Différences hommes-femmes : le point sur les recherches
Les hommes et les femmes sont différents. Les comportements sont en partie modelés par le milieu, mais certaines différences ne trouvent pas à s’expliquer uniquement par l’éducation et l’environnement social. Il semble qu’il y ait un « inné » et pas seulement un « acquis ». Toutefois il semble que l’interaction entre l’inné et l’acquis soit permanente, l’environnement étant susceptible de modifier l’expression d’un gène et de donner une fonction « acquise » à quelque chose qui était auparavant un « inné ».

C’est ce que l’on nomme l’épigenèse, ou la possibilité pour un matériel génétique donné d’acquérir de nouvelles fonctions pour un besoin spécifique sans modifier la constitution du gêne. C’est un peu comme freiner une voiture avec le frein à main : celui-ci est fait pour la maintenir immobile quand elle est à l’arrêt, mais il peut aussi, dans une certaine mesure, servir à la ralentir quand elle roule. La même structure (frein à main) peut servir à deux fonctions sans être modifiée. Un autre exemple repris de Wikipedia illustre bien cette question :
« On peut sans doute comparer la distinction entre la génétique et l’épigénétique à la différence entre l’écriture d’un livre et sa lecture. Une fois que le livre est écrit, le texte (les gènes ou l’information stockée sous forme d’ADN) seront les mêmes dans tous les exemplaires distribués au public. Cependant, chaque lecteur d’un livre donné aura une interprétation légèrement différente de l’histoire, qui suscitera en lui des émotions et des projections personnelles au fil des chapitres. D’une manière très comparable, l’épigénétique permettrait plusieurs lectures d’une matrice fixe (le livre ou le code génétique), donnant lieu à diverses interprétations, selon les conditions dans lesquelles on interroge cette matrice. »
On peut ainsi envisager des différences biologiques et fonctionnelles entre l’homme et la femme, différences pouvant être induites par l’environnement au sens large (pas seulement à l’éducation), sans qu’il y ait une modification génétique profonde, structurelle entre les deux sexes.
Le magazine « Cerveau & Psycho » de février-mars-avril 2011 consacre son numéro spécial à faire le point sur les différences homme-femmes. Il synthétise de nombreuses recherches en neurosciences, en statistiques, en biologie et en psychologie sous le titre général : « Cerveau homme/femme : quelles différences ».
Je citerai ces prochains temps quelques-unes des observations relevées dans ce numéro spécial, tant les constats réalisés par des chercheurs incitent à une réflexion et un débat enrichissant. Ou amusant (cliquer sur les images pour les agrandir).
La plupart des recherches citées dans le magazine sont effectuées par des chercheurs anglo-saxons. Il y a moins de travaux français qui tiennent compte de la biologie dans le domaine spécifique des différences hommes-femmes. Il semble que la peur des discriminations incite à évacuer toute référence biologique dans le constat des différences. On craint que ce constat des différences n’induise une hiérarchie de valeur entre elles et n’aboutisse à justifier culturellement des rôles dominants-dominés par l’infériorité d’un des deux sexes dans un domaine particulier.
Par exemple, le fait que l’homme soit en général plus fort physiquement que la femme lui confère assez universellement un rôle de protecteur (et de guerrier). Cette différence ne signifie cependant pas que l’homme soit meilleur que la femme ou supérieur à elle. Mais la notion de différence n’implique pas automatiquement une discrimination négative. Eliminer la part biologique par peur de la discrimination, c’est comme jeter le bébé avec l’eau du bain. Dans ce sens, attribuer les différences entre les sexes uniquement à des facteurs socio-culturels est une négation des facteurs biologiques et une amputation malheureuse d’un élément de compréhension. La peur de la discrimination a engendré l’idéologie de l’indifférenciation.
Voici donc quelques premiers exemples de différences hommes-femmes extraits de ce magazine, en pages 60 et suivantes sous le titre « Vrai ou faux ? » :
1. Les garçons sont plus douillets que les filles : faux. Les filles sont plus sensibles à la douleur que les garçons. Une des causes est nerveuse : la peau est plus mince et contient davantage de fibres nerveuses chez les filles. Une autre est cérébrale : les zones cérébrales activées en cas de douleur sont différentes selon les sexes. (...)
2. Les hommes sont aussi compétents que les femmes pour réprimer leurs désirs : faux. Dès la plus tendre enfance les filles sont davantage que les garçons capables d’inhiber toute forme de tentation (même sexuelle) et cela à cause de leurs stratégies de reproduction. En effet la conséquence d’un acte sexuel étant plus importante pour une femme que pour un homme (maternité), elles ont un plus grand intérêt à contrôler leur éveil sexuel pour se donner du temps. Temps indispensable pour évaluer la valeur d’un homme avant de passer à l’acte. (Note personnelle : c’est peut-être l’une des causes de la dissymétrie dans les relations amoureuses, où l’homme est souvent plus visiblement actif que la femme).
3. Le père a davantage d’influence que la mère sur le langage des enfants : vrai. Les études montrent que les enfants dont le père emploie un vocabulaire riche et varié ont un développement du langage plus rapide que les autres. En revanche la façon dont les mères s’expriment n’a pas d’influence notable sur le langage des enfants.
On a constaté que les femmes chefs d’entreprises sont meilleures que les hommes : elles connaissent moins de baisse d’activité et gèrent mieux l’argent. Elles consultent davantage les membres de leur équipe. Par contre elles sont moins compétentes pour prendre des décision rapides et en urgence : les femmes palabrent, les hommes tranchent.
Les références des études figurent à chaque fois dans le magazine. On verra entre autres qu’hommes et femmes ne sont pas égaux devant certaines maladies.
A noter qu'une autre étude récente montre les différences des cerveaux filles-garçons à l'adolescence.
A suivre pour d’autres constats des différences hommes-femmes.
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