Même si ce n’est pas l’affaire Dreyfus, l’affaire Eric Zemmour divise la France.
Plus d’un siècle après « l’affaire », ce n’est sans doute pas la même France et c’est assurément une autre époque, un autre monde, une autre dimension. Mais c’est tout de même un procès où la justice a cédé à l’air du temps.
Autrefois, la paranoïa ambiante s’alimentait des séquelles traumatiques de la défaite de 1870 et un nationalisme revanchard avait trouvé dans l’antisémitisme un bouc émissaire après que la république eut maté les anarchistes par ses « lois scélérates
[i] ».
Aujourd’hui, c’est strictement l’envers du décor : Les anarchistes ne se voient plus, mais leurs idées ont triomphé et, depuis quarante ans, les intellectuels détricotent la France en sapant l’autorité de l’état, en ridiculisant les aspirations du peuple, en niant le génie de sa culture, et en contestant jusqu’à l’existence de la nation.
Le chemin a été long. L’internationale socialiste, qui a donné le Stalinisme à l’Est et le Maoïsme en Chine, ne s’est pas perdue pour autant chez nous qui en avons développé une version édulcorée sous forme d’un alter mondialisme soft et vendeur orchestré par des milliardaires qui possèdent la presse, la mode et le busines et peuvent bien s’acheter la morale quand elle doit arranger leurs affaires.
Cette nouvelle dictature s’appelle l’antiracisme.
C’est l’idéologie d’un capitalisme sauvage qui veut faire tomber toutes les entraves à la libre circulation des capitaux et des hommes parce qu’elles constituent encore une protection des hommes au détriment du capital.
C’est la forme moderne, sophistiquée et sournoise d’une dictature douce qui réutilise les ficelles des religions en emprisonnant les hommes dans les principes d’une morale transcendante et souveraine au nom de quoi elle justifie ses propres lois scélérates destinées elles, à aveugler le peuple, à museler le débat et à condamner l’intelligence.
• L’interdiction des statistiques ethniques en est un exemple.
• Le procès fait à Zemmour en est une conséquence.
• La prolifération des associations de vigilance morale est l’expression de cette tyrannie qui généralise le lavage de cerveau et le formatage des esprits pour imposer partout les dogmes de la pensée correcte par une propagande digne des théocraties musulmanes.
La justice est un rouage indispensable de cette idéologie dominante qui a investi les esprits, anesthésié la critique et perverti le jugement. C’est une justice des hommes. Elle n’est pas indemne de cette influence. Elle ne fait que traduire l’air du temps !
Voyons comment a été jugé Zemmour.
Eric Zemmour n’a pas été condamné pour avoir dit : « …la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes, c’est un fait. »
Le tribunal ne s’est pas prononcé sur le « fait », estimant qu’il relevait du débat public et de la liberté d’expression et n’a pas retenu l’accusation de diffamation raciale.
Par contre, le tribunal a condamné la première partie de la phrase :
« Les Français issus de l’immigration sont plus contrôlés que les autres parce que… ».
Pour les juges en effet, Zemmour justifie la pratique policière de contrôle aux faciès, que la loi condamne :
« Par cette phrase catégorique et péremptoire [Eric Zemmour] justifie clairement les contrôles, aussi arbitraires que systématiques, envers certaines catégories de la population définies par leur origine ou leur race » Ont-ils noté.
Ils l’ont ainsi condamné à verser mille euros aux plaignants pour incitation à la discrimination et la haine raciale.
Il est en effet difficile de contester le « fait » de la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration et il est assez comique de lire ce qu'en écrivait Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, dans un livre qu’il avait publié en 2005 (SOS anti racisme) :
“L’exemple du traitement de la surdélinquance des étrangers et des jeunes issus de l’immigration est ici éclairant. Longtemps nié en France, ce phénomène n’en était et n’en demeure pas moins réel.[…] Nier une évidence, c’est s’interdire d’en offrir une analyse.”
Dans son livre, Dominique Sopo dénonçait violemment les dérives d’un antiracisme dont il est aujourd’hui le plus pur produit. (Source, le blog d'O. Vial)
Un ancien président de la même organisation, Malek Boutih, a également confirmé cette surdélinquance que le débat public ne peut plus occulter.
On peut, par contre, déplorer que l’absence de statistiques officielles interdise justement « l’analyse » de cette évidence que Dominique Sopo appelait de ses vœux.
[ii]
Le problème porte donc essentiellement sur les contrôles au faciès que la loi condamne et que les juges ont voulu sanctionner.
