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Accueil du site > Actualités > Religions > L’islam au Sénégal, la désunion ?

L’islam au Sénégal, la désunion ?

S’il y a dans la communauté des pays islamiques, un et un seul qui doit faire la honte des musulmans, c’est bien le Sénégal. Ce pays d’environ 11 millions d’habitants, avec pas moins de 10 450 000 musulmans a en effet toutes les difficultés du monde pour célébrer, à l’unisson, les deux principales fêtes légitimes de l’islam. Il s’agit de l’Aïd el Fitr et de l’Aïd el Adha appelées, au Sénégal, respectivement Korité et Tabaski.

Il est rare, vraiment rare de voir les Sénégalais, observer le jeûne musulman en même temps et rompre celui-ci, 29 ou 30 jours plus tard, l’unisson. Et pourtant, ce pays n’est pas en tête de peloton des territoires, où cette religion est traitée en parent pauvre. Au contraire ! En ce sens qu’au Sénégal, non seulement l’islam dit "standard", pratiqué dans la majorité des pays musulmans (ou islamiques, c’est selon), mais aussi des confréries y existent qui organisent tant bien que mal leurs fidèles pour une meilleure prise en charge de leur religion, notamment dans le cadre de la formation, des études, du suivi, etc. Nous ne saurions citer ici ces confréries pour ne pas frustrer certains fidèles.

Ce qu’il faut en revanche retenir, c’est qu’on peut énumérer au moins une douzaine de confréries religieuses au pays de la Téranga. Lesquelles, même si elles se réclament toutes de la religion du prophète Mohamed (Paix et Salut d’Allah sur Lui), il n’en demeure pas moins qu’elles se différencient dans la pratique. C’est d’ailleurs cette "vision" de la religion qui fait la spécificité de chaque confrérie. Conséquence palpable : la division dans le respect des préceptes élémentaires de l’islam.

Rares, en effet, et on se répète, sont les cas où tous les Sénégalais observent en même temps le jeûne, la Korité et la Tabaski. Le dernier exemple aura été la clôture du mois de Ramadan 2007. Car, si certains fidèles ont jugé nécessaire de prier jeudi dernier (à Niary Tally, un quartier de Dakar), d’autres ont cru devoir faire la même pratique vendredi (une partie des régions de Louga au centre du Sénégal et de Matam au nord-est, et Patte-d’Oie un autre quartier de Dakar), alors que d’autres enfin, la majorité des Sénégalais, pensent pouvoir attendre samedi. Il n’est pas exclu que d’autres Sénégalais (une autre infime partie), prient en définitive, dimanche.

Or, la même pratique est tributaire de l’apparition du croissant lunaire, comme voulu par les textes islamiques, que nous nous gardons volontiers, de rappeler ici. Est-ce alors à dire que les Sénégalais voient apparaître deux, trois et même quatre croissants lunaires « tout neufs ». Où, est-ce que certains se fient au tout premier croissant apparu dans tel ou tel autre pays musulmans de la planète ? La gisent les questions auxquelles les Sénégalais doivent trouver des réponses, les meilleures réponses qui soient. Vendredi, l’ancien Premier ministre sénégalais, et chef de file de l’Alliance des forces de progrès (opposition), M. Moustapha Niass, a préconisé une concertation nationale pour solutionner ce problème.

Car, en définitive, c’est justement pour faire taire leurs divergences relativement à l’apparition du croissant lunaire, et qui font la honte des musulmans du monde, qu’une commission chargée de l’observation de ce sésame a été mise sur pied dans les années 90. Rappelons que malgré ces comportements des musulmans dans ce pays de l’Afrique occidentale, l’Organisation de la conférence islamique (Oci), compte y tenir son prochain sommet les 13 et 14 mars 2008. Ainsi, pour la deuxième fois, en l’espace de 16 ans, le 11e sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) se tiendra en terre africaine du Sénégal. Le premier sommet du genre, organisé dans ce pays, remonte à 1991. Déjà, pour accompagner les efforts de Dakar à mieux se préparer dans le sens d’un accueil digne de ce nom, un accord de prêt de 10 millions de dinars koweïtiens correspondant à environ 17 milliards de francs CFA du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA) a été signé, récemment, par le directeur général dudit Fonds, M. Abdulwahab Al-Bader et M. Abdoulaye Diop, ministre d’État, ministre de l’Économie et des Finances.

Boubacar Diassy


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16 réactions à cet article    


  • Gazi BORAT 19 octobre 2007 11:31

    « Calendrier »

    L’Islâm, depuis la fin du califat, n’ayant plus d’autorité centrale, la question de l’harmonisation des calendriers de f^tes relève de la gageure.

    En principe, ce calendrier étant lunaire, les croyants se réfèrent à l’observation des phases de la lune du lieu où ils se trouvent.

    En France, les immigrés selon leur choix, s’alignent soit sur la position de la lune au dessus de leur lieu de résidence (ce qui est le plus logique), soit sur celle qui correspond à leur pays d’origine (ce qui relève d’un choix affectif).

    Mais, est-ce vraiment un problème ?

    gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 20 octobre 2007 12:10

      @ pipilli

      Immigré = musulman ?

      Evidemment non !

      Dans le sujet dont il est débattu ici, à savoir l’harmonisation du calendrier des fêtes (musulmanes) pour les pratiquants (musulmans), il me semblait que l’implicite ne me semblait pas ambigu, les autres confessions (autres que musulmanes) n’étant pas concernées..

      Je développe : l’auteur (sans doute musulman, mais ce n’est pas obligatoire pour disserter sur un tel sujet, tout un ccun étant en droit de manifester un intérêt légitime ou louable pour la foi de son voisin) nous fait part de son regret du manque d’uniformité dans la pratique et la fixation des dates de fêtes religieuses (musulmanes)..

      Ce à quoi je répond (une deuxième fois) : est-ce vraiment un problème ?

      La même joyeuse anarchie (terme choisi sans connotation péjorative) règne en France (mon lieu de résidence actuel), au sein des croyants (musulmans), les turcs, algériens, maliens (dont la majorité sont musulmans, dans le cas contraire, ils ne sont censés f^ter la fête de l’Aïd), etc.. fêtant l’aïd (fête religieus musulmane) avec parfois un (voir deux maximum) jour de décalage..

      L’unité existe par contre en un lieu du monde, la Mecque où les pélerins (musulmans) qui fêtent à l’Aïd El Kebir (fête évidemment musulmane) ne peuvent que se conformer à la date fixée par les autorités locales (musulmanes) saoudiennes.

      A titre personnel, cette anarchie (terme toujours employé sans connotation péjorative) que j’ai toujours vu rêgner en France (pays choisi pour exemple car celui où je réside, sans intention nationaliste ou ethnocentriste de ma part) au moment des fêtes (musulmanes bien entendu pour le sujet qui nous occupe) ne m’a jamais dérangé (je ne pratique pas), et se voir répondre à la formule de politesse (ici musulmane en arabe et en turc, sans volonté d’exclusion des autres langues que je connais pas) :

      ’Aïd Mabrouk ou « Bayraminiz kutlu olsun »

      « Non, pour moi c’est demain.. » ne choque ni celui qui l’énonce, ni celui qui la reçoit..

      Espérant avoir pris suffisamment de précaution pour ne pas froisser les susceptibilités, j’adresse mes excuses à ceux qui trouveraient que celles-ci en rendent la lecture moins aisées.

      Salam aleikoum wa rahmatullah wa barakathou

      gAZi bORAt


    • Gazi BORAT 22 octobre 2007 07:04

      @ Aegidius Rex

      « Lapsus clavis »

      Il ne s’agit pas ici d’un lapsus clavis mais d’un recours malheureux à l’implicite... Votre réaction, comme celle de votre prédecesseur Pilpilli, me rappellent que l’implicite en communication est toujours à proscrire..

      Ce qui est amusant, c’est que les deux réactions concernées (la vôtre et celle de Pilpilli) sembleraient provenir de champs d’opinion différents : plutôt à gauche pour Pilpilli, carrément à droite pour vous..

      Tputes les deux posent une question : l’immigration actuelle est-elle majoritairement de confession musulmane ?

      La réponse est impossible car une définition essentielle manque pour y répondre, celle du terme immigration :

      - S’agit-il des ressortissants étrangers disposant actuellement de titres de séjours régulièrement visés par les préfectures concernées ?

