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La Justice réparatrice, ou comment pousser les victimes d’abus à pardonner à leur agresseur

En france les victimes de viols sont méprisées, niées, bafouées. Pour illustrer ces propos, abordons seulement la situation des victimes d'Outreau. Combien sont à nouveau en contact avec leurs agresseurs ? Myriam badaoui, jugée coupable de viols et de proxénétisme (entre autres) sur ses quatre enfants, est donc sortie de prison en septembre. Elle peut revoir ses enfants et leur bourrer le crâne de nouveau. Mais ce processus va se généraliser avec cette "justice réparatrice", qui consiste à pousser les vcitimes à pardonner aux coupables.

Que s'est empressée de faire Badaoui avant même de sortir de prison ? Tenter de reprendre contact avec Chérif, son fils aîné, et aussi avec les trois autres. Si les deux premiers refusent de la voir, le troisième est aujourd'hui en contact avec elle, bien que la Justice l'ait interdit. Quant au dernier, la juge d'application des peines a refusé que Badaoui le voie avant ses 18 ans. Aujourd'hui, au contraire, les services sociaux, avec l'aval de la Justice, favorisent le rapprochement de Badaoui avec ses deux plus jeunes enfants. Et miracle : il est désormais question de mettre sur pied une association pour dire que finalement, tout ou presque était faux dans ce qu'on dit les victimes, pourtant reconnues comme telles pour 12 d'entre elles.

On pourrait ajouter que Badaoui n'a rien trouvé de mieux à faire que de porter plainte parce que, selon elle, Chérif l'aurait menacée de mort. Ce qui pourrait se comprendre, mais c'est quand-même faux. Et ça tombe mal, puisque Chérif a déjà été condamné pour avoir osé menacer Franck Lavier, l'un des acquittés.

Bref, rappelons encore que Chérif a expliqué que le jour de ses 18 ans, il a été viré du foyer dans lequel il était placé à 6h du matin par des flics. Dehors sans un euro devant lui, il est passé à la délinquance. Dans l'espoir, dit-il, d'être enfin entendu devant un tribunal. Quant à son frère, il a eu droit au même scénario, si bien qu'il n'a pas pu finir son BEP, à quelques semaines près.

Pour dire à quel point nous en sommes rendus dans le négationnisme de la parole des victimes, surtout dans l'affaire Outreau, dont des "psys" comme Paul Bensussan font leurs choux gras, il n'y a qu'à regarder ce truc, une soi disant étude intitulée " The Outreau Case and False Allegations of Child Sexuel Abuse", (L'affaire Outreau et les fausses allégations d'abus sexuels). Combien de fois faudra-t-il répéter que dans cette affaire, même la Justice a fini par reconnaître 12 enfants comme étant victimes ?

Autre exemple frappant : A Castres, début juin, quand une mère de famille comparaissait pour avoir soustrait ses enfants à leur père qu'ils accusent d'être un pédophile, qu'a dit le président du tribunal en pleine audience ? "Il ne faut pas toujours croire ce que disent les enfants, regardez l'affaire Outreau !". Evidemment, ce fut la huée générale dans le tribunal. Mais, il faut savoir que nos chers magistrats apprennent cette affaire comme un exemple de ce qu'il ne faut pas faire, c'est-à-dire prendre en compte la parole des enfants.

On l'aura compris : pour bien broyer toutes les victimes de ce pays, il faut d'abord bien broyer les victimes d'Outreau. Et d'abord ceux qui veulent parler, comme Chérif.

 

Pourquoi en est-on arrivé là ?

ChildFocus_Chat_afficheA1_FILLE_CROP_FR_REDUCPour comprendre comment on est arrivé à un point aussi critique dans le soutien aux victimes (et celles d'Outreau ont subi les pires sévices enFrance et en Belgique), je vous renvoie vers un très bon article de Marie Christine Gryson, psychologue qui a suivi plusieurs des enfants d'Outreau à l'époque du procès.

Elle y explique, en gros, qu'aujourd'hui une tendance très dangereuse se met en place : la thérapie de l'agresseur, qui passe par le fait pour la victime de devoir rencontrer son agresseur, et si possible de lui pardonner.

En cherchant, on trouve encore peu d'éléments sur ce sujet, mais il semble que depuis quelques années, un lobbying se met en place pour nier encore plus le statut des victimes et leur parole. Ainsi en 2011, une certaine association Arsinoë publiait un rapport sur "l'aide aux victimes" (ça passe toujours mieux de dire cela plutôt que de dire qu'on va seulement s'occuper des agresseurs), dans lequel on pouvait lire :

"Roland Coutanceau, psychiatre et expert national auprès des tribunaux, s’en est dit convaincu, lui aussi : la victime doit être enrichie de toutes les méthodes thérapeutiques qui lui permettront d’essayer de se dégager de son traumatisme. En la matière, il n’y a qu’une certitude : c’est qu’il n’y en a aucune ! Autre conviction de l’intervenant, il n’y a aucune fatalité à ce que des plaies mal refermées liées à l’agression incestueuse glissent vers une souffrance chronique. La destinée de la vie affective et sexuelle qui résulte de l’atteinte subie peut s’avérer très variée : certains réussiront à digérer un tel vécu, tandis que d’autres en seront durablement atteints. Métaboliser une histoire traumatique, c’est la cicatriser, explique Roland Coutanceau. Si l’on ne peut éradiquer le souvenir, on peut néanmoins essayer de l’empêcher de perturber la vie quotidienne. Pour cela il ne faut pas que le discours soignant se centre sur ce qui va mal, ni qu’il enferme la personne ayant subi l’inceste dans un statut de victime. Et cela est tout particulièrement vrai dans le rapport qu’elle entend garder ou non avec son agresseur. Il est des enfants qui le renient, quand d’autres affirment être choqué qu’on ait pu l’emprisonner, ‘exprimant leur désir de rétablir les liens avec lui. Il en est aussi qui restent dans la perplexité et l’incompréhension, manifestant le besoin d’écouter ce que l’auteur a à dire des actes qu’il a commis. Il revient au thérapeute d’avoir non à fixer à la victime sa ligne de conduite, mais de l’accompagner dans la vérité qui est la sienne".

Comment comprendre ce délire ? On estime ici que les victimes ont parfois besoin de revoir leur agresseur pour entendre ce qu'ila à dire. Même si c'est probablement le cas de temps en temps, sait-on seulement si cela est bénéfique à ces victimes ? Certains disent que c'est loin d'être le cas.
Il faut aussi savoir que les victimes de viols ou d'inceste, surtout les plus jeunes, ont envie d'oublier qu'ils ont été agressés. C'est un phénomène bien plus courant que "les faux souvenirs" inventés par les pédophiles pour décrédibiliser leurs victimes.

 

Bref, comme de bien entendu, le chapitre suivant de ce rapport s'intitule "le pardon". Accrochez vous, on arrive dans le fin fond du glauque : comme la sanction pénale n'apaise pas les victimes (et pour cause, les rares pédos condamnés prennent en général du sursis), on a inventé la "justice restaurative", qui "se centre tant sur la violence faite aux victimes (et sur leurs besoins qu’elle soit reconnue), que sur la prise de conscience, par l’auteur, de la souffrance infligée (et donc de sa pleine responsabilité)". Autrement dit, c'est la victime qui doit faire comprendre à l'agresseur (qui nie toujours ou presque dans le cas des pédos) qu'il lui a fait du mal. A quoi sert donc la justice, et à quoi sert-il de faire suivre ces tarés par des psys ? On nous dit, sans évidemment citer aucune source, que grâce à la "justice réparatrice", "entre 80 et 100% des victimes se sentent vraiment prises en compte". Alleluia.

Arsinoë a pour objectif "de diffuser le plus largement possible un « Autre Regard » aux professionnels amenés à accompagner dans une démarche de reconstruction de Vie, ces enfants, ces adultes que l’inceste a « meurtris »". Les trois axes de travail de cette association sont :

1. La résilience

2. L'attitude de non jugement, notamment pour ne pas enfermer la victime dans son statut de victime, et surtout pour ne pas enfermer l'agrasseur dans son statut d'agresseur. On se demande alors à quoi sert la Justice, si on doit rendre les statuts de l'un et de l'autre aussi flous.

3. Le pardon libérateur. Mais qu'on se rassure, on nous précise bien que "Ce pardon s'inscrit pour nous, dans une vision humaniste et ne peut par conséquent être confondu à quelconque autre référence".

Bref, la victime on s'en fiche, elle est juste là pour pardonner. Cela n'a probablement rien à voir, mais nombre de conférences organisées par Arsinoe ont eu lieu à Angers avant, pendant et après l'affaire du réseau pédophile d'Angers, au milieu des années 2000.

 

h-20-1345836-1228342588Une propagande efficace et ordonnée

Le psy référence de cette association, un certain Roland Coutanceau, est très actif pour se balader de colloque en réunion et aborder sa thérapie, avec d'autres associations. Une autre association, "l'association de thérapie familiale systémique", est également sur ce créneau, et explique qu'une partie des victimes a pu "tourner la page". Ainsi, "Certaines ont « pardonné » à leur agresseur, d’autres pas. Elles ont construit leur vie indépendamment des abus subis". Question : à quoi sert-il de rapprocher la victime de l'agresseur si elle ne va pas mieux après ? Est-ce simplement dans le but de leur faire "tourner la page" ? Et c'est magique : certaines "ont cessé d’être des victimes et elles peuvent vivre, parfois douloureusement, mais autrement qu’en référence à un statut de victime" . Nous y voilà : il s'agit donc de revenir sur le statut de victime, et donc sur celui d'agresseur.

Si on en croit le rapport de ce colloque de l'AFIREM (association française d'information et de recherche sur l'enfance maltraitée, qui regroupe des 'professionnels' du secteur et s'attaque avec succès à la "pénalisation de l'inceste"), tout va même pour le mieux dans le meilleur des mondes, car "Quelques-unes d’entre elles (les victimes), qui ont pardonné, ont même recréé des liens familiaux, réguliers ou épisodiques avec l’ex-agresseur, relations sans peur ni ambigüité, sans crainte de récidive, parce que les règles du fonctionnement familial ont été notablement modifiées". C'est donc à cela qu'on veut nous amener, et que l'on veut amener les victimes ? Laisson poursuivre notre génie de la victimologie : "Et je dis bien « ex-agresseur » : car tant que les « anciennes » victimes veulent rester victimes, les « ex » agresseurs restent perçus comme des agresseurs potentiels, des récidivistes en puissance, ce qui ne peut qu’entretenir la peur chez la victime et l’empêcher de sortir de son statut de victime. Et cela entretient également la peur dans l’opinion".

Victimes dont, la plupart du temps, on n'a même pas voulu entendre la parole, ou alors partiellement. Et quand on sait qu'un pédophile n'aime rien tant que se faire passer lui-même pour une victime (du système, de sa propre victime, de la Justice etc.), on se demande dans quelle mesure le pardon peut permettre à la victime de se reconstruire. Là, on est simplement en train de dire qu'en niant son traumatisme et son statut de victime, la victime a peut-être une chance de "tourner la page". Nous sommes dans un schéma totalement inverse de ce qui semble logique pour aider ces victimes à digérer ce qui leur est arrivé, et à reprendre une vie normale, du moins autant que possible.

On a même vu ce que ça a donné dans l'affaire Outreau : une des filles Lavier (les Lavier ont été acquittés, cette fille n'a pas été reconnue victime car elle s'est rétractée après le procès en appel, probablement pour une question de pression familiale), qui est retournée vivre chez eux, était parmi les agresseurs l'an passé quand on a mis la main sur des vidéos de débauche familiale en présence de mineurs (ça a été qualifié de corruption de mineur mais n'a pas été retenu pour une histoire de faute de procédure). Autrement dit : la victime qui n'est pas reconnue a bien des risques de s'identifier à son agresseur, surtout quand il s'agit des parents, et donc de reproduire les mêmes actes.

Le processus est donc clair : en obligeant la victime à revoir son agresseur et à lui pardonner, l'agresseur devient un "ex agresseur" et n'est plus susceptible de récidiver (on rêve !). Et du coup, la victime devient elle aussi un "ex victime". Circulez, y'a rien à voir.

Pourquoi ne pas faire la même chose avec les voleurs, les maris violents, les escrocs ou les meurtiers, après tout ?

Cela va sans dire, tous ceux qui développent cette théorie des plus fumeuses sont très satisfaits que l'inceste ait été retiré du code pénal français en 2011. Pour eux, la "pénalisation de l'inceste" est une erreur. Et ils semblent avoir été entendus par le Conseil constitutionnel, qui a censuré cette loi pourtant récente. Et ces chantres du "pardon libérateur" n'aiment pas du tout cette loi de mars 2010 qui "prévoit l’interdiction systématique des contacts entre l’auteur de délits ou de crimes sexuels et la victime" ... et empêche l'abuseur de revoir sa victime.

