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Vers une bayrouisation des esprits

Les commentaires des observateurs politiques sur le premier tour de la présidentielle masquent l’événement politique majeur : la fin de la régression de la représentation politique des classes populaires et le début d’une refondation du côté des classes moyennes.

Nombreux sont les observateurs politiques qui se réjouissent des victoires apportées déjà par ce premier tour des élections présidentielles. Ils en comptent principalement deux : la forte mobilisation de l’électorat et le résultat clair, gauche-droite, contre les extrêmes et les contestataires, tout ce qui donnerait une forte légitimité au gagnant. Leur soulagement et leur enthousiasme sont à la hauteur de l’inquiétude qui, à la veille du scrutin, leur faisait craindre une surprise de dernière minute, un vote masqué. L’observateur est satisfait lorsqu’il croit retrouver les bonnes vieilles situations. Il aime projeter, extrapoler, toujours à partir de modèles anciens, pour vérifier qu’en fin de compte très peu de choses ont changé. Néanmoins, une première interrogation s’impose : si tout est si réussi, pourquoi faut-il alors que celui qui n’a pas été choisi détienne la clé du résultat final ?

Les observateurs interprètent la forte mobilisation des électeurs comme une saine réaction pour éviter un nouveau 21 avril. Ce point de vue est très discutable au moins pour deux raisons. D’abord parce que le 21 avril a été "payé" lors de la réélection massive de Jacques Chirac. Ensuite et surtout, parce qu’entre la présidentielle de 2002 et aujourd’hui, il y a eu le référendum constitutionnel européen. Or déjà, à cette occasion, tout était là : la forte participation, les débats passionnés, l’investissement personnel du vote.

On comprend méthodologiquement pourquoi les observateurs effacent les mauvais souvenirs lorsqu’il s’agit d’analyse électorale : ils jugent non pas dans le fil de l’évolution politique générale mais dans le cadre artificiel de la nature constitutionnelle particulière de chaque élection. Ils analysent une présidentielle à la lumière de la précédente élection de même type et non à la lumière d’une évolution plus profonde qui pourrait engager toutes les élections, quelle que soit leur nature, dans une continuité. On le voit bien : la nature de l’élection présidentielle s’est fortement écartée des textes depuis la cohabitation. La question brûlante d’un compromis avec le centre ne fait que poser, de manière encore plus structurée qu’avant, l’assimilation de fait de l’élection présidentielle à une élection législative. Elle remet en évidence la déformation que produit le désir de voir la diversité représentée par des alliances, alors que le cadre électoral le permet de moins en moins. C’est d’ailleurs la faiblesse immédiate de M. Bayrou que de porter, faute de force politique suffisante, un projet de législature plutôt qu’une image présidentielle personnelle.

Les tensions médiatiques du théâtre politique ont effacé les diagnostics tardifs que les observateurs rappelaient quand même, au cas où, vendredi dernier : la fracture sociale doublée de la fracture démocratique. Le report dès le premier tour de nombreuses voix non convaincues dans la mécanique du vote utile montre déjà qu’au-delà de l’adhésion, il y a un effet d’entraînement prématuré des électeurs. Cette situation n’est envisageable que lorsque deux conditions sont réunies. Il faut d’abord que les gens veuillent voter. Il faut ensuite qu’ils ne trouvent pas, dans les forces présentes, ce que l’on pourrait appeler leur représentation politique naturelle, c’est-à-dire celle qui adoptera dans la société politique la représentation de leurs intérêts de base.

Cette notion de représentation naturelle est évidemment complexe. Les forces sociales sont déjà en relation naturellement dans la société. Et si elles ne se font pas représenter, les rapports de force sociaux opèrent aussi "naturellement". C’est d’ailleurs ce rapport de forces social "à nu" qui pousse au réalisme, tandis que la représentation politique transformatrice et critique comporte toujours une part non naturelle d’idéalisme.

Donc : là où les représentations politiques naturelles ont largement échoué (le PCF est l’exemple le plus flagrant) le vide se crée. Des représentations parasites tentent leur chance. Puis c’est au tour des représentations extérieures d’en profiter pour étendre leur influence au nom du réalisme, c’est-à-dire d’une évaluation des forces sociales et de leurs rapports à court terme. Le Pen a peut-être achevé son cycle lors de cette campagne qui fait revenir au giron de la droite dure un électorat qui mériterait une défense plus adaptée et plus directe de ses intérêts.

