La fin de l’Occident avec la foi chrétienne et la transfiguration face au paganisme d’Onfray et la défiguration
Le temps présent ne se prête pas à un enthousiasme communicatif. Mais comme quelques idées traversent mon esprit, je les partage, même si ce billet manque de souffle tout en étant écrit sans passion, avec un style moyen et une structure improvisée pour ne pas dire décousue. A prendre ou à laisser. La foi n’a pas nécessairement rendez-vous avec l’inspiration. Le temps du mystère se dissout dans le temps historique. Le monde danse. Les sages méditent.
On ne sait pas par quel décret mais notre pays s’en remet à des autorités savantes qui n’ont reçu aucune légitimité de la part des savantes institutions. Tout au plus une reconnaissance de quelques journalistes professionnel et surtout une notoriété médiatique acquise après d’innombrables prestations sur les plateau de radio, de télévision et dans les bonnes pages des quotidiens et hebdomadaires de masse. Sans être experts de rien du tout, leur avis est pris au sérieux comme celui de n’importe quel spécialiste. Ainsi, les opinions, sentences et avis d’un BHL, d’un Houellebecq, d’un Zemmour et ces jours-ci d’un Onfray sont reçus comme des paroles d’autorité au même titre que celles provenant des cercles pontificaux du Vatican.
Les nouvelles des oracles du cercle des intellos ne sont pas bonnes. Houellebecq évoque un peuple français ramolli, désabusé et démissionnaire face à un avenir assombri par les désarrois et le vide de sens engendré par la culture occidentale. Pour Zemmour, le mal est ancré depuis quatre décennies avec un portait d’une France qui se suicide mais qui, selon les lecteurs de son essai controversé, aurait plutôt été assassiné par une catégorie de gens qu’on devine sans avoir lu le livre. Ce sont les politicards, affairistes, idéologues post-68 et notables bourgeois étiquetés le plus souvent à gauche, plutôt côté rive gauche et caviar que gueule noire et prolétariat du Nord. Pour Onfray, la marche à suivre n’est pas d’être soumis et démis de sa droite stature mais de rester fièrement debout, comme un stoïcien romain, pénétré de sagesse païenne et de force cosmo-tellurique, en contemplant la chute de l’empire occidentale contre laquelle il est inutile de se dresser puisque les forces déclinantes sont d’une puissance colossale.
Quelques-uns croient réellement à un déclin ou une chute inéluctable, d’autres pensent que c’est une éventualité à étudier et une question à solutionner autant que peut se faire. Mais la plupart jettent un œil distrait sur ces opinions, en écoutant furtivement les intéressés débattre sur les plateau ou en lisant sur un mode divertissant les essais déclinistes sans y adhérer en profondeur, bref, en faisant semblant de croire à la démonstration, à l’instar d’un spectateur dans une salle obscure qui fait semblant de croire que ce qui arrive dans le film s’est réellement passé. Nul ne sait si les déclinistes voient l’avenir correctement ou ne sont que le jouet de leurs fantasmatiques distorsions filtrant ce qui les arrange. N’empêche que d’autres témoignages convergent pour dresser le portrait d’une frange de la société en désarroi, comme par exemple celui du député Lassalle qui arpentait récemment les chemins de France et de Navarre en quête de confessions populaires. De là à évoquer sur un ton grandiloquent de grand seigneur une fin de la civilisation occidentale… Onfray mieux de se taire disent les mouettes rieuses qui se moquent des chouettes de Minerve.
Déclins économiques, moraux, esthétiques, politiques, culturels. Les auteurs ne manquent pas. Nicolas Baverez, Philippe Muray, Alain Finkielkraut, Gilles Lipovetsky, Peter Sloterdijk. La civilisation occidentale tangue mais ne plie pas. Ou alors elle plie et s’effondre comme le suggère le prophète païen Onfray. Un philosophe dont les analyses sont un peu courtes. Un peu facile de s’en prendre au libéralisme. Le déclin de la civilisation européenne a d’autres ressorts. Onfray est bien trop fier pour ne pas s’interroger sur son rôle dans le processus de déclin. Il croit en être le témoin éclairé alors qu’il en est l’un des acteurs, avec la diffusion d’un athéisme forcené et la promotion d’un culte de la nature inspiré des païens antiques mais que l’Histoire a vu aussi ressurgir dans les années 1900 surtout en Allemagne, avec le mouvement volkisch, sympathique en apparence, dirigé contre le progrès mécaniste, mais qui deux décennies plus tard, a servir de terreau pour nourrir les jeunes et moins jeunes recrues du nazisme.
Le paganisme ne sert à rien. Onfray nous la joue après moi le déluge façon Néron, contemplant le mouvement vers la ruine des vestiges moraux chrétien de l’Europe après avoir incendié la théologie et les espérances chrétiennes. Onfray liquide Platon et la Trinité sans vraiment comprendre le monde intelligible, ni les ruses de la théologie. C’est le symptôme d’une époque de gens mal instruits, mal éduqués, qui s’abîment dans les pensées faciles pour mieux dévorer la chair du monde et ses nourritures terrestres. Cela étant, le cosmos et la nature peuvent être un remède à la neurasthénie attrapée dans la grisaille des grandes métropoles. Si l’enfer c’est les autres comme disait Sartre, cultivons nos affinités avec la Nature mais la solitude revient au galop et l’âme humaine ne peut oublier qu’elle est née de l’humanisation en plus ou moins bonne société.
Le refuge dans le paganisme est horizontal. C’est une manière de se coucher. La civilisation se couche face au crépuscule des idoles. Je vais forcer le trait, ne m’en veuillez pas. Onfray philosophe comme un chien. Il est le maître et dresse le peuple au risque de l’infantiliser. Le chien est un loup que l’homme a rendu adolescent. Onfray n’a rien d’un Sénèque. Juste un comédien qui pose devant les caméras et joue les grands seigneurs face aux hommes qu’il a dressés. Nous ne sommes pas des chiens, nous sommes les héritiers du mystère chrétien et de easy rider. Born to be wild, born again ! L’homme sauvage et mystique. L’homme de foi se tient droit, libre. Stature verticale face à la transcendance qui s’élève en lui et par-delà les limites d’un ego rétréci par la morne existence dans le technocosme où tout est superficiel. Stature éthique pour voir la transcendance dans l’autre. Franchir les limites du temps. Transfiguration et espérance. Expérience aux limites du temps. Voilà donc quelques pistes. Je ne vais pas m’étendre. Je ne serai jamais aux ordres des desideratas. Si je fais trop long, ça décourage les paresseux, si je n’en dis pas assez, les honnêtes citoyens sont frustrés. Je dis l’essentiel et c’est déjà pas mal.
L’essentiel, c’est que la civilisation européenne s’est construite sur la foi chrétienne, puis a viré radicalement après 1600. La Modernité est une autre civilisation européenne, qui ajoute à la foi la raison et la science. La foi chrétienne qui a restauré l’empire romain de ses décombres en propulsant un saint empire sauvera l’Occident au 21ème siècle mais pas toute seule et en se réformant. Il faudra les bonnes volontés et la raison. Pour vaincre le sida mental propagé par les médias de masse, l’addiction consumériste, le culte du corps, de l’image, de l’argent, la servitude face aux notables de la technocratie et les stars de l’idiotie culturelle, les peurs sécuritaires et le stalinisme vert avec ses écolos chantres du développement durable, ces don Quichotte du climat qui ne connaissent rien à la nature, ni à la science et à la spiritualité humaine. La foi chrétienne alliée à la raison pour combattre les totalitarismes.
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