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Accueil du site > Actualités > Religions > La Bible Septante nourrit des IDÉOLOGIES contraires à l’Esprit (...)

La Bible Septante nourrit des IDÉOLOGIES contraires à l’Esprit ’’de DIEU’’ - (Partie VI)

Des textes qui ne semblent pas pouvoir être ''de Dieu'', mais qui sont réputés l'être, structurent et orientent des idéologies que, par ailleurs, la Bible n'approuve semble-t-il pas.

Par idéologie, j'entends le sens commun d'idées générales formant partie de l'ossature des approches ou des pratiques politiques.

« Un pouvoir destiné à contrôler le monde et tous les barbares, ne peut que correspondre à une prérogative divine, transcendante, confiée à un homme et à une élite élus, choisis dans l’histoire, auxquels les dieux délèguent leur autorité, afin que les humains –dont les efforts sont enfin coordonnés- puissent former la société idéale, productive et pacifiée.

Le fondement ''religieux'' de l’idéologie de l’État et de ses institutions, et la référence constante à la relation avec les dieux et à la dynamique sacrificielle pour expliquer et justifier la guerre, la conquête et l’exploitation des autres, sont des éléments évidents du discours politique de l’Empire néo-assyrien, véhiculé tant par la documentation écrite produite par la Cour royale, que par l’iconographie des reliefs des palais.  » (75) (Maria-Grazia Masetti-Rouault - Chaire de Religions du monde syro-mésopotamien - 2010)

Une Analyse qui vaut pour l'éternité... et donc aussi pour notre propos, qui touche toutes les Religions du Livre, ainsi que les contrées qui les pratiquent. Le Christianisme et le Judaïsme ayant une plus grande proximité dans les concepts du fait des textes communs.

Les fondamentaux religieux trouvent leur chemin dans les Principes et/ou pratiques politiques. Ce concept a bien été explicité par Alexis de Tocqueville. Voir citation en (3).

Mais, au départ, peut-on se fier à ce que disent les Prophètes ? Qu'en dit l’Éternel ? :

« J'ai entendu ce que disent les prophètes Qui prophétisent en mon nom le mensonge, disant : J'ai eu un songe ! j'ai eu un songe ! Jusques à quand ces prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge, Prophétiser la tromperie de leur coeur ? » (Jérémie 23:25-26)

Gardons ce message de l’Éternel toujours présent à l'esprit...

 

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« Quelle union peut-il y avoir entre le loup et l'agneau ? » (Le Siracide)

(photo JPCiron)

 

Bonne nouvelle :

« En ce jour-là, l'Éternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d'Égypte jusqu'au grand fleuve, au fleuve d'Euphrate, le pays des Kéniens, des Keniziens, des Kadmoniens, des Héthiens, des Phéréziens, des Rephaïm, des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Jébusiens. » (Gen 15 : 18-21)

Et la relation avec l' Éternel est claire et transparente :

 « Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l'Éternel vous aime, parce qu'il a voulu tenir le serment qu'il avait fait à vos pères, l'Éternel vous a fait sortir par sa main puissante, vous a délivrés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d'Égypte. Sache donc que c'est l'Éternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa miséricorde jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements. Mais il use directement de représailles envers ceux qui le haïssent, et il les fait périr ; il ne diffère point envers celui qui le hait, il use directement de représailles. » (Deut. 7 : 7-10)

En effet, le concept d'Au-delà est quasi-absent de la Septante : c'est sur terre que Dieu punit les méchants et récompense les justes par la prospérité et la descendance. Ante mortem donc. L'élément fondamental de l' Au-delà n'a donc véritablement commencé qu'avec le second livre des Macchabées, paru en Grec, vers l'an 124 avant JC. Avec l'intégration subséquente du concept d'Au-delà, commencera véritablement le Judaïsme tel que nous le connaissons. (T. Römer)

 

> FORMATAGE du CADRE de PENSÉE du PEUPLE HÉBREU à naître.

​​​​​​Avec l'exil des élites à Babylone, les deux royaumes israélites restent sans roi, sans ce personnage qui, culturellement, a toujours fait le lien entre les dieux et le peuple. Ce fut le génie des prêtres Judéens que de trouver des solutions pour ajuster l'identité Judéenne, et ainsi la maintenir en vie. Comme on l'a vu dans des articles précédents, les prêtres ont dû inventer un passé royal impressionnant, récupérer-adopter des mythes d'antiques cultures dont beaucoup voisines d'Ur, inventer une généalogie ancienne, la faire partir d'Ur et la faire arriver en pays de Canaan... le pays-cible du retour en Yehud.

 

> 'OSSARURE' FONDAMENTALE DE LA PENSÉE

Jean Soler (22) compare la pensée de deux mondes antiques voisins : «  Athènes est une culture de l'esprit en éveil, du rire, de la pluralité ouverte ; Jérusalem une culture du devoir, du sérieux, de l'unité refermée sur elle-même, et c'est cette mentalité-là qui porte, me semble-t-il, à l'extrémisme. ». La pensée Athénienne insiste sur la complémentarité des contraires, tandis que ce sont les contraires incompatibles qui structurent la pensée Jérusalémite. Le Siracide l'illustre très bien :

«  Considère ainsi toutes les œuvres du Très-Haut : elles vont deux par deux, l’une en face de l’autre. Face au mal, le bien ; face à la mort, la vie ; de même, face à l’homme pieux, le pécheur. » (Si 33:14-15)

Aussi, les textes incitent à opposer diverses catégories humaines (Es 5:20) (Ez 44:9). Ce que le Siracide résume ainsi :

«  Comment le loup serait-il le compagnon de l'agneau ? Ainsi le pécheur de l'homme pieux.Quelle paix peut avoir la hyène avec le chien ? » (Si 13:17-18)

« La conciliation est impossible entre les contraires que Dieu a volontairement séparés. » (22)

 

> MOÏSE 

Notons que « Les premiers prophètes historiques, au VIII siècle, Amos, Osée, Isaïe, ne parlent pas de Moïse ni de l'exode. » (22) Aussi, sans doute est-ce parce que les récits relatifs à Moïse sont apparus plus tard, durant l'Exil à Babylone.