Maintenant, la stratégie logique des qualifiés est de s’adresser à ceux qui pourraient finir par les voter. Mais il y a là autre chose que du "rassemblement". Rassembler c’était préfigurer l’alliance des forces politiques naturelles voisines, c’était réunir consciemment et volontairement chacun des deux quarts gagnants avec chacun des deux quarts perdants, pour nuancer une politique partagée et produire, dans l’alternance, une représentation équitable. Or, ce rassemblement n’y est pas, les deux quarts perdants à rassembler ne sont pas structurés. Et les candidats s’adressent alors "directement" au peuple, reprenant un discours gaulliste qui est, en réalité, une manière de s’en sortir. Les deux qualifiés, à ce stade, ne rassemblent pas. Leur objectif est néanmoins de drainer, et qu’après le vote utile qui a conduit tant d’électeurs à choisir le moindre mal, ceux qui restent le fassent aussi.

Le problème est qu’il y a d’autres nouveautés. La baisse de l’extrême droite, la forte participation électorale et la mécanique du vote utile ou du vote tactique des électeurs masquent le fait majeur : la longue période, qui démarre en 1981 et qui se caractérise par la disparition progressive d’une représentation politique pour une moitié sociale de la France, notamment par la disparition du PCF et de l’UDF, touche à sa fin. Le cycle de détérioration de la représentation des couches populaires affectées par la crise (ouvriers, paysans et classe moyenne bloquée dans son avenir) est fini. Non parce que la tendance a été franchement renversée, mais simplement parce que les représentations naturelles ont atteint des niveaux proches de zéro. Et que la dynamique qui faisait que les classes populaires cessaient de reconnaître leurs élus naturels pour nourrir le flot du rejet s’est mécaniquement épuisée.

Notre constat est le suivant : ce sont aujourd’hui uniquement des secteurs dirigeants et moyens en réussite, du privé et de l’État, qui sont naturellement et directement représentés par les deux grands partis qualifiés. La fin des "rassemblements" (de l’un avec le PCF, de l’autre avec l’UDF) s’est produite en deux temps. Le premier a été celui de l’effondrement des bassins ouvriers et de l’appauvrissement des couches populaires pressées par le chômage. Le deuxième, plus récent, a été celui de la crise qui touche une moitié de la classe moyenne et qui bloque son avenir. Pour ces non-représentés, après le rejet, deux perspectives sont possibles : soit adhérer au projet des autres faute de disposer de ses propres avocats, soit commencer à produire de nouvelles représentations.

La dureté de l’affrontement entre Sarkozy et Bayrou vient de là. Pour le premier, il s’agit de faire en sorte que les classes moyennes et populaires le suivent en promettant le bénéfice indirect et périphérique de sa politique, un partage des résultats sans partage du pouvoir. Pour Bayrou, il s’agit de tracer une perspective différente, à la fois nouvelle et ancienne, qui consiste à souhaiter une représentation directe et diversifiée des catégories sociales et des principaux intérêts en jeu.

La particularité exceptionnelle de ce premier tour est que l’électorat des classes moyennes affectées par la crise pousse vers cette deuxième option, et l’on assiste ainsi, après des années de rétraction politique, à un premier signe majeur d’expansion et de refondation, dont la durée et la solidité ne peuvent être évaluées que dans le cadre de cette dynamique nouvelle. Les adversaires de Bayrou hésitent encore. Ils se demandent si, étant donné l’énorme espace non représenté qui se remet en mouvement, le système ne va pas, cette fois-ci, les amener à refaire de la vraie politique.


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12 réactions à cet article    


  • joseW 25 avril 2007 18:26

    A lire Agoravox, on va bientôt croire que c’est Bayrou qui a gagné l’élection... Trop forts le « média-citoyen » !!

    Franchement, revenez un moment sur terre SVP dans le comité de Rédaction d’Agoravox : Bayrou n’a fait que 18,5%, ce qui signifie que 81,5% des électeurs n’ont pas voté pour lui, sans compter les bulletins nuls, les votes blancs et bien entendu les abstentions à 15% quand même...