 

La Belgique, tête de pont européenne de la stratégie pour nier les victimes ?

2a34df97Il est très inquiétant pour moi qui travaille en Belgique de constater que ces mabouls de la psychologie appaludissent les "progrès" réalisés en Belgique en la matière : aide aux agresseurs, négation des victimes. Car dans ce beau pays, depuis l'affaire Dutroux, une commission s'est penchée sur la meilleure manière de nier l'ampleur des abus sexuels en Belgique, et "Les gouvernements belges ont donc suivi les préconisations de cette commission, et le signalement des maltraitances et des abus sexuels n’est pas obligatoire". On a donc inventé des centres dans lesquels les familles "viennent parler des violences et particulièrement des abus sexuels commis à l’intérieur de la famille et qui vont bénéficier de soins sans intervention judiciaire". Donc on parle des agressions, bien gentiment, mais on ne condamne surtout pas l'agresseur, qui peut donc conti nuer tranquillement à sodomiser les gosses.

Ce système a été encadré par une loi de 2005 et l'association Mediante, agréée et financée par le ministère de la Justice afin de gérer ces médiations. Deux mille dossiers y avaient été suivis en dix ans. Au fil du temps, les dossiers traités sont d'ailleurs de plus en plus lourds, ce dont semble se féliciter l'association. Le Figaro écrivait ainsi que "les affaires d'abus sexuels, de séquestrations, d'homicides et de vols avec violence sont passées de 25 % à 38 % des cas traités entre 2008 et 2009".

On a donc désormais en Belgique des centres comme Mediante, un "service de médiation entre auteurs et victimes d'infraction", et ce type de médiation a commencé par la justice des mineurs. Sans surprise, ce système est en train de s'implanter en France aussi. Nous avons la chance d'avoir depuis peu une "association nationale pour la justice réparatrice", pilotée par des politiciens et des magistrats, qui sort des propositions de loi pour développer ce système. Et parmi leurs soutiens on trouve André Vallini, qui a été le Président de la Commission d'enquête de l'Affaire d'Outreau, qu'il a brillement transformée aux yeux du public en fiasco judiciciare, Jean Paul Garraud, magistrat et député UMP de Gironde, qui a été juge d'instruction pour certains meurtres (qu'il a classés comme suicides, bien sûr) de l'affaire Alègre, mais aussi Christine Boutin ou Roland Coutanceau dont on a déjà parlé plus haut, un rabbin, un imam, et d'autres. Cette association a un fort pouvoir de lobbying et a déjà été reçu au ministère de la Justice et par divers médias pour défendre sa "justice répératrice" (pour les agresseurs).

Mais, le système de la "médiation réparatrice" nous vient des pays anglo saxons, ceux qui ont permis à des pédophiles notoires comme Richard Gardner ou Ralph Underwager de propager leurs théories sans aucun fondement scientifique, à savoir respectivement le "syndrome d'aliénation parentale" et le "syndrome des faux souvenirs", qui visent tous les deux à décrédibiliser la parole des enfants victimes. Là-bas, la "restauration du lien auteur-victime" est vue comme une panacée. Au Canada, où la "justice réparatrice" est lancée depuis 1974, on a même créé un secrétariat d'Etat dédié lié au ministère de la Justice, et une "semaine de la justice réparatrice"... Et on a conclu que le taux de récidive avait baissé. Question : combien de victimes ont plongé dans le même temps ?

Un certain Michel SUARD, "thérapeute familial" français, présent dans moult conférences sur ce thème en France, a fait sienne cette théorie. Il a par exemple écrit un article faussement interrogateur intitulé "réconcilier auteurs et victimes d'inceste ?" On ne sera pas étonné de le retrouver au sein de l'association fort déciée par les victimes et ceux qui les aident l'Ange Bleu, qui vient en aide aux pédophiles. Et en france, on nous dit depuis 2010 que nous sommes "en retard" en ce qui cocnerne cette invention débile.

Au passage, on notera que le point commun des "spécialistes" qui préconisent aux victimes de viols de pardonner à leur agresseur, surtout s'il s'agit d'inceste, c'est d'être spécialisés dans le traitement des pervers, pas des victimes.

 

viol_mConclusion et critiques

C'est ainsi qu'aujourd'hui, la minsitre dite Socialiste Christiane Taubira veut "développer la justice réparatrice", toujours selon Le Figaro. le seul avantage sera de faire faire des économies au système judiciaire, qui 'naura plus à inemniser les victimes. Celles-ci devront-elles se contenter d'un entretien avec leur agresseur ? Notre brave ministre serait donc en train d'étudier ces médiations avec l'INAVEM (Institut national d’aide aux victimes et de médiation).

Au final, alors qu'on pensait qu'une société qui se veut 'évoluée' rend la Justice en se plaçant hors du conflit direct entre accusé et victime, voilà qu'au XXIè siècle, on vient nous dire que la victime doit s'arranger directement avec son agresseur. Bientôt, l'Etat n'aura plus rien à voir dans la Justice, les parties régleront leurs comptes d'égal à égal en dehors du système judiciaire.

Ce processus semble imparable, tant le lobbying est bien organisé. On a vu que des associations apparaissent dans de nombreux pays, y compris en France, mais c'est parce qu'au niveau international, un certain "center for justice and reconciliation" y travaille depuis des années. Ce groupuscule vise à réformer la justice en lien avec l'association US Prison Fellowship, créée en 1976 par un certain Charles W. Colson, après sa sortie de prison à la suite du Watergate. Le but de Prison fellowship est de montrer que la spiritualité est "la vraie solution au crime", et pour fédérer les grenouilles de bénitier du coin afin qu'ils amènent l'amour de dieu aux rpisonniers et à leurs familles. Trois ans après sa création, l'association avait déjà des représentants dans différents pays, comme l'Angleterre, le Canada, la Nouvelle Zélande ou l'Australie. Elle est désormais présente dans 115 pays.

Ce sont donc des coupables ultra cathos qui ont lancé l'idée. On comprend donc mieux la vision angéliste du problème par tous ces éminents "spécialistes".

On peut sans trop de risque anticiper que dans un premier temps, ladite Justice réparatrice se fera en parallèle ou en complément d'une procédure judiciaire, pour ensuite se dérouler à la place de toute procédure judiciaire. De fait, le but est de créér un "espace de confrontation pacifique" entre le coupable et sa victime, pour que chacun exprime son point de vue.

Comme si la victime se préoccupait du point de vue de son agresseur !

En outre, si on nous vend ce truc de justice réparatrice en nous disant que l'agresseur devra réparer, en réalité il ne réparera que s'il en a les moyens et s'il le veut bien. Le site Justice réparatrice.org le dit bien : la "réparation" consiste à "Espérer que les délinquants prennent des actions pour réparer le dommage causé". Accessoirement, on nous parle ici de "délinquant" alors que la justice réparatrice s'adresse même aux pires criminels, puisque les grenouilles de bénitier pensent que la rédemption est toujours possible, même pour les pires tarés. En fait, la réparation ne consiste pas essentiellement en une réparation matérielle, mais dans la reconstruction des rapports entre l'agresseur et sa victime. Qui y gagne, dans cet échange ?

En 1987 déjà, l'ONU recommandait déjà d' "encourager les expériences (sur une base nationale ou locale) de médiation entre le délinquant et sa victime et évaluer les résultats en examinant plus particulièrement dans quelle mesure les intérêts des victimes sont préservés".

En 1999, l'ONU sort une résolution intitulée "Elaboration et application de mesures de médiation et de justice réparatrice en matière pénale", qui recommandait d'étudier l'intérêt d'établir des normes en matière de justice dite réparatrice. En 2002, c'est chose faite, et voilà qu'on nous sort la résolution 2002/12 du Conseil Economique et Social de l'ONU : "principes de base concernant le recours à des programmes de justice réparatrice en matière pénale". Il s'agit donc bien d'intervenir en matière pénale (quand l'Etat punit) et pas en matière civile (là où le coupable répare le dommage causé à nla victime). Autrement dit : la victime doit s'arranger avec le coupable pour obtenir une éventuelle réparation.

Enfin, en 2009 a eu lieu à Lima (Pérou) le premier congrès Mondial de Justice Juvénile Restauratrice, à l'initiative de la Fondation Terre
des hommes. Là, il s'agissait de parler des mineurs emprionnés ou condamnés, pour qui ce système serait une bonne option. Mais, déjà, on nous expliquait que "La Justice Juvénile Restauratrice ne doit pas se limiter à des délits mineurs ou à des primodélinquants". Comme souvent, on nous a d'abord parlé de cas exceptionnels, comme les enfants soldats. Et aujourd'hui on en est à pousser les victimes de viols commis par des adultes à tendre l'autre joue au pervers.

D'ailleurs, certains ont depuis longtemps pointé les dérives de cette fumeuse "justice réparatrice". En 1993, Moyer er Axon ont remarqué que "Qu'il s'agisse de la médiation, des conférences familiales ou d'autres initiatives, trop de victimes sont confinées à un rôle de facilitateur ou d'intermédiaire ou servent de prétexte pour poursuivre une intervention éducative à l'endroit des délinquants". Plusieurs études ont montré que "les victimes avaient subi des pressions pour participer à la médiation ou à des cercles de conférences".

En outre, on rappelle que ce sont rarement les victimes qui demandent ces médiations, d'autant que la plupart d'entre elles refusent catégoriquement d'y particper : " on a tendance à oublier que l’action dite réparatrice, dans ses diverses modalités, origine rarement de la volonté des victimes elles-mêmes ou de celles des organismes qui leur viennent en aide. La plupart du temps, c’est autour de l’auteur du délit qu’elle se déclenche. Elle est souvent initiée par des services qui travaillent auprès des délinquants, mineurs et adultes, que ce soit dans le cadre de la probation, des mesures de rechange ou de la libération conditionnelle. Le rôle de médiateur est alors confié à des intervenants dont le mandat premier est la réhabilitation des contrevenants.".

Autre aspect, qui cette fois tient compte du caractère pervers de nombre de coupables d'abus sexuels, "On ne saurait occulter le fait que plusieurs délinquants peuvent utiliser la justice réparatrice à toutes sortes de fins : échapper à des sanctions punitives, se montrer sous un meilleur jour, atténuer leurs fautes, voire se servir de ce rapport avec la victime pour se glorifier". Et puis, si une victime estime que le crime qu'elle a subi est irréparable, à quoi sert une "justice réparatrice" ? Demandez aux deux aînés des enfants de Myriam Badaoui ce qu'ils en pensent... C'est d'ailleurs pour cela qu'afin de s'en sortir, les victimes sont éloignées de leur(s) aggresseur(s). Finalement, on se rend compte que cette théorie de "justice réparatrice" sert surtout à éviter la prison aux coupables. Et dans des pays où les prisons sont saturées, cela permet de faire des économies aux Etats surendettés, qui se désengagent donc de la Justice.

Enfin, des victimes demandent que le CSJR, (centre de services de justice réparatrice) un centre canadien actif depuis 10 ans, qualifié d' "organisme incompétent pour des victimes d'inceste et dangereux" qui se charge de ces médiations, cesse ses activités. Le CSJR a pour devise "restaurer ensemble", un beau programme pour les coupables ! Le CSJR travaille en collaboration avec l'INAVEM, par exemple, et d'autres associations qui vont toutes dans le même sens : le déni du statut de victime. Laissons les victimes nous dire ce qu'elles pensent de ce centre, qui a fait venir des victimes d'abus sexuels dans un traquenrad afin qu'elles rencontrent des agresseurs : "Cet organisme est peut-être compétent avec des victimes de divers crimes. Nous n'en savons rien et nous espérons qu'il le soit.. Mais en ce qui a trait à l'inceste, cet organisme pourrait être pour vous éminemment dévastateur. Il pourrait vous imposer une ixième blessure peut-être pire que celle de l'inceste comme il le fit pour nous sans vergogne et de façon parmi les plus vicieuses qu'on puisse imaginer". Et d'ajouter que ces éminents "spécialistes" du CSJR sont les défenseurs du "tabou qui entoure les parents" incestueux.

On nous explique que ces gens bien pensants "soignent les victimes mais c'est pour les retourner au silence. Si elles parlent comme nous le faisons, scandale !,le CSJR les considère comme des malades qui s'ignorent. Faut comprendre que le CSJR est constitué de personnes qui sont sur la chaine de production du crime. Jamais ils ne dénonceront la bonne société dont ils tirent leur subvention. Jamais ils ne dénonceront cette société qui protège les parents abuseurs d'enfants (...) Et quand les parents abuseurs n'ont rien d'honorable, ces messieurs-dames t'inviteront au pardon. Quelle imbécillité spirituelle ! Si vous cherchez la santé mentale, mieux vaut, selon le bon sens évident, dénoncer pour soi-même ces parents abuseurs et incestueurs, les dénoncer également dans votre environnement et les évincer à tout jamais de votre vie. Vous ont-ils demander pardon ces parents abuseurs ? Alors qu'avez-vous à leur offrir le pardon. Ils ne changeront pas de toutes façons. Sinon, ils vous l'auraient dit. Cessez de vous sentir coupable. Ce sont eux les coupables, pas vous ! Le pardon est juste une manœuvre de refoulement qui vous jouerait des tours plus tard. Arrêtez d'obéir aux impératifs de tout un chacun, aux impératifs de pardon-guérison qu'invoquent trop souvent des thérapeutes et croyez en la vérité et la Vie". 