Le personnage de Moïse est un des éléments essentiels pour introduire bien des innovations. Il a été placé loin dans le passé, avant le début de la royauté des Israélites. Le personnage de Moïse assurera plusieurs fonctions : Celle de lien entre le divin et le peuple, sans être roi. Moïse sert aussi de fil conducteur pour illustrer les exploits extraordinaires attribués à Yahvé en et hors d’Égypte. Après les Tables de la Loi, Moïse laissera libre cours aux prêtres en exil pour rédiger les textes sacrés qui finiront par être rassemblés-ajustés-complétés dans la Septante, vers 270 avant JC.

Dans l'intervalle, la translation du polythéisme vers la monolâtrie fera glisser de la (grande) tolérance vers l'extrémisme le plus strict. On va le voir.

Une autre fonction importante de Moïse sera d’asseoir l'idée de primauté de Yahvé dans une Judée aux divinités multiples. Pour y parvenir par les textes, il était utile que certains contestent le pouvoir de Moïse, et que finalement ils admettent leur erreur (Nb 12 : 5-11). Le récit fit aussi intervenir une rébellion contre Moïse. Rébellion que l’Éternel ''consuma'' en un seul instant (Nb 16). Enfin, le récit raconte que toute la communauté s'était mise à ''murmurer'' contre Moïse... et que Yahvé la décima d'un coup : près de 15.000 personnes tuées !!! (Nb 16:49)

En outre, pour clore l'épisode du veau d'or, Moïse brisa les Tables du haut de la montagne, passa le veau d'or au feu, et en mélangea les cendres à l'eau, qu'il fit ingurgiter au peuple.

Puis « Il leur dit : Ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël : Que chacun de vous mette son épée au côté ; traversez et parcourez le camp d'une porte à l'autre, et que chacun tue son frère, son parent. Les enfants de Lévi firent ce qu'ordonnait Moïse ; et environ trois mille hommes parmi le peuple périrent en cette journée. » (Exo 32:27-28

Plus tard, son rôle une fois réalisé, la descendance de Moïse se dissoudra dans la tribu de Levi.

« C'est par la violence meurtrière qu'a été instauré le monopole de Moïse pour être le chef religieux, politique et militaire des Israélites, au nom de leur dieu Iahvé. » (22)

 

> LE PEUPLE HÉBREU 

Entre-temps, comme nous l'avons expliqué dans un autre article (82), il fallait prévoir, durant l'Exil, la fabrication de l'idée de ''peuple'' uni à partir de populations disparates. (via invention d'un passé commun, de l'indication d'élection divine du peuple ''Hébreu'', de règles alimentaires spécifiques, de règles endogamiques, de l'affirmation de valeurs communes initiales qui auraient été perdues, du prétendu abandon-oubli de Yahvé pour Baal et d'autres dieux) (Oubli martelé : (Ez 23:35) (Juges 3:7) (Jér 18:15) (Osée 13:6) (Deut 32 : 15) etc etc ).... d'où la fureur de Yahvé qui envoya les Assyriens et les Babyloniens (Yahvé contrôlait donc aussi leurs dieux !) pour massacrer, violer, piller et soumettre le peuple élu de Samarie et de Judée... Enfin, la fureur passée, Yahvé contrôla le nouveau maître des lieux, son oint le roi Perse, pour permettre le retour des exilés dans la petite province Perse de Yehud. (84D)

Notons que, dans sa fureur, l' Eternel a quand même fait disparaître dix de ses douze tribus de la surface de la terre ! (ref. e-talmud)

 

> DES RÈGLES STRICTES/ DURES 

En parallèle, afin de ''tenir'' le peuple, les prêtres exilés à Babylone énoncèrent une longue série de règles, dans différents domaines (spécifiques aux Israélites), dont certaines étaient particulièrement strictes :

L'acte homosexuel, par exemple, est puni de mort  :

« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. » (Lev 18:22) « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. » (Lev 20:13)

Dans le récit de la destruction complète (avec ses habitants) des villes de Sodome et Gomorrhe par Dieu, il s'agit me semble-t-il de la punition des habitants qui avaient l'intention de violer deux messagers de Dieu qui bénéficiaient de l'hospitalité de Loth (bien que Loth ait proposé de leur donner ses deux filles vierges à la place). Je n'ai d'ailleurs pas saisi la morale de ce récit de (Gen. 19).

 

Dieu donne aussi ordre de tuer l'apostat de ses propres mains :

«  Si ton frère, fils de ta mère, ou ton fils, ou ta fille, ou la femme qui repose sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, t'incite secrètement en disant : Allons, et servons d'autres dieux ! -des dieux que ni toi ni tes pères n'avez connus, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, près de toi ou loin de toi, d'une extrémité de la terre à l'autre, tu n'y consentiras pas, et tu ne l'écouteras pas ; tu ne jetteras pas sur lui un regard de pitié, tu ne l'épargneras pas, et tu ne le couvriras pas. Mais tu le feras mourir ; ta main se lèvera la première sur lui pour le mettre à mort, et la main de tout le peuple ensuite ; tu le lapideras, et il mourra, parce qu'il a cherché à te détourner de l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Il en sera ainsi, afin que tout Israël entende et craigne, et que l'on ne commette plus un acte aussi criminel au milieu de toi. » (Deut 13 : 6-11).

Si les habitants d'une ville se sont laissés séduire par d'autres dieux, toute la population et le bétail seront tués à l'épée, et tout ce que la ville renferme qui sera brûlé/ frappé par interdit. (Deut 13 : 12-18)

 

Mise à mort aussi pour ceux qui se livrent à la divination (Deut 20:27), ou même pour le fils indocile et rebelle (Deut 21:13-21)

 

Soulignons que l'endogamie est stricte : plus de mariages mélangés et séparation des israélites des autres ''peuples'' :

«  (…) Nous avons péché contre notre Dieu, en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. Mais Israël ne reste pas pour cela sans espérance. Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi. (...) Vous avez péché en vous alliant à des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. Confessez maintenant votre faute à l'Éternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. Toute l'assemblée répondit d'une voix haute : A nous de faire comme tu l'as dit ! (...) qui s'engagèrent, en donnant la main, à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en sacrifice de culpabilité ; (...). » (Esd 10)

La 'loi' mentionnée, c'est (Ex 34:11-16) et Deut (7:1-6) par lesquelles nombre de peuples seraient chassés pour faire place aux Hébreux (pas de mélange et pas de mariages mixtes).

 

La paix s'obtient par la domination-soumission / destruction :

« Quand tu t'approcheras d'une ville pour l'attaquer, tu lui offriras la paix. Si elle accepte la paix et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y trouvera te sera tributaire et asservi. Si elle n'accepte pas la paix avec toi et qu'elle veuille te faire la guerre, alors tu l'assiégeras. Et après que l'Éternel, ton Dieu, l'aura livrée entre tes mains, tu en feras passer tous les mâles au fil de l'épée. Mais tu prendras pour toi les femmes, les enfants, le bétail, tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, et tu mangeras les dépouilles de tes ennemis que l'Éternel, ton Dieu, t'aura livrés. C'est ainsi que tu agiras à l'égard de toutes les villes qui sont très éloignées de toi, et qui ne font point partie des villes de ces nations-ci. » (Deut 20 : 10-15)

 

Et cela va jusqu'aux génocides ordonnés par Dieu :

«  Mais dans les villes de ces peuples dont l'Éternel, ton Dieu, te donne le pays pour héritage, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font pour leurs dieux, et que vous ne péchiez point contre l'Éternel, votre Dieu. » (Deut 20 : 16-18)

 

 «  Tu dévoreras tous les peuples que l'Éternel, ton Dieu, va te livrer, tu ne jetteras pas sur eux un regard de pitié  » (Deut. 7:16). Ces autres peuples livrés par l’Éternel sont, semble-t-il, comme des nuisibles que l'on chasse, ou que l'on détruit-extermine (Deut. 7 : 22-23).

 

«  Josué battit tout le pays, la montagne, le midi, la plaine et les coteaux, et il en battit tous les rois ; il ne laissa échapper personne, et il dévoua par interdit tout ce qui respirait, comme l'avait ordonné l'Éternel, le Dieu d'Israël. » (Josué : 10:40)

 

Et la Bible relate les conquêtes comme si elles étaient faits historiques :

A Jéricho, «  Ils s'emparèrent de la ville, et ils dévouèrent par interdit, au fil de l'épée, tout ce qui était dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu'aux boeufs, aux brebis et aux ânes. » (Josué 6 : 20-21) Ce qui comprend tous «  les Amoréens, les Phéréziens, les Cananéens, les Héthiens, les Guirgasiens, les Héviens et les Jébusiens  » (Jos 24:11) qui habitaient à Jericho.

 

Il semble que, la plupart du temps, il n'y a pas ''nécessité'' de tuer. Mais c'est un devoir qui correspond à des raisons idéologiques. Par ailleurs, aucune réserve n'est indiquée pour ces processus de mise à mort souvent indiscriminés. Nulle mention des victimes. Comme on le verra à nouveau plus loin, le sort des non-Prochains est sans importance.

 

> DÉSOBÉISSANCE ET SANCTIONS 

Les Hébreux ont été à multiples reprises avertis, sur moult sujets. Exemple :

« Mais si vous ne chassez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez seront comme des épines dans vos yeux et des aiguillons dans vos côtés, ils seront vos ennemis dans le pays où vous allez vous établir. Et il arrivera que je vous traiterai comme j'avais résolu de les traiter. »(Nb 33 : 55-56)

«  Samarie sera punie, parce qu'elle s'est révoltée contre son Dieu. Ils tomberont par l'épée ; Leurs petits enfants seront écrasés, Et l'on fendra le ventre de leurs femmes enceintes » (Osée 13 : 16)

 

« Ils ne détruisirent point les peuples Que l'Éternel leur avait ordonné de détruire.

Ils se mêlèrent avec les nations, Et ils apprirent leurs oeuvres.

Ils servirent leurs idoles, Qui furent pour eux un piège ;

Ils sacrifièrent leurs fils Et leurs filles aux idoles,

Ils répandirent le sang innocent, Le sang de leurs fils et de leurs filles, Qu'ils sacrifièrent aux idoles de Canaan, Et le pays fut profané par des meurtres.

Ils se souillèrent par leurs oeuvres, Ils se prostituèrent par leurs actions.

La colère de l'Éternel s'enflamma contre son peuple, Et il prit en horreur son héritage.

Il les livra entre les mains des nations ; Ceux qui les haïssaient dominèrent sur eux  » (Ps 106:34-41)

…. Et sur Son peuple tombèrent les Assyriens, puis les Babyloniens...

Ce récit témoigne d'une « idéologie qui ne conçoit l'identité que sous la forme d'une unité opposée à tout ce qui n'est pas elle. » (22)

 

> LE PROBLÈME EXISTENTIEL 

Les priorités essentielles étaient existentielles (ne pas laisser se dissoudre le peuple dans les autres peuples) et dominatrices (''l'acquisition'' de territoires pour y croître et multiplier).

Les opérations d'extension territoriale et de séparations des autres peuples sont liées à ce qui est appelé « le particularisme du peuple d'Israël  » (ici, Israël c'est l'idée de descendance 'spirituelle' de Jacob-Israël).

Ce particularisme vient du Choix de ce peuple par Dieu ''entre tous les peuples qui sont sur la surface de la terre'' (Deut. 7:6). Suivi d'une Alliance du peuple avec Dieu (Gen 17:7) (2Rois 13:23). ''C'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations'' (Nb 23:9). C'est aussi un peuple saint (Deut 28:9) (Lev 20:26) qui a une mission de témoignage auprès de toutes les nations de la terre (Gen 22:18) (''pour être la lumière des nations, Pour porter mon salut jusqu'aux extrémités de la terre.'') (Esaïe 49:6). ''En mettant en pratique tous ses commandements'', l’Éternel assure qu'il ''donnera la supériorité sur toutes les nations de la terre.'' (Deut. 28:1).

C'est pourquoi l’Éternel considère son peuple comme ''un royaume de prêtres et une nation sainte'' (Exo 19 : 5-6)

« Dans l’Ancien Testament la distinction entre le prochain et l’étranger est radicale. » Il y a bien la loi de l'hospitalité, « mais l'étranger n'est point couvert par la loi protectrice. » Et le « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » ne concerne que l'Israélite. (83)

La combinaison du concept de ''Prochain'' (83) avec celui de ''particularisme'' fait qu' un sentiment ressenti de menace existentielle peut rendre immédiatement le sort du non-prochain comme sans importance. Ainsi, le renvoi des femmes étrangères avec leurs enfants est un inconvénient négligeable par rapport au risque de dissolution du peuple saint dans les autres peuples. Il en est de même pour le nettoyage ethnique/ génocide des peuples vivant sur les terres promises, qui sont des commandements divins à appliquer à ces peuples que l'Eternel avait mis là antérieurement.

Notons que ces opérations semblent voisines du concept de Guerre Sainte Assyrienne dans lequel tout est saint  : la nation, son armée, ses soldats, les actions des soldats. Et, là aussi, le sort du non-Assyrien n'a pas d'importance.

 

°°°°°°°°°°°°°°

Nos sociétés occidentales se sont largement inspirées des textes issus de la Septante grecque dans leurs documents 'théologiques'. Le Chrétien ayant le sentiment d'être le peuple choisi à côté du peuple élu, s'approprient les textes communs.

Et nos populations se contentent en général d'une compréhension assez littérale des textes, bien loin donc du sens Académique officiel. De leur côté, les Politiques, bien souvent, suivent aussi les dieux de la Puissance et de la Finance. Et la satisfaction des appétits de ces derniers trouvent facilement un appui populaire. C'est pourquoi la mission théologique de témoignage s'est souvent transmutée en mission politique d'évangélisation-colonisation. Par ailleurs, le concept de Prochain est ''adapté'' au nécessités, grâce aussi à l'émergence d 'un sentiment populaire de suprématie. Lui aussi exploitable.

Ainsi, pour prédisposer l'observateur extérieur à ''consentir'' aux violences décrites, le caractère Saint des intervenants suffira sans doute au Croyant 'Judéo-Chrétien' pour ignorer le sort des victimes. Pour les autres, faire apparaître ces dernières comme méprisables, coupables ou barbares permet sans doute de parvenir au même résultat.

 

« L'idéologie de l' Écriture préconise et légitime le recours à la violence. » (22)

« Que sont les empires sinon du brigandage en grand ?> (Saint Augustin)

 

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< Le loup et l'agneau paîtront ensemble > (Esaïe 65:25)

Musée Archéologique d'Agrigente – Sicile (photo JPCiron)

°°°

<A Dilmun [=paradis] le lion ne tue pas, le loup ne s'empare pas de l'agneau>

Poème Sumérien cité par Samuel N. Kramer / "L'histoire commence à Sumer"

 

 

> COMMENT FINIRA L'HISTOIRE ?

Avec les invasions Assyriennes puis Babyloniennes, l'idée, l'espérance d'un monde sans guerres se fortifie. Esaïe I annonce que « de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, (...) une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre. » (EsaÏe 2:3-4)

Ce sera un monde dans lequel les œuvres du seigneur n'iront plus deux par deux et face à face (Siracide), car l'absence de contraires permet la Paix universelle : «  Le loup habitera avec l'agneau, (…) Et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille (...) » Esaïe 11 : 6-7)

Le moyen d'y parvenir sera néanmoins toujours la violence extrème :

 

(Résumé de Zacharie 14) « Je rassemblerai toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem ; La ville sera prise, les maisons seront pillées, et les femmes violées  » puis «  L'Éternel paraîtra, et il combattra ces nations (…) L'Éternel sera roi de toute la terre ; en ce jour-là, l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom. (…) Et la plaie de l'Éternel frappera tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem. (…) Tous ceux qui resteront de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l'Éternel des armées. »

Isaïe III explique pourquoi ils se prosterneront : « Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. (…) Les fils de l'étranger rebâtiront tes murs, Et leurs rois seront tes serviteurs ; car je t'ai frappée dans ma colère, mais dans ma miséricorde j'ai pitié de toi. (…) Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas périront, ces nations-là seront exterminées. »

De la sorte, « Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront. » (Daniel 7 : 27)

 

Ainsi, une fois les récalcitrants exterminés, ceux qui resteront seront ceux qui auront adopté l’Éternel et auront accepté leur position subordonnée  : enfin un monde de Paix.

 

 

 

La présente (Partie VI), fait suite à la (Partie V :

« La Bible-Septante : Bras religieux du coup politique en Yehud-Canaan »

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/la-bible-septante-bras-religieux-257870

 

… et précède la (Partie VII) à venir :

La mise en œuvre des IDÉOLOGIES dérivées de la Bible Septante. ( Partie VII )

 

 

 

JPCiron

 

°°°°°°°°°°°°°°°° NOTES °°°°°°°°°°°°°°°°

….. (3) - « De la Démocratie en Amérique » par Alexis de TOCQUEVILLE (1835) – Gallimard - 2014

 « A côté de chaque religion se trouve une opinion politique qui, par affinité, lui est jointe. Laissez l'esprit humain suivre sa tendance, et il réglera d'une manière uniforme la société politique et la société divine ; il cherchera, si j'ose dire, à harmoniser la terre avec le ciel. »

 

….. (22) – Ouvrage « La violence monothéiste » par Jean Soler – Ed. De Fallois/ Paris - 2008

 

….. (75) - Grazia MASETTI-ROUAULT, Maria. « Avant-propos ». Guerre et paix en Assyrie, Publications de l’École Pratique des Hautes Études, 2010, https://doi.org/10.4000/books.ephe.1822

 

….. (82) – L'énigme des HÉBREUX : d'où viennent-ils ? Comment sont-ils apparus ?

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-enigme-des-hebreux-d-ou-viennent-225205

 

….. (83) – Le PROCHAIN : un concept-clef qu éclipse le non-enviable sort du non-prochain

https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/developpements-sur-des-extraits-de-255551

 

….. (84) « La Septante : bras religieux d'un coup politique en Yehud-Canaan »

 

(84 A) - Les étonnantes mues bibliques de fin d'époque Perse Achéménide

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/1-4-le-mythe-de-la-loi-de-dieu-246029

 

(84 B) - L'au-delà dans la Bible : l'apport des peuples non-sémitiques

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/2-4-le-mythe-de-la-loi-de-dieu-246036

 

(84 C) - L'énigme de l'absence d' Au-delà dans la Septante

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/3-4-le-mythe-de-la-loi-de-dieu-246219

 

((84 D) - La Septante : bras religieux du coup politique en Yehud-Canaan

https://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/4-4-le-mythe-de-la-loi-de-dieu-la-246220

 

 

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Moyenne des avis sur cet article :  3.17/5   (18 votes)




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20 réactions à cet article    


  • rogal 13 décembre 03:09

    Sujet de quelque importance, assurément.
    Bravo pour son traitement, aussi bien conduit qu’érudit !


    • JPCiron JPCiron 13 décembre 08:37

      @rogal
      Bonjour,
      Grand Merci pour cette généreuse appréciation.


