Un protocole de santé publique libre et non brevetable qui réduit les risques de COVID grave de 73%... ou de 100% ?
Une étude récemment parue dans le British Medical Journal (Kim et al, 2021) a examiné les risques de développer une forme de COVID-19 grave chez le personnel de santé, qui est en première ligne dans la pandémie, en fonction de son alimentation. Dans cette étude, une alimentation végétale à base d'aliments entiers peu transformés (whole foods, plant-based diet) diminue de 73 % les risques de développer une forme grave de COVID, tandis qu'une alimentation riche en produits animaux (hyperprotéinée ou cétogène) augmente les risques de 48 %. Cette étude a regroupé des données de six pays (Etats-Unis, France, Allemagne, Espagne, Italie, Royaume Uni) et postule qu'une alimentation végétale saine est protectrice contre les formes graves de COVID. De quoi mettre dans l'embarras les politiciens qui pensent que manger végétal est faire de l'agribashing ou dangereux pour la santé, et qui crient au loup pour un seul repas végétarien par semaine dans les cantines. Les politiciens, médias et la ribambelle de scientifiques du complexe agro-pharmaceutique qui, volontairement et depuis des années, ignorent l'amoncellement d'études démontrant les bienfaits au quotidien d'une alimentation végétalienne peu transformée (Tuso et al, 2013) vont sans doute encore ignorer ces résultats de santé publique qui ne sont pas nouveaux, ce qu'ils font déjà depuis des décennies, et pas pour des raisons de santé publique, car comme nous l'avons vu depuis le début de cette pandémie, l'intérêt sanitaire de la population passe largement au second plan d'intérêts plus à terre à terre et économique, pour les gouvernements en place.
Avant que le rouleau-compresseur vaccinal n'ait écrasé tout sur son passage, comme seul et unique moyen de répondre à la crise de la COVID, bien que cette approche ait laissé derrière elle et sur le carreau des centaines de milliers de morts avant même qu'elle ne débute, s'il avait existé en 2020 un médicament qui permettait de diminuer les risques de faire une COVID grave de 73%, vous pouvez être sûr que tous les médias, tous les politiciens n'auraient parlé que de cette pilule magique... Cela aurait même été la plus grande découverte médicale de la pandémie et un grand hit pharmaceutique...
Mais quand cette pilule n'en est pas une et qu'il s’agit de simplement manger sainement et végétal... alors, incroyablement, il n’y a plus personne, aucun média ou presque ne relaie l'information, aucun politicien n’est intéressé, tout le monde regarde ailleurs, tandis que les scientifiques qui travaillent pour les gouvernements ou pour le complexe agro-pharmaceutique, vont dire que ce n’est pas suffisant... qu’il faut d’autres études, qui bien sûr ne disposent pas de financement... car les études étant chères à réaliser, bien souvent, seules les entreprises pharmaceutiques cherchant à vendre et développer leurs produits ont de nos jours assez d'argent pour en réaliser.
En effet, un problème de l'étude sur l'alimentation du personnel de santé en période de COVID est que le groupe qui a le plus de bénéfices, avec 73% de diminution des risques de COVID grave, mélange à la fois alimentation végétalienne saine, alimentation à prédominance végétalienne et alimentation végétarienne, ce qui implique que les effets bénéfiques d'une alimentation purement végétalienne saine à base d'aliments entiers peu transformés sont peut-être et sans doute diminués par la présence d'alimentations à prédominance végétale mais contenant un peu de produits animaux de manière marginale. Ce ne serait pas nouveau : dans une étude interventionnelle sur les maladies coronariennes sur une durée moyenne de plus de trois ans et demi, c'est une alimentation purement végétalienne et faible en graisse qui a délivré les meilleurs résultats médicaux jamais enregistrés dans la littérature médicale, avec seulement 0.6% de récurrrence d'événements cardiaques indésirables, soit une efficacité de près de 100% :
Nous avons considéré que les participants étaient adhérents quand ils ont exclu les produits laitiers, le poisson, la viande, et l'huile ajoutée. (Esselstyn et al, 2014)
Ces données indiquent qu'une alimentation purement végétalienne à base d'aliments peu transformés pourrait également avoir une efficacité de près de 100% contre les formes graves de COVID, soit peut-être au moins aussi efficace que certains vaccins actuellement sur le marché dans le cadre de la pandémie.