Bref, on se rend compte que les défenseurs de la justice réparatrice sont dans un double discours : aider les victimes mais surtout les coupables, réparer mais que si le coupable le veut bien, améliorer la justice en permettant aux Etats de laisser les citoyens régler leurs comptes entre eux, même si la relation est des plus inégales, surtout dans nos pays où on laisse tomber les victimes dès que c'est possible.

Affaire à suivre, donc...


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73 réactions à cet article    


  • lsga lsga 11 juillet 2012 11:26

    Vous utilisez un ton extrêmement agressif et virulent pour un sujet qui a besoin d’être traité calmement et rationnellement.


    Exemple : 
    « 
    Pour cela il ne faut pas que le discours soignant se centre sur ce qui va mal, ni qu’il enferme la personne ayant subi l’inceste dans un statut de victime
    Comment comprendre ce délire ?  »

    je ne vois pas l’utilité d’utiliser un terme comme ’délire’. La question du trauma chez les victimes est complexe, et pas que chez les victimes d’incestes. Vous hurlez, abusez des modalisateurs, tenez des propos violents, etc. Mais cela ne donne pas plus de vérité à vos opinions, pas plus que cela ne leur donne l’apparence du bon sens. 

    Une chose est sûr, il faut tenir loin des victimes des hystériques dans votre genre qui semblent particulièrement « intéressés ».


    • Constant danslayreur 11 juillet 2012 12:01

      Vous avez sans doute raison Isga et la tête froide sur pareil sujet est un impératif, cela dit je vous trouve quand même un brin sévère vu qu’à l’affect et à la trop grande implication près, l’article est bien construit et qu’il est hautement instructif.

      PS : Promis, la prochaine fois que j’ai un pédophile en face je ne coupe tout ce qui dépasse QU’APRES négociation smiley


    • lsga lsga 11 juillet 2012 15:09

      C’est précisément à cause des réflexions du type de votre Post Scriptum qu’il faut être sévère avec les hystériques tels que l’auteur.

      La lutte contre la pédophilie, comme l’avait prévu Foucault, sert de cheval de Troie à la droite la plus réactionnaire pour instaurer un système de surveillance et de punition fascisant. 


      Surveillance à outrance, flicage de l’internet, castration, punitions physiques, peine de mort : voilà ce que le ton hystérique de l’auteur dissimule. 

      La société n’a pas besoin de petits nazillons hystériques pour traiter les problématiques sensibles de l’inceste et du viol. 

    • Ceri Ceri 11 juillet 2012 17:38

      c’est vous qui etes hystérique, dissonnance cognitive ?


    • lsga lsga 11 juillet 2012 18:12

      Bon, je vais répéter sans modélisateurs histoire de ne pas être replié :


      C’est précisément à cause des réflexions du type du Post Scriptum de Constant qu’il faut être sévère avec les dérives émotionnelles sur ce type de sujet.

      Foucault, grand spécialiste et théoricien du système répressif, nous avait en effet mis en garde dès les années 70 contre les dangers que représentaient la criminalisation des pratiques sexuelles :

      http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Loi_de_la_pudeur


       Le viol est interdit, cela suffit bien, inutile de rajouter des catégories : pédophile ici, homosexuel là-bas, libertinage ailleurs, adultère souvent, etc. Prenez le texte de l’auteur, remplacez ’pédophiles’ par ’femme adultère’, et ’enfant victime’ par ’homme humilié’, vous obtiendrez un texte que les salafistes ne renieraient pas (eux d’ailleurs qui n’ont rien contre la pédophilie). C’est normal : il s’agit du même type de texte, avec la même structure argumentative, avec les mêmes buts et les mêmes intentions.

      Pour Foucault, la figure du pédophile était un cheval de Troie des réactionnaires ayant pour but d’instaurer un système de surveillance et de punition sans limite. Ceux qui s’intéressent à la censure et la surveillance d’Internet savent de quoi il en retourne :

      http://www.numerama.com/magazine/11506-wikipedia-censure-par-la-psychose-du-pedophile.html

      http://www.numerama.com/magazine/9908-filtrage-de-la-pedophilie-l-impossible-mais-necessaire-opposition.html


      Les nombreux professeurs innocents victimes de la circulaire Royale également :

      http://bernardhanse.canalblog.com/


      Enfin, tous ceux qui luttent contre la peine de mort et les châtiments corporelles savent que l’argument de la lutte contre la pédophilie est utilisée à foison par tous ceux qui aimeraient un système judiciaire violent et punitif (de même que la lutte contre l’adultère chez les salafistes). 

      Bref, le sujet de la pédophilie, plus que tout autre, doit être traité avec sang froid et rationalité, deux qualités qui manquent à cet article.


    • Ceri Ceri 11 juillet 2012 19:28

      Bon allez, j’ai 2 minutes à perdre, je vous réponds :
      1. Foucault a signé une pétition pro pédophile, je ne tiens donc aucun compte de son point de vue sur la répression.
      2. Je connais par coeur votre argumentaire (à chacun des mes articles sur ce sujet j’en ai des tonnes qui se complaisent à étaler le même point de vue totalement borderline), qui a pour seul but de nuancer la gravité des actes pédophiles, en comparant un pédo à une femme adultère, et l’enfant victime à un « homme mutilé ». Aberrant. a tel point que je ne vais pas me fatiguer à rappeler qu’un mineur n’a pas à se faire sodomiser par un pervers etc.
      3. « Je » tiens des propos « violents », mais qui voit des « hystériques » partout ici ?
      4. Je replie aussi ce message car vous m’insultez.


    • lsga lsga 11 juillet 2012 19:42

      1. Conséquence logique de son positionnement. Le viol et l’abus sexuelle doivent être interdit. Inutile d’insérer des distinctions supplémentaires. 


      2. Je ne compare pas pédophilie et adultère. Je compare votre discours et vos méthodes argumentatives avec celles des salafistes. Tous les groupes politiques souhaitant une justice ulta-répressive et violente physiquement s’appuie sur une figure censée être unanimement condamnée moralement. Dans les pays musulmans, la pédophilie n’étant pas considérée comme un vice (à cause d’Aisha), c’est la femme adultère qui tient se rôle. On trouve donc dans ces pays des gens comme vous, qui sont pour une justice violente et une surveillance de la population, s’appuyer sur la femme adultère. ça va, vous avez compris ce coup-ci ? je le répète pour le cas où : je ne compare pas pédophilie et femme adultère, je compare votre discours avec celui des salafistes. 

      3. Vous tenez des propos extrêmement violents, et le ton de votre texte déborde d’émotion et de révolte, pour un problème qui a besoin d’être traité avec calme et rationalité. 

      4. Je ne vous insulte pas. Je pense que vous êtes réactionnaire, que vous utilisez la cause de les victimes d’inceste pour promouvoir une justice punitive et violente. 

    • Patricia 11 juillet 2012 20:59

      @ Ceri


      Félicitez-vous, au moins votre article fait réagir et ça c’est un point gagné !

      Vous avez du courage, bravo !

    • Claire Marie 24 novembre 2017 12:14

      @Ceri
      Je sais que j’arrive plusieurs années après cet échange, mais je tenais à souligner que Foucault fait partie des rares personnes à avoir refusé de signer cette pétition, ce qui est indiqué sur le lien que vous avez vous même posté... et que vous auriez du prendre le soin de lire !


    • legrind legrind 12 juillet 2012 11:23

      Oui, il faut faire résilience de tout, la prison tout ça.. c’est négatif, facho


    • Jorge Atlan 11 juillet 2012 13:54

      J’ai arrêter de lire après votre mise en exergue des propos du psychiatre : «  »Roland Coutanceau, psychiatre et expert national auprès des tribunaux, s’en est dit convaincu, lui aussi : la victime doit être enrichie....... mais de l’accompagner dans la vérité qui est la sienne« . »
      Vous avez le droit de choisir de défendre les causes que vous voulez, mais pas de les manipuler.
      Je ne peux qu’être d’accord avec les propos du psychiatre, sinon c’est de l’abus thérapeutique, ou de l’endoctrinement. Oui, les situations des « victimes » sont différentes selon les personnes et certaines ont besoin de se confronter à leur bourreau ou agresseur. Et d’autre fuiront à jamais la possibilité de savoir cette personne dans les environs.
      L’évolution du « statut de victime » dans notre société pose question, surtout quand derrière celle ci se greffent un certain nombre d’association de soi disant défense des victimes. On peut s’apercevoir que parfois leurs intérêts sont loin de ceux des « victimes ».
      Quand à la parole des enfants, ce n’est une négation que de prendre un peu de distance et de mettre à mal la désacralisation de leur dire ; qui était toute puissante depuis quelques années : « Les enfants ne peuvent pas mentir sur ça !
      Il en va de même pour l’accusation de pédophilie porter par certaine mère, curieusement se battant pour garder la garde de leur enfants, et prise pour argent comptant par les juges.
      Bien sur, il y a des cas qui s’avèrent être des abus. Mais là ou je m’étonne c’est du peu de moyen que se donne la justice pour enquêter sur ces faits. Il est question à la fois de préjugés, de courant sociétal, et d’identification avec la ou les »victimes" de la part de nos magistrats.
      Il semble que de plus en plus on bascule dans l’irrationnel et l’émotionnel et de fait on s’éloigne de la Justice.

      PS, les guillemets pour victime ne sont pas là pour insinuer un doute sur leur statue, mais ne pas les enfermer dans cet identité.
       


      • Ceri Ceri 11 juillet 2012 17:41

        je n’interviendrai plus dans les commentaires de ce fil, il ne sert à rein de discuter avec des gens comme vous qui restent sur leurs certitudes et se font manipuler par des propos vaguement psy, une logorrhée pseudo scientifique qui ne sert qu’à détruire les victimes encore plus.

        Regardez qui a initié cela, qui y gagne, qui mène le lobbying pour que ce truc se développe.


      • lsga lsga 11 juillet 2012 18:16

        vous faites du lobbying pour une justice violente et punitive au prétexte de la lutte contre la pédophilie.


        Jorge, lui, appelle à plus de justice, d’investigation, et à moins d’irrationnel et d’émotionnel. 

      • Ceri Ceri 11 juillet 2012 19:30

        n’importe quoi, je suis la première à dénoncer le sarkoland et le tout répressif.
        la lutte contre les pédophiles, qui sont des pervers, n’est pas un prétexte mais une nécessité


      • lsga lsga 11 juillet 2012 19:33

        rentrons donc dans le vif du sujet :


        que préconisez vous dans la lutte contre la pédophilie ? 

      • Patricia 11 juillet 2012 20:57

        @ isga


        Contre la pédophilie..........La castration, ça vous va ?

        Parce qu’un enfant ça ne comprend pas le pardon et vouloir le faire croire c’est, surtout, le manipuler pour masquer la lâcheté de notre société et instaurer une tolérance de l’abject.
        Sa douleur et ses ressentiments d’injustice, de tromperie des adultes resurgira tôt ou tard.

      • lsga lsga 11 juillet 2012 21:07

        @patricia


        Donc, si je suis votre raisonnement :

        Pour vous, la justice réparatrice ne peut pas permettre à l’enfant de se reconstruire.
        En revanche, une petite fille victime d’inceste qui verrait son père se faire castrer se reconstruirait plus facilement ?

      • Patricia 12 juillet 2012 00:23

        @ isga


        Pour vous les forums semblent être une thérapie pour vos problèmes et on constate que vous traduisez ce que les autres écrivent dans le sens du problème qui vous titille la vie. 

        Pour vous remettre dans la réalité, cet article, traite d’un problème qui sévit dans nos sociétés et non de votre problème.

        Enfin, heureusement qu’il y a des personnes très actives comme les Anonymous qui viennent de publier sur internet une liste de noms de pédophiles et notamment ceux de Français et nous verrons ce que notre Justice fera concrètement par rapport aux autres pays face à cette brochette d’ignobles individus.


      • legrind legrind 12 juillet 2012 11:30

        pour une justice violente et punitive scandale ! les victimes de viols, agressions diverses et variées.. faire résilience avec les bisounours pas demander de punition à leurs agresseurs !


      • lsga lsga 12 juillet 2012 19:10

        Je le répète, l’immense majorité des viols ont lieu dans le cadre familial, c’est encore plus vrai pour l’inceste.