      Dans ce cas, peut être une statistique ferait-elle apparaitre une majorité musulmane mais encore, celle-ci incluerait des personnes qui pourraient n’être ni pratiquantes, ni même croyantes...

      N’apparaitrait pas non plus la catégorie hautement fantasmatique des « immigrés clandestins ».. ou personnes tout simplement non à jour au regard du contrôle des titres de séjour.

      La communauté asiatique présente en France ne relevant que très rarement de l’Islâm, celle-ci, ajoutée aux immigrants de confessions chrétiennes devrait constituer un groupe conséquent..

      Supérieur ou inférieur numériquement ?

      Je n’ai pas de réponse...

      D’autre part, cette question a-t-elle son importance ?

      Pour toutes les personnes qui fonctionnent selon la thérie d’Huntington, dite du "Choc des Civilisations) : oui..

      Pour d’autres, ,qui en seraient resté à la « lutte des classes » : non.

      gAZi bORAt


    • luklamainfroide 20 octobre 2007 12:15

      C’est article est franchement creux voir inutile ,le probleme du monde musulman na rien a voir avec un croissant de lune entrapercut ici ou la !c’est quelque chose de bien plus profond de plus éssentiel de fondamental meme est ce que cette religion est encore nécésaire a l’humanitée na t’elle déja accomplis son role historique comme celles qui l’ont précedées ?IL est claire que l’humain a besoin de religion je crois qu’il est grand temps d’en trouver une qui s’ouvre a la vie qui tend vers elle avec un amour sincere ,cant aux marchands de paradis et bien ils ne manqueront certainement pas de ce convertir en manchand de canons ou en politicien véreux donc méfiance !


      • FAMA Boubacar DIASSY 20 octobre 2007 18:21

        Bonjour, luklamainfroide et Madjid

        Merci du coupe de gueule,luklamainfroide.

        Mais prétendre que cet article est « creux », sans en retour apporter une contradiction gorgée d’infos et de sens, revient à mettre à nu un certain nombre de lacunes qui n’enrichissent point les débats. Permettez-moi d’ajouter que critiquer le fait, et le fait seulement de poser un débat d’ordre religieux à travers un artcile comme celui-ci, ne procéder guère d’une démarche discursive.

        Madjid,

        Vous avez raison, l’article lève un coin sombre du voile sur les réalités dont font face les musulmans du Sénégal...et du monde entier. C’est assez regrettable.

        Salut, prenez soin de vous.


      • Martin Lucas Martin Lucas 21 octobre 2007 18:08

        Votre article traite avant tout de choses « divines » pour vous, fictives pour moi. D’un point de vue ou de l’autre il ne s’agit pas de réalités. La réalité, c’est la situation socio-économique d’un pays (pauvreté-richesse, santé, culture, sciences etc...), les relations affectives qu’entretiennent ses membres les uns avec les autres.

        Par ailleurs, si nous nous situons dans un strict cadre religieux, je trouve terriblement orgueilleuses et illogiques ces idées selon lesquelles notre conduite d’être humain misérable intéresserait une divinité antropomorphe (on lui prête des intentions humaines, ce qui démontre l’ineptie de l’interdit de la représentation) au plus haut niveau de commandement.

        Plus précisément, a-t-on besoin d’une carotte (paradis) ou d’un bâton (chatiment divin) pour se comporter aimablement envers les autres ? Les comportements des religieux seraient-ils donc strictement intéressés et non vertueux ?

        Ces réflexions me portent à croire que les personnes qui acceptent et adhèrent à une religion sont foncièrement mauvaises, et n’adoptent une conduite vertueuse que par peur de représailles divines.

        Il est toujours temps de se libérer et de penser par soi-même...


      • FAMA Boubacar DIASSY 21 octobre 2007 18:43

        Martin,

        chacun est libre, vraiment libre d’interpréter la religion comme il l’entend.

        Salut. Bien des choses à vous.