Ainsi, selon les scientifiques travaillant pour les gouvernements, qui bien entendu, comme tout un chacun le sait, sont totalement neutres dans leur position, il y a des preuves incroyables de l'efficacité des vaccins, en études randomisées en double aveugle, mais par contre, il n'y a aucune preuve que l'alimentation végétale soit vraiment efficace... En fait, ils ne veulent pas vraiment de preuve et repoussent les résultats dans un futur imaginaire, car il n'y a que très peu d'argent pour la recherche sur l'alimentation végétale (pas la recherche génétique, pas la recherche fragmentaire, mais la recherche sur le mode alimentaire tout simplement, une recherche sans placement de produit).
A côté de cela, des centaines de millions d’euros ont été gaspillés pour des médicaments inutiles voire dangereux comme le Remdésévir, notamment par la Commission Européenne (Hordijk et al, 2020), qui - simple coïncidence ? - dépense également des centaines de millions d'euros par an dans la promotion des produits alimentaires animaux, viandes et produits laitiers, notamment et particulièrement en France.
En réalité, comme le montre probablement déjà "la plus large étude de cohorte jamais réalisée montrant le bénéfice d'une intervention médicale alimentaire", une alimentation végétale ad libitum peu transformée à base de féculents, la Cohorte du Programme McDougall :
"Plus de recherche n'est pas nécessaire" (McDougall , 2014)
Les résultats du British Medical Journal BMJ portant sur l'étude de l'alimentation chez le personnel de santé en période de COVID ne sont en effet ni nouveaux ni surprenants et ne font que confirmer des résultats antérieurs montrant l'effet protecteur d'une alimentation végétalisée saine contre l'ensemble des maladies dégénératives et infectieuses (Campbell, 2021), incluant tous les facteurs de risque COVID, ce qui a notamment été montré avec succès et sur un temps très court dans la plus grande étude interventionnelle jamais réalisée sur l'alimentation végétale peu transformée :
En l'espace de sept jours, une alimentation végétalienne ad libitum faible en graisse et à base de féculents résulte en des changements favorables significatifs sur les biomarqueurs communément testés qui sont utilisés pour prédire de futures risques pour les maladies cardio-vasculaires et les maladies métaboliques. (McDougall et al, 2014)
En fait, le concept de whole foods, plant-based diet tel que catégorisé dans l'étude du BMJ, c'est-à-dire, l'alimentation végétale peu transformée, a été créé à la suite de deux études épidémiologiques menées en Chine à la fin du XXe siècle par des chercheurs américains, anglais, chinois et taïwanais afin de déterminer quel a été l'impact de l'occidentalisation de l'alimentation en Asie, avec l'introduction dans la population d'une plus forte consommation de produits animaux et de produits transformés.
Les deux études épidémiologiques (Etude Chinoise 1 et 2) sont encore aujourd'hui d'une ampleur inégalée, les données de la première (Chen et al, 1990), qualifiée de "Grand Prix de l'Epidémiologie", consistant en un monographe de 860 pages, ayant donné lieu à plus de 50 publications scientifiques, et furent significativement approfondies et complétées par la seconde étude avec l'introduction de données relatives à Taïwan, qui fut également, à ses débuts, l'occasion de la première coopération scientifique sino-taïwanaise.
Ces études n'étaient pas, comme c'est souvent le cas de nos jours, un simple questionnaire en ligne ou fabriquées à partir de données virtuelles achetées à des tiers, mais constituaient de vraies études épidémiologiques de terrain et de grande envergure dans lesquelles l'alimentation de milliers de familles chinoises et taïwanaises, notamment dans les zones rurales, a été mesurée et pesée in situ pendant plusieurs jours, tandis que des données portant sur plusieurs centaines de biomarqueurs nutritionnels et médicaux ont été collectées et assemblées en des clusters cohérents d'un point de vue biochimique, médical et nutritionnel (639 variables et plus de 10 000 corrélations statistiques significatives) (Campbell, 2021).
Les résultats de ces études faisaient état du fait que l'occidentalisation de l'alimentation en Asie est manifestement à l'origine de l'apparition des maladies occidentales dégénératives (cancers, maladies cardio-vasculaires, etc), elles-mêmes largement peu communes en Occident au début du XXième siècle (Dalen et al, 2014), et témoignant ainsi de la concomittance entre l'industrialisation de l'agriculture, associée à une plus forte consommation de produits animaux issus de l'agriculture intensive et de produits raffinés, et l'apparition des maladies dégénératives en Occident, puis dans le reste du monde, d'abord à Taïwan, puis en Chine, selon une chronologie bien précise indiquant une claire causalité et non une simple corrélation entre les changements dans l'alimentation et l'apparition des maladies.
Les recommandations issues de ces études afin de protéger la santé publique étaient une alimentation végétale peu transformée (Communiqué de Presse de l'Université de Cornell, 2001) :
- Le plus de variété dans l'alimentation végétale, le plus de bénéfices. La variété assure une couverture plus grande des besoins nutritionnels connus et inconnus.
- Considérant qu'il y a une variété d'aliments végétaux, en quantité et en qualité, une alimentation saine et nutritionnellement complète peut être atteinte sans aucune produit alimentaire animal.
- Le plus l'alimentation est proche de son état natif - avec le minimum de cuisson, de salage et de transformation - le plus de bénéfices.
Lorsque l'on voit les repas des personnes âgées dans les EHPAD, parfois sans fruits et légumes frais quotidiens, et riches en produits laitiers ou animaux et produits raffinés et transformés, d'un bout à l'autre de la France, en Bretagne comme en Alsace, on ne peut que comprendre pourquoi les EHPAD ont connu un si lourd tribu dans la pandémie de COVID, quand ils ont des politiques systémiques de réduction des coûts, notamment sur la qualité de la nourriture et des repas.
L'Etat a ainsi préféré ne rien faire en terme de prévention, notamment alimentaire, tandis qu'il a autorisé les médecins à utiliser des médicaments dangereux (benzodiazépines) clairement contre-indiqués pour la détresse ou l'insuffisance respiratoire grave et déjà fortement non recommandés en temps normal pour les personnes âgées (AGS, 2015), afin d'abréger et leur souffrance et leur vie et d'éteindre leur conscience, au lieu de chercher à les soigner en amont, ce qu'il est également possible de faire avec l'alimentation végétale saine en ce qui concerne les personnes âgées et à risque, qui, dans certains cas, peuvent même se passer de médicaments via cette approche, ce qui est montré pour les participants de la cohorte McDougall de manière générale pour près de 90% des cas.
L'étude du BMJ cependant a une faille
Références :
Kim et al, Plant-based diets, pescatarian diets and COVID-19 severity : a population-based case–control study in six countries BMJ Nutrition Prevention & Health. DOI : 10.1136/bmjnph-2021-000272
Tuso PJ, Ismail MH, Ha BP, Bartolotto C. Nutritional update for physicians : plant-based diets. Perm J. 2013 ;17(2):61-66. doi:10.7812/TPP/12-085
Esselstyn CB Jr, Gendy G, Doyle J, Golubic M, Roizen MF. A way to reverse CAD ? J Fam Pract. 2014 Jul ;63(7):356-364b. PMID : 25198208.
Hordijk L, Patnaik P. Covid-19 : EU countries spent over €220m stockpiling remdesivir despite lack of effectiveness, finds investigation. BMJ. 2020 Dec 8 ;371:m4749. doi : 10.1136/bmj.m4749. PMID : 33293278.
Chen, J., Campbell, T. C., Li, J., Peto, R. Diet, Life-Style and Mortality in China. A Study of the Characteristics of 65 Chinese Counties. Oxford, UK ; Ithaca, NY ; Beijing, PRC ; Oxford University Press ; Cornell University Press ; People’s Medical Publishing House, 1990. 894 pp.
T Colin Campbell. A Nutritional Link for COVID-19 ?. EC Nutrition 16.2 (2021) : 18-26
McDougall J, Thomas LE, McDougall C, Moloney G, Saul B, Finnell JS, Richardson K, Petersen KM. Effects of 7 days on an ad libitum low-fat vegan diet : the McDougall Program cohort. Nutr J. 2014 Oct 14 ;13:99. doi : 10.1186/1475-2891-13-99. Erratum in : Nutr J. 2017 Feb 10 ;16(1):12. PMID : 25311617 ; PMCID : PMC4209065.
Dalen JE, Alpert JS, Goldberg RJ, Weinstein RS. The epidemic of the 20(th) century : coronary heart disease. Am J Med. 2014 Sep ;127(9):807-12. doi : 10.1016/j.amjmed.2014.04.015. Epub 2014 May 5. PMID : 24811552.
By the American Geriatrics Society 2015 Beers Criteria Update Expert Panel. American Geriatrics Society 2015 Updated Beers Criteria for Potentially Inappropriate Medication Use in Older Adults. J Am Geriatr Soc. 2015 ;63(11):2227-2246. doi:10.1111/jgs.13702
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