Vaccination obligatoire déguisée : comment la sémantique des « enfumeurs » du nouveau monde tente de nous mener en bateau…
Dans un article écrit en mai 2019, à la veille des dernières élections européennes et intitulé « le macronisme et la technique de l’enfumage sémantique » (lien : https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-macronisme-et-la-technique-de-l-215409), j’analysais le vocabulaire politique du « nouveau monde »… En résumé, pour ceux qui s’y intéresseront, « une vaste escroquerie sémantique où l’on utilise des termes à tort et à travers, de manière approximative, en allant même jusqu’à leur donner une signification radicalement opposée à leur sens premier et pourtant évident !!! Cette manipulation sémantique est telle, qu’on va jusqu’à faire dire à un mot son exact contraire » …
Le « progressisme » moderne est ainsi revendiqué par la macronie, adepte d’un « ultra-libéralisme » euro idolâtre… Les opposants sont ramenés au rang de « populistes » ou de « conservateurs » ringards…
Belle inversion sémantique, là où auparavant, le « progressisme » désignait plutôt la gauche et ses valeurs traditionnelles et où le terme de « conservateur » renvoyait à la droite libérale. L’archétype giscardien de cette droite était d’ailleurs à une époque jugé ringard par une partie non négligeable de l’élite politico-médiatique boboisante, qui s'est depuis ravisée… M. Macron, ironie du sort, est sans doute le meilleur fils spirituel de, feu M. Giscard d’Estaing, dont il a presque cloné le parcours…
Une chose est sûre, le "brouillage sémantique" est un symptôme de la confusion créée par Emmanuel Macron dans le paysage politique de "l'ancien monde", dont il a ébranlé les fondations.
Ce "brouillage sémantique" est une prouesse érigée en technique qui consiste à faire dire aux mots, aux choses ou aux écrits leur exact contraire… La « génération macron » s’est désormais pleinement appropriée cette méthode jupiterienne « inversive », qui ne constitue rien d’autre que de la manipulation psychologique…
Ces infatigables marcheurs ne doutent plus de rien ! Ils peuvent ainsi réussir le tour de force de nous faire croire que quelque chose qui a été dit ne l’a pas été, ou que le contenu d’un écrit signifie en réalité le contraire de ce qui est pourtant écrit… On nage en pleine schizophrénie… L’Absurdie psychologique après l’Absurdistan administratif et politique…
Les plus indulgents souligneront, que n'est pas nouvelle la tendance de nombreux politiques à prendre les citoyens pour des « c - - s » … Mais tout de même !
L’imposture idéologique, du « en même temps » est déjà difficilement supportable (voir mon précédent article : M. Macron a été successivement socialiste, libéral, patriote et même populiste ! Si, si ! https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-macronisme-et-la-technique-de-l-215409) … Il tente d'ailleurs actuellement une "synthèse" pour mettre de l'ordre dans ses idées, en vue des prochaines présidentielles...
Sont a fortiori insupportables les mensonges frontaux et évidents pratiqués par des ministres macroniens qui nous prennent pour des « billes » (je préfère mettre des "l" pour ne pas être vulgaire) !
Le 24 novembre 2020, Emmanuel Macron, champion de la transparence, avait ainsi assuré dans son allocution, que la vaccination contre la COVID ne serait pas obligatoire en France. Le respect du « libre choix des patients » avait été confirmé par Olivier Véran, le 3 décembre, lors de son point de presse hebdomadaire.
Or, un projet de loi présenté par M. Castex le 21 décembre contient des mesures plus qu’inquiétantes au regard de ce qui précède… J’en reproduis un extrait ci-dessous (l’intégralité du projet de loi est consultable ici : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3714_projet-loi#) :
« Art. L. 3131‑9. (…)
(…)
"6° Le Premier ministre peut, le cas échéant dans le cadre des mesures prévues aux 1° à 5°, subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l’exercice de certaines activités à la présentation des résultats d’un test de dépistage établissant que la personne n’est pas affectée ou contaminée, au suivi d’un traitement préventif, y compris à l’administration d’un vaccin, ou d’un traitement curatif (...)".
Face aux inquiétudes légitimes sur une vaccination obligatoire qui ne dirait pas son nom (sous peine « d’apartheid sanitaire »), une Ministre se livrait le 22 décembre sur la chaîne CNEWS à une « schizophrénisation médiatique » proche du mensonge d’état, sur un sujet grave concernant la santé de tous.
Interrogée sur le texte précité, elle indiquait que le projet de loi n’était « pas là du tout pour créer des pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement » (? ??), mais « pour renforcer notre arsenal de gestion de crise ». « On est pas là pour créer un état sanitaire, certains disent même dictature où on séparerait les français »…
Sans doute n’avons-nous pas appris à lire dans la même école (la mienne était celle de l'ancien monde). Je me prends d’ailleurs à espérer que, tout comme moi, vous autres, lecteurs de l'ancien comme du nouveau monde, lisiez la même chose : prenons tous bien garde, l’hôpital psychiatrique menace par les temps qui courent !
