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Accueil du site > Actualités > Société > A quoi sert le Plan Autisme 4 (partie 1) ?

A quoi sert le Plan Autisme 4 (partie 1) ?

Le 6 Juillet 2017 a été solennellement lancé le Plan Autisme 4. Cet événement, venant à la suite d’une campagne électorale porteuse de beaucoup de promesses et d’optimisme pour les personnes handicapées, paraît être une raison supplémentaire d’espérer. Le Plan Autisme 4 doit prendre la suite du Plan Autisme 3, qui couvrait la période 2013-2017. Celui-ci a été évalué par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) dans un rapport paru en mai 2017[1]. L’IGAS rappelle que ce 3e Plan Autisme a été construit sur la base des recommandations de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de Santé en 2012, mais que ces recommandations « demeurent contestées dans certains établissements sanitaires et médico-sociaux, et parfois mal appliquées », d’où un bilan «  hétérogène  » dans lequel les rapporteurs pointent les faiblesses persistantes. Parmi celles-ci, on note principalement :

  • un pilotage qui peine à prioriser les mesures en l’absence de données épidémiologiques et qui peine également à agir hors du secteur médico-social ;
  • une insuffisance persistante de la scolarisation pour les enfants ;
  • un retard abyssal dans la prise en charge des adultes et une méconnaissance de leurs besoins ;
  • un retard également profond dans la rénovation des formations des professionnels amenés à travailler avec des personnes autistes : la mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques publiées en 2012 par la Haute Autorité de Santé (HAS) n’est toujours pas à l’ordre du jour pour la majorité des organismes.

L’IGAS clôt son rapport par une liste de 48 recommandations qui témoignent de la nécessité d’un nouveau Plan Autisme, car les besoins des personnes autistes, comme les obstacles, demeurent immenses. Les familles concernées par l’autisme, retrouvant effectivement dans cette liste les difficultés auxquelles elles sont confrontées quotidiennement depuis des années, attendent à présent des pouvoirs publics que le nouveau Plan Autisme agisse de façon efficace pour améliorer la situation. Cependant, les premiers préparatifs de ce nouveau plan s’accompagnent de signaux inquiétants quant à son futur contenu.

L’apaisement, le retour par la fenêtre de la psychanalyse ?

On se souvient de François Hollande qui avait annoncé, le 19 mai 2016 lors de la Conférence Nationale du Handicap, la mise en place d'un quatrième Plan Autisme, et que ce plan serait « celui de l’apaisement et du rassemblement. Parce que nous devons avoir toutes les réponses et les réponses les plus adaptées, sans préjugés et sans volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre  »[2]. Cette dernière phrase, apparemment consensuelle, reprend les termes de groupes qui soutiennent, en autisme, la psychanalyse, ainsi que d’autres méthodes non recommandées (les 3i, le packing, etc). On peut lire par exemple dans le texte publié le 9 Mai 2017 sur le site de l’association RAAHP (Rassemblement pour une Approche des Autismes Humaniste et Plurielle) : « Pour apaiser les conflits, il conviendrait que le gouvernement garantisse sa place à chacun des courants. »[3] François Hollande souhaitait-il se plier à cette revendication dans un but électoral ? Les associations de défense de la psychanalyse les ont très bien accueillis ces propos[4] ! Dans le refus d’ « imposer une solution plutôt qu’une autre », les familles elles, ont lu un renoncement. Oubliée la volonté politique d’imposer aux professionnels médicaux, para-médicaux et sociaux, d’utiliser en matière d’autisme des méthodes fondées sur les preuves et évaluées par la science ? Les familles ne peuvent et ne pourront pas l'accepter.

Les résultats des élections présidentielles, accompagnés par le discours volontariste et engagé du nouveau Président de la République, leur ont donné l'espoir que le nouveau gouvernement fera passer les intérêts des personnes autistes, l'intérêt général, avant les intérêts des corporations d’obédience psychanalytique et mettra en œuvre des mesures concrètes rapidement.

Or le premier constat est décevant : il n’en est rien.