    En plus, Bayrou ne semble rien vouloir faire de ses voix, puisque dans une conférence de presse sur-médiatisée, il vient de se laver les mains de l’élection possible de Sarkozy comme Ponce Pilate en son temps en ne donnant aucune consigne de vote et en disant que lui-même ne savait pas ce qu’il allait faire au 2e tour...

    C’est cela la « Bayrouisation des esprits » ?

    C’est cela le nouveau souffle, la nouvelle direction donnée par Bayrou : Ne pas donner de signe ni de consignes et attendre courageusement de voir comment le vent va tourner d’ici le 6 mai pour éventuellement prendre position ?

    Bref, tout cela ressemble davantage à une bulle et à imposture médiatique qu’à un bouleversement des tendances politiques, surtout quand on voit tous les députés Bayrouistes se rallier un à un à la droite dure. Pas plus tard qu’hier, l’UDF Albertini s’est rallié à Sarkozy, et d’autres l’ont devancé (Santini..) ou s’apprêtent à le faire... et dans le même temps aucun ne soutient Ségo.

    Non faut arrêter avec ces illusions pseudo-démocratiques, avec cet emballage mou : il n’y a strictement RIEN de nouveau pour le moment. Pour l’avenir,

    . soit Bayrou prend ses responsabilités et appelle à faire barrage à Sarkozy,

    . soit il rentre au bercail dans sa famille originelle, la droite. Que ce soit sous le nom de l’UDF ou du Parti Démocrate ne changera rien à la réalité qui intéresse le peuple français et bien au-delà tous les obsevateurs de notre pays en Europe et dans le Monde :

    Qui de Ségo ou de Sarko sera élu président, qui de l’UMPS prendra les rennes pour 5 années supplémentaires ?

    A cette question cruciale tout de même quand on sait que le futur président pourra mener des guerres un peu partout dans le monde, la « Bayrouisation » des esprits n’apporte AUCUNE réponse.


    • PasKal 26 avril 2007 14:17

      Dominique Reynié, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris

      http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-902100,0.html

      « IL N’EST PAS IMPENSABLE QUE LA SECESSION DU CENTRE DROIT SOIT SANS RETOUR ! »

      .

      Le premier tour a-t-il marqué une bipolarisation de la vie politique ?

      On assiste à une bipolarisation contrariée. NICOLAS SARKOZY EST L’ARTISAN DU PLUS MAUVAIS RESULTAT DE LA DROITE DEPUIS 1965. Il réalise un excellent score personnel, 31,1 %, parce qu’une partie du vote du Front national s’est placée sur son nom et qu’il a éliminé toute concurrence de la droite de gouvernement, à la différence de Jacques Chirac en 1981, 1988, 1995 et 2002. Son électorat s’est droitisé, et il a fait de l’UMP une machine encore plus hégémonique que le RPR. Si l’on additionne ses voix avec celles de Jean-Marie Le Pen et celles de Philippe de Villiers, on arrive à 43,8 %. Le score le plus bas obtenu par la droite en 1981, avec Chirac, Giscard, Debré, Garaud, était de 49,3 %. Ce record est battu.

      Quant au score de la GAUCHE, C’EST LE PLUS MAUVAIS DEPUIS 1969. Les voix de Ségolène Royal additionnées à celles des petits candidats de gauche et d’extrême gauche atteignent 36,4 % des suffrages exprimés. En 1965, c’était 31,7 %, et en 1969, 30,9 % avec Duclos, Defferre, Krivine et Rocard. Mais je dirais que ces résultats relativement mauvais sont structurels pour la droite et conjoncturels pour la gauche. Le véritable enseignement de ce premier tour est l’émergence d’un électorat critique qui s’est traduit par le succès, de François Bayrou.

      Comment l’expliquez-vous ?

      Une partie des électeurs de gauche ont voté Bayrou - malgré un vote utile très fort en faveur de Ségolène Royal - pour deux raisons : leur scepticisme à l’égard de la candidate et l’idée que le candidat du centre pouvait plus facilement battre Nicolas Sarkozy au second tour. A droite, le mécanisme est différent. Il s’est produit une sécession dans la droite modérée pour résister à l’hégémonie que j’ai évoquée et pour refuser un glissement sur le plan des valeurs vers une droite plus dure.

