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Accueil du site > Actualités > Société > La grogne au tableau noir

La grogne au tableau noir

La quasi-totalité des syndicats d’enseignants du public et cinq syndicats du privé ont organisé des grèves et des manifestations, avant-hier, dans toute la France.

Très sincèrement je reste totalement désemparé par la récurrence du « malaise » dans l’éducation Nationale. Je le suis d’autant plus que mes racines sociales plongent profondément dans le monde des enseignants : mes deux grand-mères étaient institutrices, puis directrice d’écoles primaires, l’une dans le privé, l’autre dans le public. Celle du public regardait avec un peu de condescendance celle du privé, mais rien de bien grave, jamais. Mon frère vient de terminer une carrière de professeur de lettres classiques, ma nièce et son époux sont enseignants à La Réunion, après l’avoir été à Mantes la Jolie et aux Mureaux, des endroits qui ne sont pas réputés pour une grande sérénité pédagogique. J’arrête là en oubliant volontairement d’autres parents proches qui n’étant pas enseignants, exercent des métiers en rapport étroit avec l’éducation : fonction administrative entre autres qui relèvent de ce grand ministère.

Désemparé, dis-je, parce que je ressens le malaise qui effectivement gagne peu à peu ces femmes et ces hommes pourtant en général dévoués et très conscients de l’importance des missions qu’ils ont à remplir. Alors ou se cache la mal ? Quel est donc cet abcès chronique ? Comment espérer l’amélioration ?

Le malaise ne date pas d’hier et n’est pas ou peu réservé à un exécutif ou un autre. Certes les manifestations étaient moins nombreuses sous Mitterrand, mais pour bien connaître le milieu, le découragement était déjà au rendez-vous ; l’incidence de la politique calmant sans doute certaines ardeurs syndicales.

Il est commun de lire que les moyens ne sont plus au rendez-vous, que l’éducation Nationale a été placé au régime maigreur des restrictions budgétaires. Cette affirmation est fausse et pour tout dire assez « malhonnête ». Le budget de l’éducation Nationale est un des rares budgets à ne pas subir de restrictions drastiques dans cette période « vaches maigres ». C’est un budget en constante augmentation, la première dépense de l’Etat : en augmentation de 1,6 % au budget 2011, l’éducation nationale représente un quart du budget de l’État. Il s’agit de son premier poste de dépenses hors charge de la dette. C’est la mission la plus importante en terme de dépenses.

Par ailleurs, on pourra peut-être contester les chiffres, mais globalement, le nombre des élèves a plutôt tendance à diminuer ou pour le dire autrement, ne connaît pas une inflation digne d’un grand boom démographique. Ainsi par rapport aux effectifs le « coût par élève » est plutôt en augmentation ou en tous les cas ne baisse pas, comme la « propagande » voudrait nous le faire croire. Enfin quant aux nombres d’élèves par classe ; il y a bien sûr des disparités parfois sensibles entre régions, mais globalement la baisse d’effectif par classe est une tendance « lourde » dans le primaire comme dans le secondaire et depuis des années. Ces données, certes « statistiques » et masquant des disparités locales, sont à peu près comparables à celles constatées en Allemagne par exemple. Les résultats « éducatifs » allemands, longtemps critiqués, semblent en revanche s’améliorer très sensiblement, alors que chez nous les résultats ne seraient pas au rendez-vous ?.

Alors ! Où est la mal récurrent, qui je le répète me désespère ?

Ces moyens alloués sont-ils correctement utilisés ? Correctement répartis ? Y a-t-il une véritable volonté de réforme chez les enseignants ? Veulent-ils vraiment prendre en compte les changements de la société ? Adaptent-ils correctement l’exercice de leur art aux besoins à la fois des enfants et de la société qu’ils sont chargés de servir ?

Il faudrait tout de même que ce divorce interminable et désespérant, ne repose pas uniquement sur une approche politicienne et puisse se régler à l’amiable, par consentement mutuel.

Le Blog


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21 réactions à cet article    


  • aliceines 29 septembre 2011 09:11

    l’instite de ma fille (classe à deux niveaux ce1 et ce2) fait grève parce qu’on lui supprime un Evs....sur 2... je prècise que l’effectif de cette classe est de 22 élèves...


