Le dérèglement n’est pas que climatique
Les éléments se déchaînement.
Deux malheureuses îles ballotées par la furie de la nature vivent le chaos et l’effroi. Le ciel tombe sur la tête des habitants. Ils se calfeutrent, cherchent refuge partout où c’est possible. Ils sont là, impuissants, tremblants, espérant que l’ouragan les épargnera. C’est l’effroi et la désolation, une destruction totale, monstrueuse, bouleversante. Des maisons, des souvenirs, parfois des vies à jamais disparues …
Quand le calme revient, que les survivants se réveillent de ce terrible cauchemar, ils ouvrent les yeux sur le plus redoutable spectacle qui s’offre à eux. Leur Paradis a été rayé de la carte ou peu s’en faut. Ils ne reconnaissent plus rien, ils sont là, hébétés par la violence intolérable du spectacle de la désolation. Ils n’ont que leur courage pour se retrousser les manches et tenter de remettre debout ce qui peut l’être encore.
C’est du moins ce qu’ils pensaient mais le pire ne vient jamais de la nature, fut-elle dans la plus abominable de ses colères. L’enfer soudain s’ouvre à leurs yeux dans l'incompréhension et l'indignation. Des hordes se lèvent, des hommes et des femmes qui comme eux, il y a encore quelques instants étaient tremblant de peur, cherchant un refuge illusoire pour échapper au désastre climatique, ces individus qui eux aussi ont tout perdu, perdent plus encore : la dignité et leur humanité. Ils se font bêtes féroces et impitoyables, partent piller, voler, s’accaparer par la force et la violence, la menace et la terreur.
L’ouragan est passé, une nouvelle tornade survient ! Elle est humaine car du moins c’est ainsi qu’il convient encore de désigner des monstres cupides et avides qui profitent de la misère ambiante pour se faire brigands de grands chemins. Honte à eux qui pourtant sont aussi des victimes, honte à ce penchant qui les pousse vers le pire de ce qu’un humain est capable de faire.
Ils s’arment, ils sont disposés à tuer pour un peu de confort, quelques richesses qui auraient échappé au cataclysme naturel. Ils deviennent ainsi le fléau des fléaux, celui qu’il n’est pas possible de comprendre, qu’il est impossible de pardonner et encore moins d’expliquer. Qu’espèrent-ils en agissant ainsi ? Est-ce le penchant naturel de notre espèce qui les pousse à agir de la sorte ?
Si tel est le cas, il y a tout lieu de désespérer de cette engeance. Les actes de pillage, point n’est besoin de les voir sur nos écrans voyeurs et indignes pour se rendre compte de l’extraordinaire brutalité de ces scènes pour ceux qui en sont les nouvelles victimes. Ce sont leurs voisins qui mutent ainsi, qui plongent dans une bestialité sans nom.
Dans l’œil du cyclone, des hommes et des femmes sont tombés dans l’abjection. Ils attestent que le dérèglement n’est pas que climatique et que cette société engendre des avatars calamiteux, des êtres qui viennent tout droit des confins de l’enfer. Il y a là un phénomène qui atteste du plus parfait dysfonctionnement d’une partie de l’humanité pour laquelle, les biens matériels sont supérieurs à toute autre considération.
Ne pensez pas que ce soit le privilège des peuples lointains. En mai et juin 2016, dans notre paisible Loiret, des individus ne valant pas mieux que ces suppôts de Satan, ont sillonné les villages inondés et désertés de leurs habitants pour eux aussi, piller et s’accaparer ce qui pouvait encore être exploitable.
Le dérèglement a donc atteint un point de non retour. Pour une minorité certes mais une minorité à la dangerosité de plus en plus grande, les valeurs de solidarité et d’entre-aide, de compassion et de respect n’ont plus cours. Nous avons nourri dans notre sein des êtres qui ne sont plus nos semblables, qui attendent tapis dans l’ombre le malheur et la désolation pour surgir et se servir. Ils ne sont que le pendant des prédateurs de la finance qui n’agissent pas mieux et cela en toute légalité. Notre siècle est celui des prédateurs, des accapareurs, des jouisseurs de la pire espèce. Les uns comme les autres sont les enfants de la peste de l’avidité.
Mes pensées, ma compassion vont vers leurs victimes et ma colère se tourne contre ceux-là qui n’en ont cure ; aucun raisonnement, aucune morale ne peut les atteindre. Ils vénèrent ce maudit dieu Argent à la fréquentation odieusement maléfique. Nous en avons hélas la preuve en cette terrible occasion .
Abjectionnement leur.
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