      Etant donné la logique des institutions, quelles conséquences tirez-vous de votre analyse ?

      Je fais d’abord l’hypothèse que NICOLAS SARKOZY AURA PLUS DE DIFFICULTES AU SECOND TOUR. La droite fait toujours un meilleur score au second tour quand elle est divisée au premier. Mais surtout, faire revenir les électeurs modérés n’est pas une tâche aussi aisée qu’il y paraît ! IL N’EST PAS IMPENSABLE QUE LA SECESSION DU CENTRE DROIT SOIT SANS RETOUR, avec, pour la première fois sous la Ve République, l’affirmation d’un centre qui se veut indépendant de la droite. CELA AUGMENTE LES CHANCES DE VOIR REUSSIR LA TENTATIVE DE FRANCOIS BAYROU, qui enverra, semble-t-il, UN CANDIDAT DE SON NOUVEAU « PARTI DEMOCRATE » DANS (TOUTES) LES CIRCONSCRIPTIONS AUX LEGISLATIVES. La logique de la sociologie politique lui donne ses chances ! Si les électeurs ont vraiment souhaité une TRIPARTITION DE LA VIE POLITIQUE entre droite, centre et gauche, cela peut se retrouver aux législatives. En fait, les Français ont créé à la présidentielle une bipolarisation réformée.


    • Pierre Arrighi Pierre Arrighi 26 avril 2007 15:15

      Pascal

      à la première question : comment expliquer l’émergence d’un électorat critique, je réponds de la manière suivante :

      il y a une partie croissante des classes moyennes en France qui se heurte à un double blocage. D’une part, elles ne peuvent pas s’engager de manière intéressante et durable dans une carrière professionnelle dans le monde privé. D’autre part, elles se heurtent à des blocages bureaucratiques très forts au niveau des marchés de l’emploi public. A mon sens, ce qui différencie la capacité de certains pays nordiques ou autres à générer de l’emploi par rapport à nous, c’est la possibilité donnée aux gens de produire, de prendre des initiatives dans le domaine de la vie sociale ordinaire. Les exemples sont partout : vous souhaitez ouvrir une petite garderie, impossible. Vous envisagez des nouveautés pédagogiques, c’est non. Vous apportez de bonnes idées dans votre entreprise, on vous écarte. Vous faites de l’alphabétisation et vous cherchez les méthodes et les livres adéquats pour enseigner le français, il n’y en a pas vraiment. Vous demandez des renseignements techniques à un groupe industriel, on se méfie de vous. Le repli des deux marchés du travail, fermés l’un par rapport à l’autre, et à l’intérieur d’eux-mêmes, a généré une expérience sociale critique depuis des années dans certaines catégories de la population que Bayrou a capté sur le thème majeur du « blocage ». Ce blocage exercé par les appareils du marché de l’emploi de l’Etat et du privé sur l’initiative de la société courante est bien moindre en Allemagne par exemple. Les agences de lutte contre la discrimination et autres appareils n’y peuvent rien.

      Lorsque Bayrou parle d’initiative créatrice des individus, ce n’est pas la même chose que Sarkozy qui, lui, se réfère surtout à la grande entreprise et non au personnes qui ont des compétences mais ne peuvent pas en faire usage. De là vient l’électorat critique : il constate que la droite va verrouiller encore plus le privé et la gauche encore plus le public. Le « centre » est une tentative presque symbolique d’apporter de l’air. Les gens s’identifient à cet air manquant, et votent.

      A la question 2 : il y a donc une rencontre de gens de gauche et de droite parce qu’il y a un nouveau point de vue social, qui les réunit durablement. Paradoxalement, ce centre n’est pas au centre mais à l’extérieur, ce qui explique un discours qui, dans certains domaines est plus à gauche et plus ouvert que celui de la gauche, qui vise à ouvrir des portes, et qu’il est accusé d’être anti-système. Pourquoi Bayrou va dans ce sens, dans le sens populaire, jusqu’où ira-t-il et avec quelle projet de société à long terme ? Tout ça c’est de l’histoire à venir.