    • AntoineR 29 septembre 2011 10:01

      l’instit de mes deux filles (qui sont dans la même classe car c’est un quadruple niveau : petite, moyenne, grande section et CP) n’a pas fait grêve. Pourtant elle aurait des raisons de le faire. Une fermeture de classe l’an dernier a généré la création de quadruple, une augmentation des effectifs.
      Il n’y a pas d’EVS, d’AVS ou d’ATSEM dans l’école de mes filles pour la partie Elementaire.
      Elle n’a pas fait grêve mais franchement, elle aurait dû.
      Et tant pis si ce n’est pas « PRATIQUE » pour les parents.

      Tout se dégrade avec ce gouvernement. Nous sommes dans un pays riche, qui voit sa productivité doubler tous les 13 ans et on est incapable de répartir les richesses, de soigner nos malades ou d’éduquer nos gosses. Je pense qu’il y a trop d’aveugles occupés à stigmatiser les chômeurs, les fonctionnaires, les noirs ou je ne sais quoi d’autre.

      Le discours de Sarko en début de semaine est très révélateur : diviser pour mieux régner.

      Opposer les pauvres travailleurs du privé victime de la mondialisation aux méchants fonctionnaires privilégiés. ça fait 30 ans que les politiciens font ça pour pouvoir tout privatiser, tout casser. 

      Quand il n’y aura plus d’instits, ce sera peut-être plus pratique pour vous. Les gosses au jardin d’enfant, avec un gouter sponsorisé par McDo. Vous verrez combien tout ça vous coutera. Il n’y aura pas de problèmes de grêves mais faudra bosser 10 jours de plus pour payer tout ça (car les impôts ne baisserons pas pour autant, faut bien payer les intérêts de la fausse dette). Ensuite, il faudra payer Acadomia pour que votre gosse apprenne à lire à 10 ans.....

      Allez, courrez bosser, vous allez être en retard.

       


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 10:18

      Pourquoi y avait-il 2 assistants de vie scolaire ? Pour camoufler le chômage, ou parce qu’il y avait dans la classe des enfants handicapés ou en grande difficulté scolaire ?


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 10:19

      Pourquoi y avait-il 2 assistants de vie scolaire dans cette classe ? Pour camoufler le chômage ou parce qu’il y avait des élèves handicapés ou en grande difficulté scolaire ?


    • Kalki Kalki 29 septembre 2011 14:57
      • fait que l’éducation, va disparaitre, en fait il n’y a pas besoin de professeurs ...

      Du libre échange à l’éducation libre, et inversement

    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 10:16

      « Ces moyens alloués sont-ils correctement utilisés ? Correctement répartis ? Y a-t-il une véritable volonté de réforme chez les enseignants ? Veulent-ils vraiment prendre en compte les changements de la société ? Adaptent-ils correctement l’exercice de leur art aux besoins à la fois des enfants et de la société qu’ils sont chargés de servir ? »


      C’est une bonne question. Mais il faut se méfier de la réforme pour la réforme. Combien de consultations et de réformes avortées avant d’avoir pu donner leurs effets et être évaluées dans les 20 dernières années ? Les enseignants doivent pouvoir se remettre en cause, mais la responsabilité des pouvoirs publics est écrasante dans la mauvaise gestion du « mammouth ». Il faut accepter certaines suppressions de postes quand il n’y a plus d’élèves, certes, mais la logique comptable qui ne connait que des moyennes fait bon marché des situations réelles sur le terrain (je m’insurge au passage contre la terreur de certains parents devant les classes à deux cours. Instit rural retraité, j’ai conduit avec succès des classes à 4 cours et j’ai connu des classes uniques qui fonctionnaient très bien. Ce ne sont pas les élèves qui ont à se plaindre des classes à cours multiples, mais les enseignants qui doivent multiplier les préparations, jongler avec les divisions et n’ont jamais un moment pour souffler). Par ailleurs, que penser de ces inspecteurs d’académie sans affectation où le pouvoir politique case ses petits amis sans emploi et de la multiplication des « chargés de mission » qui pompent le budget de l’E.N. ?

      « Les résultats « éducatifs » allemands, longtemps critiqués, semblent en revanche s’améliorer très sensiblement, alors que chez nous les résultats ne seraient pas au rendez-vous ? ».

      Sur quelles statistiques vous basez-vous ? L’utilisation de « semble » et du conditionnel prouve que ce sont paroles en l’air ! J’ai lu ici-même qu’il fallait se méfier des statistiques « Pisa » qui résultaient d’enquêtes orientées favorisant les urbains des milieux favorisés.