En effet, le Plan Autisme 4 commence par « une intense concertation qui se déroulera à la fois dans les territoires et au travers de groupes de travail nationaux jusqu’en fin d’année 2017 »[5]. On se demande pourquoi le gouvernement éprouve le besoin d’encore six mois de « concertation intense » : pour savoir ce qu’il faut faire ? On le sait déjà. En effet les instances publiques ont sur la table :

  • les points du Plan Autisme 3 qui n’ont pas pu être mis en œuvre alors que leur nécessité et leur urgence n’ont pas diminué ;
  • les 48 recommandations détaillées du rapport de l’IGAS ;
  • les recommandations proposées en matière de recherche, par la Commission Scientifique Internationale préparatoire au Plan Autisme 4 qui s’est tenue à Paris les 15 Mars et 3 Avril 2017.

On s’étonne donc de ce délai supplémentaire, même si on peut comprendre que la mise en place d’actions concrètes nécessite une co-construction avec tous les acteurs concernés, notamment pour faire le lien entre la politique définie au niveau national et les agents de sa mise en œuvre au niveau des territoires.

En revanche, on comprendrait très difficilement que le pilotage de certains groupes de travail au niveau national soit confié à des défenseurs avérés de la psychanalyse appliquée à l’autisme. Comment le pilotage du plan 4 peut-il espérer que des militants défendant encore aujourd'hui des interventions n'ayant en 40 ans jamais pu documenter leur efficacité, puissent être une présence constructive dans des commissions censées produire un consensus ? Faut-il rappeler :

  • l’avis n° 102 du Conseil Consultatif National d’Ethique en 2007, qui constatait « l'impasse à laquelle cette théorie [psychanalytique] a pu conduire en matière d’accompagnement, de traitement et d’insertion sociale » ?[6]
  • les recommandations de la Haute Autorité de Santé concernant les interventions éducatives et thérapeutiques chez l’enfant et l’adolescent, qui classaient les interventions psychanalytiques comme « non consensuelles » car non validées scientifiquement ?
  •  le compte-rendu de la commission scientifique internationale qui s’est tenue en avril 2017, les propos de Jonathan Green : « Je crois que nous sommes d’accord pour dire qu’il n’existe pas de preuve, nulle part dans le monde, qui soutienne le recours à la psychanalyse pour l’autisme. Nous fondons ce commentaire sur deux bases. D’une part, il n’existe aucun rapport ou étude de l’efficacité d’une telle intervention. D’autre part, la théorie sous-jacente à l’utilisation de la psychanalyse, c’est-à-dire comprendre l’autisme – c’est la base de l’intervention –, est fausse du point de vue scientifique. La méthode de traitement n’est donc pas valable dans ce cas-là, et il n’y a pas de preuve pour la soutenir. Je crois que nous avons, parmi les experts, un accord sur ce point. »[7]
  • le quotidien des familles qui découvrent que leur enfant est autiste et qui sont confrontées, chaque semaine, chaque jour, en France, en 2017, à des refus de diagnostic (« lui mettre une étiquette ne va pas l’aider »), à des diagnostics faux (« dysharmonie psychotique »), à des prises en charge inefficaces, contraires aux recommandations, dans les établissements publics de santé (rapport de l’IGAS : « une proportion importante d’HJ [hôpitaux de jour] s’oppose à l’application des RBP [recommandations de bonnes pratiques] et ne montre aucune volonté de modifier ses pratiques »), à la nécessité de payer des prises en charge conformes auprès de professionnels libéraux, à des placements abusifs sur la foi de propos ignorants de l’autisme (affaire Rachel) ?

Madame la Ministre Sophie Cluzel a justement réaffirmé devant la Commission des Affaires Sociales qu’il « ne faut pas déroger aux recommandations de bonne pratique »[8]. Les familles ne pourront accepter que des psychanalystes, qui ne cessent de refuser ces mêmes recommandations, coordonnent l'élaboration de la future politique de l’autisme en France. Comment sinon demander la confiance des usagers dans l’action politique en matière d’autisme ? Il est hors de question de remettre les enfants, leurs familles et les adultes touchés par l’autisme à leurs bourreaux, qui continuent à nuire encore à tant de personnes concernées par l’autisme, alors que l'état de la science internationale condamne explicitement leur prétendues « pratiques ».

 

D’autre part, la concertation du Plan Autisme 4 prévoit la représentation d’associations d’usagers concernés par l’autisme. Nous souhaitons que cette consultation ne soit pas purement cosmétique. En effet, les associations, confrontées chaque jour aux difficultés concrètes des personnes autistes, sont porteuses d’une expertise réelle et solide.

La mission de l’IGAS sur le Plan Autisme 3 a mis en lumière de très nombreux dysfonctionnements. Encore n’a-t-elle pas consulté les « usagers », pourtant représentés par de nombreuses associations compétentes sur le sujet. Elle aurait pu être informée encore d'autres points de blocage, qui sont responsables de la détresse quotidienne de nombreuses personnes. Par exemple, le refus de la CNSA de revoir le guide d’évaluation des besoins des personnes handicapées (GEVA) pour l’adapter à l’autisme. Autre exemple, le refus de la Direction Générale de la Cohésion Sociale de revoir le guide-barême utilisé par les MDPH. Ainsi, le déficit de capacités sociales n’étant pas un critère permettant la reconnaissance d’un handicap, alors qu’il est à la base du diagnostic, de jeunes adultes se retrouvent dans une grande précarité, dans l’impossibilité de travailler, mais se voyant refuser l’accès à l’AAH et aux aides qui peuvent en découler pour le logement. On souhaite que la consultation des usagers soit le moyen d’une réelle prise en compte de leurs besoins, et non pas seulement l’alibi d’un projet écrit sans eux.

Par ailleurs, les associations qui aident les personnes autistes sont aussi porteuses des projets pour leur défense. Lors de la concertation nous voulons être représentés par les associations compétentes, militant pour le progrès des droits des personnes autistes et pour des prises en charge fondées sur les preuves scientifiques, et non par les exceptionnels tenants de la dogmatique pseudo « liberté de choix » en autisme. L’action politique consiste à faire preuve de discernement et de courage pour faire ensuite des choix pertinents. Les choix constatés nourriront, ou non, un rétablissement de la confiance entre le politique et la majorité de la société civile. 

 

 

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15 réactions à cet article    


  • Anatine 24 août 2017 09:41

    Comparer ce que font la Belgique et la Suisse et de maniere generale les stratégies d’insertion en Europe...


    • jpeg 26 août 2017 21:35

      Honnêtement en Belgique la situation des personnes/enfants autistes est catastrophique. Les bonnes pratiques sont justes proposées aux français émigrés.


    • zygzornifle zygzornifle 24 août 2017 17:02

      tiens on a viré mon commentaire ..... on se Macronnise sur agoretvox ....


      • Pierre Laroche 25 août 2017 06:57

        Le problème de l’éducation des enfants autistes (mais aussi celui des enfants handicapés) n’avance pas effectivement.
        .
        Si la psychanalyse n’est pas recommandée pour l’autisme, comment peut-elle être recommandable pour le reste ?
        .
        Non contente d’avoir fait l’objet d’un rapport de l’INSERM en 2004 qui démontre qu’elle est sans efficacité sur le plan thérapeutique, en 1980, toutes les références freudiennes ont été retirées du DSM pour leur absence de scientificité.
        .
        A mon sens une erreur de la commission « autisme » de l’assemblée nationale à été de vouloir une loi discriminatoire uniquement réservée au bénéfice des enfants autistes. Comment peut-on proposer que les enfants autistes profitent des avancées scientifiques et échappe au charlatanisme psychanalytique sans le demander pour les autres ?
        .
        Il existe de nombreuses associations se plaignant de la psychanalyse : http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2013-05-17/protestation-contre-la-psychanalyse-a-l-ecole
        .
        Il y a aussi les associations de pères : https://www.ndf.fr/poing-de-vue/08-04-2013/lettre-ouverte-a-dominique-baudis-defenseur-des-droits-pour-denoncer-les-psychanalystes-qui-nous-volent-nos-enfants/
        .
        Suite à son lobbying sur les décisions de justice (formation des magistrats, expertises judiciaires, etc.), la psychanalyse contribue à tuer environ 1000 pères de famille par an (1000 suicides). 20% des enfants du divorce ne voient plus du tout leur père : https://blogs.mediapart.fr/pierre-laroche/blog/121015/la-discrimination-contre-les-peres-de-famille-expliquee-aux-enfants-et-ceux-qui-decident-de-leur
        .
        On ne compte plus les psychologues, les ouvrages et les sites internet qui dénoncent ensemble l’absence de scientificité du freudisme et parfois même son charlatanisme...
        .
        Pourquoi ne constate-t-on pas encore de synergie ?