      Merci de votre commentaire intéressant et constructif. Pierre Arrighi


    • Pierre Arrighi Pierre Arrighi 27 avril 2007 09:01

      Bonjour Jose, j’ai lu votre commentaire à mon article. Cet article ne prétend pas avoir réponse à tout mais uniquement apporter des éléments d’analyse pour comprendre les spécificités de la situation. Comprendre une situation c’est en détacher sa nouveauté et percevoir les détails significatifs et porteurs de changements. Les observateurs politiques freinent la compréhension de ce qui change. On voit bien à la télévision, lorsque Ségolène Royal ou Bernard Kouchner sont interviewés, comment les questions et les commentaires sont orientés de manière à rester dans le passé, à empêcher de voir que les choses changent. Sarkozy compare la politique au football. C’est un univers que je connais bien, sans doute bien mieux que lui. Un amateur de football ne se contente pas du résultat : il aime le jeu et il admire avant tout l’art du jeu. Dans la mémoire des experts, ce sont les créateurs de jeu qui restent. La politique, son observation c’est aussi un plaisir, un art, pas seulement un combat où l’on se vante des retournements de veste qui vous sont favorables. Enfin, au vu des récents événements, de la volonté des Verts de créer un nouveau parti, de la fin de l’UDF et de la naissance d’un nouveau parti, du changement d’attitude du PS vers le centre, etc. on voit bien que le processus est vivant, riche et même amusant. Cordialement, Pierre Arrighi


    • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 25 avril 2007 18:52

      Bayrou affirme que Sarkozy lui avait proposé une « alliance » anti-Chirac

      Nicolas Sarkozy venait d’être élu à la tête de l’UMP. Le dimanche suivant, il me fait inviter chez Jacques Chancel (...) et Sarkozy me dit : « ’Je te propose une alliance contre Chirac. On va faire les jeunes et on va le démoder, lui qui est vieux. On va lui faire la guerre, et au bout du compte, on fait alliance contre Chirac’ ». « Je lui dis : ’ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas faire d’alliance avec toi. Je ne veux pas faire d’alliance contre Chirac sur le critère de l’âge. Cela ne me ressemble pas. Alors tu fais ce que tu veux, mais moi, je ne le ferai pas. »Depuis, en effet, il y a comme un froid entre nous", a déclaré le président de l’UDF. Jacques Chancel a confirmé la rencontre de deux heures entre les deux hommes dans la bibliothèque de sa maison, à Adast, mais a indiqué qu’il ignorait ce que les deux hommes s’étaient dit.

      L’article ou l’on peut entendre sa déclaration.

      http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/politique/elysee_2007/20070425.OBS 4005/bayrou_affirme_que_sarkozy_lui_avaitpropose_une_allianc.html

      @+ P@py


      • IP115 25 avril 2007 19:18

        Salut p@py,

        je vois que tu as ressortis ton costume de « colleur d’affiche » ... Ne rentre pas dans ce jeu, ça pue :

        L’article dit lui même : « Jacques Chancel a confirmé la rencontre de deux heures entre les deux hommes dans la bibliothèque de sa maison, à Adast, mais a indiqué qu’il ignorait ce que les deux hommes s’étaient dit. », Donc finalement personne ne peut le confirmer ...

        Bayrou aurait « fait ces mêmes confidences à plusieurs reprises devant des journalistes, en les invitant à chaque fois à ne pas les publier. », c’est clair que le mieux pour ne pas que ça se repande est de le dire à des journalistes (tous les hommes politiques savent ça ... smiley )

        Soyons sérieux cette histoire invérifiable, qui se serait déroulé en 2004, ressort par le plus grand des hasards de calendrier le 16 mars 2007 (un peu avant les élections, mais c’est vraiment un hasard, d’ailleurs on entend bien que Bayrou le racontre vraiment à l’insue de son plein gré). STP, attendons que Sarkozy ait répondu, la présomption d’innocence MEME Sarkozy y a droit).


