Quelques idées pour plus de démocratie
Européens et Américains élisent leurs politiques directement ou indirectement. Ces derniers sont apparemment plus à l’écoute de leurs riches donateurs que leurs électeurs. Pourtant, nos médias font l’éloge de nos démocraties. Mais oui, on a bien voté pour Sarkozy. De quoi on se plaint ? Je vais donc essayer de vous expliquer pourquoi nous ne sommes pas en démocratie.
Les grecs ne comprennent plus les agissements de leur gouvernement. On leur demande toujours plus d’efforts sans jamais les consulter. Quand enfin leur premier ministre issue d’une dynastie royale (cela pourrait l’être, son père et grand-père ont précédemment occupé la même fonction suprême) leur promet un référendum, l’indignation qui s’en est suivi chez les dirigeants étrangers (l’indignation n’est pas réservé aux pauvres !) a eu raison de cet acte démocratique. Ce peuple ne veut plus de ses dirigeants mais n’ont aucun moyen de les renverser malgré plus d’un an de protestation (voir d’émeute) devant le siège du parlement.
Les italiens sont constamment humiliés par les frasques sexuelles et judiciaires de leur cavalière. Ce dernier, régulièrement au pouvoir depuis 16 ans, est sans doute un des responsables de la situation actuelle. Les italiens ont même inventé la journée sans Berlusconi dans les médias. Même en étant plus pacifiste, aucun moyen de pousser à la démission le président du gouvernement. En effet, il arrive régulièrement à obtenir un vote de confiance du parlement qui ne veut pas se saborder même avec une faible majorité. Le président de la république n'a même pas ce pouvoir malgrè son gros salaire et son devoir de garantir la démocratie.
En 2000, Al Gore obtient plus de voies que Bush. Malheureusement, ce serait trop simple de compter uniquement les voies des électeurs pour élire The président. En effet, Chaque état possède un nombre de grands électeurs proportionnellement à sa population. Le candidat qui gagne un état, gagne tous ses grands électeurs. Ainsi en gagnant de justesse la Californie, état le plus peuplé, un candidat gagne l’intégralité de sa cinquantaine de grands électeurs et creuse ainsi fortement l’écart ignorant des millions de voies opposées. Bush a donc été élu légalement, mais je ne dirais pas démocratiquement.
Mais vous vous dîtes, malgré un peu d’apathie, ces gens restent en place grâce à la confiance que leur accordent les députés et sénateurs que nous avons élus démocratiquement. Cela suffit-il à se dire que le système est démocratique ?
Je ne le pense pas. Certes, les pays occidentaux ne sont pas des régimes totalitaires, beaucoup de pays sont pires que les nôtres, mais ce n’est pas une raison pour se contenter de ce que nous avons. Tous simplement car ces systèmes peuvent être très facilement plus démocratique. Je remarque principalement trois axes majeurs d’évolution nécessaire.
Le premier concerne les institutions. En France, nous élisons un président qui de fait, dirige le pays s’il a le soutien du parlement. Sachant qu’il n’est responsable devant aucune autre institution (hormis la haute cours de la république en cas de fautes graves seulement) et que lui seul possède le pouvoir de dissolution du parlement, il se retrouve donc inamovible pendant tous son long mandat. Lorsque celui n’applique pas son programme électoral et n’a plus la confiance du peuple, trouvez vous normal qu’il termine son mandat ? Dans les régimes parlementaires, c’est le premier ministre qui dirige. Petite avancée, il est responsable devant le parlement qui peut le contraindre à la démission via la motion de censure (généralement proposée par l’opposition minoritaire) ou un vote de confiance (demandé par le premier ministre lui même). Sachant qu’un renversement de gouvernement implique généralement une dissolution, les parlementaires de la majorité sont peu enclin à se saborder eux même au risque de perdre leur poste. Ne faudrait-il pas une institution indépendante dont le rôle serait de dissoudre le parlement lorsqu’elle sent la perte de confiance du peuple ? Dans les régimes parlementaires le rôle du président n’est qu’honorifique. Il ne dissout l’assemblée que sur demande du premier ministre, étant de plus élue par cette même assemblée. Ne pourrait on pas lui donner un vrai rôle avec le droit de dissoudre le parlement de son propre chef (et ainsi exercer une vraie pression sur le gouvernement lorsque celui ci va contre le peuple, cf réforme des retraites entre autres), le droit de promulguer les lois (et non le devoir, il doit refuser une loi que le peuple ne veut pas) et le devoir de consulter régulièrement le peuple par référendum sur les lois cruciales et les questions primordiales de nos relations extérieurs (A t-on consulter les peuples sur leur position à propos de l’indépendance de la Palestine ? En quoi Sarkozy, Cameron et Obama peuvent ils se prononcer sur cette question sans nous consulter !). Pour avoir une vraie légitimité, il devrait donc tous se faire élire directement par le peuple. Pour s’assurer qu’il soit toujours en accord avec le peuple, il faut que son mandat soit court et qu'il soit soumis fréquemment au suffrage universel. Etant donnée qu’il ne dirige pas, il n’y a aucun risque d’instabilité. Le peuple pourrait donc élire son président chaque année et s’assurer qu’il contrôle bien nos politiques. On peut même lui proposer un petit salaire de base et l’octroi d’une grosse prime en cas de réélection dans le but qu'il soit vraiement à notre écoute sur ce très cours mandat. Dans les monarchies, il faudrait donc supprimer le monarque qui est de toute façon inutile et n’a plus raison d’être.
