec la SDBO et non le Crédit Lyonnais, c’est donc la SDBO qui aurait du être condamné.,
                                La loyauté de la banque aurait consisté à prêter de l’argent à Tapie pour qu’il rachète les actions qu’il voulait vendre (? ???) ? On frise le ridicule. Voir l’audition de Monsieur Bertrand Schneiter

                                et puisque vous placez la barre très en matière de responsabilité, je suppose que vos prochains articles seront :

                                i) Mme Lagarde se prend les pieds dans le tapis ne payant des 591 Millions d’USD suite à l’arbitrage sur les frégates de Taiwan (contrat signé en 1991 par Mitterand, Dumas, Cresson).

                                ii) Mme Lagarde se prend les pieds dans le tapis en payant 771 Millions d’USD dans le cadre d’Executive life qui a été organisée en 1991 sous le mandat d’Edith Cresson et Beregovoy.

                                Au fait, pouvez vous me confirmer si l’état socialiste a annulé les 7 arbitrages consentis par le Crédit Lyonnais ?

                                Oui, 24 Milliards en comptant les recapitalisations - Privatisation du Crédit Lyonnais de 8, restent 16 Milliards de pertes sèches pour le contribuable Français. 


                              • Jean-Paul Richier 2 juillet 2013 23:43

                                 @Bulgroz

                                 - Faut savoir, vous êtes parti sur l’arrêt de la CCass et maintenant vous causez de l’avis de M Lafortune ou du rapport de M. Petit…

                                - La SDBO était une filiale du CL.

                                - Concernant la « loyauté », il se serait agi de perfuser M Tapie le temps que RL Dreyfus rachète Adidas.

                                - J’ai du mal à vous suivre, en fin de compte faites-vous la louange ou la critique de l’arrêt de la CA ?

                                - Concernant vos suggestions de prochains articles, pardonnez-moi mais vous vous prenez les pieds dans le tapis chronologique : lorsque les 591M$ ont été réglés à Taïwan, Mme Lagarde était encore présidente de Baker & McKenzie, et lorsque les 771 M$ ont été réglés à Uncle Sam, elle était déjà partie au FMI.

                                - Concernant les sept arbitrages précédents dans lesquels le CDR avait été engagé, je n’ai pas connaissance des détails, mais si vous avez constaté des aspects litigieux dans le choix ou le déroulement de la procédure de certains d’entre eux, n’hésitez pas à en faire part à l’assistance.


                                En conclusion :

                                - J’aurais plaisir à disséquer en votre compagnie les détails de l’affaire Tapie/CL/Lagarde. Et pourquoi pas, des scandales politico-financiers français depuis l’affaire du collier de la reine jusqu’aux révélations en cours de Pierre Condamin-Gerbier, en passant par le canal de Panama ou l’affaire Karachi-Takieddine. Mais je crains que l’expansion fractale ne soit pas de mise dans le cadre de cybercommentaires.

                                - Si vous voulez me faire dire que les socialistes ne sont pas des anges tombés du ciel, c’est -hélas- sans réticence que je vous prêterai mon épaule pour enfoncer cette porte ouverte.

                                - Rassurez-vous : je vous laisse le dernier mot, m’envolant demain vers un répit estival.


                                Et merci à tous ceux qui enrichissent cette contribution de leurs commentaires.


                              • Captain Marlo Pilou Camomille 2 juillet 2013 18:44

                                Churchill disait : « Il faut toujours nommer un Français à la tête des Institutions internationales, ce sont les seuls dont on est sûr qu’ils ne défendront pas les intérêts de leur pays... »

                                Je ne sais pas si le Crédit Lyonnais a ruiné Tapie, mais il a fait la fortune de beaucoup d’autres...

                                Un livre fort instructif sur les fortunes faites grâce au Crédit Lyonnais, c’est à dire la quasi totalité de nos fortunes nationales, sur le dos des contribuables :

                                « Argent public, fortunes privées, histoire secrète du favoritisme d’état ». d’Olivier Toscer.

                                Pinault, Arnault, Dassault, Boloré, Messier, Bouygues... cela vous dit quelque chose ?


                                • lloreen 3 juillet 2013 19:32

                                  En parlant d’ affaires, autant ne pas oublier le Koweit-Gate.On y retrouve tous les sinistres personnages.Même si cela date de 1991, on remarquera que certains -des pires- sont encore bien présents dans l’ arrière-cour.

                                  http://fr.scribd.com/doc/134373515/Livre-Koweit-Gate-de-1991

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