      • philippe c 25 avril 2007 20:59

        La réaction qui tend à minimiser le rôle de Bayrou dans cette élection est à la fois abusive et révélatrice. En effet, il ne représente « que » 18%, mais dans cette logique on peut dire que Ségolène n’en représente « que » 25% soit 75 qui n’ont pas voté pour elle. Cette logique tend à rejeter une partie de la population comme n’étant plus représentable. En tous cas ça montre une déficience du système : 18% votent Bayrou et peuvent cpt ne pas être représentés.

        Bayrou a suivi sa logique qui est de laisser ses électeurs choisir : c’est admettre que ses électeurs ont la liberté de penser. Mais d’un autre côté il met en avant les points positifs et négatifs qu’il décèle dans les 2 programmes. Remarque au passage : la critique bcp plus sévère de Sarko décrit comme un « danger pour la démocratie », alors que c’est principalement la politique économique du PS et les problèmes qu’ils peuvent entrainés, que Bayrou a mis en avant. Enfin quand il dit qu’il sait pour qui il ne votera pas, il déclare explicitement qu’il rejette Sarko, donc qu’il est plus proche de la gauche malgré les lacunes (car il y en a, et ce n’est pas en appelant à voter PS « pour faire barrage » (quel programme d’envergure !!) que nous construisons la démocratie).

        Il y a cette double critique de Bayrou que l’on entend souvent : 1) le manque d’engagement parce qu’il n’est ni à droite, ni à gauche. Il ne se « positionne » pas, 2) Il est opportuniste. La première critique est biensûr non fondé ou plutôt fondé sur les vestiges représentationnels de la droite et de la gauche. La politique de ces dernières années s’est résumée à des représentations idéologiques qui obligeaient la gauche à bloquer la droite par principe, et qui amène à voter à gauche pour son image sociale sans prendre en considération ses propositions pratiques. Ce qui est intéressant chez Bayrou c’est en effet de dépasser ce clivage et d’amener une nouvelle possibilité de penser la politique non comme opposition-blocage mais idéalement comme opposition dialectique, c’est à dire comme débat constructif,libéré du carcan représentationnel. Les 2 quarts non représentés par la gauche ou la droite sont tellement habitués à prendre position pour ce qui ne les représente pas directement qu’ils n’ont pas conscience que ce centre c’est eux. Donc, à mon sens et à l’inverse de la première critique, Bayrou s’engage plus que les autres en voulant sortir des sentiers battus et en proposant une voie nouvelle qui est celle de restaurer un débat lié aux réalités. Montrer qu’il ne se laisse pas influencer par les menaces de Sarko lui donne une crédibilité et contredit la seconde critique.

        Bayrou a accepté le dialogue avec Ségolène et a implicitement appeler à voter pour elle. Ca montre qu’il n’est pas attaché à la droite et qu’il est véritablement ouvert à la gauche, qu’il est possible de lier les forces, que son objectif est de faire une politique constructive. Le geste de Ségolène vers Bayrou, aussi arriviste soit il ouvre une porte. Ca apporterait du changement : une femme présidente travaillant en collaboration (et non en cohabitation : les anciens collocataires droite/gauche ayant montrer un hermétisme réciproque) avec le centre.

        Je crois qu’il y a une « bayrouisation » des esprits, ou que les esprits qui ne se reconnaissent plus dans les débats stériles et stéréotypés droite/gauche ont trouvé une voie avec Bayrou. Donc Bayrou s’il n’apporte pas UNE réponse pose au moins DES questions.


        • 1984 1984 25 avril 2007 23:18

          Je pense qu’il n’y a plus guère que les conservateurs du débat Droite/Gauche pour voir une « trahison » dans la position de F.Bayrou.

          Depuis le début, il a basé sa campagne sur le refus du bipartisme. Il était logique qu’il ne se positionne pas. Il a confirmé aujourd’hui qu’il refusait de devoir choisir un camp ou l’autre. C’est on-ne-peut plus logique.

          Après, il a dressé un bilan qui prouve bien qu’il est au centre. Il a critiqué le positionnement économique de la gauche, et le positionnement économique et démocratique de la droite. Il est resté une fois de plus dans la cohérance.

          Ce que Sarko interprète comme une volonté de dire que seul Francois Bayrou aurait pu faire un bon président est complètement stupide.

          Rentrez vous cela dans le crâne : F.Bayrou vient de réaffirmer une fois de plus sa position au centre.

