Stéphane Lhomme appelle à un Front de la gauche et de l’écologie
Stéphane Lhomme, l’anti-nucléaire convaincu parmi les convaincus, l’un des quatre candidats aux primaires d’EELV, l’avait déjà prôné le 15 novembre 2011, il l’a réaffirmé en début de semaine sur son blog : pour lui il n’y a pas d’alternative possible, l’avenir est à « un Front de la gauche et de l'écologie : Le Front de gauche, Europe écologie-Les Verts et le NPA doivent s'unir pour construire une vraie alternative à la droite… et au PS »
Déjà dans son premier appel de novembre dernier (STEPHANE LHOMME Ecologiste de Gauche : Pour une alliance Europe-Ecologie - Front de Gauche), il exhortait à « une alliance Europe-Ecologie - Front de Gauche. Afin que les écologistes ne se renient pas sur le nucléaire et n'aident pas le PS à infliger l'austérité aux français ».
Il y expliquait en substance que « négocier avec le PS n'est pas franchement porteur d'avenir pour les écologistes d'autant que - comme si la catastrophe Fukushima n'avait jamais eu lieu - le PS et son candidat François Hollande se veulent inflexibles sur le nucléaire : il n'est pas question d'envisager le moindre plan de sortie, ni même de stopper le chantier du réacteur EPR, pourtant déjà plombé par les retards, les surcoûts, les malfaçons.
Alors, pourquoi continuer à discuter avec le PS, ou du moins exclusivement avec le PS ? Les écologistes doivent immédiatement proposer des négociations au Fdg et au NPA, dans le but de créer un grand Front de la Gauche et de l'Ecologie ». Car « autant le PS reste immuablement pronucléaire, autant il est possible d'avancer sur cette question avec les autres formations de gauche : le Parti de gauche (composante du Front de Gauche) et le NPA ont pris position pour la sortie du nucléaire. Seuls les dirigeants du PCF restent encore accrochés à l'atome mais il semble que ce soit de moins en moins le cas à la base. Et l'arrivée d'EELV dans un Front de gauche élargi à l'écologie ne manquerait pas de faire pencher la balance du bon côté ».
Puis il précisait : « Il ne s'agirait pas pour autant de remettre en cause les différentes candidatures à l'élection présidentielle : bien sûr, dans l'absolu, une candidature unitaire serait le mieux, mais elle semble improbable et, après tout, rien ne s'oppose à ce que Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou fassent entendre chacun le point de vue de leurs courants respectifs ».
Et enfin il concluait : « Par ailleurs ce n'est pas à la population de rembourser des dettes dont elle n'est pas responsable et de se sacrifier pour rétablir les profits des banques et des multinationales. Et les écologistes n'ont pas à participer à un gouvernement anti-écologiste et antisocial.(…) Il n'y a donc manifestement aucune raison pour se renier en faisant avec le PS une alliance... contre-nature ».
Voilà bien un appel qui aurait mérité un peu plus de publicité…
Et comme c’est probablement l’enseignement qu’il en a tiré, le 10 avril dernier Stéphane Lhomme rééditait son appel :
« Le Front de gauche, Europe écologie-Les Verts et le NPA doivent s'unir pour construire une vraie alternative à la droite… et au PS
Actuellement, le Front de gauche est porté par une incontestable dynamique atour de son candidat Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, même si Philippe Poutou et Eva Joly sont aujourd'hui en berne dans les sondages, il ne faut pas oublier que le NPA a connu quelques succès juste après sa création, de même que Europe écologie-Les verts (EELV) lors des élections européennes puis régionales.
Ces trois organisations connaissent donc tour à tour leur "heure de gloire", sans pour autant arriver à changer réellement le cours des évènements. Les dirigeants du Front de gauche feraient bien de ne pas se griser et d'écouter les aspirations de la base : la dynamique actuelle n'a pas pour objet de consacrer leur supposée "victoire" sur EELV et sur le NPA, mais de créer les conditions d'une véritable alternative à la droite… bien différente de la simple alternance proposée par le Parti socialiste.
Dans ce contexte, le Front de Gauche, EELV et le NPA (et éventuellement d'autres organisations) doivent s'unir dans un ensemble plus grand et plus fort qui pourrait s'appeler le Front de la gauche et de l'écologie.
(...) Dans le cas d'un succès de François Hollande, rien ne serait alors plus dérisoire que de voir, lors de la constitution du nouveau gouvernement puis lors des élections législatives, certains leaders de la "gauche de la gauche" ou de l'écologie faire finalement allégeance au PS.
Il n'est en effet pas envisageable de cautionner la mise en place de politiques antisociales - "justifiées" par le remboursement de dettes dont la population n'est pourtant pas coupable - et anti-environnementales (…) Il faut donc balayer le dérisoire accord signé avec le PS par des dirigeants d'EELV désireux de devenir ministres ou députés, de même qu'il est impensable que, après avoir (à juste titre) dénoncé le projet très libéral de Hollande, des gens s'arrangent avec le PS pour les mêmes objectifs de carrière politique.
(…) Il est grand temps d'agir, et ce dès les échéances électorales (présidentielles et législatives) seront passées. J'invite le Front de gauche, Europe écologie-Les Verts et le NPA à prendre ensemble les initiatives nécessaires pour organiser des États généraux de la gauche et de l'écologie afin de construire enfin le mouvement que de millions de gens attendent. »
Ce lapsus de fin construit à partir de l’absence d’un « que » dans la phrase (« Il est grand temps d'agir, et ce dès les échéances électorales présidentielles (…) » au lieu de « Il est grand temps d'agir, et ce dès [que] les échéances électorales (présidentielles (…) seront passées »), ne trahirait-il pas l’envie très forte mais encore réprimée de Stéphane Lhomme d’appeler les écologistes à agir pour permettre l’indispensable accession d’un certain candidat au second tour ? Cela ne pourrait que traduire chez lui un sens des responsabilités et des enjeux contemporains qui serait tout à son honneur. Une valeur apparemment bien absente chez ceux qu’il est désormais convenu d’appeler les fossiles de la politique, qu’ils soient mus par une bien méprisable cuisine électoraliste ou une idéologie gravement rigidifiée, au détriment de l’avenir de leurs concitoyens… dont ils ne veulent bien sûr que le bonheur.
39 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON