La peur au téléphone
La polémique enfle de jour en jour au sujet des ondes électromagnétiques, lesquelles se multiplient dans notre environnement, sans que le simple risque de précaution soit appliqué.
L’une des utilisations de ces ondes électromagnétiques concerne bien sur les téléphones portables, mais pas seulement : on peut ajouter sur la liste les antennes relais, tout comme les THT (lignes à très hautes tensions), et de nombreuses autres applications : l’ordinateur, portable ou pas, WIFI, tablettes numériques… etc
Même si ces lignes THT ne représentent que 20% des expositions aux champs électromagnétiques, elles posent quand même problème. lien
Nathalie Kosciusko-Morizet estimait il y a peu que « les choses évoluaient », notant une résistance dans certains secteurs industriels et syndicaux et reconnaissait qu’une étude réalisée par l’Université d’Oxford avait conclu à une légère augmentation du risque de leucémies pour des enfants vivant à proximité des THT. lien
L’une des premières études date de 1979 : elle a été conduite à Denver, aux USA, et a relevé une concentration de cancers dans les zones appelées « haute configuration câblée », affirmant que ce sont les enfants de 2 à 3 ans qui sont les plus menacés.
Puis en 1984, Jorgen H.Olsen, Annelise Nielsen, de la société danoise de cancérologie de Copenhague, et Gabi Schulgen de l’Institut d’informatique et de biométrie médicale de l’Université Albert Ludwigs de Fribourg sont arrivés aux mêmes conclusions. lien
Le docteur Mark Payne, en Grande Bretagne, a eu des patients soumis à la pollution électromagnétique dégagée par les THT et en a décrit les conséquences :
Des simples rougissements, aux palpitations, peuvent s’ajouter des faiblesses musculaires, des convulsions, jusqu’à la crise d’épilepsie, mais il a aussi noté des cas de dépression, des difficultés à se concentrer, à mémoriser…
De nombreux experts affirment que ces lignes, si on les enterrait, présenteraient moins de risques, mais comme toujours, cela a un prix, et EDF ne voit pas d’un bon œil de tels chantiers qui viendraient handicaper financièrement un peu plus l’énergie nucléaire dont le gigantisme ne peut se justifier si l’on arrive pas à véhiculer l’énergie électrique par les THT. lien
Pourtant, Jérémy Rifkin prône « la production distribuée » qui permet, en consommant sur place l’énergie produite, chaque fois que possible, de réduire la consommation électrique, mais aussi de diminuer drastiquement la pollution générée par le réseau THT. lien
Du réseau THT aux antennes relais, il n’y a qu’un pas, puisqu’elles génèrent, elles aussi, une importante pollution électromagnétique, et ces antennes inquiètent beaucoup de riverains, même si ces derniers utilisent, comme 4 milliards de nos concitoyens, des téléphones portables, (lien) ces mêmes téléphones portables qui d’après de nombreuses études, représenteraient eux aussi un danger pour le cerveau de ceux qui les utilisent.
Le 31 janvier 2013, la proposition de loi pour limiter l’impact des antennes relais, présentée par Laurence Abeille, députée EELV, déjà sérieusement élaguée d’une bonne partie de son contenu par une commission, a été purement et simplement renvoyée en commission,(lien) pour le plus grand plaisir de Fleur Pellerin, ministre chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, qui évoque « une peur Irrationnelle ». lien
Comme l’indique Jean Luc Porquet dans les colonnes du « Canard Enchaîné », il s’agissait seulement de limiter les émissions à des niveaux aussi bas que possible, et d’interdire le wifi dans les crèches « vu que les bébés n’ont pas un usage frénétique du portable ». lien
Au sujet de ces téléphones portables, alors que, le 12 octobre 2012, la Cour de Cassation italienne avait reconnu que l’utilisation intensive du portable avait favorisé le développement d’une tumeur bénigne du cerveau chez Innocente Marcolini, déclarée invalide à 80%, cadre d’une entreprise italienne, et Michelle Rivasi, député européenne d’EELV, a réclamé une directive européenne informant le consommateur des risques liés à l’utilisation du téléphone portable. lien
De plus on sait aujourd’hui que l’utilisation du portable dans une voiture génère 2 fois plus de pollution électromagnétique qu’à l’extérieur, et que cette pollution est multipliée par 4 dans les zones mal couvertes, ou sur les autoroutes. lien
Déjà en 2008, David Carpenter, professeur de santé environnementale à l’Université d’Albany déclarait : « la prudence est de mise, même sans la preuve absolue de l’ampleur du risque » et le docteur Herbeman, directeur d’un centre de recherche contre le cancer à l’Université de Pittsburgh, dénonçait des études caduques, basées sur des utilisateurs modestes du portable, rappelant qu’une tumeur au cerveau met une dizaine d’année à se développer et Il évoquait plusieurs études européennes démontrant un lien entre usage fréquent du portable et tumeurs cancéreuses. lien
En effet antennes relais et téléphones portables ne sont pas sans risques : à l’instar des fours micro-ondes, qui ont quasi la même fréquence que les portables, leur puissance, même si elle est plus modeste, (2 watts en moyenne) pose problème car, si les fours micro-ondes sont obligatoirement blindés, les antennes relais, et les téléphones portables ne peuvent évidemment pas l’être. lien
Si aujourd’hui le taux de pénétration du mobile dans la population française atteint 99,7% grâce à la multiplication des antennes relais, quel sera le prix à payer pour notre santé ? lien
Dans un livre paru en avril 2010, « ces ondes qui nous transpercent » Geneviève Laffont propose une enquête très poussée montrant la réalité des dangers auxquels nous sommes exposés. lien
Les moyens pour se protéger des ondes électromagnétiques restent limités, et comme l’explique le Docteur Elisabeth Cardis, chercheuse au CREAL (Centre de recherche en épidémiologie environnementale) de Barcelone « la meilleure méthode pour diminuer son exposition, c’est de tenir le téléphone loin de son corps quand on l’utilise. Si c’est juste pour le porter sans communiquer, il n’y a pas d’exposition ».
Elle fait aussi mention d’une étude réalisée par le CIRC (centre international de recherche sur le cancer) en 2011 qui n’a pas pris de décision définitive quand au risque de cancer que l’usage intensif pourrait provoquer, expliquant que, pour l’instant, cet organisme a classé ce risque en B2, c'est-à-dire « peut-être cancérigène », déclarant, à la mode normande : « l’étude ne met pas en évidence un risque accru de tumeur, mais en même temps, on ne peut pas conclure qu’il n’y a pas de risques ». lien
Dans son communiqué de presse, l’OMS, se basant sur l’étude du CIRC confirme : « une augmentation de 40% de risque de gliomes (tumeurs cancéreuses) dans la catégorie la plus élevée d’utilisateurs lourds (30 minutes par jour sur une période de 10 ans) » et évoque un effet « probablement cancérigène pour les humains » ajoutant « il est important de prendre des mesures pragmatiques pour réduire l’exposition tels que des dispositifs mains-libres ou SMS ». lien
Mais l’utilisation du kit « mains libres » n'est pas sans risques, car des chercheurs ont prouvé qu’il pourrait sensiblement augmenter le niveau des ondes transmises au cerveau. lien
De nombreux témoignages affluent prouvent aussi une interaction entre une Box, installée en WIFI perturbant le sommeil d’enfants. La WIFI coupée, le sommeil était retrouvé. lien
L’association « Robin des toits » explique en détail sur son site pourquoi et comment, il faut désactiver son installation WIFI.
D’autres préconisent une technologie qui permettrait de se protéger des ondes électromagnétiques.
Sous le nom de « Liife Maxx », ils proposent d’équiper téléphones ou ordinateurs d’un compensateur universel magnétique, lequel modifierait les perturbations des ondes électromagnétiques en les déphasant en ondes compensées appelées aussi « ondes antidotes ». lien
Next Up Organisation, très mobilisé sur ces problèmes, propose sur ce lien, un documentaire italien (sous titré français) qui, en 15 minutes, démontre les dangers auxquels s’exposent les utilisateurs de téléphones cellulaires, et nous informe aussi que les abeilles subissent mal la pollution électromagnétique. lien
Le 5 novembre 2012, le tribunal hollandais de Zutphen a annulé un permis de construire pour un site d’antennes relais UMTS en raison de la proximité de ruches.
Les abeilles déjà menacées par le maïs OGM ne sont décidemment pas à la fête. lien
C’est un riverain de l’antenne relais incriminée qui avait déposé un recours contre ce site, après avoir pris connaissance d’études en Allemagne et en Suisse qui a finalement convaincu le tribunal, lequel à estimé qu’il ne pouvait pas être exclu que les antennes puissent avoir des effets sur les abeilles.
L’étude complète est sur ce lien.
Une pétition internationale « biolnitiative EEA » portée entre autres par Next Up organisation, a été lancée et on peut la signer sur ce lien.
Comme dit mon vieil ami africain : « le grillon tient dans le creux de la main, mais on l’entend dans toute la prairie ».
L’image illustrant l’article provient de « paperblog.fr »
Merci aux nombreux internautes pour leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
De nombreux dossiers scientifiques dénonçant le danger de ces ondes électromagnétiques sont sur le site « next up organisation ». lien
Articles anciens :
pollution électromagnétique, la résistance s’organise
Article de stéphane Sanchez
sur ce lien, l’association Robin des toits
A lire :
la pollution électromagnétique et la santé, ouvrage collectif édité par Frison Roche (1994)
Notre santé face aux champs électriques et magnétiques, Roger Santini, éditions Sully.
Biographie sur les champs électromagnétiques sur ce lien
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