          Royal a très bien joué le coup, en acceptant le débat avec F.Bayrou. Sarkosy est déja entrain de s’enfermer dans la dénonciation de complots contre sa personne, ce qui n’est pas à son avantage.

          Etrangement, c’est AL Gore qui a perdu l’élection présidentielle américaine comme ça, en passant pour le mauvais perdant qui voulait refaire compter les voix, pour le « théoriste du complot »


          • republicain 26 avril 2007 00:46

            ma femme est issue de l immigration, nous avons toujours combattu le Pen Bayrou nous a séduit nous avons fait campagne pour lui Sarkozy n’était pas notre candidat car nous pensions que Bayrou l emporterait plus facilement face à Royal

            et puis je l’avoue est venu le temps de la réflexion, nous avons été déçus par m Bayrou nous sommes révoltés par la diabolisation anti sarko, tout lui est reproché

            On comprendrait que F Bayrou ne donne pas de consigne de vote pour MME Royal. Les programmes sont incompatibles pourtant il appelle sournoisement à voter pour elle

            Bayrou NE REPROCHE RIEN AU PROGRAMME DE SARKOZY C EST LE MËME QUE LE SIEN mais il reproche tout à l’homme Sarkhozy Tout devient alors une sombre affaire de règlements de compte, une question d’incompatibilité d’humeur ou... d’ambitions

            Le journal Sud Ouest met en ligne un enregistrement dans lequel François Bayrou accuse Nicolas Sarkozy de lui avoir proposé en 2004 un pacte anti Chirac Il explique avoir refusé et choqué ,et pour ces raisons ne plus avoir adressé la parole à Sarkozy J’ ai besoin de comprendre La nature du « complot » était elle à ce point effrayante pour justifier la rupture de relations amicales ? On ne se retrouve pas en familles avec femme et enfants pour plusieurs jours dans une villa des Pyrénées , chez M Chancel, avec un ennemi... Sarkozy en voulait beaucoup à Chirac en 2002, affaire Clearsteam, présidence del’UMP, il n est pas impossible qu’il ait cherché une alliance avec son pote Bayrou Mais que F Bayrou ait refusé et se soit indigné qu’on puisse lui proposer une alliance là j ai du mal à comprendre S’il faut en croire MME Veil M Bayrou est un fin politicien qui n’a pas hésité à rallier Chirac en 1995 , larguant Balladur vaincu le soir même La vierge effarouchée Bayrou offusquée par une alliance, non je ne le crois pas il sera difficile de présenter en F Bayrou un inconditionnel de Chirac en 2004 2005 2006...

            Alors pourquoi divulguer des propos tenus en un lieu privé à la veille du premier tour, pas très élégant de la part de M Bayrou mais bien joué ...La diabolisation de Sarkozy se poursuit NOUS SOMMES DES COCUS DE CENTRE DROIT QUI VOTERONT SARKOZY Y EN A T IL D AUTRES


            • bernard29 candidat 007 26 avril 2007 02:17

              le problème n’est ni de minimiser le score de Bayrou ou de le valoriser, le problème est que l’élection présidentielle est une élection particulière. c’est la Star ac des élections, ou la nouvelle star. Dans ce cas de figure Bayrou a été éliminé et puis c’est tout. Bien sûr les fans de l’éliminé sont tristes, mais ce n’est pas pour celà que leur idole revient la semaine suivante. Il est éliminé et retourne chez lui. Certains peuvent faire durer le suspense, s’ils ont quelque chose à dire . Visiblement, bayrou n’a rien a dire car il s’assoit sur son programme de VI éme république par exemple. Pour lui ce n’était qu’un artifice, qu’une posture. Il mérite son élimination et tous les SMS des agoravoxiens n’y pourront rien.


              • Muadib 26 avril 2007 12:16

                « lui meme ne le sait pas »

                Heureusement, Calmos le sait.

                Stature d’homme d’état : Critère subjectif. Sarkozy a-t-il une stature d’homme d’état lorsqu’il s’emporte plus que rapidement contre telle ou telle personne ? Ségolène Royal a-t-elle une stature d’homme d’état lorsqu’elle complimente la justice chinoise ? On peut rester longtemps dans ce petit jeu...

