TAFTA inacceptable servilité de François Hollande aux multinationales ?…
« …Même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave… ». Condorcet
« Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu'il y aura une accumulation de peurs, de menaces, de crispations » C’est à croire que lorsque, au cours d’une visite officielle aux USA, François HOLLANDE faisait cette déclaration lors d'une conférence de presse commune avec OBAMA, il avait la citation de CONDORCET à l’esprit. En misant sur l’ignorance des populations concernant le traité commercial transatlantique (TAFTA) pour éviter qu’elles ne se ‘’cabrent’’, il se pose en larbin des multinationales qui poussent à la libéralisation des échanges avec les Etats-Unis. En souhaitant publiquement une accélération des discussions qui se déroulent, d’ailleurs dans l’opacité la plus totale pour étouffer la critique qui monte, il trahit ainsi les Français et leurs intérêts.
Opacité totale, mais n’est-ce pas une chose courante pour ce type de négociations ?
Pour justifier cette opacité, François HOLLANDE (comme d’autres chefs d’Etat) prétend que la commission Européenne est comme dans une partie de poker, elle ne tient pas à dévoiler ses cartes pour ne pas informer son partenaire et néanmoins concurrent dans la négociation…Soyons sérieux, avec les moyens dont disposent les USA si on se réfère aux révélations d’Edouard SNOWDEN, concernant l’espionnage de la commission Européenne et des principaux dirigeants Européens, Ils sont bien informés des cartes des négociateurs Européens et du coup les raisons de cette opacité d’une négociation à huit clos ne tient pas. Pas plus d’ailleurs que de se retrancher derrière le Parlement qui aura à s’exprimer sur le Grand Marché Transatlantique et qu’il pourra éventuellement bloquer TAFTA…Ce qui est vrai, mais malgré une forte opposition d’un nombre important de nouveaux parlementaires Européens, la majorité est Sociale Démocrate et de Droite dominée par le parti populaire Européen, ceux la même dont les gouvernants de leurs pays respectifs ont imposé ce type de négociations, tant dans la forme que sur le fond. On peut difficilement imaginer qu’une fronde généralisée des parlementaires Européens, PS - Sociaux démocrates et UMP - parti populaire, débouche sur une jacquerie contre le traité final et la décision des chefs d’Etat membres, par ailleurs, de l’une ou de l’autre de ces formations politiques qui l’auront agréé.
Vouloir accélérer les négociations, c’est cautionner un marché de dupe pour l’Europe « libérale » mais protectrice.
François HOLLANDE, en souhaitant accélérer les négociations, cautionne un marché de dupes pour une Europe « libérale » mais protectrice, car à force de répéter que l’Europe est libérale, on oublie combien elle est règlementée quand il s’agit de protéger le consommateur… Personne en Europe ne mange encore de bœuf aux hormones, du porc à la Ractopamine, du poulet chloré ou de produits OGM seulement autorisés au USA. Ce sont ces protections qui risquent d’être remises en cause par l’accord en cours de négociation. D’autant plus que Karel de GUCHT, le commissaire européen au Commerce qui souhaite ‘’rempiler’’ à la commission, car « Cela permettrait de conclure rapidement le Traité transatlantique ». (http://www.rtbf.be/info/monde/detail_karel-de-gucht-veut-rempiler-au-poste-de-commissaire-europeen-au-commerce?id=8285056) a déjà dit qu’il céderait sur les poulets lavés au chlore et que ça ne posait aucun problème si c’était indiqué sur l’étiquetage. Problème, quand on n’a pas beaucoup d’argent et qu’il faut faire les courses pour manger, la seule étiquette qu’on regarde, c’est celle du prix. Mais de plus, annoncer en cours de négociation que l’on va céder sur tel ou tel point, affaiblit encore plus les négociateurs de l’Europe face à leurs homologues des USA.
Sur la question des OGM. Alors qu’aux Etats-Unis un Etat sur deux envisage de rendre obligatoire un label indiquant la présence d‘organismes génétiquement modifiés dans un aliment, une mesure souhaitée par 80 % des consommateurs du pays. Les industriels de l’agroalimentaire, là comme en Europe, poussent à l’interdiction de ce type d’étiquetage. L’Association nationale des confiseurs n’y est pas allée par quatre chemins : « L’industrie américaine voudrait que l’APT avance sur cette question en supprimant la labellisation OGM et les normes de traçabilité. » La très influente Association de l’industrie biotechnologique (Biotechnology Industry Organization,), dont fait partie le géant MONSANTO, s’indigne pour sa part que des produits contenant des OGM et vendus aux Etats-Unis puissent essuyer un refus sur le marché européen. Elle souhaite par conséquent que le « gouffre qui se creuse entre la dérégulation des nouveaux produits biotechnologiques aux Etats-Unis et leur accueil en Europe » soit prestement comblé. MONSANTO et consorts ne cachent pas leur espoir que la zone de libre-échange transatlantique permette d’imposer enfin aux Européens leur « catalogue foisonnant de produits OGM en attente d’approbation et d’utilisation ».