    • Étirév 13 décembre 09:53

      LA VERSION DES SEPTANTE (IIIème SIÈCLE)
      Un événement qui eut dans l’histoire des religions des conséquences formidables, se passa dans ce siècle (de 286 à 280). On traduisit en grec l’antique Sépher, remanié par Esdras.
      Tant que cette version dénaturée demeura confinée dans le petit monde juif, elle eut peu d’influence sur les idées du temps.
      En se présentant traduite dans la langue grecque, qui était alors répandue presque partout, ce livre entra dans le monde intellectuel où, par une fortune extraordinaire, il devait s’imposer et, finalement, servir de base aux trois grandes religions modernes.
      L’histoire de cette version est obscure. On l’a, à dessein, remplie de légendes merveilleuses ou absurdes.
      Les principaux documents qui racontent l’origine de la Version des Septante sont en désaccord sur les points essentiels.
      D’abord il n’est question que de la traduction de la Loi (les livres du Pentateuque), puis de celle de tous les livres sacrés ; enfin on y ajoute encore celle de 72 livres apocryphes.
      Constatons aussi que la légende, sous aucune de ses formes, n’existe encore du temps de Jésus, fils de Sirach (vers 130). Cet écrivain déclare que la version grecque des Saintes Ecritures était imparfaite. Or les légendes ne font que chanter sa perfection.
      Le fils de Sirach, dans la préface de sa traduction de l’Ecclésiastique, parle des difficultés que présente une traduction de l’hébreu en grec : « Les mots hébreux, dit-il, n’ont point la même forme lorsqu’ils sont traduits dans une langue étrangère, ce qui n’arrive pas seulement, en ce livre-ci, mais la Loi même, les Prophètes et les autres Livres sont fort différents (dans leur version) de ce qu’ils sont dans leur propre langue ».
      Si nous consultons les renseignements donnés par les Juifs eux-mêmes sur la Version des Septante, nous y trouvons une histoire des 70 traducteurs par Aristée, conservée jusqu’à ce jour.
      Cet Aristée avait été officier de la garde de Ptolémée II qui vécut de 285 à 247. Il aurait écrit à son frère Philocrate l’histoire suivante :
      Démétrius de Phalère, bibliothécaire de Ptolémée Philadelphe, interrogé par le Roi, lui apprit qu’il y avait chez les Juifs des livres dignes de trouver place dans la Bibliothèque du Roi, mais qu’il fallait les traduire, d’abord, en grec. Le roi envoya auprès du Grand-Prêtre Eléazar, à Jérusalem, et lui demanda de lui envoyer des hommes capables de traduire les Lois des Juifs. Eléazar choisit six hommes de chaque tribu, en tout 72 (1). Mais on préféra admettre un nombre rond, d’où, chez les Grecs, le titre : les Septante (Hoï hebdomekonta), chez les Latins Septuaginta.
      Ces 72 docteurs, dont les noms sont cités, vinrent apporter au Roi un bel exemplaire du manuscrit, sur parchemin, où la « Loi de Moïse » était écrite en lettres d’or. Démétrius leur assigna une maison éloignée de tous bruits où ils se mirent à travailler ; ils employèrent 72 jours.
      Leur travail achevé, on en fit la lecture devant une nombreuse assemblée de Juifs et d’Egyptiens, qui écoutèrent avec admiration, après quoi les prêtres, les vieillards, les conseillers du royaume et les chefs du peuple « dévouèrent à l’anathème » quiconque ajouterait quelque chose, ou même intervertirait l’ordre des caractères.
      Dans tout ceci éclate la mauvaise foi de ces traducteurs qui défendaient aux autres ce qu’ils venaient de faire eux-mêmes
      Ptolémée fut transporté (toujours d’après le même récit) lorsqu’il entendit lire ces saintes lois (celles d’Esdras).
      Un jour qu’il s’en entretenait avec Démétrius, il lui demanda comment il se pouvait faire qu’étant aussi excellentes, nul historien et nul poète n’en eût parlé (ceci nous apprend que les historiens et les poètes tenaient en mépris le livre d’Esdras).
      Démétrius répondit que, comme elles étaient toutes Divines, on n’avait osé l’entreprendre, et que ceux qui avaient été assez hardis pour le faire en avaient été châtiés par Dieu (voilà les divagations qui commencent).
      Que Théopompe, ayant eu le dessein d’en insérer quelque chose dans son histoire, perdit l’esprit pendant trente jours. Mais qu’après avoir reconnu, dans des moments de santé, et dans un songe, que cela ne lui était arrivé que pour avoir voulu pénétrer les choses divines et en donner la connaissance aux hommes profanes, il apaisa la colère de Dieu par ses prières et rentra dans son bon sens.
      Tout ceci a pour but d’expliquer le silence des auteurs du temps sur une œuvre qu’ils devaient tenir en profond mépris, s’ils la connaissaient ; mais on la cachait aux gens instruits, dont on craignait le jugement…

      SUITE


      • JPCiron JPCiron 13 décembre 11:22

        @Étirév

        Bonjour,

        Grand Merci pour cet éclairage intéressant et enrichissant


        < difficultés que présente une traduction de l’hébreu en grec >

        La plus grande part des textes traduits étaient en Hébreu, mais aussi en Araméen et en Grec. Cependant, vu la présence de traducteurs parlant encore Hébreu, mais aussi Grec, on peut penser que la version Grecque est sans doute la plus proche de l’esprit des textes initiaux.

        Il n’en demeure pas moins que passer d’une langue à une autre n’est pas neutre, car les modes de pensée sont différents et le contenu des mots aussi. Cependant, parlant les deux langues, on trouve des expressions qui permettent de cerner d’assez près le sens initial.

        Les textes initiaux (en Hébreu, Araméen,...) n’ont jamais été retrouvés. Aussi, la version en Hébreu produite aux alentours de l’an 1000, ne semble pouvoir provenir que de la Septante grecque.

        Par contre, la traduction du Grec en Hébreu un millénaire plus tard, alors que l’Hébreu est langue morte, est une autre histoire. Et les traductions ultérieures dans toutes les langues du monde autorise de gommer ou ajuster bien des concepts.


      • Eric F Eric F 13 décembre 13:38

        @JPCiron
        Les manuscrits de la Mer Morte ont cependant montré une très grande proximité des extraits retrouvés, avec la version des recueils ultérieurs.


      • JPCiron JPCiron 13 décembre 14:28

        @Eric F

        La grande majorité de l’énorme quantité de fragments retrouvés n’étaient pas liés à la Septante.
        Mais il est vrai que, pour le reste, ils évoquaient assez directement des passages de la Bible. 
        Pour ce qui est de la datation de ces écrits, de mémoire, cela allair du III s av JC à l’an 26 de notre ère.
        On suppose je crois que ce sont les Esséniens qui les ont rédigés et/ou copiés.


      • Et hop ! Et hop ! 13 décembre 12:48

        «  notre propos, qui touche toutes les Religions du Livre,.... Le Christianisme et le Judaïsme ayant une plus grande proximité dans les concepts du fait des textes communs. »


        L’expression « religions du livre » est musulmane, elle n’est pas admise par le christianisme qui n’est pas la religion d’un livre (qui serait ceux du Nouveau Testament et pas de l’Ancien), mais d’une personne divine, le Christ.