Remarquons tout d’abord que ce sont les policiers qui font les contrôles et non Eric Zemmour et que c’est à eux qu’il aurait fallu s’en prendre s’il s’agissait vraiment de faire appliquer la loi.
Que certains contrôles se fassent au faciès est un autre « fait », que personne ne conteste en effet. Le problème est de savoir pourquoi elle se fait malgré la loi. C’est la question qui était posée dans l’émission où Eric Zemmour s’est vu reprocher d’avoir donné une explication plausible, ce qui, pour les juges, valait justification d’un délit !
A ce stade, on touche du doigt la réalité terrifiante d’un pouvoir discrétionnaire des juges lorsqu’on met entre leurs mains une exigence de conformisme avec une pensée correcte, unique et obligatoire ! Car enfin, si au lieu de répondre à ceux qui semblaient se poser la question, Eric Zemmour s’était contenté de s’indigner comme tout ce beau monde qui l’entourait, en désignant comme boucs émissaires les policiers et en les traitant de racistes, toutes les bonnes âmes auraient opiné du chef et les associations de bien-pensance n’auraient certainement pas porté plainte.
Ce n’est même pas une opinion qu’on lui reproche, c’est bien pire : On lui reproche d’être assez intelligent pour comprendre, contrairement aux bobos niais et prétentieux qui s’indignaient autour de lui, pourquoi en dépit d’une loi démagogique et irréfléchie, les policiers étaient bien obligés de tenir compte du « faciès » !
Malheureusement, à l’encontre de « l’indignation vertueuse » qui prolifère partout, l’intelligence n’est pas si répandue, ni la culture, ni même le bon sens.
Il y a en premier lieu un grand nombre de ces « Français issus de l’immigration » qui, sans être illettrés, ne comprennent pas très bien le français et sont les premières victimes des manipulateurs professionnels.
Au départ, le commentaire assassin de Thierry Ardisson était destiné à créer la polémique : « Quand Zemmour dérape ».
Zemmour n’avait nullement dérapé, mais aussitôt après, des commentaires le confirmaient, transformant les paroles réelles :
« La majorité des trafiquants sont noirs ou arabes »
par celles qu’il fallait faire entendre pour la condamner :
« Les noirs et les arabes sont en majorité des trafiquants ».
La manipulation a d’ailleurs été reprise par Sopo qui soulignait qu’il était noir et néanmoins non trafiquant, ce qu’il présentait comme un contre exemple de ce qu’avait dit Zemmour !
Explications :
Si je dis que la plupart des présidents de SOS Racisme sont noirs ou arabes (ils l’ont tous été jusqu’alors), faut-il en déduire que la plupart des noirs et des arabes seront présidents de SOS Racisme ? C’est ridicule ?
C’est pourtant le message qu’ont voulu faire passer les associations qui ont porté plainte, et avec un succès certain chez les moins instruits qui sont comme toujours les premiers candidats pour en découdre.
Par définition et bien heureusement, la délinquance est un phénomène marginal dans une société avancée.
De ce fait, tous les gens de bon sens conviennent que la plupart des Noirs et des Arabes sont des gens honnêtes.
Mais si par exemple il y avait un pour cent de délinquants noirs ou arabes versus un pour mille dans la population générale, il en résulterait une délinquance 10 fois supérieure sans que cela n’enlève rien à l’honnêteté des 99% qui restent.
Un peu de pédagogie de la part des élites de tout bord, mais particulièrement de celles qui sont elles-mêmes issues de l’immigration eut été un bon moyen de resserrer les liens entre un peuple légitimement inquiet et une communauté qui se sent montrée du doigt. Dans les deux camps, on trouve des esprits frustes à qui quelques explications simples feraient le plus grand bien que ce soit pour les rassurer sur eux-mêmes ou sur les autres.
Voyons maintenant pourquoi les policiers sont obligés de faire des contrôles au faciès :
La démonstration nécessite de posséder quelques rudiments d’arithmétique élémentaire, mais ça ne dépasse pas le niveau bac si bien qu’un juge et peut-être même certains députés devraient comprendre :
Si 10% de la population génère autant de délinquants que le reste (90%), cela signifie, mathématiquement que le taux de délinquance y est neuf fois supérieur.