      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 10:22

        Autre question : Pourquoi la photo de Philippe Meirieu en tête de l’article ? Parce qu’il incarne la pédagogie d’aujourd’hui ou pour agiter le chiffon rouge devant les « anti-pédagogistes » ?


        • Ronny Ronny 29 septembre 2011 13:55

          @ aliceines

          Posez vous la question de savoir pourquoi il y a 2 AVS dans la classe de votre fille ; c’est sans nul doute parce qu’il y a deux élève handicapés...

          Alors au lieu de raler, allez voir ce que veux dire enseigner dans une classe de 22 élèves avec deux handicapés et revenez vomir votre mécontentement après... Avec 1 AVS pour deux handicapés, il faut que l’instit aide « parfois » au transport de l’un des enfants (qui surveille le reste de la classe), il faut être àcôté de l’un des deux àmi temps, voir s’il écrit correctement, s’il a compris etc. Qui fait le cours pendant ce temps, etc. 


          • aliceines 2 octobre 2011 00:28

            je ne rale pas ni ne vomis.. ; je constate.... je connais quand même assez bien (je pense !!!!) la classe de ma fille, pour savoir qu’a part un loustic il est vrai un peu agité(comment dit-on ? ah oui hyper actif) il n’y a pas d’enfant porteur de handicap....je constate aussi que les instits sont constamment en train de raler, c’est tout....


          • zelectron zelectron 29 septembre 2011 14:05

            Les effectifs pléthoriques des fonctionnaires (autoproclamés utiles ?)du ministère de l’EN restent stables voire augmentent légèrement, les effectifs des enseignants sur le terrain diminuent inconsidérément : cherchez l’erreur !
            Il faut virer les ronds de cuir (sans les réembaucher, ils ont fait assez de mal comme ça) et recruter sur le terrain des profs motivés (si, si, ça existe !).
            L’éducation fait la puissance des nations


            • non667 29 septembre 2011 14:13

               malaise  ! vous avez dis malaise !

              les mauvaises méthodes/ réformes 68tardes ne sont pas des erreurs mais font parti d’un COMPLOT qui vise a démolir l’éducation nationale et au delà la nation /société française

              l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) permettait l’instruction et l’ascension sociale sans discrimination sociale je peux en témoigner étant dans une école ou il y avait 50% d’enfant d’origine polonaise . Des siècles (depuis Charlemagne comme dit la chanson )d’expérience ont permis d’affiner les méthodes pédagogiques a l’école et une bande de trouduc n’ayant jamais enseigné (ou s’étant planqués dans l’inspection , la direction , le syndicalisme pour fuir les élèves ! )viendrait tout démolir et imposer leurs élucubrations !!!!!!!!

              les ministres , les inspecteurs ,la hiérarchie , les pédagogues institutionnels (genre philippe meirieu ) n’étant pas des imbéciles ces

              réformes aberrantes (math moderne ,méthode globale ,notation par lettre ., suppression des notes , suppression du bepc , contrôle continue ,suppression du bac si,si il en a été question . ..etc .... ) ne peuvent êtres des erreurs mais un complot destiné a démolir l’école de jules ferry .
              la méthode pour les imposer étaient staliniennes, sorties au printemps ,formation d’une demie journée en juin , applicables à la rentrée suivante . les manuels n’étant pas encore sortis ., toutes remarques /contestations publiques valait a l’auteur une dénonciation et une visite de l’inspecteur et un rapport assassin à la clef et une note ( si,si il n ’est pas question de la supprimer celle là ).proche du renvoi pour incompétence !

              preuve/motif de ce complot : la déclaration de cohn bendit sur les universitésen mai 68 (revue à la télé en 2008 ) en substance :" inutile de promouvoir a classe ouvrière dans l’enseignement supérieur ils deviendront les plus fidèles valets du capitalisme "
              dansun contexte de rivalité capitalisme / communisme russe pour les rouges /roses il fallait en 68 faire échouer la société française pro-capitaliste en sapant l’éducation nationale de l’école à l’université , en formant les élèves a la revendication (délégués élèves ,délégués parents ) (aujourd’hui et en 2002 envoyés dans la rue ! )
              pendant toutes ces années les syndicats gauchistes pourtant tout puissant dans l’éducation nationale ne se sont jamais opposé à ces réformes (silence radio sur toute la ligne .,donc complices )
              après la disparition du communisme le travail de sape continuant de la part du ps (acquis au fmi .....) le motif ne peut être que :

              - maintenir dans l’ignorance /abrutir la vile populace pour la rendre plus docile et plus servile

              - démolir la nation française au profit du mondialisme judéo-américain .