        Même si il reconnaît Jésus comme un prophète, l’Islam est beaucoup plus proche du Judaïsme talmudique parce qu’il suit toutes les lois mosaïques sur les impureté, le mariage polygame avec achat de la femme et répudiation, etc... les deux sont iconoclastes, condamnent les blasphèmes, ce sont des religions du texte, pas des images. Le christianisme n’a rien gardé de la loi mosaïque, à part le décalogue, et encore sans l’interdiction de faire des images.


        Ce qui distingue fondamentalement la civiliation d’Athènes de celle de Jérusalem, c’est tous les arts d’Athènes, fêtes, cérémonies, ornements, les représentations figuratives, analogiques, et c’est l’interdiction des images par les Juifs, pour ne garder comme rapport au monde que le texte, l’interprétation, le commentaire, les chiffres, le numérique, qui en fait une civilisation du cerveau gauche, d’avocats, de comptables, de banquiers, de propagandistes, de commerciaux, de baratineurs, de militants révolutionnaires, une civilisation de gauche, sinistre. La tradition religieuse des juifs se fait par le texte, celle des Grecs, des Latins, des Celtes par l’imitation, la reproduction des figures, des rites, des modèles figuratifs.


        • Eric F Eric F 13 décembre 13:34

          @Et hop !
          La ’’Nouvelle Alliance’’ privilégie l’esprit sur la lettre, mais l’institution ecclésiale a réinstauré le formalisme et les prescriptions.


        • JPCiron JPCiron 13 décembre 13:45

          @Et hop !
          Bonjour,
          et Merci pour cette contribution et analyse.

          Dire que les Chrétiens, les Musulmans, et les Juifs ont tous leurs spécificités, qui différencient chacun des deux autres, me semble raisonnable.
          On peut ajouter qu’à l’intérieur de chacun de ces groupes, il y a une diversité telle que le commun des mortels s’y perd. Chaque groupe a connu et/ou connait des extrémistes terroristes, et chaque groupe a une majorité de gensraisonnables.

          Si je les met tous les trois dans le même sac, c’est pour ce qu’ils ont en commun, qui me semble venir de la Septante : une manière de voir le monde de manière binaire (différente des Grecs des temps bibliques et des Chinois de toujours). Cette vision binaire, associée à une conviction monothéiste, les fait penser, chacun, qu’ils sont du côté du Bien, de Dieu donc, souvant se considérant être un outil de Dieu, lequel leur a donné Mission d’ouvrir les yeux du monde.


        • JPCiron JPCiron 13 décembre 14:41

          @Eric F

          La ’’Nouvelle Alliance’’ privilégie l’esprit sur la lettre >

          Oui, probablement.
          Ou bien est-ce la même chose que pour les deux autres ?
          C’est à dire d’un côté une approche plutôt ’populaire’ qui comprend que le sens du texte correspond à ce qui est écrit.
          Et de l’autre côté, l’approche dite ’Académique’ qui, après avoir couvert le texte d’une superstructure de liens et d’interprétations, arrive à faire dire au texte tout autre chose que ce qui est écrit.

          Les activistes et les soldats sont sur la première ’ligne’.
          La propagande et la Communication sur la seconde. Quand les Grands Représentants des trois groupes se rencontrent, ils arrivent toujours à être tous d’accord....


        • Et hop ! Et hop ! 13 décembre 20:41

          @JPCiron

          Je ne vous reproche pas de mettre ces trois religions dans le même sac, mais de dire qu’elles sont trois religions du Livre, du même livre, le Deutéronome.

          Or ce n’est pas le cas du christianisme qui, si il était la religion d’un livre, le serait du Nouveau Testament, mais c’est n’est pas une religion du texte, de l’analyse de texte, qui se transmet par le texte. Le Christianisme est le religion du Christ, de son incarnation dans une personne humaine, puis dans les nations païennes, avec leurs images, leurs rites, leurs sacrements, leurs architectures, leurs reliques, leurs saints, leurs ex-votos, leurs lois, leurs calendriers, leurs costumes, leurs cuisines qui n’ont pas été judaïsés, mais christianisés.

          C’est un contre-sens de voir et de présenter le christianisme comme une religion du livre, du texte, sauf pour le protestantisme qui est un refus des traditions païennes christianisées pour revenir à la religion primitive de l’Ancien Testament, au légalisme et au prophétisme, au mosaïsme iconoclaste et monolâtre. Le protestantisme est une régression vers le judaïsme d’avant le Christ, vers les erreurs des anciens Juifs, celles que Jésus a condamnées. Le Christianisme n’est absolument pas un mouvement de conversion des Gentils au mosaïsme, pour les faire parler l’hébreux, s’habiller, se marier et cuisiner comme des Hébreux, c’est une christianisation des traditions païennes.

          Le Dieu chrétien (Dieu, Deus,Théos et Zeus sont les mêmes mots) est l’idée de l’unicité, de la permanence et de l’universalité des lois créatrices de l’univers, c’est l’idée qui fonde la science occidentale dans la continuité des anciens philosophes Grecs, mais aussi de la création du monde selon la Genèse. Du reste, le Dieu des catholique, des orthodoxe, des chrétiens d’Orient, des Coptes,.. peut-être des musulmans, est un dieu bienveillant, juste et universel, complètement à l’opposé de Yahvé le dieu jaloux, terrifiant, exclusif, vengeur, massacreur, conquérant, injuste car favorisant les Hébreux au détriment des autres peuples.