En d’autres termes, pour le même profil (homme jeunes en général), un contrôle au faciès est neuf fois plus efficace qu’un contrôle au hasard (Encore que vous admettrez peut-être que les flics ne perdent pas leur temps à contrôler les femmes enceintes et les vieillards, qu’ils disculpent donc à priori sur leur simple « faciès » ! )
Supposons, (puisque nous n’avons pas de statistiques formelles) qu’il y ait 80% des délinquants qui soient issus de ces 10% de la population. Le rapport des taux de délinquance n’est plus de 9, mais de 36, c’est-à-dire quatre fois plus (Rapport entre 80% et 20%).
Même s’ils n’ont pas de statistiques, les flics comprennent vite sur le terrain qu’ils perdent leur temps à contrôler au hasard car un contrôle au faciès est de 9 à 36 fois plus efficace pour trouver un dealer. C’est leur vécu qui fait leur expérience et ils constatent vite que pour un même résultat, il faudrait contrôler 20 ou 30 personnes qui ont le phénotype européen pour un qui a un phénotype africain.
Il est bien évident que dans plus de 90% des cas, un contrôle est négatif et que le contrôlé est importuné injustement. Mais faut-il pour autant laisser courir les délinquants en allant voir ailleurs, comme l’ivrogne qui cherchait sa clé sous un réverbère sous prétexte que c’était mieux éclairé que l’endroit où était tombée sa clé ?
Quand une loi est stupide, on ne peut pas l’appliquer. Mais ce n’est pas Eric Zemmour qui a enfreint la loi, il a seulement expliqué qu’elle était stupide ! Et ceux qui l’ont votée le sont tout autant !
Comment ne pas voir que cette intolérance de la pensée nous mène à la dictature.
Si on ne peut plus discuter d’une loi au nom d’un dogme, nous retombons au niveau des théocraties où les ayatollahs décident de tout ! L’anti racisme est commode pour condamner qui on veut, dans la mesure où le racisme est un concept flou et indéfinissable qui reste à géométrie variable mais facilite la stigmatisation primaire, puis la détestation et les jugements arbitraires.
La procureur du procès de Zemmour était visiblement plus soucieuse d’effet de manche que de bon sens quand elle a lancé : « Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit ! »
Fort bien, le racisme est un délit, mais il consiste en quoi exactement ce délit ? Être accusé par SOS racisme ? Dire qu’il y a des noirs et des blancs ? Constater que les prisons françaises sont majoritairement occupées par des musulmans ? Savoir que la sémantique scientifique internationale définit comme « races » les sous-ensembles phénotypiques de n’importe quelle espèce ?
Peut-on se démarquer quelque peu des nigauds en étudiant les sciences de la nature et de l’homme ou faudrait-il comprendre qu’il soit obligatoire pour tout le monde d’avoir une des religions officielles obligeant à croire que le monde s’est fait en sept jours et que les morts ressusciteront ?
Rien ne vaut les mots vides pour servir les idées creuses et les projets totalitaires ! On peut y mettre tout ce que l’on veut, au gré des circonstances et au bon vouloir des juges !
La liberté d'expression est en effet la première des libertés que cherchent à supprimer les régimes dictatoriaux car c’est une des lois les plus fondamentale des libertés publiques dont elle est aussi le principal support et la meilleure garantie.
• Article 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789
• Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.
« Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. »
Les limitations indispensables évidentes (protection des enfants, incitation au meurtre ou à la haine, trouble à l’ordre public, diffamation, injures etc.) se devaient d’être définies par la loi en effet, mais dans le cadre du maintient de l’ordre public et non pour justifier d’autres lois d’inspiration stalinienne
[iii] qui interdisent de constater des faits ou de les dire. Par ailleurs, la liberté d’expression c’est aussi le droit d’avoir tort !
Quand on commence par interdire des statistiques et qu’on condamne par la suite les tentatives pour comprendre et pour expliquer, il y a tout à craindre pour la liberté.
L’histoire nous est témoin que pour asservir les peuples, il faut commencer par les aveugler.
Qu’un journaliste plus intelligent que les autres donne une explication rationnelle d’un fait de société, n’est pas une atteinte à l’ordre public ! C’est au contraire une démarche pédagogique bien venue dont pourraient profiter nombre de cancres qui peuplent les médias, les prétoires et les assemblées.
SOS racisme eût été bien mieux inspiré d’utiliser un droit de réponse pour faire préciser le sens des mots et Eric Zemmour aurait évidemment accepté d’expliquer plus longuement ce que la première émission ne lui permettait pas de faire !