                Mais les faits sont là : Bayrou respecte son électorat 50gauche/50droite en ne se ralliant à personne et en ne donnant aucune consigne de vote. Il invite toutefois à débattre les deux candidats du second tour. S’il arrive à faire passer une partie de son programme par l’un, pourquoi pas ? De toute facon, on lui reprochera soit son enfermement et d’avoir fait « passer » Sarkozy, soit son ralliement à l’un ou l’autre. A choisir, autant que ses idées soient défendues au maximum et aient le plus grand impact possible.

                « Il en fait trop, se disperse et joue son important »

                Evidememnt, il parle plus qu’avant...vu qu’il a un bon paquet d’électeurs qui ont voté pour lui. Maintenant, si l’on renie à ces électeurs leur vote, si on les fait passer pour des « tacticiens » qui n’ont pas vraiment voté Bayrou, c’est votre problème. Pas le problème de Bayrou. Lui ,il a sous le bras des millions de bulletins de vote. Point. Il sait que son électorat est de différentes tendances et il tente de le respecter.

                Quant à « il joue son important », heureusement que les deux autres sont des modèles de modestie...

                En conclusion, des arguments subjectifs qui reflètent plus un « sentiment », une « impression » et qui aboutit à une conclusion « Il est décevant, il n’a pas la stature d’homme d’état » bien prétentieuse par rapport au fond que Calmos fournit.


              • IP115 26 avril 2007 13:18

                Salut Muadib,

                Bayrou a certes fait un « bon score » aux élections présidentielles (18% grosso modo ce que faisait le FN jusqu’à ces dernières années). N’oublions pas que l’électorat réellement captif de l’UDF est de l’ordre de 5 à 6%. Alors d’où sortent les 12 à 13 % restant d’après toi ? Sans être madame Irma, on peut imaginer que :

                - une partie provient des nouveaux convaincus car il faut bien reconnaitre que FB a fait une très bonne campagne, et cela personne ne peut lui contester,

                - une partie provient des « nouveaux électeurs » (dont une partie vient des banlieues où Bayrou est considéré comme le « moins mauvais » candidats : entre les camps militaires de SR et le karcher de NS), et une autre partie vient des primo-inscrits dont les convictions politiques ne sont pas toujours très affirmées et donc encore volatiles.

                - une partie doit probablement venir de votes contestataires qui sont à mon avis passé des extrêmes vers le centre (ce qui expliquerait cet effondrement des extrêmes droite et gauche).

                On peut admettre que cela se repartit uniformément. Et donc que le véritable « fond de commerce » de Bayrou se situe à moins de 10%, le reste étant extrêmement volatile et sur lequel il ne peut pas vraiment compter. D’autant que parmi les 5 à 6% de l’électorat captif UDF, une partie importante se considère plutôt de droite (positionnement de l’UDF jusque ces derniers mois), et n’accepteront pas forcément ce déport vers la gauche (nous le verrons aux législatives).

                Comme nous le voyons, dès que les élections seront passées, la situation ne devrait être pas si confortable que ça.

                Ensuite vont arriver les législatives, sur les 27 députés (sur 577) dont disposait l’UDF, dont 11 ont déjà déclaré leur soutient à NS et cela devrait encore se préciser à l’approche des législatives pour les 7 restant. Certes FB annonce qu’il va présenter 577 candidats, mais qui ? Aux législatives les gens ne votent plus pour FB mais pour des gens qu’ils connaissent, des gens souvent déjà en place. Il me semble que FB se retrouve finalement à la tête d’une minorité de nuisance (un peu comme le FN jusqu’à aujourd’hui), mais pas vraiment en position de l’emporter. Les électeurs de l’UDF qui ont toujours voté à droite jusqu’à aujourd’hui, accepteront-ils de faire passer la gauche pour faire « plaisir » à FB ? Nous verrons bien mais personnellement j’en doute fortement. D’autant que sans « accords » avec la gauche et la droite, ce nouveau « PD »va vite devenir la cible du PS et de l’UMP !

                Que FB profite bien de son état de grâce d’entre 2 tours car je crains que le retour à la dure réalité ne soit très difficile ...

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