        Je vous repose la question, vous n’avez pas répondu :


        Pour vous, la justice réparatrice ne peut pas permettre à l’enfant de se reconstruire.
        En revanche, une petite fille victime d’inceste qui verrait son père se faire castrer se reconstruirait plus facilement ?

      • Ceri Ceri 13 juillet 2012 20:53

        déjà, de respecter les victimes, ne serait-ce que pour limiter le nombre qui va à son tour passer à l’acte


      • Patricia 11 juillet 2012 16:32

        Rien qu’avec le passage, ci-dessous, relevé dans cet article, on se rappellera le bref reportage lors de la dernière manifestation pour la loi sur le harcèlement. Une manifestante présente, déclare devant la caméra :« La gauche ne fera rien ». Certains diront que la dame n’était certainement pas de gauche, mais quelle importance puisqu’il s’avère que son affirmation semble devenir une réalité au sein de notre gouvernement de gauche très revendicateur pendant toute la Présidentielle d’être les seuls à pouvoir apporter en ce pays qu’est la France une vraie Justice égale pour tous et toutes. Mme TAUBIRA est une personne qui a certainement de grands talents orateurs mais sur le terrain il semblerait qu’elle ne soit absolument pas à la hauteur du poste qu’elle occupe. Mme TAUBIRA apprendra, souhaitons-le avant qu’elle ne déclenche une catastrophe, que la Justice n’a pas fonction d’exercer un rôle de confessionnal ni de pardon à l’identique du rôle de l’Eglise. Mme TAUBIRA apprendra aussi que son expérience sur le terrain en son fief de Guyanne n’a rien de comparable avec la réalité sur le territoire Français. 

        On nous cite des « victimes », passées en thérapie sous le contrôle dont ne sait quel charlatant serviteur du pouvoir, soudainement envahies d’une lumière céleste qui leur fait se prendre pour Dieu le père et accorder le pardon à leur violeur, leur massacreur de vie. Y-aurait-il manipulation mentale sur les victimes par le biais de ce pseudo « psychiatre, ou par le biais de certaines associations » ?????

        En somme Mme TAUBIRA choisit la solution qui convient, ou à ses capacités, ou à une éducation trop empreinte de religion, voire aux deux, voire même que Mme TAUBIRA serait une fervente militante de la supériorité de l’homme sur la femme, ce qui semble évident. L’habit ne fait pas le moine, tout le monde le sait, et on se risquera à jouer les psychologues puisque notre Ministre de la Justice semble les apprécier, et lui poser une question à elle personnellement : « Mme TAUBIRA, votre décision d’obliger des victimes à se rabaisser un peu plus bas devant leur violeur n’aurait-elle pas un lien avec votre fort combat contre l’esclavagisme ? On n’ignore pas que la nature humaine est faite d’ambiguïtés et on sait que très souvent derrière les idées »contre« se cachent les fantasmes »pour« . Ne seriez-vous pas en train de glisser dans votre propre toile d’araignée et créer un esclavagisme nouveau, Mme TAUBIRA ? 

        Conclusion et critiques »C’est ainsi qu’aujourd’hui, la minsitre dite Socialiste Christiane Taubira veut « développer la justice réparatrice », toujours selon Le Figaro. le seul avantage sera de faire faire des économies au système judiciaire, qui ’naura plus à inemniser les victimes. Celles-ci devront-elles se contenter d’un entretien avec leur agresseur ? Notre brave ministre serait donc en train d’étudier ces médiations avec l’INAVEM (Institut national d’aide aux victimes et de médiation).Au final, alors qu’on pensait qu’une société qui se veut ’évoluée’ rend la Justice en se plaçant hors du conflit direct entre accusé et victime, voilà qu’au XXIè siècle, on vient nous dire que la victime doit s’arranger directement avec son agresseur. Bientôt, l’Etat n’aura plus rien à voir dans la Justice, les parties régleront leurs comptes d’égal à égal en dehors du système judiciaire."


        • lsga lsga 11 juillet 2012 18:43

          donc, plutôt qu’une Justice permettant aux victimes de cicatriser leurs plaies, vous préférez une justice punitive ou on castre les pédophiles et ou on tue les criminels ? C’est bien ça ? 


          vous pensez sincèrement qu’une fille victime d’inceste a besoin de voir son père démembré ou tué pour aller mieux dans sa peau ? vous pensez que c’est la loi du talion qui va aider la victime à se reconstruire ? 

          je ne suis pas psychiatre, mais je crois en la science. Si la justice réparatrice permet d’obtenir de bons résultats, mesurables, pour la reconstruction de la victime et la réinsertion du coupable, je ne vois pas où est le problème. 

        • Patricia 11 juillet 2012 19:02

          Comme vous vous présentez comme la Marianne d’Agoravox, je vous ferai savoir que lorsqu’on ne sait pas lire comme vous on se dispense de donner son avis sur chaque commentaire des autres internautes.........Chacun à le droit de donner son avis alors faites le mais librement non pas par plaisir de jouer le « moraliste » d’Agoravox ! 

          Vous avez la compréhension basse, je vais vous aidez.........Moi, je parle d’actes, d’actes à juger.........Vous, vous parlez de personnes et à partir de ça « sensible Marianne » que vous êtes vous risquez de participer à construire une France de la dépravation avec bénédiction de notre Ministre de la Justice qui, elle, bien sûr connue pour, comme l’on dit « populairement » sa « grande gueule » n’a pas grandes capacités ni courage pour assumer « ce test » qui l’aurait confirmée comme étant à la hauteur pour rénover la Justice en Française.
          Croyez-vous qu’un violeur pardonné ne recommencera pas ? Donnez-vous la peine de suivre l’info et vous verrez combien ressortis de service de psy ou de prison recommencent. 
          Ce que je préférerai ? c’est que l’on puisse tous et toutes se côtoyer sans aucun problème et je pense que la plupart des gens sont comme moi, mais pas prêts à faire du nihilisme par manque de courage ou à faire de beaux discours pour faire à la mode « humaniste ».
          La mode on s’en fout, il y a une question grave à traiter, c’est tout !

        • lsga lsga 11 juillet 2012 19:06

          oulala... beaucoup d’émotions...


          je parlais de sciences et de résultats mesurables. Je ne sais pas ce qu’il en est. 
          la justice réparatrice a-t-elle déjà été testée ? obtient-elle des bons résultats en terme de reconstruction des victimes et de réinsertion des coupables ? 

          en tout cas, je ne pense pas qu’une femme victime d’inceste puisse se reconstruire en voyant son père passé à la chaise électrique comme vous semblez le souhaiter. pour le coup, c’est une évidence. 

        • Patricia 11 juillet 2012 19:34
          @ isga

          « en tout cas, je ne pense pas qu’une femme victime d’inceste puisse se reconstruire en voyant son père passé à la chaise électrique comme vous semblez le souhaiter. pour le coup, c’est une évidence. »

          Pourquoi vous ramenez le viol au père ? 
          Vous avez eu un problème ? 
          Vous tentez de le résoudre en faisant de la compréhension psychanalyste de marché ?
          Vous êtes comme les psy, vous cherchez dans les blessures des autres des solutions aux vôtres.

        • lsga lsga 11 juillet 2012 19:52

          Parceque dans la réalité (vous savez, ce truc emmerdant qu’on doit prendre en compte), la majorité des viols se produit dans le cercle familial. 


          demandez donc à Philippe De Villiers (le copain de Asselineau, grand partisan de la peine de mort ou de la castration pour les pédophiles), maintenant, il en sait quelque chose.
          puis :

          En effet, dans les familles où des problèmes d’incestes surviennent, c’est avant tout à la reconstruction de la victime et à la réinsertion du coupable que chacun pense. De Villier a fini par lui-même se plier à cette réalité après y avoir été confrontée (sauf qu’en bon bourgeois, et alors que son fils avait pardonné, il a voulu aller plus loin et cacher la vérité pour protéger sa carrière). Si dans votre famille un inceste entre vos enfants survenait, nul doute que vous redescendriez de vos visions ultra-réactionnaires et répressives.

        • Patricia 11 juillet 2012 20:37
          @ isga

          « Si dans votre famille un inceste entre vos enfants survenait, nul doute que vous redescendriez de vos visions ultra-réactionnaires et répressives. »

          Du viol provenant d’un père vous glissez maintenant à l’inceste entre frères et soeurs !
          Vous avez connu ?

          Etes-vous certain ou (aine) de ne pas chercher à ce qu’un internaute vienne se lâchez en racontant ses propres blessures ce qui, peut-être, vous conforterez de savoir que vous n’êtes pas unique ou qui vous apporterait, peut-être, une certaine salivation pour ne pas dire autre chose.
          Sachez que les réactions ultra-réactionnaires et répressives sont bien plus normales face à ce problème que les vôtres qui se veulent exagérément et obstinément compréhensives et humanistes. 
          Vous feriez un très bon « sujet » pour les psy.




        • lsga lsga 11 juillet 2012 21:15

          Non, encore et toujours, je me base sur ce truc si gênant pour vous : la réalité. 


          Le cas de De Villiers est en effet très intéressant. Il était des vôtres : favorable à la surveillance généralisée, favorable à la castration, favorable à la peine de mort.

          Comme vous, il utilisait les victimes de pédophilies pour servir ses objectifs politiciens réactionnaires.

          Confronté à la réalité de l’inceste, il a bien du admettre la réalité. Son fils aîné n’était pas un monstre sanguinaire, et il ne la pas plus castré que tué. Au contraire, très naturellement, il s’est rangé vers ce que défend Taubira : il a essayé de penser les plaies des uns et des autres au travers du dialogue. 


          Vous qui utilisez les victimes éhontément pour défendre vos positions politiques ultra répressives, vous ne connaissez pas les victimes, vous ne les fréquentez pas. La majorité des associations de victimes d’inceste sont très éloignées de vos positions fascisantes, elles visent avant tout la reconstruction psychologique de la victime. Voir son père ou son frère se faire castrer, cela n’aide pas une petite fille victime d’inceste à se reconstruire.

        • legrind legrind 12 juillet 2012 11:27

          il faut absolument que les parents des victimes d’Émile Louis, Guy Georges, Merah ... pardonnent aux bourreaux de leurs enfants, il faut faire résilience.


        • legrind legrind 12 juillet 2012 11:33

          Croyez-vous qu’un violeur pardonné ne recommencera pas ?
          Oui la résilience tm c’est magique.


        • lsga lsga 12 juillet 2012 19:28

          A l’échelle européenne on a un Émile Louis ou Fourniret par décennie...

          Ce type de cas ne peut absolument pas servir de référence. 
          D’ailleurs, je ne crois pas que Taubira propose d’appliquer la justice réparatrice pour tous les cas, mais bien pour ceux où c’est susceptible de fonctionner. Evidemment, avec un psychopathe qui mettait des cadavres de petites filles dans son frigo en guise de poupées gonflables, il n’y a pas grand chose à espérer. 

          Mais ces cas là ne correspondent pas à l’immense majorité des cas de viols ou d’incestes. De nombreuses familles aujourd’hui n’osent pas aller vers les tribunaux ou vers les psychiatres par peur de représailles et de conséquences trop lourdes pour celui qui a fauté et pour la famille.

          Une gamine de 12ans qui s’est faite tripoter par son père n’a pas nécessairement envie de l’envoyer en prison pour 25 ans. Pourtant, il faut bien que les institutions permettent à ces gamines de pouvoir parler. Je ne sais pas si vous êtes capables de comprendre ça dans vos cerveaux réactionnaires. 


          Avoir des peines proportionnées, un jugement au cas par cas, un accompagnement du coupable, un véritable soutient psychologique de la victime sur le long terme, ça inciterait de nombreuses victimes qui se taisent aujourd’hui à parler.


        • nigari nigari 13 juillet 2012 18:15

          Ahahah.... isga qui rode ici aussi sous les articles traitant de pédo.

          Dernier commentaire en date de Isga sous un de mes articles (AgoravoxTV) :

          Ce qui est mignon avec votre petit mouchoir c’est que ça nous donne vaguement l’impression de vous avoir pété le nez. C’est peu de chose, mais c toujours réconfortant.

          Commentaire posté à 3heures du matin.... Dans le genre, le gars qui n’a rien d’autre à faire que de troller un coup à gauche, un coup à droite. Malheureusement pour lui, on ne peut pas effacer ses commentaires sur AgoravoxTV. Celui-ci était posté sous une vidéo traitant de la programmation mentale par abus rituels lors de la petite enfance (Monarch).
          Ce sujet énerve beaucoup Isga et quelques autres...
          Lorsque je lis un tel commentaire vaseux, tu peux jouer au philosophe humaniste bienveillant pro-pédophiles, ta crédibilité est nulle.

          Un grand merci à Céri d’avoir prit le temps de rédiger un tel article, laissons Isga là ou il est, cela doit être une forme de thérapie de s’exprimer dans les commentaires. Ou peut être craint-il pour ses valseuses le jour ou la justice sera faite dans ce pays.
           


        • nigari nigari 13 juillet 2012 18:23

          Isga dit :

          « A l’échelle européenne on a un Émile Louis ou Fourniret par décennie... »

          Il est difficile d’estimer le nombre de psychopathes pédocriminels circulant en toute liberté vu que la justice, que ce soit en Belgique ou en France, ne fait pas son travail et protège même les gros poissons.
          En effet, on nous sort un « prédateur isolé » tout les dix ans.... et ensuite, circulez, y’a rien à voir. Je constate qu’Isga est un défenseur de la thèse du prédateur isolé ultra minoritaire et que donc les réseaux sont du conspirationnisme basique.... qui s’en serait étonné ?


        • Francis, agnotologue JL 13 juillet 2012 18:54

          @ nigari,

          je pense qu si vous vous intéressez à la personnalité d’Isga, vous lirez avec profit cette phrase qu’il a écrite, je cite : « Etre de Gauche, c’est en effet ne se fourvoyer dans aucune vision moraliste de la société. »

          Isga qui se déclare être de gauche, ne saurait mieux dire qu’il ne se fourvoie dans aucune vision moraliste de la société.


        • lsga lsga 13 juillet 2012 20:01

          salut les filles !


          et oui, moi je bosse derrière mon écran jusqu’à pas d’heure. Aujourd’hui g fini à 7h30 du mat. 
          pour me détendre, je viens vous troller, ça me fait un bien fou. 

        • Ceri Ceri 13 juillet 2012 20:56

          @ nigari

          mdr ! vous aussi vous avez remarqué que les sujet sur la pédophilie défoulent les passions ! en général mes papiers sont noté à plus 90% positifs, ceux sur la pédophilie dépassent difficilement les 70%, et son trollés par quelques types qui trainent des jours sur le fil de commentaires.

          Un tel acharnement semble peu rationnel, d’autant que leur argumentaire ne l’est jamais.


        • lsga lsga 13 juillet 2012 22:02

          Faut dire, comme Cassia et Cascabel, vous êtes aussi un grand maniaque de la théorie du complot Sataniste. 


        • Ceri Ceri 11 juillet 2012 17:50

          je préviens les défenseurs des pédos qui s’amusent à jouer les trolls que ca ne sert à rien de discuter avec moi, je ne suis pas d’accord avec vous !


          • tiloo87 tiloo87 11 juillet 2012 17:57

            Ah ouais ?
            Emettre un avis différent du votre, c’est défendre les pédophiles ?
            Vous rejetez en bloc ce que vous ne comprenez pas et vous censurez sans respecter la charte.
            Vous desservez la cause que vous prétendez défendre et étalez vos névroses : je vous conseille de consulter !


          • lulupipistrelle 11 juillet 2012 18:26

            Là vous vous gourrez... Ceri et d’autres, comprennent trop bien les enjeux de l’évolution initiée par Taubira et cie...


          • lsga lsga 11 juillet 2012 18:33

             les enjeux de l’évolution initiée par Taubira et cie...

            Cad ?

          • Ceri Ceri 11 juillet 2012 19:31

            désormais, sur les articles chauds où je parle de pédophilie, je censure les insultes, en effet.


          • Ceri Ceri 11 juillet 2012 19:33

            et je voulais ajouter que je suis amusée de constater que sur tous mes articles au sujet de la pédocriminalité, certains n’ont pas d’autre argument à faire valoir que de m’insulter.
            c’est affligeant mais ça montre bien aux gens à quel niveau se situe le débat pour vous.


          • lsga lsga 11 juillet 2012 19:56

            Vous avez ici de nombreuses personnes qui déplorent votre ton violent et plein d’émotion.

            Si vraiment vous prétendez lutter pour une justice plus équitable, pourquoi ne pas écrire des articles calmes, intelligents, rationnels, posés ? 

            On ne pourrait plus vous accuser d’utiliser les émotions des lecteurs pour faire de la propagande pour un système judiciaire punitif et violent. 

          • Soi même Soi même 11 juillet 2012 18:52

            Dans ce que vous relates, il y a beaucoup de maladresse qui est entrepris.

            Il y a autans d’effort à soigné véritable les coupables, que de reconstruire les victimes !

            c’est le mélange des genres qui doit être évité, et ne pas tombé dans des travers émotionnelles qui consistes à diviniser les victimes et à diaboliser les agresseurs, ils doivent tous les deux avoir la possibilité de se reconstruire dans la dignité !

            Car ce que relève en définitif cette tendance actuel, et en fait une grande intolérance qui montre beaucoup de mépris pour ces affaires qui demande beaucoup de tact humain !


            • Patricia 11 juillet 2012 20:48

              @ Soi même


              Là, où vous avez raison c’est que les coupables doivent être soignés. 

              Il y a quelques jours dans Libé, un article est paru sur le harcèlement sexuel et Mme Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, n’a pas trouvé mieux que de faire ouvrir un service « spécial » à l’hôpital Saint Antoine pour faire soigner les victimes de viol, d’inceste, de harcèlement par des psy.
              La mésentente sur ce sujet persistera parce qu’il y a toujours de bonnes âmes pour faire des victimes des « malades », et des coupables des « non-malades ».

            • lsga lsga 11 juillet 2012 21:17

              ’Mme Belkacem, Ministre des Droits des Femmes, n’a pas trouvé mieux que de 


              Voilà : vous êtes grillée. Vous êtes une petite réactionnaire qui utilise la souffrance des victimes de viols pour défendre ses positions politiques réactionnaires. 

              Honte à vous. 


            • outreau en V.O. 11 juillet 2012 19:30

              Alerte ! Le Conseil de l’ Ordre des Médecins ! Il faut réagir !

              Je lis avec stupéfaction que Paul Bensoussan a osé écrire un article dans une revue américaine sur les fausses allégations en référence aux enfants d’ Outreau.

              Il n’ a pas examiné les enfants d’Outreau, il est venu contre toute déontologie, lors des deux procès à la demande de L’ avocat Dupond-Moretti, dire que les enfants carencés inventent des agressions sexuelles.... et comme les enfants d’ Outreau étaient carencés CQFD !

              Les 7 experts qui ont examiné les enfants et qui sont tous allés dans le sens de leur crédibilité, étaient tenus par l’obligation de réserve qui leur interdisait de parler dans les médias. Ben Soussan lui n’ était pas tenu par cette obligation de réserve et il s’ est répandu partout dans les médias, se faisant le porte parole de la défense pendant le premier procès et lors du procès en appel pour dire que les enfants d’outreau avaient inventé les agressions sexuelles et que tous les psychologues qui les avaient examinés ( eux) étaient incompétents.

              Or il n’ est ni psychologue ni pédopsychiatre et encore moin victimologue !

              Les médias n’ont retenu que son discours qui a créé la doxa d’ Outreau, le storytelling selon l’ experte MCGryson auteure de « Outreau la vérité abusée ». Heureusement les jurés ont entendu les vrais experts puisqu’ ils ont reconnu 12 enfants victimes de viols, agressions sexuelles,corruption de mineurs et proxénétisme. Pas de fausses allégations donc !


              • outreau en V.O. 11 juillet 2012 21:18

                Savez-vous que la mise en présence de l’ auteur réactive chez la victime non seulement le traumatisme psychologique mais également la douleur physique. Je viens de trouver dans l’ article cité par Céri ( Médiapart Taubira Garde des Sceaux entre victimes et bourreaux) un exemple saisissant donné par son auteur Marie-Christine Gryson :

                « Quand je voyais mon père au Point Rencontre, j’ avais mal à mon zizi ! »

                 

                Cette phrase vaut tous les discours de mise en garde sur cette aberrante proposition de rapprochement victime agresseur dans les problématiques d’ abus sexuels.


                • Naja Naja 11 juillet 2012 23:28

                  Bonjour Ceri,

                  Je vous rejoins dans la dénonciation de tout ce que ces appels à la réconciliation victimes-agresseurs peuvent recouvrir en termes de déni social des violences, de déresponsabilisation des institutions judiciaires, et d’utilisation des victimes.
                  Mais je crois savoir que la justice réparatrice recouvre plusieurs courants et diverses propositions, lesquelles ne tournent pas forcément autour de la rédemption d’un agresseur par le pardon de sa (ses) victime(s). Et il semblerait que les médiations entre infracteurs et victimes puissent faire leurs preuves dans le cas d’atteintes moins graves (atteintes aux biens, notamment).

                  De façon plus générale, on peut déplorer que le système pénal se focalise quasi-exclusivement sur des aspects punitifs et sécuritaires. Exception faite des mesures dites éducatives prononcées à l’encontre des mineurs, les condamnations ne poursuivent finalement que deux objectifs : asseoir le pouvoir judiciaire en sanctionnant non-respect de la loi, et assurer la sécurité des citoyens en surveillant ou en mettant provisoirement à l’écart les individus jugés dangereux. Dans l’idée, hein. Parce que dans les faits, on est souvent loin du compte. Quand on voit le peu de moyens alloués aux mesures de suivi, et quand on s’accorde à dire que la prison serait une école du crime, il y a de quoi s’interroger...
                  La justice restaurative a au moins le mérite de remettre sur la table d’autres dimensions de la justice : réparation morale de l’éventuelle victime, rédemption du condamné, et l’un dans l’autre, volonté de rétablir une certaine forme d’équité ou d’équilibre.
                  Sans être d’accord avec tout ce qui sort sous le label « justice réparatrice », il y a peut-être des idées à creuser là dedans.

                  Concernant les atteintes graves aux personnes, je pense que le meilleur traitement judiciaire qu’on puisse espérer serait celui qui résulterait en un amendement sincère du coupable.
                  Mais je doute qu’on puisse amener beaucoup de pervers sexuels à réellement s’amender par des rencontres victimes/agresseurs où ces derniers ont tout le loisir de tromper leur monde.
                  Il faudrait commencer par admettre qu’il y a vraiment du chemin à faire en criminologie dans l’appréciation du fonctionnement des pervers, psychopathes et autres prédateurs.


                  • chmoll chmoll 12 juillet 2012 08:51

                    on devient pas pédophile ,on l’est, donc le foutre en taule un certain temps ,il vas recommencer en sortant
                    alors fait faire quoi ?

                    déjà donner les adresses où habitent les pédophiles , sortis de taule ou pas
                    ça feras une meilleur surveillance et sécurité pour les parents

                    après ,ben j’en sais rien , couic zigounette ?


                    • Mycroft 12 juillet 2012 11:41

                      C’est étrange, mais vous avez des preuves du fait qu’Outreau ne soit pas effectivement une énorme erreur judiciaire ? Parce que c’est ainsi que c’est considéré par la magistrature, et que cette dernière est tout de même la mieux placée (et bien mieux que les association de « défense des victimes » qui ne sont en général que des association rejetant le principe du doute profitant à l’accusé, base même d’une justice non arbitraire).

                      Votre article semble nier la possibilité que les accusateur et accusatrice puisse mentir. Ou du moins marginaliser ce fait. C’est complètement surréaliste. Les enfants sont cruels (j’en sais quelques chose, j’ai pas mal de (mauvais) souvenir de mes camarades de classes) et n’hésitent pas toujours à recourir à toutes les bassesses possibles pour nuire à ceux qu’ils détestent, simplement parce qu’ils ne se rendent pas compte des conséquences de leur actes. Et inutile d’espérer compenser ce fait en les punissant plus sévèrement en cas de mensonge, ça ne sert à rien, ils ne connaissent pas la loi, ne la comprenne pas. Parfois, en effet, ils se font prendre quand il mentent. Parfois non. Parfois, ils ont aussi été violé, et le coupable échappe à la justice . Et parfois enfin, ils ont été violé et le violeur est condamné. Inutile de vouloir un système infaillible, il n’existe pas. Mais gardons nous de faire un système cruel, car on ne punis pas les coupable, on puni les condamnés. Et n’importe qui d’un peu malchanceux peut se retrouver dans ce lot. Même des innocents. Vouloir supprimer l’erreur judiciaire, c’est aussi réaliste que vouloir interdire les tsunamis ou l’immigration.

                      La soif de sang à peine voilée des association de « défense des victimes » (rarement soutenues par des quelconque spécialistes du système judiciaire étrangement) les pousse à vouloir faire payer les criminels. La justice est là pour réduire la criminalité. C’est d’ailleurs pour ça que Nicolas Sarkosy, en tant que président ou que ministre, a été une catastrophe sur ce point : il n’a rien compris au but premier de la justice.


                      • Ceri Ceri 12 juillet 2012 13:54

                        et pourquoi ce seraient les enfants qui mentent toujours et les accusés (acquittés) qui diraient toujours la vérité.
                        Si Outreau est une erreur judiciaire, 12 enfants ont été reconnus victimes en appel. C’est aussi la vérité judiciaire, tout comme celle qui a acquitté la plupart des accusés.
                        Quatre personnes, condamnées, ont avoué les faits, et ont désigné les acquittés, mais la Justice a sélectionné ce qui correspondait à sa vérité dans les témoignages.

                        Je ne nie pas que les accusateurs puissent mentir, mais je dis que les acquittés aussi peuvent mentir.
                        Marecaux, par exemple, a reconnu sa culpabilité face à son fils en pleine salle d’audience. C’est le président du tribunal qui le dit. Mais aujourd’hui il dit l’inverse dans son film.
                        Dans le doc de Duchochoix, les chaùbres des enfants Lavier semble très propores, coquettes, bien rangées. Lors du procès de l’an passé, les enqueteurs ont été choqués par les mouroirs fermés à clé qui servaient de chambre.

                        Bref, on n’est pas près de faire toute la lumière sur cette affaire, et je ne peux que vous conseiller de vous renseigner.


                      • Mycroft 12 juillet 2012 16:30

                        Je ne dis pas que les accusateurs mentent plus que les accusés. Je dis juste que dans un système juste, dans le doute, ce dernier doit profiter à l’accusé. Parce que c’est ce dernier qui risque gros, face à l’autorité judiciaire.

                        La justice considère trois type de personne : les magistrat, les accusé et les témoins. Le reste n’existe pas. Une victime, c’est éventuellement un témoin comme un autre (quand il est jugé en état de témoigner). Parce que la justice doit s’assurer que la loi est respectée. Ni plus, ni moins. Les méthodes les plus dures ne sont que celles qui engendrent le plus d’erreur judiciaire et de défiance vis à vis de la justice, pas celle qui réduisent la criminalité.


                      • outreau en V.O. 13 juillet 2012 09:56

                         

                        Vous oubliez les experts....les deux experts psychologues qui ont validé la parole des enfants lors de l’instruction ont servi de boucs émissaires pour occulter les 5 autres mandatés par le Président des assises et qui ont confirmé les conclusions des premiers. Personne n’ en a entendu parler...les médias avait pris parti pour les accusés...bien plus vendeur... des adultes accusés par des enfants ....Florence Aubenas s’ était rapprochée de Dupond Moretti avant le procès....

                        Même si les enfants mentent, en l’occurrence ils étaient 16 ( l’un a été écarté pour des raisons de date de procédure) à décrire les mêmes scènes de viols en réunion avec sodomie et fellation, que les 4 adultes qui reconnaissaient les faits...ils n’ avaient aucun contact avec ces adultes là. Rappelons que les enfants Delay étaient placés lorsqu ’ils ont révélé alors que la presse a dit que c’est leur mère qui les avait poussés à inventer des viols.

                        Vous voyez que Céri a de bonnes informations pour pouvoir douter de la vérité médiatique qui ne correspond pas à la vérité judiciaire. Outreau n’ est pas une erreur judiciaire en effet.

                        C’ est le Procureur du Tribunal de Paris Jean-Claude Magendie qui l’ a précisé.

                        Outreau est la plus grande mystification de l’ histoire de la justice.

                        Il s’ agissait de trouver une affaire pratique car sans preuves et les victimes des enfants du quart monde, pour supprimer le juge d’instruction...c’ est l’une des causes de la manipulation de l’ affaire d’Outreau et il y en a bien d’ autres....


                      • Naja Naja 12 juillet 2012 17:52

                        Lu sur le site d’Arsinoe.
                        Deuxième axe de leur charte en trois points :
                        « Adopter une attitude de non-jugement permet de ne pas « réduire » la victime à son traumatisme ou l’agresseur à son acte « déviant ». Si l’acte est bien évidemment condamnable, qu’en est-il de la personne ? »
                        La personne qui commet des actes « évidemment » condamnables pourrait ne pas être, elle, condamnable ? A moins d’avoir affaire à un individu irresponsable de ses actes, ça ne veut rien dire.
                        Intéressant. La question de la déresponsabilisation des agresseurs incestueux se trouve donc au coeur de cet « autre regard sur l’inceste » prôné par Arsinoe.

                        Suite :
                        "Ce non-jugement s’applique également aux personnes ayant vécu l’inceste et au conjoint de l’abuseur. Ces personnes abritent très souvent un fort sentiment de culpabilité et de honte, mais aussi, la peur d’être jugées, montrées du doigt. Aussi s’enferment-elles souvent dans le secret. Faut-il rappeler que la sortie du non-dit est le premier acte libérateur ?« 
                        Ouf. La victime a droit, tout autant que son agresseur et le conjoint de celui-ci (qui n’existe pas forcément, au fait), à ne pas être jugée... pour les actes de son agresseur.
                        C’est à se demander qui a fait subir quoi à qui.

                         »A.R.S.I.N.O.E. en tant que Centre de Ressources se propose d’être le « relais » entre l’ensemble des professionnels amenés à intervenir auprès des personnes et des familles concernées par la problématique de l’inceste et les experts spécialistes de ces questions."

                        Ca fait peur.


                        • clostra 12 juillet 2012 18:19

                          Dommage que ce « fil » soit un peu tendu.

                          Pourtant vous n’abordez pas la question des parents de petites victimes de pédophiles.

                          Vous êtes Belge, mais je vous autorise à transmettre ceci à Madame Taubira afin qu’elle sache quels tordus sont aux commandes d’écoutes téléphoniques après des faits criminels sur l’enfant d’une famille.

                          J’ose penser que ça ne vient pas de la PJJ avec quelques soucis sur la connaissance que j’ai des « mises à disposition » de dispositifs d’écoute - le numérique devrait permettre d’identifier très exactement ces dispositifs.

                          Lorsque mon enfant de sexe masculin, de 10 ans est accosté par un pédophile de 18 ans, au milieu de ses camardes de jeux, celui-ci lui dit qu’il cherche sa voiture dans les parkings qu’il n’arrive pas à retrouver et lui demande de l’y aider.

                          Serviable, mon fils qui, à 10 ans, aime les voitures et connaît les parkings.

                          Il est entraîné dans un emplacement en recoin. Le reste, la pudeur m’en empêche.

                          Par chance, deux des enfants qui jouaient avec lui sont fils de policier ou gendarme et ont alerté leur maman qui monte m’en avertir. Mon fils erre avec sa planche à roulette, complètement désorienté, le visage sans expression.

                          Lorsque je le récupère, je peux le faire parler, ce qui le mettra totalement à l’abri, vis-à-vis de ses parents, bien que l’interrogeant régulièrement dans les années qui suivent, il me dira « essayer d’oublier ».

                          La confiance est totale entre nous. Je lui explique, car il est redevenu ce tout petit enfant que j’ai porté et dont j’ai pris soin, comme pour effacer ce crime, que « seule sa maman a le droit de le toucher pour prendre soin de son corps »

                          Les jours suivant sont abominables. Naïve, trop naïve, je ne sais même pas à l’époque faire la différence entre pédéraste et pédophile. Je m’en veux à mort de ne pas l’avoir averti - comme mes parents l’ont fait, de ces dangers que, à force de les entendre, j’ai cru imaginaires. Je me dis qu’il est trop gentil et que c’est de ma faute. Troublée, je vais même jusqu’à me dire - et dire à une personne de peu de confiance - que, pourtant je ne suis pas une mère abusive. Ce à quoi, cette « ordure » me répondra « faut voir ».

                          Puis les écoutes téléphoniques : appels anonymes, téléphone raccroché. J’ai l’intime conviction que lorsque mes enfants décrochent, ils sont enregistrés. ça dure, des jours et des jours.

                          Ce fils a quelques difficultés à l’école. Je décide de l’emmener chez un psychologue scolaire et nous évoquons ce sujet. Il me dit lui faire les « test des petits cochons » (je n’en sais pas plus. Il ne trouve aucun problème et ne prescrit pas de suivi. (je pense qu’il a d’ailleurs raison et que je suis sans doute plus malade que lui, grâce à ces voisins, la parole a remplacé la protection qui aurait pu éviter ce crime : marié, père de famille, bien inséré professionnellement)

                          Ayant moi-même été victime d’un accident de la circulation, mon père à l’époque n’avait montré aucune compassion et même avait émis que ce pouvait être de ma faute, alors qu’une voiture m’était rentrée dedans par l’arrière, à un feu rouge.

                          Aussi, pour éviter le sel sur la blessure, j’avais décidé de ne pas parler de ce viol à mes parents qui n’en ont jamais rien su. (les criminels qui ont écouté des échanges et même enregistré des communications, jusqu’à me les faire entendre lors d’appels, sauront pourquoi je raconte cela : mes parents n’ont pas été mis au courant et si, un jour, ma mère m’ayant appelée le lendemain d’un déjeuner de famille pour me demander si j’avais eu mal au ventre, c’est parce que, en effet, beaucoup de femmes réagissent ainsi lorsqu’il y a des « conversations animées » - le sujet était tout autre, il était politique !

                          J’en passe...

                          Madame Taubira, protégez les parents d’enfants violés. Evitez que des pervers en fassent des criminels potentiels. Le viol d’un enfant est une brûlure qui guérit très difficilement. Tous les gestes de la vie courante, une caresse sur l’épaule, un baiser, un câlin, avoir pris sa température, tous les soins d’hygiène, tout devient source d’interrogation, de culpabilisation, de destruction des relations normales entre parents et fratrie.

                          Mais lorsque une « ordure » oeuvrant probablement en connaissance du mal qu’elle va faire, en rajoute, celui-là, ceux-là méritent autant si ce n’est plus - car ils oeuvrent pour le mal et non pas sous pulsion - d’être traités comme les criminels, ce qu’ils sont.


                          • clostra 12 juillet 2012 18:44

                            Exceptionnellement, j’autorise Agoravox à dévoiler mon identité pour Madame Taubira mais, pas sur appel téléphonique, une demande écrite signée de sa main, portant le sceau du garde des sceaux  : depuis tout ceci j’ai en effet des doutes sur le vrai nom du criminel qui aurait pu pousser ce jeune à opérer ce crime sur mon enfant.


                            • AIVI AIVI 14 juillet 2012 01:13

                              Bonjour,

                              Pour une discussion plus éclairée sur le sujet : http://aivi.org/fr/vous-informer/dossiers-speciaux/1469-canada-les-victimes-rencontrent-des-agresseurs-pour-se-reparer

                              Plusieurs membres canadiens de notre association ont participé à ce programme et en ont tiré bénéfice.

                              Mais il ne correspond pas vraiment à ce que vous présentez puisque les victimes ne rencontrent pas leurs agresseurs mais des agresseurs avec des conditions draconiennes au bénéfice de la victime et non de l’agresseur, si ce n’est une possible prise de conscience.

                              I.A


                              • Jacques Lecomte Jacques Lecomte 14 juillet 2012 08:11

                                Votre article fait largement référence à un rapport de l’association Arsinoe de 2011. En fait, il ne s’agit pas d’un rapport mais des actes d’un colloque. Mais passons, ceci n’est pas essentiel. Je suis bien placé pour en parler puisque j’étais l’un des conférenciers invités, le titre de mon intervention étant précisément : « La justice restauratrice au service de la reconstruction des victimes » (références ci-dessous).

                                Le problème est que vous n’avez pas lu ce livre et que vous n’en parlez qu’à partir d’informations de seconde main. Qu’est-ce qui me permet d’affirmer cela ? Tout d’abord, il n’y a dans ce livre aucun chapitre intitulé « Le pardon », contrairement à ce que vous affirmez.

                                Par ailleurs, vous écrivez : « On nous dit, sans évidemment citer aucune source, que grâce à la « justice réparatrice », "entre 80 et 100% des victimes se sentent vraiment prises en compte". Alleluia. »

                                Vous vous trompez (et vous trompez vos lecteurs, ce qui est plus grave) puisque je fournis les références de multiples recherches effectuées dans ce domaine. Je vous conseille donc de lire ce que j’ai écrit, non des comptes-rendus de deuxième main. Je ne citerai ici que le passage auquel vous faites allusion, avec la référence scientifique : « 80 à 100 % des victimes déclarent être satisfaits du processus et de l’accord qui en a résulté et recommanderaient une médiation à d’autres victimes.

                                Umbreit M. S., Vos B. & Coates R. B. (2006). Restorative justice dialogue, Evidence-based practice, Center for Restorative justice & Peacemaking, University of Minnesota, p. 4.

                                Ce document d’Umbreit, Vos et Coates est d’ailleurs disponible sur Internet :

                                http://www.cehd.umn.edu/ssw/rjp/PDFs/RJ_Dialogue_Evidence-based_Practice_1-06.pdf

                                Par ailleurs, vous écrivez : « en obligeant la victime à revoir son agresseur et à lui pardonner, l’agresseur devient un « ex agresseur » et n’est plus susceptible de récidiver (on rêve !). »

                                Ce passage montre que vous connaissez mal la justice restauratrice. D’une part, il n’y a évidemment aucune obligation pour les victimes ; ne viennent en justice restauratrice que celles qui le souhaitent. Certes, il se peut que dans certains cas, des victimes aient été poussées à le faire, mais c’est alors une aberration ponctuelle, contraire aux principes de la justice restauratrice. D’autre part, le pardon n’est aucunement un objectif de la justice restauratrice. Celle-ci a pour premier objectif la reconstruction des victimes. Il est vrai que certaines victimes pardonnent à leur agresseur, mais c’est loin d’être une généralité, et lorsque c’est le cas, c’est un choix personnel de la victime, sans pression de la part de la justice.

                                Sur la question de la récidive, les faits sont là : les agresseurs passés par la justice restauratrice récidivent moins que ceux passés par la justice pénale, tout simplement parce que la rencontre avec leur victime leur a généralement fait mieux prendre conscience de la gravité de leur acte.

                                Je n’ai pas la place ici de détailler précisément les principes et le fonctionnement de la justice restauratrice et je renvoie donc à l’article en question, ainsi qu’à un autre plus complet, de ma plume également.

                                -  Lecomte J. (2011). La justice restauratrice au service de la reconstruction des victimes, in Collectif, Inceste : après les blessures de l’intime, comment retrouver un chemin de vie ?, Actes des journées d’étude, 14 et 15 octobre 2011 à Angers, Chenillé-Changé, Arsinoe, pp. 160-167.

                                -  Lecomte J. (2009). La justice restauratrice, in J. Lecomte (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod, pp. 257-270.

                                Je dirai cependant que si la justice restauratrice a été instaurée dans de nombreux pays, c’est précisément à la suite de l’insatisfaction des victimes vis-à-vis du système pénal traditionnel. Elles n’ont pratiquement pas la parole lors des procès (alors qu’elles l’ont très largement en justice restauratrice). Ceci est évidemment tout à fait à l’inverse du « négationnisme de la parole des victimes » auquel vous faites allusion. Ecrire qu’il s’agit d’une justice réparatrice « pour les agresseurs » est un non-sens total. Une attente majeure des victimes est que leur agresseur reconnaisse la souffrance qu’il leur a causée et qu’il leur demande pardon. Cette reconnaissance n’apparaît que rarement en justice pénale traditionnelle alors qu’elle est bien souvent exprimée en justice restauratrice, ce qui explique la différence de taux de satisfaction des victimes (au maximum 25 % de satisfaction en justice pénale, entre 80 et 100 % en justice restauratrice).

                                Dans ma conférence, j’ai cité l’exemple émouvant de Janet Bakke, abusée sexuellement par son beau-père dans sa jeunesse et qui dit à quel point la rencontre avec son agresseur emprisonné a été bénéfique pour elle, avec notamment ces propos : « mon plus grand regret a été d’aller au tribunal. J’y ai beaucoup perdu ; cela n’avait aucune valeur. (…) Ils m’ont offert (David et Sandy, qui travaillent au sein d’un programme de médiation victime-agresseur) quelque chose que j’avais souhaité toute ma vie : une occasion de rencontrer mon beau-père et de l’interroger sans qu’il puisse s’enfuir. L’écouter admettre vraiment la vérité a été l’un des moments les plus importants de ma vie. C’était la première fois qu’il reconnaissait vraiment qu’il avait fait ces choses. C’était la première fois qu’il ne m’appelait pas une petite salope menteuse. Cela a été une étape de guérison parce que j’avais besoin de lui dire à quel point il avait détruit ma vie. J’étais capable de lui faire face, et je n’avais plus peur de lui. »

                                Deux remarques pour finir :

                                -  je crois qu’il faut éviter d’employer des expressions comme « négationnisme »  « mabouls de la psychologie », « invention débile ». Cela nuit à un débat serein.

                                -  vous signez par le pseudo Ceri. J’ai cherché en vain votre nom sur votre blog. Je pense que l’anonymat n’est pas une attitude très honnête lorsqu’on aborde des sujets délicats, surtout sur le ton polémique qui est le vôtre.

                                Jacques Lecomte


                                • Naja Naja 14 juillet 2012 12:34

                                  @ M. Lecomte,

                                  Sur le site d’Arsinoe figure la charte de l’association. Celle-ci détaille « les valeurs fortes » de l’association en trois points :
                                  1. Résilience
                                  2. Attitude de non-jugement (des agresseurs, éventuels conjoints de ceux-ci, et victimes confondus)
                                  3. Le pardon libérateur.
                                  http://www.arsinoe.org/index.php?sec=01_01

                                  Sur le pardon, on peut y lire :
                                  " Alors la paix intérieure mais aussi la paix en relation aux autres pourront advenir. Il y aura alors peut être pardon, source de réelle liberté.« 
                                  Si ce n’est pas prôner le pardon, je ne vois pas ce que c’est.
                                  Que l’on précise que la victime est libre de pardonner ou pas (encore heureux !) ne change rien au fait que celui-ci est présenté comme la meilleure issue possible, la libération ultime.

                                  Puisque vous savez de quoi vous parlez et que vous connaissez bien Arsinoe, peut-être pouvez-vous éclairer le lecteur sur la deuxième »valeur forte« de l’association, celle qui invite à ne pas juger l’agresseur.

                                   »Si l’acte est bien évidemment condamnable, qu’en est-il de l’Homme ?«  nous dit Arsinoe.
                                  Quelle meilleure définition de la déresponsabilisation que cette idée que l’on peut condamner des actes mais pas la personne qui les a commis ?
                                  Pour se reconstruire, les victimes d’inceste sont invitées à s’abstenir de juger leur agresseur incestueux pour ses actes ?
                                  Et pourquoi cette majuscule à homme, au fait ? S’agit-il d’insuffler un peu de grandeur d’âme à l’agresseur incestueux ?

                                   »Adopter une attitude de non-jugement permet de ne pas seulement « réduire » l’homme à son acte « déviant ».« 
                                  Son acte »déviant« ... étrange façon de désigner les crimes d’inceste. Difficile de ne pas y voir une volonté de minimisation de la gravité des atteintes. Rappelons que le plus souvent, il s’agit d’années de viols et/ou d’agressions sur un enfant ou un adolescent, commis dans un climat délétère et de terreur. Certainement pas d’un acte déviant.
                                  Et quelle est exactement cette »réduction" dont il faudrait s’abstenir ? De quoi peut-il bien s’agir sinon de chercher à amener au pardon et à la réconciliation ?

                                  Je ne cacherai pas que je vois énormément de naïveté dans tout ce préchi précha... en faisant preuve de bonne volonté pour ne pas y voir carrément su cynisme.
                                  A Arsinoe, on semble que les agresseurs incestueux sont beaucoup plus souvent de grands pervers dépourvus d’empathie — mais très bons comédiens — que de pauvres névrosés prêts à se sentir contrits de remords en écoutant leur victime détailler ses souffrances.
                                  Je ne dis pas que ceux-ci seraient tous fondamentalement incapables de s’amender et qu’il serait inutile d’essayer de les y amener. Je sais seulement qu’un type qui a violé ses enfants pendant dix ans en riant de leur terreur est capable de fondre en larmes en demandant pardon à ses victimes, et trouver ça tordant de voir un parterre de psys croire qu’il éprouve un remords sincère. Aussi, je m’interroge : quelles sont les méthodes d’évaluation mises en place pour juger de la sincérité d’un pervers qui dit regretter ses actes ?


                                • Naja Naja 14 juillet 2012 12:46

                                  "Votre article fait largement référence à un rapport de l’association Arsinoe de 2011. En fait, il ne s’agit pas d’un rapport mais des actes d’un colloque. Mais passons, ceci n’est pas essentiel."

                                  Je ne suis pas d’accord, autant préciser au lecteur le contexte de ce colloque :

                                  "À l’occasion de son 20ème anniversaire les associés du Bon Pasteur ont souhaité se joindre à l’association A.R.S.I.N.O.E. « Autre Regard Sur l’INceste pour Ouvrir sur l’Espoir » en organisant trois journées d’étude et de partage.
                                  Ces journées auront lieu les 14, 15 et 16 Octobre 2011, à la Maison Mère du Bon Pasteur, 3, rue Brault à Angers  (entrée rue Marie Euphrasie Pelletier) sur le thème :
                                  « Inceste, après les blessures de l’intime, comment retrouver un chemin de vie ? »
                                  L’association ARSINOE fête ses 10 ans. L’objectif de l’association, dont le siège se situe à Chenillé changé (49) est de diffuser le plus largement possible un « autre regard » aux professionnels amenés à accompagner dans la démarche de reconstruction de Vie, ces enfants, ces adultes, que l’inceste a meurtris. Ces journées seront présidées par M.  Roland Coutanceau.
                                  Le vendredi 14 et samedi 15 octobre se succéderont plusieurs intervenants (avocate, pédopsychiatre hospitalier) qui apporteront leurs regards sur l’inceste. Le vendredi, Véronique Margron, théologienne, interviendra sur le thème : « la vie longue à revenir ». Le samedi, Odile Laugier présentera le message de Marie Euphrasie Pelletier, la fondatrice du Bon Pasteur. Le dimanche, le Père DROUAUD, prêtre eudiste, animera une « Réflexion théologique sur le pardon ». Ces interventions seront ponctuées de temps de prière, de relecture de ces journées et de veillées.
                                  "

                                  http://www.bon-pasteur-bfm.org/fr/Actualites/Week-end-associes-%26-Arsinoe-1415-et-16-octobre-2011-125.htm

                                  Il n’était aucunement question de pardon dans cet événement, en effet...


                                • Jacques Lecomte Jacques Lecomte 14 juillet 2012 19:21

                                  Merci de ces remarques, qui font avancer sereinement la discussion.

                                   

                                  Voici quelques éléments de réponse.

                                  Il n’existe évidemment pas de « sérum de vérité » permettant d’évaluer la sincérité d’un coupable exprimant des regrets. Mais si l’on place du point de vue des victimes, voici quelques informations :

                                  Dans une série d’études australiennes, 90 % des victimes estimaient que l’agresseur devait présenter des excuses. Or 86 % des personnes ayant vécu une justice restauratrice ont dit que leur agresseur avait présenté ses excuses, contre seulement 19 % des victimes passées par le tribunal. De plus, 77 % des victimes en justice restauratrice estimaient que les excuses étaient sincères, contre seulement 41 % des victimes passées au tribunal. En associant ces données, on aboutit à ces autres chiffres : en justice restauratrice, 66 % des victimes ont affirmé que leur agresseur avait présenté des excuses sincères, contre 8 % en justice pénale.

                                  Sherman L.W. et Strang H. (2007). Restorative Justice : The Evidence, Londres, The Smith Institute, p. 63.

                                  Document disponible :

                                  http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&frm=1&source=web&cd=1&ved=0CFAQFjAA&url=http%3A%2F%2Fesmeefairbairn.org.uk%2Fuploads%2Fdocuments%2FPublications%2FRJ_full_report.pdf&ei=vaIBUKiZBaSv0QXe-ZmqBw&usg=AFQjCNGF7xLeZPTdUqgwmxO5keDJY1hYSQ

                                   

                                  Relisez ma remarque initiale sur le pardon : je ne dis pas qu’il n’est pas question de pardon dans l’association Arsinoe, mais simplement que Ceri n’a pas lu l’ouvrage dont il-elle parle.

                                  J’ai signalé ceci essentiellement pour montrer que Ceri parle de la justice restauratrice sans la connaître véritablement. Et surtout (je me répète, mais tant pis), cette personne se permet des critiques sans fondement lorsqu’elle affirme qu’« On nous dit, sans évidemment citer aucune source, que grâce à la « justice réparatrice », "entre 80 et 100% des victimes se sentent vraiment prises en compte". » Ce propos montre clairement qu’elle n’a pas lu le document dont elle parle, puisque celui-ci contient de nombreuses références.

                                   

                                  Je ne suis pas membre d’Arsinoe mais je connais assez bien cette association dont j’apprécie l’action. J’aimerais éclairer les relations entre ces trois éléments : l’association Arsinoe, la justice restauratrice, le pardon.

                                  -  Arsinoe et le pardon. Arsinoe prend clairement position en faveur du pardon. Ceci est incontestable, mais il n’a jamais été question d’imposer le pardon aux victimes. La charte d’Arsinoe précise : « Il y aura alors peut être pardon, source de réelle liberté. » Aucune obligation donc. Par ailleurs, cette charte précise : « Nous posons comme préambule qu’un véritable travail thérapeutique passe par le fait que la personne se reconnaisse d’abord comme victime et qu’elle soit reconnue également comme telle. » Nous sommes donc très loin de ce que fait dire Ceri au sujet de cette association : « la victime on s’en fiche, elle est juste là pour pardonner. »

                                  -  Arsinoe et la justice restauratrice. Arsinoe n’est en rien membre d’un prétendu lobby en faveur de la justice restauratrice. Il y a deux ans, sa présidente, Marie-France Haffner m’a demandé de participer au colloque des dix ans de l’association, en me proposant d’intervenir sur la résilience, thème dont je suis l’un des experts francophones. Je lui ai alors suggéré que mon intervention porte sur la justice restauratrice, en lui adressant un article que j’avais écrit pour lui décrire en quoi cela consiste (celui que j’ai cité précédemment, voir mon commentaire antérieur). Les responsables d’Arsinoe ont lu l’article et ont trouvé ma proposition pertinente. Arsinoe est donc aujourd’hui favorable à la justice restauratrice, mais n’est pas engagée formellement dans la promotion de cette approche, contrairement à des associations telles que l’Inavem ou Citoyens et Justice.

                                  -  La justice restauratrice et le pardon. La situation est ici très différente de celle qui concerne la relation entre Arsinoe et le pardon. Les actes du colloque reprennent ce propos de ma plume : « Le pardon et la réconciliation peuvent éventuellement survenir à la fin d’une telle médiation, mais ce ne sont pas l’objectif recherché. » En revanche, la demande de pardon, de la part de l’agresseur, est effectivement une des attentes de la justice restauratrice, et est souvent exprimée au cours de celle-ci. Si l’expression « demande de pardon » pose problème à certains, en raison de ses éventuelles connotations religieuses, on peut utiliser le mot regrets. Pour ma part, je pense qu’on peut demander pardon sans références religieuses, et que cette expression est plus forte que d’exprimer des regrets. Mais ce n’est qu’un avis personnel.

                                   

                                  Enfin, je découvre seulement aujourd’hui, par l’un des commentaires ci-dessus, ces informations concernant le père Drouaud et les moments de prière. Il est facile de constater que ce prêtre, que je ne connais pas, n’est pas intervenu au cours du colloque (programme du colloque : http://www.bon-pasteur-bfm.org/clients/bonpasteur/upload/fichiers/programme-arsinoe.pdf). Par ailleurs, aucun moment de prière n’a ponctué ce colloque. Je suppose donc que ces activités ont eu lieu parallèlement au colloque, au sein de la communauté du Bon Pasteur. En tout cas, rien de cela n’a eu lieu au cours du colloque.

                                   

                                  J’espère que ces quelques lignes vous auront éclairé. Je n’aurai pas le temps de répondre à d’autres commentaires. Ce n’est pas une volonté de ma part de couper court aux échanges (j’y suis au contraire très favorable). C’est simplement une question de gestion de mon temps. Au cas où vous souhaitiez en savoir plus, vous pouvez vous procurer l’ouvrage de l’association Arsinoe, qui contient le texte de mon intervention ou lire cet autre texte dont je rappelle la référence :

                                  Lecomte J. (2009). La justice restauratrice, in J. Lecomte (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod, pp. 257-270.

                                  Vous pouvez le trouver en allant sur cette page :

                                  http://www.psychologie-positive.net/spip.php?article8

                                  puis en cherchant l’expression « justice restauratrice » (en rouge) et en cliquant sur le lien.

                                   

                                  Bien cordialement

                                  Jacques Lecomte


                                  • Naja Naja 15 juillet 2012 02:20

                                    Merci pour ces précisions.
                                    Dommage que le temps ne vous permette pas de développer la position d’Arsinoe sur le non-jugement de l’agresseur pour son « acte déviant ». J’aurais vraiment été curieuse de savoir comment on s’y prend pour amener un criminel à assumer et regretter ses crimes en le déresponsabilisant de la sorte. Et je suis tout aussi curieuse de savoir comment cette position peut bien s’accorder avec la pleine reconnaissance des préjudices subis par la victime

                                    Votre silence sur ce point est éloquent.

                                    Naja


                                  • Leo Le Sage 16 juillet 2012 06:44

                                    @Jacques Lecomte
                                    Vous dites : « Ceci est incontestable, mais il n’a jamais été question d’imposer le pardon aux victimes »

                                    Oui, il ne faut pas imposer mais convaincre...

                                    Vous dites : "Il y a deux ans, sa présidente, Marie-France Haffner m’a demandé de participer au colloque des dix ans de l’association, en me proposant d’intervenir sur la résilience, thème dont je suis l’un des experts francophones. Je lui ai alors suggéré que mon intervention porte sur la justice restauratrice, en lui adressant un article que j’avais écrit pour lui décrire en quoi cela consiste"

                                    Dites, pourriez vous écrire un article ici ?
                                    Ce serait intéressant d’en apprendre davantage...

                                    Vous dites : "Pour ma part, je pense qu’on peut demander pardon sans références religieuses, et que cette expression est plus forte que d’exprimer des regrets. Mais ce n’est qu’un avis personnel"

                                    Absolument !

                                     
                                    Cordialement

                                    Leo Le Sage


                                  • Leo Le Sage 15 juillet 2012 03:35

                                    @AUTEUR/Ceri

                                    J’ai remarqué de par mon expérience qu’il est souvent souhaitable de pardonner.

                                    J’ai déjà été victime, certes pas de choses aussi grave, mais je constate que le pardon aide aussi bien l’autre que soi même...
                                    Le fait de combattre l’autre, et donc de le culpabiliser ne fait que durcir le ton, et très probablement mettre en place les ingrédients d’une probable nouvelle violence.
                                    Après tout le coupable présumé [pardon d’être cru] ne pouvant pas s’expliquer, se réfugiera inexorablement dans sa tour d’ivoire.

                                    De toutes les façons raviver les tensions ne fait qu’empirer les choses.
                                    Au mieux un climat de haine s’installe au pire la violence sera fatale.
                                    On m’a souvent dit qu’il n’y a que peu de distance entre un meurtrier et une personne normale.

                                    Je voudrais toujours rester dans la situation d’une personne normale, donc dans la norme.

                                     
                                    Cordialement

                                    Leo Le Sage


                                    • Jacques Lecomte Jacques Lecomte 16 juillet 2012 20:38

                                      Malgré mes intentions initiales, je réponds aux deux précédents commentaires.

                                      1) Pour Naja : J’ai dit précédemment que je ne suis pas membre d’Arsinoe (et je ne l’ai jamais été). Je n’ai donc aucune légitimité à m’en faire le porte-parole. Les informations que j’ai fournies sur Arsinoe avaient simplement pour but de mieux expliquer la justice restauratrice et le contexte dans lequel s’était déroulée mon intervention. Si vous voulez en savoir plus sur Arsinoe, le mieux est de leur écrire : [email protected]

                                      2) Pour Naja également : Pour ma part, je suis étonné du silence de Ceri, suite à mes remarques. Cette personne se dit « écoeurée par ce que devient le journalisme ». Fort bien, mais dans l’article qui est à l’origine de ces débats, elle ne respecte pas une règle de base du journalisme qui est tout simplement la vérification des sources d’information.

                                      3) Pour Leo le Sage : Comme je l’ai dit dans un commentaire précédent, j’ai écrit un article détaillé de ma plume (avec références de recherches scientifiques) sur la raison d’être de la justice restauratrice, ses finalités et son efficacité, dont voici la référence :

                                      Lecomte J. (2009). La justice restauratrice, in J. Lecomte (2009). Introduction à la psychologie positive, Paris, Dunod, pp. 257-270.

                                      Vous pouvez le trouver en allant sur cette page :

                                      http://www.psychologie-positive.net/spip.php?article8

                                      puis en cherchant l’expression « justice restauratrice ». La deuxième fois où cette expression apparaît (en rouge), vous cliquez dessus.

                                      Bonne lecture, donc

                                      Jacques Lecomte


                                    • SUARD Michel 21 juillet 2012 08:42

                                      Il est difficile de répondre à une lettre anonyme. Il est aussi difficile de ne pas répondre quand on est mis en cause nominativement avec des citations, exactes, mais tronquées.

                                       

                                      Je m’appelle Michel SUARD, l’un des « charlatans », « mabouls de la psychologie », désignés dans votre article. En fait, je suis psychologue, thérapeute familial, avec 50 années d’exercice, président de l’ATFS, association de thérapie familiale systémique à Caen, et j’interviens particulièrement dans les situations de violence intrafamiliale, en portant autant d’intérêt aux victimes qu’aux auteurs et à l’ensemble de la famille.

                                       

                                      Je connais Roland Coutanceau, Jacques Lecomte, j’ai même lu tous leurs livres. Je connais aussi l’équipe d’Arsinoé, Latifa Bennari, fondatrice de l’Ange bleu (savez-vous que c’est une ancienne victime d’un pédophile ? Avez-vous lu son livre ?). Mais je ne suis pas au courant de l’existence d’un « lobby ». Je tiens trop à mon indépendance !

                                      Il y aurait donc un lobby qui ferait pression pour qu’on dénigre les victimes, face à une opinion commune qui s’acharnerait contre les « tarés ». Puisque vous êtes l’opinion courante, Agora Vox, la voix du peuple, permettez que je vous nomme M. « On », le « on » défini dans les mots croisés comme celui qui sait beaucoup de choses muais qui reste invisible.

                                       

                                      M. « On », vous déformez gravement les propos de toutes les personnes que vous attaquez dans votre pamphlet. Je ne vous invite pas à lire ce que j’ai écrit. Vous avez lu et sélectionné ce qui vous arrangeait pour votre démonstration. C’est de bonne guerre, s’il s’agit d’une guerre, mais certainement pas s’il devait s’agir d’un débat. Il n’y aura donc pas de débat. J’invite seulement vos lecteurs à aller sur le blog www.atfs.fr pour y trouver la totalité de ce que j’ai écrit et dit lors de conférences. Toutes mes réponses sont dans ces textes.

                                       

                                      Je n’insisterai que sur une chose : C’est un conseiller d’insertion et de probation qui, après un stage en Belgique, m’a fait découvrir que le travail que je faisais en prison pouvait s’appeler « justice restauratrice » : J’ai accompagné des entretiens entre auteur et victime d’inceste, toujours à la demande de la victime, non pas pour qu’elle ou il pardonne, non pas pour qu’elle ou il excuse, mais pour qu’elle ou il dise sa colère, son sentiment d’injustice, son incompréhension, son amour aussi parfois, et pour que l’auteur puisse d’abord reconnaître la réalité des abus, reconnaître le dommage causé non seulement à la victime mais à toute la famille, exprimer ses regrets, parfois mais rarement ses explications, car il n’y en n’a pas toujours de satisfaisantes. Ces entretiens se sont toujours révélés « réparateurs », pour la victime d’abord, et aussi pour l’auteur. Le pardon n’est jamais « poussé » comme l’indique le titre de votre article, jamais forcé ou obligé, ni même nécessaire. Mais l’expérience prouve que les victimes qui décident librement de donner leur pardon se sentent encore plus libérés après.

                                       

                                      J’ai dit et écrit à plusieurs reprises que mon expérience n’était sans doute pas généralisable à tous les cas d’inceste (que je distingue par ailleurs de la pédophilie), mais que cette expérience prouve seulement qu’elle est possible lorsque la victime le demande , qu’elle en ressent le besoin, et que le coupable condamné est prêt à rencontrer sa victime. Cela peut vous rassurer de considérer que les auteurs de crimes sexuels sont tous des pervers ou des tarés. Il y en a. mais ceux-là ne sont jamais venus me voir. Et après 50 ans de métier, je sais faire la différence entre la comédie et le drame. Il y a bien sûr des pervers en prison, mais je pense qu’ils sont plus nombreux à être passés au travers des mailles de la justice. Beaucoup plus sont dehors, comme vous et moi !

                                       

                                      Enfin, je ne me sens pas très efficace comme lobbyiste. J’ai mené des entretiens en prison pendant 12 ans. Je n’ai formé personne pour prendre ma suite. Cette activité n’existe donc plus dans les deux établissements pénitentiaires où j’ai exercé. Et l’interdiction de contact entre auteurs d’agressions sexuelles et leurs victimes, décidée par une loi de mars 2010 vient vous donner raison, et ne peut que vous satisfaire.

                                       

                                      Alors, pourquoi tant de haine et de mépris envers des personnes qui ne sont que des professionnels et des chercheurs, des humanistes,  désireux d’accorder le même intérêt, la même attention, la même empathie, à des coupables qu’à des victimes, qui ne sont, tous, que des êtres humains qui souffrent ?

                                       

                                      Sachez, M. « On », que le remerciement des personnes qui ont été victimes – et qui ne veulent plus qu’on les appelle victimes – me satisfait évidemment plus que vos propos fort peu amènes et qui ne peuvent avoir pour effet qu’entretenir la haine et la peur, ce qui ne me paraît pas êtren le meilleur moyen de venir en aide aux victimes.

                                       

                                      Michel Suard


                                      • Denis Rezler 21 juillet 2012 09:07

                                        Maboul est encore trop gentil vous concernant.


                                      • outreau en V.O. 29 juillet 2013 11:10

                                        Les réflexions sur Médiapart d’une professionnelle psychologue clinicienne et expert judiciaire, sur la thérapie des victimes :

                                         

                                         



                                          • Mélusine Vertelune 25 mars 2014 18:11

                                            Je trouve cet article très instructif, lucide, cohérent et clair.

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