L’affaire Strauss-Kahn, démonstration du sexisme ambiant
Le quotidien français Le Journal du Dimanche met en une ce matin une interview de Julie Muret, porte-parole de l’association Oser le féminisme. Le titre est révélateur : l’affaire et le non-lieu sont présentés comme « Révélateurs du sexisme ambiant ». On va voir que le rapport de Cyrus Vance donne à ce titre un sens que les féministes n’ont pas prévu.
Le terme sexisme, que les féministes semblent s’être approprié abusivement, signifie en l’occurrence « misogynie ». Pour rappel le terme sexisme s’applique indifféremment aux hommes ou aux femmes.
Les propos tenus par cette dame me paraissent totalement inappropriés à la situation présente, ou plutôt inversés. En effet, et même si je comprends que des femmes soient attentives aux maltraitances dont elles peuvent être l’objet, cette affaire DSK révèle bien plus un sexisme misandre, un sexisme contre les hommes, et révèle une des formes actuelles de la violence contre les hommes : les accusations infondées, fantaisistes, voire délibérément mensongères. Et jusqu’à preuve du contraire, il y a une victime certaine : Dominique Strauss-Kahn, dont le passé et les rumeurs m’indiffèrent puisque cela n’a rien à voir ici. Pour l’affaire Banon : attendons. Pour le reste : sa vie lui appartient.
Donc il y a bien un effet du sexisme, mais du sexisme anti-hommes, la misandrie. Car si les accusations de Nafissatou Diallo contre Dominique Strauss-Kahn ont été si vite reprises par le procureur c’est bien parce qu’elle est une femme et lui un homme. Accessoirement le fait qu’elle soit noire et pas très riche a pu aussi jouer puisque son avocat et une partie de l’opinion publique ont repris le thème du conflit de classe et de race. Mais bien évidemment la question du genre est prioritaire.
Le site français Rue89 a réalisé une traduction complète du document du procureur. Il permet de réaliser que l’abandon des charges est fondé sur un ensemble d’éléments qui pèsent lourd dans l’appréciation des faits. Le non-lieu a ici à mon avis valeur d’innocence.
Voici quelques extraits précis de ce rapport, qui par ailleurs rappelle que le rôle d’un procureur est d’établir la justice avec rigueur et non d’être d’un côté ou de l’autre.
Comme il a déjà été dit, l’accusatrice a présenté trois versions différentes des faits lors du supposé incident au Sofitel. Je n’y reviens pas. Je ne reviens pas non plus sur les dizaines de milliers de dollars sur son compte en banque et sur ses nombreux natels, ni sur ses mensonges délibérés devant le Grand Jury ou sur le nombre de ses enfants pour bénéficier d’allocations indues. Je ne reviens pas non plus sur la traduction de la conversation avec son fiancé en prison, traduction qui a, selon le rapport du Procureur, été confirmée depuis par deux autres traducteurs indépendants (Me Kenneth Thompson a menti délibérément à la presse à ce sujet).
Rapport médical
Par contre voyons ce que le procureur a dit précisément sur le rapport médical :
« Les preuves physiques, médicales ou autres qui sont disponibles dans cette affaire ne sont pas de grande valeur sur la question clé de l'usage de la force et de l'absence de consentement. Elles établissent de façon concluante que l'accusé a eu des contacts sexuels avec la plaignante le 14 mai 2011. Elles ne prouvent cependant pas que ces contacts ont été imposés par la force ou étaient non-consentis, et elles ne corroborent pas certains aspects du récit, par la plaignante, des faits incriminés.
...
Le seul constat physique que l'examinatrice a relevé est une « rougeur » qui a été observée lors de l'examen gynécologique. L'examinatrice n'a pas pu affirmer avec un degré raisonnable de certitude médicale que cette « rougeur » était une conséquence directe des faits incriminés, ni même que c'était une blessure ou un hématome. L'examinatrice a déclaré que cette rougeur pouvait être la conséquence des faits décrits par la plaignante, mais pouvait également être liée à une série d'autres causes.
Pendant la période qui a suivi l'inculpation, nous avons sélectionné et consulté un deuxième expert médical, hautement expérimenté sur les questions liées aux agressions sexuelles. Cet expert a examiné le dossier médical de la plaignante postérieur au 14 mai 2011 et a abouti aux mêmes conclusions de l'experte certifiée Safe, à avoir que la coloration rouge était un élément non-spécifique, qui pouvait être attribué à de nombreuses causes autres qu'un traumatisme : friction, irritation, ou inflammation de la zone.
Cet expert a confirmé qu'on ne pouvait exclure que la rougeur ait été causée par la façon dont la plaignante affirme avoir été saisie, mais c'est selon lui peu probable. »
On remarque ici que l’avocat de Madame Diallo, Kenneth Thompson, a menti délibérément, encore une fois, sur le contenu de ce rapport médical en affirmant que les experts concluaient au viol. C’est totalement faux. Le rapport médical ne conclut pas au viol : il dit même que la version de la plaignante est peu probable.
