En l’occurrence, la politique de l’Union Européenne et de l’Organisation Mondiale du Commerce sert avant tout les intérêts du grand capital privé. Ce qu’on nous prépare est vraiment grave.
Voir nos deux derniers articles :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/19/lamy-hollande-omc-et-classes-moyennes-ii-49035.html
Lamy, Hollande, OMC et « classes moyennes » (II)
Le 19 juillet 2013, RFI annonce « G20 : réunion des ministres des
Finances à Moscou ». Il s’agit d’une réunion préparatoire du
sommet du G20 qui doit avoir lieu dans un mois et
demi à Saint-Pétersbourg. Dans un article intitulé « Le G20
veut avancer sur l’évasion fiscale », Clicanoo évoque « une économie mondiale encore
fragilisée par l’essoufflement des pays émergents ». La
récession en Europe et les faiblesses de l’économie des Etats-Unis
se répercutent sur d’autres pays, à commencer par la Chine, le
Brésil, l’Afrique du Sud, la Russie... Rien d’étonnant, si on pense
notamment au rôle joué par les délocalisations US et européennes
dans le développement des économies des pays dits « émergents ».
Mais dans ce cas, le système capitaliste mondialisé est-il vraiment
un « système très efficient », comme le plaide l’actuel
directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC),
Pascal Lamy, dans ses déclarations au Journal du Dimanche
commentées dans nos articles récents « Pascal Lamy, la France et le « protectionnisme »
» et « Lamy, Hollande, OMC et « classes moyennes » (I) »
? On retrouve dans la pratique la même logique de Lamy et de l’OMC
dans les considérations développées par François Hollande lors de
son entretien du 14 juillet et analysées dans notre article «
François Hollande et les « dix prochaines années » ».
C’est pourtant la perspective inquiétante d’une crise économique
planétaire qui pousse les gouvernements des pays du G20 à
s’intéresser de près à la fiscalité des multinationales, aux paradis
fiscaux, à l’évasion fiscale... Mais qui ose s’en prendre au pouvoir
mondialisé de la grande finance internationale ? Et lorsque Pascal
Lamy affirme explicitement que « les classes moyennes se
développent rapidement » dans les pays « émergents », quelle
est la réalité ? Le salaire minimum dans les principales zones
industrielles chinoises n’atteint pas 200 euros mensuels, et pareil
en Indonésie. Il se situe autour de 45 euros au Niger, 120 euros au
Mexique, 230 euros au Brésil et 400 euros en Argentine. Le salaire
moyen est inférieur à 700 euros en Afrique du Sud et à 80 euros au
Nigéria. Il est de 300 euros par mois en Chine, alors qu’il semble
être très bas en Inde. A comparer avec un salaire moyen de 2400
euros en France, avec un salaire minimum de 1425 euros. Où sont les
« classes moyennes » qui d’après Pascal Lamy se développeraient dans
les pays « émergents » ? Et au sein même de l’Union Europénne, le
salaire minimum est de 374 euros mensuels en Croatie, de 158 euros
en Bulgarie et en Roumanie, de 377 en Pologne... Il semble bien que
l’on ait affaire à une stratégie de nivellement par le bas, que
François Hollande contribue à appliquer dans le cas de la France. Le
19 juillet également, Challenges écrit « Ces assureurs qui feraient plonger
l’économie en cas de faillite », le Conseil de sécurité
financière mis en place par le G20 ayant demandé à neuf assureurs
dont AXA de renforcer leurs mesures préventives destinées à couvrir
une éventuelle défaillance. Quant au rapport de l’OMC de 2013 sur le commerce mondial,
il ne semble pas communiquer un grand optimisme. Et les populations
y apparaissent-elles autrement que comme des outils économiques ?
[la suite, sur le lienhttp://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/19/lamy-hollande-omc-et-classes-moyennes-ii-49035.html
]
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/20/big-mac-competitivite-omc-salaires-retraites-49037.html
Big Mac, compétitivité, OMC, salaires, retraites...
Le 20 juillet 2013, L’Express annonce « Fin du premier round de
négociations sur la réforme des retraites ». L’article cite
une source gouvernementale d’après laquelle François Hollande «
a pris des risques sur l’emploi, sur la famille, il le fera aussi
sur les retraites ». Mais quel risque prennent Hollande et
les membres du gouvernement, dont l’avenir est largement garanti ? A
fortiori, avec une politique de casse sociale réclamée par
plusieurs tutelles internationales : Union Européenne (UE),
Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE),
Fonds Monétaire International (FMI)... sans oublier la surveillance directe exercée par le milieu de la
grande finance. Tel est le contexte du bluff médiatique autour du
prix du Big Mac : un « indicateur » qui n’a aucun sens, mais
chercherait-on à impressionner les « petits ciyoyens » indignés
devant l’actuelle politique gouvernementale ? L’opération
publicitaire vise à culpabiliser les salaires français. Le
Figaro écrit « Le Big Mac confirme la perte de
compétitivité de la France », se référant à ce sujet à un
article diffusé par The Economist avec le titre « The Big Mac index. Value meal »
et à la note « What does euro area adjustment mean for your Big
Mac (index) ? – an update » parue sur le site du think tank Bruegel
avec la signature de son directeur Guntram Wolff. A la tête
de Bruegel se trouve l’ancien président de la Banque Centrale
Européenne Jean-Claude Trichet, qui préside également la branche européenne de la
Commission Trilatérale. Un ancien président européen de la
Commission Trilatérale, Mario Monti, a été aussi président de
Bruegel. L’un des fondateurs de Bruegel, Jean Pisani-Ferry, a récemment été nommé commisaire général à la stratégie et à la
prospective auprès du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Sur le Big
Mac, TF1 répercute « Compétitivité : la France trahie
par son Big Mac », et L’Express « Compétitivité : la France décroche,
la preuve en Big Mac ». Challenges répond « Pourquoi le Big Mac Index ne peut
pas mesurer la compétitivité ». Mais quel analyste ose
s’interroger sur le sens de la notion même de « compétitivité »,
imposée aux Etats par les règles de l’OMC dans le cadre de la
mondialisation du capitalisme ? Le 20 juillet, le NPA se plaint «
Taxe sur les transactions financières : banquiers, vos désirs sont
des ordres ». La Voix du Nord rapporte à son tour « Un journaliste allemand
à Hollande : « Vous croyez vraiment à ce que vous racontez ? » »
et RTL évoque « Hollande : les phrases marquantes
du dîner avec la presse ». Des reflets d’un état de
l’opinion. Et qui peut sérieusement croire à « l’indicateur Big Mac
» alors que, d’après les données fournies par The Economist,
son prix au Brésil (salaire minimum de 230 euros mensuels,
équivalent à 57 Big Mac) est supérieur au prix rapporté pour la
France ?
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/07/20/big-mac-competitivite-omc-salaires-retraites-49037.html
]
et pour rappel :
Lamy, Hollande, OMC et « classes moyennes » (I)
Pascal Lamy, la France et le « protectionnisme »
François Hollande et les « dix prochaines années »
14 juillet 2013, G16 et « gestion » de la France
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia