Euthanasier les malades sans leur accord : une prétention médicale inacceptable (mais pourtant revendiquée par certains en Belgique !)
En Belgique, le sujet de l'euthanasie n'en finit décidément pas de faire scandale. Après les remous qui ont concerné la question de l'euthanasie des mineurs, voici maintenant un sujet encore nettement plus chaud et qui concerne rien de moins que "l'euthanasie non demandée". De quoi s'agit-il exactement ? D'une demande de certains médecins spécialisés en soins intensifs qui souhaitent une protection juridique pour pouvoir euthanasier activement (c'est donc bien plus qu'un simple refus d'acharnement thérapeutique...) des patients qui n'en auraient pas expressément formulé la demande et qui seraient inconscients, même en l'absence de tout inconfort. Au prétexte que les soignants auraient jugé collégialement qu'il n'y a pas "de perspective de récupération qui fasse sens" et que la famille pourrait donner son avis, ces médecins estiment là qu'un élargissement de la loi sur l'euthanasie dans de telles conditions aurait tout son sens. Comme s'il était éthique de déposséder le patient d'un de ses droits les plus fondamentaux au profit de ses proches (avec lesquels il n'est pas forcément superposable) et du corps médical ! Pour nous clairement, c'est la porte ouverte à toutes les dérives si une telle loi venait à passer. C'est la raison pour laquelle nous souhaitions partager avec vous notre réaction à la carte blanche extrêmement claire du Pr Jean-Louis Vincent, chef de service des soins intensifs au CHU Erasme de Bruxelles, parue dans le journal le Soir du 25 février dernier...
Nous avons lu, non sans un certain effroi, les prétentions à nos yeux tout à fait inquiétantes du corps médical en matière de fin de vie et d’euthanasie non demandée par le patient dans le Soir du 25 février dernier sous la plume du Pr Jean-Louis Vincent.
Autant nous sommes en faveur du droit de tout un chacun de pouvoir demander et accéder à une procédure d’euthanasie dans une situation sans issue autant la carte blanche publiée par le Pr Vincent sur le sujet nous apparaît révélatrice d’une emprise croissante de la médecine sur les libertés les plus fondamentales des individus et notamment celle du sens qu’ils veulent donner à leur vie et ici en l’occurrence à leur fin de vie.
Car la carte blanche du Pr Vincent va bien au-delà de la simple défense (louable) du refus de l’acharnement thérapeutique. La législation souhaitée par le Pr Vincent consisterait à protéger juridiquement les médecins qui auraient, par l’usage de médicaments, activement provoqué la mort de sujets qui n’y auraient pas personnellement consenti et cela même en l’absence de tout inconfort, tout simplement parce que l’establishment médical aurait l’autorité intellectuelle pour décréter qu’il n’y a « pas de perspective de récupération qui ait un sens. » ! On voit bien là l’immense dérive en germe d’une telle « éthique » qui relève à nos yeux d’un utilitarisme hautement contestable, celui d’une Science autoritaire et arrogante qui entendrait finalement faire le Bien des individus malgré eux, avec l’alibi encore bien trop léger de l’ « accord des familles ». Car d’une part on sait à quel point les familles peuvent être manipulables et impressionnables par le corps médical dans des situations aussi pénibles et d’autre part, nombreux sont les conflits familiaux (pensons à l’opportunisme de certains, aux innombrables convoitises d’héritage…) qui pourraient venir interférer dans ces questions et amener ainsi des proches à trahir en toute impunité la volonté du mourant au point d’accélérer sa mort contre son gré.
A ceux qui croient, en ayant lu le Pr Vincent, qu’il est forcément une bonne chose d’abandonner à d’autres que soi (médecins, famille) le pouvoir de déterminer sa fin de vie estimant que les médecins sont les mieux à même d’évaluer les situations désespérées et les perspectives de récupération qui font sens, nous voulons rappeler les conséquences concrètes de la pensée unique qui affecte la médecine conventionnelle ainsi que la validité de son jugement en de nombreuses occasions : nous pensons par exemple à une de nos connaissances qui avait été démolie par une séance de chimiothérapie dans un hôpital namurois et qui avait été envoyée aux soins palliatifs pour y mourir bien qu’elle soit toujours là 6 ans plus tard et en nettement meilleure forme, s’étant soignée par une méthode inconnue des « grands pontes » ou encore à cet homme néo-zélandais qui avait une leucémie et un scorbut, qui était intubé et dans le coma et que les médecins de l’hôpital d’Auckland s’apprêtaient à débrancher jusqu’à ce qu’ils finissent par accepter, après que la famille ait presque dû en venir aux mains, ( !) d’administrer des hautes doses de vitamine C injectable au patient - ce qui l’a remis sur pied- et il est aujourd’hui parfaitement guéri. Dans ces cas comme dans bien d’autres, la médecine officielle ne montre le plus souvent AUCUN intérêt pour ces autres approches en dépit de leurs bons résultats. Dans le même temps, l’espérance de vie en bonne santé ne cesse de se dégrader et la maladie gagne partout du terrain (regardez notamment comment les hôpitaux ne cessent de s’agrandir) : Plus de 100 000 autistes en Belgique, plus de 170 000 cas de démence, plus de 700 000 « maladies rares » (un plan vient d’être lancé par la Ministre Onkelinx), le cancer, le diabète, les allergies en hausse, sans parler de la terrible maladie d’Alzheimer ou encore les chiffres affolants donnés par les Mutualités libres (cf. p 5) : 85% des plus de 75 ans ont plus de 3 maladies chroniques (combien n’en ont donc aucune ?).
La médecine conventionnelle, peu encline à l’humilité et à la moindre remise en question refuse de s’interroger sur la part de responsabilité qu’elle peut avoir dans ces piètres résultats et se permet encore de déclarer officiellement que « Le premier but de la médecine est de restaurer ou maintenir la santé c’est-à-dire le bien-être de l’individu ». Nous voudrions rappeler que la médecine officielle avec ses pratiques et ses prescriptions est tout de même la 3ème cause de mortalité derrière les maladies cardio-vasculaires et le cancer dans nos sociétés occidentales (Journal of the American Medical Association - Vol. 284. No. 4 - July 28, 2000), ce qui signifie que la médecine aussi force des gens « à vivre des situations sans espoir » -pour reprendre l’expression du Pr Vincent- qu’elle crée même parfois de toutes pièces. Bien sûr, parler de cela est tabou.
Mieux vaut sans doute ne pas voir s’accumuler trop longtemps tous ces patients qui sont perçus par le corps médical comme un « échec » ou « un non sens » ? D’autant qu’il y a un nombre limités de lits dans ces services et que l’évolution sanitaire désastreuse de nos populations aidant, il faut bien faire de la place pour les patients suivants. Cette logique consumériste n’est pas un leurre, voici ce qu’a par exemple décrété Jacques Attali, conseiller politique influent, notamment de François Mitterand : « Dès qu’il dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte cher à la société. La vieillesse est actuellement un marché, mais il n’est pas solvable. Je suis pour ma part en tant que socialiste contre l’allongement de la vie. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures. » (Extrait de Jacques Attali, L’Avenir de la Vie, 1981.)
Une autre raison impliquée dans ce souhait des médecins de pouvoir abréger la vie des malades sans leur accord formel est de pouvoir procéder dans de meilleures conditions au prélèvement d’organes dont on sait que la procédure a déjà été inversée et que le consentement du patient est désormais présumé sauf opposition expresse de la famille. Aussi, si la famille ne s’y oppose pas et que le mourant n’y était pas tellement favorable mais qu’il n’avait pas pris soin de s’inscrire sur le registre des refus, il sera ainsi plus rapidement prélevé.
La médecine officielle devient en bien des aspects de plus en plus totalitaire, elle a déjà acquis l’accord de nos gouvernants pour administrer de façon obligatoire des vaccins dont l’évaluation est douteuse à de tous jeunes enfants qui n’ont pas encore leur mot à dire bien que cet acte puisse néanmoins grever toute leur santé future. Et elle réclame désormais de pouvoir activement tuer des patients déclarés par elle sans espoir de récupération faisant sens ? Nous disons NON et 1000 fois NON…sans hésitation !
PS : Soucieux de ne pas mal interpréter les propos des uns et des autres, nous avons souhaité recouper notre analyse préliminaire avec d'autres propos éventuels du Pr Vincent, signataire de cette fameuse carte blanche et voici les propos additionnels que nous avons trouvé de sa part sur ce thème de la fin de vie (issu d'un document-portrait sur le site de l'Université Libre de Bruxelles, cf. page 2) :
« […] L’éthique est un sujet délicat dans notre domaine parce qu’il n’y a pas de lois pour NOUS protéger. La loi sur l’euthanasie ne NOUS aide pas. Au contraire car la loi prévoit l’assentiment du patient. On peut NOUS reprocher de ne pas l’avoir obtenu ».
Ces propos nous choquent parce qu'ils semblent témoigner bien davantage de l' intérêt des professionnels à SE protéger eux-mêmes plutôt que de considérer en premier lieu le point de vue des patients. Et plutôt que de considérer le premier intéressé, c'est-à-dire le patient lui-même comme un véritable partenaire, dans ces propos, il apparaît plutôt comme un obstacle à l'autonomie et à la souveraineté croissantes auxquelles ces médecins aspirent visiblement tant...
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