Vouloir accélérer les négociations, un crime contre la protection des populations l’environnement, la santé ?…
François HOLLANDE, par son attitude auprès de OBAMA, en souhaitant accélérer les négociations, se fait complice d’un crime contre la protection des populations, l’environnement, la santé. Au premier rang desquelles les normes de qualité dans l’alimentation qui sont prises pour cible et pour lesquelles les USA n’entendent pas céder. L’industrie américaine de la viande entend obtenir la suppression de la règle européenne qui interdit les poulets désinfectés au chlore. A l’avant-garde de ce combat, le groupe YUM, propriétaire de la chaîne de restauration rapide Kentucky Fried Chicken (KFC), peut compter sur la force de frappe des organisations patronales. « L’Union autorise seulement l’usage de l’eau et de la vapeur sur les carcasses », proteste l’Association nord-américaine de la viande, tandis qu’un autre groupe de pression, l’Institut américain de la viande, déplore le « rejet injustifié par Bruxelles des viandes additionnées de bêta - agonistes, comme le chlorhydrate de ractopamine ». La Ractopamine est un médicament utilisé pour gonfler la teneur en viande maigre chez les porcs et les bovins. Du fait de ses risques pour la santé des bêtes et des consommateurs, elle est bannie dans cent soixante pays, parmi lesquels les Etats membres de l’Union, la Russie et la Chine.
Pour la filière porcine américaine, cette mesure de protection constitue une distorsion de la libre concurrence à laquelle TAFTA doit mettre fin d’urgence. Il faut savoir que « Les producteurs de porc américains n’accepteront pas d’autre résultat que la levée de l’interdiction européenne de la Ractopamine », menace le Conseil national des producteurs de porc (National Pork Producers Council, NPPC). Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, les industriels regroupés au sein de Business Europe dénoncent les « barrières qui affectent les exportations européennes vers les Etats-Unis, comme la loi américaine sur la sécurité alimentaire ». Depuis 2011, celle-ci autorise en effet les services de contrôle à retirer du marché les produits d’importation contaminés. Là encore, les négociateurs de TAFTA sont priés de faire table rase.
L’effondrement de la biodiversité, la dérive climatique, l’avancée des déserts, la fin des ressources, les difficultés financières et économiques de l’Europe et de la France qui sont à la fois reliées aux difficultés d’approvisionnement en énergie, à la menace du réchauffement climatique, au décalage entre les ressources disponibles et la croissance démographique, à la faiblesse des stock alimentaires et à l’effondrement de la biodiversité devraient être au cœur des débats politiques ou économiques et guider toutes les prises de position tant nationales qu’internationales. Les négociateurs du Traité Transatlantique, pas plus que les médias, ne semblent se soucier de ces problèmes pourtant fondamentaux pour l’avenir de l’ensemble de l’Humanité.
Vouloir accélérer les négociations valide une justice privée d’exception…
François HOLLANDE, par son attitude auprès d’OBAMA de vouloir accélérer les négociations, valide une Justice privée d’exception au service des Multinationales. Sous un tel régime, les entreprises seraient en mesure de contrecarrer les politiques de santé, de protection de l’environnement ou de régulation de la finance mises en place dans tel ou tel pays en lui réclamant des dommages et intérêts devant des tribunaux extrajudiciaires. Composées de trois avocats d’affaires, ces cours spéciales répondant aux lois de la Banque mondiale et de l’Organisation des Nations unies (ONU) seraient habilitées à condamner le contribuable à de lourdes réparations dès lors que sa législation rognerait sur les « futurs profits espérés » d’une société. INADMISSIBLE !
Au départ, ce système de justice privée par tribunal arbitral servait à consolider la position des investisseurs dans les pays en développement dépourvus de système juridique fiable. Il leur permettait de faire valoir leurs droits en cas d’expropriation. Mais l’Union européenne et les Etats-Unis ne passent pas précisément pour des zones de non droit, ils disposent au contraire d’une justice fonctionnelle et pleinement respectueuse du droit à la propriété. En les plaçant malgré tout sous la tutelle de tribunaux spéciaux, TAFTA démontre que son objectif n’est pas de protéger les investisseurs, mais bien d’accroître le pouvoir des multinationales. Trois mille trois cents entreprises européennes sont présentes sur le sol américain par le biais de vingt-quatre mille filiales, dont chacune peut s’estimer fondée un jour ou l’autre à demander réparation pour un préjudice commercial. Un tel effet d’aubaine dépasserait de très loin les coûts occasionnés par les traités précédents. De leur côté, les pays membres de l’Union européenne se verraient exposés à un risque financier plus grand encore, sachant que quatorze mille quatre cents compagnies américaines disposent en Europe d’un réseau de cinquante mille huit cents filiales. Au total, ce sont soixante-quinze mille sociétés qui pourraient se jeter dans la chasse aux trésors publics.
François HOLLANDE, en souhaitant accélérer les négociations, alors qu’il sait ce que veulent et obtiendront les entreprises Américaines s’il obtient satisfaction, il met la France et l’Europe au service de la domination mondiale des USA. En voulant accélérer les négociations du traité commercial transatlantique (TAFTA), François HOLLANDE foule au pied les intérêts qu'il est chargé de défendre et trahit là, non seulement la confiance de ceux qui ont voté pour lui, mais trahit tous les Français. IL est vrai que depuis longtemps déjà, la gouvernance de la France et de l’Europe est soumise à une oligarchie ‘’militaro -économico - financière ‘’ Américaine qui lui impose ses desidératas (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/qui-gouverne-reellement-135165). En maintenant dans l’ignorance, les populations sur les négociations TAFTA pour éviter qu’elles se ‘’cabrent’’ c’est aussi l’une des clés de la pérennité de sa domination… Delà à imaginer qu’en échange d’une accélération des négociations, OBAMA ait exigé préalablement l’achat de gaz de schiste Américain par la France, via ERDF, il a un pas que je n’oserais toutefois pas franchir…Du moins pour l’instant…
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