        • Dr Destouches Dr Mengele 25 août 2017 07:51

          Il faudrait au préalable reconnaitre que l’autisme est du aux vaccinations,comme le démontrent une centaines d’études et les statistiques


          • Tsaag Valren Tsaag Valren 25 août 2017 12:08

            Cela tombe bien, cet article co-écrit avec un vrai docteur sur Wikipédia cite de vraies centaines d’études et de pages d’ouvrages scientifiques à l’appui de son propos :

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_le_r%C3%B4le_de_la_vaccination_dans_l%27autisme

            (voir sous-chpitre « Bibliographie » et « Notes et références »)

            Il semble qu’il y ait plus intéressant à importer des pays Anglo-saxons que cette controverse des vaccins, déboutée par la justice américaine en 2009 et scientifiquement invalide, ou pire, les affreuses « chélations » ? Comme, par exemple, je ne sais pas, les études de mortalité sur les personnes autistes, menées au Royaume-Uni ? On pourrait avoir quelques mises en cause « d’établissements de soin » habitués à administrer des doses massives de neuroleptiques jusqu’au syndrome malin, sans doute pour permettre le développement et le respect des défenses du sujet...

            Pardonnez ce cynisme de matinal, je vais vérifier sur l’un des forums que je suis si l’un de mes amis autistes n’est pas mort durant la nuit.


            • Patrick Samba Patrick Samba 25 août 2017 16:46

              Bonjour,

              "Il est hors de question de remettre les enfants, leurs familles et les adultes touchés par l’autisme à leurs bourreaux, qui continuent à nuire encore à tant de personnes concernées par l’autisme, alors que l’état de la science internationale condamne explicitement leur prétendues « pratiques ».", c’est-à-dire aux psychanalystes et aux psychothérapeutes soignant à partir des outils conceptuels offerts par la psychanalyse.

              On sent chez les dirigeants d’EgaliTED un profond sens de la nuance et un grand esprit d’ouverture intellectuelle... C’est-à-dire autant de qualités indispensables à la prise en charge des patients autistes et apparentés...


              • Pierre Laroche 25 août 2017 18:49

                @Patrick Samba
                .
                La psychanalyse est plus proche d’une croyance (voyance, religion, astrologie, etc.) en ce sens qu’elle n’est ni scientifique, ni réfutable au sens épistémologique du terme. On observe dans la psychanalyse (les psychanalyses) les mêmes phénomènes que ceux se produisant dans les sectes.
                .
                Lacan a reconnu publiquement : « .../... la psychanalyse n’est pas plus une escroquerie que la poésie elle-même. .../... C’est bien pourquoi la psychanalyse est une chose sérieuse, et qu’il n’est pas absurde de dire qu’elle peut glisser dans l’escroquerie. » (Jacques Lacan - Ornicar ? Bulletin périodique du champ freudien, 1979, n°17, Vers un signifiant nouveau - Texte établi par Jacques-Alain Miller - L’escroquerie psychanalytique).
                .
                Lorsqu’un escroc (au sens employé par Lacan), qui refuse par ailleurs toute évaluation, s’en prend à des enfants : Qui manque réellement d’ouverture ?


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine7 26 août 2017 22:39

                Psychologue ayant été confrontée à la problémartique, je peux simplement affirmer qu’on ne guéri jamais de l’autisme. L’autisme est la forme la plus archaïque de la psychose. Une forme de non-désir d’entrer dans le monde des vivants et de la réalité . Mais la psychanalyse ou l’accompagnement psychologique restent indispensables pour encadrer toutes les personnes qui sont confrontées au problème. En premier lieu, les parents, ensuite, tout le personnel soignant. On peut juste apprendre des rudiments d’autonomie (apprendre les gestes élémentaires de l’existence, je parle ici de l’autisme profond et a-relationnel : cela relève plus de Pavlov que de la thérapie.). Mais n’oubliez jamais en quoi consiste la psychose dont les psychanalystes ont au moins donné une bonne définition : l’effort pour rendre l’autre fou. Et là le psychanlyste est très utiles pour aider l’entourage à comprendre un peu comment fonctionne le psychotique. Mais l’idéal serait d’arriver a ce qu’il y en ai moins. Hélas, dans notre société qui sombre elle-même lentement dans le psychose, le nombre des autistes augmente de façon exponentielle. Les autistes ont au moins un intérêt. Celui de faire comprendre : que le monde tel qu’il est devenu, inconsciemment ils n’en veulent. D’autre meurrent de mort subite. Je possède deux carte postales du début du siècle qui représentzent, l’une un bébé qui sort d’un oeuf et l’autre qui y retourne aussitôt. Mais paraît-il le roi philippe ainsi que Zuckerberg souffrent aussi d’une forme d’autisme que l’on appelle le syndrôme d’Asperger. Ces personnes sont souvent très douées sur le plan technologique mais débile sur le plan social (pour quelqu’un qui a inventé un soi-disant réseau social,...qui enfonce encore plus les individus dans l’autisme puisque la plupart du temps, les facebookeurs ne s’adressent qu’à des pseudos, c’est à dire qu’ils se parlent à eux-même, comme la nymphe Echo qui répond à Narcisse,...


                • olivier 27 août 2017 16:37

                  @Mélusine7

                  oh, j’ai cru voire un dinosaure............

                  Bon, sans déconner, un peu de lecture scientifique vous ferait du bien, ça serait toujours mieux que folklore fantasmagorique.

                  En attendant, les autistes et leurs familles ont tout intéret a fuir les gens comme vous


                • Léon LSTD Léon LSTD 27 août 2017 17:03

                  @Mélusine7 

                  Chère Madame,
                  Nous pouvons avoir Bac + 12 en psychologie et avoir fais une psychanalyse dans les règles de l’art de la plus prestigieuse des chapelle, comme de la prolonger tant que nos professions ou nos souhaits d’exigent. 
                  Cela ne nous donne pas le monopole de la compétence sur les proches des personnes autistes, ni sur les autistes, ni sur des collègues. Nous sommes vraisemblablement d’accord sur ce point. 

                  Cela ne nous ne rend pas non plus imperméables au spectre des convictions fondées sur nos seules habitudes, construites à partir d’expériences validées sur le plan professionnel. 
                  Encore faut-il que ses expériences psychologiques et médicales soient réfutables lorsqu’il existe une possibilité de découvrir et de mettre en pratique totalement autre chose, de plus efficace selon les données actualisées et internationales, conformément à nos codes de déontologies notamment celui révisé de 2012. Ce n’est pas « table rase » c’est changer de table.

                  Parmi les quelques autistes aspergers (sans déficit intellectuel) réels ou supposés que vous citez, j’ajoute la diversité non télégénique et épidiologiquement vérifiée des 15% de myopathes qui ont un autisme, les 40% de personnes avec un X fragile qui ont un autisme, et inversement, des près de 20% des autistes qui ont une maladie génétique diagnostiquée, comme des 72% d’autistes qui vivent avec un comorbidité somatique ou psychiatrique au long cours.
                  Il existe bien d’autres aspects en dehors d’un aperçu génétique spontané ou héréditaire qui nous catapultent en dehors de nos habitudes de considérer toute réalité psychopathologique par le spectre de la psychose individuelle. Une façon d’y résister est de considérer les données objectives décrites dans cet article comme le symptôme d’une psychose collective culturelle.