Il ressort au final de ce qui précède qu’en cas d’urgence sanitaire, les déplacements des personnes, leur accès à certains services ou l’exercice de certaines activités (très vague et inquiétant : professionnelles ?) pourraient être subordonnés, entre autres, à « l’administration d’un vaccin » et ce, sur décision du 1er Ministre !!! C'est clairement ce qui est écrit (j'ai mis des couleurs pour la Ministre)...
Donc « pas de pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement », nous dit-on : MENSONGE !
Pas de possible « séparation des français » concernant l’éventuelle « administration d’un vaccin », nous dit-on : MENSONGE !
La Ministre a ensuite maladroitement essayé de « noyer le poisson » en évoquant d’éventuelles « crises futures », sans que cela n’ait de sens : le problème posé par ce texte reste entier, qu’il concerne ou non la crise actuelle du COVID ou d’autres crises hypothétiques, que le texte ait une vocation ponctuelle ou pérenne…
On ment ainsi sciemment aux citoyens pour masquer une atteinte à leurs libertés et à leurs droits fondamentaux, pourtant constitutionnellement garantis : la libre disposition de soi, la sauvegarde de la personne, le droit de disposer de son corps et le droit à l’intégrité physique…
En vertu de ces principes, chacun est libre de disposer de son corps et nul ne peut y porter atteinte.
Il est vrai qu’il existe des exceptions possibles à ces libertés, comme pour toute liberté, fusse-t-elle constitutionnelle. Certes, les nécessités de l’ordre public sanitaire font partie des motifs possibles de dérogation à ces droits. Certes il est exceptionnellement possible de justifier juridiquement des atteintes à ces droits et libertés, si elles apparaissent comme nécessaires et proportionnelles au but d’intérêt général recherché par la puissance publique (jurisprudence constante du Conseil Constitutionnel et du Conseil d’Etat).
La vaccination peut faire partie de ces mesures. Le code de la santé publique (art. L 3111-2) prévoit ainsi déjà depuis longtemps un certain nombre de vaccinations obligatoires : diphtérie, tétanos, coqueluche etc.
En revanche, aucune disposition à ce jour ne prévoyait la possibilité d’opérer potentiellement des discriminations choquantes et potentiellement importantes entre individus vaccinés et non vaccinés : au final, rien d’autre qu’une manière de rendre factuellement obligatoire un vaccin juridiquement facultatif, sur la base d'une sorte "d'apartheid sanitaire" (encore une fois, qu’il s’agisse ou non du vaccin contre le COVID ou d’hypothétiques vaccins futurs)…
Déplorable politiquement ! Contestable juridiquement : le Conseil Constitutionnel tranchera très certainement ! Le Peuple aussi, je l'espère...
Le caractère hypocrite et pernicieux du texte est tout particulièrement choquant et consternant. S’y ajoutent de surcroît les scandaleux mensonges d’une Ministre en exercice, éloquents dans le contexte d'une politique de santé publique contestable et contestée, pour laquelle le gouvernement n'est plus à un mensonge près, depuis les masques (sans doute une des FAKE NEWS du siècle !)…
A l'heure où les francais n'en peuvent plus des restrictions de libertés, où l'action du gouvernement vise à censurer les "fakes" et les réseaux (à juste titre ou non d'ailleurs, la liberté nécessitant du temps et de la prudence), la macronie ferait bien de s'appliquer à elle-même les prétentieuses et infantilisantes leçons qu'elle prétend donner. Sur cette politique comme sur d'autres, sur ces mensonges, comme sur d'autres, nous ne nous laisserons pas endormir et il faudra bien rendre des comptes !
Concernant le vaccin COVID proprement dit, je ne parlerais pas des prétextes fallacieux et pitoyables utilisés par nos dirigeants pour lâchement se dérober et ne pas se faire vacciner... Le Général de Gaulle qui était un militaire et un dirigeant digne de ce nom le savait : un chef qui veut susciter l'adhésion se doit de montrer l'exemple par le courage et l'honneur.
J'achèverai mon propos sur la question des deux vagues de confinement au regard des libertés en général. Ma conviction profonde est qu'elles auraient pu être évitées en leur substituant des mesures d'isolement contraint des malades et des cas contacts, si besoin par réquisition des infrastructures nécessaires... Egalement en prenant beaucoup plus tôt les mesures qui s'imposaient aux frontières : inutile, selon M. Macron qui affirmait à l'époque du haut de l'Olympe que le virus "n'avait pas de passeport !"... Certes restrictives de liberté pour quelques-uns, de telles mesures auraient permis d'éviter une atteinte d'une ampleur inédite aux droits et libertés fondamentales du plus grand nombre, qu'elles soient individuelles ou économiques... Elles auraient aussi très certainement permis de limiter le désastre économique, social, mais aussi sanitaire (sur d'autres plans que le COVID d'ailleurs) qui s'annonce. C'était possible et compatible avec l'état de droit, contrairement à ce que l'on nous raconte...
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