              - démolir l’enseignement public pour le refiler au privé mondialo-capitaliste 
               volonté depuis toujours de la droite mais poursuivi après par la gauche insidieusement : (taper : autonomie des établissements 1983 ) autour de 1984 voulait sortir un projet ou les lycées auraient leurs bac propres répondant a un projet pédagogique spécifique avec recrutement /gestion des profs par le chef d’établissement ! etc... le ps = ok ; pc = 0 , il a fallu toute l’énergie des trotskistes infiltrés dans F.O. pour mettre en échec ce projet !
              mesurettes par mesurettes insidieusement la privatisation se prépare elles ne servent qu’à démolir l’e.n. et a diviser les enseignants .

               


              • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 15:21

                « l’école de jules ferry avant 1966 (début des réformes) » 


                L’école républicaine (pour se limiter à elle) n’a cessé de se réformer. On n’enseignait pas de la même façon en 1955 (quand j’ai débuté dans le métier) qu’en 1940 (quand j’ai commencé à être élève) et différemment qu’en 1884. Quant à la pédagogie « moderne », elle n’a pas commencé avec Meirieu. À l’Ecole normale(1951-55), on nous faisait déjà étudier les modernes Comenius (début XVII°) et Pestalozzi (fin XVIII°) et l’on abordait que timidement Freinet (qui avait lancé sa pédagogie vers 1925).

                Cette philippique contre un prétendu complot tient du délire !

              • Kalki Kalki 29 septembre 2011 20:20

                Papi , en es tu si sur , vraiment ? y a tu jamais vraiment pensé ? EN regardant les résultats et l’évolution de la société ...
                AH BON :

                L’éducation est une institution disciplinaire

                AH BON :

                L’ascenseur sociale est une illusion

                Les professeurs, ne servent à rien depuis 20 ans ... et tout le système éducatif ...

                AH BON !

                FALLAIT FAIRE TRADER !


              • Kalki Kalki 29 septembre 2011 20:23

                AH BON

                Si l’éducation ne sert qu’a cacher de la population pendant quelques décennis ... pour ne pas les compter en terme de chomage, pour faire du tertiaire et avoir des animaux qui travaillent et produisent de la connaissance du savoir, de la création pour des bananes ( au smic, comme l’ouvrier papi ) et casser la société par la suite

                tout va bien, dans le meilleur des mondes

                papi, tu l’as vu venir le meilleur des mondes, tu as fais quelque chose toi ... ? non papi


              • Kalki Kalki 29 septembre 2011 20:27

                Le constat s’impose

                la réalité saute aux yeux avec des dents assoiffés de sang ... la bête s’ est bien nourrit, vous avez bien dormis

                la bête est ... très grosse... et n’en à rien faire de vous et de vos grèves


              • eric 29 septembre 2011 16:20

                Les réponses sont claires. Les syndicats enseignants n’ont accepté aucune reforme depuis 30 ans, qu’elle soit proposée par la gauche ou par la droite. Pas une seule fois il n’y a eu adhésion. A chaque fois, les auteurs s’entouraient de profs pour élaborer leur texte, voir étaient eux même issus du système. Il n’y a pas d’autres institution qui ait la prétention de ne pas changer en 30 ans.

                En un mois les Marines enseignent un survival russian à leurs troupes. En 6 ans les élèves français ont du mal à demander leur chemin dans la rue en anglais.

                Ce sont bien des méthodes pédagogiques anté diluvienne, l’absence totale d’esprit d’équipe ( chaque prof enfermé dans sa classe avec ses élèves), des horaires des programmes trop lourds, dans l’intérêt des profs et pas des élèves, trop de redoublements, aucun outil de management pour les directions, aucune évaluation digne de ce nom des performances des enseignants.
                En revanche, il serait injuste de parler d’immobilisme total, il y a eu des évolutions, désastreuses, et voulues par les mêmes organisations.
                De plus en plus d’idéologie dans les programmes, trop de math dans la sélection parce que les profs s’imaginent que c’est socialement plus juste,
                Le remplacement de filière littéraires d’excellence par des section éco dépotoir idéologisées, l’interdiction sans cesse transgressée de donner des devoirs à la maison en primaire au nom de l’égalité sociale. Chaque fois qu’un truc les a amusé ou séduit idéologiquement, on y a eu droit, même quand cela transgressait les soi disant sacro saint principes : confère les enseignement dans les langues d’origine quand ils se piquaient de multiculturalisme, ou on a fait même parfois appel à des enseignants externes, dans certains cas islamistes, pour enseigner à de petits Kabyles l’arabe littéraire...
                Il se sont agités pour avoir une loi sur le voile ( 10 cas par ans sur 10 ans) parce que cla choquait leur idéologie, pas pour l’accueil des enfants handicapés ( 45 000 gamins, de mémoire)

                Tous cela, il l’ont voulu. Ils sont responsables de l’État de notre école.