Réaction immédiate
La réaction de l’accusatrice après le supposé incident peut aussi être une validation de ses propos. Mais là aussi il y a problème :
« Les témoins de la réaction qui a immédiatement suivi les faits ont été entendus de manière répétée et sont apparus fiables. Les témoins ont indiqué que la plaignante était apparue bouleversée au moment de raconter sa rencontre avec l'accusé.
Mais à la lumière de notre impossibilité, précisée ci-dessus, d'accréditer le récit de la plaignante, de même que la capacité de celle-ci à mobiliser des émotions pour faire de l'effet, la force et l'effet des preuves relatives à sa réaction immédiate sont grandement diminués.
Il est aussi notable que la version courante de la plaignante de sa réaction immédiate auprès de son premier superviseur n'est pas compatible avec certains aspects du compte-rendu du superviseur lui-même. »
Faux viol collectif
Déjà abordé hier, ce point est ici précisé de manière éloquente :
« Lors d'entretiens ultérieurs menés les 8 et 9 juin 2011, la plaignante a avoué aux procureurs qu'elle avait entièrement inventé cette attaque. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi, elle a d'abord dit qu'elle avait menti sur ce viol collectif parce qu'elle avait inclus ce fait dans sa demande d'asile et qu'elle avait peur de ne pas dire la même chose que dans ladite demande. Elle a aussi ajouté qu'au moment où elle a affirmé cela, elle n'était pas sous serment.
Lorsqu'elle a été confrontée au fait que sa demande d'asile écrite ne mentionnait pas de viol collectif, elle a assuré avoir inventé le viol collectif, comme d'autres détails de sa vie en Guinée, avec l'aide d'un homme non nommé qu'elle a consulté lorsqu'elle préparait son asile.
Elle a dit aux procureurs que cet homme lui avait donné une cassette incluant la mention d'un viol fictif, mention qu'elle a mémorisée. Au bout du compte, elle a dit aux procureurs qu'elle décidait de ne pas faire référence au viol dans sa demande écrite.
...
Il est clair que, dans le cas où une plaignante accuse un suspect d'agression sexuelle, le fait qu'elle ait donné précédemment une fausse version d'une autre agression sexuelle est hautement significatif. Ce qui a été dit aux procureurs comme un mensonge intentionnel, et fait d'une manière complètement persuasive – manière identique à celle que la plaignante a adoptée pour raconter la rencontre avec l'accusé – est aussi hautement significatif.
Mais la chose la plus considérable est sa capacité à raconter une invention comme un fait avec une totale conviction. »
Conclusion
Ce rapport n’a rien de complaisant envers Dominique Strauss-Kahn. Il est le reflet d’une enquête menée par de nombreuses personnes : adjoints du Procureur Cyrus Vance, policiers, personnel médical. Si un seul point était inexact nous le saurions déjà.
Il n’y a donc rien qui puisse incriminer DSK. Le doute semble même un mot inapproprié en la circonstance. On ne peut invoquer son argent, son épouse ou son origine juive sans faire un autre procès, qui serait plus qu’un procès d’intention.
Par contre les manquements de Madame Diallo sont d’une gravité évidente. Ne pas en tenir compte aurait été une insulte à la justice. Au regard de ces éléments il n’y avait pas besoin d’aller à un procès. Un non-lieu est fait pour cela et c’est une décision de justice forte, fondée et ferme.
Il n’y a donc dans cette décision aucun sexisme misogyne. Par contre on voit bien l’effet désastreux de la misandrie et les stéréotypes sur l’homme-prédateur, largement relayés par certains groupes féministes.
Les féministes soutiennent une mauvaise cause. Ce ne sont pas toutes les femmes qui sont mises en cause, c’est Madame Diallo, et c’est argumenté. Bien sûr on voit jusqu’où peut aller le mensonge dans une affaire de ce genre. Et nul doute que Madame Diallo rende un très mauvais service aux vraies victimes. Bien sûr on découvre avec un écho effrayant que les accusations fantaisistes contre les hommes existent. L’affaire Loïc Sécher, récemment innocenté après des années de prison pour rien, ainsi que d’autres affaires, en sont malheureusement la preuve.
Ce ne sont pas toutes les accusations. Et encore une fois rien ne prouve que Madame Diallo ait inventé.
Sauf qu’à ce point de contradiction, d’incohérence et de mensonge, je ne sais pas comment on doit nommer ce qu’elle a fait. Et qu’il faut prévenir les hommes : vous pouvez vous retrouver en prison en un rien de temps sans savoir pourquoi. Assurez vos arrières !
A lire : « La Misandrie », de Patrick Guillot
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