Le second concerne le système électoral. Personne ne trouve rien à redire sur notre scrutin uninominal à deux tours. Certes, pléthores de candidats peuvent se présenter à la présidence ou à la députation. Cependant, on a inventé le vote « utile ». Sous crainte de voir un méchant extrême arrivé au second tour, on nous incite à voter pour un des deux grands partis. La majorité des électeurs se retrouve donc dans l’obligation de choisir « le moins pire » des deux et se refuser le droit de choisir le candidat qui lui plait le plus. Sous entendu, voter pour un petit parti est un vote inutile. Les petits partis se retrouvent ainsi dans l’impossibilité de venir détrôner les deux grands. Savez vous qu’il existe un système permettant de rendre tous votes utiles ? Cela s’appelle le vote alternatif. Tant qu’aucun candidat n’obtient la majorité absolue, on élimine le candidat ayant obtenue le moins de voie tout en prenant en compte le choix alternatif des bulletins ainsi éliminés. Wikipédia l’explique très bien. A savoir que ce système est utilisé pour élire le président de l’Irlande (malheureusement son rôle n’est qu’honorifique). L’électeur peut donc choisir un petit candidat n’ayant à priori aucune chance tout en pouvant exprimer un deuxième, troisième … choix sans avoir peur de laisser passer un « méchant candidat ». Sans cette crainte, un petit parti peut donc, sur la base d’un bon programme, se retrouver au pouvoir, ou du moins émerger dans la vie politique plus facilement. Ce système met donc à mal le bipartisme. De plus, s’il avait été utilisé en 2002, Le Pen n’aurait jamais été au second tour (en effet il n’y a qu’un seul tour), et Jospin aurait certainement été élu (les électeurs ayant voté en premier choix pour l’extrême gauche ou Chevènement, auraient pu exprimer en choix alternatif Jospin et non Chirac ou Le Pen). Il est à noter que les primaires deviennent donc inutiles. Tous les candidats d’un même parti se présente directement et les électeurs les classeront dans l’ordre de leur choix sur le bulletin. De 4 tours (avec les primaires), on se retrouve avec seulement un tour, cela engendre donc des économies et des campagne plus courtes (donc moins de mensonges et de dépenses). Pour élire un parlement qui soit plus représentatif des français, je suis pour l’abolition des circonscriptions (de toutes façon, la plupart des députés passe plus de temps à Paris que dans leur "fief" electorale) et pour une méthode entièrement à la proportionnel. Mais vous allez me dire que cela provoquera une instabilité due au manque de majorité dégagé par cette méthode. Le problème est en fait la méthode de distribution des sièges. Avec le vote alternatif, l’on peut déterminer en un tour un parti avec une majorité absolue des voix, puis un second, un troisième … L’on pourrait attribuer 55% des siège à la première liste choisie par la majorité du peuple, 30% à la seconde, 10% à la troisième et des résidus aux autre listes significatives. Aucun parti n’aurait une majorité outrageuse tout en assurant une majorité stable et une représentativité des autres parties. Je trouve cela plus démocratique. Le vote blanc devrait également être pris en compe pour mettre à mal la légitimité des élues qui n'auraient pas réussi à convaincre une large majorité du peuple.
Le troisième concerne la liberté et l’indépendance de la presse pour permettra à toutes les opinions de s’exprimer et mettre à mal la pensée unique. Sans cela, aucun petit parti avec de vraies idées intéressantes et mettant réellement à mal l’UMPS ne peut émerger. Mais cela mérite un article à part entière.
Je conclurais en disant que tant qu’un système peut évoluer vers plus de démocratie de manière évidente me pousse à dire que nous ne sommes pas à démocratie. J’attends vos réactions.
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