                Le malaise des profs vient de ce qu’enfants et parents les jugent sévèrement. Dans le passé, ils se comportaient de la même façon, mais ils avaient affaire aux parents du « peuple » qui respectaient à priori le savoir.
                Aujourd’hui, avec 80% d’une classe d’âge au bas, les jeunes parents très nettement moins qualifiés que les enseignants pour juger du traitement auquel sont soumis leurs enfants deviennent rares. Si ils n’osent pas encore toujours dire le fond de leur pensée, ils pensent trop fort pour que les profs ne les entendent pas.


                • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 16:52
                  @Eric

                  Ce n’est pas parce qu’ils pensent trop fort qu’ils ont forcément raison ! Ce n’est pas le client qui dicte sa manière de travailler à son maçon, à son couvreur ou à son boucher !

                  Les profs sont nuls, d’accord. Tous dans le même sac ! Mais ce ne sont pas aux qui ont initié les réformes successives qui leur ont été imposées par les pouvoirs successifs. Et les syndicats n’ont pas fait que râler : ils ont aussi fait des propositions (i.e. « l’Ecole fondamentale » du SNI, il y a une trentaine d’années). On a même reproché à certains ministres d’avoir trop écouté les syndicats !

                  Le malaise des profs n’a pas une cause unique et surtout pas le fait qu’ils seraient moins appréciés par les parents : des enquêtes régulières montrent qu’en gros, ils continuent à avoir la cote, sauf auprès des amateurs qui prétendent tout savoir mieux qu’eux !


                • eric 29 septembre 2011 18:09

                  Oui, le fameux arguments des profs, on apprends pas à travailler à son garagiste. Manque de bol, les profs disent eux même qu’aujourd’hui, la réussite scolaire dépend plus du milieux social d’origine que de l’école, donc,....des parents....

                  Votre réponse se situe au cœur des problèmes de l’école. Les parents ne sont pas des « clients », ni mêmes des « usagers », encore moins des personnes dont les enseignants devraient « éduquer » les enfants, leur apprendre à vivre, voir pour qui voter.

                  Ce sont au minimum des partenaires éducatifs, et le fait pour l’école des rejeter systématiquement est la source de ses problèmes.
                  Par ailleurs, à Bac plus neuf, 2 grandes écoles, plus la fac, sans compter les formations professionnelles, aux termes même de leurs propres critères scolaires bétassou, en principe, je sais effectivement mieux qu’eux.... Et si je suis un cas particulier, les parents qui sont à même d’évaluer la performance des enseignant d’avoir un avis, et éventuellement de particper comme c’est le cas en Russie, commence à être vraiment trop nombreux pour que les profs restent enfermer dans leur bastille.

                  A Moscou, lors des réunions régulières parents profs, la « communauté éducative », décide du rythme de travail, de la charge de devoir, participe aux choix pédagogiques etc....
                  Les enseignants forment une équipe, entre eux, avec la direction avec les parents. Les parcours sont individualisés en fonction des enfants. Bref, cela ressemble à ce que l’on trouve de mieux dans le privé en France.


                  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 29 septembre 2011 18:57

                    Super ! Moscou est à nouveau le phare du progrès ! Comme au temps de Staline et de Brejnev !

                    Mais qu’en est-il dans les campagnes ?

                    Cela dit, il me semble que depuis 25 -30 ans, les parents sont (autrement qu’à Moscou, je le concède) plus ou moins associés à la gestion des établissements et aux actions éducatives. Mais tous vos diplômes ne font pas de vous un pédagogue. Vous avez sans doute une tête bien pleine (et je suppose bien faite) mais cela ne vous donne pas ipso facto la compétence d’un enseignant. J’ignore quelle est votre profession mais je doute que vous souhaitiez que des personnalités extérieures viennent se mêler de votre travail. Les parents sont certes des partenaires mais il leur faut déléguer aux enseignants et leur accorder a priori un minimum de confiance. Sinon, on fait comme l’un de mes habituels contradicteurs sur Agoravox : on garde son enfant chez soi et on l’instruit soi-même.

                    • eric 30 septembre 2011 03:58

                      C’est pas Moscou ou la Russie qui sont des phares du progrès, c’est la France qui s’enfonce dans les classements. J’ai pris la Russie parce que je connais, mais les résultats PISA laissent penser que d’autres pays doivent également avoir des méthodes pédagogiques qui fonctionnent mieux.
                      Les campagnes ? C’est un peu comme en France, mieux vaut être dans un lycée prestigieux du centre ville que dans un CES rural, mais, cela n’est pas fondamentalement lié au pays.
                       Depuis 25 ou 30 ans, les parents font de la figuration dans des grandes messes sans conséquences, genre conseils de classe ou accompagnement de sorties.
                      Les parents sont par définition des pédagogues, là ou les enseignants sont souvent des didacticiens. Vous semblez complètement négliger le fait que n’importe quel parent a en gros une douzaine d’année d’expérience de l’école et la connait de l’intèrieur.

                      La ou on atteint la schizophrénie maximum, c’est que beaucoup de ces profs sont par ailleurs des militants, adeptes de la « participatude », et qui pensent que les ouvriers doivent donner des conseils à leurs patrons, les clients à leurs banquiers, et eux même à tous le monde, mais que les parents n’ont évidemment pas le niveau pour s’intéresser à l’avenir de leurs enfants...Ils veulent tout changer, sauf l’école...

                      Je suis sur que vous même, vous souvenez encore des 5 ou 6 profs remarquables qui ont marqué votre scolarité et avec lesquels apprendre était un plaisir, mais également des autres....

                      Dans les boîtes privées, au contraire, on passe son temps à se demander ce que pense l’extérieur : les clients, les partenaires, les consultants. On comprend que l’enrichissement vient justement de l’extérieur.

                      Bien sur que tous les parents responsables éduquent leurs enfants eux même et participent à leur instruction.
                      Mais ici aussi, votre réaction est typique de celle du monde enseignant, complètement écorché vif, qui refuse toute discussion, pour ne pas parler même de critique : « si vous ’êtes pas content, débrouillez vous tous seul » « A prendre ou à laisser ! Sauf que, c’est notre argent, nos impôts, notre école et surtout nos enfants.

                      Vous parlez du SNI, moi je me souviens de la réforme Haby. Les syndicats se sont opposés à la réforme, avant qu’elle ne soit connue, sur le thème, on ne réformera pas l’école avant d’avoir changé la société.....c’était peut être Mexandeau, je ne sais plus. On a vu le résultat par la suite.

                      Tient, pour l’anecdote, quand j’étais consultant auprès de l’académie de Lille, , formation continue, je les ai vu refuser d’organiser des formation de maçon, parce que l’objectif académique était pas de formateurs en dessous de bac plus deux ou trois et qu’il n’ont pas trouvé de poseurs de briques assez diplômés pour assurer les cours....Bref, leurs problèmes étaient plus important que ceux des »formés« .
                      Idem un article récent d’AV sur »l’école durable«  ! Au moins 20% des gosses sortent sans rien, et les profs se demandent comment leur bourrer le crâne d’écologie politique, pas comment faire qu’ils sachent tous lire et écrire.

                      Si le corps enseignant et ses organisations représentatives ne s’impliquent pas dans une réforme de notre école de façon positive et en collaboration avec tous les »acteurs", la réforme se passera en dehors de l’école, notamment par le développement du privé. Quand les citoyens n’ont pas le droit de s’expirmer, ils votent avec leurs pieds.


                      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 30 septembre 2011 10:38

                        « Les parents » ne sont pas une catégorie homogène. Bien sûr qu’ils ont leur mot à dire sur l’enseignement. Mais doivent-ils le faire plus étroitement au niveau local, ou au niveau national ou académique ? 


                        Les organisations syndicales se sont certes opposées à la réforme Haby. Mais ils ont bien collaboré à la réforme Jospin !

                        Cela dit, il est vrai qu’on s’en sortirait mieux en étant moins idéologique et plus pragmatique (votre exemple de formation de maçon).

                        Une dernière remarque : on n’a cessé d’élever le niveau universitaire de formation des enseignants (du primaire surtout) depuis les 30 dernières années. On n’en a pas vu pour autant une amélioration du rendement de l’école... 


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