        • Et hop ! Et hop ! 13 décembre 20:44

          Edit « ... sont trois religions du Livre, du même livre, le Deutéronome »
          Lire : « ... sont trois religions du Livre, du même livre, le Pentateuque »


        • JPCiron JPCiron 13 décembre 21:17

          @Et hop !

          trois religions du Livre >

          Je comprends à présent votre irritation.
          Quand je dis ’’du Livre’’, je ne veut pas dire que les Musulmans lisent de Pentateuque ! Je veux dire qu’ils se sont indirectement inspirés de son esprit. Car tous les trois présentent les mêmes structures fondamentales de la pensée. Et le Coran y fait référence.

          Les Chrétient utilisent le N.T. , certes, mais l’A.T. est partie prenante. Ils ne doivent-peuvent pas en avoir honte. Cela fait partie intégrante du coeur du Christianisme. Il est vrai que les Protestants sont plus attachés à l’A.T. que les Catholiques.

          De même, les Juifs font le plus souvent référence au Talmud et à d’autres textes que la Torah. Mais la Torah inspire aussi là la structurede la pensée. Il suffit de lire la presse israélienne pours’en convaincre.


        • JPCiron JPCiron 13 décembre 22:19

          @Et hop !

          le Dieu des catholique, des orthodoxe, des chrétiens d’Orient, des Coptes,.. peut-être des musulmans, est un dieu bienveillant, juste et universel, complètement à l’opposé de Yahvé le dieu jaloux >

          Personnellement, il m’est égal qu’il y ait un Dieu ’’Yahvé’’ pour les uns, un Dieu ’’Allah’’ pour les autres, un Dieu ’’Dieu’’ pour encore d’autres....
          Ce qui me semble important n’est pas le nom par lequel on les nomme, tous ces Dieux uniques. Ce n’est pas non plus leurs caractères doux ou violent (tour à tour, car tous passent à un moment par toutes les cases...) ;

          Ce qui m’importe est le fait que tous, les doux, les jaloux, les féroces, etc... se trouvent dans des idéologies-théologies qui expriment la même chose que ce que je vois très clairement dans la Septante que certains vénèrent, que d’autres rejettent, ... mais dont le résultat est que l’approche est toujours binaire, avec le Dieu unique qui se tient du côté du Bien (avec ses adeptes qui doivent en découdre pour éliminer le Mal qui est en face). Elément important est le fait que tous ces peuples de Dieux uniques différents sont convaincus d’être chacun un peuple particulier, qui a reçu une mission divine à porter jusqu’à la fin de la terre...
          C’est le fond du problème.


        • Eric F Eric F 13 décembre 13:31

          L’Ancien Testament est une concaténation de textes de nature et provenances diverses, on y trouve des légendes théologiques, un récit national, des textes législatifs, des proverbes de bon sens, un texte poétique, et peut être qu’en cherchant bien on y trouvera des recettes de cuisine.

          Le Nouveau Testament réplique en 4 variantes -dont trois presque identiques- la vie et le message du Christ (figure sublime s’il en est), comporte des lettres apostoliques (souvent de grande hauteur de vue), des récits sur l’évangélisation des premiers temps, et on ne sait pourquoi une fantasmagorie absconse, mais avec de belles images ayant inspiré les peintres surréalistes.


          • JPCiron JPCiron 13 décembre 14:52

            @Eric F

            une concaténation >
            Dans un autre Article je disais que, si la Bible était une roche, ce serait un ’’poudingue’’, constitué de morceaux et de bouts, issus de lieux et époques différentes, mis ensemble, compressés, et dont on cherche à faire les liens entre les uns et les autres (= concaténation ?)


          • Eric F Eric F 13 décembre 19:44

            @JPCiron
            je me suis un jour demandé si certains extraits n’ont pas été intégré à la Bible par hasard, le scribe ayant mélangé par mégarde des papyrus de différents ouvrages.


          • JPCiron JPCiron 13 décembre 20:40

            @Eric F

            La Septante est un agrégat de textes d’origines géographiques différentes, écrites par des dizaines de scribes-prophètes, dont beaucoup n’ont pas de nom (le pentateuque), le tout sur de très longues périodes (siècles) . Certains écrits ont été perdus (ou non inclus) d’autres i=ont été corrigés ou complétés ou soustraits, jusqu’au III siècle av JC.
            Le tout mis ensemble chez le pharaon.
            Il aurait été stupéfiant de se touver devant un ’’roman’’ écrit calmement par UN écrivain...


          • Eric F Eric F 14 décembre 13:52

            @JPCiron
            Les scribes tardifs ont fait quelques ’’enjolivements’’, ils auraient pu en profiter pour apporter un peu d’harmonisation et retirer quelques scories...


          • JPCiron JPCiron 14 décembre 15:09

            @Eric F

            En fait, je pense que c’est ce qu’ils ont essayé de faire (chaque ’’prophète’’ a eu plusieurs plumes) (on ne sait combien de plumes anonymes ont oeuvré sur le Pentateuque) :
            Supprimer ce qui pouvait l’être
            Changer le sens quand possible
            Ajouter une interprétation possible
            Ajouter du texte pour faire lien
            Ajouter du texte tout court

            Mais le travail était immense.
            Et il y avait plusieurs ’’tendances’’ comme indiqué dans les articles.

            Honnêtement, je pense qu’ils ont fait du bon boulot, considérant l’époque et l’étalement des premiers écrits entre différentes sectes-tribus. Et considérant la finalité qui était la leur (sur laquelle chacun peut avoir son opinion...)

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