Mais ne rêvons pas ! Ces associations terroristes de la pensée savent bien qu’elles ont tort. La preuve en est ce que disait Sopo dans son livre cité plus haut. Elles ne veulent surtout pas en débattre. Leur objectif est essentiellement d’alimenter le racisme qui est leur raison d’exister et leur fond de commerce, en déformant les propos, en manipulant les esprits, en excitant la bêtise et en attisant la haine.
Mais si elles prospèrent tant, c’est qu’elles ont des complicités et combien d’imbéciles utiles qui servent leur cause !
Il ne faut donc pas s’étonner de la deuxième phrase qu’on reprochait à Zemmour.
« Les employeurs ont le droit de refuser des noirs et des arabes ! »
Cette phrase tirée de son contexte pourrait choquer, mais elle est extraite d’un débat sur la Halde, (une autre de ces inventions de nos modernes inquisiteurs) où Eric Zemmour avait déjà quatre adversaires qui l’ont unanimement contredit et ne lui ont guère laissé le loisir de développer sa pensée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la pensée correcte a eu le dernier mot. Alors fallait-il en plus que les juges s’en mêlent ?
Les quatre autres participants de l’émission étaient unanimes contre Eric Zemmour, parce qu’ils présupposaient les mêmes non-dits. Comme souvent dans un tel débat, chacun tire ses certitudes de ce qu’elles étayent ses propres sous-entendus. En l’occurrence, personne n’avait dit : « …Parce qu’ils sont noirs ou arabes ! »
Le mirage des corrélations est la classique confusion que font les gens qui n’ont pas de culture scientifique et qu’exploitent les manipulateurs : Par exemple si je dis « deux voitures blanches se sont télescopées », cela ne signifie pas qu’elles se sont télescopées parce qu’elles étaient blanches !
Dans les faits, il est certain que les employeurs ont le droit de refuser qui ils veulent, sans avoir à justifier leur refus. Un employeur peut bien refuser des noirs et des arabes comme des auvergnats et des bretons, des femmes comme des hommes et cela quelques soient les critères, souvent multiples, subjectifs et pour certains inconscients, qu’il s’est donné et qu’il veut trouver chez le candidat de ses rêves. La même « discrimination » en quelques sortes que font les candidats au mariage.
Ce qu’il ne peut faire par contre, c’est refuser une candidature en indiquant expressément un motif ethnique ou physique, ce qui est tout différent et probablement très exceptionnel, sauf peut-être chez un Gallianot complètement saoul et qui mérite, lui, d’être sanctionné !
On peut évidemment discuter à perte de vue sur ce qui est juste ou injuste, sur ce qui relève de la morale ou de la loi, de ce qui est bien ou mal du point de vue d’une morale ou d’une autre, d’un principe ou d’un autre, de la liberté ou de l’égalité, de la compétitivité ou de l’idéal social. On peut tomber d’accord ou pas, mais quoiqu’on convienne, cela ne détermine en rien une vérité, mais seulement une opinion. C’est le propre d’un débat citoyen de discuter de l’esprit d’une loi, de la critiquer éventuellement - ce qui n’est pas l’enfreindre - et ce n’est certainement pas à la justice de décider qui a raison ou qui a tort.
Eric Zemmour ne fera pas Appel de sa condamnation et on le comprend :
« La justice n'a pas légitimité à juger d'une parole publique » a t’il dit.
Faut-il rappeller que Zola avait été condamné à un an de prison et à 3 000 Frs d’amende pour avoir écrit son fameux « J’accuse ! » ?
A l’instar de Zola, ce n’est pas Eric Zemmour que condamnera l’histoire, mais ses juges.
Et sans doute rangera t’elle le second sous la bannière du premier :
« La vérité est en marche et rien ne l'arrêtera. »
[i] Trois lois liberticides votée dans l’urgence dans les années 1893/4 suite à une vague d’attentats terroristes qui visaient les gouvernants de la troisième république.
[ii] Pour ceux qui voudraient se faire une idée par eux-mêmes, il suffit d’aller sur le site officiel du ministère de l’intérieur sur les avis de recherche :
Il s’agit d’individus dangereux, condamnés par contumace pour des délits graves (Assassinats, trafic de drogue ou viol). Outre le nom et la photo, la police signale le type ethnique.
[iii] Mme Hélène Carrère d'Encausse, Secrétaire perpétuel de l'Académie française, historienne spécialiste de l'histoire russe a déclaré en novembre 2005 : "La télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois (sur la liberté d'expression) qui auraient pu être imaginées par Staline. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d'autres choses.