      • Madjid 20 octobre 2007 14:08

        A Odalgold : que de stupidités dans votre commentaire,vous êtes non seulement intolérant mais inculte,votre façon d’asséner des contre vérités est stérile et ne fait pas avancer le débat. A l’auteur : votre article fait sourire,malgré tout, car il met en exergue toutes les dissensions entre communautés musulmanes au delà même du Sénégal,malheureusement.


        • El Nasl El Nasl 20 octobre 2007 21:50

          @l’auteur :« Il est rare, vraiment rare de voir les Sénégalais, observer le jeûne musulman en même temps et rompre celui-ci, 29 ou 30 jours plus tard, l’unisson »

          Cooool .

          Laissez tomber les confréries de musulmans et rejoignez celles des anachistes , des agnostiques voire des athées . smiley

          Longue vie aux sénagalais(es) smiley


          • koton 20 octobre 2007 22:48

            moi dés que naouelle m’appel je lui fait sa fete,au moins avec elle c’est toujours la fete et en plus elle fait super bien de la trompette...sinon les croissants j’en bouffe le matin et naouelle les kif aussi !


            • moebius 22 octobre 2007 00:22

              que des musulmans sénégalais soient la honte pour d’autre musulmans..Je dois dire honnetementque j’ignorais qu’il y’ait une date qui fixe le début d’un jeune ou d’un événément religieux et qui en principe devrait etre respecté à l’unisson par tout bon musulman. Pourquoi pas des dates fixes. Je suppose que la fixation de telles dates doivent faire l’objet d’une apre lutte politico religieuse dont les tenants et aboutissants nous échappent a nous (je parle pour les non musulmans) qui sommes si éloignés de ce genre de préoccupations. Nous renseigner sur ces conflits « d’interet » seraient pour nous plus informatif et nous laisserait sans doute moins perplexe


              • Gazi BORAT 22 octobre 2007 09:21

                @ moebius

                « ..dont les tenants et aboutissants nous échappent a nous (je parle pour les non musulmans).. »

                Rassurez-vous, les tenants et aboutissants des luttes en coulisse de cette question de l’harmonisation du calendrier échappent aussi aux musulmans eux-mêmes.

                gAzi bORAt


              • grangeoisi grangeoisi 22 octobre 2007 10:01

                @ miaou,

                Bonjour et pas d’accord avec vous.Je sais ma remarque vient un peu tardivement, votre commentaire étant du 19.

                Dire que la vision monothéiste de la création de l’univers (et univers est bien relatif, la vision étant plus celle de l’homme et de son monde c’est à dire la Terre) est une une assise pour le concept scientifique est un peu fort de café.

                C’est faire bien peu de cas des géomètres, géographes, mathématiciens, penseurs, philosophes, intellectuels et pourtant polithéistes grecs ou romains.Et cette remarque ne reflètant que ce qui est connu au travers du filtre de la religion catholique et de nos oeillères occidentales ; le filtre étant devenu au fil des temps une passoire et c’est le cas de le dire : dieu merci.

                On aurait surement plus d’à propos de parler de période obscurantiste liée à la religion monothéiste.


                • brieli67 29 octobre 2007 18:24

                  La tradition musulmane est très ancienne d’avant les colonisations européennes dans le désert et le croissant du Sahel.

                  C’est la loi du Ventre contre le canon ; la vengeance du Nord contre le Sud. Mais jusqu’à à présent ce mahométisme était de tradition orale et adopté aux populations. Ces dernières années soit pour accélérer le processus mais surtout pour leurs propres intérêts les cadres religieux se tournent vers l’intégrisme religieux. Foutez donc la paix à ces peuples et laissez les devenir démocrates.


                  • Zepekegno Zepekegno 1er novembre 2007 17:44

                    @ l’auteur:Au cours de mes voyages au Sénégal, j’ai pu y observer une façon d’aborder la religion musulmane vraiment positive (si tant est qu’il existe quelque chose de positif dans une religion, mais je m’écarte du sujet smiley) : la foi est présente, mais débarrassée du carcan des dogmes. Les règles appliquées par les croyants varient en fonction des individus, mais seule la foi demeure, d’une discrétion qui en révèle le caractère intime et profond, hors de toute volonté interventionniste dans la vie d’autrui.

                    Le Sénégal n’est pas la honte de l’Islam, mais au contraire un exemple à suivre !

                    Merci pour votre article.

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