                  Il en existe d’autres bien plus épanouissantes pour les usagers comme pour les accompagnants, ou ceux qui se considèrent comme soignants, en commençant par reconnaître des réalités étrangères à nos formations.
                  Il est vrai qu’elles peuvent bouleverser nos repères dans un premier temps.
                  Cela en vaut la peine en regard des effroyables erreurs médicales et judiciaires dont je suis témoin depuis plus de 20 ans.

                • Pat 92 27 août 2017 17:12

                  @Mélusine7 Merci pour votre commentaire, qui est l’illustration parfaite du discours que fuient les familles. « Une forme de non-désir d’entrer dans le monde du vivant » : vous avez demandé aux personnes concernées ? Moi oui et je peux vous assurer qu’elles ont le désir d’entrer dans ce monde mais n’en ont pas toujours les moyens ou ne savent pas comment les utiliser. D’où la nécessité de leur apprendre, quitte à être pavlovien (ce n’est pas un gros mot). Lisez les témoignages des adultes : Temple Grandin, Gunilla Gerland et autres. « On peut juste apprendre les rudiments de l’autonomie » : faux, mais vrai en effet pour ceux qui n’ont eu que la psychanalyse comme prise en charge. Ceux qui ont bénéficié précocement, et même à l’âge adulte, d’une prise en charge développementale et comportementale ont acquis une bonne autonomie personnelle et domestique. Mais bien sûr vous n’en savez rien car les psychanalystes restent dans l’entre-soi et ne vont pas voir ce qui existe ailleurs (si ce n’est pas une forme de narcissisme ça...). Quant aux personnes asperger, mon fils sera ravi d’apprendre qu’il est un débile social, lui qui justement a appris par les réseaux sociaux comment communiquer et à dépasser la peur de se faire rejeter avant de généraliser cette compétence dans la vraie vie (ça ce n’est pas mon interprétation, ce sont ses propos). Retournez dans votre œuf madame et, surtout, éloignez-vous des personnes autistes !


                • Delacroix 28 août 2017 14:13

                  @Mélusine7

                  Vous délirez ou bien ? L’autisme est un trouble neuro-développemental, vous exercez comme psychologue et vous persistez à croire que c’est une psychose ? Si vous êtes psychologue, je vous signale que vous contrevenez à vos obligations déontologiques (principe 2 de votre code, qui stipule la réactualisation régulière de vos connaissances). 

                • Pierre Laroche 28 août 2017 19:18

                  @Mélusine7
                  Il est grand temps de décrasser les milieux de la psychiatrie au karcher notamment pollué par des débiles de la psychanalyse.


                • Copper Lebrun Copper Lebrun 8 septembre 2017 22:46

                  @Mélusine7

                  Effectivement, « paraît-il » les trois fondateurs des systèmes d’exploitation utilisés dans le monde (Bill Gates, Steve Jobs, Linus Torvalds) souffriraient-ils du syndrôme d’Asperger aussi...

                  Ainsi, si je vous suis bien, dès que vous utilisez un système informatique vous contribuez à enfoncer un peu plus ce monde dans l’autisme. (puisqu’en vous adressant à un ordinateur vous ne vous adressez qu’à vous-même, ou peut-être à un « double » désincarné)

                  C’est donc ce que vous êtes vous-même en train de faire « inconsciemment »... sauf que vous semblez, ignorante de votre propre tendance psychotique, prôner la vérité vraie.

                  Technophobie, aversion de la modernité et propos affligeants de psychophobie et de sectarisme : la psychanalyse semble bien être devenue en France le meilleur outil de la psychiatrie institutionnalisante pour contrôler le corps, l’âme et l’esprit des individus.

                  Apprenez que je suis autiste et que je n’ai guère besoin de vous « psychotiser » pour manifester à quel point j’ai pitié de vous : vous le faites très bien toute seule...

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